• l’année dernière
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver dans l'heure des pro 2 du vendredi.
00:04 L'émission démarre juste après le rappel de l'actualité.
00:07 Isabelle Piboulot, il est quasiment 20h.
00:08 Bienvenue sur CNews.
00:09 La motion de censure du Rassemblement national débattue après minuit,
00:17 soit à l'issue des débats sur le projet de réforme des retraites à l'Assemblée nationale.
00:21 Un horaire qui devrait conduire à un vote vers 2h ou 3h du matin.
00:25 Cette motion a été déposée mercredi par Marine Le Pen,
00:28 mais elle n'a aucune chance d'être adoptée,
00:30 la gauche ayant fait savoir qu'elle n'apporterait pas ses voix.
00:33 Trois membres du groupuscule d'ultra-droite des Barjols,
00:36 reconnus coupables d'associations de malfaiteurs terroristes
00:40 pour avoir fomenté un projet d'assassinat d'Emmanuel Macron en 2018.
00:44 Le tribunal correctionnel de Paris les a condamnés à des peines de 1 à 3 ans ferme
00:49 et un quatrième membre a du sursis pour détention illégale d'armes.
00:53 Neuf autres personnes ont en revanche été relaxées.
00:56 Nous sommes prêts à un conflit prolongé en Ukraine,
00:59 c'est ce qu'a déclaré Emmanuel Macron à Munich.
01:02 En conférence sur la sécurité, le chef de l'État a appelé les alliés de Kiev
01:06 à être crédibles quant à la durée du conflit.
01:09 Il a également rappelé la nécessité d'intensifier le soutien à l'Ukraine,
01:13 estimant que l'heure n'était pas au dialogue.
01:16 - Bonne soirée.
01:18 - Et pour m'accompagner ce soir autour de la table, Véronique Jacquiez.
01:22 Bonsoir chère Véronique, entourée de maître Dylan Slam.
01:26 Bonsoir à vous, avocat pénaliste, spécialiste également du droit routier.
01:29 Merci d'être avec vous, émission largement consacrée
01:32 au dernier développement dans l'affaire Pierre Palmad.
01:34 Vos analyses nous seront précieuses,
01:36 tout comme celles d'Amaury Bucaud du service Police et Justice.
01:38 Bonsoir chère Amaury, nos habitueux du vendredi sont là également.
01:41 Patrick Roger, directeur général de Sud Radio.
01:43 Bonsoir Frédéric Durand, directeur d'Inspiration Politique.
01:46 Bonsoir cher Frédéric.
01:47 Pierre Palmad ne dormira pas en prison ce soir,
01:51 mis en examen mais pas placé en détention provisoire
01:54 après le terrible accident causé vendredi,
01:56 notamment sous l'emprise de cocaïne.
01:58 L'humoriste de 54 ans a été placé ce soir sous contrôle judiciaire
02:02 avec obligation de port de bracelet électronique.
02:05 Quant aux deux autres passagers qui étaient dans la voiture avec lui,
02:08 ils sont placés pour le moment sous le statut de témoins assistés.
02:11 On va développer tout ça,
02:13 on va se poser toutes les questions que vous vous posez chez vous.
02:16 Mais d'abord, direction le direct et le tribunal judiciaire de Melun.
02:20 Bonsoir Régine Delfour, accompagnée de Charles Pousseau.
02:23 Merci d'être en direct.
02:24 Fin d'une longue journée au tribunal de Melun aujourd'hui.
02:27 Et à l'arrivée, on va dire un camouflet pour le parquet
02:31 qui avait requis la détention.
02:32 Quelles sont les conditions et les dernières infos
02:35 autour de ce contrôle judiciaire Régine ?
02:37 Oui, bonsoir Julien.
02:41 Un sacré camouflet pour Jean-Michel Bourlaise,
02:43 le procureur de la République de Melun.
02:46 Alors Pierre Palmad a été placé par le juge des libertés
02:51 sous assignation à résidence au sein du service d'addictologie
02:56 de l'hôpital Paul-Brousse à Ville-Vive.
02:58 Il sera aussi sous surveillance électronique.
03:01 Je vous rappelle que le procureur avait demandé
03:03 son placement en détention provisoire.
03:05 Le parquet a fait tout de suite appel de cette décision.
03:09 Quant aux deux passagers qui se trouvaient à bord du véhicule,
03:12 vous l'avez dit, ils ont été placés sous le statut de témoins assistés,
03:16 alors que le procureur avait demandé leur placement
03:18 sous contrôle judiciaire.
03:20 Donc ce soir, aucun des trois hommes ne dormira en prison.
03:24 Merci beaucoup Régine Delfour.
03:26 Avec Charles Pousseau au tribunal judiciaire de Melun,
03:28 c'est désormais à Ville-Vive, donc à Maurit-Bluco,
03:31 que Pierre Palmad est assigné à résidence dans un hôpital,
03:35 malgré les réquisitions du procureur, pas de détention.
03:40 Qu'est-ce qui a pu motiver cette décision ?
03:42 Est-ce qu'on en sait un petit peu plus
03:43 sur les motivations du juge des libertés ?
03:46 On peut imaginer très bien que finalement,
03:49 le juge des détentions et des libertés soit dit
03:52 "on va profiter de cette période pour le priver de sa liberté
03:56 et en même temps le soigner de son addiction à la cocaïne",
03:58 puisqu'il était sous l'emprise de cocaïne au moment des faits.
04:02 Donc là, je rappelle que c'est quand même une mesure
04:05 de privation de liberté assez forte,
04:07 puisqu'il a un brassier électronique qui va lui obliger
04:10 à rester dans un périmètre assez étroit.
04:12 En l'occurrence, là, ça va être sa chambre d'hôpital,
04:15 puisqu'il va dans un service hospitalier pour se soigner.
04:19 Surveiller en permanence, donc,
04:21 ou le bracelet électronique se suffit à lui-même ?
04:23 Alors, normalement, le boîtier se suffit à lui-même.
04:26 Vous avez un boîtier qui est disposé dans la salle,
04:29 vous avez le bracelet, il est fixé en général à la cheville,
04:31 ça peut être aussi au poignet.
04:32 Et dès que vous partez dans un périmètre
04:35 qui a été délimité en fonction de la géographie,
04:39 de la topographie du lieu où il va être placé,
04:42 eh bien, il y a un signal qui est envoyé
04:44 à une unité pénitentiaire,
04:45 c'est le pôle de surveillance électronique,
04:47 qui aura une alarme et un signalement.
04:50 Et à ce moment-là, ces personnes qui sont de la pénitentiaire
04:54 appellent Pierre Palmade pour lui dire
04:55 pourquoi est-ce qu'on a ce signalement ?
04:57 Et puis, s'ils n'ont pas de réponse,
04:58 à ce moment-là, on envoie la police.
05:00 Maître Slama, est-ce que...
05:01 C'est la question que les gens qui nous regardent se posent,
05:03 elle est peut-être évidente pour vous,
05:05 mais je me fais ce relais tout de même.
05:07 Est-ce que Pierre Palmade bénéficie ce soir d'un régime de faveur ?
05:10 C'est la question qu'on se pose.
05:11 Est-ce que vous êtes surpris par cette décision ?
05:13 Je me dis aussi que la famille victime
05:16 doit assez peu goûter cette décision,
05:19 qu'elle apprend d'ailleurs en regardant les médias.
05:20 Ça aussi, c'est un autre volet qu'on pourrait développer,
05:23 mais les victimes, elles apprennent comme nous.
05:25 Dans les médias, les développements, a priori.
05:27 Je vais peut-être vous surprendre,
05:28 je pense que Pierre Palmade a eu un sort assez distinct
05:31 de tous les autres justiciables
05:32 et je pense que c'est plutôt un traitement de défaveur.
05:34 Ah bon ?
05:34 Oui, oui, tout à fait.
05:36 Dans ce genre de cas de figure, pour être tout à fait honnête,
05:38 il est assez rare que l'on soit bien sûr placé en détention.
05:41 Et même sous bracelet électronique.
05:43 Le bracelet électronique, c'est quelque chose de tout à fait exceptionnel
05:46 et plus encore dans ce cadre-là.
05:48 C'est quand même un cadre très exceptionnel d'avoir un bracelet électronique
05:50 en plus dans un centre hospitalier pour soigner l'addiction.
05:53 C'est quelque chose d'extrêmement rare
05:54 et on aimerait que toutes les personnes qui soient condamnées
05:56 ou mises en examen pour des formes de lien...
05:58 Pardon de vous couper, mais si la décision est si ferme,
05:59 comment expliquez-vous que le parquet fasse appel ?
06:02 Je pense que le parquet n'est pas hermétique à une forme de pression.
06:05 C'est un camouflet, vous l'avez dit, c'est un camouflet
06:06 parce que non seulement c'est Alexandre Pierre Palmade
06:08 qui a certes été mis en examen, mais placé sous séance électronique
06:11 et pas en détention, mais un camouflet également
06:13 parce que les deux autres personnes n'ont pas été mises en examen
06:15 contrairement à ce que demandait le parquet.
