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Transcription
00:00 - Les nouvelles ne sont pas bonnes, Cyril.
00:02 D'abord, on a une passagère qui a perdu son bébé.
00:06 Elle était censée accoucher le 14 mai d'un enfant, d'une petite fille.
00:10 Et aujourd'hui, cet enfant a perdu la vie à la suite de cet accident.
00:13 - Je sais. Alors, on entend diverses versions là-dessus.
00:17 Quelle est la version réelle ?
00:19 Parce qu'on entend plein de choses, hein, Gilles.
00:21 - Oui. Alors, la dernière version, selon les éléments avant expertise et autopsie,
00:26 c'est que ce bébé serait né et aurait respiré.
00:30 À partir du moment où il a respiré, qu'il est né viable,
00:34 ça devient, si je puis dire, je prends un être humain au sens pénal,
00:38 pas moral, mais pénal.
00:39 Donc, c'est très important pour l'affaire parce que Pierre Pamat
00:43 pourrait être poursuivi pour homicide involontaire après la mort de ce bébé.
00:47 Voilà. C'est ça, Maître Bac ?
00:49 - Tout à fait, c'est ça. Il va y avoir un enjeu de juridique, de qualification juridique.
00:53 - Comment... Parce que pour les téléspectateurs, c'est assez intéressant.
00:56 Comment on peut savoir ce qui s'est réellement passé
00:59 et comment on peut savoir si le bébé respirera ou pas ?
01:02 Parce que c'est vrai que dans cette affaire, c'est quand même un élément prépondérant.
01:06 - Sur ça, c'est extrêmement simple.
01:07 Il va y avoir d'abord une autopsie qui va être réalisée sur le bébé.
01:11 C'est quelque chose d'extrêmement dur et douloureux pour les familles, évidemment.
01:14 Ils imaginaient le 14 mai célébrer la naissance de cette petite fille
01:20 qui a été choyée par ses parents, qui était attendue plus que tout
01:23 dans ce cocon d'amour, dans ce foyer, qui attendait ce premier enfant
01:27 comme on attend un événement heureux.
01:30 Et donc là, ils vont devoir être confrontés dans les prochaines heures à une autopsie du bébé.
01:34 Et donc, c'est cette autopsie qui va dire de façon formelle et définitive
01:39 si effectivement le bébé est né viable.
01:42 Et donc, effectivement, de deux choses l'une, soit le bébé n'est pas né viable.
01:47 L'autopsie et les expertises nous diront que le bébé n'est pas né viable,
01:50 auquel cas, effectivement, il y a la jurisprudence de 2001 qui s'applique
01:54 et l'infraction d'homicide involontaire ne peut pas être retenue.
01:59 Ou alors, comme je le pense, comme on le pense,
02:01 comme les éléments qui nous reviennent semblent le démontrer,
02:04 l'enfant n'est né viable et donc, par conséquent,
02:07 il y aurait la qualification d'homicide involontaire
02:11 qui pourrait être retenue contre M. Palmad,
02:13 auquel cas il encourerait une peine de 10 ans d'emprisonnement.
02:17 – Et dans le premier cas, ce serait combien d'emprisonnements ?
02:19 – Et donc, dans le premier cas, ce serait soit 5 ans, soit 7 ans.
02:21 – D'accord, là, ça pourrait être 10 ans d'emprisonnement.
02:24 – Ça pourrait être 10 ans d'emprisonnement parce qu'on a tout un tas
02:27 de circonstances aggravantes.
02:29 La première circonstance aggravante, c'est évidemment d'avoir conduit
02:32 sous l'empire de substances illicites.
02:34 On parle de cocaïne aujourd'hui dans tous les médias,
02:37 mais encore une fois, il va y avoir des expertises sur ce point-là
02:40 et on ne sait pas s'il n'y a pas d'autres éléments,
02:42 s'il n'y a pas des cocktails en plus de la cocaïne.
02:45 Est-ce qu'il y a eu de l'alcool ? Est-ce qu'il y a eu d'autres drogues ?
02:46 Est-ce qu'il y a eu du cannabis ?
02:48 Et donc, tout ça, ce sont des circonstances aggravantes.
02:51 Et puis, il y a les infractions au code de la route.
