Prison, AVC, pédopornographie : les nouveaux éléments de l’affaire Palmade

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00:00 Le 17 février dernier, le juge des libertés et de détention a signé à résidence Pierre
00:05 Palma dans le service d'addictologie de l'hôpital Paul-Bruce à Villejuif.
00:09 D'accord, ça veut dire quoi ça ?
00:10 Donc ça veut dire qu'il ne pouvait recevoir aucune visite.
00:13 Ça veut dire quoi, signé à résidence ?
00:15 Il était obligé de rester dans ce service-là et en plus de ça, il portait un bracelet
00:19 électronique.
00:20 Sauf que samedi, il a fait un AVC, donc il a été transféré à l'hôpital du Kremlin
00:26 de l'ISSEP où il est sous surveillance médicale et cette décision qui a été faite
00:32 le 17 février a été contestée par le parquet et aujourd'hui, ce lundi, la cour d'appel
00:37 de Paris a ordonné la détention provisoire de Pierre Palma et visiblement, il a été
00:42 écroué et il serait rattaché à la prison de Fresnes.
00:45 Ce qu'il faut savoir, c'est que pour l'instant, on ne sait pas s'il va aller vraiment en
00:48 prison puisque selon mes infos, son avocate aurait déposé plusieurs recours, notamment
00:54 un recours pour qu'il soit incarcéré dans l'unité de haute surveillance de la pitié
00:59 salle pétrière ou alors une demande d'assignation à domicile avec une remise en liberté et
01:07 avec également détention du bracelet électronique.
01:11 Donc ça, c'est les recours qu'a porté son avocate et c'est en cours.
01:13 Donc il se peut que finalement, il n'aille pas forcément en prison tout de suite.
01:19 En tout cas, à l'heure d'aujourd'hui, il n'y va pas.
01:21 Il est prêt.
01:22 Il a fait un AVC ce week-end.
01:23 Alors il a fait un AVC.
01:24 Alors il y a des gens aussi.
01:25 Qu'est-ce que c'est alors pour les téléspectateurs ? C'est un accident.
01:27 C'est un accident vasculaire cérébral.
01:29 C'est une sorte de non afflux du sang vers le cerveau, donc une non-alimentation et ça
01:35 prit très vite en charge.
01:36 Très vite en charge, alors entre une demi-heure et quatre heures, sinon c'est fini et ça
01:39 peut provoquer des troubles.
01:41 Ce qu'on ne sait pas, c'est la gravité de l'AVC et si c'est le premier AVC ou le
01:45 deuxième AVC d'une série parce que parfois c'est en série.
01:47 Alors ce qui a surpris, c'est qu'un AVC peut être lié à la prise de cocaïne.
01:52 Comme là, il est en sevrage, on se demande si on aurait eu un avant ou pas et ça peut
01:57 faire perdre la parole, entraîner des problèmes de mobilité selon la gravité.
02:01 Alors visiblement, il y a aussi des gens qui disent que ce ne serait pas vraiment un AVC
02:04 mais plutôt ce qu'on appelle un accident ischémique transitoire qui est dû notamment
02:09 à la prise de cocaïne et de produits de substitution qui est beaucoup moins grave
02:12 qu'un AVC et qui est vraiment quelque chose de transitoire.
02:14 Donc voilà, est-ce que ça va l'aider ?
02:16 Donc il n'était pas à la cour de Pelle de Paris ce matin ?
02:19 Non, il n'y était pas.
02:20 Il n'était pas non plus vendredi quand le parquet a fait ses réquisitions et là,
02:26 actuellement, il est toujours au Kremlin Bicest sous surveillance médicale et les médecins
02:29 ont demandé à ce qu'on lui enlève le bracelet électronique.
02:32 Est-ce qu'il s'est prononcé sur l'affaire ? Puisqu'on n'a eu que le communiqué
02:38 de sa sœur, non ?
02:39 Alors moi, mes infos, je vais peut-être choquer beaucoup de gens mais j'ai cru comprendre
02:44 qu'il n'était pas extrêmement repentant par rapport à ce qui s'était passé.
02:48 Selon mes dernières infos, je n'irai pas jusqu'à dire ce que moi, on m'a dit parce
02:53 que je n'étais pas là au moment où il l'a dit mais en tout cas, visiblement, il
03:01 n'est pas extrêmement repentant par rapport à ce qui s'est passé, en tout cas par
03:04 rapport à l'accident et au fait qu'une femme ait perdu son bébé.