06:17 Elles ont simplement été placées sous le statut de témoins assistés.
06:19 Il faut le savoir, qui est le statut le plus préférable
06:23 pour les personnes mises en cause.
06:24 Ça veut dire qu'il n'y a pas mieux que d'être placé
06:26 sous le statut de témoins assistés.
06:28 Donc c'est quand même un camouflet pour le parquet
06:30 et effectivement, moi je ne pense pas qu'il y ait de traitement de faveur.
06:32 Et la mise sous...
06:33 Vous comprenez pourtant l'émoi de l'opinion ce soir,
06:35 se disant "attendez, mais cet homme, il a quand même causé un accident
06:39 sous l'emprise de la drogue,
06:41 il y a un bébé sorti du ventre de sa mère qui est mort,
06:43 des personnes qui sont encore, pour certaines d'entre elles,
06:46 entre la vie et la mort et..."
06:48 Alors il y a deux choses.
06:49 La première chose, c'est que je pense que l'émotion
06:50 n'est pas forcément bonne conseillère
06:52 et que je ne suis pas sûr qu'en prison,
06:54 les victimes iraient mieux, je ne le pense pas.
06:56 La deuxième chose, et c'est important de le comprendre,
06:58 c'est que la détention...
06:58 On peut se demander leur réaction ce soir quand même.
07:00 La deuxième chose, et c'est important de le comprendre,
07:01 c'est que la détention provisoire, ce n'est pas une pré-peine.
07:04 Ça veut dire qu'il ne s'agit pas de sanctionner ou de punir Pierre Palmade
07:07 si on le met en détention provisoire.
07:08 Il s'agit simplement de s'assurer,
07:10 pour prendre le critère qui est peut-être le plus important
07:12 et qui a peut-être eu le plus de poids,
07:15 pour s'assurer qu'il ne réitère pas l'effet.
07:16 C'est ça simplement, parce que je rappelle que même sous écrou
07:19 et même s'il avait été placé en détention provisoire,
07:21 il reste présumé innocent.
07:22 - Amouré Bluco ?
07:23 - Oui, non, ce que je voulais quand même indiquer,
07:25 c'est que finalement le bracelet électronique,
07:27 ça peut être intéressant pour Pierre Palmade
07:29 et ça peut être une stratégie de son avocat,
07:31 de se dire qu'une fois qu'il sera condamné
07:33 et qu'il aura de la peine de prison à faire,
07:35 ça lui sera retiré,
07:37 les mois qu'il aura passé, semaines, mois ou même années
07:39 qu'il aura passé avec un bracelet électronique,
07:40 seront retirés, ce qui fait de la peine encourue.
07:44 - C'est-à-dire que c'est lu comme s'il était en détention
07:47 pour le moment du procès.
07:48 Le temps qu'il aura passé sous bracelet,
07:50 que ce soit bracelet électronique, détention provisoire
07:52 ou liberté surveillée, ce temps est décompté
07:55 dès l'éventuelle peine à l'issue d'un procès.
07:57 C'est ça qu'il faut comprendre.
07:58 - Donc il s'en sort bien, de le dire de cette façon.
08:00 - Même son bracelet électronique, il est sous écrou,
08:02 il est écroué, donc il fait partie de la population.
08:05 - Est-ce que vous diriez qu'il y a une forme de victoire
08:07 pour la défense de Pierre Palmade ce soir ?
08:09 - Oui, bien sûr.
08:10 Si vous voulez, quand on arrive à renverser
08:11 ce que souhaitait le procureur,
08:12 ça veut dire une audience avec le procureur
08:14 qui demande quelque chose à la gauche
08:15 et à la droite, la défense.
08:16 Celui qui a gagné, bien sûr, c'est la défense.
08:18 Et d'ailleurs, c'est pour ça que le ministère public fait appel.
08:20 Donc oui, c'est une forme de victoire.
08:22 - Réaction sur le plateau, Frédéric Durand ?
08:23 - Oui, non, parce qu'il y avait une justification du parquet
08:26 à cette demande de mise en détention provisoire.
08:28 C'était la récidive.
08:29 On ne le dit pas trop, mais en 2019,
08:31 il a été condamné, pas pour des faits exactement similaires,
08:33 mais malgré tout, il y avait la cocaïne au milieu.
08:35 Et que lorsqu'il justifie de cette demande,
08:38 le ministère public, le parquet,
08:40 c'est-à-dire l'avocat de la société,
08:41 finalement, il parle à notre nom,
08:42 dit "ben oui, mais cette personne-là a déjà eu ces problèmes-là,
08:46 il en a déjà eu plus tôt,
08:48 puisqu'il a déjà fait des cures de désintoxication.
08:50 On n'est pas là en présence de quelqu'un,
08:53 c'est un récidiviste par voie de conséquence".
08:56 Et donc, moi, je pense que la réclamation du parquet
08:59 était justifiée.
08:59 Au-delà de l'émotion,
09:01 au-delà de l'émotion suscitée dans l'opinion publique,
09:06 je pense que la question de la récidive
09:08 est une question qui fait entendre aux gens que...
09:10 même s'il n'y a pas de danger immédiat...
09:12 - Ce que je veux dire, c'est que dans un hôpital
09:13 avec un bracelet électronique dans un centre d'éthiologie,
09:15 comment voulez-vous qu'il récidive ?
09:16 Il ne peut pas récidiver.
09:17 - Il y a le message qu'envoie la justice maître.
09:18 - Le risque-là est écarté.
09:20 - Je dis juste que lorsque vous dites
09:21 que la demande qui a été faite par le parquet
09:23 était plus pénalisante pour lui que pour le justiciable moyen,
09:28 je dis qu'il faudrait voir les cas de récidive à ce compte-là.
09:30 Il ne faut pas comparer quelqu'un qui serait à ce premier coup
09:33 ou quelqu'un qui aurait été dans le récidiviste.
09:34 - Oui, la solution qui a été trouvée,
09:34 le risque de récidive est écarté.
09:36 - On est d'accord, mais je ne pense pas qu'il ait été,
09:37 comme vous le disiez, plus maltraité
09:39 que notre justiciable dans la mesure où il y a récidive.
09:41 - Non, mais c'est une décision normale ce soir.
09:43 C'est ça le pire.
09:44 C'est que vous êtes suspecté d'homicide.
09:46 Vous n'allez pas en détention.
09:48 La gravité des faits n'entre pas dans la décision du juge.
09:52 Et c'est ce qui semble logique aux techniciens que vous êtes,
09:56 mais assez insupportable et improbable
09:58 pour le commun des mortels que nous sommes.
10:01 Patrick Roger et Véronique, allez-y,
10:03 vous nous demandiez la parole.
10:05 Patrick et Véronique, allez-y.
10:06 - Pardon Véronique, mais c'est vrai que l'une des premières questions,
10:09 c'est quand il y a un accident de la route
10:12 qui a été provoqué sous l'effet de cannabis,
10:16 là en l'occurrence, c'est même la cocaïne ou de l'alcool,
10:18 que se passe-t-il ?
10:19 Et à partir du moment où il y a eu une victime en face,
10:22 la personne, mais pas forcément le conducteur,
10:24 n'est pas placée en détention provisoire dans la plupart des cas.
10:28 Donc c'est exactement la même chose,
10:30 qu'il y ait récidive ou pas.
10:31 Donc c'est vrai que par rapport à ça,
10:33 c'est probablement là-dessus que s'appuie le magistrat
10:37 pour prendre en fait ses décisions.
10:38 - Non mais on oublie, pardon encore une fois,
10:40 de mettre les pieds dans le plat,
10:42 mais on nous parle souvent de principes de précaution
10:45 dans le domaine de la justice, qu'il est souvent oublié.
10:48 Eh bien, j'ai envie de dire encore une fois,
10:50 ce principe-là n'est pas mis en application.
10:53 - Il ne peut pas récidiver !
10:54 Il ne peut pas récidiver avec un bracelet électronique,
10:56 ça sonne automatiquement, on va le chercher.
10:58 Il ne peut pas sortir.
10:59 Donc si vous voulez, c'est encore plus contraignant.
11:01 Moi, je dis souvent que le bracelet électronique,
11:02 ça fait penser au confinement.
11:03 C'est-à-dire qu'il ne peut pas sortir.
11:04 - J'ai une question, c'est dans le cas de Pierre Palmade,
11:06 qui contrôle le contrôle judiciaire ?
11:08 Puisqu'il a quand même, du coup, c'est quand même un cas particulier,
11:10 puisqu'il est hospitalisé, il n'est pas en état,
11:13 enfin, c'est quand même un toxicomane,
11:16 et en plus, il a un bracelet électronique.
11:18 Donc dans ces cas-là, c'est géré comment ?
11:19 - C'est géré de manière, pas automatique,
11:21 mais de manière automatisée.
11:22 Les bracelets électroniques sont gérés de manière informatique
11:24 et dès qu'il dépasse un cadre très restreint,
11:26 ça sonne, ça bip, on s'en aperçoit.
