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Député LFI des Bouches-du-Rhône, Manuel Bompard était l’invité de Romain Desarbres dans #LaMatinale sur CNEWS.

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00:00 Bonjour Manuel Bonpart, merci d'être avec nous, député de la France Insoumise des Bouches-du-Rhône,
00:05 et je le disais, très proche de Jean-Luc Mélenchon.
00:07 On va parler bien sûr de ce qui se passe à l'Assemblée en ce moment.
00:10 Déjà, la mobilisation d'hier contre la réforme des retraites, il y avait moins de monde.
00:14 Comment vous l'expliquez ?
00:15 Je pense que tout le monde savait que c'était une date d'étape dans le calendrier.
00:19 La date importante maintenant que tout le monde a en tête, c'est la date du 7 mars,
00:23 avec cet appel à bloquer le pays le 7 mars.
00:26 Je pense que là, hier, avec les vacances scolaires, le fait que ça soit...
00:29 La mobilisation fébrile ?
00:31 Non, je ne le crois pas. Je ne crois pas du tout, d'ailleurs.
00:33 Les enquêtes d'opinion démontrent que l'opposition à la réforme est toujours aussi importante,
00:38 qu'une majorité des Français sont favorables et soutiennent cette initiative des organisations syndicales
00:44 de bloquer le pays le 7 mars.
00:46 Je la soutiens également, bien évidemment.
00:49 Et donc, je pense que tout le monde est en train de se préparer vers cette date de rapport de force
00:53 très importante pour faire en sorte d'obtenir le retrait de cette réforme.
00:55 Je croyais que c'était la mère de toutes les batailles.
00:57 On mène pas cette bataille pendant les congés payés ?
00:59 Non, mais je pense qu'il faut comprendre aussi que pour un certain nombre de salariés,
01:03 faire la grève, c'est compliqué, c'est difficile, ça coûte de l'argent.
01:06 C'est contrairement à ce que certains croient, parfois, quand vous faites grève, vous n'êtes pas payé.
01:10 Et donc, je pense qu'il y a un certain nombre de personnes qui ont compris qu'à partir du 7 mars,
01:14 ça va être une bataille très dure et qui, j'ai envie de dire, préserve, accumule des forces
01:19 pour faire en sorte de pouvoir rentrer ensuite totalement dans cette bataille.
01:21 On va reparler du 7 mars. On va aller à l'Assemblée nationale.
01:25 Qu'est-ce qui va se passer aujourd'hui ?
01:27 Est-ce que vous allez continuer à faire de l'obstruction ou est-ce que vous allez retirer vos amendements
01:31 pour que le débat avance et que les députés puissent débattre ?
01:34 Mais vous savez, l'obstruction, c'est le gouvernement qui en est responsable aujourd'hui.
01:37 Le gouvernement a décidé de limiter le temps de débat à l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites à 10 jours.
01:42 Pourquoi ? Pourquoi devrait-on, en 10 jours, décider d'une réforme aussi dangereuse et aussi difficile
01:47 pour les Françaises et les Français ?
01:49 Donc, c'est ça la réalité aujourd'hui.
01:52 Depuis le début de la semaine, depuis même maintenant des jours, nous disons
01:55 qu'il faut ouvrir davantage de séances, il faut faire en sorte qu'on ait plus de temps pour débattre.
01:59 Nous avons déposé des amendements, ils sont importants, ils nous permettent de discuter
02:02 notamment des financements alternatifs à ce que propose le gouvernement.
02:05 Ce ne sont pas des amendements qui sont inutiles.
02:07 Donc, nous, nous voulons débattre de tout.
02:09 Il y a 15 000 amendements, bien sûr que si.
02:11 Non, non, mais il n'y a plus 15 000 amendements aujourd'hui.
02:14 Il n'y en a plus aujourd'hui, mais il y en a eu.
02:15 Mais il y a quelques milliers d'amendements encore avant d'arriver à l'article 7.
