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Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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00:00 Noémie Schultz, Florian Tardif, Laurent Geoffrin, Joseph Macescaron, Geoffroy Lejeune et Georges Fenech sont avec nous.
00:06 Nous allons évidemment évoquer les dernières informations concernant l'affaire Palmad.
00:11 Maurie et Noémie Schultz vont nous donner des précisions.
00:15 Mais d'abord, voyons le sujet de Maureen Vidal.
00:18 - Transferée à l'hôpital de Melun en Seine-et-Marne et placée en garde à vue depuis hier après-midi,
00:25 Pierre Palmad a été entendu pendant plusieurs heures.
00:28 Une audition qui a repris ce matin et une garde à vue prolongée.
00:32 Plus tôt dans la journée avant l'accident, l'humoriste et l'un de ses acolytes se seraient rendus à la pharmacie de Selye en Bière pour acheter des seringues.
00:40 Une information qui devrait être approfondie par les enquêteurs.
00:44 L'un des deux hommes soupçonnés de s'être enfui de la voiture est un ressortissant marocain en situation irrégulière.
00:50 Il a été interpellé hier à Clichy-la-Garenne dans les Hauts-de-Seine et placé en garde à vue ainsi que la femme qui l'hébergait.
00:57 Le deuxième suspect de son côté, âgé de 34 ans, est connu de la police pour des affaires liées aux stupéfiants.
01:03 Il s'est quant à lui rendu au commissariat hier en fin d'après-midi où sa garde à vue se poursuit actuellement.
01:09 Trois auditions qui devraient permettre aux enquêteurs de mieux comprendre les circonstances de cet accident.
01:14 Ce matin, la procureure de Paris a déclaré que Pierre Palmad serait jugé comme n'importe quel Français.
01:21 - Il est 20h07 Noémie, est-ce qu'on sait si la garde à vue est achevée ?
01:25 - Non, a priori elle n'est pas achevée. Vu l'heure qu'il est, on peut imaginer que c'est peut-être demain matin qu'elle va se terminer
01:33 et que Pierre Palmad sera présenté à un juge dans la matinée.
01:37 Vous savez que cette garde à vue, comme elle a été prolongée, elle peut durer jusqu'à demain 14h, approximativement.
01:43 On sait qu'hier il avait été entendu pendant plusieurs heures l'après-midi, elle a repris ce matin dans la matinée,
01:49 elle a duré une grande partie de la journée et en tout cas on n'a pas d'élément nous permettant ce soir de dire que Pierre Palmad est déféré devant le juge d'instruction.
01:59 - Je vous propose d'écouter Linda Kebab sur la garde à vue parce qu'on a toujours du mal à imaginer ce qui se dit dans une garde à vue
02:05 parce que c'est très long finalement. Est-ce qu'on reste uniquement sur les faits ou est-ce que les enquêteurs, ceux qui interrogent, vont sur d'autres domaines ?
02:14 Sur la personnalité, sur le passé ?
02:17 - Oui, ils commencent par un interrogatoire de Curiel Mvité, d'abord, et ensuite on en vient aux faits.
02:24 - Mais les faits, j'ai envie de dire...
02:27 - Ils vont lui demander sa consommation de produits stupéfiants, depuis combien de temps, avec quelle dose, quel rythme,
02:33 est-ce qu'il avait conscience d'avoir pris le volant en ayant pris des produits stupéfiants, enfin toutes ces questions.
02:39 Mais là, en l'espèce, il dit qu'il ne se souvient de rien, c'est ça qui a été apporté comme réponse.
02:47 C'est ce qu'il a confié à son entourage, et on dit la même chose aux enquêteurs, c'est qu'il n'a pas de souvenir précis du moment de l'accident.
02:53 En revanche, il peut avoir des souvenirs, comme l'a dit Georges, de la journée d'avant, de ce qu'il a fait, de les produits qu'il avait pris.
03:01 On sait qu'une des questions aussi, c'était qui étaient les deux personnes avec qui il était, est-ce qu'il y avait d'autres personnes avec eux ?
03:06 Ce sont toutes ces questions-là auxquelles il a été confronté.
03:08 - Il y a deux enquêtes, n'oubliez pas, il y a aussi l'origine des produits stupéfiants, il y a l'enquête sur le trafic de stupéfiants.
03:14 Alors écoutons Linda Kebab qui rapportait effectivement ce qui peut se passer dans une garde à vue.
03:20 - On a une personne qui est à l'hôpital, ça ajoute certainement de la difficulté à pouvoir l'entendre en réalité,
03:25 parce qu'on pense qu'on a 24 heures x 2, donc 48 heures devant nous, mais on a beaucoup moins.
03:30 Il faut savoir que les premières minutes, voire les premières heures d'une garde à vue, il ne se passe quasiment rien,
03:35 parce qu'on a une lourdeur procédurale qui nous oblige, quand on a notifié la garde à vue et les droits, et ça c'est tout à fait normal,
03:41 on doit notifier un médecin à la demande du gardien à vue, pour Pierre Palmade, le médecin est déjà sur place,
03:47 aviser évidemment un tiers, donc une famille, et puis dernier point, l'avocat, et il faut attendre son arrivée.
03:53 Alors on attend un délai raisonnable, parfois jusqu'à deux heures, mais ça veut dire que jusqu'à deux heures, il ne peut rien se passer.
04:00 On a un logiciel qui bug en permanence, on estime qu'on a une perte de temps de 30%,
04:04 donc 30% dans le temps de la garde à vue, qui s'ajoute au fait qu'il y a des obligations de la procédure pénale,
04:10 et au bout, en réalité, on entend très très peu les auteurs.
04:13 À l'issue de cette garde à vue, qu'est-ce qui va se passer ?
04:17 Selon toute vraisemblance, il va être présenté à un magistrat instructeur qui va lui notifier sa mise en examen.
04:23 On sait que l'enquête a été ouverte pour homicide et blessures involontaires,
04:28 on ne sait pas encore si c'est ce qui sera gardé par le magistrat instructeur,
04:34 on sait qu'il y avait un élément qui tenait à la question de si le bébé, le fœtus, était viable et vivant.
04:43 Et puis la question qui va se poser ensuite, c'est, Pierre Palmade, est-ce qu'il va en prison,
04:48 est-ce qu'il est placé en détention provisoire ou est-ce qu'il est placé sous contrôle judiciaire ?
04:52 Et ça, il va passer devant un juge des libertés et de la détention.
04:57 Est-ce qu'il y a une forme de jurisprudence dans des cas comparables ?
05:01 On ne peut jamais vraiment comparer, puisqu'il faudrait le même profil avec quelqu'un qui a déjà été condamné pour le trafic de stupéfiants,
05:09 mais qui n'a pas sinon de casier judiciaire pour d'autres affaires, d'autres délits ou d'autres crimes.
05:15 Il n'y a pas de règle ? Si on tue aujourd'hui en France quelqu'un alors qu'on est sous produit ou sous alcool,
05:25 est-ce qu'on va en prison aujourd'hui ? Est-ce que c'est la règle ou pas ?
05:27 C'est une possibilité.
05:29 Je n'emploierai pas le terme "tu".
05:31 C'est un homicide involontaire, rappelons-le.
05:35 Il n'y a pas eu de volonté.
05:36 On peut tuer volontairement, c'est ce que je veux dire.
05:38 Si on cause un accident aussi dramatique que celui-là.
05:42 On n'a pas voulu les conséquences.
05:44 Les conséquences sont involontaires.
05:46 Ce qui est volontaire, c'est le fait de prendre son véhicule.
05:48 Est-ce qu'il y a une règle là-dessus ?
05:50 La règle, c'est quand même la mise en liberté sous contrôle judiciaire,
05:55 parce que la détention provisoire, il y a des critères précis.
05:59 Il faut éviter qu'il y ait des concertations fonduleuses, comme on dit.
06:02 Et là, effectivement, il y a plusieurs protagonistes.
06:03 Donc le juge peut se dire…
06:04 Est-ce que les juges d'instruction sont soumis à l'opinion publique ?
06:09 Les juges d'instruction écoutent d'abord les réquisitions du procureur.
06:13 Le procureur va requérir, oui ou non, détention au contrôle judiciaire.
06:17 Alors est-ce que le procureur est soumis à l'opinion publique ?
06:19 Le procureur, il tient compte du trouble à l'ordre public.
06:26 Il n'est plus à soi tout seul un élément de mise en détention.
06:30 Ça l'a été à l'époque.
06:31 Ou alors le risque aussi de… le danger pour Pierre Palmade lui-même.
06:35 C'est-à-dire que si vous le relâchez dans la nature aujourd'hui et qu'il se promène,
06:38 il peut potentiellement se faire agresser,
06:39 parce que la France entière lui en veut aujourd'hui pour ce qu'il a fait.
06:42 Et ça peut être un des motifs de la détention provisoire.
