Réforme des retraites : le retour d'Adrien Quatennens n'intervient pas au "bon moment", reconnaît François Ruffin

  • l’année dernière
François Ruffin, député La France insoumise de la Somme, est l'invité du 8h30 franceinfo.
Transcript
00:00 l'Assemblée nationale, Adrien Quatennens a pris la parole pour la première fois depuis son retour à l'Assemblée, suite à sa condamnation pour violence conjugale.
00:07 Intervention qui a provoqué la colère de plusieurs députés. Des députés de gauche ont quitté leur place.
00:13 La patronne du groupe Renaissance, Aurore Berger, a dit que c'était une honte qu'il parle à nouveau devant l'hémicycle.
00:20 Est-ce que vous comprenez ses critiques ?
00:23 Il y a des critiques que je comprends, je ne la comprends pas d'Aurore Berger. Je pense que plutôt que de regarder la paille que l'autre a dans son oeil, on doit regarder la poutre qu'on a dans le sien.
00:32 Et quand on a sur ses bancs Damien Abad, je pense que ça doit rester une question qu'on doit prendre avec modestie dans le cas d'Aurore Berger.
00:40 Maintenant, je vais vous dire la position qui est la mienne et qui est la mienne avec constance depuis le début de cette histoire-là.
00:45 Moi, je suis pour qu'on se donne le temps, qu'on donne le temps que la poussière retombe, que les esprits se calment.
00:52 J'étais contre au départ une démission forcée, mais je suis contre un retour forcé.
00:56 Et je pense qu'une année, une année sabbatique, le temps de digérer les événements, de digérer le jugement serait fait du bien à tout le monde.
01:05 Il aurait dû se mettre en retrait pendant un an en restant député ?
01:08 Je l'ai déjà dit.
01:09 Mais en restant député ?
01:11 Pourquoi pas ? Tout en reversant, j'ai proposé que les émoluments soient reversés.
01:16 Voilà quelle était ma position depuis le départ. Et cette position n'a pas changé.
01:20 Ce n'est pas la position retenue par votre mouvement qui a décidé de l'exclure pendant 4 mois, mais dans quelques semaines, il revient.
01:25 On verra ça d'ici quelques semaines.
01:27 Vous allez siéger à ses côtés.
01:28 Il doit y avoir un vote, une clause de revoyure.
01:33 Il y aura cette discussion qui sera à nouveau ouverte.
01:36 Maintenant, je regrette ce retour à ce moment-ci de notre histoire, de notre histoire sociale,
01:42 parce que je préférerais nettement être interrogé sur les critiques d'air de bilimédité éliminées par Emmanuel Macron
01:49 et qui prétend la réintroduire que sur Adrien Quatennens.
01:54 Vous n'étiez pas présent à ce moment-là dans l'hémicycle hier soir, je crois.
01:57 Certains de vos collègues députés insoumis l'ont applaudi au moment de son retour.
02:01 Vous l'auriez fait, vous, ou pas ?
02:02 Non. Je crois que ce n'est pas la majorité qui...
02:05 Mais voilà. Je le redis...
02:07 Mais vous voyez le point de crispation.
02:09 Oui, je vois le point de crispation. C'est pour ça que je le dis.
02:11 Chez vous et au sein de la gauche aussi.
02:13 Je pense que c'est pour ça que ce n'est pas le bon moment.
02:16 Je le redis. Je pense que c'est de nature à diviser dans un moment où on a besoin d'être tous unis.
02:21 Tous unis. Et on l'est tous.
02:23 Il y a des syndicats unis. Il doit y avoir une gauche unie pour aller soutenir un mouvement sur les retraites
02:28 qui est très profondément ancré dans le pays et qu'on n'a pas besoin d'autre chose.
02:32 Si Adrien Quatennens n'était pas un proche de Jean-Luc Mélenchon,
02:35 est-ce que le traitement qui lui a été réservé aurait été le même ?
02:38 Je n'en sais rien. Je n'en sais rien.
02:40 Vous n'en savez rien ?
02:41 Le traitement, là, il est quand même qu'il est exclu du groupe.
02:44 Suspendu.
02:45 Ce qui n'est pas le cas, je le redis, de Damien Abad.