11:28 - En général, c'est de 120.
11:29 - Et l'obligation de soins ?
11:31 On est sûrs là que...
11:32 - Là, c'est à l'hôpital qu'il va...
11:33 - Là, il est dans un sens hospitalier, donc a priori...
11:35 - Non mais d'accord, mais parce que là, c'est...
11:36 Là, on voit que les choses se mettent en place.
11:37 - S'il vous plaît, vraiment, écoutons-nous les uns les autres,
11:39 je vais répartir la parole.
11:40 Véronique.
11:41 - On voit que les choses se mettent en place,
11:42 moi, je ne suis pas sûre que pour autant,
11:43 il y ait beaucoup de résultats.
11:44 Alors, c'est sûr qu'il y a une justice un petit peu populiste
11:47 qui voudrait qu'il soit en prison,
11:48 qu'il paye des jas, etc.
11:50 - C'est pour ça que le Parc est fait appel, d'ailleurs.
11:51 - Non, mais comme vous l'avez dit, il est présumé innocent.
11:53 Nous, ce qu'on veut savoir ce soir, c'est effectivement
11:55 s'il n'est plus en capacité de nuire à qui que ce soit,
11:59 c'est-à-dire que...
12:00 Et pas à lui-même, d'ailleurs, parce que quand on en est déjà,
12:03 imaginez la peine qu'il puisse avoir.
12:05 Moi, je pense qu'honnêtement, dans son âme,
12:08 il a déjà pris perpette.
12:09 Quand vous avez fracassé une famille, tué un bébé,
12:12 défiguré un enfant...
12:13 - Attention, juste, je vais remettre l'Église au milieu du village,
12:15 si je puis me permettre.
12:16 Ceux qui ont pris perpette les premiers,
12:17 ce sont les victimes de l'accident.
12:18 - On est bien entendu.
12:19 - Je rappelle que Pierre Palmatte, dans cette affaire,
12:22 est celui qui s'en sort le mieux et de très loin.
12:24 - On est d'accord.
12:25 - Non mais c'est important de le redire.
12:26 - Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas innocent non plus, lui,
12:28 dans la façon dont il vit les choses.
12:30 - Tout à fait.
12:31 - Ensuite, moi, pardonnez-moi, je pense qu'on va en parler.
12:34 Il y a quand même quelque chose qui me choque,
12:35 c'est le statut de témoin assisté pour les peu passagers.
12:37 - Venons-y dans un instant, si vous le voulez bien.
12:40 Pour compléter ce que disait Frédéric aussi,
12:42 c'est vrai que c'est un homme qui est en situation de récidive.
12:45 C'est pour ça qu'encore une fois, on se pose la question
12:47 de cette détention qui n'a pas été prononcée,
12:49 notamment condamnée en 2019 pour usage de stupéfiants.
12:51 Fait nouveau à Maury, vous me le confirmez peut-être,
12:53 le parquet indique aussi aujourd'hui que l'acteur dit avoir consommé
12:57 des drogues de synthèse en plus des stupéfiants le soir du drame.
13:01 Est-ce que c'est une circonstance aggravante de plus ?
13:03 Est-ce que les peines encourues,
13:04 et là je me remettrai peut-être à mettre Slama aussi,
13:06 est-ce que les peines encourues sont toujours les mêmes,
13:08 à savoir 5, 7 ou 10 ans ?
13:10 - C'était la drogue de synthèse,
13:13 c'était déjà dans ce qu'avaient révélé les tests toxicologiques
13:16 qu'on avait fait sur Pierre Palmade en analysant son sang,
13:21 il y avait déjà effectivement de la cocaïne et des dérivés,
13:22 donc ça ce n'est pas vraiment extrêmement nouveau.
13:26 Et alors là, vous parliez des peines de 5, 7 ou 10 ans,
13:29 mais comme effectivement le parquet a retenu la récidive,
13:33 ça peut aller même au double en fait.
13:36 - Oui, Math.
13:37 - Non, ce qu'on peut dire, c'est que ce sont les peines encourues.
13:39 Attention à ne pas confondre les peines encourues
13:41 avec les peines qui seront réellement prononcées.
13:42 Pourquoi ? Parce que les peines encourues,
13:44 on va dire le maximum, c'est dans le scénario du pire.
13:47 Alors, ça peut être mal reçu ou inaudible,
13:50 mais ce que je veux dire, c'est que dans tout type d'accident,
13:52 on peut imaginer bien pire.
13:54 Là, l'homicide involontaire, je le rappelle,
13:56 est contesté ou concessable, je ne sais pas encore,
13:58 mais ce n'est pas du tout sûr.
13:59 - Pour être requalifié.
14:00 - Pour qu'il y ait homicide involontaire,
14:02 et là, c'est l'aspect peut-être le plus malsain,
14:05 j'ai envie de dire, de cette histoire.
14:07 En tout cas, là encore, ce qui choque les moins proches
14:10 techniquement du fait de la justice, c'est que ce fait tue.
14:13 S'il va falloir l'autopsier, ce bébé né après l'accident,
14:17 il va falloir l'autopsier et vérifier s'il a respiré ou non
14:20 pour qualifier ou pas l'homicide involontaire.
14:23 Rien que de le dire, ça glace le sang parce que c'est...
14:26 - Alors, il y a un débat, il y a un double débat en vérité.
14:27 Il y a un débat qui sera scientifique,
14:29 parce que vous avez raison, il faut vérifier assez techniquement
14:31 qu'il est né vivant et viable.
14:33 Ça, c'est le débat scientifique.
14:34 Les expertises, les contre-expertises permettront ou pas de l'affirmer.
14:37 Et deuxièmement, un débat juridique parce que,
14:39 alors la jurisprudence a affirmé ça de manière assez constance
14:41 depuis 2003, mais c'est jurisprudentiel.
14:43 Ça veut dire quoi jurisprudentiel ?
14:44 Ça veut dire que ce sont des magistrats qui décident
14:46 et la jurisprudence peut évoluer.
14:48 Ce n'est pas la loi qui le dit.
14:49 Donc, la doctrine peut évoluer,
14:51 des magistrats peuvent penser différemment.
14:52 La Cour de cassation peut évoluer entre 2003 et 2023.
14:55 Donc voilà.
14:56 - Et encore la réaction de l'opinion pourrait peut-être influencer
14:58 la requalification, en tout cas le fait que cette jurisprudence
15:01 soit abandonnée ou pas.
15:02 - À mon avis, l'opinion n'influence pas forcément les magistrats.
15:04 L'opinion, ce qu'elle peut influencer éventuellement,
15:07 c'est les hommes politiques.
15:08 Et donc l'Assemblée peut se faire une question sur l'affaire Alimi
15:10 et l'abolition du serment, vous vous rappelez.
15:12 L'opinion a fortement réagi.
15:13 Dupond-Moretti, le ministre, a fait une loi pour changer un petit peu ça.
15:16 Donc les hommes politiques peuvent s'emparer de cette question
15:18 pour changer les choses.
15:19 - Patrick, je sais que vous voulez réagir.
15:20 On continue évidemment à discuter des derniers développements
15:22 de cette affaire.
15:23 Je voudrais juste que vous entendiez l'avocate
15:25 d'un des passagers de Pierre Palmal qui s'exprime aujourd'hui.
15:28 On apprend donc que les deux passagers sont placés
15:31 sous le statut de témoins assistés.
15:33 L'avocate, c'est l'avocate du passager marocain
15:36 en situation irrégulière qui s'est exprimée aujourd'hui.
15:40 Écoutez son compte-rendu après que son client
15:43 soit fait signifier ce statut de témoin assisté.
15:46 - Il est reproché à mon client, une non-assistance,
15:48 à personne en danger, en péril, selon comment on qualifie.
15:52 Et on a placé actuellement mon client sous le statut de témoin assisté.
15:57 Ce n'est pas qu'il n'est pas en cause,
15:58 c'est qu'officiellement il a quand même un statut au sein de ce dossier,
16:03 mais qui n'est pas réellement celui d'un mis en cause.
16:05 - Le ballement médiatique, forcément, ce n'est pas aisé pour lui,
16:09 mais pour le restant, il faut quand même aussi rappeler
16:13 qu'il a été victime lui-même.
16:14 On a tendance à l'oublier,
16:17 mais il a été victime d'un accident de la circulation,
16:19 donc avec quelques commotions.
16:21 C'est assez compliqué, bien évidemment, qu'il ait peiné,
16:24 puisqu'on a quand même des victimes très graves.
16:28 On a son ami, un grand ami qui a été lui-même blessé.
16:32 Bien évidemment qu'il ait peiné,
16:34 mais après forcément on ne peut pas dire
16:38 qu'il n'aurait pas dû monter dans cette voiture,
16:40 c'est dû et si et si et si.
16:41 La vraie personne que connaissait mon client était Pierre Palmade.
16:45 - Ils se connaissaient depuis longtemps ?
16:47 - Un certain temps, on va dire en termes d'années.