06:44 Ce qu'on peut dire, c'est que très vraisemblablement,
06:46 la défense de Pierre Palmade est en train de réfléchir aux solutions alternatives à la détention.
06:52 C'est-à-dire qu'ils vont présenter un projet en disant
06:55 « voilà, il pourrait être placé sous contrôle judiciaire,
06:58 peut-être dans une structure médicale,
07:00 on imagine qu'il va passer par une phase de désintoxication, vu son état de santé. »
07:04 Mais ça, c'est un juge de liberté de la détention qui le décidera.
07:08 Alors sur la façon dont il sera jugé,
07:10 la question a été posée ce matin à Laure Bucouau, qui est procureure de Paris.
07:14 Elle était ce matin sur le plateau d'RTL et elle a répondu.
07:20 Certains s'inquiètent d'une sorte de traitement de faveur du comédien dû à sa notoriété.
07:24 Pouvez-vous nous dire clairement ce matin sur RTL
07:26 que Pierre Palmade sera jugé comme n'importe quel Français ?
07:29 Alors bien sûr qu'il sera jugé comme n'importe quel Français.
07:33 Il n'y a absolument aucun traitement de faveur au regard du produit utilisé
07:38 ou de la personnalité qui pourrait être concernée par cet usage de produits stupéfiants.
07:46 Oui, on a beau dire qu'il sera traité comme n'importe quel citoyen, c'est normal,
07:51 mais l'ampleur qu'a pris cette affaire, le trouble immense à l'ordre public que faisait cette affaire,
07:57 on pensait bien que les magistrats vont tenir compte dans leur réflexion.
08:00 Qu'est-ce que vous voulez dire ?
08:01 Il n'est pas impossible qu'ils estiment que seule la détention provisoire
08:05 peut apaiser le trouble occasionné très important à l'ordre public.
08:10 Ce n'est pas impossible.
08:11 Qu'est-ce que vous appelez le trouble occasionné à l'ordre public ?
08:13 C'est une notion vague mais qui…
08:14 Le trouble à l'ordre public ?
08:15 Tout le monde en parle, ça a choqué la France entière.
08:19 On en parle du matin au soir sur nos antennes, c'est qu'il y a bien un trouble,
08:22 c'est-à-dire qu'on est tous choqués par la gravité du comportement et des conséquences.
08:27 Et donc pour faire apaiser des fois ce trouble à l'ordre public,
08:30 les juges disent détention provisoire, même si ce n'est pas une sanction.
08:33 Il y a la question quand même aussi, peut-être de son état.
08:35 Oui, c'est le raisonnement qu'on tient.
08:36 J'entends ce que vous dites.
08:38 Imaginez un homme qui tue certains volontairement.
08:41 Il reconnaît les faits, il ne risque pas de s'enfuir,
08:43 on va quand même le placer en détention provisoire parce que les faits sont graves.
08:47 Vous ne considérez que la mise en liberté fera un tel scandale qu'il vaut mieux l'éviter ?
08:52 De toute façon, on imagine que ce serait avec un contrôle judiciaire,
08:56 on n'imagine pas le fait qu'on lui dise "Allez-y, vous êtes libre de faire absolument ce que vous voulez".
08:59 C'est toujours délicat de transformer les plateaux de télévision
09:02 d'une certaine manière en tribunal, même si nous parlons de ce sujet depuis cinq jours.
09:10 Ce que je vous propose, je vois silencieux Joseph Macisca.
09:15 Je réfléchis au fait qu'en effet, le fait de le mettre en liberté pourrait être d'une manière évidemment...
09:22 Perçu comme un problème.
09:24 Oui, parce que perçu comme quelque chose qui...
09:27 L'attrapement de faveur.
09:28 Oui, absolument.
09:30 Il y a aussi des choses qui se mêlent, qui sont mêlées.
09:36 C'est-à-dire qu'on dit "s'il est dans une détention provisoire, ça veut dire que ça y est, ça à peine commence".
09:40 Alors que ce n'est pas vrai.
09:42 Et de même s'il était mis en liberté provisoire.
09:44 Parce que le feu de l'actualité est tel, et c'est absolument énorme.
09:50 Je racontais à Laurent, parce qu'il ne savait pas,
09:53 mais il y a eu sur une chaîne, évidemment, un film où il y avait Astérix face à César,
10:01 un lundi soir, ce lundi soir,
10:04 et que évidemment Pierre Palmade jouait le rôle du barde Assurance Tourix.
10:08 Déjà le nom Assurance Tourix, mais ça a été un tsunami d'indignation.
10:13 Ils n'ont pas retiré le film.
10:14 Non, ils n'ont pas retiré.
10:15 Et ça a été un tsunami d'indignation, bien sûr.
10:17 C'est étonnant qu'il ne l'ait...
10:19 Ah oui, c'est un rôle qui dure...
10:21 C'est un rôle qui dure un peu de temps.
10:23 Oui, mais c'est vrai que c'est...
10:25 Non, mais c'était sur TF1.
10:29 Mais quand vous alliez, quand vous regardiez, évidemment, bien sûr,
10:33 quand on est sur les réseaux sociaux, c'était très impressionnant.
10:37 Il faut juste rappeler, c'est que quand même la détention provisoire,
10:39 normalement, c'est vraiment en dernier...
10:42 Ça doit être l'exception.
10:43 C'est l'exception, on sait que tant que la personne n'est pas jugée...
10:45 Ce que vous voulez dire, c'est que ce serait perçu comme une faveur
10:49 s'il n'était pas mis en...
10:51 Ça pourrait, alors qu'encore une fois, les placements sont non plus judiciaires.
10:55 Ils sont assez fréquents pendant la phase d'instruction aussi.
10:59 Les amis, les amis ne s'expriment pas.
11:02 Bon, moi, j'ai eu quelqu'un d'ailleurs qui a répondu parce que Eric Nolot disait
11:07 hier sur ce plateau, les amis auraient dû aller vers lui et intervenir.
11:13 Et j'ai un de ses amis qui m'a appelé.
11:15 Et là, pour le coup, il a raison.
11:17 Il a dit "nous, amis proches".
11:19 Alors, je ne vais pas le citer, bien sûr. "Nous, amis proches, avons choisi de garder le silence".
11:23 Il m'a écrit ce petit texto qu'il m'a autorisé à vous lire.
11:26 "C'est que nous trouvons indécent vis-à-vis de cette pauvre famille de nous manifester.
11:30 Et nous ne pensons aujourd'hui qu'à eux."
11:31 Et par rapport aux propos d'Eric Nolot hier qui sont faux, vous dire que nous avons déployé
11:35 une énergie considérable pour aider Pierre dans tous les sens, en lui parlant sans cesse,
11:40 en l'emmenant en cure, en l'aidant, en le faisant travailler, en cherchant des solutions,
11:43 même les plus dures pour lui.
11:45 Il n'y a qu'un constat à faire.
11:46 Il est impossible d'aider quelqu'un contre son gré.
11:48 En France, si nous ne sommes pas de la famille, nous ne pouvons rien faire.
11:52 Voilà, je voulais juste vous apporter cette précision, m'a-t-il dit.
11:56 Et cette même personne me disait que pour les 50 ans de Pierre Palmade, ils sont allés
12:01 avec trois autres amis devant sa porte, précisément le jour de son anniversaire.
12:07 Quatre amis pour lui dire "tu arrêtes, tu arrêtes, tu arrêtes".
12:11 Et ils l'ont d'ailleurs emmené en Tunisie pour une cure, en désintoxication pour une cure.
12:16 Et rien n'y a fait.
12:17 Et c'est vrai que ça pose un problème, quoi, un problème.
12:20 C'est-à-dire que la famille, les amis sont à la fois démunis parce que tu ne peux rien
12:25 faire.
12:26 Et c'est ce que disait Jean-Marie Bigard hier sur le plateau de Cyril Hanouna.
12:30 Je propose de l'écouter.
12:31 On a tous, je dis bien tous, tous les amis, tous ceux qui ont fréquenté de très près
12:38 Pierre, ils l'ont sommé d'arrêter en disant "on peut aller jusqu'à un certain point,
12:44 mais pas trop loin parce qu'un jour il va arriver un malheur et ce malheur est arrivé
12:48 et maintenant on ne peut faire autre chose que de l'enfoncer dans le trou dans lequel
12:55 il s'est mis, quoi".
12:57 Je vois quelqu'un qui a été un ami, il ne peut pas renier ça, je le vois comme s'il
13:02 venait de se jeter d'une falaise et je le regarde tomber et je ne peux rien faire.
13:07 Rien.
13:08 Il n'est pas rattrapable.
13:11 Et il est complètement coupable.
13:13 Pour moi, j'ouvre la bouche ou je l'enterre.
13:17 Tous les amis de Pierre, tous ceux qui ont côtoyé Pierre, tous sans exception, lui
13:23 ont dit "Pierre, arrête".