02:18 Ce sont des amendements importants.
02:19 Il faut qu'ils soient examinés. Il faut que l'article 7 soit examiné.
02:21 Il faut que l'article 8 soit examiné. Il faut que l'article 9 soit examiné.
02:23 Et pour ça, il faut que le gouvernement renonce à son calendrier,
02:26 renonce à passer en force avec l'utilisation de ce fameux article 47.1
02:30 et nous laisse davantage de temps de débat à l'Assemblée nationale.
02:33 Mais est-ce que vous allez les retirer aujourd'hui, vos amendements,
02:35 pour permettre d'avancer plus vite ?
02:36 Mais je vous ai dit, il n'y a pas de raison aujourd'hui de retirer l'ensemble de nos amendements.
02:40 Pourquoi on déciderait de renoncer à discuter de l'article 3, de l'article 4, de l'article 5,
02:46 de ce texte de loi ? Il n'y a pas de raison de le faire.
02:48 Les amendements que nous avons déposés, ils sont importants.
02:50 Nous avons des propositions à faire. Nous voulons les défendre dans l'Assemblée nationale.
02:54 Et encore une fois, si le gouvernement veut vraiment aller au bout de ce texte,
02:58 il lui appartient de faire en sorte qu'on ait davantage de temps pour débattre.
03:01 C'est qui le patron du groupe des députés La France Insoumise ?
03:04 C'est Mathilde Panot, qui est présidente de notre groupe parlementaire à l'Assemblée nationale.
03:08 C'est pas Jean-Luc Mélenchon ?
03:10 Mais Jean-Luc Mélenchon, c'est une personnalité de référence,
03:13 une personnalité très importante au sein de La France Insoumise.
03:16 Mais qui n'est pas élu, qui n'est pas député.
03:17 Mais ça n'empêche pas de discuter avec lui des différentes options que nous avons sur la table.
03:21 Je pense que tout le monde le comprendra d'ailleurs.
03:23 Jean-Luc Mélenchon qui a tweeté un message à destination des députés NUPES,
03:26 leur demandant de ne pas retirer les amendements pour qu'il n'y ait pas de vote.
03:29 Il a donné son aigle.
03:30 Sur l'article 7 en tout cas.
03:31 Mais Jean-Luc Mélenchon, il a dit précisément ce que je viens de vous dire aussi.
03:34 Que tous les amendements sont importants, que tous les articles de ce projet de loi sont importants,
03:39 et qu'il n'y a pas de raison de décider de renoncer à défendre nos propositions
03:43 pour rentrer dans le calendrier que le gouvernement cherche à nous imposer.
03:46 Vous avez peur d'aller à l'article 7 ? Vous avez peur qu'il soit voté et que ça démobilise tout le monde ?
03:50 Les députés ont voté, la démocratie a parlé.
03:52 Écoutez-moi, moi je n'ai peur de rien, je suis prêt à débattre de l'article 7,
03:55 je suis prêt à débattre de l'article 8, de l'article 9, de l'article 10.
03:58 Mais je n'accepte pas de le faire dans le cadre que cherche à nous imposer.
04:01 Mais le plus emblématique c'est le 7, c'est le passage à 64 ans.
04:04 D'accord mais je n'accepte pas de le faire dans le cadre que cherche à nous imposer le gouvernement.
04:11 C'est inédit ce qui est en train de se produire.
04:13 Ça ne s'est jamais produit qu'on cherche à nous faire passer en force à la USARD
04:18 une réforme sur les retraites en quelques jours.
04:20 Pourquoi devrait-on l'accepter ?
04:22 Pourquoi devrait-on tomber, rester dans le cadre que le gouvernement cherche à nous imposer ?
04:26 Ce n'est pas acceptable.
04:27 Donc si encore une fois, moi je n'ai peur d'aucun article,
04:30 mais faisons en sorte d'avoir suffisamment de temps pour débattre de tous les sujets qui sont sur la table.
