Djokovic, Nadal, Alcaraz… Il est inconnu du grand public et pourtant, il affronte régulièrement les meilleurs joueurs de la planète. Depuis 6 ans, Vivien Cabos est sparring-partner à Roland-Garros, un métier de l'ombre. Et son quotidien, c'est ça.
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00:00 Ça fait 8 ans que je fais le sparring, 6 ans que je suis à Roland-Garros, j'ai beaucoup joué avec Noël Joco, Rafaël Nadal,
00:07 j'ai eu la chance de jouer avec Carlos Carrage aussi.
00:09 Quand on les voit jouer le reste de l'année à la télé, c'est quelque chose quand même de se retrouver en face,
00:14 de se dire "j'échange des balles avec ces joueurs-là".
00:17 C'est toujours impressionnant, en plus sur des cours comme ici, le film Châtelier, c'est quand même quelque chose.
00:21 Ce qu'il y a de bien dans ces expériences-là, c'est que les joueurs sont au courant qu'on est à leur disposition,
00:27 qu'on fait de notre mieux, parce que si on avait le même niveau qu'eux, on serait dans le tableau.
00:31 Je m'appelle Yann Cabos, je suis sparring partner pour le tournoi de Roland-Garros.
00:35 Et là, je vais chauffer Béatrice Adet Maya avant son quart de finale.
00:38 Allez, c'est parti !
00:39 Il faut être prêt d'entrée parce que les joueurs sont là pour ça.
00:48 On joue à un tel niveau qu'on fait ce qu'on peut aussi, on ne répond pas forcément parfaitement à la demande,
00:55 mais on arrive à en proposer une version qui est acceptable pour qu'ils puissent s'y préparer au mieux.
01:00 Des fois, on a un peu le punching ball.
01:02 C'est clairement ça. Nous, on est le lance-ball, le punching ball,
01:07 tout ce qui va aider les joueurs à préparer leur match dans les meilleures conditions.
01:11 C'est ça, il y a mon rythme.
01:22 C'est impressionnant dans le sens où je suis vite mis en face de mes limites aussi quelque part.
01:26 J'arrive à voir ce qui fait la différence entre moi et le très haut niveau.
01:29 Des fois, tu ne vois pas, je ne suis pas si loin.
01:32 C'est rare quand même, honnêtement, c'est rare.
01:36 Je suis toujours, tu vois, tu es ultra passionné.
01:39 Je fais sparring sur ces semaines-là, mais à côté de ça, je suis entraîneur aussi.
01:42 Donc, c'est vrai qu'au final, je vis que pour ça en fait.
01:46 On a une douzaine de sparring sur le tournoi.
01:48 C'est entre moins de 6 et 100 premiers joueurs français.
01:52 Avec un peu tous les types de profils, il y a les droitiers, les gauchers, revers à une main, revers à deux mains.
01:57 Quand ils vont pour préparer un match, c'est toujours chercher un sparring.
02:00 Ils vont demander, suivant l'adversaire suivant, est-ce que je vais prendre un gaucher,
02:03 est-ce que je vais prendre un droitier ? Je demande plus à un gros serveur.
02:07 Je demande plus à un revers à une main, un revers à deux mains.
02:09 On a des demandes un peu techniques des fois où on veut bien faire.
02:26 Et pour peu que je brasse une fois, deux fois, trois fois, ça se tend.
02:30 C'est évident que ce n'est pas là où je vais me mettre à hurler.
02:33 C'est évident, mais il faut évidemment se contenir.
02:38 Ça joue à une telle vitesse des fois, qu'on fait le service et on n'a même pas de bon mot de télé, c'est déjà revenu.
02:42 Pierre Antti, quand on me dit sur un entraînement, "vas-y, va tenter, je ne mets pas une balle",
02:47 c'est vraiment le truc que je cherche à éviter absolument.
02:51 Ça me fait halluciner de voir autant de places.
02:56 Quand je fais des tournois en mois, s'il y a 10 personnes, c'est le bout du monde.
02:59 C'est incroyable.
03:01 Bon service.
03:04 La journée est terminée, on se parie.
03:07 Pour l'instant, j'ai un échauffement qui est programmé à 17h avec Asperrud.
03:13 Après, notre programme peut changer à tout moment.
03:18 On peut me rajouter un entraînement plutôt dans la journée, peut-être un autre échauffement, je ne sais pas.
03:23 Là en plus, j'ai vu qu'il pleuvait quelques coups.
03:25 Donc à tout moment, ça peut encore changer aussi.
03:27 C'est un peu nos journées.
03:31 On est à disposition et tout peut évoluer en permanence.
03:34 [Bruit de détonation]
03:36 Merci à tous !