13:25 Vraiment, tout le monde, il n'y a pas une seule personne.
13:27 Et on s'est tous cassé les dents.
13:30 C'est-à-dire, il dit "non, je fais ce que je veux, arrêtez de me dire ce que je dois
13:35 faire".
13:36 Et donc il a survécu à tout ça.
13:38 À ce rythme-là, on se disait d'une part que ce n'était pas jouable, que Pierre ne
13:42 pourrait pas survivre à ça.
13:44 Et là, il est arrivé à un drame plus que monstrueux, puisqu'il se retrouve responsable
13:49 de la vie d'autre personne.
13:50 Donc, il est passé, si j'ose dire, entre les gouttes tellement de fois et après tellement
13:58 d'interdictions que nous lui avons signifiées que voilà, maintenant, c'est le drame.
14:04 Et on ne peut que constater.
14:06 Bon, qu'on ne se méprenne pas.
14:10 Il n'est pas question de chercher des excuses à Pierre Palmade, simplement de faire témoigner,
14:16 en l'occurrence, ceux qui ont été ses amis et qui expriment leur désarroi à travers
14:22 le témoignage de Jean-Marie Bigard.
14:26 Mais bien évidemment, et tous ses amis le disent, et nous le disons ici, même si nous
14:30 ne parlons pas davantage de la famille, on parle effectivement plus de Pierre Palmade,
14:36 ce qui parfois est sujet à discussion, bien sûr.
14:39 Mais bien sûr que les pensées, les compassions vont d'abord à cette famille dont ce soir,
14:46 on a appris peut-être des informations que vous n'avez pas pu vérifier.
14:49 Je n'ai pas pu la confirmation que le petit garçon serait sorti du coma, mais je n'ai
14:54 pas eu la confirmation.
14:55 D'autres médias donnaient cette information, mais je connais votre rigueur là-dessus.
15:00 Et tant que vous n'avez pas vérifié l'information, vous ne la donnez pas, Noémie.
15:03 Mais un mot juste sur ce désarroi des proches dont parle Jean-Marie Bigard.
15:07 Moi, je le vois souvent dans les procès, dans les affaires où vous avez des personnes
15:11 jugées qui sont en proie à des addictions ou à des profils psychologiques fragiles.
15:17 C'est le cas en ce moment du procès de l'incendie de la rue Erlanger où la femme qui est jugée
15:20 pour avoir mis le feu a été hospitalisée une trentaine de fois de ses 17 ans à ses
15:25 40 ans.
15:26 Et on a entendu le premier jour ou le deuxième jour, sa mère et sa soeur qui sont venues
15:28 dire "mais nous on a tout tenté".
15:30 Et elles l'ont fait hospitaliser.
15:32 Ce n'est pas uniquement la famille qui peut faire la demande d'hospitalisation, la demande
15:35 d'un tiers.
15:36 Soigner quelqu'un contre son...
15:37 S'il n'est pas prêt à être soigné, c'est très compliqué.
15:41 Alors ce qu'on a découvert également, c'est l'importance et la consommation de la cocaïne,
15:44 notamment parmi les jeunes.
15:46 C'est absolument effrayant ce qui se passe en France.
15:48 Je veux dire, et dans tous les milieux et dans toutes les villes de France.
15:52 C'est effrayant le rapport à la cocaïne.
15:54 Moi, maintenant, je provoque volontairement la question avec des jeunes et tous me disent
15:58 "oui, on est dans les soirées".
15:59 Tu as l'impression que tout le monde prend de la cocaïne en France.
16:02 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
16:04 Je parle sous le contrôle d'un des plus jeunes ici qui doit être...
16:07 Non, mais votre témoignage m'intéresse, Florian Tardif, parce que forcément, vous
16:11 sortez plus qu'un homme de 60 ans ou de 55 en dehors.
16:15 Vous voyez des jeunes, vous êtes dans des soirées.
16:17 Et je suis frappé de ce qui me remonte, puisque toute la journée, je parle avec ces jeunes
16:21 gens.
16:22 Je vais vous confier une anecdote.
16:23 Je n'en ai jamais pris de ma vie, donc je suis assez serein avec cela.
16:25 Mais la première fois, effectivement, que je suis arrivé à Paris, la première soirée
16:30 à laquelle on m'a invité dans une grande boîte qui n'existe plus non loin des Champs-Elysées,
16:35 il y avait de la cocaïne.
16:36 C'est-à-dire que je n'avais même pas besoin de chercher à m'en procurer.
16:41 C'est-à-dire qu'elle était offerte sur un plateau.
16:42 Et effectivement, c'est comme ça, malheureusement, que ça se passe dans certaines soirées, dans
16:46 certains festivals.
16:47 C'est-à-dire qu'on n'a même plus besoin d'envisager de se procurer de la drogue.
16:52 C'est-à-dire que les dealers viennent jusqu'à nous, viennent jusqu'aux jeunes pour proposer
16:56 de la drogue.
16:57 Il est vrai que 600 000 Français qui prennent de la cocaïne, 600 000, ce qui est un Français
17:02 sur 100, mais ce chiffre est sans doute minoré.
17:04 Je vais vous donner la parole tout de suite, mais écoutez, William Loewenstein, qui est
17:07 venu plusieurs fois sur ce plateau depuis lundi et qui parle de l'addiction à la cocaïne
17:11 et de la difficulté de s'en séparer.
17:13 Le problème va plutôt être celui de ce qu'on appelle le "craving", c'est-à-dire une fois
17:20 qu'il y a une récupération quasiment dynamique, physiologique, l'envie de reconsommer.
17:26 Là, le manque ou le craving cocaïné, il n'y a rien de physique réellement.
17:32 Il y a l'envie folle de recommencer comme une pulsion.
17:36 On essaie de travailler ça avec nos patients parce qu'on pense toujours que notre cerveau
17:39 est très intelligent, il nous dit des choses très compliquées pour recommencer.
17:44 Non, il dit "tant pis, vas-y" ou parfois "c'est bien" avec une fausse mémoire du plaisir,
17:53 etc.
17:54 C'est une grosse pub dans notre cerveau, mais comme une mauvaise petite musique.
17:58 Parfois, on a tous une chanson dans la tête dont on ne veut pas.
18:02 C'est une sorte de réentrée en boucle.
18:04 Cette réentrée-là, c'est le craving.
18:07 Du point de vue médicamenteux, comme du point de vue neurocognitif-psychologique, pour parler
18:12 simple, on essaie de travailler contre ces contre-idées, contre-pulsions, contre-petites
18:17 musiques dans la tête.
18:18 Je vais souligner ce que j'avais déjà fait, c'est que la cocaïne a bénéficié d'une
18:24 tolérance et d'une indulgence incroyable, notamment dans les milieux, non pas dirigeants,
18:30 mais plutôt des milieux de la société prospère.
18:33 C'est devenu une espèce de seconde nature, c'est incroyable.
18:37 Je ne fais pas de morale, je ne dis pas que c'est horrible.
18:39 On peut en faire, c'est un sujet comme ça.
18:42 On peut en faire, c'est pas terrible.
18:44 Mais même indépendamment du jugement moral, il faut rappeler une nouvelle fois que ça
18:51 consiste à enrichir des mafias ultra-violentes qui sont en train de déglinguer les villes
18:57 de France.
18:58 Bien sûr, mais moi je suis d'accord avec Laurent Geoffrin là-dessus.
18:59 Ne vous excusez pas de faire un peu de la morale.
19:01 Non, parce que c'est pas...
19:03 En soi, je m'en fous, mais les conséquences sont tragiques, on le voit bien aujourd'hui.
19:09 Je pense qu'il faut aller au bout de la logique.
19:11 En réalité, si on ne fait pas un peu de la morale en expliquant que c'est mal, et ce
19:14 que vous venez de dire en expliquant que c'est une longue chaîne avec un vrai business,
19:18 avec des états qui sont des marco-états, des gangs qui sont plus puissants souvent
19:22 que la police, etc.
19:23 Qu'il y a des morts aussi, que les trafiquants...
19:26 On le voit tous les jours.
19:27 Et attendez, on parle des morts à cause des consommateurs, mais aussi des morts dans le
19:31 trafic.
19:32 C'est-à-dire des mineurs qui sont brûlés dans des coffres de voitures, on appelle ça
19:35 des barbecues parce que tout à coup ils ne font plus bien leur boulot, etc.
19:38 Je pense qu'il faut en effet prendre conscience de ça.
19:41 Je suis assez remonté, je suis d'accord avec vous sur la complaisance, remonté contre
19:44 la culture populaire qui, pendant très longtemps, a un peu glorifié ou au moins banalisé la
19:50 consommation de cocaïne.
19:51 Et les soirées festives dont parlait Florent tout à l'heure, on les voit beaucoup dans
19:54 les films.
19:55 La jeunesse qui sniffe des rails, c'est super.
