« LCP-Lundi C'est Politique », une nouvelle émission présentée par Francis Letellier
Invité cette semaine la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et L'Express.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et L'Express, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
Invité cette semaine la secrétaire générale de la CFDT, Marylise Léon.
Depuis le lundi 7 octobre, Francis Letellier présente ce nouveau rendez-vous hebdomadaire, où il reçoit les grands leaders politiques, en partenariat avec franceinfo et L'Express.
Alors que l'Assemblée nationale figure plus que jamais au coeur de la vie politique, Francis Letellier interroge chaque lundi à partir de 19h30 les ténors du parlement et du gouvernement.
En première partie de l'émission : un tête-à-tête d'une quinzaine de minutes avec une grande personnalité politique, pour mettre en perspective l'ouverture de la semaine parlementaire, avant les Questions au Gouvernement du mardi.
Francis Letellier est ensuite rejoint en plateau par trois chroniqueurs, journalistes politiques des rédactions de LCP, franceinfo et L'Express, pour un échange avec l'invité.
Pour conclure l'émission, le face à face : une personnalité issue du monde culturel, économique ou social (écrivain, artiste, expert...) interpelle l'invité et réagit à ses propos.
Hugo au Perchoir, « streamer » politique et parlementaire sur Twitch, intervient également lors de l'émission, en relayant les questions de sa communauté.
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NewsTranscription
00:0060 ans, l'âge de la retraite ou presque, ça fait aussi 60 ans qu'a été créée la CFDT syndicat numéro 1 en France.
00:07A sa tête depuis près d'un an et demi, une femme arrivait à ce poste en pleine réforme des retraites.
00:11Auparavant, elle s'était spécialisée sur les questions de l'assurance chômage.
00:14Ça tombe bien puisque le gouvernement a rouvert le dossier et que nous allons en parler ce soir.
00:19Marie-Lise Léon est l'invitée de LCP. Lundi, c'est politique.
00:23Générique
00:37Bonsoir Marie-Lise Léon, merci d'être sur le plateau de Lundi, c'est politique.
00:41Vous êtes secrétaire générale de la CFDT avec, pour vous interroger, Étienne Girard, chef du service Société Aliexpress.
00:47Bonsoir Étienne, bonsoir Clément Méric, journaliste à LCP.
00:50Bonsoir Francis.
00:51Et bonsoir Julie-Marie Lecomte, chef du service politique à France Info.
00:55Et Hugo Couturier, bonsoir Hugo.
00:56Bonsoir Francis.
00:57Hugo Auperchoir, vous pouvez intervenir sur la chaîne Twitch LCP Assemblée Nationale pour nous faire remonter vos points de vue, vos questions.
01:02Évidemment, vous nous relèverez tout ça sans filtre.
01:05Avec vous ce soir, Marie-Lise Léon, nous allons parler de plein de choses, notamment du travail, de l'assurance chômage par exemple.
01:14Et puis un peu plus tard dans l'émission, nous rejoindra un invité pour débattre avec vous sur la façon de militer.
01:19Militer, est-ce que c'est un gros mot ?
01:20Quand certaines formes de militantisme sont condamnées, voire criminalisées.
01:24Faut-il réinventer la façon de militer, de s'engager ?
01:28Ce sera le débat que vous aurez tout à l'heure.
01:30Mais en ce moment, il faut bien le dire, les regards sont beaucoup tournés vers les États-Unis où se joue une présidentielle à haut enjeu.
01:36Soit Donald Trump retrouve le chemin de la Maison Blanche quatre ans après sa défaite,
01:39soit Kamala Harris est élue et devient la première femme présidente des États-Unis.
01:43La campagne a été tendue.
01:44Chaque camp, républicain et démocrate, reste mobilisé jusqu'au bout.
01:47Les deux candidats sont d'ailleurs en meeting ce soir en Pennsylvanie.
01:51Je voudrais savoir, Marie Zéon, si ça vous a intéressé, cette campagne américaine.
01:54Oui, bien sûr, comme citoyenne et comme syndicaliste.
01:57Parce que la campagne a évoqué un certain nombre d'éléments sur la question des droits des travailleurs.
02:03Et un des candidats, notamment Donald Trump, ne s'est pas caché de son hostilité vis-à-vis des organisations syndicales.
02:09On a d'ailleurs des collègues ouvriers de l'automobile qui ont porté plainte pour volonté d'intimidation par Donald Trump
02:19d'un certain nombre de salariés qui faisaient grève, tout simplement.
