Dans son essai “Futur.es”, Lauren Bastide entrecroise vulgarisation des pensées féministes et récit intime et propose des solutions pour répondre aux urgences de l'époque et bâtir un futur désirable.
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00:00 Je pense qu'il faut insister sur le fait que l'écoféminisme est un programme qui est vraiment principalement anticapitaliste.
00:04 C'est-à-dire de sortir de cette idée que l'humain domine la nature,
00:10 de sortir de cette idée que la nature a pour fonction de nous permettre de produire des biens,
00:15 de nous permettre d'alimenter le marché de la consommation.
00:18 Ça c'est vraiment quelque chose qui s'est instauré dans l'histoire de la pensée,
00:25 dans l'histoire du libéralisme, dans l'histoire des sciences,
00:27 où on voit très bien une rupture, où d'un seul coup on considère que culture est supérieure à nature.
00:34 Et l'écoféminisme justement explique que dès l'instant où on dit que culture est supérieure à nature,
00:40 il y a tout un tas de choses qui en découlent, notamment que homme est supérieur à femme,
00:44 que force est supérieur à douceur, que domination est supérieure à empathie, etc.
00:49 L'écoféminisme c'est vraiment une proposition de retourner tout ça.
00:52 Et non pas de dire que nature est plus forte que culture, ou que femme est plus forte qu'homme,
00:56 mais justement de sortir de ces rapports hiérarchiques, de ces rapports de domination,
01:00 et de remettre de l'horizontalité la circulation du lien, de l'interdépendance,
01:05 entre les êtres humains déjà, mais aussi entre la nature et les humains.
01:09 De se rappeler finalement qu'on dépend de la nature autant que la nature dépend de nous,
01:12 et qu'en tant qu'êtres humains, riches ou pauvres, noirs ou blancs, hémisphère nord, hémisphère sud,
01:18 on dépend aussi les uns des autres.
01:20 Donc c'est pour ça que l'écoféminisme c'est un programme qui est très très large,
01:23 qui est presque une espèce de reprogrammation culturelle, philosophique de l'humanité.