16:49 Je pense que les circonstances sont quand même assez obscures
16:53 et c'est ça qui a amené la juge d'instruction à estimer
16:56 que ce n'était pas suffisant pour le mettre sous contrôle judiciaire
17:05 et surtout de le mettre en examen.
17:09 - Là encore, Dylan Slama, on est interpellé en tant que commun des mortels,
17:13 pour reprendre cette expression que j'utilise depuis le début de l'émission.
17:17 C'est léger le statut de témoin assisté ?
17:19 On est face à des personnes qui ont fui,
17:21 face à une détresse de trois victimes ?
17:23 - Il y a deux choses.
17:24 Déjà, il y a des personnes qui ont fui,
17:25 on a une des deux qui s'est rendue spontanément.
17:27 Ça, c'est la première chose.
17:28 La deuxième chose...
17:29 - Spontanément, après une latence quand même assez...
17:32 - Après un appel du ministère de l'Intérieur à se rendre le lundi,
17:35 il s'est rendu deux jours plus tard.
17:36 - Il y a eu 48 heures entre l'accident et la réédition.
17:39 - Il y a eu 48 heures entre l'appel du ministère de l'Intérieur à se rendre
17:43 et effectivement, il y a eu l'interpellation du premier,
17:46 puis après le deuxième a dit...
17:48 - Dans ce contexte-là, on peut reconnaître,
17:51 chacun sait ce qu'il aura fait peut-être en son inconscience,
17:53 mais on peut reconnaître que ce n'est pas évident de se rendre
17:56 et d'aller voir des policiers, sachant ce qu'on risque.
17:58 Mais il l'a fait et je trouve ça, moi je le dis, assez courageux.
18:01 Ça, c'est la première chose.
18:01 - Il s'est enfui avant ça, excusez-moi, mais...
18:03 - Et la deuxième chose...
18:05 Alors, pour s'enfuir, pas forcément,
18:06 parce que le délit de fuite, c'est que l'auteur de l'accident
18:07 qui peut être reconnu, lui, en tant que...
18:09 - Mais oui, mais au stade de l'enquête où nous sommes, Maître,
18:12 on est incapable de dire...
18:13 Ah pardon Véronique, au stade de l'enquête où nous sommes,
18:15 on est incapable de dire si l'un des deux passagers
18:18 ou les deux passagers ont une influence sur l'accident.
18:21 Donc comment définir, déterminer de manière définitive...
18:25 - Ce que vous dites, c'est assez paradoxal.
18:26 Parce que d'un côté, vous dites qu'on ne sait pas s'ils ont une influence
18:28 et de l'autre, vous semblez vous offusquer,
18:30 qu'ils soient sous statut de démonicité, ce que vous trouvez assez faible.
18:32 En fait, c'est ce qu'il faut dire.
18:33 - Parce que justement, le doute doit bénéficier à la société.
18:36 - C'est l'inverse de ce que dit le Code Procédure pénale
18:38 et tous les systèmes pénaux depuis des siècles et des siècles en Occident.
18:41 Le doute ne profite pas à l'accusation,
18:44 le doute bénéficie bien sûr à l'accusé.
18:46 Ça, c'est la normalité des choses.
18:48 Et je trouve ça normal. Sans preuve, on ne condamne pas.
18:49 On peut penser que ça pourrait être l'inverse et que sans preuve, on condamne.
18:51 Aujourd'hui, en France, et moi, je trouve ça formidable, on ne condamne pas.
18:54 - Sauf qu'il ne s'agit pas de condamnation.
18:56 Pierre Palman n'est pas condamné ce soir.
18:58 Ces deux hommes ne sont pas condamnés ce soir.
18:59 - Ce que je voudrais ajouter, c'est que malheureusement,
19:01 on débat et on essaie d'éclairer les téléspectateurs et c'est bien.
19:04 Mais je veux ajouter une chose, on n'a pas accès au dossier.
19:06 On n'a pas accès au dossier.
19:08 Les magistrats ont décidé qu'il n'y avait pas d'indice grave ou concordant pour le mettre en examen.
19:13 Nous, on a des éléments, on a des bribes.
19:14 On peut essayer de deviner.
19:15 On peut essayer de faire des rapprochements.
19:17 Mais ceux qui ont accès au dossier, eux, ont décidé qu'il n'y avait pas d'indice grave ou concordant.
19:21 Donc ensuite, la justice sera publique.
19:23 Le procès sera éventuellement public et des journalistes pourront y assister.
19:26 Mais pour l'instant, nous n'avons pas accès au dossier.
19:28 Donc on ne peut pas commenter plus avance que des magistrats.
19:30 - Je vous interromps Frédéric, je vous donne la parole juste après,
19:32 parce que je voudrais qu'on privilégie nos extérieurs.
19:34 Nous sommes avec Vincent Flandes à Villejuif, devant ce centre hospitalier
19:38 où a été transféré ce soir Pierre Palmade,
19:40 où il était assigné à résidence dans un contexte, on l'a bien compris, hospitalier.
19:45 Vous venez d'arriver sur place, Vincent, le contexte.
19:49 Et puis surtout, est-ce que vous avez pu glaner un peu d'informations
19:52 sur les conditions de l'hospitalisation, de la détention,
19:56 enfin de l'assignation à résidence plutôt dans ce centre hospitalier pour Pierre Palmade ?
20:03 - Alors ce qu'on sait Julien, effectivement, c'est que Pierre Palmade,
20:05 il est arrivé ici en début de soirée à l'hôpital Paul Brousse de Villejuif,
20:09 placé au sein du service addictologie de cet hôpital,
20:12 conformément à la décision de justice qui a été rendue un petit peu plus tôt.
20:16 Il n'y a pas de présence policière visible, en tout cas ici, autour de cet établissement.
20:21 Le juge, on sait également que le juge de liberté de la détention a décidé de le placer
20:27 sous contrôle judiciaire, vous l'avez dit, avec port du bracelet électronique
20:31 et ce qui allait à l'encontre des réquisitions du parquet
20:33 qui demandait la mise en détention provisoire de Pierre Palmade.
20:37 Le parquet a annoncé faire appel de cette décision du juge de liberté et de la détention.
20:42 En attendant, Pierre Palmade n'ira pas en prison,
20:45 il va rester ici à l'hôpital Paul Brousse au sein du service addictologie.
20:48 - Merci beaucoup Vincent Fallandez, on reviendra vous voir un petit peu plus tard
20:51 dans cette heure des pro 2.
20:52 Tiens, moi je me pose une question là, pendant ce contrôle judiciaire sous surveillance,
20:58 est-ce qu'il peut recevoir de la visite ? Est-ce que ses amis, sa famille,
21:01 est-ce qu'il y a une liberté d'aller et venir de la part de Thiers
21:05 pour rendre visite à Pierre Palmade ?
21:06 - Alors juste pour être un peu précis, du coup, ce n'est pas un contrôle judiciaire,
21:08 c'est autre chose, ce n'est pas un contrôle judiciaire sous assignation,
21:10 mais bon, ça c'est pour une question de terme.
21:12 - Alors quel est le terme, technique ?
21:13 - C'est une assignation avec, alors à résidence là non,
21:16 mais une assignation sous surveillance électronique.
21:17 Contrôle judiciaire, c'est quand il n'y a pas de bracelet électronique.
21:19 Et pour répondre à votre question, alors oui, sur le bracelet, il peut y en avoir,
21:22 maintenant est-ce que dans cet hôpital particulier,
21:25 il y a les règles de l'hôpital qui s'appliquent ?
21:26 Mais disons que ce sont les règles de l'hôpital
21:28 et ce ne sont pas les règles du bracelet électronique.
21:29 S'il était chez lui, n'importe qui pourrait aller le voir.
21:31 - Donc si on est dans un hôpital normal, n'importe qui,
21:34 aux heures de visite peut venir le voir, lui rendre visite.
21:37 - Donc c'est encadré par les règles administratives de l'hôpital
21:38 et pas par les règles du bracelet électronique.
21:39 - Alors attendez, et là je vais pousser un petit peu le raisonnement,
21:43 ces deux témoins insistés qui sont eux libres,
21:45 peuvent rendre visite à l'hôpital à Pierre Palmade ?
21:47 - Non, il y a très probablement une interdiction de rentrer en contact.
21:50 Alors ça n'a pas été dit, mais honnêtement,
21:52 pour le coup, c'est quelque chose d'extrêmement classique.
21:54 Interdiction de rentrer en contact entre les individus.
21:56 - C'est vrai que là, il y a un certain nombre d'interrogations
21:58 quand même qui se posent par rapport au bracelet électronique,
22:00 parce qu'on a vu dans beaucoup d'histoires,
22:03 des gens qui sont allés de nouveau commettre des faits
22:07 alors qu'ils avaient déjà le bracelet électronique.
22:09 On sait qu'ils peuvent échapper à la surveillance.
22:12 Et donc là, ils sont dans un hôpital.
22:13 C'est pour ça que je disais que tout à l'heure,
22:15 par rapport à un certain nombre d'accidents de la route
22:18 qui sont provoqués par des chauffards et quand il y a de l'alcool,
22:21 tout le monde n'est pas mis en détention provisoire.
