Francis Letellier reçoit cette semaine, la présidente du groupe « La France Insoumise » à l'Assemblée nationale et députée du Val-de-Marne, Mathilde Panot , dans « LCP-Lundi C'est Politique » en partenariat avec franceinfo et Challenges.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et Challenges, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
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NewsTranscription
00:00La France Insoumise joue-t-elle sa partition et Léphy est la seule à ne pas avoir répondu à l'invitation du nouveau Premier Ministre.
00:07Jean-Luc Mélenchon et son groupe à l'Assemblée Nationale, avec Mathilde Panot à sa tête, parient sur une présidentielle anticipée,
00:12une ligne qui ne fait pas l'unanimité au nouveau Front Populaire.
00:16Mathilde Panot est l'invitée de LCP, l'indice est politique.
00:30Mathilde Panot, présidente du groupe Léphy à l'Assemblée Nationale, députée du Val-de-Marne.
00:42Je vous présente ceux qui vont vous interroger à mes côtés ce soir.
00:45Clément Méric de LCP, bonsoir Clément.
00:47Bonsoir.
00:48Victoria Coussa de France Info, bonsoir Victoria.
00:50Bonsoir.
00:51Et bonsoir Thierry Fabre de Challenge, qui est avec nous.
00:53Sans oublier évidemment Hugo Couturier, alias Hugo Auperchoir.
00:57Vous pouvez réagir sur la chaîne Twitch Assemblée Nationale.
00:59Hugo fera remonter vos interrogations et vos points de vue évidemment à vous directement.
01:03Avec vous Mathilde Panot, on va revenir sur le vote de la loi spéciale qui a eu lieu il y a une heure à l'Assemblée Nationale
01:08pour boucler financièrement l'année.
01:10Vous vous êtes abstenu, vous nous direz pourquoi, en attendant un gouvernement au complet
01:14qui lui sera chargé de trouver un budget pour toute l'année 2025.
01:17Au cours de cette émission, vous débattrez aussi avec Antoine Basbous.
01:20Il est spécialiste du monde arabe et de l'islam, Syrie, Liban, Gaza, le Proche-Orient en guerre, avec Israël pas loin.
01:28On va commencer par la situation dramatique à Mayotte, ravagée après le passage du cyclone Chido samedi.
01:33Des rafales de vent à plus de 220 km heure ont balayé l'archipel,
01:37où un tiers de la population vit dans des structures précaires, voire des bidonvilles.
01:41Le bilan humain risque d'être très lourd.
01:43Le préfet a évoqué des milliers de morts possibles avec peut-être des difficultés pour les identifier.
01:48Dans l'immédiat, les secours vont déjà essayer d'entrer dans les zones les plus ravagées
01:51où l'eau et la nourriture manquent.
01:53L'hôpital a été très endommagé.
01:55Le ministre démissionnaire de l'Intérieur Bruno Retailleau est sur place depuis ce matin
01:58et il devrait faire le point sur ses opérations de secours.
02:01Mathilde Panot, Bruno Retailleau est au front.
02:04Dans un contexte où un gouvernement n'est pas encore nommé, on est dans un gouvernement démissionnaire.
02:10La continuité de l'État, ça vous rassure ?
02:13Je crois que c'est important et que personne ne peut faire de polémique sur ce qui est en train de se passer à Mayotte.
02:18D'abord, je voudrais avoir un mot d'émotion.
02:20Il faut imaginer, le préfet parle effectivement de centaines, voire d'un millier, voire de plusieurs milliers de morts
02:27et dont on sait déjà qu'on ne pourra pas avoir le nombre précis de victimes,
02:32y compris avec une information qui est assez glaçante,
02:37c'est que probablement on connaîtra le nombre d'enfants qui sont morts
02:40dans ce qui est la plus grande catastrophe climatique depuis 90 ans sur Mayotte,
02:45le jour de la rentrée scolaire en janvier,
02:47par le nombre d'enfants qui ne seront pas là à l'école.
02:50Donc je crois qu'on est sur une situation qui est absolument dramatique.
02:54Il faut imaginer dans n'importe quel département de l'Hexagone
02:57où il y aurait plus de 1000 morts sur une catastrophe climatique,
03:00l'émotion que ça aurait provoqué et que ça doit provoquer.
03:03Ça suscite de l'émotion.
03:04Évidemment, et ça doit nous interroger à la fois sur l'aide immédiate sur la situation humanitaire
03:10et aussi sur le développement à plus long terme pour Mayotte.
03:13Hier, dans un tweet, Jean-Luc Mélenchon a dit
03:16« le pouvoir méprisant et incapable occupé par son nombril n'a rien prévu ni organisé ».
03:20Qu'est-ce qu'il aurait fallu faire ?
03:22Beaucoup de choses et je pense qu'il y a différents temps dans le moment que nous vivons.
03:27La première chose, c'est évidemment d'aider immédiatement
03:30et notamment d'envoyer le plus de renforts possibles,
03:34le plus de secours possibles,
03:36aider à faire en sorte, vous avez dit, d'une situation catastrophique,
03:39plus d'eau, plus de nourriture pour un certain nombre de personnes,
03:42des risques d'épidémie qui peuvent se développer.
03:44Donc ça, c'est l'urgence immédiate.
03:46Ensuite, face au dérèglement climatique,
03:49parce qu'on sait que ces cyclones vont se multiplier et notamment croître en intensité,
03:54il faut préparer le pays et l'adapter.
03:57Et je le dis avec une volonté d'avancer sur cette question.
04:02Nous, nous avions gagné une proposition de résolution de commission d'enquête
04:05à l'Assemblée nationale dans le cadre de notre niche parlementaire
04:08sur la manière dont l'État était actif pour adapter les territoires dits d'outre-mer,
04:14qui sont les plus à même d'être à risque devant le dérèglement climatique
04:19qui est aujourd'hui irréversible,
04:21de savoir comment est-ce qu'on préparait les territoires dits d'outre-mer.
04:25Commission d'enquête qui avait été ensuite sabotée,
04:27mais je ne vais pas rentrer dedans.
04:29Mais en tout cas, ce qu'il faut faire d'urgence,
04:31c'est savoir comment est-ce qu'on rend les territoires les plus résilients possibles.
04:34Donc, est-ce que vous allez redemander une commission d'enquête ?
04:37Oui, je pense qu'il faudrait le faire et que c'est important
04:39et que Jean-Philippe Nilor, qui est député martiniquais de mon groupe,
04:42qui l'avait demandé, savait justement ce qui pouvait s'abattre
04:45à la fois sur Mayotte, mais sur d'autres territoires.
04:47Vous dites qu'il le faudrait, mais vous allez le faire.
04:49Vous allez redemander une commission d'enquête ?
04:51Oui, oui.
04:52Sur les outre-mer ou sur Mayotte ?
04:53Non, je pense que sur Mayotte, c'est important,
04:56notamment parce que Mayotte est le territoire en France
04:59où il y a le plus grave problème de crise d'eau.
05:02Moi, j'avais mené une commission d'enquête comme présidente
05:04d'une commission d'enquête sur la question de l'eau
05:06et dans ce cadre-là, nous avions fait plusieurs auditions.
05:09J'avais été en Guadeloupe, dans laquelle la situation est très grave,
05:11mais j'avais fait plusieurs auditions sur Mayotte,
05:13puisque un tiers des habitants n'ont pas accès à l'eau potable.
05:16Et dans ce cadre-là, on avait fait un certain nombre de recommandations.
05:20Donc je pense qu'évidemment, c'est très important sur Mayotte,
05:22mais tous les territoires dits d'outre-mer sont exposés.
05:24Donc une commission d'enquête sur tous les outre-mer
05:26qui doit être lancée à ce moment-là.
05:27Exactement.
05:28L'heure est à la solidarité nationale, a écrit le groupe La France insoumise
05:31dans un communiqué, groupe présidé.
05:33Ça veut dire que, à l'heure qu'il est,
05:35ça doit être la priorité numéro un d'Emmanuel Macron
05:38et François Bayrou pour les jours qui viennent.
05:40Oui, et ça doit être la priorité.
05:42Et je suis surprise que François Bayrou, par exemple,
05:44ne comprenne pas que le symbole qu'il envoie en allant justement
05:48au conseil municipal de Pau, au moment même où il y aura la réunion de crise,
05:52alors qu'il suivra en visio, je ne veux pas...
05:54Mais que le symbole qu'il renvoie en faisant cela est un symbole
05:57qui, justement, après 20 ans de politique d'abandon de Mayotte,
06:01est un signal qui, je crois, est très mauvais.
06:04Je rappelle, je restitue, parce que François Bayrou est toujours maire de Pau.
06:07Donc il doit démissionner ?
06:08Moi, je pense qu'il devrait démissionner, oui.
06:10De quoi ?
06:11De son mandat de maire.
06:13Mais vous savez, il ne l'est même pas encore passé...
06:15C'est une bonne question que vous posez.
06:17Il ne l'est même pas encore passé devant l'Assemblée nationale.
06:20Et d'ailleurs, c'est une des raisons, vous allez me demander
06:22pourquoi est-ce qu'on n'y a pas été, c'est une des raisons
06:24pour lesquelles nous n'avons pas été au rendez-vous à Matignon,
06:28notamment parce que, dans toute démocratie,
06:30on commence par un vote de confiance.
06:32Et c'est à partir de là, ce n'est pas juste le fait du prince,
06:34Emmanuel Macron, qui fait qu'il est Premier ministre,
06:37c'est un vote de confiance devant l'Assemblée.
06:39Donc vous dites, aujourd'hui, François Bayrou doit démissionner
06:42de son poste de maire de Pau ?
06:44Bien sûr.
06:45Ça me paraît tout à fait logique qu'on ne peut pas être à la fois
06:47Premier ministre de la France et maire d'une ville.
06:51En tout cas, demain, il y aura des questions au Premier ministre.
06:53Vous vous rendez compte ?
06:54Juste pour que vous vous rendiez compte de ça.
06:56Par exemple, ça veut dire, très concrètement,
06:59que lors de la réunion d'urgence sur Mayotte,
07:02avec peut-être un millier, peut-être plus d'un millier de personnes
07:06qui sont mortes dans notre pays,
07:08dans la plus grande catastrophe humanitaire qu'ait connue la France
07:11depuis très longtemps,
07:12le Premier ministre ne sera pas là physiquement
07:15du fait de son double mandat.
07:17Je ne dis pas ça par esprit de polémiquer sur des personnes,
07:20sur je ne sais quoi.
07:21C'est juste des choses très concrètes
07:23sur la possibilité d'un Premier ministre d'exercer
07:26à la hauteur du mandat qui lui a été donné.
07:28Donc, la conclusion qu'il doit en tirer,
07:30c'est de quitter la mairie de Pau.
07:32Ou alors de quitter aussi France Inter.