02:22Et je pense que c'est une belle illustration de ce que pourrait être un nouveau mandat de ce personnage
02:28qui, je pense, n'a rien à apporter ni aux travailleurs ni aux travailleuses.
02:32Je peux aussi développer pas mal d'éléments sur la question des droits des femmes
02:36et la vision qu'il peut avoir, assez autoritaire, de vouloir les protéger, je crois, dans sa dernière formule, y compris si elles ne le veulent pas.
02:44Je ne pense pas que ça soit une voie de progrès pour les Etats-Unis et pour le monde en général.
02:50Joe Biden, c'est le président sortant. Il a un bilan, Joe Biden.
02:54On le sait bien, le chômage a baissé aux Etats-Unis, les revenus sont en hausse, par exemple.
02:58Il a relancé l'industrie. Pourquoi ce qui est réalisable aux Etats-Unis n'est pas réalisable en France ?
03:04Il n'y a pas eu tout à fait les mêmes choix, en fait.
03:09Et nous, ce que l'on porte en termes de politique industrielle, notamment, ou de politique énergétique,
03:14c'est plutôt à l'échelle européenne qu'il faut qu'on puisse le faire.
03:17Quand vous dites qu'il n'y a pas eu les mêmes choix, attention, parce que c'est le président des Etats-Unis,
03:20donc vous voulez dire aussi que ça n'a pas été les mêmes choix en France de la part d'Emmanuel Macron,
03:23qui aurait pu faire et dû faire d'autres choix ?
03:25Ça n'a pas été les mêmes choix.
03:27Je pense qu'il n'a pas forcément porté avec autant de vigueur la question de l'enjeu de la politique industrielle à l'échelle européenne.
03:34Parce que moi, je pense que pour rivaliser avec les Etats-Unis, aujourd'hui, ou la Chine,
03:38il faut pouvoir s'entendre d'abord à l'échelle européenne sur cette question de l'industrie
03:43et qu'il y a un véritable retard pris par l'Europe sur cette question d'avoir une véritable cohérence en matière industrielle et énergétique.
03:52Vous pensez vraiment que tous les pays européens ont les mêmes intérêts ?
03:54Non, on n'a pas les mêmes intérêts.
03:56Entre l'automobile allemande et l'automobile française, à mon avis, ce n'est pas le même.
03:58L'intérêt, au final, c'est qu'à l'échelle européenne, on puisse s'entendre.
04:01Est-ce que c'est possible ?
04:03Je pense qu'on n'a pas d'autre choix, en fait.
04:05On n'a pas d'autre choix.
04:06Si on veut continuer d'exister à l'échelle mondiale, il faut pouvoir exister à l'échelle européenne.
04:10Parmi les thèmes de cette campagne présidentielle américaine, il y a eu l'immigration.
04:13C'est un sujet qui fait aussi débat en France.
04:15Pour vous, est-ce que l'immigration est nécessaire, indispensable à l'économie française ?
04:20L'immigration est nécessaire et indispensable, absolument.
04:22D'ailleurs, les responsables des principales organisations patronales se sont exprimés sur ce sujet.
04:26L'économie française, dans des secteurs comme le bâtiment, la restauration, ne fonctionne pas sans l'immigration.
04:32Je pense qu'il faut un véritable débat aujourd'hui,
04:35notamment sur la qualité de l'intégration de ces personnes dont on a besoin pour faire fonctionner l'économie française.
04:40Est-ce que c'est une immigration verteuse ?
04:42Je vous pose la question parce que vous parliez du bâtiment et des travaux publics.
04:44C'est là qu'on trouve le plus de salariés sans papier, non déclarés.
04:48Ce n'est pas une immigration verteuse.
04:50Il faut responsabiliser les employeurs qui, aujourd'hui, ne se soumettent pas forcément à l'ensemble des règles,
04:56qui ne veulent pas déclarer forcément leurs salariés.
05:01Je pense que plutôt que de punir les personnes qui veulent venir en France travailler,
05:06il faut mieux les intégrer et notamment leur faciliter un certain nombre de démarches.
05:11Il faut des quotas où on peut accueillir tout le monde ?
05:13Je pense qu'on a...
05:15Vous dites ceux qui veulent venir travailler en France.
05:18Il n'y a pas besoin d'un nouveau texte sur l'immigration.
05:21Il y a besoin de faire appliquer un certain nombre de règles qui, aujourd'hui,
05:24y compris pour faire fonctionner l'économie,
05:27ne répondent pas à l'enjeu de dignité que l'on doit avoir, nous, en tant que pays d'accueil français.
