Hugues Defoy anime un réseau d'entreprises qui souhaite permettre à toutes les personnes avec un handicap de travailler.
Bilal Hassani partage avec émotion son engagement pour les malades du SIDA.
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https://www.agefiph.fr/
https://www.sidaction.org/
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00:08 Bonjour et bienvenue dans Envie d'agir où je suis ravie d'accueillir Hugues Defoy, Amélie Gauthier et Alice Belfer pour parler d'inclusion.
00:17 Bonjour Hugues, bonjour Alice et Amélie. Merci d'être avec nous.
00:22 Hugues, vous êtes le directeur de la mobilisation du monde économique et social de la GFIP. Expliquez-nous à quoi sert la GFIP.
00:29 Alors la GFIP a été créée en 1987 avec l'obligation d'emploi les personnes en situation de handicap.
00:36 Nous sommes un organisme qui exerce une mission de service public et on est là pour faire en sorte que les personnes puissent trouver un emploi
00:43 et le conserver, travailler dans de bonnes conditions, par exemple aménager un poste de travail, mettre en place une formation
00:50 ou aider à financer une aide technique et accompagner les entreprises. C'est important, on va en parler.
00:56 Il y a beaucoup de choses à faire pour changer le regard sur le handicap et faire en sorte de construire des entreprises inclusives.
01:02 Exactement et vous parliez de ce taux d'emploi des personnes handicapées qui d'après la loi en France est de 6%.
01:09 Quel est le taux réel aujourd'hui ?
01:11 Le taux réel est de 3,5% et en fait c'est 4,5% quand on compte les personnes en situation de handicap qui ont plus de 50 ans
01:22 parce qu'il y a une survalorisation technique. Mais ça veut dire qu'on n'est pas à l'objectif, ça veut dire qu'il y a encore des choses à faire.
01:29 Pourquoi on n'est pas à cet objectif ?
01:31 Parce que peut-être qu'on se fait une fausse représentation du handicap. Les employeurs ont besoin d'être accompagnés pour appréhender le handicap
01:43 et surtout changer leur regard. 80% des handicaps ne se voient pas donc ça concerne beaucoup de situations.
01:49 On parle du handicap, il faut parler des handicaps parce qu'il y a évidemment une pluralité de handicaps.
01:56 Et puis surtout faire passer le message que handicap égale opportunité, opportunité de performance pour les entreprises,
02:05 créativité, innovation et tout ça évidemment quand on explique les choses à des employeurs, ça permet de regarder les choses autrement.
02:15 Donc il y a deux volets de ce que je comprends, aider les personnes en situation de handicap à pouvoir accéder à un emploi
02:20 et de l'autre côté aider les employeurs à pouvoir le mieux possible accueillir ces personnes en situation de handicap.
02:26 Nous on s'adresse aux personnes et aux entreprises.
02:28 Et aux entreprises. Et effectivement les entreprises qui n'ont pas ces 6% reversent une contribution à la GFIB
02:33 donc je suppose que ce budget reversé vous sert justement dans ces actions que vous mettez en œuvre finalement
02:38 et ça sert évidemment le handicap dans la société.
02:41 Absolument.
02:42 Il y a un rôle qui est primordial, je pense que vous serez d'accord avec moi Hugues, c'est le rôle de référent handicap dans les entreprises.
02:48 Et aujourd'hui nous avons la chance d'avoir deux femmes avec nous, Amélie et Alice.
02:52 Je tenais absolument à ce que les entreprises de toute taille soient représentées.
02:57 Amélie vous êtes plutôt dans une très grande entreprise et Alice dans une petite entreprise.
03:02 Donc je vais commencer avec vous Amélie, vous êtes la chargée de mission handicap et diversité pour le groupe O2.
03:09 Tout à fait.
03:10 Qui est un groupe de service à la personne.
03:12 Alors expliquez-nous cette société inclusive dont Hugues nous a parlé, est-ce que vous vous y croyez ?
03:19 Oui tout à fait et en plus c'est vraiment une réalité chez nous.
03:22 On a mis en place en tout cas une politique en faveur de l'emploi des personnes en situation de handicap depuis déjà plus d'une dizaine d'années.
