L'incroyable histoire de Lesley Paterson, la scénariste du film Netflix "À l'ouest, rien de nouveau"
Lesley Paterson est la scénariste écossaise du film Netflix "À l'ouest, rien de nouveau". Un film nommé neuf mois à la 95ème cérémonie des Oscars qui se tiendra en mai 2023. Mais derrière ces nominations, il y a surtout la détermination de Lesley Paterson, qui a forcé le destin pour adapter le livre éponyme en film.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 -Philippe Dufresne, on vous a parlé de ses nominations aux Oscars pour le film "Alois Riannouveau" qui parle de la Première Guerre mondiale.
00:05 On vous a pas raconté en revanche la ténacité de la scénariste du film, Philippe. Elle a donné de sa personne pour que le projet voit le jour.
00:11 -Oui, ça va être un peu la petite histoire ce matin derrière la grande histoire. Il y a donc ce film, sa success story.
00:16 Il était au BAFTA encore il y a dix jours. César Anglais en a remporté sept. Il l'a donc nommé neuf fois aux Oscars.
00:23 Mais tout ça on le doit à cette femme, cette femme qui s'appelle Leslie Paterson, une écossaise de 42 ans.
00:28 Sans elle, il n'y aurait pas ce film. En 2006, âgée de 25 ans, elle décide d'acheter les droits du livre qu'elle a étudié à l'école
00:35 parce qu'elle trouve l'histoire vraiment extrêmement forte. Le problème, c'est que personne ne veut l'adapter.
00:40 Elle doit donc chaque année renouveler ses droits, un peu comme si elle payait un loyer annuel.
00:45 Et pour elle, c'est loin d'être une petite somme, 10 000 dollars. Elle est au micro de Jean-Marie Marchand. On l'écoute.
00:51 C'était très dur financièrement. Il fallait pouvoir sortir chaque année 10 000, 15 000 dollars. Je ne les avais pas.
01:01 Trouver cet argent, c'était un vrai challenge. On a hypothéqué notre maison, pris des cartes de crédit, demandé à tous nos amis.
01:07 J'ai collecté de l'argent. Et chaque année, c'était un traumatisme, une source d'angoisse.
01:14 C'est difficile de joindre les deux bouts. Elle, qui était aussi une grande sportive, mais qui avait abandonné l'idée d'une carrière professionnelle,
01:21 elle a donc décidé de redevenir une athlète professionnelle.
01:25 Et pour faire du triathlon, parce qu'elle avait un très bon niveau. Elle s'est inscrite à des courses.
01:30 En 2011, championnat du monde de cross triathlon, une petite ardoise qui tombe 10 000 dollars de prix.
01:35 En 2012, 20 000 dollars. Bref, c'est devenu sa manière, sa façon de payer son ardoise.
01:41 Avec des années pas faciles, où elle était au bord de la rupture. Elle raconte qu'elle a couru avec une épaule cassée au Costa Rica,
01:46 que son mari est devenu un peu psychologue. Enfin, il est psychologue et il est devenu un peu son coach finalement, au quotidien coach mental.
01:53 Mais elle poursuivait vraiment cet objectif, qui était de conserver ses droits, car dur comme fer, elle croyait à l'histoire de ce film.
01:59 Vous savez, une place de plus sur un podium, c'est à peu près la moitié de 15 000 dollars. Pas une petite somme quoi.
02:07 Je me souviens d'une course que j'ai faite pendant le championnat du monde. J'étais en 3e position, j'étais crevée.
02:13 Et là, mon mari crie "Devant toi, c'est 6 000 dollars de plus". Je n'ai pas su où j'ai trouvé l'énergie, mais j'y suis allée.
02:19 Et j'ai réussi à atteindre la 2e position et à avoir plus d'argent.
02:24 Ça c'est du coaching !
02:26 Et aujourd'hui, elle réalise "Presque, enfin son rêve".
02:29 Ouais, presque, presque. Parce qu'elle avait confié au journaliste qui était venu l'interroger en 2011, quand elle avait gagné, après son titre de championne.
02:35 "J'ai maintenant battu mes démons pour être championne du monde. Désormais, je veux un Oscar. C'est un objectif ambitieux, mais je dois l'avoir".
02:40 Voilà la réponse maintenant.
02:42 Et donc on rappelle que c'est un film Netflix quand même. Il sortira au cinéma si jamais il y a un Oscar, tu penses ?
02:49 Ben oui !