04:35 Pourquoi l'article 8, l'article 9, l'article 10 sur cette fameuse retraite à 1200 euros ?
04:41 On a démontré ces derniers jours à l'Assemblée nationale que c'était une fumisterie.
04:45 Le ministre aujourd'hui est incapable de nous dire d'où vient le chiffre que,
04:49 après des semaines et des semaines de questionnement des oppositions, il a été obligé d'avouer.
04:54 En 2030, 40 000 nouveaux retraités chaque année toucheront 1200 euros.
04:58 C'est vrai et notre collègue socialiste est allé au ministère, auprès des services des ministères,
05:02 demande d'où vient ce chiffre.
05:04 Le ministre est incapable de nous donner une source.
05:06 Il a inventé un chiffre parce qu'il était sous la pression.
05:08 Donc est-ce que vous pensez par exemple que débattre de ce sujet est inutile ?
05:11 Je ne le pense pas.
05:12 Donc nous voulons débattre de tous ces sujets et nous demandons qu'il y ait davantage de temps
05:16 de débat à l'Assemblée nationale pour pouvoir le faire.
05:18 Le RN a déposé une motion de censure, vous allez la voter ou pas ?
05:22 Non, c'est une fumisterie.
05:24 Marine Le Pen dit que si vous ne la votez pas, c'est que vous êtes pour la réforme.
05:27 Marine Le Pen vient de se réveiller.
05:29 Ça fait dix jours qu'elle est totalement absente de ce débat et elle essaye de rentrer dans le jeu.
05:33 Et en essayant de rentrer dans le jeu, elle offre une porte de sortie totale au gouvernement
05:38 qui pourrait dire "Ah, vous voyez, j'ai gagné le vote à la fin de ces quinze jours de débat,
05:43 c'est bien la preuve que je suis majoritaire dans le pays".
05:46 L'erreur de Marine Le Pen.
05:47 Marine Le Pen n'est pas dans les manifestations.
05:49 Marine Le Pen n'est pas dans cette mobilisation.
05:51 Et elle est en train de tenter de reprendre la main sur le mouvement.
05:55 Et elle n'y arrivera pas puisque sa motion de censure, tout le monde le sait bien,
05:58 ne sera jamais adoptée.
05:59 Le RN et la droite, pour payer les futures retraites, veulent inciter les Français à avoir des enfants.
06:04 C'est la politique de natalité.
06:06 Vous, vous n'allez pas trop sur ce terrain-là ?
06:07 Non, écoutez, franchement, c'est assez pathétique.
06:10 C'est pathétique parce que c'est pathétique d'expliquer que le problème...
06:13 C'est le principe même du système de répartition.
06:16 Mais je n'ai aucun problème avec le fait qu'en France, on fasse des enfants.
06:20 Ce n'est pas le sujet.
06:21 Je vous dis juste que c'est pathétique de donner l'impression que notre système de retraite
06:25 serait en déficit et en faillite parce que les femmes en France ne feraient pas suffisamment d'enfants.
06:30 Je trouve ça totalement pathétique.
06:32 Et justement, vous m'interrogez sur la raison pour laquelle nous avons déposé des amendements.
06:36 Parce que nous, nous avons un certain nombre de propositions à faire, que nous avons faites hier.
06:39 Nous avons proposé de rétablir l'impôt de solidarité sur la fortune.
06:43 Nous avons proposé d'introduire une cotisation pour financer nos retraites sur le versement des dividendes.
06:48 Voilà, ça, c'est des propositions qui sont des propositions importantes.
06:51 Taxer les dividendes dans ce pays, je pense que si vous...
06:54 Mais ils sont déjà taxés.
06:55 Non, mais taxer les dividendes pour qu'elles permettent de financer notre système.
06:59 Non, mais taxer encore plus, vous dites taxer les dividendes.
07:01 Oui, oui, oui, bien sûr.
07:02 Le PSG, on a atteint cette année un record historique de versement des dividendes en France.
