Discours de Biden sur l'état de l'Union : économie, Chine et Ukraine, les points forts du discours
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00:00 tout de suite avec Bilal Tarame. Bonjour Bilal. Bonjour Elizabeth. On l'attendait Joe Biden sur l'économie à ce niveau-là, pas de surprise.
00:06 Il a prononcé un message plutôt optimiste.
00:09 Oui, si on devait résumer ce discours de Joe Biden, c'est
00:13 "l'Amérique va bien et si elle va bien c'est grâce à moi". En fait, Joe Biden voulait répondre à un double problème.
00:20 D'abord, premièrement, les Américains ont rarement été
00:22 aussi pessimistes. Alors il y a un sondage qui dit que 42% d'entre eux
00:28 se sentent donc plus pessimistes à propos de leur avenir qu'en 2019.
00:32 Et son deuxième problème, c'est que 62% des Américains, enfin en tout cas des sondés,
00:36 pensent que Joe Biden n'a pas fait grand chose pendant son mandat, ce qui est quand même assez dur. Et donc
00:41 le président américain a déroulé son bilan. On l'a vu un peu dans le sujet, un taux de chômage historiquement bas,
00:48 12 millions de nouveaux emplois créés selon lui, des prix des médicaments en baisse ou encore une amélioration des infrastructures
00:55 dans le pays. Ça c'est grâce à son plan d'investissement de plusieurs milliards dont on avait parlé l'année dernière. Sa cible à Joe Biden, ce sont
01:03 l'école bleue. C'est cette Amérique qui travaille mais qui est non diplômée.
01:08 Et il a même pris, par moment, des accents qu'on pourrait dire qualifiés de gauchistes quand
01:14 Joe Biden appelle à taxer les milliardaires. - On dit populiste ce matin, effectivement, dans la presse. - Absolument.
01:20 Alors populiste, gauchiste, en tout cas un discours qui vise à appeler vraiment cet électorat
01:26 populaire. Il a parlé d'une régulation dure envers les géants de la tech parce qu'ils manipulent nos enfants. On le cite encore.
01:35 Il a aussi appelé à quelque chose qui parle beaucoup aux américains, c'est les prix de l'insuline, ce médicament
01:40 contre le diabète qui est excessivement cher, sans mutuelle, sans assurance, là-bas.
01:46 Par ailleurs, dans cette Amérique divisée où, on le rappelle, les
01:50 républicains ont la majorité
01:52 à la chambre, il a demandé, il a appelé à un travail
01:55 bipartisan, c'est-à-dire à ce que républicains et démocrates s'allient pour voter ensemble des lois. Ça c'est une manière de mettre les républicains face à leurs
02:04 responsabilités. Mais c'est aussi de commencer à tourner une page.
02:07 Jusqu'à l'année dernière, Joe Biden consacrait la plupart de ses grands discours à dénoncer le comportement des trumpistes
02:14 qui sont, selon lui, une menace à la démocratie. Il faut savoir qu'après les questions économiques,
02:19 sa thématique la plus longue a été consacrée aux violences policières.
02:23 On l'a vu dans le sujet, la mère de Tyree Nichols était là et donc il a appelé justement à remettre la loi qu'il veut
02:31 sur les méthodes de la police au congrès, une loi qui n'était pas passée l'année dernière. Et concernant l'international,
02:37 figurez-vous qu'il y a consacré moins de quatre minutes.
02:40 Ça, ça s'explique d'abord parce que le discours sur l'état de l'union, c'est avant tout un discours destiné aux américains et sur leur vie quotidienne.
02:47 Et puis il a surtout parlé de la Chine.
02:49 L'affaire du ballon la semaine dernière a rappelé Pékin au bon souvenir de Washington. Et donc effectivement il a dit
02:55 "si la Chine menace notre souveraineté comme la semaine dernière, nous agirons pour protéger notre pays". Bon il voulait clairement parler
03:02 aux américains, au foyer américain. Ça ressemblait quand même à un
03:07 discours de campagne de candidats déjà 2024 et pas très loin.
03:11 Absolument parce qu'après avoir cherché à convaincre sur son programme, il a cherché à convaincre sur sa personne.
03:18 Il faut savoir que seulement 37% des sympathisants démocrates
03:22 souhaitent que Joe Biden se représente en 2024 et leur argument principal c'est, je le cite, je les cite,
03:29 "parce qu'il est trop vieux". Et donc vous l'avez dit, Joe Biden est apparu
03:34 combatif. Il a fait quand même un discours qui est exceptionnellement long. C'est le deuxième discours le plus long
03:39 depuis celui de Bill Clinton en 2000 pour un discours sur l'état de l'union. Et il n'a pas
03:45 hésité à distribuer des pics, des contre-attaques, à faire de l'humour.
03:49 Parce qu'il faut quand même signaler qu'on a rarement vu, et de mémoire récente jamais,
03:54 autant de cris et d'interruptions venant des
03:59 parlementaires à destination d'un président qui parle. En 2009, Obama avait été interrompu simplement une fois et ça avait provoqué un scandale.
04:07 Et ça en dit long sur le changement d'époque, mais surtout sur l'ambiance politique qui règne à Washington en ce moment.
04:13 Voilà, l'unité du pays, on en est effectivement loin à l'image de ce congrès divisé. On l'a rappelé hier soir. Merci beaucoup
04:19 Bilal pour le décryptage. C'est la fin de cette édition. Restez avec nous.