03:28 On a été accompagnés justement par la GFIB dans le cadre d'une convention qui nous a permis vraiment d'impulser
03:34 que ce soit des campagnes de communication, de sensibilisation en interne, en externe,
03:38 de former effectivement nos encadrants d'agence, nos managers.
03:42 Et ça vient aussi de notre direction qui a vraiment impulsé, qui a vraiment des valeurs fortes sur le sujet de l'inclusion et de la diversité
03:48 et qui a permis de créer une direction RSE, une politique inclusion et diversité pour embarquer toutes nos marques et nos filiales du groupe Wicker.
03:56 Vous êtes donc le service à la personne qui est un secteur qui a besoin d'embaucher.
04:00 Est-ce que vous pensez que ça aide à avoir plus de personnes en situation de handicap ?
04:03 Alors c'est vrai que le secteur des services à la personne est un secteur en tension.
04:07 On peine à recruter malgré nos besoins et c'est vrai qu'on recherche avant tout des compétences.
04:12 On n'est pas là effectivement à checker un CV, c'est vraiment la compétence, la passion du service.
04:17 Et on se rapproche de nos partenaires, notamment de Cap Emploi, qui sont là pour nous accompagner justement à recruter des personnes en situation de handicap.
04:24 Et par ce biais-là, on a pu créer des passerelles emploi, notamment j'ai un exemple de l'été dernier où avec un ESAT,
04:30 un établissement du secteur protégé, on a pu permettre à une personne atteinte d'un syndrome autistique
04:35 de découvrir nos métiers et l'entreprise et ça a suscité une vocation puisqu'on a pu le recruter en CDI sur un poste d'intervenant à domicile.
04:42 Génial, on adore les histoires qui se finissent bien dans Envie d'agir parce qu'il y a des solutions et les choses avancent aussi.
04:48 Tout à fait.
04:49 Donc combien de personnes au deux ?
04:50 Alors 14 000 collaborateurs et 18 000 au niveau du groupe Wicker.
04:54 Très bien. Alice, vous êtes directrice d'un hôtel à Paris.
04:58 Vous avez 10 employés.
05:00 On est une petite société familiale et donc 40%, c'est-à-dire 4 personnes en situation de handicap.
05:05 Waouh !
05:06 Oui, on est content.
05:07 Elle augmente la moyenne nationale, Alice, bravo !
05:10 Quelle était votre motivation ? Parce que vous avez l'air extrêmement engagée.
05:14 La motivation, ça a commencé par le maintien dans l'emploi et c'est devenu, c'est-à-dire pour aider le maintien dans l'emploi de personnes qui étaient déjà en poste chez nous.
05:23 Et ensuite, on a décidé de vraiment pousser cette politique handicap en recrutant différemment les personnes en situation de handicap à compétences égales, de privilégier les candidatures en situation de handicap.
05:37 Une petite discrimination positive, comme on dit, c'est ça ?
05:39 Oui.
05:40 Et vous en êtes satisfaites ? Qu'est-ce que ça vous apporte ?
05:44 Ça apporte une ambiance très bienveillante à l'hôtel.
05:47 Ça apporte une cohésion sociale qui est vraiment importante et un esprit d'équipe qui est très fort.
05:52 Et je pense qu'une équipe soudée fournit un meilleur service de toute façon.
05:55 Donc on est très content de cette politique inclusive.
05:58 Génial. Alors effectivement, on a parlé d'autisme, de longues maladies.
06:02 Il y a aussi des personnes qui s'engagent pour qu'on regarde ces longues maladies différemment.
06:09 Je voudrais partager avec vous le message engagé de Bilal Hassani et on en parle après.
06:14 J'ai choisi une photo de la princesse Lady Diana qui allait rendre visite à des patients, des victimes du SIDA,
06:22 des personnes qui avaient été atteintes par le SIDA et qui a décidé de passer un long moment avec eux,
06:27 leur faire des câlins, les toucher et du coup les humaniser à ce moment où c'était une nouvelle pandémie
06:34 et que les gens avaient un petit peu peur des victimes du SIDA.
06:39 Et on ne parlait pas de victimes, on était en train de marginaliser un groupe de personnes parce qu'ils étaient homosexuels.
06:45 À ce moment-là, on a une princesse moderne, on a une princesse cool qui va un petit peu s'affranchir de la royauté,
06:53 de la monarchie un petit peu stricte et aller rendre visite à ces personnes-là et discuter avec eux.