07:34Comme nous, nous voulons le censurer, vous savez,
07:36il peut aussi rester à la mairie de Pau
07:37et ne pas être Premier ministre.
07:38Ça nous va très bien.
07:39Demain, il va y avoir des questions au Premier ministre.
07:41C'est lui qui sera là, devant vous, à l'Assemblée nationale.
07:43C'est une séance un peu particulière.
07:45Vous pourrez interroger, puisqu'il y aura une question par groupe,
07:47François Bayrou.
07:48Ce sera sur l'écomort ?
07:50Sur Mayotte, pardon ?
07:51Ça sera probablement sur Mayotte, oui.
07:53Ce sera votre question à François Bayrou.
07:54C'est en ce moment le bureau de mon groupe
07:55qui était en train de le décider.
07:57Ce sera à priori sur Mayotte, la question.
08:00Oui, je pense.
08:01Oui, il y avait une question pour vous, Madame Pannot.
08:04Dain Mahoré qui demande,
08:06pourquoi vous obstinez-vous chez LFI
08:08à dire qu'il n'y a pas de problème d'immigration à Mayotte
08:10et pourquoi Jean-Luc Mélenchon n'y met jamais les pieds
08:12alors que Marine Le Pen vient tout le temps ?
08:14On dirait que vous ne voulez même pas chercher
08:16à arracher Mayotte à l'extrême droite.
08:18C'est vrai que, par exemple, aux élections législatives,
08:20aux dernières élections,
08:21il n'y a pas eu de candidat de gauche.
08:23Il y a eu un candidat élo et un candidat d'hiver gauche
08:25mais qui n'était pas sous l'étiquette NFP
08:27et qui ont eu moins de 3 ou 4 %
08:29au niveau des circonscriptions.
08:32Alors, nous avons des liens avec Mayotte,
08:35notamment beaucoup de part, d'abord,
08:38les députés réunionnais qui sont en lien assez constant
08:41et qui se sont rendus plusieurs fois à Mayotte.
08:43Il se trouve que Clémence Guettet,
08:44qui est première vice-présidente de l'Assemblée nationale,
08:46s'y est rendue il y a quelques années.
08:48Donc, nous avons des députés
08:50qui régulièrement se rendent à Mayotte
08:52et ont des échanges.
08:54Nous avons Mathilinier,
08:55qui est non seulement la première ouvrière agricole
08:57à avoir été élue comme députée à l'Assemblée nationale,
08:59mais qui a vécu à Mayotte
09:01et qui a de nombreux liens, notamment,
09:03avec des agriculteurs à Mayotte.
09:06Donc, ça, c'est la première chose pour dire
09:08qu'il n'y a aucun désintérêt du groupe
09:09sur ce qui se passe à Mayotte.
09:11Et le début de votre question était sur la question de dire...
09:13Ah, sur la question de l'immigration.
09:15Nous, nous ne voulons pas dire
09:17qu'il n'y a pas de problème
09:19dans ce qui se passe à Mayotte.
09:21Le problème d'immigration.
09:23Oui, enfin, je veux dire, là, vous avez...
09:25Enfin, je vous parlais de la question de l'eau, par exemple.
09:27Vous avez un vrai problème d'accès à la ressource en eau,
09:30de quantité d'eau disponible sur Mayotte,
09:33avec d'ores et déjà le nombre d'habitants
09:35que compte Mayotte.
09:37Renforcé par l'immigration clandestine.
09:39Oui, oui, oui, je viens de dire ça, justement.
09:41Mais je la passe par, justement,
09:43des négociations diplomatiques avec les Comores.
09:47Ça, c'est la première des choses.
09:48La deuxième chose, c'est que vous n'êtes pas sans savoir
09:50que Mayotte compte un grand nombre de mineurs,
09:53c'est-à-dire d'enfants non accompagnés,
09:55et que la France a largement les moyens
09:57d'organiser les choses pour faire en sorte
09:59que tout le monde ait une vie digne,
10:01qu'on s'occupe de ces enfants non accompagnés,
10:03et qu'ensuite, il y ait des relations diplomatiques
10:05avec les Comores qui permettent de travailler
10:07au fait que chacun et chacune
10:09puisse retrouver une vie digne.
10:11Voilà, dans des conditions qui sont
10:13les meilleures possibles.
10:14Parlez de l'actualité immédiate parlementaire.
10:16Les suites de la motion de censure,
10:17il faut boucler les fins de mois.
10:18Une loi spéciale a été débattue
10:20et votée à la quasi unanimité
10:22tout à l'heure à l'Assemblée nationale,
10:24sauf la France insoumise,
10:25qui avait une positionnement à part,
10:27mais on va y revenir.
10:28Et Elbron-Pivet avait refusé ce matin
10:30vos amendements sur le barème de l'impôt,
10:32autrement dit pour aligner les impôts sur l'inflation
10:34et éviter que des Français se retrouvent imposables
10:36ou voient leurs impôts augmenter.
10:38Et d'ailleurs, le ministre de l'Économie,
10:40démissionnaire Antoine Armand,
10:41avait expliqué pourquoi.
10:44Ce projet de loi n'est pas un budget
10:47car il n'est pas sous-tendu
10:48par une prévision de croissance,
10:50de déficit ou d'endettement.
10:53Ce n'est en aucun cas un texte
10:55qui peut nous laisser croire
10:56que nos déficits ont disparu,
10:58que notre dette n'existe plus
11:00et qu'il n'y a pas d'urgence budgétaire.
11:02Notre déficit est là, notre dette est là,
11:04l'urgence budgétaire est là,
11:07quelles que soient les expressions
11:09de celles et ceux qui ne veulent pas l'avoir.
11:12Pour commencer, Thierry Fab, de Challenge.
11:14Madame Pannot, est-ce que c'est une bonne nouvelle
11:17d'avoir voté cette loi ?
11:19Parce que c'était quand même très important,
11:21il y avait un risque potentiel
11:22que les fonctionnaires ne soient plus payés,
11:24que les impôts ne soient pas collectés.
11:26Le fait que cette loi soit votée
11:28à une écrasante majorité,
11:29est-ce que c'est une bonne nouvelle ?
11:31Si on ne s'est pas opposé à cette loi,
11:33c'est parce qu'elle permettait la continuité de l'État.
11:36Donc évidemment que c'est normal
11:38qu'il puisse y avoir cette loi
11:40qui permet de continuer de prélever les impôts.
11:42Je souriais un peu en entendant le ministre des Missionnaires,
11:45parce que nous parler d'endettement et de dette,
11:47quand ce sont eux qui ont fait 1000 milliards de dettes
11:50depuis 7 ans qu'Emmanuel Macron est au pouvoir,
11:52je trouve ça assez fort de café.
11:53Pourquoi vous êtes abstenu ?
11:54Pourquoi est-ce qu'on s'est abstenu ?
11:56D'abord parce que sur la question des recettes,
11:59nous sommes sur le budget 2024
12:01et que nous n'étions pas favorables au budget 2024,
12:03mais surtout.
12:04Et là, je veux insister sur un point
12:05qui rejoint la question que vous posez.
12:07Depuis le vote de la motion de censure
12:09et même un peu avant,
12:10il y a des démagogues de peur
12:12qui sont agités de partout,
12:14qui nous expliquent que lorsque Barnier
12:16et le gouvernement Barnier seraient tombés,
12:18il y aurait une pluie de sauterelles sur notre pays,
12:20l'hiver nucléaire, le soleil ne se lèverait plus.
12:22On a jusqu'à une ancienne première ministre
12:24qui a été expliquée.
12:25Je veux quand même que vous, journalistes,
12:27vous reveniez sur cette question.
12:28Une ancienne première ministre qui explique
12:30qu'au 1er janvier, les cartes vitales ne fonctionneraient plus,
12:32ce qui est évidemment complètement faux.
12:34Donc on a agité des peurs
12:36pour faire peur aux Français et aux Françaises.
12:38La réalité, c'est qu'il n'y a pas de shutdown
12:40et la réalité, c'est que ça va continuer,
12:42qu'il y aura un nouveau budget.
12:44Pourquoi nous sommes-nous abstenus ?
12:46C'était le budget 2024 avec lequel nous sommes en désaccord.
12:48Mais surtout, on nous a refusé l'amendement.
12:50C'est quand même fort de café, là aussi.
12:52On agite les peurs en disant
12:5418 millions de Français vont payer plus d'impôts
12:56parce qu'il n'y aura pas d'indexation du barème
12:58de l'impôt sur le revenu sur l'inflation.
13:00Et lorsque nous proposons un amendement
13:02sur lequel tout le monde est d'accord,
13:04c'est-à-dire que personne ne saisira
13:06le Conseil constitutionnel,
13:08et bien là, on le déclare irrecevable au dernier moment.
13:10Alors que c'était Yael Brown-Pivet elle-même
13:12qui avait dit que c'était possible.
13:14Tous les ministres en charge du dossier
13:16avaient averti, il y a déjà plusieurs semaines,
13:18qu'il n'était pas constitutionnel
13:20de mettre cet amendement qui permettait
13:22d'indexer le barème de l'impôt sur le revenu.
13:24Le Conseil d'État, qui est quand même
13:26l'institution suprême en la matière,
13:28avec d'excellents juristes, nous a dit
13:30que ça n'était pas constitutionnel.
13:32Pourquoi ne pas avoir admis
13:34qu'il y avait quand même un risque
13:36d'augmentation des impôts en votant
13:38cette loi spéciale ?
13:40Comment vous pouvez affirmer
13:42que le Conseil d'État nous dit l'inverse,
13:44que c'est constitutionnel ?
13:46D'abord parce que vous avez à chaque fois
13:48des périmètres d'interprétation.
13:50Le Conseil d'État, effectivement,
13:52dit que selon lui, ce n'est pas constitutionnel.
13:54Mais le Conseil d'État
13:56donne un avis, et vous savez que vous devez
13:58saisir le Conseil constitutionnel
14:00pour qu'il décide que ça soit anticonstitutionnel.
14:02Si tous les groupes sont d'accord pour dire
14:04que ce n'est pas constitutionnel, ça aurait été
14:06un moyen de nous protéger. Mais je vais vous dire
14:08pourquoi c'est faux. Parce que vous savez comme moi
14:10que c'est en mai, en avril, en mai, que vous allez
14:12déclarer vos impôts. Et donc, ce n'est pas vrai
14:14que les gens vont voir leurs impôts augmenter
14:16parce qu'un budget serait voté en février
14:18ou en mars. Mais ce qu'ils font
14:20en faisant cela... – Il faudra un autre budget.
14:22– Bien sûr, mais il y aura un autre budget, ça c'est une évidence.
