Ces derniers temps, les agressions devant les établissements scolaires se multiplient en France et la violence chez les jeunes se banalise. Pour Philippe Guibert, ancien directeur du service d’information du gouvernement, «l’éducation ne se fait pas qu’à l’école».
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00:00 En l'occurrence, je ne crois pas.
00:02 Notre éducation nationale est suffisamment en difficulté comme ça,
00:06 sur les questions de niveau des élèves,
00:09 sur les questions parfois de discipline,
00:12 sur les questions de transmission
00:15 et de capacité de transmission de savoir.
00:17 L'école, c'est fait pour instruire.
00:19 Les questions de violence entre jeunes
00:24 ne sont pas la première responsabilité de l'école.
00:28 Je ne dis pas que l'école n'a aucune responsabilité.
00:31 En l'occurrence, dans la triste affaire de Samara,
00:35 il reste à comprendre qu'une enquête administrative
00:38 a été diligentée par la ministre
00:41 pour savoir ce qui s'est passé,
00:42 puisque l'administration du collège était prévenue
00:46 qu'il y avait des jeunes qui attendaient Samara
00:48 à la sortie du collège,
00:49 et que l'information n'a pas été transmise
00:53 aux personnes qui ont laissé sortir cette pauvre gamine
00:56 qui est sortie du coma il y a moins de 24 heures.
00:59 Donc là, il y a eu un dysfonctionnement.
01:01 Mais la violence, et ce dont on parle, l'ultra-violence,
01:04 qui fait que cette gamine ait s'est retrouvée dans le coma
01:07 et est passée tout près,
01:08 et que ce jeune homme ait décédé suite au coup qu'il a reçu aujourd'hui,
01:14 ce n'est pas l'école en tant que telle qui est responsable.
01:17 Alors, il peut y avoir une responsabilité parentale
01:20 qui peut exister,
01:22 mais ce n'est pas l'école qui va gérer la violence.
01:25 -Ce n'est pas au professeur de faire la police ?
01:28 Quand il y a un signalement comme celui-là,
01:30 quand il y a une menace,
01:31 c'est pas au professeur d'aller en découdre
01:33 avec les jeunes à la sortie du lycée ?
01:35 -Ce qui aurait dû se passer dans le collège de Samara,
01:38 c'est qu'elle n'aurait pas dû sortir,
01:40 puisque l'information avait été transmise par l'infirmière.
01:43 Donc là, il y a possiblement une faute,
01:46 au moins, au minimum,
01:48 dans la transmission de l'information,
01:51 qui a pu avoir des conséquences tragiques.
01:53 Donc là, il y a un dysfonctionnement grave.
01:56 Mais globalement, cette ultra-violence des jeunes
01:58 dont on parle,
02:00 ce n'est pas la responsabilité de l'école.
02:02 Elle peut la subir.
02:04 On peut vouloir faire comme l'a répété
02:06 le président de l'école, un sanctuaire.
02:08 Mais en l'occurrence, le sujet,
02:10 c'est pas que l'école soit un sanctuaire,
02:12 il faut qu'elle le soit, on est d'accord,
02:14 mais c'est la violence à quelques centaines de mètres
02:19 de l'école, où il y a des gamins qui se sont quasiment tués.
02:22 L'un qui a été tué,
02:23 l'autre qui a été dans un coma grave...
02:26 -Et qui a été laissé pour morte. -Et laissé pour morte.
02:29 Donc, l'école a suffisamment de responsabilités,
02:32 suffisamment de problèmes,
02:34 comme ça, à résoudre,
02:35 à commencer par celui de la transmission des savoirs,
02:38 pour qu'on ne la charge pas, en plus,
02:40 de résoudre les problèmes de violence de la société.
02:43 Si on est d'accord avec Geoffroy
02:44 pour dire qu'il y a un problème de civilisation,
02:47 en l'occurrence,
02:48 c'est pas l'école toute seule
02:50 qui va pouvoir résoudre ce problème.
02:52 Encore une fois,
02:53 ne chargeons pas trop l'école,
02:55 qui a déjà beaucoup à faire.
02:57 Il y a une responsabilité des parents,
02:59 il y a une responsabilité éducative des parents.
03:02 L'éducation ne se fait pas qu'à l'école.
03:05 C'est surtout l'instruction et la transmission de savoir
03:08 qui se fait à l'école, même si l'école doit aussi imposer
03:11 une morale, un comportement de respect des autres.
03:15 -Geoffroy Lejeune.
03:16 [Musique]
03:19 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]