05:33C'est quoi la dignité ? C'est de régulariser tous les travailleurs sans papier ?
05:36C'est ceux qui n'ont pas de papier mais qui travaillent aujourd'hui.
05:39C'est améliorer la question des délais de traitement de ces dossiers.
05:43Aujourd'hui, je parle en tant que responsable syndical aussi,
05:47qui organise les personnes qui instruisent ces dossiers,
05:50qui n'ont pas les moyens, en préfecture par exemple,
05:53de pouvoir donner dans des délais raisonnables des rendez-vous
05:57pour pouvoir examiner les dossiers.
05:59C'est tout ça qu'il faut pouvoir regarder de façon un peu plus large
06:03qu'il y aurait soi-disant un business de l'immigration,
06:06une immigration choisie en fonction des prestations sociales.
06:10Tout ça, je pense que c'est absolument pas le débat aujourd'hui.
06:14C'est pas le débat ou c'est faux ?
06:16Un, c'est faux, et le débat aujourd'hui,
06:19c'est de travailler sur les moyens d'une intégration de qualité.
06:22À la fin du mois, il va y avoir un rendez-vous important pour vous, les syndicats,
06:25mais aussi pour les salariés des petites entreprises,
06:27des très petites entreprises.
06:285 millions de personnes qui sont concernées
06:30et qui sont appelées à voter pour les élections professionnelles
06:32du 25 novembre au 9 décembre.
06:33Ça passe un peu sous les radars.
06:34Il faut dire aussi que lors des dernières élections, en 2021,
06:38le taux de participation n'avait été que de 5,4 %.
06:41Quels sont les enjeux dans les très petites entreprises aujourd'hui ?
06:46Alors, l'enjeu de voter, c'est un, de faire valoir ce droit,
06:49de pouvoir être représenté,
06:51quand on est salarié d'une très petite entreprise,
06:53on a coutume de dire à la CFDT,
06:54pas parce qu'on est dans une très petite entreprise
06:56qu'on doit avoir des très petits droits.
06:57Un, de pouvoir voter, c'est important.
06:59Ça se fait par correspondance,
07:01donc c'est assez facile,
07:03on reçoit le matériel à la maison et on peut...
07:06On a 15 jours pour pouvoir voter.
07:08C'est important parce qu'en fait,
07:10quand on est salarié d'une très petite entreprise,
07:12en général, il n'y a pas de négociations localement
07:14dans son entreprise.
07:15C'est des entreprises, un salon de coiffure, une pharmacie,
07:18il y a quatre, cinq salariés,
07:20il n'y a pas de négociations locales,
07:21et donc voter pour des organisations syndicales
07:24à la fin de l'année,
07:25c'est voter pour des organisations
07:27qui vont siéger dans les branches professionnelles
07:29et qui vont négocier des droits
07:30pour les conventions collectives,
07:32les salaires minimums, les conditions de travail,
07:34la prévoyance, par exemple, la couverture santé.
07:37Et donc tout ça, ça peut paraître loin,
07:40mais en fait, ce sont des droits très concrets
07:42quand on est salarié d'une toute petite structure.
07:44En tout cas, il va y avoir un concurrent dans ces élections,
07:46c'est une liste du syndicat des Gilets jaunes.
07:48La justice a donné son feu vert,
07:50alors que tous les syndicats dont vous aviez dit non,
07:52on ne veut pas que celle-ci se présente.
07:54Pourquoi ? Vous craignez leur concurrence ?
07:55Non, on ne craint pas leur concurrence,
07:57c'est qu'ils ne se sont pas positionnés comme...
07:59Enfin, on n'est pas convaincus
08:01qu'ils se positionnent comme organisation syndicale,
08:03donc le coeur...
08:04Ça veut dire quoi ? Qu'est-ce que vous craignez ?
08:06Qu'est-ce que vous entendez ?
08:07Parce qu'ils ont un positionnement
08:09qui n'est pas complètement, strictement,
08:11sur les enjeux de défense des travailleurs
08:14et de...
08:15Qu'est-ce que vous voulez dire quand on dit ça ?
08:16Sur les lieux de travail.
08:17Qu'est-ce que vous voulez dire ?
08:18Nous, on a leur...
08:19Il y a des enjeux politiques derrière, vous voyez des choses ?
08:21Je pense qu'il y a...
08:22Oui, pour ce syndicat-là,
08:24enfin, ou cette union
08:26qui s'appelle Union syndicale des Gilets jaunes,
08:28plutôt des enjeux à vocation de mouvements politiques
08:31que d'organisation syndicale.