07:07 Donc vous voyez bien, c'est bien la démonstration que les dividendes ne sont pas si taxés que ça en France.
07:11 Mais attendez, juste une chose, parce que le gouvernement nous dit toujours, vous proposez des taxes, des taxes, des taxes.
07:15 Mais qu'est-ce que propose le gouvernement dans cette réforme des retraites ?
07:18 Il propose un impôt qui a un impôt sur la vie des gens.
07:21 Il propose de faire financer le système des retraites en leur prenant deux ans de leur temps de vie à la retraite.
07:27 Ça, c'est un impôt.
07:28 Nous, on préfère, plutôt que de faire porter la responsabilité à l'ensemble des Françaises et des Français du financement de notre système de retraite,
07:34 à dire qu'il faut mettre à contribution les plus riches et les versements des dividendes extraordinaires qui ont eu lieu cette année,
07:40 et que c'est comme ça qu'on pourra faire en sorte que notre système de retraite permette à chacune et à chacun de vivre à la retraite,
07:45 de partir à la retraite à 60 ans si c'est possible.
07:47 C'est notre proposition.
07:49 Le 7 mars, vous voulez bloquer le pays ?
07:52 Oui.
07:53 Oui ?
07:54 Écoutez, ça fait des semaines et des semaines qu'il y a des mobilisations extrêmement massives dans ce pays, des millions de personnes.
08:00 C'est les plus grandes manifestations auxquelles on assiste depuis 30 ans maintenant, et le gouvernement fait la sourde oreille.
08:06 Et donc, quand vous avez en face de vous un gouvernement qui fait la sourde oreille, il faut crier plus fort pour qu'il soit obligé de vous entendre.
08:11 Donc, puisque les manifestations massives ne suffisent pas manifestement à le faire retirer, cette réforme,
08:16 les organisations syndicales ont dit "on va franchir une étape supplémentaire dans le mouvement en bloquant le pays le 7 mars",
08:21 je les soutiens totalement.
08:22 Uniquement le 7 mars ou au-delà ?
08:24 Ça, c'est pas à moi de le décider, parce que vous comprenez bien que c'est pas moi qui vais faire la grève.
08:28 Mais dans vos rêves, vous fout.
08:29 Non, mais moi, je pense qu'il faut bloquer le pays autant de temps que nécessaire,
08:32 jusqu'à ce que le gouvernement retire son texte de loi sur les retraites.
08:36 Donc, j'espère qu'il n'y aura pas besoin de le faire pendant des jours et des jours,
08:39 mais si c'est, encore une fois, le prix à payer pour faire en sorte que cette réforme ne voit pas le jour,
08:43 je soutiendrai les salariés, les organisations syndicales,
08:46 si elles s'engagent dans la volonté de reconduire le mouvement à l'issue du 7 mars.
08:50 Vous allez chercher également à faire sortir la jeunesse de gauche dans la rue.
08:55 Votre collègue Louis Boyard, qui est député de la France Insoumise,
08:59 fait la tournée des universités, on va dire, sensible à vos arguments.
09:03 Pour l'instant, ça prend pas ?
09:05 Je crois pas.
09:06 Écoutez, selon les organisations de jeunesse, il y avait 150 000 jeunes, c'est le chiffre que j'ai vu,
09:12 dans la rue hier. En tout cas, pour avoir participé à toutes les mobilisations,
09:16 je vois qu'il y a des cortèges de jeunes qui sont de plus en plus fournis.
09:19 Et c'est pas seulement la jeunesse de gauche que moi j'appelle à descendre dans la rue,
09:22 c'est la jeunesse de manière générale.
09:24 La jeunesse qui comprend que préserver notre système de retraite, c'est essentiel.
09:28 La jeunesse qui comprend que faire travailler les gens deux ans de plus,
09:32 c'est moins d'emplois aussi pour les jeunes quand ils arrivent sur le marché du travail.
09:36 Et ça, je pense que les jeunes dans ce pays sont capables de le comprendre.