03:08 Ce qui contredit alors la lettre de la sœur.
03:11 Ce qui contredit la lettre de la sœur, en fait, la sœur, selon mes informations, lui
03:15 aurait demandé d'écrire cette lettre lui-même et il aurait refusé et c'est elle qui a
03:20 pris l'initiative d'écrire cette lettre.
03:22 Alors Gilles, tu as les mêmes infos que Myriam ?
03:24 Alors oui mais en revanche, ça a été la stupeur quand Pierre Palmade a été mis au
03:30 courant par ses avocats de la décision.
03:31 On l'a décrit comme complètement perdu, choqué, etc.
03:35 On le sera à moins, tout à fait normal.
03:37 Je ne le défends pas du tout mais visiblement, même de son côté, on ne s'attendait pas
03:42 du tout à ce qu'il y ait quand même un coup de théâtre.
03:43 Alors justement, parce que cette décision, c'est vrai que ça a été un coup de théâtre.
03:46 Georges Fenech, ancien magistrat, comment se fait-il que la cour d'appel soit revenue
03:50 sur la première décision puisqu'il ne devait pas aller en prison à la base ?
03:54 Le parquet avait fait appel de cette décision qui était une bonne décision.
03:58 Moi je pense que le fait de l'avoir assigné à résidence avec un bras électronique et
04:03 puis des soins pour son addiction, c'était la meilleure des décisions qu'on pouvait
04:07 prendre.
04:08 Est-ce que vous nous aviez dit à la fois ?
04:09 Je vous l'avais dit.
04:10 Quelle serait la décision qu'ils auraient pris pour n'importe quoi ?
04:11 Je pense que beaucoup, beaucoup de juristes comme moi, je dirais, ont été surpris de
04:16 l'information de cette décision par la Chambre d'instruction qui est la juridiction
04:20 du second degré, la juridiction supérieure.
04:22 Il y avait trois hauts magistrats qui ont statué après avoir délibéré et tout.
04:27 Ils n'ont pas eu la même lecture finalement de la nécessité ou pas d'une détention
04:31 provisoire.
04:32 Ils ont estimé, c'est leur argumentaire, d'une part qu'il y avait des risques de
04:37 réitération, de récidive.
04:39 Je ne vois pas comment il aurait pu effectivement sortir et qu'Ambraster reprende un volant
04:43 sous cocaïne.
04:44 Ça me paraît assez peu probable.
04:47 Et le deuxième argument, la deuxième motivation, ça a été de dire qu'il fallait éviter
04:54 des concertations fauduleuses avec les autres témoins passagers.
04:58 Il fallait donc préserver les investigations de l'enquête.
05:02 Là aussi, on peut quand même s'étonner dans la mesure où tout le monde a été entendu,
05:06 où les constatations ont été faites, où les perquisitions ont eu lieu.
05:10 Donc on ne voit pas très bien comment il aurait pu dissimuler des preuves ou quoi que
05:13 ce soit.
05:14 Voilà, donc on a une décision qui est surprenante, qui est légitime.
05:18 Enfin, je veux dire, il y a une légitimité.
05:20 Je ne remets pas en cause, mais elle est quand même surprenante.
05:22 Est-ce que les deux affaires qui sont sorties dernièrement ont pu un petit peu influencer
05:28 la décision de la Cour d'appel ou pas du tout ?
05:29 Alors, c'est là qu'effectivement on peut se poser la question, comment les magistrats
05:36 ont-ils réfléchi à tout cela ? Est-ce qu'ils sont contentés uniquement, si je
05:41 puis dire, de cet accident dramatique ? Ou bien est-ce qu'évidemment, ils écoutent
05:45 comme nous tous les informations.
05:47 Ils savent qu'il y a deux autres enquêtes, dont une de pédopornographie quand même.
05:51 Pour l'instant, il n'a pas été entendu ni mis en cause.
05:54 Et puis, je pense aussi que les magistrats ne sont pas insensibles à l'émotion énorme
06:00 qui a eu lieu dans le pays.
06:01 Ça s'appelle le trouble à l'ordre public.
06:04 Et même si le trouble à l'ordre public n'est plus un critère aujourd'hui de mise
06:08 en détention en matière délictuelle, ça le reste en matière criminelle, sans doute
06:13 que dans leur fort intérieur, toutes ces affaires et cette émotion dans le pays a
06:18 peut-être pesé dans cette décision.