19:56 Pas que la jeunesse.
19:57 On va marquer une pause.
19:58 Et on va insister sur le fait qu'il n'y a pas que la jeunesse.
20:05 Oui, on va marquer une pause et je donnerai la parole à Georges Fenech.
20:09 Et puis forcément, on se pose des questions.
20:11 Comment se fait-il qu'il avait toujours son permis de conduire ? Pardonnez-moi, mais
20:16 c'est effrayant.
20:17 Non, mais vous souriez, mais c'est effrayant.
20:20 Et là, il y a une part de responsabilité, sans doute collective.
20:24 Comment est-il possible qu'un homme comme ça ait toujours son permis de conduire ? Parce
20:29 qu'à un moment, il faut le protéger lui et protéger les autres, bien sûr.
20:32 Est-ce que je peux apporter une toute petite précision ? On parlait tout à l'heure
20:35 du fait qu'il pouvait être placé en détention provisoire pour le risque de trouble à l'ordre
20:38 public.
20:39 Le magistrat m'indique que ça n'est pas possible, ça n'est pas un motif de détention
20:42 provisoire en matière délictuelle.
20:43 Donc s'il est placé en détention provisoire, ce sera pour d'autres raisons.
20:47 Je l'ai dit tout à l'heure, à l'époque, Marème et Fonction, ça l'était à lui
20:52 tout seul.
20:53 Ça ne l'est plus.
20:54 Il faut qu'il y ait une autre circonstance.
20:55 Vous ne pouvez pas empêcher que dans la tête du magistrat, ils prennent cette dimension
20:59 encore.
21:00 Il y a la protection du mis en examen qui peut trouver.
21:02 Noemi, vous restez encore quelques secondes avec nous et on revient dans une minute pour
21:08 évoquer évidemment ce qui s'est passé à l'Assemblée Nationale aujourd'hui, la mobilisation,
21:12 la Fédération Française de Football, le blocage, beaucoup d'actualités ce soir.
21:16 A tout de suite.
21:17 Il est 20h30, Mathieu Devese.
21:23 Ils étaient 440 000 manifestants en France, selon le ministère de l'Intérieur.
21:28 Un chiffre en baisse par rapport à la précédente mobilisation samedi dernier.
21:32 La CGT dénombre de son côté 1 300 000 manifestants dans le pays pour cette cinquième journée
21:37 de manifestation contre la réforme des retraites.
21:39 Les agressions de maires ont augmenté de 15 % l'année dernière, selon l'Association
21:44 des maires de France.
21:45 Environ 1 500 élus locaux ont été agressés du fait de leur fonction.
21:49 50 % sont victimes d'outrages, 40 % de menaces et 10 % de violences volontaires.
21:55 Enfin, dix jours après le séisme en Turquie et en Syrie, l'ONU lance un appel pour écorter
21:59 un milliard de dollars.
22:01 Le bilan est d'au moins 40 000 morts.
22:03 Le financement, qui couvre une période de trois mois, portera assistance à 5 200 000
22:07 personnes.
22:08 - Mérini, s'ils ont coupé une demi-heure.
22:09 - Nous sommes ensemble pour achever ce chapitre sur Pierre Palmade.
22:18 Vous vouliez peut-être ajouter un mot avant de nous quitter sur ce qui va se passer ces
22:24 prochaines minutes.
22:25 Vous dire également, parce que c'est intéressant d'ailleurs, certains pour rebondir sur la
22:31 présence de Pierre Palmade dans Astérix lundi soir, certains se demandaient s'il était
22:38 présent au Resto du Cœur, qui sont toujours enregistrés quelques semaines avant la diffusion.
22:44 Et précisément, il n'y était pas parce qu'il était en crise, alors que d'habitude, c'est
22:48 un invité régulier des Restos du Cœur.
22:51 Donc effectivement, beaucoup de gens étaient au courant de ces difficultés du moment.
22:56 Mais je vous disais, cette affaire de permis de conduire, ce n'est pas normal.
22:59 Ce n'est pas normal.
23:01 Il y a des contrôles qui ne se mettent pas en place.
23:04 - Mais vous savez qu'en réalité, on peut placer en hospitation d'office un alcoolique
23:11 dangereux, par exemple, pour lui-même ou pour autrui, et même la même chose pour
23:14 un produit stupéfiant.
23:15 Donc si la famille saisit le procureur de la République ou le président du tribunal
23:19 judiciaire, ou le préfet, qui peut décider d'un placement d'office contre la volonté
23:25 de l'interesse, c'est tellement rare.
23:28 C'est tellement rare.
23:29 Je suis d'accord avec vous, l'histoire du permis, il faudrait peut-être envisager une
23:33 mesure préventive pour ce genre de...
23:36 - En fait, les gens qui, par exemple, sont arrêtés en ayant fumé du cannabis au volant,
23:42 perdent leur permis de conduire, évidemment, et pour le récupérer, doivent se soumettre
23:45 à des tests, prouver que ça reste longtemps dans le sang, etc.
23:49 Donc avec des prises de sang...
23:52 - Il a déjà été contrôlé.
23:53 - Non, justement, c'est ça l'absurdité du système, il a été condamné pour ça,
23:58 mais pas pour une infraction routière.
23:59 Donc c'est là où il y a un angle mort et qu'en effet, il n'a pas permis son permis.
24:02 - Il faut savoir ce qu'on veut, c'est toujours pareil.
24:04 Il faut savoir ce qu'on veut.
24:05 Il faut sans doute des peines beaucoup plus dissuasives pour ceux qui conduisent alcoolisés.
24:11 - Non mais les peines, elles sont en congé qualité.
24:12 - Et notant, quand même.
24:13 - Non mais au-delà de ça, sur le permis de conduire.
24:14 - Peut-être que si vous êtes pris en situation d'alcool, peut-être qu'automatiquement,
24:20 vous devez repasser votre permis.
24:22 - Il faut avoir commis une infraction.
24:23 - C'est le but par la loi.
24:24 - Le repasser automatiquement.
24:25 - Lorsqu'il y a un accident portel avec conduite à état alcoolique, l'annulation du permis
24:31 de conduire est de plein droit.
24:32 Le juge ne peut même pas ne pas la placer.
24:35 Elle est de plein droit.
24:36 Vous avez des millions de Français qui roulent sans permis, je vous signale.
24:39 - L'hospitalisation d'office est toujours très limitée dans le temps et la durée
24:42 est souvent très, très courte.
24:44 - On va reposer à la psychiatrie.
24:45 - Rachida Dati qui me le dit, Rachida Dati qui est quasiment notre consultante tous les
24:48 soirs parce qu'elle nous regarde, je la salue.
24:51 Moi, je pense qu'on va installer un studio chez Rachida Dati, parce que comme elle intervient
24:55 régulièrement dans notre émission chez elle, je pense que...
24:58 D'abord, je la salue.
24:59 Je la remercie d'intervenir.
25:00 C'est toujours abonnécient.
25:01 Merci.
25:02 - On sait qu'il y a très peu de lits et qu'effectivement, une hospitalisation, c'est souvent pour quelques
25:05 jours.
25:06 - Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet dramatique.
25:09 - Évidemment, une nouvelle fois, nos pensées vont vers cette famille aujourd'hui qui est
25:14 détruite et pour qui rien ne sera.
25:16 - Je voudrais ajouter qu'il y a plus de 700 morts sur les routes à cause de la drogue.
25:20 Il faut le rappeler, là, on parle beaucoup de cette affaire.
25:23 Chaque année, il y a plus de 700 morts à cause de la drogue.
25:26 - C'est un cinquième.
25:27 - Un cinquième des accidents.
25:29 - Et dans cette affaire, le père est toujours dans un état très grave.
25:33 - Elle ajoute une précision, Rachida Dati, sauf dans un cadre judiciaire pénal, l'hospitalisation
25:37 d'office décidé par un tribunal est plus longue et plus encadrée.
25:41 Et elle ajoute enfin avec Georges Fenech, nous l'avons réformée ensemble.
25:44 - On a fait des réformes ensemble.
25:47 - Voilà ce qu'on pouvait dire sur ce sujet, je le dis, dramatique.
25:51 Merci beaucoup, Noémie Schultz.
25:53 Qui fait des mots croisés à l'Assemblée nationale ? Des mots fléchés, vous êtes
25:57 au courant ou pas ?
25:58 - Non.
25:59 - Vous n'êtes pas au courant ?
26:00 - Je suis pas au courant de tout.
26:01 - Oui, parfois.
26:02 Bon, alors aujourd'hui à l'Assemblée nationale, M.
26:04 Dussopt, qui doit en avoir ras le bol, qu'on a vu ce matin chez Laurence Ferrari, qui n'a
26:09 plus de voix.
26:10 Franchement, t'as de la sympathie pour lui.