14:24Mais en faisant cela, ils font augmenter
14:26la pression, une forme de chantage
14:28sur la discussion du budget que nous aurons
14:30juste après. Et comme Charles de Courson
14:32le rappelait ce matin en conférence,
14:34cet après-midi pardon, en conférence des présidents,
14:36il se trouve qu'il y a des précédents
14:38dans l'Assemblée, trois précédents
14:40d'ailleurs, où vous avez
14:42des budgets qui ont été votés en mars
14:44et même en 1925,
14:46c'est Charles de Courson qui disait ça,
14:48qui ont été votés le 14 juillet. Donc je pense
14:50que ce n'est pas vrai que ça va faire
14:52augmenter les impôts des gens, mais que ça aurait été une protection
14:54qui permettait ensuite que,
14:56comme c'est une interprétation
14:58en disant que c'était à périmètre constant,
15:00on aurait très bien pu accepter cet amendement et personne
15:02n'aurait saisi le Conseil constitutionnel sur cette question.
15:04Mais ça veut dire qu'à vos yeux,
15:06il y a eu un abus de pouvoir de la part de
15:08Yael Brown-Pivet ? Elle n'a pas pris une décision en droit ?
15:10C'était une décision politique pour vous ?
15:12Écoutez, Yael Brown-Pivet a dit
15:14elle-même, c'est elle-même qui a évoqué
15:16la possibilité d'un amendement qui, s'il n'y avait
15:18aucun groupe qui saisissait le Conseil constitutionnel,
15:20était possible. Elle a ensuite redit devant
15:22la ministre des missionnaires
15:24qu'elle gardait sa liberté et
15:26qu'il était tout à fait possible
15:28de garder la liberté de l'Assemblée
15:30et de pouvoir légiférer. Donc,
15:32je pense qu'il y a eu des pressions politiques
15:34qui ont fait qu'effectivement, il y a eu une interprétation politique.
15:36Il viendrait d'où ces pressions politiques ?
15:38Vous savez, ce n'est pas la première fois
15:40qu'Yael Brown-Pivet sort de son rôle.
15:42D'où viennent ces pressions politiques ?
15:44Notamment d'un gouvernement qui ne voulait absolument pas que cet amendement soit voté.
15:46Mais je vais vous dire, dans tous les cas,
15:48pour rassurer les gens qui nous écoutent,
15:50dans tous les cas, les impôts des gens
15:52n'augmenteront pas. Et je vous invite
15:54à regarder...
15:56Parce que c'était une protection,
15:58une manière de répondre aux
16:00fake news que répand
16:02partout ce gouvernement.
16:04Je vous invite à regarder la lettre qui a été envoyée
16:06par Éric Coquerel et Charles de Courson
16:08comme président de la Commission des Finances
16:10et rapporteur du budget,
16:12qui ont envoyé une lettre au Premier ministre,
16:14qui vient juste d'être nommé, M. Bayrou,
16:16pour lui demander une loi spéciale
16:18à la rentrée, dans laquelle nous
16:20pourrions mettre l'ensemble
16:22des dispositifs, notamment l'indexation
16:24du barème de l'impôt sur le revenu,
16:26mais aussi des mesures d'urgence pour les agriculteurs,
16:28etc., qui pourraient être votées dès le début
16:30de l'année et qui permettent de faire respirer
16:32celles et ceux qui pourraient être impactés.
16:34Sur ce texte, vous avez eu un retour du Premier ministre
16:36ou un retour des autres groupes ?
16:38Puisque vous étiez en conférence des présidents ce matin,
16:40vous avez dû leur en parler. Ils sont d'accord ?
16:42On a commencé à en parler, mais il se trouve que la conférence
16:44des présidents, pour être très précise sur des choses
16:46de détail, était à 15h45.
16:48Nous commencions la séance à 16h par un hommage
16:50aux Mahorais et aux Mahoraises
16:52décédées dans le cyclone.
16:54Nous avons une nouvelle conférence des présidents demain.
16:56Vous n'avez pas de réponse.
16:58Pour l'instant, nous n'avons pas de réponse.
17:00Une loi spéciale vient donc d'être votée.
17:02Dans quelques mois, il faudra
17:04un budget en vrai, digne de ce nom.
17:06Est-ce que vous êtes prêts, vous, les Insoumis,
17:08à des compromis sur ce budget ?
17:10Ceux qui ne sont pas prêts aux compromis,
17:12ce sont les macronistes. Il ne vous a pas échappé
17:14que nous avons fait voter 159 amendements
17:16dans le dernier budget.
17:18Et tous ces amendements ont été votés parfois
17:20avec le modem, c'est la question
17:22des superdividendes, ont été parfois
17:24votés avec l'IOT, ont été parfois...
17:26Nous avons réussi à trouver des majorités
17:28sur 159 amendements, au point
17:30qu'on parlait d'un budget Nouveau Front
17:32Populaire Compatible.
17:34Est-ce que c'est de refaire le même budget qui a été abandonné ?
17:36Alors, ça, ça sera le nouveau
17:38gouvernement qui le décidera. Mais moi, je pense
17:40que s'il repart du même budget qui est celui
17:42qui essaye de faire payer au peuple
17:44les cadeaux qui ont été faits pendant des années aux plus riches
17:46multinationales, ils vont se heurter aux mêmes
17:48difficultés et que les mêmes causes produiront
17:50les mêmes effets. Donc,
17:52ce que nous nous disons, c'est que nous savons
17:54et que nous avons démontré, y compris dans un
17:56contre-budget très précis, ce que nous
17:58nous ferions au gouvernement si
18:00nous avions un président de la République qui juste respectait
18:02la démocratie et laissait le Nouveau Front Populaire
18:04gouverner.
18:06Mais c'est sur la question des compromis
18:08qui vous étaient posés, vous renvoyez
18:10la balle dans le camp des macronistes, comme vous dites,
18:12mais par exemple, le modem a défendu
18:14des mesures de taxation des
18:16super-profits, des super-dividendes que vous aviez votées
18:18en commission. Vous seriez prêt
18:20à refaire la même chose et à aller sur ce terrain-là
18:22et à chercher des compromis là-dessus ?
18:24Évidemment, je le répète, nous avons voté
18:26avec le modem sur un certain nombre de taxations
18:28des super-dividendes,
18:30des super-profits,
18:32sur lesquels nous sommes d'accord pour
18:34aller dans ce sens-là.
18:36Un travail est déjà engagé
18:38sur le budget qui arrive, est-ce que vous êtes
18:40déjà mis autour de la table pour trouver ces compromis-là ?
18:42Encore une fois, nous avons fait
18:44la démonstration que nous avions une
18:46majorité à l'Assemblée sur
18:48159 de nos amendements.
18:50Surtout parce qu'ils se sont abstenus s'ils se mobilisaient.
18:52Je pense que si on avait un gouvernement
18:54NFP, je pense qu'ils se mobiliseraient plus quand même.
18:56Peut-être, peut-être, mais ça,
18:58ce n'est pas notre responsabilité. Si vous avez
19:00des députés
19:02du bloc bourgeois qui sont de temps en temps
19:04en score de forme 20 à être
19:06présents et de temps en temps seulement
19:081 à voter leurs propres amendements.
19:10Encore une fois, ils sont
19:12aujourd'hui minoritaires dans l'Assemblée. Ils ne viennent
19:14pas à l'Assemblée soutenir
19:16le budget que portait le gouvernement Barnier.
19:18Je le dis juste en termes
19:20arithmétiques, nous, nous nous sommes
19:22mobilisés pour faire passer ces amendements et nous avons
19:24une majorité. Thierry Fabre.
19:26La France a été dégradée
19:28par l'agence de notation Moody's
19:30il y a quelques jours. La raison
19:32est intéressante puisque l'agence parle
19:34de fragmentation politique
19:36qui fait qu'à leur avis, il n'y aura
19:38pas de redressement des comptes publics.
19:40Les derniers chiffres montrent que les
19:42intérêts de la dette atteindraient
19:4475 milliards en 2027.
19:46Ce sera le premier budget
19:48de la France devant l'éducation.
19:50Qu'est-ce que ça suscite comme réaction
19:52de votre part de voir à la fois
19:54notre dette qui augmente mais le coût
19:56de remboursement qui augmente et l'impact que ça peut
19:58avoir sur notre budget
20:00lié à l'instabilité ?
20:02Enfin, lié à l'instabilité, lié à un président
20:04de la République qui, encore une fois, ne respecte pas
20:06le résultat des urnes. Je vais vous dire,
20:08ce ne sont pas les agences de notation qui sont souveraines dans ce pays.
20:10Il y a un seul souverain dans ce pays
20:12et il s'appelle le peuple. Et ce,
20:14je rappelle que Jean-Luc Mélenchon
20:16était celui qui allait ruiner
20:18la France, c'est ce qu'on racontait à longueur de journée
20:20lors des différentes présidentielles que nous avons faites,
20:22en faisant, à ce moment-là, on lui reprochait
20:24de vouloir faire 100 milliards de dettes.
20:26Nous parlons de 1000 milliards de dettes
20:28avec Emmanuel Macron. Donc ceux qui
20:30nous font la leçon et qui sont en train
20:32d'appauvrir la France avec 300 plans
20:34de licenciement actuellement, mais surtout un plan
20:36de licenciement complètement silencieux qui, moi,
20:38m'inquiète énormément, qui est le record
20:40de défaillances d'entreprises, 66 000
20:42défaillances d'entreprises, qui sont
20:44majoritairement des très petites entreprises,
20:46de moins de 11 salariés, et même souvent
20:48de moins de 3 salariés. C'est souvent
20:50des boulangeries, des petits restaurants, etc.
20:52qui sont le plus grand plan de licenciement dans notre pays.
20:54Je vais vous dire, ce qu'il faut faire dans ce pays,
20:56c'est relancer la consommation populaire
20:58parce que 53% du
21:00produit intérieur de la France est,
21:02justement, le résultat de cette consommation
21:04populaire qui permet, justement,
21:06de relancer le carnet de commande des petites entreprises.
21:08On va parler maintenant de François Bayrou, nouveau Premier ministre.
21:10Le quatrième depuis le début de l'année.
21:12Quand sera nommé le prochain gouvernement
21:14et avec qui ? Ces questions restent en suspens pour le moment.
21:16En attendant, François Bayrou a commencé
21:18à recevoir, aujourd'hui et jusqu'à demain, les représentants
21:20des groupes parlementaires à l'Assemblée nationale, sauf
21:22vous, parce que vous avez décliné l'invitation.
21:24On va y revenir. Premier à avoir
21:26franchi le Perron de Matignon ce matin,
21:28Marine Le Pen et Jordane Barléa
21:30pour le Rassemblement national.
21:32Le Premier ministre nous a exprimé
21:34le souhait que l'ensemble
21:36des députés soient
21:38traités de manière
21:40parfaitement égale, c'est-à-dire que chaque force
21:42politique puisse être
21:44entendue, soit respectée.