06:19 Mais je rappelle, Cyril, que la détention provisoire, ça n'est pas une sanction.
06:24 C'est un moyen de préserver les investigations, d'empêcher la fuite d'un auteur.
06:30 Ce n'est pas une présanction.
06:31 Ça ne préjuge en rien de ce que le tribunal dira plus tard, compte tenu de la gravité
06:36 des faits.
06:37 Alors justement, Gilles Verret, la question elle est simple, ce que peuvent savoir les
06:40 téléspectateurs.
06:41 Pierre Palma, il valait en prison ou pas ?
06:42 Alors, pas dans l'immédiat parce que son état a été jugé incompatible.
06:47 Il a déjà été examiné avec une détention.
06:49 Mais dans l'avenir, très probablement.
06:52 Souvenons-nous quand même de l'exemple de Madame Balkany qui, à peu près de manière
06:55 similaire, elle n'a pas été jugée accessible à la détention alors que son état de santé
07:01 était préoccupant.
07:02 Mais je voudrais juste revenir sur ce que disait Georges et je suis totalement d'accord.
07:07 Ils n'ont pas jugé que sur l'affaire de l'accident.
07:10 Ils ont jugé sur l'ensemble.
07:11 Voilà.
07:12 Il ne devrait pas juridiquement, mais on ne va pas se le cacher.
07:15 Est-ce qu'on peut mettre un homme qui a fait un AVC deux jours plus tôt, qu'on peut
07:21 le mettre en prison ?
07:22 Oui, parce que maintenant, notamment à Freignes, il y a un hôpital dans le périmètre de
07:26 la prison à côté tout à fait équipé.
07:28 Donc oui, si l'AVC n'est pas gravissime, normalement il peut être soigné dans un
07:32 cadre pénitentiaire.
07:33 L'administration pénitentiaire étant équipée et scrupuleuse en la matière, c'est possible.
07:38 Quel dernier mot ? C'est le juge ou le médecin, Jean ?
07:41 Le juge a toujours le dernier mot.
07:43 Mais lorsque le médecin vient vous dire son transport aujourd'hui présente un risque
07:49 pour sa santé, il est évident que le juge ne va pas prendre ce risque-là.
07:52 Il a une certaine raison.
07:53 Mais si vous me permettez, je crois que c'est Raymond qui est là.
07:55 Raymond est là.
07:56 Il est là, pardon.
07:57 Je vous ai entendu tout à l'heure avant d'entrer dire qu'il y a une justice pour
08:02 les puissants, une justice pour les misérables, si on reprend la formule de Jean de La Fontaine.
08:07 Je vous assure que non.
08:08 Moi aussi.
08:09 Je vous assure que non.
08:10 Mais Raymond, il faut faire la liste de tous les ministres, des présidents de la République
08:15 qui ont comparu devant la juridiction, de ceux qui ont été incarcérés, des grands
08:19 patrons, etc.
08:20 C'est-à-dire presque à la limite, il y a un excès dès lors que vous avez un homme
08:24 puissant.
08:25 Je vais prendre l'exemple de Pierre Palmade.
08:28 Je vais prendre même l'exemple de Pierre Palmade.
08:32 Je vous pose la question, Jean.
08:34 Si ça n'avait pas été Pierre Palmade, est-ce qu'il aurait été mis en détention
08:38 ou pas ?
08:39 Je me pose la question.
08:40 On se pose la question.
08:41 Je suis d'accord puisque la première décision a été de ne pas le mettre en détention.
08:44 Parce que Pierre Palmade, c'est Pierre Palmade et que l'émotion a été très forte dans
08:47 le pays.
08:48 Il y a quand même aussi une histoire de pédopornographie.
08:50 Ce n'est pas anodin.
08:51 Il s'est rajouté.
08:52 Il s'est rajouté avec quand même des vidéos.
08:53 Mais est-ce qu'ils ont des éléments là-dessus ?
08:55 Oui, les deux personnes qui ont été mises en garde à vue, il y en a un sur les deux,
08:58 celui qui a été auditionné à Bordeaux, qui a été mis en examen et qui a apporté
09:02 des vidéos où on voit effectivement Pierre Palmade visionner des actes sexuels faits
09:07 par des mineurs avec quelqu'un.
09:09 Et puis, il a expliqué que Pierre Palmade se serait vanté à plusieurs reprises d'avoir
09:17 deux enfants âgés de 7 à 9 ans pour assouvir sa perversion sexuelle.
