• il y a 2 ans
Le Collège international de philosophie et la Cité des sciences et de l’industrie invitent les classes préparatoires scientifiques à une séance spécialement conçue sur le thème de l’enfance.Si l’enfant, comme le suggère l’étymologie, est l’infans – celui qui ne parle pas –, et si l’enfance par conséquent est le lieu et le moment d’un silence, comment écrire l’enfance ? Et comment écrire à l’enfant ? Les auteurs au programme cette année y ont du moins risqué des dispositifs énonciatifs très différents. Aké, les années d’enfance de Wole Soyinka semble affronter directement les paradoxes mémoriels du récit d’enfance ; l’Émile de Jean-Jacques Rousseau se présente comme un traité d’éducation, consacré à « l’art de former les hommes » et s’adressant donc à l’adulte, cet « enfant continué » (Beck) ; quant aux Contes de Hans Christian Andersen, ils sont l’œuvre d’un écrivain qui, toute sa vie, aura pratiqué le métier de conteur. Chacun de ces livres invente ainsi à sa façon une enfance qui ne lui est pas donnée d’avance : enfance à retrouver du mémorialiste ; enfance à construire de l’éducateur ; enfance à émerveiller du conteur. L’enfance s’y invente dès lors au lieu d’un silence infantile où elle ne saurait surgir que sous les aspects d’un écho.Avec Elodie Razy, anthropologue, laboratoire d’Anthropologie Sociale et Culturelle (LASC) à l'Université de Liège, Belgique,Annelie Jarl Ireman, maîtresse de conférences en Langue, Littérature et Civilisation scandinaves de l'Université de Caen,Martin Rueff, philosophe, professeur ordinaire à l’université de Genève.Rencontre animée par Victorine de Oliveira, journaliste à Philosophie Magazine.Séance enregistrée à la Cité des sciences et de l'industrie le 15 janvier 2022.

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