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Philippe Delorme, secrétaire général de l'enseignement, prend la parole et réagit : «S'il n'y a pas de fraternité, la liberté conduit à l'individualisme».

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Transcription
00:00D'abord, je voudrais au préalable dire deux choses.
00:03La première, c'est que je regrette un peu que dans notre pays,
00:06on ne puisse pas avoir un discours apaisé et serein sur ces questions-là,
00:10sans être immédiatement taxé d'archaïque, de réactionnaire et de je ne sais quel qualificatif,
00:18alors que je suis persuadé qu'on pourrait avoir un dialogue constructif
00:22pour trouver un programme consensuel qui ne heurte pas la plupart des personnes.
00:27Vous ne l'avez pas eu ce dialogue, pardonnez-moi.
00:28Pas encore, j'espère l'avoir.
00:30Deuxièmement, avec l'appel, puisque ce communiqué est commun avec notre association de parents d'élèves,
00:36nous réaffirmons notre engagement pour une éducation affective, relationnelle et sexuelle au sein des écoles,
00:42parce qu'il nous semble que l'enjeu est important aujourd'hui dans notre société,
00:45qu'il ne faut pas être naïf, que nos jeunes en ont besoin.
00:48Et une partie de ce programme ne répond à nos attentes.
00:53Nous sommes évidemment convaincus qu'il faut aider les jeunes à se respecter,
01:00que la question du respect du corps, de l'intimité, de l'éducation au consentement,
01:06de la promotion de l'égalité fille-garçon sont des points fondamentaux.
01:11Et on est tout à fait d'accord que ça soit évoqué.
01:14Alors quels sont les points, justement, les points de discorde que vous ne rejoignez pas ?
01:18Le premier point qui est majeur, et c'est d'ailleurs pour ça qu'on a souhaité faire un communiqué commun avec l'appel,
01:23le premier point majeur, c'est l'absence totale des parents dans ce dispositif.
01:28Les parents sont informés, alors que sur ce sujet-là, sur cette question-là qui touche à l'intime,
01:34qui touche à des convictions profondes, ça nous semble tout à fait inacceptable.
01:39Et même peut-être contraire au Code de l'éducation,
01:41l'État garantit le respect de la personnalité de l'enfant et de l'action éducative des familles.
01:46Eh bien, nous estimons que dans ce programme, on ne respecte pas l'action éducative de la famille.
01:52Est-ce que ce programme, également, est infusé par la théorie du genre ?
01:55C'est non, selon la ministre de l'Éducation.
01:57Ce n'est pas le cas, selon Alexandre Portier, qui parle comme lui, aussi comme père de famille, justement.
02:02Je dirais que quand on regarde ce programme et qu'on le lit, et Dieu sait que j'ai lu et relu,
02:08il y a d'abord plusieurs choses qui me frappent.
02:10On parle beaucoup de liberté et d'égalité.
02:13On n'invoque jamais la fraternité dans la relation à l'autre.
02:17Alors qu'on sait très bien que s'il n'y a pas de fraternité, la liberté conduit à l'individualisme et l'égalité est un leurre.
02:25Et cette mot de fraternité n'existe pas, alors qu'il fait partie de notre devise républicaine.
02:29Et je remarque que bien souvent, il est absent, d'ailleurs.
02:31On s'arrête à liberté, égalité et on rajoute souvent laïcité.
02:34Mais la fraternité n'est plus présente et ça me semble assez grave.
02:38La deuxième chose, et qu'on peut reprocher aussi à l'approche qui est faite,
02:42c'est que la présentation de la sexualité n'est pas une présentation belle et bonne.
02:49Elle n'est pas présentée comme quelque chose de grand, de beau, d'un don donné, reçu, mais plutôt en termes de violence.
02:57Et Dieu sait qu'il faut lutter contre toutes les violences sexuelles,
03:00qu'il faut aider nos jeunes qui sont victimes d'abus à l'intérieur de la famille ou même à l'école ou entre camarades à parler.
03:09Et ça, c'est fondamental.
03:10Il faut qu'on lutte tous contre le harcèlement et toute forme de harcèlement.
03:14Mais on voit bien qu'on aborde la sexualité à travers ses difficultés ou alors par rapport à des risques sanitaires,
03:21mais rarement pour dire que c'est quelque chose de grand.

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