22:23 Certains peuvent l'être s'il y a de la récidive
22:26 ou s'il représente un danger véritablement pour la société.
22:29 Ce qui peut être le cas quand il y a des gens qui sont addicts.
22:31 Lui, là, on sait quand même qu'il était sous le coup de la récidive,
22:35 que lui-même l'a avoué.
22:37 Bien sûr, il est addict totalement.
22:40 Donc là, il va être traité pour cela.
22:42 Et en même temps, finalement, on ne le place pas en détention provisoire,
22:46 mais on le place dans un hôpital avec un bracelet électronique
22:49 et il peut très bien s'échapper.
22:51 Il peut très bien s'échapper contrairement à une cellule, à une prison.
22:54 Et là, dans ces conditions, s'il se pousse le raisonnement,
22:58 il peut de nouveau être un danger pour la société.
23:02 Est-ce qu'il n'y a pas un système GPS ?
23:05 C'est probablement la raison qui pousse le parquet à faire appel.
23:08 À Maury, il y a un système de localisation.
23:10 En fait, vous avez un boîtier qui est placé dans une salle.
23:13 Oui, mais alors attendez, ce qui se passe,
23:14 effectivement, juste pour rejoindre ce que vous dites,
23:16 ce qui se passe, c'est que s'il s'éloigne trop loin du boîtier,
23:19 donc au-delà du périmètre qui lui a été octroyé, ça sonne.
23:22 Mais à ce moment-là, il y a quand même un processus qui se met en place
23:24 et ce n'est pas tout de suite qu'il est entendu.
23:26 Il a franchement le droit.
23:28 Il peut avoir environ 24 heures pour effectivement faire ce qu'il veut.
23:32 Ça, c'est vrai.
23:32 Donc il y a une légèreté de la surveillance.
23:34 Les services pénitentiaires sont immédiatement prévenus.
23:36 Mais c'est pour ça que tout à l'heure, j'ai posé la question de qui contrôle le contrôle judiciaire.
23:39 C'est Xadon pour répondre à cette question.
23:40 Pourquoi vous dites qu'il n'y a pas de légèreté dans la surveillance ?
23:42 Parce que ce que dit Patrick est frappé du saut du bon sens.
23:45 En effet, s'il y a une latence entre le moment où ça sonne
23:46 et le moment où on vérifie où la personne mise en cause se situe,
23:50 cette personne, en l'occurrence, si elle a une vraie volonté d'échapper à la justice,
23:54 peut le faire ou du moins tenter de le faire.
23:56 Pour l'instant, elle n'est peut-être pas en état de s'échapper.
23:58 Non, mais premièrement, le risque zéro n'existe jamais.
24:00 Je vais vous dire, à ce compte-là, si on va dans les exceptions,
24:03 en détention, on peut s'évader.
24:04 Vous voyez, parce que, et d'ailleurs, je vais aller plus loin.
24:06 Quand on est sous bracelet électronique et qu'on ne respecte pas,
24:08 vous savez que c'est considéré juridiquement comme une évasion.
24:10 Et on peut être poursuivi pour ça.
24:12 Donc oui, on peut toujours s'évader.
24:13 Il ne faut plus qu'en prison.
24:14 Autre chose, c'est considéré comme une évasion.
24:16 Et bien sûr que si jamais il venait à faire ça,
24:18 moi, je pense qu'il serait immédiatement, bien sûr, rattrapé par la patrouille
24:21 et surtout, à ce moment-là, placé en détention.
24:23 Oui, évidemment.
24:23 S'il contrevient à ce contrôle, évidemment, c'est détention directe.
24:28 Et ce n'est évidemment pas dans son intérêt.
24:30 Il est 20h23, on marque une courte pause.
24:32 On se retrouve tout de suite.
24:32 On poursuit les discussions.
24:34 Évidemment, on retournera à l'hôpital de Villejuif
24:36 et on entendra d'autres témoignages.
24:37 À tout de suite.
24:38 On reprend les discussions dans l'heure des prodos,
24:43 juste après le rappel de l'actualité.
24:45 Isabelle Piboulot.
24:46 La motion de censure du Rassemblement national débattue après minuit,
24:53 soit à l'issue des débats sur le projet de réforme des retraites à l'Assemblée nationale.
24:58 Un horaire qui devrait conduire à un vote vers 2h ou 3h du matin.
25:02 Cette motion a été déposée mercredi par la patronne du RN, Marine Le Pen,
25:06 mais elle n'a aucune chance d'être adoptée,
25:08 la gauche ayant fait savoir qu'elle n'apporterait pas ses voix.
25:11 Alors que le 7 mars, une mise à l'arrêt de la France menace en raison de la réforme des retraites,
25:16 la CGT de la chimie appelle à une grève reconductible dans les raffineries,
25:21 dès le 6 mars au soir. Une mobilisation qui pourrait mener à l'arrêt de certaines raffineries de pétrole.
25:27 Le projet de réforme des retraites, lui, sera débattu dans l'hémicycle du Sénat à partir du 2 mars.
25:34 Auchan dément catégoriquement les accusations d'avoir contribué à l'effort de guerre russe,
25:39 réaction à une enquête du Monde publiée dans la journée.
25:42 Une collecte de produits destinée à l'armée de Vladimir Poutine
25:46 aurait été organisée au sein de la filiale locale d'Auchan en Russie en mars 2022,
25:52 qui avait accusé l'enseigne de distribution française d'être une arme à part entière de l'agression russe.
25:57 Véronique Jacqui et Frédéric Durand, Patrick Roger et Amauré Buco,
26:04 Maître Dylan Slama toujours autour de la table de l'heure des prods du vendredi.
26:07 Pour revenir sur l'information de la soirée,
26:09 Pierre Palmade, assigné à résidence au sein d'un service d'addictologie de l'hôpital de Villejuif
26:14 après une garde à vue qui s'est conclue aujourd'hui au tribunal judiciaire de Melun,
26:19 direction Villejuif, donc devant cet hôpital Bruce,
26:22 où vous vous trouvez Vincent Ferrandez,
26:24 où Pierre Palmade est désormais assigné à résidence dans une chambre d'hôpital.
26:28 Pierre Palmade qui est arrivé ici en début de soirée,
26:33 placé au sein du service d'addictologie de l'hôpital.
26:36 Il existe effectivement dans cet hôpital un service spécialisé pour tout type d'addiction,
26:41 baptisé Albatros.
26:43 Ce service Albatros dispose notamment d'un centre de référence lié à la consommation
26:49 et à l'addiction à la cocaïne.
26:51 Plus tôt dans la journée, Julien, le juge des libertés et de la détention,
26:54 avait décidé de placer sous contrôle judiciaire Pierre Palmade avec port d'un bracelet électronique,
27:01 ce qui allait donc, vous le savez, à l'encontre désormais des réquisitions du parquet
27:04 qui demandait son placement en détention provisoire.
27:07 Le parquet a donc décidé de faire appel de cette décision,
27:10 mais en attendant cet appel, Pierre Palmade va dormir non pas en prison,
27:15 mais dans une chambre d'hôpital, ici à l'hôpital Paul-Brousse de Villejuif.
27:18 Merci beaucoup Vincent Flandes pour toutes ces dernières informations.
27:23 Je voudrais qu'on revienne juste un instant pour dérouler le fil de notre conversation,
27:26 parce qu'on ne s'est pas attardé sur ces deux individus,
27:29 en tout cas peut-être pas assez à Montrébuco,
27:31 sur ces deux individus qui étaient les passagers de Pierre Palmade,
27:34 qui sont placés sous le statut de témoins assistés.
27:38 Je me dis, donc témoins assistés, c'est vraiment ce qu'il y a de plus léger en termes de contrôle.
27:44 Ils ont quand même quitté une scène terrible.
27:50 Il y en a un des deux qui est en situation irrégulière et ces deux-là sont dans la nature.
27:54 Je pense à ce Marocain en situation irrégulière.
27:57 Moi, je suis à sa place. J'ai qu'une envie, c'est de quitter la France.
27:59 Alors Amouric, pour me préciser et Véronique, vous reprenez.
28:03 Excusez-moi.
28:04 Désolé Véronique.
28:05 Effectivement, donc vendredi dernier, le soir de l'accident,
28:08 ces deux personnes avaient effectivement fui la scène.
28:10 Plusieurs témoins l'avaient vue d'ailleurs.
28:12 Ce qui s'était passé ensuite, c'est qu'ils étaient activement recherchés par la police.
28:15 Et puis, il y avait même eu lundi dernier un appel de la porte-parole du ministère de l'Intérieur
28:20 qui avait dit rendez-vous s'il vous plaît.
28:22 Alors bien sûr, elle n'avait pas parlé des sanctions ou de ne les avait pas menacées.
28:26 Elle leur avait dit on a besoin de vous pour comprendre ce qui s'est passé.
28:28 L'appel était un peu resté en suspens.
28:30 Il y avait eu une personne qui s'était finalement rendue dans un commissariat,
28:32 mais en fait, c'était une blague.