21:46C'est évidemment
21:48un sujet de satisfaction
21:50pour nous, parce qu'il y a
21:5211 millions de Français
21:54qui ne souhaitent pas être mis au banc,
21:56en quelque sorte, du fonctionnement démocratique
21:58de notre pays. Clément,
22:00Mathilde Panot, c'est une bonne chose que François
22:02Bayrou ait voulu recevoir tout le monde,
22:04y compris le Rassemblement national ?
22:06Si vous avez un Premier ministre
22:08qui, après être passé à l'Assemblée,
22:10après avoir demandé un vote de confiance, rencontre
22:12l'ensemble des groupes parlementaires, je ne trouve pas ça choquant,
22:14effectivement. Nous, la raison pour
22:16laquelle nous avons refusé de nous rendre à ce rendez-vous,
22:18c'est que nous défendons un principe,
22:20et le principe, c'est que, lors
22:22de ces discussions, avant le passage à l'Assemblée,
22:24avec le discours de politique générale
22:26et le vote de confiance que nous demandons,
22:28nous n'avons aucun intérêt
22:30à aller discuter de la formation
22:32d'un gouvernement auquel nous ne voulons pas participer,
22:34et je le rappelle, parce que,
22:36là encore, nous n'allons pas participer à un gouvernement
22:38avec ceux qui prônent la non-abrogation
22:40de la retraite à 64 ans,
22:42qui ont supprimé l'appel de solidarité
22:44sur la fortune, etc. En boycottant ces réunions,
22:46il y a un paysage politique
22:48nouveau qui se dessine, et que vous soyez,
22:50sur la touche, à côté, isolé, en quelque sorte ?
22:52Non, je crois, au contraire, que notre position
22:54est très claire et très compréhensible pour les gens.
22:56Nous ne participerons à aucun gouvernement
22:58d'Union nationale, et
23:00il n'y a aucun accord de non-censure
23:02à trouver. D'ailleurs, je l'ai dit très respectueusement
23:04au Premier ministre, lorsque
23:06je l'ai eu au téléphone, je lui ai dit
23:08nous ne participerons pas à un gouvernement,
23:10donc nous n'avons aucun intérêt à en parler,
23:12nous ne négocierons pas un accord de non-censure,
23:14puisque, avec tout le respect que je lui dois,
23:16nous avons d'ores et déjà annoncé
23:18que nous censurons un gouvernement qui est illégitime,
23:20d'autant plus s'il ne demande pas le vote de confiance.
23:22Ça veut dire que votre objectif est donc de faire tomber
23:24le gouvernement de François Bayrou le plus vite possible,
23:26pour fragiliser Emmanuel Macron ?
23:28En fait, vous avez l'air
23:30de porter ça sur des choses personnelles,
23:32mais nous, nous défendons un principe,
23:34le principe de fidélité
23:36à la promesse qui a été faite
23:38aux électeurs et aux électrices,
23:40notamment de fidélité au programme
23:42qui a fait élire les 193 députés
23:44du Nouveau Front Populaire, première chose,
23:46et la deuxième chose, c'est que nous ne voulons pas vivre
23:48dans un pays dans lequel
23:50la démocratie n'est plus respectée,
23:52la fin du projet démocratique n'est pas ce que nous voulons.
23:54Et vous regarderez qu'en Allemagne,
23:56par exemple, aujourd'hui,
23:58Olaf Scholz est tombé suite au vote
24:00de confiance qui avait été demandé,
24:02et qu'il y aura donc de nouvelles élections.
24:04Et quand vous êtes dans une impasse politique pour le pays,
24:06ce qu'il faut faire, la seule chose qui reste
24:08comme solution, c'est le retour aux urnes
24:10et le retour au peuple.
24:12Donc selon vous, dans le contexte dans lequel on est,
24:14on peut se permettre de ne pas avoir de gouvernement
24:16au moment où on n'a pas de budgeting de ce nom ?
24:18C'est ça que vous dites.
24:20Mais vous savez, si Emmanuel Macron avait respecté
24:22le résultat des urnes, nous n'en serions pas là.
24:24Enfin, il faut quand même
24:26remettre les choses
24:28dans le bon sens.
24:30Vous avez eu une mobilisation
24:32extraordinaire des citoyens
24:34le 30 juin et le 7 juillet derniers,
24:36qui ont donné en tête, certes sans majorité absolue,
24:38je suis tout à fait d'accord avec cela,
24:40mais c'est ce qui se passe partout, en tête,
24:42le Nouveau Front Populaire. Dans toutes les démocraties,
24:44vous nommez, vous donnez une chance
24:46à une coalition arrivée en tête qui, ensuite,
24:48se charge d'aller discuter avec les uns et les autres
24:50et trouver des compromis à l'Assemblée.
24:52C'est ce que font vos partenaires du NFP, justement.
24:54Ils sont en train de discuter.
24:56Non, ils le font dans l'autre sens.
24:58C'est-à-dire qu'eux, ils ne disent plus en préalable
25:00la nomination de quelqu'un du Nouveau Front Populaire
25:02qui, ensuite, c'est le gouvernement qui va discuter.
25:04Vous savez, ce n'est pas le rôle d'un président de la République
25:06de mettre tout le monde autour de la table
25:08pour renégocier d'un accord programmatique
25:10sur un gouvernement d'union nationale.
25:12Ce n'est pas le rôle d'un président.
25:14Ce n'est pas le rôle du gouvernement.
25:16Il ne faut pas parler du quoi, justement.
25:18Ce n'est pas le moment de parler du quoi avant de parler du qui.
25:20Mais, écoutez, la Macronie a été battue
25:22trois fois dans les urnes.
25:24Les gens, y compris lors des dernières élections législatives,
25:26mais aussi lors des élections européennes,
25:28lors des dernières législatives,
25:30ont décidé, massivement dans les urnes,
25:32qu'ils voulaient tourner la page d'Emmanuel Macron,
25:34d'un certain autoritarisme,
25:36et donc qu'ils ne voulaient plus de la politique qui a été menée,
25:38notamment de la retraite à 64 ans
25:40qui a été passée en force contre l'ensemble du peuple,
25:42contre l'ensemble des syndicats,
25:44contre 93% des actifs.
25:46Et vous vous retrouvez avec Monsieur Bayrou
25:48qui trouve tout à fait légitime qu'il y ait une obstruction
25:50du gouvernement et des macronistes
25:52lors de notre niche parlementaire
25:54quand nous décidons d'abroger cette réforme de retraite
25:56sur laquelle nous avons une majorité à l'Assemblée.
25:58Vous ne soyez pas allé le voir
26:00pour voir ce qu'il avait dans le ventre
26:02sur certains sujets qui peuvent vous intéresser.
26:04Il était rappelé tout à l'heure
26:06qu'il a été partisan de taxer les plus fortunés
26:08et, notamment, Monsieur Mattei a fait une offensive
26:10sur les superdividendes.
26:12Sur la retraite, il a, non pas critiqué le passage à 64 ans,
26:14mais fortement critiqué la méthode.
26:16Sur la proportionnelle,
26:18il est partisan depuis longtemps
26:20de la proportionnelle, une idée qui peut vous intéresser.
26:22Pourquoi ne pas être allé le voir
26:24pour apprécier jusqu'où il voulait aller
26:26avant de fermer la porte directement ?
26:28Mais parce que
26:30la base du programme
26:32qui va être portée par Monsieur Bayrou...
26:34Vous ne le connaissez pas encore ?
26:36Mais si, mais je ne vais pas faire semblant
26:38aux lignes rouges, aux lignes vertes,
26:40aux lignes bleu-blanc-rouge, comme certains disent,
26:42parce que cela n'existe pas.
26:44Je veux que vous compreniez
26:46que ce qui a été fait, y compris par le gouvernement Barnier,
26:48même s'ils ont mis une contribution
26:50exceptionnelle sur les plus riches
26:52qui était déjà trop et qui faisait s'évanouir
26:54de douleur des députés macronistes,
26:56eh bien, ce qu'ils ont continué de faire,
26:58c'est de prendre sur les pauvres,
27:00sur les malades, de taper sur les fonctionnaires,
27:02de refuser qu'on abroge la retraite à 64 ans.
27:04Donc, je le dis,
27:06je n'ai pas été élue pour m'opposer
27:08à la politique d'Emmanuel Macron,
27:10pas pour lui servir de supplétif,
27:12pas pour pouvoir continuer, de quelque manière que ce soit,
27:14le macronisme.
27:16Deux remarques. Vous parlez souvent de gouvernement illégitime.
27:18Est-ce que la solution pour vous, ce ne serait pas de nommer
27:20Lucie Castex et si elle s'en va,
27:22quel argument vous répondrez ?
27:24Est-ce que vous serez prêts à dialoguer
27:26avec la majorité présidentielle
27:28si jamais Lucie Castex venait à se faire renverser ?
27:30Qu'est-ce qu'on fait puisqu'on aura essayé
27:32votre solution et ça ne marche pas ?
27:34Il y a un commentaire qui dit, il apparaît clairement
27:36que le blocage du pays est acté pour un long moment
27:38avec la tripartition de l'Assemblée nationale.
27:40Des compromis sont nécessaires mais dans le régime
27:42présidentialiste de la cinquième,
27:44compromis rime avec compromission.
27:46Vous êtes en faveur de la sixième République
27:48et la question c'est pourquoi vous ne communiquez pas plus
27:50dessus pour faire rentrer ce débat
27:52à l'antenne, par exemple ?
27:54Non, c'est très juste et c'est pourquoi, moi,
27:56y compris au-delà du fait que je pense que nous sommes
27:58arrivés dans un moment où Emmanuel Macron doit partir
28:00puisqu'il est à l'origine du problème
28:02du blocage du pays et je le dis
28:04d'autant plus que c'est ce qui permettrait
28:06par les urnes de trancher
28:08sur les grandes orientations du pays,
28:10qu'il me semble qu'une des choses qui est prioritaire,
28:12je l'ai dit à plusieurs reprises et je le redirai
28:14autant de fois qu'il faudra, c'est de faire une Assemblée
28:16constituante, c'est-à-dire une Assemblée
28:18qui permet au peuple de réécrire
28:20les règles du jeu, de réécrire
28:22les règles justement de la Constitution
28:24et donc de notre vie commune politique
28:26et par exemple de mettre en place quelque chose
28:28qui serait très utile pour sortir de la situation
28:30qui est le référendum révocatoire
28:32qui offrirait là aussi une issue positive
28:34au blocage du pays.
28:36On a compris que vous avez un désaccord stratégique
28:38notamment avec le PS sur la méthode on va dire
28:40mais si le PS obtient par exemple de François
28:42Bayrou des mesures de pouvoir d'achat pour les Français,
28:44des mesures pour la transition écologique,
28:46s'il obtient qu'il n'y ait pas de recours au 49-3
28:48vous direz quoi ? Vous direz bravo
28:50ce sont des avanciers concrets que vous avez obtenus ?