09:23 C'est ce qui a été dit.
09:24 C'est quand même des actes très, très graves et que moi, personnellement, je ne
09:27 trouve pas ça choquant que Pierre Palmade soit en prison.
09:29 Encore faut-il qu'il y aille.
09:30 Alors, justement, nous sommes avec Ingrid, Ingrid Duriemel, première surveillante à
09:35 la prison de la santé.
09:36 Pourquoi ils ont choisi la prison de Freyne, d'ailleurs ?
09:38 Est-ce que quelqu'un a la réponse ?
09:40 Il y a des cellules médicalisées ?
09:41 Oui, justement, oui.
09:42 Il y a un hôpital dans le périmètre de la prison qui permet de suivre des cas extrêmement
09:47 compliqués, même au niveau sanitaire.
09:49 Et c'est en Ile-de-France, il fallait que ce soit en Ile-de-France.
09:54 Donc, il devrait arriver à la prison de Freyne.
09:56 Comment ça se passe pour un détenu VIP, Ingrid ?
10:00 Oui, entre guillemets, parce qu'il n'y a pas de prise en charge spécifique.
10:07 Non, ça reste un détenu tout à fait normal pour nous.
10:12 Ce n'est pas parce qu'il est connu, en fait.
10:14 Donc, il sera pris en charge.
10:16 Quand il va arriver, il verra la direction, le service médical.
10:20 Il verra tous les services qui sont dans la prison.
10:23 Et à l'issue, on va l'affecter sur un bâtiment pour un détenu tout à fait classique.
10:29 Pour lui étant malade, apparemment, c'est ce qui se dit,
10:34 on peut le mettre à l'EPSNF, à Freyne, comme il a dit.
10:41 Et quand il sera plus malade, guéri, ils vont faire quoi ?
10:44 On peut le transférer dans une cellule normale.
10:50 Il sera seul ou avec ?
10:53 Après, ça dépend de la configuration de l'établissement.
10:57 Mais il peut être seul comme il peut être avec quelqu'un d'autre.
11:02 - Georges, possible ?
11:02 - Non, je pense qu'il faut quand même dire les choses.
11:05 Il y a quand même un quartier un peu plus réservé, disons, aux personnalités,
11:09 non pas pour qu'ils aient un statut meilleur, mais pour les protéger eux-mêmes.
11:13 Et ils ne rentrent pas en contact avec le reste de la détention, les autres détenus.
11:18 Ne serait-ce que pour les protéger eux-mêmes.
11:20 On dit le quartier VIP.
11:22 Ça ne veut pas dire des mesures de faveur.
11:23 Ça veut dire qu'il faut les isoler quelque part parce que ça peut exciter certains autres détenus.
11:28 - Ça s'appelle deux vitesses, par exemple.
11:30 - Non, ce n'est pas deux vitesses.
11:31 - Non, c'est la vitesse circulatoire.
11:32 - C'est le bon ordre.
11:33 - Moi, je ne suis pas d'accord.
11:35 - On garde des colonas qui ont été tués dans la prison.
11:37 - Bien sûr.
11:38 - À un moment, ils n'auraient jamais dû se retrouver en contact avec un autre détenu.
11:41 Donc, l'administration pétancière, elle a en charge la sécurité.
11:45 Et comme vous avez des personnalités très connues, ça peut exciter.
11:47 - Mais quand il rentre dans la cellule, vous êtes d'accord qu'il a plus le téléphone accessible,
11:51 la télé accessible, la propreté ?
11:53 - J'assure.
11:53 - Regardez ce que vous dit Ingrid.
11:54 - Non, mais je l'assure.
11:55 - C'est ce qu'elle dit.
11:56 - Non, non.
11:57 - Non, non.
11:58 - Donc, ça sert à quoi de mettre des quartiers ?
12:00 Donc, tout ce qu'on nous a raconté dans les médias, dans la presse, dans les journaux,
12:03 sur les cellules de quartiers VIP à l'époque où M. Balkany y était et tant d'autres politiques y étaient,
12:08 Bernard Tapie et compagnie, toutes les cellules qu'on a vues avec les grandes télés,
12:11 le grand confort, les grands lits moelleux et confortables à un seul,
12:14 tout ça, c'est du mensonge.
12:15 Je l'ai inventé.
12:16 Je suis fou.
12:16 - Alors, je ne sais pas.