06:59 Si tu avais le SIDA, c'était de ta faute et c'était quelque chose de grave.
07:03 Et à ce moment-là, quand maman me parle de Lady Di que je connais déjà, que j'aime beaucoup et qu'elle me dit qu'elle a vu l'humain à travers,
07:12 moi je suis un enfant, ça m'aide dans mon éducation et ça m'a beaucoup aidé.
07:16 Donc c'est une photo mais c'est aussi une histoire entre ma mère et moi et voilà, elle est très importante pour moi.
07:21 Personnellement, dans mon expérience sexuelle, au début j'avais ce truc où je me disais "Oh et puis mince, tant pis,
07:28 parce que maintenant de toute façon il y a des traitements, on peut vivre avec, etc."
07:32 Or, c'est pas du tout comme ça que ça se passe et il faut faire très très très attention.
07:36 Je me suis rendu compte quand même assez tôt parce que maman me parlait depuis ma petite petite enfance
07:42 et elle était toujours toujours très très vigilante avec nous sur ces trucs-là.
07:45 Moi ce dont je suis fière avec la gestion de SIDAction, des associations autour de AIDS, du SIDA, du VIH,
07:52 ce qui m'émeut énormément depuis le tout début, c'est que ça a toujours été fait de manière glorieuse.
07:57 On n'a jamais victimisé les gens mais on a fait de la prévention.
08:02 Quand Diana va rencontrer les patients, on est émus, c'est évidemment grave et triste.
08:06 On fait de la prévention mais c'est un beau moment.
08:09 Et ce que je veux qui se maintienne pour les prochaines années, c'est que ça reste ainsi jusqu'à la découverte du vaccin.
08:16 Parce que le jour où ça, ça va arriver, je veux que tout le monde soit encore vivant
08:20 et que tout le monde soit encore là pour le voir.
08:22 Les premiers qui ont commencé le combat, jusqu'à dans 20-40 ans maximum.
08:27 Et qu'on arrive à ce moment-là et qu'on ait une célébration incroyable, mondiale,
08:32 qu'il y ait un concert retranscrit dans le monde entier où on dit "c'est bon, c'est fini".
08:36 Ça, ce serait le Graal. On en parle souvent, moi ça me... voilà.
08:41 Merci Bilal Hassani, vraiment j'adore.
08:45 Et c'est lui tes partenaires du SIDAction bien évidemment.
08:48 Cette année, ce sera fin mars. Justement Hugues, la GEPHIP aussi a un événement important
08:54 dans ce que vous proposez aux entreprises au mois de mars.
08:57 Fin mars, 27 et 28 mars, nous réunissons les référents handicap qui travaillent quotidiennement
09:02 justement à porter le sujet handicap dans les entreprises.
09:06 On a deux référents handicap sur le plateau aujourd'hui.
09:09 C'est important qu'ils puissent échanger ensemble justement sur ce qu'ils font, sur les bonnes pratiques,
09:15 sur comment on a trouvé une solution par rapport à un moment donné à une situation particulière.
09:20 Et donc le réseau, il vit toute l'année sur les territoires et pendant deux jours,
09:24 là on réunit tous les référents qui sont présents.
09:27 Et au sein d'une université, c'est comme ça que vous l'appelez ?
09:30 Oui, parce qu'en fait on a des conférences, on a des ateliers évidemment,
09:34 on a ce qu'on appelle des talks où il y a des personnalités qui viennent parler.
09:39 On a des webinaires et on a des modules d'appui à la professionnalisation.
09:44 Ça permet justement de bien rentrer dans le sujet, ça permet d'avancer concrètement.
09:49 Et surtout l'objet de l'université c'est de sortir avec des solutions,
09:53 de s'inspirer, d'échanger ensemble et de fabriquer des réponses
09:58 qui font que oui, on progresse sur l'emploi des personnes handicapées.
10:02 Oui, exactement. Et quand on a entendu Bilal Hassini, mesdames,
10:05 c'est vrai que lui aussi il essaye d'apporter des solutions.
10:08 Qu'est-ce que ça vous a inspiré, cette énergie qu'il met dans cette cause qu'il défend ?
10:12 C'est positif, au contraire, il faut aller de l'avant,
10:15 il faut mettre en place des choses, de la sensibilisation, de la communication.
