Nous sommes au volant du nouveau E-Pace de Jaguar. Petite précision pour commencer : ne pas confondre ce véhicule avec le i-Pace qui va arriver après. Le E-Pace est celui dans lequel nous sommes et n’a rien à voir avec le véhicule électrique que sera le i-Pace dès l’année prochaine. Le E-Pace laisse le choix entre deux moteurs : un bloc essence de 2 litres et un bloc diesel avec 3 niveaux de puissance (150, 180 et 240 ch). Seul le moins puissant est disponible en deux roues motrices (traction), les autres étant toujours 4 roues motrices. Pour les boîtes, la plupart sont en boîte automatique, seul les 150 et 180 ch diesel pouvant obtenir une boîte manuelle à 6 rapports. Il faut savoir que pour Jaguar, le monde du SUV est très important : le F-Pace, un succès mondial pour la marque, a permis d’augmenter de 77 % les ventes et de flirter avec 100000 ventes par an. Ce E-Pace est donc un véhicule très important dans la stratégie de Jaguar puisqu’il va leur permettre d’acquérir enfin un volume conséquent. Petit joie pour eux au passage : aux Etats-Unis, le F-Pace est mieux vendu que les Land Rover. On pourrait presque dire que l’élève dépasse le maître... Sur le plan du design, même si c’est très subjectif, ce véhicule est très réussi au moins pour une raison : au niveau des proportions, il y a une harmonie. On a un véhicule compact et contrairement à d’autres, pas trop étroit, et bien posé sur la route. Ce n’a pas été sans mal puisque interrogé à ce sujet, Ian Callum, le designer maison au palmarès magnifique (il a dessiné l’Aston Martin DB7), s’est vu confronté à un problème : l’implantation transversale du moteur qui entrainait un risque de porte-à-faux trop grand. Du coup, il a biseauté la face avant, qui devient plus agressive avec sa calandre Jaguar et ses montants fuyants. Sur le plan dynamique, au risque de ne pas donner un verdict définitif, nos premières perceptions révèlent une suspension assez raide et surtout rebondissante. Ceci est voulu car Jaguar voulait un véhicule sportif, dynamique. C’est le cas, mais on aurait peut-être pu soigner l’amortissement qui est parfois un peu rebondissant. C’est un défaut qu’on peut reprocher à ce véhicule, mais gardons-nous de toute conclusion définitive : il s’agit d’un premier essai sur des routes très difficiles, étroites, sinueuses, au revêtement imparfait. Il faut savoir que notre modèle d’essai est équipé de jantes de 20 pouces, ce qui représente une contrainte. Il peut être équipé en 21 pouces, et dans ce cas, le défaut d’amortissement ne peut qu’être amplifié. A voir donc avec des diamètres de roues moins importants. La finition du véhicule est, comme sur certaines Jaguar actuellement, contrastée en étant gentil. Certains matériaux sont flatteurs mais d’autres ne sont vraiment pas très valorisants et surtout on trouve des assemblages approximatifs, par exemple sur notre voiture au niveau du raccordement de la planche de bord avec les contre-portes, des deux côtés. Ce n’est pas digne du niveau de Jaguar et de son niveau de prix. C’est un défaut qu’on ne retrouve pas dans un Porsche Macan et d’autres véhicules concurrents. La définition sportive du véhicule lui donne une bonne maniabilité, il est vif. Le moteur est dynamique mais très sonore et en plus sa sonorité manque de raffinement. Malheureusement, il n’y aura pas de V6 sur ce véhicule et restera uniquement en 4 cylindres, essence ou diesel. Mais ce moteur Ingenum, malgré ses qualités, n’a pas pour lui d’être harmonieux au niveau du son.
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