26:13 Alors que fait-il ? On va enlever le bandeau parce que malheureusement, le bandeau, voilà,
26:18 il est en train de faire des mots croisés et des mots fléchés.
26:20 Vous voyez, il est en train de faire des petits mots croisés et des mots fléchés.
26:23 Donc vous le voyez, vous le devinez plus que vous ne le voyez.
26:28 Et ça n'a pas échappé à Aurélien Pradié.
26:31 Aurélien Pradié, il est en train d'avoir une existence médiatique sur cette affaire.
26:37 Personne ne le connaissait et il a compris que c'était une manière de se mettre dans
26:43 la lumière.
26:44 - Quand on joue contre son propre camp, ça paye.
26:47 - Toujours quand on joue contre son camp, toujours.
26:50 Depuis les rénovateurs, il le sait bien d'ailleurs, Laurent, ça a toujours été le cas.
26:54 - Les rénovateurs, ils ont terminé ou en prison ou il n'y en a pas.
26:58 - Généralement, ils finissent.
26:59 - Il n'y en a pas qui a réussi.
27:00 - Non, ceux qui jouent contre l'Europe, ils ne gagnent pas toujours.
27:03 - Les rénovateurs, c'est qu'en années 88, 89, 90 ?
27:07 - Il y a Philippe de Villiers.
27:08 - Où ils sont ? Michel Noir, on imaginait qu'il serait président de la République.
27:12 François Léotard, il a arrêté sa carrière ensuite.
27:15 Pardonnez-moi, les rénovateurs, c'est un exemple.
27:18 Alain Carignan, ça a été compliqué.
27:21 - Justement, c'est les limites.
27:23 Mais médiatiquement, quand vous jouez contre votre camp, tout de suite, vous commencez
27:27 dans le fil rouge de l'observateur.
27:28 Ensuite, après, vous commencez à avoir des petits papiers.
27:30 - D'accord.
27:31 Alors voyons, M. Pradi a pris la parole précisément pour lui dire, vous n'avez pas à faire,
27:35 M. le ministre, des mots croisés et des mots fléchés.
27:38 Écoutez cette intervention.
27:39 - M. le ministre Dussopt, à chaque fois que nous avons eu besoin de défendre votre honneur
27:45 dans cet hémicycle, nous l'avons fait.
27:47 Les débats ont été agités, tendus.
27:50 Ils sont extrêmement pénibles pour tout le monde.
27:52 Mais je vous invite, M. le ministre, à ne pas sortir les mots croisés comme vous venez
27:56 de le faire durant que la représentation nationale s'exprime.
28:00 Ces débats-là sont pénibles.
28:02 Nous serons toujours là pour défendre l'honneur des uns et des autres ici.
28:06 Mais le premier des respects, M. le ministre des comptes publics, c'est de ne pas faire
28:10 des mots croisés lorsque la représentation nationale s'exprime, aussi pénible que ce
28:16 soit.
28:17 - Bon, on est en train de découvrir M. Pradi.
28:20 D'abord, il est servi, il a une tête d'acteur de cinéma.
28:23 Il est plutôt joli garçon.
28:24 - Il a totalement volé la vedette à Xavier Bertrand.
28:29 - Qui ça ? - Oui, c'est ça.
28:31 - Non, Xavier Bertrand, pas Xavier Bertrand.
28:35 - Non, il a totalement volé la vedette à Xavier Bertrand.
28:37 - Oui, Xavier Barlex.
28:38 - Xavier Bertrand qui entendait, pardon, se refaire tout simplement en étant opposant
28:45 à cette loi.
28:46 - Non, ce n'était pas ironique.
28:47 - Il a carrément, voilà.
28:48 J'ai cru que c'était ironique.
28:49 - Non, non, il n'y a pas d'ironie.
28:50 - Vous savez bien jouer.
28:51 - Il a été à un demi-doigt de faire exploser les Républicains sur cette histoire alors
28:54 qu'il est quasiment tout seul sur sa ligne des 63 ans.
28:57 - Non, mais tous les électeurs sont derniers, Monsieur Pradi, les électeurs des Républicains.
29:01 - En fait, non, c'est un sur deux.
29:03 C'est ça leur problème d'ailleurs.
29:04 - Alors, il ne doit plus en rester grand chose parce que demander, me semble-t-il, aux électeurs
29:11 LR, je pense qu'ils sont...
29:13 - Si on regarde ce qui se passe...
29:14 - Les électeurs LR, ils ne veulent pas voter pour Macron.
29:16 - Oui, je sais, Pascal.
29:17 - C'est simple.
29:18 Quand tu t'opposes, quand tu es opposant, tu t'opposes.
29:20 - C'est nous qui avons fait un sondage.
29:21 - 54 % vont être opposés, ce qui est une révolution parce qu'ils faisaient campagne
29:25 jusqu'à il y a encore six mois pour les 65 ans.
29:27 Et six mois après, 65 ans.
29:29 - Oui, mais parce qu'on a découvert aussi des choses.
29:31 Alors, c'est tellement complexe, mais bien sûr, parce que c'est tellement complexe que
29:35 Laurence Ferrari a posé la question ce matin à 14 ans, 15 ans, 16 ans, 17 ans.
29:38 Et c'est pour ça que Florian Tardif lui a demandé de venir.
29:40 C'est grotesque, c'est incompréhensible.
29:44 Écoutez la question de Laurence.
29:47 - Expliquez-moi si je me trompe.
29:48 Si vous avez commencé à 15 ans, 17 ans et 20 ans, vous cotiserez un an de non.
29:53 Mais si vous avez commencé à 14 ans, 16 ans, 18 ans, rien ne change.
29:56 Monsieur le ministre, on n'y comprend plus rien.
29:58 - Je vais vous dire, c'est normal.
30:00 - Non, mais ce n'est pas normal.
30:01 - Non, mais je veux dire, c'est normal parce que ce que vous décrivez là et la difficulté
30:05 de ce que vous décrivez, la complexité de ce que vous décrivez, ce n'est pas nous qui
30:08 l'avons inventé, c'est le système qui a inventé.
30:10 - Mais les Français sont intelligents.
30:11 Il suffit qu'on leur dise les choses de façon intelligente.
30:13 - Mais est-ce que je dis l'inverse ?
30:14 - Non.
30:15 C'est simplement que nous sommes dans un système de retraite qui a une complexité sans nom,
30:18 qui l'a toujours été.
30:19 - Alors expliquez-moi.
30:20 - Deux points, et pour essayer d'être aussi direct que possible.
30:23 D'abord, la question de la durée de cotisation.
30:24 Tout le monde réagit depuis maintenant 15 jours en faisant comme si la durée de cotisation,
30:29 c'était un plafond.
30:30 Ça n'a jamais été un plafond.
30:32 Quand vous parlez aux Français, justement, quand les Français parlent, quand nous-mêmes,
30:35 nous parlons de notre retraite, nous disons "il me faut cotiser actuellement 42 ans, demain
30:41 43 ans, au minimum, pour avoir droit à une retraite à taux plein".
30:44 C'est un plancher.
30:45 Et puis, il y a un système de carrière longue qui a été créé en 2003.
30:48 Et effectivement, quand vous avez de carrière longue, si vous commencez à travailler tôt,
30:53 si vous cotisez cinq trimestres avant tel ou tel âge, vous pouvez partir plus tôt.
30:57 Qu'est-ce qui se passe ? Si vous avez commencé à travailler avant 16 ans, si vous avez cotisé
31:01 cinq trimestres avant 16 ans, c'est de plus en plus rare.
31:04 - C'est rare, mais ça existe.
31:05 - Ça existe encore, mais c'est tant mieux que ce soit rare, parce que ça signifie qu'on
31:08 va plus longtemps à l'école et c'est très bien comme ça.
31:10 Vous pouvez partir à 58 ans, on ne le touche pas.
31:12 Si vous avez commencé à travailler avant 18 ans, donc entre 16 et 18 ans, vous pouvez
31:17 partir à 60 ans.
31:18 Si vous avez commencé à travailler entre 18 et 20 ans, vous pourrez partir à 62 ans,
31:21 à condition d'avoir vos 43 années de cotisation au moment de votre date anniversaire.
31:26 C'est une vraie simplification et nous faisons, c'était d'ailleurs une demande du groupe
31:30 républicain, nous faisons une quatrième marche pour dire que dans un moment de notre histoire
31:36 où l'âge légal va être un peu plus élevé, ceux qui ont cotisé cinq trimestres avant
31:39 21 ans doivent pouvoir partir à 63 ans s'ils ont leurs 43 années de cotisation.
31:44 C'est une vraie protection que nous mettons en œuvre.
31:46 - On dirait un sketch des inconnus un peu.
31:50 - Il faut prendre des notes.
31:52 - C'est vrai que c'est un peu compliqué.
31:54 - Très technique.
31:55 - Vous savez ce que m'a dit un ministre à cette proche du dossier ?
31:59 - C'était une connerie.