02:53 Est-ce qu'il était en excès de vitesse ?
02:54 Est-ce qu'il a manqué à d'autres obligations qui relèvent du code de la route ?
02:59 Tout ça, ce sont des circonstances aggravantes
03:01 qui vont impliquer sa responsabilité morale.
03:04 Évidemment, ça va s'en dire, mais surtout pénale.
03:06 – Alors, là, c'est la première mauvaise nouvelle.
03:11 La maman, elle est dans quel état ?
03:14 – La maman, elle est dévastée physiquement d'abord.
03:17 Elle est dévastée physiquement, elle a perdu son bébé.
03:19 Encore une fois, elle s'attendait à, dans les prochaines semaines,
03:22 mettre au monde sa petite fille qu'elle chérit plus que tout,
03:25 qu'elle aime plus que tout avec son compagnon, son mari.
03:28 C'était vraiment, il faut imaginer, un petit foyer d'amour,
03:30 un petit cocon d'amour.
03:31 C'était leur premier enfant, leur première fille.
03:33 Ils étaient en train d'acheter les vêtements, les jouets,
03:36 préparer la venue de cet enfant.
03:38 Et là, dans les prochaines heures, ils vont être confrontés à une autopsie.
03:41 Autant vous dire que c'est extrêmement difficile.
03:44 Mais en plus de ça, elle est dévastée d'un point de vue physique
03:46 puisqu'elle a des vertèbres abîmées, une entorse de cou, des côtes fêlées.
03:51 Elle est dans un état pitoyable et désastreux physiquement.
03:54 Et puis, pour les autres, c'est encore pire.
03:56 Parce que le conducteur, il a été broyé entre le volant et le fauteuil.
04:01 Et le gamin à l'arrière, qui a 6 ans, qui est le fils du conducteur,
04:05 il est, d'après les dires de sa mère, complètement défiguré.
04:10 – On voulait avoir des nouvelles de ce garçon,
04:11 parce qu'il y a un garçon de 6 ans dans le véhicule.
04:13 Lui, les nouvelles ne sont pas bonnes non plus.
04:15 – Les nouvelles ne sont pas bonnes.
04:17 Moi, aux dernières nouvelles, j'essaie d'être le plus en contact possible avec mes clients.
04:21 Concernant le conducteur, cet homme de 38 ans, qui est un homme adorable,
04:26 qui est un homme adorable, il faut le dire.
04:28 Si vous voulez, il faut imaginer qu'il monte dans ce véhicule
04:30 pour accompagner sa belle-sœur chez elle.
04:32 Il était entre 18 et 19 heures, on était vendredi dernier.
04:35 Et il va avoir des attentions toutes particulières pour cette femme enceinte.
04:39 Il va lui demander…
04:40 – C'est ça, on aimerait savoir le contexte,
04:42 parce qu'on se met à la place de cette famille.
04:44 Qu'est-ce qui se passe ? Ils sont en famille ?
04:45 – Ils sont en famille, il y a cette dame qui est enceinte qui vient visiter sa belle-famille.
04:49 Et donc, il est 19 heures, elle va rentrer chez elle.
04:51 Son beau-frère va lui proposer de la raccompagner.
04:54 Il va prendre son fils de 6 ans avec lui pour accompagner sa belle-sœur.
04:58 Et dès lors qu'il monte dans le véhicule,
05:01 il va avoir des attentions toutes particulières.
05:03 Il va lui demander si la température lui convient.
05:05 Il va lui demander si l'allure lui convient,
05:07 alors qu'il est parfaitement dans les clous du code de la route.
05:10 Il va lui proposer deux chemins, deux itinéraires.
05:12 En lui proposant un itinéraire un peu plus long,
05:14 mais pour éviter les dodanes.
05:16 Voyez, on était dans quelque chose de très attentionné.
05:19 Il faut imaginer cette famille, c'était un nid de douceur.
05:21 Et les personnes qui la composent sont vraiment tous plus bienveillants les uns que les autres.
05:26 Et donc, ils vont être confrontés à ce drame, à l'horreur et à l'irrémédiable.
05:31 Et puis, vous savez, pour vous donner un ordre d'idée sur la bonté de ces gens-là,
05:36 quand j'ai la passagère au téléphone ce matin,
05:40 ses premiers mots ont été pour remercier.