09:38 Le partage du travail, on en est revenu. On sait très bien que ça marche pas.
09:42 Non, pas du tout. Vous vous trompez.
09:44 Quand il y a eu le plus de création d'emplois en France, c'est quand on a fait par exemple les 35 heures,
09:48 parce qu'on a considéré que si on travaillait moins longtemps, on pouvait travailler tous.
09:53 Et donc, effectivement, je considère que le partage du travail...
09:55 Le chômage a baissé avec les 35 heures.
09:57 Et les salaires ont baissé. Les salaires ont baissé.
09:59 Non, non.
10:00 Les salaires, oui, ont baissé. Les salaires étaient bloqués.
10:02 Pardonnez-moi, je pensais pas qu'on allait débattre ici de ce qui s'est passé entre 1997 et 2002 en France.
10:07 C'est pas une émission historique.
10:09 Mais j'ai pas de problème pour en débattre.
10:10 Et vous verrez que les résultats économiques, puisqu'on parle par exemple du financement de notre système de retraite,
10:14 ils étaient extrêmement positifs à l'époque.
10:16 Et les salaires étaient bloqués.
10:17 Pas du tout.
10:18 Bah écoutez, depuis deux ans...
10:20 Les salaires étaient bloqués.
10:21 Vous voulez qu'on parle de blocage des salaires ? Cette année, les salaires vont augmenter moins que l'inflation.
10:27 Y a pas eu les 35 heures, je crois. Y a pas eu les 35 heures cette année, vous êtes d'accord ?
10:30 On n'a pas réduit davantage le temps de travail cette année.
10:32 Et pourtant, les salaires sont bloqués alors que l'inflation atteint des niveaux historiques.
10:36 Donc vous voyez ce que vous êtes en train de dire.
10:38 C'est pour éviter que l'inflation s'emballe.
10:41 C'est pour éviter que l'inflation s'emballe.
10:43 Et donc très concrètement, tous ceux qui nous écoutent doivent comprendre que quand vous avez un taux d'inflation qui soit assez...
10:48 C'est pas moi qui décide.
10:49 Bah oui, d'accord, mais je peux vous dire que moi je suis en désaccord.
10:52 Et que par exemple, puisqu'on parlait du Rassemblement National tout à l'heure,
10:54 quand nous avons déposé à l'Assemblée Nationale un amendement pour faire en sorte que le SMIC soit augmenté,
11:00 pour faire en sorte que ça entraîne tous les salaires vers l'augmentation,
11:04 le Rassemblement National a voté contre.
11:06 Donc vous voyez, vous me parliez du Rassemblement National tout à l'heure,
11:08 je pense qu'à l'Assemblée Nationale, il démontre sa vraie nature,
11:11 c'est-à-dire pas du tout du côté des revendications populaires,
11:14 de la défense du pouvoir d'achat, de la retraite à 60 ans.
11:17 Sur la, allez appelons ça comme ça, la bordélisation à l'Assemblée Nationale,
11:21 vous avez le sentiment d'avoir plutôt réussi ou pas ?
11:24 Mais nous, nous avons jamais eu pour objectif de bordéliser quoi que ce soit.
11:29 Le débat qu'on mène à l'Assemblée Nationale, il vise à pointer les absurdités de la réforme des retraites du gouvernement.
11:35 Je vous l'ai dit tout à l'heure sur la question de la retraite à 1200 euros.
11:38 Le ministre s'est complètement décrédibilisé sur le sujet.
11:41 Il a menti pendant des semaines et des semaines sur ce sujet,
11:44 et aujourd'hui il est incapable de dire la vérité.
11:46 Il y a un autre sujet sur lequel on a pris le gouvernement dans le pot de confiture,
11:50 c'est sur cette fameuse dispositif pour les carrières longues,
11:53 qui soit disant a été négociée avec les Républicains,
11:56 et qui sont en train de se rendre compte que ce qu'on leur a proposé c'est un jeu de dupe.