32:01 C'était une connerie.
32:02 Et même eux, c'est-à-dire dans les coulisses, lorsqu'on les interroge au sujet de cette
32:08 proposition, on la trouve nulle.
32:09 - Effectivement, elle est incompréhensible, injuste, puisque ça crée de l'injustice
32:15 entre les personnes qui ont commencé à travailler à 14, à 15 ans, à 16, à 17, à 18, à 19
32:19 ans.
32:20 - En fait, c'est ça qui est terrible.
32:21 - Et en plus, ça crée des dépenses supplémentaires.
32:24 - Donc c'est inutile.
32:25 - Si bien que la réforme in fine actuellement ne permet plus de combler le déficit structurel
32:30 annoncé.
32:31 - Ils ne peuvent pas faire des choses simples.
32:32 Franchement, ce matin, on disait par exemple, vous voulez une réforme simple ? Moi, je
32:38 vous la fais, votre réforme simple.
32:40 Les cadres, vous allez travailler jusqu'à 65 ans, voire 66 ans, parce que c'est comme
32:43 ça.
32:44 Et puis, c'est pas autrement, parce que pour vous, c'est moins dur.
32:45 Et puis, les non-cadres, vous allez travailler, vous allez arrêter à 62 ans.
32:49 - C'est la question de la payabilité.
32:50 - Vous allez arrêter à 62 ans.
32:51 Ça, ce que je dis là, c'est simple.
32:53 C'est simple.
32:54 - Mais les choses sont plus compliquées dans la réalité.
32:56 - Oui, mais moi, je m'en fiche, puisque j'ai envie d'une solution simple.
32:58 Donc après, je vais voir les technos et je leur dis, vous mettez ça en musique.
33:01 Je considère que c'est plus dur d'être non-cadre.
33:04 Tu gagnes moins bien ta vie, donc tu as quelques avantages à avoir.
33:08 Tu as des pénibilités.
33:09 Et puis les cadres, vous allez bosser plus.
33:11 Comme ça, effectivement, ça rééquilibre.
33:13 Et puis si vous n'êtes pas content, ben...
33:14 - C'est pas aussi simple que ça.
33:15 - Mais rien n'est jamais simple.
33:17 Mais enfin, ce que je dis...
33:18 - Il y a des fonctions de cadre aussi qui sont particulièrement pénibles.
33:22 - Oui, il y a aussi des poissons volants, mais c'est pas la majorité de l'espèce.
33:24 - Ah oui, c'est ça.
33:25 - Je veux dire, tout est difficile.
33:31 Bien sûr, tout est difficile.
33:32 Un carreleur, un peintre en bâtiment, quelqu'un qui bosse dehors sur les toits, c'est pas
33:37 la même chose qu'un comptable à Seine-Youss, c'est tout.
33:40 - L'enjeu, c'était pas de réformer les retraites, Pascal.
33:42 C'était de trouver un peu d'argent qui fera plaisir.
33:44 - C'est pour ça que je les fais bosser jusqu'à 65 ou 66 ans, les cadres.
33:47 - Oui, mais ce que je veux dire, c'est que la question n'était pas celle de la justice.
33:50 - Ah non, je crois pas que les cadres, ils bossent pas jusqu'à 65, 66 ans.
33:54 - Il y a une motivation derrière cette réforme des retraites dont personne ne parle.
33:58 Elle est effectivement budgétaire.
34:00 C'est-à-dire que mettre en place une borne d'âge décalé, décalé de 62 à 64 ans,
34:05 l'âge légal de départ à la retraite, permet de booster la croissance.
34:09 Et c'est ce que recherche Emmanuel Macron.
34:10 Personne n'en parle.
34:11 C'est de booster la croissance, c'est-à-dire de restaurer l'économie française,
34:15 potentiellement de tenter de réindustrialiser le pays.
34:18 Et à la fin du quinquennat, de dire, regardez, la croissance française...
34:22 - Pardonne-moi, mais tout le monde a compris.
34:23 Je vais utiliser un terme dur.
34:25 C'est une arnaque.
34:27 Ta pension, elle va baisser.
34:29 Pourquoi ?
34:30 Parce que tu ne travailles plus quand t'es seigneur.
34:33 Donc, on va aller jusqu'à 64 ans et peut-être que des dernières années de ta vie professionnelle,
34:37 tu n'auras pas travaillé.
34:39 Donc, ta pension, elle va baisser mécaniquement.
34:42 Et si on m'explique le contraire, je dis que, évidemment, ce n'est pas possible.
34:46 Et tout le monde a compris ça tout de suite.
34:48 - On a l'exemple en Suède, bien connu, avec la paupérisation.
34:51 - Bien sûr, c'est un terme incroyable.
34:53 - Bien sûr.
34:53 - C'est que tout le monde est d'accord pour dire qu'il faut une réforme des retraites
34:56 et personne n'est d'accord avec cette réforme-là.
34:59 En résumé, c'est ça.
35:00 - Non mais attendez, il était possible de faire autre chose.
35:04 - Oui, oui.
35:05 - En fait, les retraités qui ne sont pas consacrés ne sont pas d'accord quand même.
35:07 Et c'est essentiellement l'élection...
35:08 - Ah oui, les retraités, ils sont d'accord.
35:09 - De moins en moins, de moins en moins.
35:11 - Bon, la motion de censure, elle n'aura pas lieu.
35:13 Alors ça, c'est aussi intéressant, parce que moi, j'ai été avec M. Vallaud à l'heure du déjeuner.
35:18 On ne vote pas avec le Front National.
35:22 Alors, c'est génial.
35:23 C'est-à-dire qu'ils te disent, on veut défendre les petites gens, on veut vraiment les aider.
35:27 Là, il y a une occasion de censurer.
35:28 Mais quand même, ce qui est plus important que de défendre les petites gens,
35:33 c'est de ne pas voter avec le Rassemblement National.
35:34 - Mais parce qu'ils sont fâchés.
35:35 - Non, c'est beaucoup plus important.
35:37 C'est plus important que tout.
35:40 - C'est oublié à notre époque.
35:41 - Vous trouvez que ça se comprend ?
35:42 Pourquoi ?
35:43 - Ça reflète d'abord le sentiment de beaucoup d'électeurs de gauche
35:46 qui ne souhaitent pas que les voix de la gauche soient mélangées.
35:49 - Mais vous trouvez par exemple que...
35:51 - Vous disiez tout à l'heure que les électeurs de droite étaient contre la réforme,
35:54 qu'ils ne se rendent rien compte.
35:55 Les gens de gauche tiennent compte du reste.
35:56 - Vous trouvez par exemple que Marine Le Pen...
35:58 Vous trouvez par exemple, Laurent Geoffray,
36:00 que là, on a une séquence à l'Assemblée Nationale depuis six mois.
36:04 - Les victimes, Marine Le Pen, ils ne voteront pas avec elle.
36:07 - Vous trouvez...
36:08 Alors, M. Vallaud, d'ailleurs, qui est à l'ANUPS.
36:10 C'est-à-dire que depuis six mois,
36:11 vous avez un spectacle affligeant qui est donné par l'ANUPS.
36:15 - Ça, c'est autre chose.
36:16 - Mais M. Vallaud en fait partie, me semble-t-il.
36:19 - Moins que les autres.
36:20 - Il fraye donc avec l'extrême gauche.
36:22 - Et vous avez de l'autre côté le Rassemblement National d'Extrême-Droite, donc.
36:27 - Ça, vous la qualifiez d'extrême droite, si vous le souhaitez.
36:30 Moi, il faut qu'on m'explique en quoi Marine Le Pen, aujourd'hui...
36:33 - C'est une petite extrême gauche pour elle.
36:34 - Aujourd'hui, il faut que vous m'expliquiez aujourd'hui...
36:36 - Une petite extrême droite pour le Front National.
36:37 - Il faut que vous m'expliquiez aujourd'hui en quoi, dans ce qu'elle dit...
36:40 - Je vous explique quand vous voulez, mais ça va prendre un peu de temps.
36:42 - Dans ce qu'elle dit aujourd'hui.
36:43 Je ne parle pas du passé, je ne parle pas de...
36:45 - Il y a peut-être une autre raison aussi.
36:46 - Donc, il faut qu'on m'explique en quoi, aujourd'hui, elle propose des choses qui sont d'extrême droite.
36:50 - Je vous explique.
36:51 - Il y a peut-être une autre raison qui inciterait.
36:52 - Moi, j'ai l'impression qu'elle ne dit ni plus ni moins ce que disait le RPR souvent dans les années 80.
36:55 - Mais il y a peut-être une autre raison.
36:57 - Oui.
36:58 - Elle est même moins adroite que le RPR.
36:59 - Elle est moins adroite que le RPR des années 80.
37:01 - Mais attendez, aujourd'hui, elle est de son truc gauche, Marine Le Pen, il faut dire la vérité.