12:17 - Alors, peut-être que moi, j'ai envie de mentir.
12:19 Ça fait 16 ans que je suis dans la profession et moi, je ne l'ai jamais vue.
12:23 Je ne l'ai jamais vue.
12:23 - Vous êtes dans cette prison, mais dans les autres prisons.
12:25 - Non, mais la santé, c'est...
12:27 - Ça n'existe pas.
12:29 - Non, mais la santé, c'est...
12:31 - Ça n'existe pas.
12:32 Ça n'existe pas.
12:33 Par contre, ce qui a toujours été fait, c'est qu'effectivement, pour les protéger des autres détenus,
12:40 parce que ça peut arriver, le racket existe en prison.
12:43 On ne peut pas mettre un surveillant derrière chaque détenu.
12:47 Donc, résultat, on est obligé de les protéger puisque c'est notre première mission.
12:51 - Les cellules sont dans le même état ?
12:52 - Le même état.
12:53 - D'accord, même état.
12:54 OK, voilà.
12:54 - Donc, après, si les cellules dans ce quartier sont un peu plus propres,
13:00 c'est parce qu'il y a peut-être moins de passages, que c'est moins dégradé,
13:04 mais ce n'est pas du fait de l'administration.
13:06 - Vous avez déjà eu des personnalités à la santé ?
13:09 - Oui, Balkany...
13:10 - Pareil ?
13:11 - Mais pareil.
13:12 - Vous étiez seules ou bien... ?
13:14 - Ça dépend.
13:15 Il y a certains, des fois, on est obligé de les doubler,
13:17 comme par exemple le cas de Pierre Palmade.
13:19 Effectivement, il paraîtrait qu'il a des envies suicidaires,
13:24 d'après ce que j'ai entendu.
13:25 Lui, par exemple, on pourra le doubler,
13:27 pour être sûr qu'il ne se passe rien dans la nuit.
13:29 - Donc, vous allez le mettre avec quelqu'un ?
13:31 - Oui, on va essayer de le mettre avec quelqu'un,
13:32 mais ça, après, c'est la direction qui va décider.
13:35 Mais dans l'idéal, il y a certains profils, on ne peut pas les laisser tout seuls,
13:39 même si c'est des personnes qu'il faut protéger.
13:42 Justement, à vouloir les protéger, on est obligé de les mettre avec quelqu'un.
13:46 - Georges, moi, je voudrais dire à quel point leur travail est extrêmement difficile,
13:50 compte tenu des manques de moyens et de places dans les prisons.
13:53 Vous savez qu'il y a 70 000 détenus aujourd'hui en France,
13:56 pour 60 000 places, et que vous avez des populations à isoler.
14:01 On pense par exemple aux auteurs d'infractions sexuelles,
14:03 vous ne pouvez pas les laisser avec le reste de la population pénale.
14:07 Je pense aussi maintenant, alors c'est autre chose,
14:09 aux individus pour terrorisme ou radicalisés.
14:12 Il faut aussi les isoler pour éviter le prosélytisme.
14:15 Donc, vous devez gérer une pénurie avec des situations très compliquées.
14:18 - C'est ça qui te gêne, ça, Raymond ?
14:20 - Moi, il y a plein de choses qui me gênent, mais après, moi, j'invente.
14:22 Moi, ça me gêne, par exemple, les gens qui ont des problèmes avec la...
14:25 - Tu te rattraperas après.
14:28 - Les gens qui ont des problèmes avec la pédophilie, etc.
14:31 Moi, je ne veux pas qu'ils soient isolés.
14:33 Je ne veux pas qu'on leur fasse des traitements de faveur.
14:35 Je ne veux pas qu'ils aillent jouer à la pétanque à 100 bornes de Paris
14:38 et se préparer des petits plats.
14:39 C'est ma vision des choses.
14:41 Alors, peut-être que j'ai inventé tout ça, peut-être que ça n'existe pas,
14:43 mais bon, voilà.
14:44 Pour moi, c'est traitement de faveur pour tout le monde.
14:47 Pour tout le monde, pareil.
14:48 - Vous savez pourquoi ils sont protégés, en fait ?
14:51 - Je m'en fous, en fait.
14:52 - Non, mais laisse-la t'expliquer.
14:53 - Il ne faut pas dire ça.
14:54 - Laisse-la t'expliquer, s'il te plaît.
14:55 - Ma question, c'est pourquoi tu as écrit...
