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Chaque jour, Bruno Donnet regarde la télévision, écoute la radio et scrute les journaux ainsi que les réseaux sociaux pour livrer ses téléscopages. Ce vendredi, il revient sur le départ tonitruant de Jean-Luc Mélenchon du plateau de BFMTV.

Retrouvez "Télescopages, Bruno Donnet décrypte l'actualité vue par les médias" sur : http://www.europe1.fr/emissions/telescopages

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Transcription
00:00 Nous sommes en compagnie de Sacha Nokovitch, on va entendre sa chronique sport, médias hebdomadaires.
00:04 Bonjour Sacha ! Bonjour Philippe !
00:06 Mais d'abord c'est l'heure des télescopages de Bruno Donnet.
00:08 Bonjour Bruno ! Bonjour Philippe !
00:09 Tous les jours Bruno vous traque à ici les temps forts de la vie médiatique.
00:12 Et hier soir, vous êtes tombé sur une séquence hautement spectaculaire.
00:16 Jean-Luc Mélenchon a quitté le plateau de BFM TV.
00:18 Oui, alors quitter brutalement un plateau de télévision, Philippe, en plein direct,
00:22 c'est un moment rare et toujours extrêmement délicat à la télévision.
00:25 Délicat parce que dans notre petite mythologie cathodique,
00:28 c'est un acte qui renvoie systématiquement à un autre.
00:31 Le départ furibard que Maurice Clavel avait mis en scène en 1971,
00:36 lorsqu'Antenne 2 avait coupé, censuré une partie de son film.
00:39 Clavel avait alors donné ses lettres de noblesse à cet acte très télégénique,
00:43 en quittant le studio dès le début de l'émission dans une formule restée célèbre.
00:47 Messieurs les censeurs, bonsoir !
00:49 Et bien hier soir, non pas au début mais bien au terme du débat auquel il avait été convié sur BFM TV,
00:56 Jean-Luc Mélenchon a fait la même chose.
00:58 Il a purement et simplement foutu le camp.
01:00 - Allez, vous saviez très bien que c'était dans l'actualité de ce...
01:03 Restez là monsieur Mélenchon, vous ne pouvez pas partir comme ça !
01:06 Pourquoi ? Et bien parce que Maxime Switek, qui animait le débat,
01:09 lui a montré des images de la prise de parole houleuse de son camarade Adrien Quatennens,
01:13 qui s'est exprimé avant-hier à l'Assemblée nationale,
01:16 où il était de retour après sa condamnation pour avoir giflé sa femme.
01:20 La séquence a divisé la nupèce, fracturé la gauche, elle a été très largement commentée,
01:25 seulement voilà, Jean-Luc Mélenchon n'a pas du tout apprécié le procédé.
01:29 - Ce que vous faites est moralement répugnant.
01:31 Il a donc conspué le présentateur de l'émission.
01:34 - Monsieur le faiseur de morale !
01:35 Il l'a gratifié de jolis noms d'oiseaux.
01:37 - Hypocrite que vous êtes !
01:39 Avant de lui passer un savon monumental.
01:41 - Maintenant ça suffit, foutez-lui la paix !
01:43 Lâchez-nous, laissez-nous faire de la politique !
01:46 L'accusant de vouloir pousser son ami Adrien Quatennens à des extrémités funestes.
01:51 - Je suis révolté contre le traitement, qu'est-ce que vous attendez ? De le tuer ?
01:55 Et l'accusante encore d'avoir montré ses images uniquement dans le but d'attirer le public.
02:00 - Je vous reconnais tel que vous êtes.
02:02 Pour faire du buzz, vous êtes prêt à n'importe quoi.
02:04 Maxime Suitek a alors justifié son choix d'avoir diffusé ses images,
02:08 argon du fait qu'elle constituait un sujet important de l'actualité politique.
02:12 - Vous savez très bien que la prise de parole d'Adrien Quatennens
02:14 perturbe aussi le groupe de la NUPES et fait débat dans le groupe de la NUPES.
02:19 Que c'est un fait politique.
02:21 Voilà, montrer ses images n'était donc pas du voyeurisme,
02:24 c'était une façon de questionner Jean-Luc Mélenchon sur un sujet majeur
02:27 dont on se demande d'ailleurs si le leader insoumis a vraiment pris toute la mesure
02:32 et qui a fait exploser sa famille politique.
02:34 Maxime Suitek lui a donc parfaitement répondu.
02:36 Mais Jean-Luc Mélenchon a alors soulevé un autre sujet.
02:39 - Vous auriez pu me prévenir. Vous auriez pu me prévenir. Vous ne l'avez pas fait.
02:43 Il aurait aimé que le journaliste de BFM TV le prévienne de ses intentions avant le début de l'émission.
02:48 - Non, vous ne l'avez pas fait. Parce qu'il y a chez vous une jouissance sadique, avoir des gens souffrir.
02:53 Et, regrettons le procédé, il s'est emporté une dernière fois
02:57 dans une phrase au moins aussi populiste que méchamment périmée.
03:00 - Je regrette de vous avoir fait confiance.
03:03 Vous êtes des gens sans principe, sans foi ni loi.
03:05 Populiste car en utilisant le terme "gens",
03:08 Jean-Luc Mélenchon met tous les journalistes dans le même sac
03:11 et les jette à la vindicte de ses supporters,
03:13 affirmant qu'ils sont tous "sans foi ni loi, sans vertu, sans morale".
03:18 Et franchement périmé, car Jean-Luc Mélenchon le sait parfaitement.
03:21 Il y a bien longtemps que les journalistes n'envoient plus ni leurs questions
03:24 ni le plan de leurs interviews aux responsables politiques qu'ils questionnent.
03:28 Ils les soumettent à des questions d'actualité au gré de leur liberté.
03:32 En ne comprenant pas que le cas d'Adrien Quatennens pose question
03:35 qui l'interroge sur ce que la gauche fait de la question des violences faites aux femmes
03:39 et de celle de l'exemplarité des élus du peuple,
03:42 Jean-Luc Mélenchon montre qu'il est en grand décalage avec l'époque,
03:45 mais également avec une large partie de sa propre famille politique.
03:49 Alors voilà, en quittant le plateau de BFM TV hier soir
03:53 dans un happening qui renvoyait à une séquence de 1971,
03:56 Jean-Luc Mélenchon a tout simplement montré qu'il était un leader dépassé,
04:00 dépassé par des symboles qui désormais lui échappent totalement,
04:04 n'est pas Maurice Clavel qui veut.
04:06 - Merci beaucoup Bruno Donnet, à lundi !

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