37:06 - Elle est sociale-démocrate, comme Laurent Joffrein.
37:08 - Oui, d'accord.
37:09 - Il y a peut-être...
37:10 - Vous n'êtes pas d'accord.
37:11 - Bon, mais donc, pour M. Vallaud, c'est au-dessus.
37:13 - Personne n'est d'accord avec ça, à part les gens qui soutiennent Marine Le Pen, évidemment.
37:15 - Mais il y a plein de...
37:16 - Elle est absolument...
37:17 - Mais il y a 42...
37:18 - ... comme quelqu'un d'assurant.
37:19 - Mais il y a au moins...
37:20 - Personne n'est d'accord avec ça, sauf 42% des gens qui ont voté pour elle.
37:22 - Oui, mais c'est pas...
37:23 - Quand vous dites personne, vous êtes gonflé.
37:24 Vous avez fait 2% vos élections avec l'EPS.
37:27 - Et alors ?
37:28 - Vous dites personne.
37:29 - Je vous rappelle.
37:30 - Je vous réponds.
37:31 - Je veux dire, je vous dis...
37:32 - La gauche, elle n'a jamais gagné une élection nationale.
37:34 Jamais.
37:35 - Oui.
37:36 - Jamais.
37:37 Jamais gagnée.
37:38 Tandis que la gauche, on a gagné quelques-unes.
37:39 - La gauche unit.
37:40 La gauche unit.
37:41 La gauche unit.
37:42 - Unit ou pas unit, d'ailleurs.
37:43 - Ah ben non.
37:44 Quand est-ce qu'elle a gagné une élection nationale, la gauche...
37:46 L'EPS tout seul ?
37:47 La gauche unit.
37:48 - En 81, je vous rappelle que le Parti communiste...
37:51 - Ah ben en 80, c'est la gauche unit, pardonnez-moi.
37:54 - Non, elle était complètement désunie, vous ne le souvenez pas ?
37:56 - En 81 ?
37:57 - Bien sûr.
37:58 - Elle est partie des unis.
37:59 - Si le Rassemblement national était avec aujourd'hui, avec une partie des...
38:02 - Il y a peut-être aussi une autre raison.
38:04 - Ah, vous commencez à avoir...
38:05 - Sur les questions économiques et sociales, lorsque l'on compare le programme de Marine
38:09 Le Pen à celui, par exemple, de Jean-Luc Mélenchon, il y a des points similaires.
38:12 - Eh oui, c'est ça qui est le plus...
38:14 - Il y a peut-être aussi une autre raison pour ne pas voter...
38:17 - 1,7% !
38:18 - Pourquoi d'ailleurs la droite ne veut pas voter avec le Front national ?
38:20 - Ah mais vous le savez très bien pourquoi.
38:22 - Il y a quelques raisons à ça.
38:24 - Mais il y a quelques raisons.
38:25 - Il y a quelques raisons.
38:26 - Il y a quelques raisons.
38:27 - Mais il y a quelques raisons parce que vous avez...
38:30 - Je suis persué, mais...
38:32 - Arrêtez de dire que c'est mon souhait, j'ai aucun souhait !
38:36 - Vous ne cessez de m'aider dans cette direction, j'y peux rien.
38:38 - Mais ce qui m'intéresse, moi, comment dire...
38:41 - Vous êtes neutre, c'est bien connu.
38:43 - Bien sûr. C'est l'honnêteté intellectuelle.
38:45 - Ah bah, je suis pas l'honnête, moi.
38:46 - Je prends toutes les mesures des uns et des autres, et je m'aperçois qu'effectivement
38:49 aujourd'hui, le Rassemblement national a des points communs, plus avec la France insoumise,
38:53 sur certains points, qu'avec d'autres...
38:56 - On a toujours d'autres points à dire.
38:58 - J'ai toujours pas compris pourquoi il y a des extrémistes.
39:00 - Mais il y en a pour un seul point.
39:03 - Un seul point, les 10 ou 12 mesures sur l'immigration qui feront de la France
39:09 le pays de loin le plus indroit d'Europe.
39:11 - Mais non, le Danemark fait la même chose.
39:12 - Oui, bah comme le Danemark.
39:13 - Social-démocrate.
39:14 - Ah oui ?
39:15 - Oui.
39:16 - D'accord, mais...
39:17 - C'est les sociodémocrates.
39:18 - Ça n'empêche pas.
39:19 - Les sociodémocrates danois.
39:20 - Mais c'est pas les sociodémocrates qui font pas les mesures d'extrême droite.
39:21 - C'est un sujet, d'ailleurs. Il a rejoint le programme de l'extrême droite.
39:23 - C'est intéressant, ce sont des sociodémocrates d'extrême droite.
39:25 Je trouve ça génial.
39:26 - Sur l'immigration, c'est évident.
39:28 - Ah, c'est évident.
39:29 - Sur l'immigration, c'est évident.
39:30 - Je...
39:31 - Bon.
39:32 - Et ces tactiques permanentes consistant à faire passer le Rassemblement national
39:35 pour un parti tout gentil, mais...
39:37 - Mais je...
39:38 - Je sais que c'est votre stratégie.
39:39 - Oh, mais...
39:40 - Mais le G7, en revanche, l'a contesté.
39:42 - Mais, enfin, arrêtez avec ça des attaques personnales.
39:44 - Vous m'avez posé la question, je vous explique.
39:46 - Oui, mais moi, je vous mets pas en cause.
39:48 Personnellement, je vous demande quelle est la mesure d'extrême droite.
39:53 - Je vous explique.
39:54 - Vous dites que c'est celle-ci.
39:55 Elle est prise par les sociodémocrates danois.
39:57 Elle est belle, votre démonstration.
39:58 - Alors...
39:59 - Elle est par terre, votre démonstration.
40:00 - Non, pas du tout.
40:01 - Je voulais vous dire...
40:02 - Parce que c'est sur les pays les plus à droite en matière d'immigration, de loin.
40:05 - Ils sont de gauche, Laurent Joliot, ce sociodémocrate.
40:07 - Ils sont de gauche sur les autres sujets, mais pas sur celui-là.
40:09 - Mais Scholz est plus à droite.
40:10 - Et Scholz et l'Allemagne ?
40:12 - L'Allemagne est pour l'immigration.
40:14 - L'Allemagne est pour...
40:16 - Oui, mais renseignez-vous.
40:18 - Mais renseignez-vous, vous.
40:20 - Vous n'allez pas l'air de connaître bien le dossier.
40:21 - Vous le connaissez.
40:22 - Ce qu'il faut de l'immigration.
40:23 - Pardonnez-moi, vous le connaissez mal.
40:24 - Notamment pour la question des retraites.
40:25 - Vous n'avez pas suivi...
40:26 - Notamment pour la question des retraites.
40:27 - Vous n'avez pas suivi...
40:28 - Personne ne propose d'ouvrir toutes les frontières.
40:30 - Vous n'avez pas suivi les positions de Scholz.
40:33 Franchement.
40:34 Scholz est beaucoup plus à droite que nous sur l'immigration.
40:37 Pardonnez-moi de vous le dire comme ça.
40:39 - En Allemagne, on n'a pas le même discours qu'en France.
40:40 - On a besoin de l'immigration, de passer son temps...
40:42 - En tout cas, on a dérivé, tel défi les dérivants, la motion de censure.
40:47 Bon, écoutons Marine Le Pen qui met...
40:49 - Non, non, elle est d'extrême droite.
40:51 - Bon, alors nous ne l'écoutons pas.
40:52 - Bon, écoutons Marine Le Pen.
40:55 - C'est toujours Marine Le Pen qui revient.
40:56 - C'est pas parce que vous êtes...
40:58 - Il y a quasiment un Français sur deux qui vote pour elle.
41:00 Il faut peut-être l'écouter de temps en temps, Laurent Collier.
41:02 - De temps en temps, d'accord, mais tous les jours, c'est fatiguant.
41:04 - Mais vous avez fait 1,7% de votre parti.
41:06 - Mais non, mais...
41:07 - Vous avez 1,7% de parole.
41:09 - Elle n'a jamais gagné une élection nationale, je vous rappelle.
41:11 - Oui, mais...
41:12 - Elle a toujours échoué.
41:13 - Mais vous avez parfaitement raison.
41:15 Ce que vous dites est tout à fait juste.
41:17 - Mais en plus, ils ont gagné les Européennes.
41:19 C'est une élection nationale.
41:20 - Mais peu importe.
41:21 Écoutons Marine Le Pen.
41:23 - Personne n'a envie d'aller au vote.
41:26 D'accord ?
41:27 La NUPES n'a pas envie d'aller au vote
41:28 parce qu'ils veulent pouvoir accuser le gouvernement d'être autoritaire
41:31 et maintenir la pression dans la rue.
41:33 Le Renaissance ne veut pas aller au vote
41:35 parce qu'ils ont peur que cette réforme soit rejetée.