28:52Mais écoutez, comment voulez-vous
28:54qu'ils obtiennent qu'il n'y ait pas de recours
28:56au 49-3 ? Expliquez-moi mathématiquement
28:58Quels sont ces résultats concrets ? Vous saluerez ?
29:00Mais écoutez, nous, à chaque fois
29:02qu'il y a eu des gouvernements dans lesquels
29:04nous étions dans l'opposition, qui permettaient
29:06de faire avancer un peu un sujet
29:08à un endroit, même si le monde
29:10d'Emmanuel Macron ressemble fort à un monde de malheur
29:12et je ne trouve pas que la situation est beaucoup
29:14avancée pour le pays, elle a même beaucoup reculé
29:16il n'y a qu'à regarder par exemple les questions
29:18de la mortalité infantile, du nombre de personnes pauvres
29:20du nombre d'enfants à la rue, etc.
29:22Mais à chaque fois qu'il y a eu des avancées
29:24nous les avons votées, donc nous ferons la même chose
29:26mais nous ne participerons pas à
29:28faire continuer le macronisme
29:30et je crois que là aussi, c'est ce sur quoi
29:32chacun et chacune a été élu et que chacun
29:34devrait s'en rappeler. Moi je pense que à la fin
29:36l'ensemble du Nouveau Front Populaire votera la motion
29:38vous verrez. Donc vous allez déposer
29:40une motion de censure et vous pensez
29:42Vous serez voté par l'ensemble du NFP, avez-vous dit, c'est le pari que vous prenez ?
29:44Exactement. Donc selon vous
29:46les forces du NFP vous soutiendront lors de la
29:48prochaine motion de censure ? Nous, nous avons
29:50dit que si le Premier ministre
29:52ne se soumettait pas à un vote de confiance
29:54comme c'est le cas dans toutes les démocraties
29:56alors nous déposerons une motion de censure.
29:58Et vous pensez que les socialistes vont la voter ?
30:00Eh bien, je prends mon pari. Effectivement.
30:02Mais parce qu'il n'y a
30:04aucune manière de changer
30:06de politique avec les macronistes actuels.
30:08Je veux dire, il faut quand même regarder...
30:10Ils vont être obligés de rentrer à la niche, enfin dans la famille,
30:12je vous appelle ça comme vous voulez. Dans la famille.
30:14A la maison peut-être.
30:16A la maison, comme vous voulez, mais c'est pas un chien, c'est pas...
30:18Non, je pense effectivement qu'ils vont
30:20devoir revenir à la raison
30:22sur cette question. Pourquoi ?
30:24Donc ils vont voter la motion de censure, vous le prenez de pari ?
30:26Oui. C'est pas une invitation, c'est un pari.
30:28Oui. Enfin, c'est une invitation,
30:30pari, comme vous voulez.
30:32Je vais vous expliquer.
30:34Vous avez tout à fait raison, mais comme
30:36je pense que nous serons plusieurs
30:38groupes à pouvoir le déposer, puisque par exemple, les communistes
30:40ont aussi dit que dans le cas où il n'y aurait pas
30:42de vote de confiance, ils déposeraient aussi une motion
30:44de censure. Donc déjà, nous sommes à deux groupes.
30:46Je pense que les écologistes peut-être déposeraient
30:48avec nous, et que donc nous pouvons déposer juste
30:50la motion de censure sur 58, et ensuite
30:52avoir un peu de marge sur le reste.
30:54Et vous avez raison, c'est un point important.
30:56Donc, ce que je voulais dire, c'est que
30:58s'il n'y a pas de vote de confiance,
31:00nous déposerons et nous voterons une motion de censure.
31:02Et je voulais venir sur un deuxième aspect que vous aviez posé,
31:04qui vient de m'échapper.
31:06On parlait de la motion de censure, mais si vous voulez, je vous pose une autre question.
31:08Allez-y.
31:10Sur la motion de censure, le risque que vous prenez aussi,
31:12c'est qu'elle ne passe pas, cette motion de censure.
31:14Et finalement, que vos appels à la démission
31:16du président soient
31:18un peu effacés
31:20à travers...
31:22C'est excellent, vous m'avez rappelé la suite de ce que je voulais dire.
31:24Pourquoi il n'y aura pas de changement ? C'est pour ça que je disais que les socialistes n'obtiendront rien.
31:26Voilà, ça c'était pour répondre.
31:28Vous avez M. Barnier qui est tombé
31:30avec une motion de censure pour la première fois depuis 62 ans.
31:32Mais il n'est pas tombé seul, il est tombé
31:34avec le budget le plus violent
31:36socialement et écologiquement jamais présenté
31:38de toute l'histoire de la Ve République.
31:40Donc, lorsque vous avez
31:42quelqu'un qui vous propose 60 milliards
31:44d'économies, ce qui est la trajectoire
31:46qu'il voulait prendre, avec
31:48les jours de carence pour les fonctionnaires,
31:50les pensions de retraite non indexées, alors qu'elles seront
31:52indexées au 1er janvier pour tout le monde,
31:54avec 4000 postes de professeurs
31:56en moins, etc. C'est d'une violence incroyable.
31:58Vous croyez qu'ils vont faire une seule
32:00concession là-dessus et qu'ils vont arrêter
32:02la politique qui nous a menés à
32:041000 milliards de dettes ?
32:06Et c'est pour ça, donc, si je suis votre idée, que les socialistes devront voter
32:08la motion de censure ? Voteront-ils la motion de censure ?
32:10Je pense qu'il n'est pas possible d'apprécier
32:12les orientations budgétaires qu'ils vont faire
32:14et qu'ils ne vont pas changer puisqu'ils ne...
32:16C'est eux qui refusent de changer
32:18de logiciel économique.
32:20Exactement, puisque nous, nous avons été élus
32:22sur une rupture avec un système qui,
32:24manifestement, la politique de l'offre,
32:26donne les 300 plans de l'assentiment, donne
32:28un endettement incroyable.
32:30Ce matin, Olivier Faure,
32:32Patrick Cannaire, Boris Vallaud, ont été
32:34reçus par le Premier ministre à Matignon.
32:36Et il y a deux solutions.
32:38Soit la motion de censure, soit
32:40essayer de trouver des compromis.
32:42Ecoutez ce qu'a dit Olivier Faure en sortant.
32:44Nous sommes dans l'opposition
32:46et nous cherchons à comprendre
32:48quelles sont les conditions à partir desquelles
32:50nous pourrions être amenés à ne pas
32:52censurer le gouvernement.
32:54Et donc, nous sommes...
32:56Nous étions prêts à gouverner
32:58en étant ouverts aux compromis.
33:00Nous sommes dans une opposition qui est elle-même
33:02ouverte aux compromis. Encore faut-il
33:04qu'un chemin soit ouvert.
33:06Et de ce point de vue, pour l'instant, nous sommes restés sur notre fin.
33:08Nous n'avons pas encore d'indication précise
33:10sur la façon dont
33:12le Premier ministre entend gouverner.
33:14Mathilde Panot,
33:16opposition et compromis, c'est compatible, selon vous ?
33:18Encore une fois, nous faisons des compromis.
33:20Je vais vous donner un exemple de compromis que nous faisons,
33:22par exemple. Nous avons présenté,
33:24lors de notre niche parlementaire,
33:26une proposition-là pour abroger la retraite
33:28à 64 ans qui n'a jamais été votée
33:30par cet émissaire qui a été passé de force
33:32par 49-3.
33:34L'abrogation de la réforme de la retraite à 64 ans
33:36passe la retraite à 62 ans.
33:38Ce vote a été empêché
33:40par les macronistes qui ont fait une obstruction.
33:42Nous ne sommes pas favorables à la retraite à 62 ans.
33:44Nous sommes favorables à la retraite à 60 ans.
33:46Et bien, par exemple, ça c'est un compromis immédiat
33:48que nous faisons. Nous avons fait des compromis
33:50lorsque nous arrivons à faire passer
33:52159 amendements qui ne sont
33:54parfois pas à la hauteur de ce que
33:56nous voudrions faire et de ce qui est dans notre contre-budget,
33:58mais qui nous permettent, je crois, d'avancer
34:00dans la bonne direction. Le résultat de la
34:02politique économique d'Emmanuel Macron,
34:04c'est les 500 plus grands patrimoines français
34:06qui ont vu doubler leur fortune
34:08depuis 2017. C'est les dividendes
34:10au 4,40 qui se sont vus, là aussi,
34:12doubler pour les actionnaires
34:14depuis 2017. Donc maintenant, ça suffit.
34:16Ça suffit, le monde de malheur où tout le monde souffre
34:18pendant que certains se gavent.
34:20Voilà ce que nous disent.
34:21On a entendu votre pari sur le fait que
34:23vous pensez que tout le Nouveau Front Populaire votera
34:25votre motion de censure, mais quand même,
34:27si jamais un de vos partenaires s'engageait sur cet accord de non-censure,
34:29est-ce que vous estimez qu'il
34:31s'exclurait de lui-même du Nouveau Front Populaire ?
34:34Je pense que oui, ce serait une rupture
34:36avec le Nouveau Front Populaire
34:38et la promesse qui a été faite
34:40aux électeurs et aux électrices.
34:41C'est-à-dire qu'il y aurait des conséquences politiques
34:43à payer pour ce partenaire-là, notamment
34:45en cas de nouvelle élection législative ?
34:47Je ne crois pas qu'ils vont faire ça.
34:49Je ne crois pas qu'ils vont aller jusqu'à là.
34:51Et encore une fois, je rappelle que Olivier Faure
34:53lui-même disait le 30 août
34:552024 à Blois
34:57que lorsque Emmanuel Macron
34:59appellerait pour dire qu'il pouvait donner un petit
35:01quelque chose sur la retraite, un petit quelque chose
35:03sur le SMIC, et bien que jamais
35:05les socialistes n'accepteraient cela parce qu'ils n'accepteraient
35:07jamais d'être les supplétifs du macronisme.
35:09Donc je pense qu'Olivier Faure va retrouver
35:11la voix qu'il tenait le 30 août 2024
35:13et revenir à la raison.
35:15Et très rapidement, vous diriez que le PS,
35:17que les socialistes sont vos partenaires
35:19ou vos adversaires aujourd'hui ?
35:21Ah non, je ne dirais pas que c'est mes adversaires.
35:23Il y a un moment où il faut avoir un peu de cohérence
35:25dans la vie. Nous nous sommes présentés
35:27ensemble sur le même programme
35:29élus sur le même programme
35:31il y a moins de six mois en gagnant les élections.
35:33Donc je dis juste, nous nous restons
35:35fidèles et cohérents avec ce que nous portons.
35:37Et je vais vous dire sur la démission
35:39d'Emmanuel Macron. Ce n'est pas
35:41juste la France insoumise qui demande la démission
35:43d'Emmanuel Macron. 64% des Français
35:45pensent qu'il doit démissionner.