05:44 Pour remercier la passante qui est venue et qui lui a tenu la tête le temps que les pompiers arrivent
05:49 et qui fera en sorte qu'elle ne tombe pas inconsciente, qu'elle ne tombe pas dans l'évap'.
05:55 Et puis après, elle va remercier les pompiers,
05:57 elle va remercier la France entière du soutien inestimable
06:00 qu'elle a reçu en allumant son téléphone ce matin.
06:02 – Elle se souvient de tout ?
06:04 – Non, alors, elle ne se souvient pas de tout.
06:06 Elle a des trous noirs, il y a eu des moments où elle a eu, évidemment,
06:09 des choses qu'elle ne peut pas retracer.
06:12 Elle a, si vous voulez, trois étapes dont elle se souvient très fortement.
06:15 La première étape, c'est le véhicule fou qui vient en face avec les phares dans les yeux.
06:21 Ça, elle s'en souvient très bien.
06:22 La deuxième chose dont elle se souvient, la deuxième image,
06:25 c'est l'accident, une fois qu'il a été réalisé,
06:27 elle se souvient voir le conducteur compressé entre le volant et le fauteuil
06:32 et essayer de s'extirper du véhicule.
06:34 Elle va essayer, par un instinct maternel qu'elle allait très prochainement avoir,
06:39 aller en direction du gamin qui est à l'arrière du véhicule, sur la banquette arrière,
06:44 mais elle n'a pas assez de force, elle sort du véhicule,
06:46 elle s'extirpe par la porte passager et là, manquant de force,
06:50 elle va s'effondrer sur place et elle va tout de suite mettre les mains sur son ventre
06:55 et hurler "mon bébé, mon bébé",
06:58 ayant conscience qu'il se passe quelque chose intérieurement.
07:01 – Elle a su à quel moment que c'était quelqu'un qui était connu,
07:08 qui avait commis cet accident ?
07:10 – Alors, si vous voulez, ce sont des gens, et je l'ai dit,
07:13 qui cherchent tout sauf la lumière, qui cherchent l'anonymat le plus complet
07:17 et je réitère leur demande ce soir, qu'aucun média n'aille devant l'hôpital,
07:23 qu'ils ne cherchent pas à trouver l'identité de ces victimes
07:27 parce que ça va être très dur pour eux de se reconstruire
07:30 et ils veulent pouvoir se reconstruire sans qu'on connaisse leur nom,
07:32 leur prénom, leur visage et ça c'est une demande qui m'a été faite
07:35 et qui est très importante.
07:36 Mais évidemment, ils ne savaient pas tout ça, ils ne savaient pas…
07:40 – Ils connaissent Pierre Palmad ?
07:41 – Alors, certains de la famille connaissaient Pierre Palmad,
07:44 d'autres ne le connaissaient pas du tout et évidemment,
07:47 leur crainte aujourd'hui, c'est que la notoriété de M. Palmad
07:52 biaise le traitement médiatique ou biaise le traitement judiciaire,
07:57 je les ai évidemment rassurés sur ce point.
07:59 – Ça ne sera pas le contraire plutôt ?
08:01 – Alors, je ne sais pas si c'est le contraire, en tout état de cause,
08:03 ce qui est sûr, c'est que nul n'est au-dessus de la loi
08:05 et que du côté des partis civils et l'avocat que je suis,
08:09 sera très attentif au traitement qui sera accordé à ce monsieur
08:13 en faisant en sorte que la loi soit appliquée, strictement appliquée.
08:17 – Une question importante qu'on se pose tous,
08:19 aujourd'hui, il y a eu des excuses de la part de Pierre Palmad
08:22 par l'intermédiaire de sa sœur,
08:24 est-ce qu'ils ont pris connaissance de ces excuses, la famille ?
08:28 – Alors, pas tous, parce qu'il y a déjà deux membres qui sont encore en réanimation,
08:31 le conducteur et son fils qui sont encore en réanimation.
08:33 – Justement, d'ailleurs, le papa, le conducteur, il est dans quel état ?
08:38 – Il est très mal, en 72 heures, je crois qu'il en est à 5 ou 7 opérations.
08:41 – 7 opérations, je crois.
