• l’année dernière
Invité de Public Sénat vendredi 27 janvier, l’ancien socialiste Emmanuel Maurel a évoqué les divisions qui minent le congrès socialiste de Marseille. Pour cet eurodéputé, la survie du parti, en balance depuis la fin du quinquennat de François Hollande, exacerbe les tensions, si bien que les enjeux tactiques ont pris le pas sur les questions idéologiques.

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Transcription
00:00 vous aimez bien, vous y êtes pas là en ce moment.
00:02 Alors Marseille je n'y suis pas, mais c'est une des plus belles villes de France que j'adore.
00:05 Le congrès du PS se tient à Marseille, si je ne m'abuse,
00:08 et ça doit chauffer un petit peu à Marseille après le pataquès,
00:12 après l'élection du premier secrétaire.
00:14 Finalement c'est Olivier Faure qui l'a emporté, mais bon, deux clans se sont révélés.
00:19 Je vous propose d'écouter si il y a quelqu'un de votre région.
00:21 Roger Vico, député PS du Nord.
00:23 [Rires]
00:25 Mon avis c'est que Nicolas Maillard-Rossignol a fait 30% au premier tour,
00:28 et qu'Olivier Faure a fait beaucoup plus.
00:32 Alors ensuite ce sont des petites manœuvres un peu compliquées,
00:36 comme il y a toujours au moment de congrès,
00:38 mais ce qui ressort c'est quand même, quoi qu'il arrive,
00:41 qu'Olivier Faure est devant, loin devant, et au premier et au second tour.
00:45 Puis si vous voulez, le débat qu'a porté entre les deux tours Nicolas Maillard-Rossignol sur la NUPES,
00:52 soyons clairs, moi j'ai du mal à comprendre ce qu'il veut exactement.
00:56 Il veut une autre union de la gauche sans dire exactement laquelle.
00:59 – Alors, petite réaction peut-être ?
01:02 – Vous êtes revenu aux grandes heures du congrès de Rennes, pour revenir en arrière.
01:08 On dit qu'Anne Hidalgo est à la manœuvre derrière M. Rossignol,
01:11 voire même François Hollande. Qu'est-ce que vous en pensez ?
01:14 – Je pense que vous vous trompez, c'est-à-dire que Mme Hidalgo soutient M. Maillard-Rossignol,
01:19 François Hollande lui était plutôt derrière Hélène Geoffroy,
01:21 c'est-à-dire en fait les nostalgiques du hollandisme, les derniers des Mohicans.
01:25 – Ils sont un peu alliés, les derniers des élèves alliés non ?
01:28 – Alors, ils se sont alliés parce que je pense que François Hollande a intérêt
01:32 à ce qu'il y ait de la turbulence au Parti Socialiste,
01:34 parce que son affrontement avec Olivier Faure n'est plus secret,
01:38 mais bon, ce n'est pas ça l'essentiel, l'essentiel c'est…
01:41 parce que moi j'ai été longtemps militant du Parti Socialiste,
01:43 ça me fait mal quand même de voir le Parti Socialiste dans cet état-là,
01:46 d'autant plus que vous parliez du congrès de Rennes, il y a une légère différence.
01:50 Au congrès de Rennes, le Parti Socialiste était au pouvoir,
01:52 il y avait 200 000 adhérents, aujourd'hui ils ne sont pas au pouvoir, il y en a 20 000.
01:56 – 20 000 votants. – 20 000 votants, mais bon.
01:58 – Pas exactement la même chose. – Oui, mais vous vous rendez bien compte,
02:00 moi je pense que c'est vraiment une crise de décroissance,
02:04 généralement on parle de crise de croissance, là c'est une crise de décroissance,
02:07 c'est-à-dire c'est un parti qui a été hégémonique à gauche pendant plusieurs décennies,
02:11 qui a exercé le pouvoir, qui est habitué à l'exercice des responsabilités
02:16 et qui tout d'un coup se trouve confronté à des questions que je qualifierais d'existentielles.
02:20 Donc c'est un peu normal finalement qu'il y ait une telle tension
02:23 et une telle exacerbation du ressentiment.
02:25 – Oui, plus il y a des miettes et plus on se les dispute.
02:27 Mais Monsieur Morel, déjà petite question,
02:30 mais vous avez encore votre carte au PS, vous ou pas ?
02:32 – Ah ben non, pas du tout, moi j'ai créé mon propre, par contre,
02:34 moi je suis le communicatif socialiste.
02:36 – Mais quand même question, si vous aviez eu à voter pour ce congrès du PS,
02:39 vous auriez voté pour qui ?
02:41 – Ah ben je me serais présenté moi-même.
02:43 – Ah bon, il n'y a eu aucun des candidats qui était là ?
02:45 – Je vais vous dire pourquoi, parce qu'en fait,
02:47 je pense que, je me suis déjà présenté,
02:50 en faisant d'ailleurs des très bons scores à l'époque.
02:52 – Vous étiez troisième ?
02:54 – Non, je me suis présenté une fois, enfin bon…
02:56 – Bon, allez, on…
02:58 – Je vais vous dire, le problème, je pense, dans ce congrès,
03:01 c'est qu'il n'y avait pas de débat idéologique.
03:03 Et ce qui faisait la richesse du Parti Socialiste,
03:05 c'était quand même les querelles de fond.
03:08 Or là, c'était, est-ce que tu es nuppes, un peu nuppes, pas du tout nuppes ?
03:12 Un débat un peu tactique, en réalité.
03:14 – Oui, c'est un problème de fond aussi, parce que la nuppes…
03:16 – Évidemment que c'est un problème de fond.
03:18 – Parce que derrière l'alliance, il y a quand même des idées.
03:20 – Non, non, non, parce qu'en fait, quand vous les écoutez,
03:23 les trois disent "on est pour le rassemblement de la gauche",
03:26 c'est juste un rapport particulier ou non à la France Insoumise.
03:29 Et c'est en ça que c'était un peu décevant comme débat.
03:32 Donc si j'avais été membre du Parti Socialiste,
03:34 je me serais présenté moi-même, avec une ligne, une stratégie, des propositions,
03:38 et peut-être c'eût été mieux pour le débat.
03:40 – Et totalement nuppes ?
03:42 – Il se trouve que la nuppes, c'est un accord électoral.
03:45 Alors c'est déjà pas mal, ça a permis de limiter la casse aux élections législatives,
03:49 mais ça n'est qu'un accord électoral, c'est pas le grand parti de toute la gauche,
03:53 c'est pas un programme commun de toute la gauche,
03:55 puisqu'il y a quand même un certain nombre de diversités,
03:57 donc je ne pense pas qu'il faille surestimer la question de la nuppes dans le débat à gauche.
04:02 – Vous êtes élu, monsieur…
04:03 [Générique]

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