35:47C'est Jean-Michel Apathy qui disait qu'une présidentielle
35:49anticipée était
35:51irrévocable
35:53et qu'on allait aller vers ça. C'est David Lysnard,
35:55le président de l'Association des maires de France.
35:57C'est Monsieur Devillepin qui dit cela.
35:59C'est Jean-François Copé.
36:01C'est Monsieur Charles de Courson qui dit que là aussi
36:03nous n'avons pas d'autre choix que de retourner aux urnes
36:05pour pouvoir trancher les grandes orientations.
36:07Alors on va revenir sur Deville 27 tout à l'heure,
36:09mais Thierry.
36:11Sur les rapports avec les socialistes, est-ce que vous ne pensez pas
36:13quand on voit les réactions de différents
36:15dirigeants socialistes que finalement
36:17votre alliance est surtout électorale
36:19et que sur le fond vous avez de grosses
36:21divergences qui en ce moment
36:23émergent. On voit bien que
36:25souvent en off, les dirigeants socialistes
36:27nous disent qu'il faut absolument qu'on s'émancipe
36:29de la France insoumise parce que
36:31souvent on n'est pas d'accord sur le fond.
36:33Et c'est vrai que c'est une alliance électorale,
36:35le programme a été fait extrêmement
36:37rapidement. On a le sentiment
36:39qu'en ce moment c'est un révélateur
36:41et qu'on voit bien que sur le fond vous n'êtes pas d'accord
36:43avec eux. Effectivement, nous ne serons
36:45jamais d'accord avec ceux qui disent
36:47par exemple qu'ils renoncent à l'abrogation
36:49de la retraite à 64 ans. Nous ne serons jamais
36:51d'accord avec cela. Mais je vais vous dire
36:53c'est à eux de déterminer cela.
36:55Pour l'info, la NUPES a été brisée
36:57je le rappelle, sur la question des élections
36:59européennes alors que nous demandions une liste
37:01unique. Que je le rappelle, si nous avions
37:03eu une liste unique aux élections européennes
37:05nous aurions pu faire jeu égal
37:07voire surpasser le Rassemblement national
37:09et qu'Emmanuel Macron n'aurait pas fait
37:11la dissolution dans ce cadre-là.
37:13Cela n'a pas été brisé de notre faute
37:15mais de leur fait. Je redis
37:17ici, nous nous restons fidèles
37:19à ce que nous avons porté devant les électeurs
37:21et le Nouveau Front Populaire
37:23Le Nouveau Front Populaire, c'est un programme
37:25une stratégie commune et des alliances
37:27pour avoir des candidatures communes.
37:29Le Nouveau Front Populaire continuera dans tous les cas.
37:31Est-ce que ça peut aller plus loin par exemple ?
37:33Oui, avec Jean-Luc Mélenchon qui propose
37:35une candidature LFI au reste de la gauche
37:37il propose mais on dirait plutôt
37:39qu'il s'impose. Vous ne pensez pas ?
37:41Non, je ne crois pas. Jean-Luc Mélenchon
37:43a été le candidat par exemple
37:45avec les communistes à plusieurs reprises
37:47à deux reprises dans les élections
37:49présidentielles et nous avons dit
37:51qu'il y aurait une candidature insoumise
37:53ce que nous proposerons à une candidature
37:55commune. Je vous rappelle que dans le cadre
37:57d'une présidentielle anticipée
37:59Dans tous les cas de figure, il y aura une candidature insoumise
38:01à la présidentielle ? Oui. Même s'il n'y a pas d'accord ?
38:03Oui. Même s'il n'y a pas d'accord
38:05pour une candidature unique ? Oui. Mais je vous rappelle
38:07vous allez recommencer à désespérer les gens en disant
38:09c'est impossible etc. La dernière fois, il a manqué
38:11420 000 voix à Jean-Luc Mélenchon
38:13pour arriver au second tour
38:15alors qu'il y avait des candidatures de tous bords.
38:17Et je remarque que vous ne dites pas par exemple que Fabien Roussel s'impose
38:19alors qu'il a d'ores et déjà dit qu'il était
38:21candidat, que vous ne dites pas que
38:23M. Hollande s'impose alors qu'il dit qu'il est contre
38:25une candidature commune. Donc,
38:27Jean-Luc Mélenchon pourrait se soumettre par exemple à une primaire ?
38:29Mais nous sommes contre les primaires.
38:31Pour le coup, nous avons là aussi
38:33reconnaissez que nous avons une forme de cohérence
38:35sur cette question. Je vais vous expliquer.
38:37Si Emmanuel Macron démissionne, parce que moi, pourquoi est-ce que je crois
38:39qu'il doit démissionner ? D'abord, parce qu'il n'a pas respecté
38:41le suffrage universel, mais ensuite
38:43parce qu'il lui reste 30 mois à faire dans son mandat
38:45et que 30 mois, vous avez déjà eu
38:47le gouvernement le plus éphémère
38:49de la Ve République, celui de M. Barnier, qui a tenu
38:513 mois, qu'il lui faut à peu près 10 Barnier
38:53et Bayrou pour pouvoir tenir encore.
38:55Donc, vous imaginez quand même la difficulté devant laquelle il est.
38:57Donc, qu'à un moment, la seule manière de sortir
38:59de cette impasse, c'est de revenir à une élection
39:01présidentielle. Dans ce cadre-là,
39:03vous savez, la Constitution donne
39:0520 jours au minimum, 35
39:07jours au maximum. Vous croyez vraiment qu'on a le temps
39:09de faire une primaire qui ne s'adresse qu'à un certain
39:11nombre de gens qui sont d'ores et déjà convaincus ?
39:13Je ne le crois pas. Et que nous serons en plus
39:15dans une situation internationale et nationale
39:17très compliquée. Et je crois que Jean-Luc
39:19Mélenchon a l'expérience et même la force de caractère
39:21pour pouvoir y aller.
39:23Oui, alors il y a plusieurs questions.
39:25Vous avez employé tout à l'heure le terme de bloc
39:27bourgeois, donc je présuppose pour parler
39:29du bloc central.
39:31Vous pouvez définir ce que vous entendez par là.
39:33Et de l'autre, c'est une discussion qu'on a eue en live sur ma
39:35chaîne tout à l'heure. Est-ce qu'il n'y a pas aussi
39:37une forme un peu de suffisance de la part
39:39des insoumis, un peu de...
39:41Si on est au second tour face à Mme Le Pen, ce sera
39:43plié. Je crois que M. Mélenchon disait
39:45Marine Le Pen contre une chaise,
39:47la chaise serait élue, etc.
39:49Est-ce qu'il n'y a pas une forme de suffisance quand même ?
39:51Et si jamais l'extrême-droite gagne en 2027
39:53ou avant, vous aurez l'air un peu finaux.
39:55Alors, le bloc bourgeois,
39:57c'est ce qui vient d'une analyse de ce que nous avons fait
39:59suite à l'élection présidentielle de 2017
40:01sur la manière dont il y a une tripartition
40:03aujourd'hui du
40:05paysage politique. Et ceux
40:07qu'on appelle l'extrême-centre,
40:09ceux qui se sont du coup réunis
40:11pour faire élire Emmanuel Macron,
40:13c'est notamment Paolo Barini, le chercheur qui les appelle
40:15comme ça, qui les appelle le bloc bourgeois.
40:17Et je trouve que c'est une solution assez pratique
40:19puisque maintenant, on ne sait plus comment les appeler.
40:21Socles communs qui n'ont rien de commun entre eux.
40:23Donc, bloc bourgeois, je trouve que ça définit bien
40:25ce qu'ils font. Ça, c'est la première chose.
40:27La deuxième chose...
40:29La question de la suffisance.
40:31Si Jean-Luc Mélenchon est face à Marine Le Pen, il est sûr de gagner.
40:33Nous, nous disons
40:35depuis dix ans qu'à la fin,
40:37ça se terminera entre eux et nous.
40:39Et nous n'avons pas tout à fait eu tort.
40:41C'est-à-dire que là, vous voyez bien que la Macronie est en train de s'effondrer
40:43et que, justement, le grand choix
40:45qui va s'offrir au pays, c'est de savoir
40:47s'ils veulent aller du côté de l'extrême-droite
40:49ou du côté du bloc populaire.
40:51Et j'ose espérer qu'il ira du côté du bloc populaire.
40:53Je vais vous dire, nous, nous mettons toutes nos forces
40:55pour que jamais le pays ne tombe au fascisme.
40:57Pour que jamais nous ne nous retrouvions
40:59dans une situation comme c'est déjà arrivé dans le pays,
41:01contrairement à ce qui est souvent dit,
41:03puisque l'extrême-droite a déjà dirigé ce pays
41:05sous Vichy.
41:07Nous, nous combattons l'extrême-droite.
41:09Nous ne faisons pas avec eux des petits arrangements
41:11sur l'aide médicale d'État
41:13pour essayer de ne pas se faire censurer,
41:15sur une nouvelle loi immigration.
41:17Et donc, je ne sais pas de quel côté cela tombera.
41:19Ça dépendra notamment de ce qu'on appelle le 4e bloc
41:21pour le coup, pour revenir à la 3e partition.
41:23Vous êtes moins péremptoire de ce fait.
41:25Mais le 4e bloc, c'est les abstentionnistes.
41:27Et nous, nous faisons quelque chose
41:29qui est un travail vraiment très important
41:31pour redonner le goût de la politique aux gens
41:33et pour justement les faire retourner aux urnes.
41:35Et je crois que de là dépend
41:37les grands choix du pays.
41:39Sauf que le bloc bourgeois, comme vous dites,
41:41le bloc centriste, vous allez en avoir besoin
41:43si vous arrivez à vous hisser au second tour
41:45pour ne pas faire gagner l'extrême-droite.
41:47Oui, si le bloc bourgeois joue le jeu.
41:49Je vais vous donner l'exemple des dernières législatives.
41:51Aux dernières législatives, ce qui s'est passé,
41:53c'est qu'il y a eu un barrage républicain
41:55pour priver l'extrême-droite du pouvoir.
41:57Nous, nous l'avons tenu parfaitement.
41:59Ce qui n'est pas le cas du bloc bourgeois,
42:01pour le coup, ou du socle commun,
42:03dans toutes les conditions.
42:05Et donc, lorsque nous sommes arrivés en tête,
42:07parce que c'est ça qui s'est passé,
42:09c'était à eux de faire le report de voix.
42:11Et vous verrez que le report de voix a été
42:13bien moins bon du bloc bourgeois
42:15vers le Nouveau Front Populaire
42:17que ce que les électeurs du Nouveau Front Populaire
42:19ont fait vers les macronistes lorsqu'il le fallait
42:21pour priver l'extrême-droite du pouvoir.