14:56 - Non, mais, hé, non, mais, hé, dis-moi un truc.
14:58 Ne parle pas sur les autres. Laisse-la parler.
14:59 - Non, mais, en fait, nous, notre première mission,
15:01 c'est de les garder en vie.
15:03 Donc, alors, si on les met et que les autres détenus,
15:06 ça, qui sont là pour pédophilie, vous imaginez le carnage.
15:10 Donc, c'est qui qui prend un prêt ?
15:12 C'est l'administration pénitentiaire.
15:14 - Vous ne devriez pas.
15:15 - Donc, au moment où on prend la décision de les écarter
15:19 du reste de la population pénale, c'est pour leur sécurité
15:23 et pour éviter des problèmes.
15:24 C'est tout.
15:25 Donc, ils n'ont pas de traitement de faveur particulier.
15:27 - Il y a quelqu'un qui va en prison,
15:28 quelqu'un qui rentre en prison à un an ou d'un,
15:29 qui rentre en prison, qui a fait une bêtise
15:30 avec son permis de conduire,
15:31 qui a fait une bêtise avec du cannabis,
15:33 une petite bêtise de rien du tout.
15:34 Vous ne l'isolez pas, lui.
15:35 Pourtant, il peut être fragile dans sa tête.
15:37 Et il va dans les douches avec tout le monde.
15:38 - Mais il peut demander à être isolé.
15:40 - Arrêtez, connard.
15:41 - Il peut demander à être isolé.
15:42 - Je ne vais pas vous faire du coup.
15:43 Ce n'est pas après vous que j'en veux.
15:44 C'est après vraiment un système où on me fait croire
15:47 qu'il y a des gens fragiles parce qu'ils sont VIP,
15:49 politiques, etc.
15:50 Ceux-là, les pédophiles, etc.
15:51 Ceux-là, attention, attention.
15:52 Ouh là là, il ne faut pas qu'ils aillent avec les autres.
15:54 Et le pauvre monsieur qui a roulé sans permis
15:56 et qui a fait un accrochage de rien du tout,
15:58 lui, on ne s'occupe pas de savoir s'il va bien ou pas bien.
16:01 On le fout dans les bouches avec tout le monde.
16:02 On le fait se faire tabasser.
16:03 - Non, mais déjà.
16:04 - Ne dites pas non.
16:05 - Non, non, non.
16:06 - C'est bon.
16:07 - Non, parce qu'il peut demander à être protégé.
16:08 - On va faire un débat.
16:09 On est là pour avoir des infos.
16:10 Ingrid, s'il vous plaît.
16:11 - On va faire un débat.
16:12 - Non, mais tu feras un débat demain.
16:13 Est-ce que vous avez la pression lorsque vous avez
16:14 ce type de détenu ?
16:15 - Non, on n'a pas de pression à avoir.
16:18 Nous, on est juste là pour faire respecter
16:21 les décisions des juges.
16:22 Donc, on travaille normalement.
16:24 On nous dit, il faut mettre le détenu là,
16:26 qu'il soit Pierre, Paul, Jacques, ça ne change rien
16:29 dans la façon qu'on va gérer,
16:31 sauf s'il y a des consignes particulières.
16:33 - Oui, Nicolas.
16:34 - Oui, moi, Georges, j'ai une question à vous poser.
16:36 C'est le calendrier, parce que, vraisemblablement,
16:39 il va y avoir plusieurs affaires.
16:40 Donc là, concrètement, dans les semaines
16:42 et dans les mois qui viennent,
16:43 qu'est-ce qui va se passer exactement ?
16:45 - Il y a d'abord l'affaire de l'accident,
16:48 sous l'emprise de produits stupéfiants.
16:50 Donc, il y a un jeu d'instruction qui travaille.
16:52 Et ça va prendre du temps.
16:53 Il va falloir des expertises, des véhicules.
16:56 Parce qu'on ne sait toujours pas aujourd'hui
16:58 pourquoi il y a eu cet accident.
16:59 - Oui, mais il ne va pas faire pas
17:00 qu'il n'y a pas de matière sur l'encontre.
17:01 - Combien de temps ?
17:02 Et qu'est-ce qu'il va faire pendant ce temps-là ?
17:03 - Alors, il est placé en détention provisoire.
17:06 - Et combien de temps ?
17:07 - Pour quatre mois.
17:08 Renouvelable, deux fois au maximum.
17:10 C'est-à-dire un an au maximum.
