• l’année dernière
La hausse des tarifs des péages d'autoroutes est une question sensible. Et alors que l'inflation étrangle la consommation des Français, la prochaine augmentation de 5% environ programmée en février prochain risque bien de mettre à nouveau le feu aux poudres.
D'autant plus que selon "Le Canard Enchaîné" du jour, l’Etat aurait enterré un rapport qu’il aurait lui-même commandé en 2020 qui préconise entre autre une baisse de ces tarifs. Raison invoquée: les sociétés d’autoroutes réalisent des "sur-profits". 

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Transcription
00:00 Bruno Le Maire a-t-il étouffé un rapport sur les super profits des sociétés d'autoroutes ?
00:06 C'est l'accusation du canard enchaîné aujourd'hui,
00:09 Benoît Galeret, alors que les prix des péages vont augmenter de près de 5% le 1er février.
00:13 Après balance ton porc, Bruce, balance ton rapport !
00:16 Qu'est devenu celui de février 2021,
00:20 dans lequel l'inspection des finances décortiquait à la demande de Bruno Le Maire
00:25 les bénéfices monstres des concessionnaires d'autoroutes
00:28 et concluait en gros "faut que ça cesse" ou "fracassons les péages"
00:32 comme vous le voyez l'affirme le canard,
00:35 provoquant en ligne on s'en doute énormément de réactions.
00:38 La plus fréquente, il faut renationaliser les autoroutes,
00:42 c'est ce que demande le ver Eric Piolle.
00:44 Des super profits honteux et inacceptables alors que les Français galèrent,
00:49 insiste une députée insoumise, quand Marine Le Pen, vous le voyez,
00:53 a renchéri, il est temps de rendre leur argent aux automobilistes.
00:56 Pourquoi ? Que dit-il, ce rapport enterré de 65 pages ?
01:00 Que les usagers sont passés, selon la formule d'Orel,
01:03 de pigeons à poules aux œufs d'or.
01:06 La rentabilité des autoroutes est, je cite,
01:08 "très supérieure à l'attendue pour les groupes Vinci et Eiffage,
01:11 12% contre les 6,7% envisagés au moment de la privatisation en 2006".
01:18 Tel jackpot, dénoncent les services de Bruno Le Maire,
01:20 que je cite encore, qui va contre le principe de rémunération raisonnable.
01:26 Face à ce constat, le rapport proposait trois options, toutes assez radicales.
01:30 Même illégales, admet le rapport, mais il les préconise tout de même.
01:33 1) L'État reprend les rênes, on met fin à cette concession dès 2026,
01:37 bien avant le terme prévu en 2031, c'est ce qu'on voudrait à gauche,
01:41 je vous le disais, renationalisation.
01:43 2) On baisse les prix des péages, mais alors drastiquement,
01:45 60% et dès maintenant.
01:47 3) On taxe à 63% l'excédent brut de ces sociétés,
01:53 4 milliards d'euros, rien qu'en 2021.
01:56 Petit souci, je le disais, selon les inspecteurs de Bercy,
01:59 c'est que seule la première solution, rompre le contrat, serait légale.
02:04 Dans ce cas, changeons la loi, propose Cécile Duflot pour l'ONG Oxfam,
02:08 qui estime que taxer tous ces super profits d'hiver à tomber du ciel
02:12 rapporterait 20 milliards.
02:13 Olivier Faure lui dit qu'il va à nouveau, il lâche pas,
02:16 déposer le 9 février prochain son texte pour taxer les bénéfices exceptionnels.
02:21 On voit là le conflit politique, idéologique.
02:24 Ce qui est plus gênant pour Bercy, c'est que l'autorité des transports,
02:27 elle aussi, estime dans son dernier rapport, juste là, début janvier,
02:31 que l'État doit revoir en profondeur ses concessions
02:34 et réallouer les profits faramineux des péages
02:37 vers les réseaux routiers et ferroviaires.
02:39 Bon, pas de réaction de Bruno Le Maire pour l'instant,
02:41 mais ses proches rétorquent qu'il n'en terre rien.
02:43 C'est même lui qui avait commandé ce rapport.
02:45 Un rapport, insiste-t-il, qui admet lui-même que les préconisations
02:49 ne sont pas, je cite, "envisageables légalement".
02:52 Donc le ministre ne pouvait rien en faire, ça gâche son entourage.
02:55 Rappelons aussi que c'est l'exploitation qui a été privatisée.
02:59 La France n'a rien donné.
03:00 Les infrastructures restent sa propriété.
03:03 D'où les difficultés juridiques.
03:04 On revient sur la seule solution possible selon ce rapport,
03:07 la renationalisation.
03:09 Bercy répond que ça coûterait très très cher.
03:11 La vague de procès qui suivrait,
03:15 ce sont des contrats béton qui avaient été rédigés à l'époque,
03:18 disent-ils, sans possibilité, par exemple, pour l'État,
03:21 de faire baisser les tarifs.
03:22 Au point qu'on se demande qui s'était laissé arnaquer ainsi en 2026 ?
03:26 Bah tiens !
03:27 En 2006 ?
03:27 En 2006, pardon, ouais.
03:29 Un certain Bruno Le Maire,
03:30 qui avait négocié en tant que chef de cabinet du Premier ministre de l'époque,
03:34 Dominique de Villepin.
03:35 C'est un député insoumis qui le rappelle opportunément,
03:39 qui ajoute, "dans un gouvernement où les conflits d'intérêt avec le privé
03:42 sont la norme, cette insistance à défendre les super-profits
03:46 pose question, les copains d'abord",
03:49 tweet un autre élu de l'ANUPS,
03:51 et Monsieur Ruffin.

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