42:23Donc c'est à eux de faire le travail sur cette question.
42:25Avant de recevoir l'invité qui va débattre avec vous,
42:27cette dernière information via l'AFP,
42:29François Bayrou qui est à Pau,
42:31il a entendu les critiques, évidemment,
42:33sur le fait qu'il soit à Pau.
42:35Il dit, lui, qu'il défend le cumul des mandats
42:37pour les ministres et les parlementaires.
42:39Oui, je crois que ça, c'est un désaccord fondamental.
42:41Moi, je ne suis pas d'accord.
42:43Par exemple, je suis députée
42:45depuis maintenant sept années
42:47et je le dis, si vous voulez faire bien
42:49le travail de parlementaire,
42:51que ce soit pour légiférer, pour contrôler l'action du gouvernement,
42:53pour faire le lien, justement,
42:55avec nos concitoyens et nos concitoyennes,
42:57je crois que vous ne pouvez pas cumuler les mandats.
42:59Et encore moins quand vous êtes Premier ministre
43:01de la France, dans une situation
43:03aussi compliquée au niveau national et international.
43:05Donc, une loi pour revenir au cumul des mandats,
43:07ce serait non tout de suite ? Bien sûr.
43:09Là, il pourrait y avoir débat aussi à gauche, non ?
43:11Peut-être, mais
43:13je crois que très majoritairement,
43:15ce serait la même réponse que moi.
43:17Oui, même si c'est François Hollande
43:19qui a fait voter cette loi. Tout à fait.
43:21Mais apparemment, ça change. Il y a certains qui voudraient bien
43:23redevenir député-maire.
43:25Mais qu'est-ce que vous voulez ? Moi, je ne suis pas du tout d'accord
43:27avec cette vision des choses. Vous ne seriez pas candidate
43:29à des municipales, par exemple ? Moi, personnellement, non.
43:31Jamais ? Ah si, peut-être un jour.
43:33Mais pas tout de suite ? Pas tout de suite.
43:35Face à vous, tout à l'heure, va entrer sur le plateau
43:37un spécialiste du monde arabe,
43:39pour sortir des débats franco-français,
43:41parce qu'il y a tout ce qui se passe dans le monde,
43:43et que l'EFI a pris des positions tranchées
43:45sur la situation au Proche-Orient. Son portrait est réalisé
43:47par Clément Perrault.
43:51Face à vous, Mathilde Panot,
43:53un spécialiste du Proche et Moyen-Orient,
43:55politologue et directeur
43:57de l'Observatoire des Pays Arabes,
43:59un cabinet de conseil réputé.
44:01A l'heure de la chute du régime al-Assad
44:03en Syrie, il s'interroge
44:05sur les nouveaux maîtres du pays,
44:07et notamment Mohamed al-Joulani,
44:09leader de l'organisation islamique
44:11Hayat Tahrir al-Sham, dite HTS.
44:13Joulani n'a pas un programme
44:15de démocrate chrétien suédois.
44:17C'est un conservateur
44:19islamiste, mais qui a mis
44:21beaucoup d'eau dans son vin.
44:23La confiance que vous partagez,
44:25voici vos mots quelques jours
44:27après la chute du régime.
44:29Nous partageons une vigilance
44:31sur les nouveaux maîtres du pays en Syrie,
44:33et nous redisons que l'avenir du peuple syrien
44:35doit appartenir au peuple syrien.
44:37En revanche,
44:39notre invité n'a pas tout à fait
44:41le même regard que votre parti
44:43sur son pays de naissance, le Liban.
44:45Il porte un regard très critique
44:47sur le Hezbollah.
44:49Depuis 40 ans,
44:51le Hezbollah fait régner la terreur au Liban.
44:53La population associe le Hezbollah
44:55à la faillite économique,
44:57à l'effondrement des infrastructures,
44:59à la corruption, à la violence, à la drogue.
45:01Bref, des mercenaires de l'Iran
45:03et des semeurs de chaos responsables
45:05de tout leur malheur.
45:07Pas vraiment le même discours que celui
45:09de Jean-Luc Mélenchon.
45:11C'est une hypocrisie totale à partir de là
45:13de dire que le Hezbollah
45:15pose un problème.
45:17Le Hezbollah est une composante du peuple libanais
45:19et ce n'est pas à nous de décider
45:21qui est une bonne composante et qui est une mauvaise.
45:23Face à vous ce soir, Mathilde Panot,
45:25Antoine Basbous.
45:27Et nous accueillons donc Antoine Basbous
45:29sur le plateau de lundi, c'est politique.
45:31Je vous laisse saluer Mathilde Panot.
45:33Bonsoir Madame. Bonsoir à vous, merci d'être avec nous.
45:35Ravie de vous recevoir.
45:37Asseyez-vous, je vous en prie.
45:39Et vous avez presque 10 minutes, à peu près,
45:41pour débattre avec Mathilde Panot.
45:43Il y a plein de pays qu'on pourrait évoquer, bien entendu.
45:45On va commencer par la Syrie, bien sûr.
45:47Ecoutez,
45:49le paysage politique régional
45:51a connu un séisme majeur
45:53qui n'est pas achevé.
45:55On a assisté,
45:57depuis une trentaine d'années,
45:59à l'application
46:03d'un axe de la résistance,
46:05d'un croissant chiite mis en place
46:07par l'Iran autour d'Israël.
46:09Gaza, Liban, Syrie,
46:11Irak, Yémen.
46:13Et cette alliance
46:15a passé à l'action
46:17le 7 octobre 2023.
46:19Israël a souffert pendant
46:21dix mois, et puis
46:23il a repris l'initiative,
46:25il a brisé le Hamas,
46:27il a cassé, décapité
46:29le Hezbollah, et puis maintenant
46:31c'est la chute d'Assad.
46:33Et je pense que nous devons nous préparer
46:35aux conséquences
46:37de ce séisme qui n'est pas
46:39terminé, parce que je présume
46:41que le Yémen
46:43sera sur la liste
46:45et que peut-être l'Iran lui-même
46:47pourrait être touché
46:49avant l'arrivée
46:51de Donald Trump
46:53à la Maison Blanche.
46:55Donc Assad, c'est
46:57le dernier relais
46:59de cette puissance.
47:01Il est tombé lâchement,
47:03sans combattre.
47:05Pendant ces 13 dernières années,
47:07il a envoyé à la mort
47:09600 000 personnes, dont 100 000
47:11sous la torture.
47:13Il a envoyé sa femme et ses enfants
47:15le 30 novembre
47:17de Syrie,
47:19pour la première fois depuis 2011,
47:21ce qui m'avait permis de dire
47:23qu'il devait sentir la fin.
47:25Et une semaine après,
47:27il les a rejoints,
47:29ainsi qu'il a rejoints ses milliards à Moscou.
47:31Qu'est-ce que vous voulez demander à Mathilde Panot
47:33de ce fait ?
47:35Je ne suis pas de très près
47:37votre politique étrangère,
47:39mais je ne lui demande
47:41rien, simplement de prendre
47:43acte qu'il y a un séisme
47:45régional majeur,
47:47que l'Iran est en train
47:49d'être brisé, son influence
47:51décapitée, et que
47:53la France doit être prête
47:55aux lendemains qui sont
47:57en train de changer.
47:59Vous faites le même état des lieux.
48:01La France doit être prête aux lendemains qui doivent changer,
48:03quitte à intervenir, ou d'une façon ou d'une autre,
48:05j'allais dire.
48:07Sur le séisme politique, je suis tout à fait d'accord
48:09sur le fait qu'il y a aujourd'hui une région
48:11qui est à feu et à sang,
48:13et qui va énormément bouger,
48:15sur lequel, moi, je crois que la France
48:17a une voix très peu audible actuellement,
48:19notamment, puisqu'elle a pris
48:21une position, puis l'autre, et moi, je suis assez
48:23inquiète de l'effacement de la voix de la France
48:25dans la région.
48:27C'est d'accord avec ça, la France a une voix effacée ?
48:29Oui. La France ne peut pas
48:31être faible en France et forte
48:33à l'étranger, donc la puissance
48:35de la France proviendrait de sa puissance,
48:37de son assurance, en France
48:39et en Europe, avant de se projeter
48:41à l'étranger.
48:43La deuxième chose, c'est sur la Syrie,
48:45sur laquelle, moi, j'essaye de suivre attentivement
48:47ce qui se passe, moi, j'ai notamment une inquiétude
48:49très forte, au-delà de ce que va faire
48:51le nouveau pouvoir, sur ce qui va se passer
48:53sur le nord de la Syrie, au Rojava,
48:55avec les Kurdes, qui était mon premier déplacement
48:57international, puisque je crois
48:59que les Kurdes, dans une région
49:01qui est très instable, en général,
49:03en ce moment, à feu et à sang,
49:05sont aussi une des
49:07voies de sortie de solutions
49:09politiques, notamment par le confédéralisme
49:11démocratique, écologiste, féministe
49:13qu'ils construisent
49:15au Rojava, donc ça, c'est la première chose,
49:17donc une inquiétude très forte. La deuxième
49:19chose, c'est que, moi, je crois, vous avez dit
49:21c'est Atchiké ou Hamas ou Hezbollah,
49:23moi, je voudrais aussi qu'on parle
49:25des plus de 45 000 Palestiniens
49:27qui ont été tués dans ces attaques, notamment
49:29des 13 000 enfants, dont la moyenne
49:31d'âge est de 5 ans, des
49:33Libanais qui ont aussi été touchés
49:35très fortement dans les nombreux villages,
49:37des bombardements qui continuent
49:39aujourd'hui en Syrie, avec plus de 470
49:41frappes qui sont faites par Israël
49:43sur, alors, normalement,
49:45ce qu'ils disent, des stocks stratégiques,
49:47mais qui sont là aussi inquiétantes, puisque
49:49en violation du droit international, et je crois
49:51qu'il faut qu'on fasse respecter
49:53le droit international, sinon, plus rien ne vaut
49:55si ce n'est la loi du plus fort.
49:57Je vous rejoins sur plusieurs points. D'abord, les Kurdes
49:59de Syrie, du Rojava,
50:01c'est une expérience qui est
50:03assez rare dans la région,
50:05et autant on voit chez
50:07les islamistes des femmes bâchées
50:09ou tolérées, si elles ne le sont pas,
50:11autant on voit dans
50:13le Rojava, chez les Kurdes,
50:15un pays laïque,
50:17des femmes soldates, des commandantes.
50:19Et même dans toutes les maires,
50:21par exemple, les mairies, vous avez à chaque fois des
50:23comères, un homme, une femme, partout.
50:25Et des représentantes à l'étranger qui sont
50:27habillées comme tout le monde, comme nous,
50:29à l'Occident. Donc, cette expérience
50:31mérite d'être soutenue,
50:33d'autant plus que
50:35les Kurdes, dans leur
50:37prison, il y a 7 000 djihadistes.