17:12 Mais le juge d'instruction peut estimer
17:14 qu'il n'a plus besoin de le maintenir
17:16 en détention provisoire et le relâcher avant cette dureté.
17:20 - Ça, c'est possible ?
17:21 - Bien sûr que c'est possible.
17:22 D'ailleurs, comme vous l'avez dit,
17:23 ces avocats vont déjà demander, non pas à recours,
17:25 parce que c'est une nouvelle requête en fait.
17:27 Une nouvelle requête devant le juge d'instruction,
17:30 le juge de la liberté de la détention,
17:31 pour demander sa mise en liberté
17:33 ou un aménagement dans un hôpital-prison.
17:35 - Et l'enquête peut être longue ?
17:36 - Alors, l'enquête, elle va durer.
17:38 L'enquête, elle va durer au moins un an.
17:40 Au moins un an.
17:41 Plus les délais d'audiencement,
17:43 c'est un procès qui arrivera peut-être dans deux ans
17:45 devant une juridiction correctionnelle.
17:47 Et parallèlement, vous avez deux autres enquêtes
17:49 qui vont se poursuivre,
17:51 avec saisine déjà d'un autre juridiction.
17:53 - Est-ce qu'il est possible qu'il ressorte dans six mois,
17:55 dans huit mois ?
17:56 - Même avant, bien avant.
17:58 - Il peut ressortir avant,
17:59 ce qui ne veut pas dire qu'il ne retournerait pas
18:02 éventuellement en prison,
18:03 puisque comme vous le savez,
18:05 il en court quand même dix ans d'emprisonnement.
18:07 Donc un tribunal correctionnel
18:09 pourrait le condamner lourdement.
18:11 - Alors, comment vont les victimes ?
18:14 - Alors, les victimes, ça, c'est pas...
18:16 La femme enceinte est très, très dépressive.
18:19 Le père, lui, a subi six opérations,
18:24 ou sept opérations.
18:25 Il n'est plus dans le coma,
18:28 mais il va toujours très, très mal.
18:30 Il est complètement fracturé, fracturé de partout.
18:33 Pour l'instant, on ne peut même pas dire
18:37 que son état s'est vraiment amélioré,
18:39 puisqu'il est vraiment broyé à tous les niveaux.
18:41 Quant au petit garçon de six ans,
18:45 qui avait donc la mâchoire cassée,
18:47 il est alimenté avec une paille.
18:50 Visiblement, il a de très grosses difficultés à parler
18:53 et ne pourra certainement pas se ravitailler,
18:55 enfin manger normalement à l'avenir.
18:59 Donc, voilà, leur état est vraiment très critique
19:01 encore aujourd'hui.
19:02 Et le père et le fils sont encore à l'hôpital,
19:04 alors que la maman, celle qui aurait dû devenir maman,
19:07 est sortie de l'hôpital la semaine dernière.
19:10 - On parle, Gilles, oui.
19:11 Ce qui est sûr, c'est que leur reconstruction,
19:13 si reconstruction il y a, si elle est possible,
19:16 durera des années, tant sur le plan psychologique que physique.
19:19 C'est leur avocat qui s'est exprimé,
19:21 maître Mourad Batik, là-dessus.
19:23 Et les trois, effectivement, vont très, très mal.
19:26 Très, très mal.
19:27 Alors, peut-être que ça aussi, ça a pesé sur le jugement.
19:30 Mais les trois victimes sont dans un état extrêmement compliqué.
19:34 - Juste petite question.
19:35 Pierre Pellema, aujourd'hui, il est à l'hôpital.
19:37 Est-ce que ça compte comme la détention ?
19:39 - Oui.
19:40 - Alors, oui, ça compte comme la détention.
19:41 Il a un numéro d'écrou, d'ailleurs.
19:42 Ça a démarré.
19:43 Ça compte.
19:44 - À partir de 14h30, là ?
19:45 - Absolument.
19:46 - Il y a deux policiers devant sa chambre.
19:47 - Oui, d'accord.
19:48 Donc, là, il est en détention.
19:49 - Il y a deux policiers devant sa chambre.
19:50 Personne ne peut entrer, personne ne peut sortir
19:52 en dehors du corps médical.
19:53 - Donc, ça fait partie des quatre mois de détention.
19:55 - Ça commence, absolument.
19:56 - La famille ne peut pas rentrer.
19:57 - Non.
19:58 - Il faut avoir un parloir, une autorisation.