10:19 Plus on parlera du sujet, on fera de la prévention mais de manière positive,
10:24 plus les gens se seront inscrits.
10:26 Et c'est vrai qu'aujourd'hui l'entreprise c'est quand même le reflet de la société de demain.
10:29 Donc plus l'entreprise est inclusive, la société également.
10:32 Et c'est vrai que plus on déstigmatise un peu le sujet,
10:37 plus les gens en parlent de manière positive, donc c'est important.
10:41 Alice, qu'est-ce que vous en pensez ?
10:43 Moi je rebondis justement sur ce que disait Hugues sur l'importance des réseaux de référents à handicap.
10:48 C'est le rendez-vous incontournable pour nous, spécialement en tant que petite boîte,
10:51 parce qu'on a des solutions rapides, on échange entre nous, c'est un réseau de bonne pratique.
10:56 C'est un moment très bienveillant et c'est vraiment quelque chose de très important.
11:00 Et évidemment je suis pour la déstigmatisation des maladies, dont les maladies invisibles.
11:04 Bien sûr, bien sûr.
11:06 Quand on a la chance de travailler dans une entreprise où on est un référent à handicap,
11:10 il ne faut évidemment pas hésiter à le solliciter,
11:12 puisque c'est vraiment une personne-ressource pour les collaborateurs,
11:16 pour faire en sorte que le sujet avance, mais au quotidien.
11:19 C'est quelqu'un vers qui on peut se tourner quand on a un besoin particulier
11:23 et c'est quelqu'un qui est là pour justement apporter des réponses.
11:26 Très bien, alors j'ai envie de savoir votre envie d'agir dans les trois prochains années,
11:31 pour ces solutions, pour aller vers cette société inclusive à laquelle vous croyez.
11:36 Amélie, c'est quoi votre envie d'agir ?
11:38 D'avantage, effectivement, aller sur de la communication, de la sensibilisation,
11:41 que ce soit beaucoup plus inclusif.
11:43 Plus on communiquera sur les sujets, plus effectivement ce sera identifié.
11:47 Et c'est vrai que même nous, on a une rayonnance plus client,
11:50 puisque tout ce qu'on met en place en faveur de l'emploi des personnes en situation de handicap,
11:54 nos clients, ils sont sensibles.
11:56 On a eu dernièrement une cliente malentendante qui a demandé justement
11:59 à ce qu'on puisse avoir une intervenante signante pour ces enfants entendants.
12:02 Et on a pu répondre favorablement,
12:04 puisqu'on avait une collaboratrice malentendante en garde d'enfants.
12:07 Donc on est dans le caire, on porte attention à nos clients et à nos collaborateurs,
12:10 tout en étant au maximum dans l'inclusion et de la diversité au sens large.
12:13 Très bien. Et vous, Alice ?
12:15 Alors donner l'exemple, à la fois professionnellement et personnellement,
12:18 en parler donc autour de soi,
12:20 que l'étiquette handicap ne soit plus un critère, en fait,
12:25 que ce ne soit plus un argument différenciant, et l'équité.
12:28 L'équité, très jolie, bien sûr.
12:31 Quelle que soit la diversité, on est tous le même droit.
12:34 Hugues, je finirais avec vous alors. Votre envie d'agir avec la GEPHIP ?
12:38 Déjà dire que tous les emplois sont ouverts aux personnes en situation de handicap,
12:41 c'est important de le rappeler.
12:43 Il ne faut pas s'autocensurer, même du côté des personnes.
12:46 Il faut y aller, envie d'agir.
12:49 Il faut aussi, parce que les personnes sont souvent en situation de handicap,
12:54 parfois peuvent se poser des questions.
12:56 On progresse. Nous, ce qu'on a envie de dire, c'est qu'on souhaite aller plus loin
13:00 pour avoir plus d'entreprises inclusives et plus d'entreprises
13:03 qui sont activateurs de progrès.
13:05 Très bien. Effectivement, c'est ensemble qu'on ira plus loin.
13:08 Merci beaucoup à tous les trois d'avoir été avec nous pour ce sujet si important.
13:12 Quant à nous, on se retrouve aussi très vite sur C8 pour plus d'envie d'agir.
13:16 Merci.