50:39Et si jamais ils étaient défaits,
50:41ces 7 000 djihadistes, sans parler
50:43de 54 000 de leurs familles
50:45qui sont à côté, eh bien,
50:47s'ils sont lâchés, il y a des Français, des Belges,
50:49des Européens, des Américains, des Arabes.
50:51Ca va poser un vrai problème.
50:53Comment on résout ce problème ?
50:55La Turquie veut
50:57casser, veut briser les reins des Kurdes
50:59de Syrie. Et
51:01le nouveau pouvoir est proche de la
51:03Turquie. Et donc, il va falloir
51:05négocier. Mais ce que j'entends dans ce que vous dites,
51:07c'est le risque djihadiste en France
51:09de ce fait. Comment on répond à ça, Mathilde Panot ?
51:11Ecoutez, il y a une première chose. Moi, je ne pense
51:13pas qu'on puisse déléguer aux Kurdes le fait
51:15de retenir les djihadistes français. Enfin, moi,
51:17je pense qu'il faut d'abord
51:19rapatrier les enfants français
51:21qui sont dans le nord de la Syrie, y compris
51:23parce que c'est le respect de la Convention internationale
51:25des droits des enfants. Ca, c'est la première chose.
51:27La deuxième chose, c'est que
51:29ensuite, vous avez un parquet national antiterroriste
51:31et que c'est son travail de faire le travail
51:33justement lorsque des gens reviennent
51:35notamment de la Syrie.
51:37Et que donc, je crois que...
51:39Si ce ne sont pas les Kurdes qui doivent garder
51:41les djihadistes, c'est qui ?
51:43Parce que la Syrie, pour l'instant,
51:45c'est très flou. Justement, il faut
51:47rapatrier, avoir un parquet national antiterroriste
51:49qui ensuite les juge
51:51notamment dans les exactions qui ont été commises.
51:53Enfin, vous jugez les gens. Je ne sais pas
51:55ce que vous pouvez faire d'autre que juger les gens.
51:57Sur le Liban, vous vouliez parler du Liban aussi.
51:59Le Liban était sous
52:01colonisation syro-iranienne
52:03depuis
52:051969.
52:07Donc, le père Assad avait envoyé
52:09des palestiniens, des Syriens,
52:11avec un tri palestinien qui s'appelait
52:13l'Assaïka, et
52:15ils ont colonisé tour à tour le Liban
52:17en s'étant associés
52:19l'un à l'autre. Et on est arrivés
52:21à 82,
52:2383, quand le
52:25Drakkar a été fait
52:27exploser par ces agents-là,
52:29quand le QG américain
52:31à la même minute
52:33a sauté également,
52:35les otages français, les journalistes,
52:37les assassinats, l'ambassadeur tué,
52:39bref, l'histoire, la présence
52:41syrienne et iranienne
52:43au Liban, qui se sont relayées et associées,
52:45eh bien, ça a été
52:47un mandat,
52:49une occupation, mais d'une calamité
52:51indescriptible.
52:53Le Hezbollah, c'était le bras armé
52:55de l'Iran
52:57au Liban, et c'est lui qui avait
52:59la charge d'être
53:01l'armée de l'Iran
53:03en Méditerranée, contre Israël,
53:05pour sauver les soldats.
53:07Jean-Luc Mélenchon en parlait tout à l'heure,
53:09en disant que ça n'est pas un problème politique.
53:11Non, ce que dit Jean-Luc Mélenchon,
53:13c'est que ce n'est pas à nous de décider. Le Hezbollah,
53:15et d'ailleurs Emmanuel Macron, lorsqu'il était allé
53:17au Liban, avait rencontré
53:19le chef du groupe parlementaire du Hezbollah.
53:21Le Hezbollah est présent au Parlement libanais,
53:23donc ce n'est pas à nous de décider sur cette question-là.
53:25Mais je vais vous dire, moi, je peux
53:27entendre beaucoup de choses, y compris sur
53:29des explications géopolitiques qui sont
53:31importantes, intéressantes, etc.
53:33Mais la réalité de ce qui se passe actuellement,
53:35c'est que vous avez une extrême-droite
53:37israélienne qui a décidé de
53:39violer la souveraineté du Liban,
53:41et notamment d'attaquer à plusieurs reprises
53:43de la finule, ce qui est une attaque
53:45sur le droit international, et la finule
53:47dit aujourd'hui que sur le cessez-le-feu
53:49qui a été signé, il y a d'ores et déjà
53:51plus de 100 violations du cessez-le-feu,
53:53avec encore, il y a encore eu 3 morts ce week-end.
53:55Antoine Bassebouf.
53:57Quand même, laissez-moi vous dire, pour le Hezbollah,
53:59ce sont des mercenaires,
54:01je répète,
54:03mercenaires de l'Iran au Liban
54:05qui ont une mission. Le 8 octobre,
54:07c'est le lendemain du 7 octobre
54:092023, est-ce qu'ils se sont
54:11concertés avec qui que ce soit
54:13pour ouvrir le feu,
54:15pour déclarer la guerre à Israël ?
54:17Est-ce que c'est dans l'intérêt du Liban
54:19de venir ouvrir un front ?
54:21C'était dans l'intérêt de l'Iran,
54:23et c'est l'Iran
54:25qui a dit, unité des fronts,
54:27il faut que tout le monde,
54:29que tous nos proxys, tous nos frelons
54:31que nous avons placés autour d'Israël,
54:33c'est la stratégie du général Soleimani
54:35qui a été mise en application.
54:37En fait, ça, c'est la manière
54:39dont vous interprétez les choses,
54:41c'est-à-dire le Hezbollah n'aurait pas dû faire ça
54:43comme le Hamas n'aurait pas dû faire les crimes de guerre du 7 octobre.
54:45D'accord ? Mais est-ce que
54:47toute une population civile
54:49doit être génocidée, comme c'est le cas à Gaza,
54:51colonisée, comme c'est le cas en Cisjordanie,
54:53ou bombardée, comme c'est le cas au Liban ?
54:55Je ne suis pas d'accord avec cela.
54:57Bien. Merci. Merci Antoine Basbous.
54:59Parce que, évidemment, on a 10 minutes,
55:01mais ça va très vite, 10 minutes, surtout pour refaire le monde.
55:03Tout à fait. Surtout que c'est des sujets compliqués.
55:05Surtout pour refaire le monde et un monde sensible.
55:07On va terminer par les questions personnelles.
55:09Une question personnelle, Clément Méry.
55:11On parle systématiquement d'une possible candidature
55:13à la présidentielle de Jean-Luc Mélenchon
55:15et en même temps, l'UMA m'a dit
55:17qu'il souhaitait être remplacé.
55:19Est-ce que vous vous êtes préparés, vous,
55:21personnellement, à assumer cette responsabilité ?
55:23Je crois qu'on est plusieurs
55:25à être dans un collectif
55:27où, effectivement,
55:29nous préparons toutes les possibilités.
55:31Non mais Clément, vous avez dit vous, personnellement.
55:33Je suis présidente d'un groupe parlementaire,
55:35et pour l'instant, je m'occupe de mon groupe parlementaire.
55:37Oui, oui, aussi.
55:39Mais ça fait partie des options que Jean-Luc Mélenchon
55:41répète régulièrement.
55:43Si c'est ma volonté, pas vraiment.
55:45Mais je vais vous dire, dans une présidentielle
55:47qui dure entre 20 et 35 jours,
55:49je pense que c'est Jean-Luc Mélenchon qui est, effectivement,
55:51le mieux placé, le plus expérimenté
55:53et avec la force de conviction dont je parlais.
55:55Y a-t-il des députés
55:57que vous admirez ou que vous respectez
55:59hors NFP ?
56:01Hors Nouveau Front Populaire.
56:03Qu'ils ne soient pas de gauche, quoi, en clair.
56:05Ça me fait rire, parce que vous pensez un peu que je suis une sauvage,
56:07donc ça me fait rire.
56:09Par exemple, des gens avec qui j'ai travaillé,
56:11alors je ne sais pas si je les admire,
56:13parce que ça serait peut-être un peu trop,
56:15mais, par exemple, j'ai travaillé avec Olivier Servat
56:17sur la question du droit à l'eau,
56:19notamment du droit à l'eau en Guadeloupe,
56:21sur lequel nous n'avons jamais eu de cause.
56:23J'ai beaucoup apprécié
56:25Jean-Paul Matéi lorsqu'il était,
56:27comme on l'appelait sur les réseaux sociaux,
56:29super Matéi sur les super dividendes.
56:31J'ai travaillé beaucoup avec Erwann Balanant
56:33sur la question de la constitutionnalisation
56:35de l'IVG.
56:37Pourquoi vous n'y êtes pas allé ?
56:39Par exemple, j'ai travaillé,
56:41et d'ailleurs il votait nos amendements
56:43avec Mansour Kamardine, de Mayotte,
56:45qui disait, par exemple, sur les sujets de l'eau,
56:47en disant aux macronistes qui se moquaient
56:49de ce que l'on portait
56:51sur la question de l'eau, notamment à Mayotte,
56:53mais pas que, il disait,
56:55vous pouvez rigoler, mais moi quand je suis à Mayotte,
56:57je me douche une fois tous les deux jours
56:59parce qu'il n'y a pas d'eau,
57:01et lorsqu'il est revenu au mandat d'après, après 2022,
57:03c'était une fois tous les trois jours.
57:05Voilà ce que ça veut dire.
57:0730 secondes, Thierry Fabre.
57:09J'aimerais bien savoir si vous avez des retours
57:11de vos soutiens ou de la population.
57:13En ce moment, le sentiment qu'on a,
57:15c'est que les Français sont de plus en plus inquiets
57:17de cette instabilité.
57:19Est-ce que vous n'avez pas peur d'être considéré
57:21comme l'artisan du chaos ?
57:23Les gens sont soulagés.
57:25Ils nous disent merci d'avoir fait tomber Barnier
57:27qui, notamment, voulait ne pas indexer les pensions
57:29des retraités, supprimer 4000 professeurs,
57:31etc., etc.
57:33Les gens nous disent merci.
57:35La télévision, ça a un début, ça a une fin.
57:37Vous savez bien, Hugo Couturier,
57:39que c'est comme ça que ça se passe.
57:41Et puis surtout que c'est la dernière de l'année 2024
57:43avec des travaux parlementaires
57:45qui pourront peut-être se terminer avant Noël,
57:47on vous le souhaite. En tout cas, c'est la fin de ce lundi
57:49C'est politique 2024,
57:51le dernier de l'année, et ce sera avec plaisir
57:53qu'on se retrouvera le lundi soir
57:55sur LCP
57:57à partir de 2025 et de janvier, bien sûr.
57:59Bonne soirée, merci et à très bientôt.
58:01Et bon anniversaire.