08:32Qui est derrière, alors ?
08:33Comment ?
08:34Qui est derrière ?
08:35Je ne sais pas.
08:36Vous dites des enjeux politiques.
08:37Quand on regarde la façon dont ils sont structurés
08:40et ce qu'ils portent,
08:41ils sont beaucoup plus sur une contestation du pouvoir
08:44et plutôt que sur la question
08:47de comment on fait évoluer, pas à pas,
08:50de façon concrète, de façon réelle,
08:52les droits des travailleurs.
08:53Donc, il y a eu un recours.
08:55La justice a donné un premier jugement.
09:01On verra comment ça se déroule.
09:03On verra le résultat en décembre.
09:04Marie-Elisée, la parole, maintenant,
09:06est à mes confrères et consœurs,
09:08Étienne Girard, Clément Méric,
09:10Julie-Marie Lecomte et Hugo Couturier.
09:12C'est Étienne qui va commencer
09:13pour vous parler de travail.
09:14Il va falloir travailler plus
09:15pour financer notre système social.
09:16C'est une déclaration du ministre de l'Economie,
09:18Antoine Armand, ce matin, dans Les Echos.
09:20Il l'a rappelée aussi au micro d'Europe.
09:23Ce que je dis aujourd'hui,
09:24c'est que la quantité d'heures
09:26qui est travaillée dans ce pays,
09:27la quantité de travail qu'il y a en France
09:29ne suffit plus aujourd'hui
09:30à financer notre modèle social.
09:32Et que si on veut le conserver,
09:34il faudra travailler davantage.
09:36C'est un constat.
09:38Ce que je dis, c'est que dans la situation
09:40dans laquelle on se trouve,
09:41où on risque un décrochage
09:42par rapport aux Etats-Unis,
09:43par rapport à l'Asie,
09:44qui ont des taux de croissance
09:45trois fois, cinq fois supérieurs
09:47à ceux de l'Europe,
09:48il faut qu'on se réveille
09:49et il faut qu'on travaille
09:50davantage collectivement.
09:53Maryse Léon, question simple.
09:55Pour préserver notre modèle social,
09:57qu'êtes-vous prête à soutenir
09:59comme effort des travailleurs ?
10:01Alors, un, les efforts des travailleurs
10:04ne peuvent être entendus
10:05que si tout le monde contribue aux efforts.
10:08Donc, moi, quand j'entends
10:09le modèle ne peut pas tenir
10:11parce que le travail ne rapporte plus assez
10:13quid du capital,
10:15c'est-à-dire qu'on se prive quand même
10:17d'une toute une partie de la réflexion
10:18et ça m'interroge qu'un ministre de l'Économie
10:21n'ouvre pas un peu plus large ces enjeux-là.
10:24Et travailler plus, ça veut dire quoi ?
10:26Moi, je pense qu'un des enjeux,
10:28c'est d'être plus à travailler.
10:30Effectivement, il faut pouvoir continuer
10:32de lutter contre le chômage
10:34et favoriser l'emploi et l'emploi de qualité.
10:37Et je pense qu'aujourd'hui,
10:38on parle beaucoup de façon quantitative
10:40autour des enjeux du travail en nombre d'heures.
10:43L'une des attentes principales
10:45aujourd'hui des travailleurs,
10:46c'est de travailler mieux.
10:47Et je pense que lorsqu'on aura aussi réglé
10:49cette question des conditions de travail
10:52et de travailler dans des conditions
10:55beaucoup plus satisfaisantes,
10:56on réglera aussi la question
10:58de travailler à plus nombre d'heures.
11:00Il y a des propositions concrètes
11:01qui sont aujourd'hui sur la table,
11:02notamment travailler un jour férié en plus.
11:05Qu'est-ce que vous en pensez ?
11:06Je pense que c'est pas la solution.
11:08C'est pas la solution.
11:09C'est une solution budgétaire
11:11qui ne répondra pas à la question pérenne
11:13de la réflexion qu'on doit avoir
11:15collectivement sur comment...
11:16Donc vous vous y opposez
11:17à cette suppression du jour férié ?
11:18Oui, on y est opposés,
11:19parce qu'on est sur une mesure,
11:21je crois que ça rapporte 4 milliards d'euros,
11:23on est sur une mesure purement budgétaire
11:25et on est sur une vision du fait
11:28que seul le travail doit pouvoir répondre
11:31à l'enjeu aujourd'hui budgétaire.