08:42 – C'est ça, donc il est brisé, il est brisé dans sa chair,
08:46 il est brisé dans ses os et j'imagine…
08:48 – Mais l'accident était d'une violence extrême.
08:50 – L'accident, on l'imagine tous, on le visualise tous, c'est une voiture…
08:54 – À combien ça roulait ?
08:55 – Non, alors ça, on n'a pas encore ces indications-là,
08:58 ce qu'on sait, c'est que c'est un véhicule fou, avec une volonté mortifère
09:04 qui est rentrée dans le véhicule de mes clients,
09:06 qui, pour le coup, roulait tout à fait paisiblement.
09:10 Aujourd'hui, ils sont tous marqués dans leur chair, marqués dans leur corps.
09:13 – Ceux qui ont pris connaissance des excuses, voilà, on va aller…
09:16 Ceux qui ont pris connaissance des excuses, ils disent quoi aujourd'hui ?
09:18 Ils disent quoi des excuses ?
09:19 – Alors, sur les excuses, je le dis très clairement
09:23 et je crois qu'il faut être très clair et très ferme sur ce point-là,
09:26 il n'y a qu'une victime dans ce dossier,
09:28 ce sont ceux qui ont vécu cet accident dramatique et mortifère.
09:33 – Vous avez raison de le dire, c'est vrai.
09:34 – Ça, c'est très important, je pense, de remettre un peu…
09:36 – Il n'y a qu'une victime, ce sont les sept familles.
09:38 – Il n'y a qu'une victime, c'est cette famille, c'est important de le dire,
09:40 c'est important de remettre l'église au milieu du village.
09:43 Et les excuses, elles valent ce qu'elles valent,
09:45 c'est-à-dire que d'abord, elles sont énoncées par le truchement de la sœur
09:49 et puis par ailleurs, les excuses, vous imaginez bien qu'elles ne réparent rien,
09:53 le bébé qui avait une vie devant lui, cette petite fille qui allait voir le jour,
09:58 qui allait avoir une vie heureuse avec des parents heureux,
10:01 qui était le fruit d'une union d'amour, c'est important de le dire.
10:05 – Vous l'avez dit, l'enfant de 6 ans qui était dans le véhicule, défiguré.
10:11 – Ce que je sais aujourd'hui, c'est qu'il a la mâchoire complètement détruite
10:15 et que vraisemblablement, visuellement, ce n'est plus tout à fait le même.
10:19 Donc voilà, ça va être très compliqué pour cet enfant de se reconstruire,
10:22 pour ce conducteur, ce papa de se reconstruire si tant est qu'il s'en sorte,
10:26 pour cette maman qui a perdu un enfant de se reconstruire.
10:28 Et puis ça, c'est le premier cercle concentrique.
10:31 Si on va sur le second, troisième cercle, il y a évidemment le frère du petit garçon
10:36 qui a 8 ans, qui aujourd'hui a son papa qui est hospitalisé, qui est en réanimation,
10:41 qui a son petit frère qui est hospitalisé, qui est en réanimation.
10:44 De l'autre côté, on a une mère qui vient de perdre son enfant,
10:48 une future mère qui vient de perdre son enfant, on a un papa qui est éploré,
10:51 un futur papa qui est éploré.
10:52 Vous voyez, les dommages collatéraux, ils sont infinis, ils sont dantesques.
10:57 – Vous êtes donc, on l'a compris, si vous nous rejoignez à 21h05,
10:59 vous êtes l'avocat de la famille des victimes de ce terrible accident.
11:05 Votre objectif, c'est que Pierre Palmade, il soit déféré rapidement ?
11:09 – Alors l'objectif, c'est évidemment qu'il soit placé en garde à vue,
11:12 qu'il soit déféré, qu'il y ait un magistrat instructeur qui soit saisi,
11:15 qu'il y ait un juge des libertés et des détentions qui se prononce
11:18 sur sa future détention provisoire, et qu'in fine, à terme,
11:23 la famille puisse avoir justice.
11:26 Alors qu'est-ce que ça veut dire avoir justice ?
11:28 Quand on a perdu un bébé de 6 ou 7 mois dans son ventre, c'est un vœu pieux.