28:34 Et donc, deux jours après cet appel, le mercredi matin, mercredi dernier,
28:38 une personne a été interpellée très tôt à Clichy, l'un des deux passagers justement.
28:43 Et puis, un peu plus tard dans la journée, il y avait l'avocat de l'autre passager
28:46 qui a fait savoir au service de police qu'il allait se rendre
28:48 et ce qu'il a effectivement fait, puisqu'il s'est rendu.
28:51 Ces deux personnes, elles ont été placées en garde à vue,
28:53 entendues par les enquêteurs bien sûr.
28:55 Ce qu'on sait, c'est qu'elles ont reconnu avoir consommé de la drogue
29:00 et que l'une des deux a dit ne pas se souvenir de ce qui s'est passé
29:02 parce qu'elle s'était endormie.
29:04 C'est ce qu'elle a dit.
29:05 - Est-ce qu'il y a des recoupements de témoignages d'ores et déjà qu'on peut faire ?
29:08 Il y a des éléments sur les trois gardes à vue,
29:11 donc les deux individus et Pierre Palmade.
29:12 Est-ce qu'on est capable d'ores et déjà de savoir
29:15 s'il y a des éléments qui concordent ou des versions qui divergent au contraire ?
29:18 - Non, en tous les cas, ce qui concorde, mais individuellement,
29:21 c'est qu'ils ont tous pris de la drogue, c'est clair et net,
29:24 et que jusqu'à preuve du contraire, on n'a pas de souvenir,
29:27 on n'a pas réussi à nous, en tous les cas, journalistes,
29:29 à savoir, au moins pour le deuxième conducteur,
29:33 si vraiment quelqu'un, au moment de l'accident,
29:35 voilà, pardon, le deuxième passager,
29:37 a eu des souvenirs de cet accident et si c'est vraiment ce qui s'est passé précisément.
29:40 - Béronique Oué ?
29:41 - Moi, de toutes les infos que j'entends ce soir,
29:43 j'ai vraiment un sentiment, c'est que la justice déresponsabilise les individus.
29:48 On a deux passagers qui...
29:51 Attendez, vous allez réagir, mais...
29:53 Qui reconnaissent avoir consommé de la drogue,
29:56 dont l'un est en situation irrégulière,
29:58 ça veut dire qu'on ne peut même pas le contrôler,
29:59 on ne peut même pas lui assigner un contrôle judiciaire.
30:01 C'est surréaliste, ce qu'on assiste ce soir.
30:04 Attendez, laissez-moi finir.
30:06 En plus qu'ils avaient pris la fuite,
30:08 ils ont le simple statut de témoins assistés.
30:11 Qui dit qu'il n'y a pas non-assistance à personne en danger ?
30:14 - Mais qui dit que ce Marocain irrégulier n'a pas quitté la France ce soir ?
30:16 - Qui dit qu'il n'y a pas non-assistance à personne en danger ?
30:19 Parce qu'ils ont laissé Pierre Palmade prendre le volant dans l'état dans lequel il était.
30:22 Secondant, pour terminer sur Pierre Palmade,
30:25 là aussi, déresponsabilisation complète de l'individu
30:28 parce que quid de sa surveillance
30:32 et de ce qu'il va devenir et de la façon dont il va être jugé
30:34 quand il va sortir de l'hôpital.
30:36 - Il est quand même passé pas loin de la détention Pierre Palmade ce soir
30:38 parce que là encore, je parle sous le contrôle de l'avocat ici présent
30:41 et d'Amaury Bucaud du service Police-Justice.
30:43 C'est quand même le dernier recours, le bracelet électronique avant la détention.
30:46 Donc on peut imaginer que son conseil a bien joué sa partie
30:49 et a réussi à obtenir ce qu'il voulait
30:51 parce que le parquet avait réquisitionné de toute façon...
30:53 - C'est comme quand on a fait appel, ça veut dire que c'est pas définitif encore.
30:55 - Pour rebondir sur ce que dit Véronique et pour vous entendre nous analyser ce qui est dit,
31:01 moi ce que je me dis aussi, c'est ce qu'on va découvrir avec cette affaire
31:04 qui est ultra médiatisée parce que c'est Pierre Palmade, on l'a tous compris,
31:08 et c'est que les délits routiers,
31:09 ils ne sont pas si sanctionnés que ça dans notre pays.
31:12 C'est ça la vérité.
31:13 - Alors déjà, pour revenir sur les personnes sous témoin assisté,
31:16 parce que c'est la première interrogation...
31:17 - Très peu de chauffards vont en prison.
31:18 - Alors c'est la première interrogation des...
31:21 Ce qu'il faut comprendre, vous dites que comme il est sur une rugière,
31:23 il pourrait prendre la fuite et donc il faut l'enfermer.
31:25 Le statut de témoin assisté, c'est sur le fond, ça veut dire sur les faits.
31:29 On n'est pas sur les risques dont je parlais tout à l'heure.
31:32 Ça veut dire qu'on peut considérer jusqu'à présent que la personne est peut-être innocente,
31:35 donc on ne va pas mettre quelqu'un en prison alors qu'a priori,
31:38 il n'est peut-être pour rien, ni dans les blessures involontaires,
31:40 ni dans l'homicide involontaire.
31:41 Imaginez qu'à un moment, vous êtes dans une voiture,
31:43 vous êtes 5, 10, voire 15 dans un car, le car fait un accident,
31:46 on ne va pas mettre en prison tous les passagers du car.
31:50 - Non mais entre mettre en prison et mettre sous statut de témoin assisté...
31:54 - Ne nous chevauchons pas les uns les autres s'il vous plaît.
31:56 Entre mettre en prison et mettre sous statut de témoin assisté,
32:00 je me dis que peut-être qu'il y a une demi-mesure,
32:01 c'est celle qui vaut pour Pierre Palmade, à savoir le bracelet électronique.
32:04 Peut-être que ces deux individus-là, on en a besoin.
32:07 - Pour être précis, pour être mis en examen,
32:08 je ne vais pas être technique mais l'article 80 du Code pour la Surpénale,
32:10 il faut qu'il y ait des indices graves ou concordants.
32:13 Vraisemblablement, le magistrat a déclaré qu'il n'y avait pas d'indices graves ou concordants.
32:18 Fuir n'est pas l'indice d'avoir commis une infraction,
32:21 c'est quelque chose de très différent.
32:22 - Je viens d'un mot.
32:24 Autant on peut comprendre qu'il n'y ait pas eu d'incarcération de Pierre Palmade
32:28 dans le Médenzon-l'Hôpital, le surveil.
32:31 Qu'est-ce qui a empêché en réalité la mise en examen des passagers ?
32:36 Puisqu'il y a des indices, a priori, pour le magistrat estimer que non,
32:41 mais ils ont été filmés, c'est d'ailleurs même pour ça qu'on a su qu'ils existaient,
32:45 c'est parce qu'ils ont été filmés.
32:46 Donc il y a bien des images.
32:47 - Qu'est-ce qu'il y a comme indices ?
32:48 - Non mais attendez, il y a des images.
32:50 - Des images de quoi ? De quelqu'un dans une voiture ?
32:51 - Qui s'enfuit.
32:52 - C'est pas une infraction ?
32:53 - Qui s'enfuit.
32:53 - Mais c'est pas une infraction de s'enfuir d'un...
32:57 - Mais si, à priori, ou la non-assistance de personnes endangées n'est pas une infraction,
33:02 auquel cas vous nous apprenez quelque chose,
33:03 ou bien fuir un lieu et être possiblement inculpé de non-assistance à personnes endangées
33:09 en est une, auquel cas ne pas assumer cette responsabilité
33:12 et avoir des images qui démontrent s'enfuir peuvent faire partie de ces indices graves et concordables.
33:18 Or donc, nous ne comprenons pas, nous, que le magistrat effectivement ait fait ce choix-là.
33:24 C'est tout à fait légitime de notre part, nous, citoyens,
33:26 même en n'ayant pas accès au dossier, mais en ayant...
33:28 Parce que, vous savez, on se fait tous un point de vue par rapport aux informations que nous avons.
33:32 Votre point de vue, c'était de dire, par exemple,
33:34 qu'il était courageux de se rendre dans pareilles circonstances.
33:38 Moi, je pense que, un, il était lâche de s'enfuir,
33:40 mais après, chacun le voit avec sa conscience, c'est vrai aussi,
33:43 et deux, il s'est peut-être aussi rendu parce que, tout simplement, le premier étant appréhendé...
33:46 - Parce que la pression était insupportable, bien sûr.
33:48 - Il s'est dit qu'il fallait mieux, qu'il devance les choses.
33:50 Donc, moi, je trouve notionnellement que ça n'est pas courageux,
33:52 mais qu'en plus, je ne comprends pas l'annonce de l'examen.
33:54 - Je vais vous dire une chose, c'est vrai que ce soir,
33:56 et au fur et à mesure des discussions que nous avons
33:58 et des échanges que nous avons avec le technicien que vous êtes,
34:01 moi, je vais vous dire, je suis presque plus surpris, donc, ce soir,
34:04 du statut de témoin assisté de ces deux individus
34:06 que des conditions de surveillance de Pierre Palma.