41:37 Quant au LR, ils ne veulent pas aller au vote
41:39 parce qu'en réalité, ils sont très contents
41:41 de rester dans une ambiguïté absolument totale.
41:44 - Donc vous reconnaissez ces tactiques ?
41:45 - Non !
41:46 Je les mets devant leur responsabilité.
41:48 Quand on fait de la politique,
41:50 qu'on se dit représentant du peuple français et qu'on l'est,
41:53 eh bien on assume ces positions.
41:55 J'en ai assez des postures,
41:57 j'en ai assez des discours,
41:59 il faut maintenant passer aux actes.
42:01 Cette motion de censure, elle permet de passer aux actes.
42:04 Est-ce que vous êtes pour la réforme
42:06 ou est-ce que vous êtes contre la réforme ?
42:08 - Sauf que je voudrais quand même rappeler
42:09 que si jamais, par exemple,
42:11 une motion de censure a été votée,
42:13 qu'est-ce qui se passe le lendemain ?
42:14 C'est la dissolution.
42:15 - Oui.
42:16 - Voilà.
42:17 Vous imaginez les députés se précipiter pour voter l'an.
42:18 - Bon, avançons.
42:19 - Vers le menton.
42:20 - Avançons.
42:21 Moi, ce qui m'intéresse dans la mobilisation,
42:22 je le dis pour Benjamin Nau,
42:24 c'est deux personnes que je voulais vous faire écouter.
42:26 Le secrétaire général de l'EFO, M. Souillaud,
42:28 et on va les écouter ensemble d'ailleurs,
42:30 et le secrétaire général de l'UNSA, M. Escur.
42:33 Pourquoi ?
42:34 - Parce que c'est une mobilisation en province.
42:36 Et les gens de provinces, de régions qui nous écoutent,
42:38 ils ont le sentiment d'être abandonnés.
42:40 C'est la France périphérique,
42:41 ça rejoint les propos de Christophe Gulli.
42:44 - Oui.
42:45 - Christophe.
42:46 Et ça, c'est très intéressant
42:47 parce qu'il y a plus de monde aujourd'hui dans les régions
42:49 qu'à Paris.
42:51 Et c'est une France qui gronde.
42:53 Donc écoutez ce que disent ces deux messieurs
42:55 sur ce qui s'est passé aujourd'hui.
42:57 - La mobilisation en province,
43:00 elle est encore plus forte que dans les grandes métropoles.
43:03 Pourquoi ?
43:04 Puisque l'inflation, le prix du carburant,
43:07 pas de hausse de salaire et tout cela,
43:09 eh bien, la réforme des retraites,
43:11 c'est le catalyseur de ce que vivent déjà les gens ici.
43:17 Et c'est un petit peu comme la cocotte minute.
43:20 Mais on avait prévenu Elisabeth Borne
43:22 avant même de commencer les mobilisations.
43:24 - Ils disent qu'on n'en peut plus.
43:26 On nous a fait croire qu'on allait nous récompenser après le Covid,
43:29 qu'on allait améliorer nos conditions de travail,
43:31 améliorer l'égalité femmes-hommes sur le salaire,
43:33 améliorer les salaires tout court.
43:36 Et non, on vient nous punir en nous faisant travailler deux ans de plus
43:40 et en demandant des efforts qu'aux salariés.
43:42 Les employeurs, dans le meilleur des cas,
43:44 on leur fait les gros yeux.
43:45 Bon voilà, il y a cette injustice qui déborde.
43:48 - Bon, celle-ci, c'est la France des régions.
43:50 Ça, c'est intéressant.
43:51 - Ce qui est frappant, parce que le gouvernement tablait
43:53 sur le désordre dans la rue.
43:55 C'était clair.
43:56 Or, quand je les entends, les deux,
43:59 ce qui est frappant, c'est l'ordre dans la rue et le désordre.
44:02 Il est à l'Assemblée nationale.
44:04 C'est complètement inversé.
44:05 Et ça, c'est vraiment fascinant.
44:07 Parce que quand on est des journalistes politiques,
44:09 c'est quand même quelque chose qui vous frappe.
44:12 - C'est le premier mouvement social qui est dirigé
44:16 par une gauche responsable dans la rue.
44:19 C'est-à-dire par les syndicats.
44:21 - Oui, par les syndicats.
44:23 - Il n'y a pas que des gens de gauche dans la rue.
44:25 - Laurent Berger est celui qui définit la stratégie.
44:28 Martinez s'y est rallié.
44:30 Donc, vous avez une protestation qui est ordonnée,
44:32 qui est responsable, qui est véhémente,
44:34 qui n'est pas du tout molle.
44:36 Ils essayent d'instaurer un rapport de force.
44:39 Et il vient de se passer à l'Assemblée une chose
44:41 qui, à mon avis, est importante,
44:43 c'est que la stratégie d'obstruction de Mélenchon
44:47 a été désavouée par tous les autres partis de gauche.
44:50 Et ça commence à se matérialiser,
44:53 depuis un an il était temps,
44:55 une gauche plus responsable.
44:58 - Plus sociale-démocrate.
45:00 - Qu'elles le disent.
45:02 - Par contre, ça fait un erreur de penser
45:04 que c'est une manifestation de gauche, pardon,
45:06 mais quand vous voyez qu'il y a des flics dans la rue
45:08 qui ne veulent pas spécialement la gauche,
45:10 c'est pas que les électeurs.
45:12 - C'est plus gauche-droite, c'est la France périphérique.
45:14 - C'est pas que le gauche.
45:16 - C'est fini.
45:18 - C'est une révolte, tranquille.
45:22 - Oui, mais si vous me permettez,
45:24 votre logiciel est un peu ancien.
45:26 - Non, je comprends pas.
45:28 - C'est la France périphérique, c'est autre chose.
45:30 Et quelqu'un me dit, franchement, cher Laurent Geoffroy,
45:32 François Mitterrand n'a été élu que grâce au programme commun
45:34 qui réunissait l'EPS, l'EPC, MRG et les écologistes.
45:36 C'est pas sympa pour la gauche d'oublier
45:38 ce grand moment d'histoire.
45:40 - Le programme commun a été rompu,
45:42 c'est parce que le Parti communiste
45:44 a fait un mauvais score que Mitterrand a gagné.
45:46 - Il s'est retourné dans sa tombe,
45:48 en en vous entendant.
45:50 - Mais vous étiez pas né, ou quoi ?
45:52 - Dites pas ça.
45:54 C'est pas parce que le Parti communiste
45:56 a fait un mauvais score.
45:58 - Il était à 16%, c'était totalement inattendu.
46:00 Et tout l'électorat centriste s'est dit,
46:02 c'est le clos, il est à 20%.
46:04 Il y a moins de danger communiste.
46:06 - Oui, enfin, si Jacques Chirac ne se présente pas non plus,
46:08 peut-être que Giscard repasse.
46:10 Franchement, votre analyse de 1981 est curieuse.
46:12 Mais c'est pas grave.
46:14 Nous divergeons.
46:16 La présence de Jacques Chirac n'a pas avantageé
46:18 les choses non plus à ce moment-là.
46:20 - Bien sûr.
46:22 - Notre ami Olivier Benkemoun.
46:24 - Bonsoir. - Comment allez-vous, cher Olivier ?
46:26 - Pas mal, la journée a été rude, importante.
46:28 On a suivi énormément de images.
46:30 - Damien avait dit ça avant d'être exécuté.
46:32 La journée sera rude.
46:34 Le régicide de Louis XV.
46:36 Il avait dit,
46:38 la journée, on lui avait fait couler les plombs.
46:40 Tout était une horreur.
46:42 Il avait dit, on va aller à la place de la Concorde.
46:44 Il avait dit, la journée sera rude.
46:46 - J'ai mes références.
46:48 - Damien.
46:50 - On va revenir sur l'affaire Palmade.
46:52 Ce soir, on a appris de Noé Michels.
46:54 Vous avez dit que l'état du père
46:56 était toujours critique.
46:58 C'est important.
47:00 On va écouter.
47:02 Il y a eu le récit de Benjamin Locas,
47:04 de Paris Match,
47:06 qui a raconté ce qui est dans le Paris Match
47:08 de cette semaine, le minute par minute.
47:10 Il sort beaucoup d'informations
47:12 sur ce qui s'est passé
47:14 avant l'accident.
47:16 On va y revenir dans un instant.
47:18 - Gérald Venture a été à la réalisation.
47:20 Guillaume était au son.
47:22 David Tenully était la vision.
47:24 Merci à Benjamin Locas qui pilotait
47:26 toute cette équipe.
47:28 Avec Quentin Goffette, Kylian Salé et Maxime Leguer.
47:30 Rendez-vous demain matin.
47:32 L'ami Olivier dans une seconde.
47:34 Merci à tous.
47:35 Merci à tous !

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