11:32 – J'ai entendu des gens dire, alors je vous dis tout,
11:34 j'ai entendu des gens dire, il va falloir qu'il paye,
11:36 qu'il paye des millions pour ce qu'il a fait.
11:38 – Oui, mais il pourrait payer des milliards, ça ne rachètera pas ce bébé qui est perdu.
11:42 Et j'ai eu la maman, la future maman, celle qui allait être la future maman,
11:47 au téléphone, elle, vous pourriez lui proposer le soleil dans la main gauche
11:52 et la lune dans la main droite, ça ne rachèterait en rien.
11:55 Son enfant, elle, c'était le fruit d'une belle union, il faut voir,
11:59 ce couple, ce mari, ce père d'une dignité incroyable,
12:03 et aujourd'hui, ils ont tout perdu, ils sont effondrés.
12:06 – Est-ce qu'ils ont… alors, oui Myriam.
12:07 – Il paraît que la voiture de Pierre Palma n'était pas assurée,
12:11 est-ce que vous en savez plus ?
12:13 – On n'a pas encore toutes ces informations,
12:15 on n'a pas encore accès à toutes les pièces de la procédure.
12:17 Ce qu'on sait aujourd'hui, c'est qu'évidemment, de manière un peu multifactorielle,
12:22 on sait que ça a conduit à ce chaos et à cette voiture dramatique,
12:27 mais on ne sait pas encore, l'histoire d'assurance, la vitesse,
12:29 il y aura des expertises, il y aura des analyses sur tout ça,
12:32 et évidemment, nous, on y sera très attentifs.
12:34 – Oui, Jules.
12:35 – Oui, Maître, vous parliez de la future détention provisoire,
12:38 ça c'est la question aussi, une fois qu'il aura été entendu,
12:40 Pierre Palma peut-être mis en examen, on verra,
12:43 il y a deux possibilités, soit il est sous contrôle judiciaire avec, par exemple…
12:46 – Donc il rentre chez lui ?
12:47 – Voilà, avec obligation de soins, soit il est placé en détention provisoire.
12:50 Et pour le moment, c'est vrai qu'il y a une petite musique qui dit
12:53 "peut-être contrôle judiciaire",
12:55 est-ce que ça, ça choquerait la famille et l'avocat que vous êtes ?
12:58 – Alors évidemment, ça, je le dis sans détour et de manière très directe,
13:02 ça choquerait évidemment la famille, ce serait à mon avis,
13:06 probablement un contresens ou c'est quelque chose d'assez contre-intuitif,
13:09 dans la mesure où la détention provisoire,
13:12 elle est régie par les critères de l'article 144,
13:15 et ces critères de l'article 144, sans entrer dans de la procédure trop technique,
13:19 ils expliquent que la détention provisoire, elle est justifiée
13:22 dès lors qu'il y a un risque de concertation frauduleuse,
13:25 dès lors qu'il y a un risque de déperdition d'épreuve,
13:27 dès lors qu'il y a un risque de trouble à l'ordre public.
13:30 Si je prends le risque de trouble à l'ordre public,
13:32 vous imaginez bien que la réaction de la famille,
13:34 qui est aujourd'hui éplorée et qui a confiance en l'institution judiciaire,
13:39 évidemment ce ne serait pas tout à fait la même réaction
13:42 s'il était remis en liberté.
13:43 Et puis, il y a quand même, et je le dis,
13:45 deux individus qui étaient là au moment des faits,
13:48 qui ont pris la fuite, qui ont rajouté à cet acte absolument odieux et ignominieux
13:53 de la lâcheté, puisqu'ils étaient dans le véhicule
13:56 et qu'au-delà de la non-assistance à personne en danger,
13:58 qui peut être qualifiée juridiquement et pénalement,
14:00 il y a aussi un manquement moral que je ne peux même pas qualifier,
14:05 qui ont fait que ces deux individus ont pris la fuite.
14:08 On parle aujourd'hui d'un hypothétique cambriolage qui aurait eu lieu hier.