02:49 Mais Jean-Luc Mélenchon n'a pas de pouvoir à ma connaissance sur Damien Abad.
02:52 Je redis encore une fois.
02:54 Il faut s'agir de regarder la paille qui est...
02:58 Pas seulement la paille qui est dans l'œil de voisin, mais aussi la poutre qui est dans la sienne.
03:02 Je pense qu'il n'y a pas de leçon en la matière à recevoir de renaissance.
03:05 Il n'y a pas de leçon à recevoir d'un autre groupe politique.
03:08 Je veux dire, je suis pour quoi, moi ?
03:10 Je suis pour qu'on ait une charte nationale sur cette question-là.
03:14 Que ça ne soit pas réglé à la petite semaine.
03:16 - Que tous les partis s'engagent sur la même chose ?
03:18 - Pas seulement les partis, vous savez, on est dans l'histoire des violences sexuelles.
03:21 - C'est-à-dire que ça pourrait passer par une sorte de peine d'inéligibilité après une condamnation ?
03:25 - Les violences sexuelles et sexuelles ne sont pas un phénomène des partis.
03:28 C'est vrai dans tous les syndicats, c'est vrai dans tous les médias, c'est vrai dans toutes les entreprises, c'est vrai partout.
03:34 Donc quand il y a 30% des femmes qui disent qu'aujourd'hui elles se sentent subir des violences sexuelles et sexuelles, c'est un phénomène...
03:42 - On parle d'un député de la Nation qui fait partie de votre mouvement.
03:45 - J'ai dit ce que j'en pensais, il me semble, avec clarté.
03:47 Donc on peut y passer cinq minutes si vous voulez.
03:49 - Non mais on peut continuer.
03:50 - J'ai dit ce que j'en pensais avec clarté.
03:52 Maintenant, comment on sort de ça par le haut ?
03:54 Non pas seulement pour M. Catenance, mais pour tout le monde.
03:57 Je le redis, en posant des principes qui font qu'il y a une charte qui vaut à la fois pour TF1, qui vaut pour ICI, qui vaut pour LFI, qui vaut pour Renaissance...
04:07 - Mais qui contiendrait quoi ?
04:09 - Qui contiendrait comment on procède quand il y a des faits de cette nature-là qui se produisent, quand ces faits-là sont internes à l'organisation, ce qui n'est pas le cas avec M. Catenance, ou qui sont externes.
04:22 Bref, qu'il y ait une aide, je le dis, qu'il y ait une aide pour toutes les organisations, je pense que c'est pas facile pour aucune institution de se retrouver à gérer ce genre d'histoire-là.
04:31 - Mais vous souhaitez, pour dire les choses autrement, François Riffin, qu'il y ait une forme de peine après la peine ?
04:35 Vous dites par exemple, dans le cas d'Adrien Catenance, il aurait dû se mettre en retrait pendant un an après sa condamnation. La justice est déjà passée. Il faut qu'il y ait quelque chose après la justice ?
04:43 - C'est deux choses séparées, vous savez ?
04:45 - Oui.
04:46 - Non mais, pour moi, c'est pas la justice qui fait tout. C'est-à-dire que quand il y a une caissière qui est... On dit qu'elle a piqué un crayon de bois, eh bien il y a une peine qui est donnée par l'entreprise et qui est indépendante du jugement de la justice.
04:58 Donc si jamais il y a des affaires de corruption à l'intérieur d'un parti, le parti peut prendre des mesures à lui seul qui relèvent pas de la justice.
05:05 - Faut de l'âme.
05:06 - Il y a une distinction entre les sanctions qui sont prises par un parti, par un syndicat, par une entreprise et la peine de justice.
05:13 Ça vaut comme ça sur des tas d'histoires, vous voyez ? Donc sur ça aussi, ça pourrait valoir.
05:18 - Merci, François Riffin, et bonne journée à vous.
05:20 - Merci à vous. Mais enfin, l'essentiel, quand même, c'est d'être samedi dans la rue avec les landaux, les berceaux, les copains, les gamins, les collègues, les cousins.
05:26 Samedi 11, dans la joie et pour faire reculer le gouvernement.
05:30 François Ruffin, bonne journée.

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