12:00 Parce qu'aujourd'hui dans ce pays, dans la réforme du gouvernement,
12:03 si vous avez commencé à travailler à 16 ans ou à 18 ans, vous allez devoir cotiser 44 annuités,
12:09 et si vous avez commencé à travailler à 17 ans, 43 annuités.
12:12 Bienvenue en absurdité. En absurdie, c'est totalement absurde.
12:15 C'est totalement absurde, cette réforme ne voit pas le jour.
12:18 Parce que c'est par tranche de 2 ans et qu'on est en début de tranche.
12:20 D'accord, mais on attend d'avoir en face de nous des gens qui sont des gens sérieux.
12:23 On nous propose une réforme sur les retraites, on attend une réforme qui est sérieuse.
12:26 Cette réforme n'a rien de sérieux.
12:28 Et ça c'est le débat à l'Assemblée nationale qui a permis de le démontrer.
12:30 Vous avez entendu Laurent Berger qui dit que c'est un spectacle lamentable ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
12:34 que c'est pas digne, que la dignité elle est dans la rue.
12:36 Mais la dignité...
12:37 Vous êtes scientifisé ou pas ?
12:38 Non, non, pas du tout. La dignité elle est très importante dans la rue, ça c'est vrai,
12:42 et je trouve ça admirable.
12:44 Et à l'Assemblée ?
12:45 Et à l'Assemblée nationale on a des débats comme on a toujours eu,
12:48 qui parfois sont vifs, c'est vrai, mais ça, ça a toujours existé.
12:51 Écoutez, je lisais une interview de Jean-Louis Dobré, qu'on ne peut pas accuser d'être un insoumis,
12:55 l'ancien président de l'Assemblée nationale,
12:57 qui disait "arrêtez vos histoires, on n'est pas là pour boire le thé ensemble".
13:01 Il y a des conflictualités, il y a de la contradiction, il y a de la confrontation,
13:04 elles s'expriment de manière vive parfois, ça ça ne s'appelle pas bordéliser, ça s'appelle mener les débats.
13:08 Mais traiter un ministre d'assassin c'est quoi ?
13:10 Mais il a, je crois que là il ne faut pas dire, il faut rappeler la vérité de ce qui s'est produit.
13:15 Votre camarade Aurélien Saint-Aoul a dit lui-même qu'il a regretté l'utilisation de ce mot.
13:20 Donc vous voyez, ne dites pas que c'est une stratégie qui aurait été préparée en avance.
13:24 Mais à l'Assemblée nationale, il faut être en capacité de mener ces confrontations.
13:27 Si vous attendez d'une opposition, qu'elle ne dise rien, comme le Rassemblement national,
13:31 qu'elle se taise, qu'elle ne dépose pas d'amendement,
13:33 c'est une vision de la démocratie dans laquelle je ne me retrouve pas.
13:36 Jean-Luc Mélenchon a dit "moi je ne m'excuse jamais", c'était pour Aurélien Saint-Aoul ?
13:41 Je ne sais pas, il a dit, je n'ai pas vu.
13:43 Moi j'étais dans l'hémicycle.
13:46 Il a dit ça hier à Montpellier.
13:49 Il a dit "moi je ne m'excuse jamais", c'est pour Aurélien Saint-Aoul ? Il a eu tort de s'excuser ?
13:53 Aurélien Saint-Aoul, il a dit qu'il n'avait pas bien fait d'utiliser ce mot,
13:57 mais sur le fond de son amendement, la raison pour laquelle il a pris la parole,
14:01 c'est-à-dire dire que la politique du gouvernement est responsable de l'augmentation
14:06 des accidents de travail dans ce pays depuis des années.
14:09 C'est quelque chose qui est totalement juste et les chiffres le démontrent d'ailleurs.
14:13 Pour le reste, il a eu un mot qui était inapproprié, il l'a retiré.