14:13 Moi, je ne sais pas si c'est un cambriolage,
14:15 je ne sais pas si ce sont deux individus qui ne sont pas revenus sur les lieux
14:19 pour nettoyer l'appartement, je ne sais pas s'ils n'ont pas nettoyé la voiture
14:23 avant de partir et je ne sais surtout pas si Pierre Palmade,
14:26 si M. Palmade était remis en liberté,
14:28 s'il n'y aurait pas le risque d'une concertation frauduleuse
14:30 entre les deux individus qui, par leur lâcheté, encore une fois,
14:33 ne sont pas là, ne se sont pas rendus au service de police
14:35 et qui pourraient tout à fait s'accorder sur une version
14:39 et pourquoi pas même dire que ce n'est pas Pierre Palmade qui conduisait
14:43 ou que toutefois c'est l'un des deux qui a mis un coup de vent.
14:45 Vous voyez, je crois qu'aujourd'hui, il faut figer la procédure,
14:48 il faut permettre aux juges d'instruction,
14:50 il faut permettre aux magistrats instructeurs de poursuivre son instruction
14:54 de façon tout à fait sereine et dans les meilleures conditions
14:56 et il me semble, et l'expérience qui est la mienne me fait dire
14:59 que dans ces conditions-là, autant du point de vue des critères de l'article 144
15:04 que d'un point de vue factuel, la détention prévisoire se justifie à mes yeux
15:09 mais c'est évidemment le magistrat instructeur qui, à mon avis,
15:11 en fin de semaine, avec le juge des libertés de la détention,
15:14 qui prendra la décision.
15:16 - Pierre Palmade a déjà un avocat ?
15:17 - Je n'ai pas connaissance de l'avocat de Pierre Palmade.
15:20 - Il y a quand même une perquisition qui a été faite dans l'après-midi de dimanche
15:23 où des serums usagés ainsi que des objets sexuels
15:26 ont été retrouvés dans la maison de Pierre Palmade.
15:29 Donc ça, c'est quelque chose dont vous pourrez éventuellement vous servir.
15:34 Et puis aussi, il y a des liquides qui sont en cours d'analyse
15:41 pour savoir quel type de drogue a été utilisé pendant cette fameuse soirée chemsex.
15:47 - Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la famille...
15:50 - Et il y a le téléphone aussi, le fameux téléphone qu'on croyait avoir disparu,
15:54 qui a été retrouvé.
15:55 En fait, il avait été pris par les gendarmes dans une autre procédure
15:59 et du coup, il est actuellement en cours d'analyse par les forces de l'ordre.
16:04 - Oui.
16:05 - Vous voyez bien que l'absurdité de ce dossier,
16:07 c'est qu'on n'a même pas l'excuse de l'insouciance de la jeunesse.
16:11 C'est-à-dire qu'on peut imaginer qu'on soit jeune et qu'on fasse n'importe quoi,
16:14 qu'on prenne des drogues.
16:15 - Non, non, mais...
16:16 - Non, mais c'est déjà pas concevable.
16:18 Mais encore moins...
16:19 - Il y a une famille qui a été décimée.
16:21 - Encore moins quand on a cet âge-là, encore moins quand on a l'expérience de la vie.
16:26 Il y a tout à faire quand on prend des drogues, sauf de prendre le volant,
16:29 de prendre son véhicule, de foncer tout droit.
16:32 - Oui, mais au-delà de ça, on prend des drogues, on se fout en l'air tout seul,
16:35 on reste chez soi et puis on...
16:36 - On reste chez soi, on se fait soigner, on se fait traiter.
16:38 Mais on ne prend pas un véhicule pour foncer...
16:40 - Moi, pour ceux qui nous regardent, ne prenez pas de drogue du tout.
16:42 Vous vous amuserez tout autant.
16:43 Regardez, pour vous, ces personnes, c'est quoi pour vous ?
16:47 Vous les considérez comme des meurtriers ?
16:49 - Aujourd'hui, de toute façon, c'est l'information judiciaire qui va le déterminer.
16:53 Moralement, on peut avoir un jugement très dur
16:55 et je crois que l'ensemble des Français de ce que j'ai vu,
17:00 et ça a beaucoup touché mes clients, ont un jugement juste,
17:04 un jugement dur, mais un jugement juste sur ce qu'il s'est passé.
17:08 Après, la qualification pénale, ça va être une discussion,
17:11 ça va être un combat pendant 18-24 mois.
17:13 Évidemment, pour ça, mon cabinet sera très attentif.
17:16 [Musique]

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