34:10 - Mais renversons le problème.
34:11 - Encore une fois, et ça fait quatre fois que je le dis,
34:13 nous avons deux passagers, dont un Marocain, en situation irrégulière.
34:16 - Mais quel rapport, ça, de toute façon ?
34:18 - Bah, parce que...
34:18 - Quel rapport avec la commission d'une infraction ?
34:19 - Bah, parce que si je suis en situation irrégulière et susceptible,
34:23 dans le contexte que l'on connaît en France, d'être expulsé du pays...
34:26 - Non, mais quel rapport avec la commission de l'infraction ?
34:28 Quel rapport avec la commission de l'infraction ?
34:30 Le fait qu'ils soient en situation irrégulière ?
34:31 - Non, mais c'est ça, c'est une raison de plus pour cet individu...
34:34 - Mais c'est pas une raison de plus de penser qu'il est coupable !
34:36 - Mais c'est pas une raison de plus de penser qu'il est coupable !
34:37 - Mais qu'il peut s'enfuir plus facilement !
34:39 - Oui, il faut que vous soyez pas en contrainte !
34:40 - Mais le contrôle judiciaire, c'est seulement si jamais il est mis en examen !
34:42 Y'a pas de contrôle judiciaire !
34:43 - Mais c'est là qu'il est...
34:44 - On parle pas la même langue !
34:46 - Vous confédez les deux, vous mettez la charme avant les mots, si je puis le permettre !
34:49 C'est-à-dire que vous dites "on sait pas s'il est coupable, mais il peut pas s'enfuir" !
34:51 Vous confondez deux choses, à mon avis !
34:53 - Ce que j'essaie de vous faire comprendre, et ce que j'aimerais que vous m'expliquiez,
34:57 c'est que cet homme-là en particulier, ce passager-là,
35:01 il est susceptible d'avoir une implication dans cette affaire,
35:04 susceptible d'être impliqué gravement dans cette affaire,
35:07 ni vous ni moi ne le savait, et cet homme-là est dans la nature,
35:10 le fait qu'il soit irrégulier, je le mentionne,
35:13 puisque ça lui donne une envie peut-être encore plus grande
35:15 de se faire petit, de se faire oublier, voire de quitter le territoire !
35:18 - Je vais essayer d'être pédagogique.
35:20 Le processus qui se passe lors d'une ouverture d'information judiciaire
35:23 et de tout ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est un,
35:25 y a-t-il des indices graves ou concordants pour le mettre en examen ?
35:28 Voilà, là on répond oui ou non sur le fond,
35:29 on regarde pas qui est l'individu, s'il est étranger, s'il n'est pas étranger,
35:31 au QTF, ça c'est un.
35:33 Et c'est dans un deuxième temps, de manière subsidiaire,
35:35 si il est mis en examen par s'il y a des indices graves ou concordants,
35:38 que l'on peut éventuellement prendre des mesures de sûreté,
35:41 contrôle judiciaire, interdiction de quitter le territoire,
35:43 détention provisoire, voire passe électronique.
35:44 Mais si on n'a pas le un, on peut pas accéder au deux,
35:48 et vous, vous voulez faire le deux avant le un ?
35:50 Vous voulez que le deux influence le un ?
35:52 - Vous me le prenez pas, je ne veux absolument rien.
35:54 J'essaie de comprendre ce que vous nous expliquez.
35:56 - Ce que vous nous expliquez, c'est que pour prendre quelques mesures,
35:59 il fallait la mise en examen.
36:00 - Exactement.
36:01 - Très bien, on a compris.
36:02 Donc si quelqu'un n'existe pas sur le territoire français légalement,
36:05 a priori, il n'existe pas,
36:07 on pouvait prendre un certain nombre de mesures en amont,
36:09 comme la mise en examen, pour pouvoir justement prendre ces mesures de seconde place.
36:12 - Mais la mise en examen ne se prend pas sur ces critères-là.
36:14 La mise en examen se prend sur les indices.
36:16 - Alors, est-ce que...
36:17 - Laissez-moi répartir la parole, parce que sinon c'est la foire d'empoigne.
36:20 Patrick Roger.
36:20 - Oui, non mais, Maître, sur ces questions,
36:23 parce qu'il y a quand même des indices, vous avez dit tout à l'heure, il n'y en a pas.
36:25 Il y en a un certain nombre.
36:26 - Le magistrat, c'est méconnant.
36:28 - Oui, non mais c'est le magistrat qui a le dossier.
36:29 - Qui a accès au dossier.
36:30 - Cela dit, quand on le regarde avec nos yeux objectifs,
36:33 en ayant les quelques éléments...
36:35 Non mais, quelques éléments.
36:36 C'est-à-dire qu'il y a déjà une complicité,
36:38 puisqu'il y a usage de stupéfiants.
36:42 Je vous rappelle que l'usage de stupéfiants
36:44 et de prendre le véhicule et d'accompagner quelqu'un,
36:47 c'est déjà...
36:49 On peut être poursuivi pour ça.
36:50 - Bien sûr.
36:51 - Vous savez que si vous allez avec quelqu'un et que vous prenez de la drogue,
36:54 ou alors que ce soit de l'alcool et la même chose,
36:57 et que vous ayez un conducteur, que vous les laissez prendre de volant,
36:59 vous pouvez être poursuivi pour ça.
37:01 Vous le savez.
37:01 - Il faut avoir connaissance de tout ça.
37:04 - Oui, il faut avoir connaissance de tout ça.
37:06 - C'est la première chose.
37:08 - C'est qu'il y a une complicité déjà dans la prise de stupéfiants.
37:11 - Mais vous ne pouvez pas dire qu'il y a une complicité
37:12 alors qu'un magistrat a dit l'inverse avec le dossier sur les mesures.
37:15 Je ne comprends pas comment vous pouvez dire ça.
37:16 - Non mais c'est pour ça qu'on se pose des questions.
37:17 - Ce ne serait pas la première fois qu'il y a une décision de justice qui est quand même...
37:21 - Il y a quand même ce fait.
37:24 C'est-à-dire la prise de stupéfiants,
37:26 ensuite qui accompagne quelqu'un qui va commettre cet accident.
37:30 Derrière, il y a nos assistances, quand même, quoi qu'on en dise,
37:34 puisqu'ils ont vécu cet accident eux-mêmes.
37:37 Il y a des gens qui sont en phase 2, qui sont dans un état grave, de gravité,
37:41 et ils s'enfuient.
37:42 Là, ce sont des indices forts.
37:44 Donc je ne sais pas quels sont les éléments dont dispose le magistrat
37:48 pour pouvoir simplement les mettre sous statut de témoin assisté,
37:52 mais c'est assez étonnant.
37:53 - Une question.
37:55 Qui vous dit, par exemple, qu'ils n'ont pas appelé les secours avant de prendre la fuite ?
37:58 - Parce que nous aurions eu cette information depuis bien...
38:00 - Ah bon ? De quoi vous l'auriez eue ?
38:02 - Son avocate l'aurait dit face à la presse aujourd'hui.
38:05 Donc vous appelez les secours et puis vous partez...
38:07 - Non mais qu'est-ce qui vous dit que ça n'a pas été fait ?
38:09 On a pas accès au dossier.
38:10 - Expliquez-nous. Il y a quand même une ambiguïté.
38:12 Vous nous dites peut-être qu'ils ont appelé les secours,
38:15 mais enfin, ils ont reconnu avoir pris de la drogue.
38:18 Ils sont montés dans une voiture avec quelqu'un qui était,
38:20 pardonnez-moi l'expression, complètement défoncé.
38:22 Et on leur trouve peut-être des circonstances atténuantes
38:26 et on subodore que peut-être, peut-être, peut-être...
38:28 Enfin je veux dire, c'est inaudible.
38:29 - Il y en a un qui dormait.
38:30 - Non, non, non, il y en a un qui dit qu'il dormait.
38:32 - C'est inaudible pour les Français.
38:34 - Eh oui, comment vous savez que vous avez accès au dossier ?
38:35 - Eh ben, c'est inaudible.
38:36 - Eh, prions pour la grande élie, maître.
38:38 Allez-y.
38:39 - Non, mais c'est ce que je voulais dire.
38:40 C'est inaudible comme défense.
38:41 - Et bien sûr que c'est inaudible.
38:42 Et c'est assez insupportable, encore une fois,
38:45 pour les gens qui ne sont pas des techniciens de la justice
38:47 et qui concluent pas ces informations que ce soit.
38:49 Oui, Amaury, je voudrais qu'on entende Francis Huster,
38:51 qui était ce matin chez...
38:52 Non, non, mais allez-y-vous d'abord,
38:53 qui était ce matin chez Pascal Praud.
38:54 - D'abord, ce qui se passe, c'est qu'effectivement,
38:55 sur le point judiciaire, peut-être que ces personnes
38:57 ne peuvent pas être placées sous contrôle judiciaire, etc.
