Geoffroy Lejeune, journaliste, répond à la menace d'une censure qui ferait tomber Emmanuel Macron : «Le système est à bout de souffle».
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00:00Il faudrait juste vous faire toucher du doigt le vertige que représente le simple fait qu'on pose la question de la démission d'Emmanuel Macron.
00:06Je me souviens, il y a dix ans, dans un autre journal, je travaillais, c'était François Hollande, le président,
00:11et il y avait, comment dire, une petite pression sur Hollande, démission, etc.
00:14On n'avait pas le droit de poser la question dans des sondages, c'est-à-dire que les instituts de sondage refusaient qu'elle soit posée.
00:18C'était presque quelque chose de considéré comme une transgression énorme.
00:22Et c'était très compliqué de l'évoquer dans les médias et dans la classe politique, personne n'en parlait.
00:26Aujourd'hui, dans une décontraction absolue, le sondage que vous avez montré prouve que maintenant, les instituts acceptent de poser la question.
00:32On en parle sur les plateaux de...
00:33Ben dis donc, bonjour à la décontractive, bonjour à la liberté d'expression.
00:35J'ai connu la préhistoire de ce métier quand vous étiez encore là, croyez-moi.
00:40Il y a dix ans, je n'étais pas encore né, d'ailleurs, vous avez raison.
00:43C'est pour ça que je souligne, c'est mon âge qui me permet de faire une première section maternelle, je m'en souviens.
00:48Non mais pour vous dire juste que, en fait, c'est pour vous faire mesurer l'état dans lequel sont nos institutions aujourd'hui.
00:53Ce que disait Georges tout à l'heure, avec lequel j'étais parfaitement d'accord, c'est le fait que cette question-là, aujourd'hui, se pose, prouve qu'il y a quelque chose qui ne marche plus du tout dans la cinquième.
01:00Et pour moi, c'est ça l'issue, en réalité, c'est que puisque tout est bloqué, peut-être que Lyssenaar serait capable de gouverner six mois, j'en sais rien en réalité.
01:07Mais on voit bien que le problème est ailleurs, c'est qu'aujourd'hui, il y a un problème dans la représentation des idées des gens qui ne fonctionnent plus.
01:13Vous pouvez tout additionner, l'abstention qui, à part au mois de juin, a été endémique depuis plusieurs années.
01:19Tous ces sujets-là, en fait, font qu'aujourd'hui, ce système-là, on le sent, il est à bout de souffle.
01:23Et donc, il va falloir le réinventer assez rapidement. Je pense que Georges a raison, ça va être la question qui va être de gouverner.