Maltraitances sur enfants mineurs: "Il y a un problème de manque de contrôles effrayant", dénonce Christine Carrada, avocate référente de l'association "L'enfance au cœur"

  • il y a 4 heures
Le procès de familles jugées pour avoir accueilli sans agrément des mineurs, dont certains auraient subi des violences physiques, psychologiques, des humiliations et du travail forcé, s'est ouvert lundi matin à Châteauroux.

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Transcription
00:00Il y a un problème de manque de contrôle qui est absolument effrayant,
00:03surtout évidemment dans cette affaire.
00:05Mais ce manque de contrôle, il a été épinglé depuis longtemps, il est connu.
00:09La Cour des comptes avait rendu un rapport en 2009
00:12pour dire déjà que les contrôles étaient exceptionnels sur les structures
00:15et que ce n'était pas normal.
00:17L'Inspection générale des affaires sociales en 2018 a refait un rapport
00:21pour dire que ce système n'est pas piloté.
00:24Les insuffisances sont très nombreuses.
00:26Dix ans plus tard, la Cour des comptes refait un rapport en 2020
00:31pour dire que les départements ne sont pas en situation
00:35de pouvoir contrôler les structures.
00:37Il y a cette expression qui dit que les prestations
00:40ne seront pas d'une qualité suffisante.
00:43C'est un peu un langage administratif.
00:45Mais quand trois rapports à l'accueil en quelque sorte
00:48font le même bilan d'une situation, il faudrait une réaction.
00:51Cette réaction n'a pas eu lieu.
00:53Selon vous, qu'est-ce qui explique que le système soit à ce point-là
00:56à bout de souffle ?
00:58Nous sommes nombreux à considérer que ce système s'est embolisé
01:03parce qu'il y a trop de placements.
01:05En réalité, si on ne voit que les dégâts en aval
01:09mais qu'on ne remonte pas à la cause,
01:11on constatera qu'il y a trop d'enfants placés
01:14et qu'il n'y a pas assez de structures,
01:16qu'il y a quand même beaucoup d'argent
01:18puisque le budget de l'aide sociale à l'enfant est de 8,4 milliards,
01:22c'est quand même considérable.
01:23Donc de l'argent, il y en a.
01:26Excusez-moi, je vous interromps une seconde.
01:27Trop d'enfants placés, ça veut dire que selon vous,
01:29beaucoup de ces enfants pourraient rester dans les familles ?
01:33Il y aurait moyen de s'organiser pour qu'ils restent tout de même dans leur famille ?
01:36Ce n'est pas forcément le sentiment qu'on a quand on suit certaines affaires,
01:38mais c'est le cas selon vous ?
01:40C'est quelque chose qui est mal connu je crois,
01:41mais beaucoup de professionnels partagent ce constat.
01:43D'ailleurs, l'inspection générale des affaires sociales,
01:46dans la personne de M.Naves, avait dit
01:48que 50% des placements seraient évitables.
01:50C'est-à-dire qu'il y aurait d'autres solutions.
01:52Et dans beaucoup de cas, les motifs de placement ne sont pas suffisants
01:56et sont quelquefois anecdotiques
01:58et ne devraient pas permettre qu'on prenne un enfant à sa famille.
02:02Donc, comme il y a trop de placements,
02:04il y a beaucoup d'enfants à mettre quelque part.
02:06Il faut les mettre quelque part.
02:07Il n'y a pas assez de structures.
02:09À un moment donné, il y a des dérives des acteurs
02:11qui sont chargés de réaliser les placements.

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