39:00 Mais je vous rappelle notamment que dans l'affaire Lola,
39:01 ça avait été le cas.
39:03 La préfecture peut très bien décider que, comme cette personne,
39:05 elle est en situation régulière, la mettre sous eQTF et donc...
39:08 - Ce n'est pas le cas ce soir.
39:09 - Non, mais en tous les cas, l'administration peut prendre
39:12 ses responsabilités de ce côté-là et décider d'une privation de liberté.
39:15 - Est-ce qu'il ne faudrait pas qu'elle fasse un exemple ?
39:17 - Un placement dans un centre de rétention,
39:19 soit un contrôle administratif et une assignation à résidence.
39:23 Ça, c'est le premier point.
39:23 Et le deuxième point, ces deux personnes,
39:25 elles ne sont pas seulement...
39:26 Il n'y a pas seulement la non-assistance à personnes en danger
39:28 qui est retenue au contrôle.
39:29 Enfin, s'il n'y a que ça pour l'instant.
39:31 Mais il y a aussi une enquête qui est ouverte par la gendarmerie
39:33 qui l'amène sur comment Pierre Palmat s'était procuré sa drogue.
39:37 Et donc, peut-être que ces deux personnes ont un rôle
39:40 dans le fait qu'elles se soient procurées de la drogue.
39:42 Donc, ça, on verra aussi comment ça va évoluer.
39:43 - Qu'on revienne un instant sur la personnalité de Pierre Palmat,
39:46 décortiqué depuis une semaine maintenant.
39:49 Francis Suster, qui connaît bien l'humoriste,
39:51 était sur le plateau de Pascal Praud ce matin.
39:54 Je vous écoutie en quelques secondes son témoignage.
39:56 - C'est pire qu'une tragédie.
40:00 On a l'impression que c'est un peu la main de Dieu qui vient de tomber.
40:04 Tout le monde est bouleversé, évidemment.
40:08 Et je suis persuadé que Pierre Palmat, le premier,
40:11 souhaite vraiment que la justice soit faite.
40:15 Ce n'est pas du tout parce qu'il est lui-même Pierre Palmat
40:18 que la justice ne sera pas rendue.
40:19 Et je pense que c'est sa position.
40:21 Pour quelle raison Pierre avait encore son permis de conduire ?
40:25 - Question intéressante.
40:29 - Là, j'ai l'avocat spécialiste du droit routier, Frédéric,
40:31 vous êtes le suivant.
40:32 Il n'y a aucun problème.
40:33 Mais encore une fois, j'ai besoin de vos lumières.
40:35 C'est frappé du saut du bon sens, encore une fois, ce que dit Francis Suster.
40:38 - Pour retirer les points ou un permis de conduire,
40:40 il faut qu'il y ait une infraction qui soit commise.
40:41 Si jamais il n'a jamais commis une infraction,
40:43 un procureur ou un magistrat ne peut pas dire
40:44 "je l'ai vu à la télé dire qu'il prend des matières de pépin".
40:46 - Vous avez bien compris qu'il y a des questions sociétales
40:47 qu'on est en train de se poser
40:49 et que ça va au-delà des textes de loi.
40:51 - Je comprends la question, mais si ça va au-delà de la justice,
40:53 il faut imaginer quelque chose d'autre que la justice.
40:54 Pour l'instant, il n'y a pas trouvé mieux.
40:55 - Il faut imaginer que les législateurs et que nos parlementaires
40:58 se servent de l'électrochoc que constitue cette affaire
41:01 pour peut-être repenser...
41:02 - Vous savez, les parlementaires, les experts, les techniciens, les magistrats,
41:05 ils n'ont pas attendu l'affaire Palmade
41:06 pour savoir qu'il y a des accidents de la route tous les jours
41:08 qui sont très graves et pour essayer de trouver des solutions.
41:09 - Tout le monde s'en fout.
41:10 - Ça, c'est l'opinion qui peut-être découvre ce problème.
41:12 - Le problème, c'est que tout le monde s'en fout des accidents de la route.
41:14 - Pardonnez-moi.
41:15 - Pardon de le dire de cette façon et qu'on en parle parce que c'est Pierre Palmade.
41:18 - Non, non, c'est pas vrai.
41:19 - Tous les jours, vous avez des enfants qui meurent sur la route.
41:21 Vous avez 700 morts par an à cause de stupéfiants au volant.
41:25 - Exactement.
41:26 - Vous en entendez souvent parler, à part dans la presse régionale ?
41:28 - Il y a un accident marqué sur 5 qui est dû à la drogue.
41:30 Vous avez raison, personne n'en parle.
41:31 C'est Haro sur le conducteur sous l'emprise de l'alcool.
41:34 - Un accident sur 5.
41:35 - Il y a une mensuétude pour la consommation d'alcool, de drogue, pardon, à commencer par le cannabis.
41:41 - Nous disons la même chose.
41:42 - Qui n'a pas d'aujourd'hui d'ailleurs et qui est un fléau sur la fenêtre.
41:44 - Je vous remercie en déficit de prévention sur ça.
41:45 - Je voudrais qu'on prenne un instant, Frédéric.
41:47 Je vous promets que vous prenez la parole juste après.
41:50 Mais il nous reste peu de temps et la décence veut tout de même que l'on s'intéresse quand même,
41:54 évidemment, à ces victimes.
41:56 Je rappelle que 3 personnes sont toujours hospitalisées, dont un enfant de 6 ans.
42:00 Je voudrais que, grâce à Jeanne Cancard, on prenne des nouvelles
42:02 avec les dernières informations sur les victimes.
42:04 - Selon les membres de la famille du conducteur que nous avons pu rencontrer,
42:09 l'homme de 38 ans est toujours plongé dans le coma.
42:12 Il est fracturé de partout, nous a confié son frère.
42:15 Ce père de famille a pour l'heure déjà subi 6 opérations.
42:18 Une 7e, cette fois-ci, au niveau du bassin, aura prochainement lieu.
42:22 Ses proches nous expliquent qu'il se relaie quotidiennement et qu'il lui parle en espérant qu'il entende une autre des victimes.
42:29 Et le fils du conducteur, un enfant âgé de 6 ans, lui est sorti du coma avec le visage défiguré et la mâchoire cassée.
42:37 D'après toujours ses proches que nous avons rencontrés, il ne peut plus pour le moment ni boire, ni manger, ni parler normalement.
42:45 Concernant la belle-sœur du conducteur, qui était donc la passagère avant du véhicule,
42:50 son état de santé est jugé moins inquiétant, même si la jeune femme de 27 ans reste toujours hospitalisée.
42:56 L'enfant qu'elle portait et qu'elle a perdu après l'accident devait naître au mois de mai,
43:01 après plusieurs tentatives de fécondation in vitro avec son compagnon, toujours selon ses proches.
43:06 Une famille qui a été meurtrie et qui a pris pour le coup la sentence, elle est tombée.
43:12 Il n'y a pas besoin d'attendre un procès, c'est perpétue pour cette famille et c'est insupportable.
43:16 C'est absolument abominable. Et là on a fait raccourcir un homme qui a provoqué ça,
43:20 qui est sous l'imprise de stupéfiants depuis peut-être 25 ans,
43:24 qui quand il s'est fait prendre a eu 1500 euros d'amende,
43:28 alors imaginez ce que ça représente pour Pierre Palman 1500 euros,
43:31 c'est comme si pour le commun des mortels on leur donnait 20 euros d'amende, voilà, la réalité c'est ça.
43:36 Qui fait, malgré tout, qui essaie de se prendre en main en faisant, comment dire, une cure de désintoxication,
43:42 mais qui ne va pas plus loin finalement, qui replonge et qui replonge,
43:45 et là moi c'est là que je suis surpris, c'est parce que quelqu'un de 20 ou 25 ans,
43:49 on peut toujours se dire "erreur de genexe" etc.
43:52 Là on n'en est plus là, on a affaire à un homme de 54 ans,
43:55 qui n'a pas pris les choses en main de façon correcte,
43:57 et qui finalement a provoqué un drame dans les familles en face de lui.
43:59 La réalité elle est là, donc on peut avoir une certaine insécurité,
44:02 mais quand on a 54 ans c'est pas comme quand on en a 20,
44:05 on doit prendre les choses en main, on doit se faire soigner régulièrement,
44:09 aller au bout, et si on voit qu'on replonge, reprendre immédiatement contact avec un médecin pour se faire soigner.
44:14 On ne peut pas laisser les choses aller ainsi, ça n'est pas possible.
44:17 Pas forcément de commentaire à apporter là-dessus Véronique.
44:20 Dernier mot, malheureusement le temps nous est compté.
44:22 Ce soir on a un juge qui dit le droit, ça c'est un fait,
44:26 mais moi je constate qu'il y a une justice qui déresponsabilise vraiment les individus.
44:30 Ça c'est une question dont devrait s'emparer le politique,
44:32 enfin franchement c'est un cas d'école, vraiment.
44:35 C'est le sujet de notre discussion depuis une cinquantaine de minutes maintenant.

Recommandations