Pendant ce temps-là à Nevers, 8 médecins dijonnais font l'aller-retour dans la journée dans un avion spécialement affrété pour renforcer l'hôpital. 35 minutes de vol pour une première amenée à se répéter à cause de la désertification médicale dont souffre le département de la Nièvre…
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00:00 [Applaudissements]
00:05 Salut c'est Seb, je suis reporter pour Brut et je me trouve sur le tarmac de l'aéroport de Nevers
00:08 où vient d'arriver ce petit avion.
00:10 Dans cet avion, 8 médecins qui sont venus renforcer l'hôpital de Nevers.
00:14 - Bonjour. - Bonjour.
00:16 - Monsieur le docteur, monsieur le maire de Nevers.
00:17 - J'arrive de Dijon et je viens d'atterrir à Nevers.
00:19 Je suis venue discuter avec l'équipe ici où il n'y a pas de chirurgien maxiofacial
00:24 pour voir ce qu'on peut mettre en place pour se rapprocher des patients
00:27 afin de les prendre en charge au plus près et d'éviter qu'ils fassent la route de manière régulière vers Dijon.
00:33 Je pense qu'aujourd'hui, maintenant, malheureusement, on va être obligés de pallier au manque d'effectifs
00:37 qui se voit un petit peu partout dans le France et de trouver des solutions.
00:41 Il faut vraiment que toutes les initiatives innovantes soient encouragées, soient soutenues.
00:47 Celle-là en était une. Aujourd'hui, vous l'avez vu, il neige.
00:51 La traversée aujourd'hui du Morvan, rejoindre Dijon, c'est sans doute plus de 3 heures de route.
00:56 Donc, évidemment, l'avion est un outil extrêmement intéressant.
00:59 C'est aussi très polluant.
01:01 Je crois que pour faire les comparaisons, il faudrait effectivement comparer ce vol d'avion
01:05 avec tous ces médecins qui seraient venus en voiture pour beaucoup d'entre eux
01:09 et les patients qui seraient pour beaucoup d'entre eux contraints à aller à Dijon ou à Clermont-Ferrand en voiture.
01:15 Donc, je crois que lorsqu'on va faire le bilan carbone,
01:18 on va sans doute s'apercevoir que, finalement, cet avion évite de très nombreux déplacements.
01:22 L'hôpital manque d'une trentaine de médecins et d'une cinquantaine de personnels non médicaux.
01:26 Pour bien comprendre, dans la Nièvre, un médecin généraliste, en moyenne, il a environ 2000 patients,
01:31 quand la moyenne nationale se situe à 864.
01:34 Ici, je vais m'occuper des patients de Nevers, en sachant que certains parmi eux sont aussi suivis à Dijon.
01:41 Ma collègue ici, normalement, elle est toute seule, tout le temps sur place à Nevers.
01:45 Donc, après, il y a eu trois machines dans le service.
01:49 Il faut les faire tourner, donc normalement, il faut trois médecins, en moyenne, pour les faire tourner constamment.
01:56 C'est notre star du jour, du coup.
01:58 Après, ce n'est pas la première fois qu'on a Inaï ici, dans le service.
02:00 C'est une habituée, on va dire.
02:03 Tous les jeudis, généralement, c'est un médecin de Dijon qui vient chez nous, pour le jeudi et vendredi.
02:08 On est en désertification médicale importante.
02:10 On manque énormément et cruellement de médecins spécialistes.
02:14 Mettons, il n'y a plus un dermatologue dans la Nièvre, pas à Nevers, mais dans la Nièvre.
02:18 Rumatoui, on n'en a plus qu'un.
02:20 Encore une fois, ce n'est pas la solution.
02:23 Pour moi, c'est une des solutions qu'on a prises en urgence.
02:26 Mais pour moi, la solution, c'est de trouver des médecins généralistes et spécialistes dans le département.
02:31 L'idée, c'est aussi de faire un cours médiatique pour parler du désert médical.
02:34 Alors, c'est de faire un cours médiatique pour parler du désert médical en France,
02:38 parce que vous avez des villes, malheureusement, et pas que Nevers,
02:41 et des départements qui sont dans la même situation que nous, qui sont en désertification médicale.
02:45 Il faut vraiment que les choses bougent.
02:48 Le désert médical, l'hôpital public est laissé à l'abandon.
02:52 On a l'impression par notre gouvernement, et dont on ne fait pas assez depuis des années,
02:57 malgré la crise de la COVID, on a l'impression que c'est encore pire comme situation.
03:03 Le travail d'un médecin, c'est aussi ça, c'est d'être mobile ?
03:07 Je pense que ça risque de le devenir de plus en plus, vu la situation actuelle,
03:13 et vu la pénurie de médecins et puis les zones de désert médicaux.
03:17 Si on ne veut pas laisser cette population à l'abandon,
03:22 je pense qu'il faudra qu'on réfléchisse à ça dans les médias.
03:25 Quand on peut le faire, c'est bien, c'est important.
03:28 C'est aussi le rôle de médecin.
03:29 Une rotation aérienne par semaine entre Dijon et Nevers
03:32 est prévue en fonction des besoins et du planning des médecins.
03:36 Le coût du vol, lui, il est de 5 280 euros, aller-retour et carburant compris.
03:41 Il est pris entièrement en charge par le centre hospitalier de Nevers.
03:44 [Générique de fin]
03:46 [SILENCE]