19:59 - Oui, oui.
20:00 Donc, là, voilà.
20:01 - Ah, il est le régime, c'est le régime ou la détention ?
20:02 - Son placement en détention provisoire ne pourra pas accéder un an.
20:05 - Oui.
20:06 Quatre mois, comme disait Georges, deux fois éventuellement en renouvelable.
20:09 - Voilà.
20:10 - Et ses avocats vont multiplier les demandes de mise en liberté.
20:13 Ça, c'est sûr.
20:14 Très rapidement, c'est leur droit.
20:15 - C'est l'un des deux personnes qui étaient avec lui dans la voiture ?
20:18 - Pour le moment, il n'y a pas de nouveaux.
20:20 - Dans lesquels elles sont ?
20:21 - À ce niveau-là de l'affaire, elles sont placées sous le statut témoin assisté,
20:25 ne sont pas mises en examen.
20:26 Ça va demander de multiples expertises et c'est vrai que ça va être long parce que,
20:30 déjà, pour la voiture, il va y avoir expert, contre-expert, savoir ce qui s'est passé.
20:34 Et il y aura également de nouvelles expertises concernant le fœtus,
20:39 puisque la première autopsie n'a pas permis de déterminer s'il est né vivant ou pas.
20:42 Et c'est extrêmement important parce que s'il est né vivant,
20:45 ça pourrait vouloir dire que Pierre Palma resterait mis en examen pour homicide involontaire.
20:50 - J'aimerais bien que cette jurisprudence évolue.
20:52 - Oui, c'est sûr.
20:53 - Que le législateur intervienne pour dire qu'il peut y avoir un homicide involontaire sur un fœtus.
20:57 - Bien sûr.
20:58 - On lui a fait perdre une chance de vie parce que cet enfant allait naître.
21:02 Et je regrette véritablement qu'on ne modifie pas la jurisprudence là-dessus.
21:07 Je tenais à le dire.
21:08 - Ingrid ?
21:09 - Si vous permettez, j'ai entendu le présidier tout à l'heure.
21:13 Oui, depuis cet accident, il y a 15 jours, statistiquement, il y a déjà eu au moins 20 morts d'accidents de la route
21:20 sous l'emprise de produits stupéfiants.
21:22 Vous avez raison, on parle beaucoup de cette affaire parce que c'est dramatique,
21:26 parce que c'est Pierre Palma, mais il y a plus de 700 morts sur les routes chaque année
21:30 suite à des conduites sous emprise de stupéfiants.
21:33 Et on n'en parle pas.
21:34 Et cette malheureuse affaire permet effectivement de montrer ce qu'est ce fléau.
21:38 - Absolument.
21:39 - Juste, il y a des questions qui arrivent.
21:41 Est-ce que Pierre Palma aurait accès à la télé, à Internet, à sa chambre d'hôpital ?
21:45 - Normalement, non, il n'a pas accès.
21:47 - Il est conscient de…
21:48 - La télé, oui, mais Internet, non.
21:51 - Non, d'accord.
21:52 Et Georges, est-ce que ça vous choque, la pression médiatique est sans doute comptée dans la décision ?
21:57 - Est-ce que c'est normal ?
21:59 Ça fait partie de… c'est mine de rien, c'est inconscient, mais on en entend tellement parler que même les juges, à un moment…
22:06 - Un juge doit faire abstraction de toutes les pressions d'où qu'elles viennent, y compris médiatiques.
22:11 Quand vous êtes dans un cabinet d'instruction ou quand vous êtes en délibéré dans une cour d'assises,
22:17 vous devez regarder l'affaire que l'affaire.
22:20 Vous ne devez pas être soumis à toute forme de pression, quelle qu'elle soit.
22:24 Mais une fois qu'on a dit ça, la justice, elle est rendue par des hommes et des femmes.
22:28 Et donc, ils écoutent ce qui se passe.
22:30 Et heureusement, d'ailleurs, que les magistrats ne sont pas des robots à l'abri de tout.
22:35 Ils doivent tenir compte aussi de tout un contexte.
22:38 Ce ne sont pas des pressions.
22:39 Ils intègrent dans leurs décisions l'importance de l'événement et la répercussion qu'il a eue.
22:46 Ça n'est pas scandaleux, au fond.
22:48 Qu'un juge écoute la société, je rappelle que la justice, elle est rendue au nom du peuple, donc en notre nom.
22:53 [Musique]

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