14:16 Je pense qu'il n'y a pas besoin d'en faire des tonnes et des tonnes sur ce sujet.
14:20 C'est arrivé à plusieurs reprises à l'Assemblée nationale que quelqu'un dise quelque chose
14:23 et qu'il le retire après et je ne crois pas que ça démontre la réalité
14:26 de ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale cette semaine.
14:28 On a eu des débats, et j'espère qu'on les aura encore aujourd'hui, importants,
14:31 qui nous ont permis de faire la lumière sur la réalité de cette réforme
14:34 et toutes celles et ceux qui nous écoutent doivent comprendre que cette réforme,
14:37 elle est dangereuse, mais en plus, elle n'a aucun sens et elle est totalement désarticulée.
14:42 Le travail qu'on a fait à l'Assemblée a permis de le démontrer.
14:45 Manuel Bompard, chez La France Insoumise, c'est deux salles, deux ambiances en ce moment.
14:48 Jean-Luc Mélenchon, ça vous fait rire.
14:51 Non, je ne crois pas que ça fait rire.
14:53 Jean-Luc Mélenchon à Montpellier et les frondeurs de La France Insoumise à Bobigny.
14:59 Non, mais écoutez, et Manon Aubry était aussi en même moment en meeting à Caen.
15:03 Heureusement qu'on est en capacité d'avoir plusieurs meetings en même temps.
15:06 Je suis fier que le mouvement politique auquel j'appartienne, il mène la bataille sur tous les tableaux.
15:11 Donc il l'amène à l'Assemblée Nationale, on en a beaucoup parlé, mais il l'amène aussi dans la rue.
15:15 Il participe des manifestations et puis il fait son travail d'information.
15:19 Et les meetings que nous organisons partout en France, ils permettent de faire ce travail d'information.
15:23 Donc hier, il y avait trois meetings, c'est une bonne chose.
15:25 Et peut-être que demain ou la semaine prochaine, il y en aura quatre, c'est une bonne chose aussi.
15:28 Et si vous pensez qu'on est divisé, regardez à l'Assemblée Nationale.
15:31 On travaille tous ensemble et j'aspire à ce qu'on continue à travailler tous ensemble.
15:35 En ligne de mire, il y a 2027, il y a la présidentielle.
15:38 Jean-Luc Mélenchon, c'est votre candidat.
15:40 Si vous n'y pensez pas, d'autres y pensent pour vous.
15:43 Jean-Luc Mélenchon sera le candidat, il ne l'exclut pas.
15:46 Il ne l'exclut pas, il dit "si il n'y a personne d'autre, je me...".
15:49 Mais rien n'est à exclure.
15:50 Mais franchement, je pense que tout le monde peut comprendre qu'en 2023,
15:55 ce n'est pas tout à fait le moment de réfléchir qui va être notre candidat en 2027.
15:58 Ça, je vous le conseille.
15:59 Il y a un certain nombre de personnalités qui sont des personnalités avec beaucoup de talent.
16:02 Mais visiblement, on y pense chez vous.
16:03 Il y a des personnalités avec beaucoup de talent, c'est une très bonne chose.
16:05 C'est mieux d'avoir l'embarras du choix que dans certaines familles politiques
16:08 où il n'y a aucun candidat qui émerge.
16:10 Donc voilà.
16:11 Mais honnêtement, ce n'est pas le sujet du moment.
16:13 Et pour l'instant, l'enjeu, c'est de mener cette bataille des retraites
16:16 pour obtenir le retrait de ce projet de loi.
16:18 Ça reste notre priorité collective, ça reste notre boussole collective.
16:21 Et on va tout faire dans les prochains jours et dans les prochaines semaines pour y parvenir.
16:25 Manuel Bompard, député de la France Insoumise des Bouches-du-Rhône.
16:27 Merci beaucoup d'être venu ce matin sur le plateau de la matinale.
16:30 Bonne journée à vous.
16:31 Bonne journée.
16:32 [Musique]
16:35 [SILENCE]

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