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  • il y a 4 ans
Retraités, Manolis Mantas et Vasilika Mantas ont d’encombrants voisins : derrière leur clôture plusieurs fois détruite, se trouve un campement de migrants. Ce sont des demandeurs d'asile bloqués dans le camp de rétention de Samos depuis des mois. Les retraités offre des gâteaux aux enfants annoncent qu’ils vont préparer un repas pour quelques migrants. « Voilà les conditions dans le camp, regardes ! Tu vois où on dort ! » nous indique un demandeur d'asile en nous montrant des photos sur son téléphone.
"On traverse une situation très difficile, autant nous que ces gens, » explique Manolis. « Ils sont obligés de déféquer dans les propriétés alentour, la situation est désespérée, c'est le chaos sanitaire !" s'indigne-t-il. De leur côté du grillage, les réfugiés interpellent : "On est comme en enfer ici, » affirme l'un d'eux. « On est là depuis un, deux, trois ans... » renchérit un autre. « On nous prive de notre avenir ! » lance le premier. Vasilika cuisine tous les jours pour les migrants mais elle dit : "Les gens qui aident sont stigmatisés : on nous dit : 'Pourquoi tu les aides ?' Ils sont malades, ils sont ceci, cela ». « Au début, tout le monde aidait, presque tout le monde donnait à manger comme moi," raconte Vasilika. "Mais après, ils ont été de plus en plus nombreux à venir et parmi eux, il y a eu des criminels, alors les gens ont peur," dit-elle. Son mari lance un appel à l'Union européenne : "Si l'Europe croit en l'idéal d'égalité entre les États, il faut qu'elle s'occupe du problème et qu'elle ne laisse pas la Grèce se transformer en vaste camp d'âmes perdues où les gens vivent dans des conditions abjectes tout comme nous !"
Samos est à moins de deux kilomètres des côtes turques. Ses paysages de carte postale voisinent avec l'image plus sombre de ce camp de réfugiés de triste renommée. C'est l'un des hot spots ou centres d'enregistrement de demandeurs d'asile installés sur les îles de la mer Égée. Près de 4000 migrants s'entassent à l'intérieur et aux abords du camp, prévu pour 650 personnes. Depuis l'accord passé entre l'Union européenne et la Turquie en 2016, ils ont interdiction de gagner le continent, tant que leur demande d'asile n'a pas été traitée. L'attente dure des mois, parfois des années. Les plus vulnérables ont une chance d'être transférés plus vite vers le continent s’ils ont un certificat médical. L'unique médecin du centre, Manos Logothetis est débordé. « Si on parle aux responsables européens, ils disent : « La crise est terminée parce que le nombre d'arrivées a baissé, mais ici, rien n'a changé : les gens continuent à venir ».
La responsable du centre refuse toute interview avec les médias.

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