11:33Pour la CFDT, il n'y a aucun sujet.
11:35Il faut répondre à cet enjeu du budget.
11:37Il faut répondre à cette question du déficit.
11:40La question, c'est comment on partage les efforts
11:42et comment on peut allier justice fiscale
11:45et justice sociale.
11:47Et aujourd'hui, on a des réponses,
11:49en plus, qui sont quand même datées.
11:51C'est des trucs qu'on entend
11:53depuis des dizaines d'années.
11:54Il n'y a pas vraiment de créativité
11:56ni d'innovation.
11:57Que ce soit le jour de carence
11:59ou la question du jour férié,
12:01c'est des choses qu'on a entendues
12:03déjà mille fois.
12:04Vous dites qu'il faut faire contribuer
12:05davantage les revenus du capital.
12:07À quelle hauteur ?
12:08Parce qu'ils contribuent déjà, en partie,
12:10à travers notamment la CSG, la CRDS.
12:12Oui, en partie.
12:14À hauteur de 17,2 % au total, je crois.
12:17Oui.
12:18Vous voulez fixer la barre où ?
12:20Nous, on n'est pas arc-bouté
12:22sur un montant en particulier.
12:24Nous, on veut ouvrir le débat
12:26sur, justement, cette question
12:28d'établir un parallélisme
12:30et de dire, à un moment,
12:32il ne peut pas y avoir que les revenus du travail
12:34qui contribuent à la protection sociale.
12:36Ça n'est pas tenable.
12:38Et ça n'est pas juste,
12:40parce que les personnes qui y contribuent
12:42par leur travail,
12:43on leur demande des efforts
12:44toujours supplémentaires...
12:45Ce que Clément vous demande,
12:46c'est jusqu'où les entreprises
12:48vont-elles éventuellement participer ?
12:52C'est tout l'enjeu
12:54de notre proposition,
12:56il y a quelques semaines maintenant,
12:58d'avoir une conférence des finances publiques
13:00et de se dire, à un moment, on est prêts à regarder
13:02quelles sont les dépenses,
13:03quelles sont les recettes supplémentaires...
13:04Mais vous ne fixez pas un pourcentage ?
13:06Non, je ne suis pas dogmatique,
13:08je ne suis pas pour dire
13:10que ça sera tel montant ou rien.
13:12C'est de pouvoir au moins poser le débat.
13:14Il y a eu quelques pistes
13:16d'impôts temporaires
13:18qui le sont plus tant que ça.
13:20Mais je pense qu'on est privés
13:22dans le contexte actuel
13:24d'un débat de qualité
13:26sur cette question budgétaire,
13:28alors qu'on est censé avoir un débat
13:30sur la vision de la société qu'on veut construire.
13:3260 000 défaillances d'entreprises
13:34selon le cabinet Altares cette année.
13:40Est-ce qu'on peut vraiment
13:42demander maintenant
13:44des efforts supplémentaires aux entreprises ?
13:46Est-ce que c'est le bon moment ?
13:48On peut le demander à celles qui le peuvent,
13:50mais pourquoi aujourd'hui
13:52il y a autant de défaillances d'entreprises ?
13:54C'est qu'on voit qu'on est en bout de course
13:56des aides qui ont été attribuées aux entreprises
13:58au moment de la crise du Covid,
14:00notamment, et qu'on voit que
14:02quand les entreprises ne sont plus soutenues,
14:04pour un certain nombre d'entre elles,
14:06elles n'ont pas la robustesse.
14:08Il fallait sortir plus vite ?
14:10Il fallait être, je pense,
14:12plus vigilant aussi sur la façon
14:14dont on attribuait ces aides.
14:16On a voulu maintenir l'emploi à tout prix.
14:18On a maintenu des entreprises
14:20qui, visiblement, n'étaient pas viables
14:22financièrement et qui n'avaient pas la solidité
14:24pour pouvoir continuer de fonctionner.
14:26Je ne dis pas que toutes les entreprises
14:28qui sont en défaillance aujourd'hui
14:30le sont parce qu'elles n'ont plus d'aide aux entreprises,
14:32mais je pense qu'il faut regarder les choses
14:34de façon bien plus systémique,
14:36et il ne faut pas brandir le chantage à l'emploi
14:38et dire qu'ici, on met plus de contraintes
14:40aux entreprises,
14:42elles vont licencier.
14:44C'est un vrai débat
14:46qu'il faut avoir de façon plus détaillée.
14:48Dans les échos,
14:50ce matin, le ministre
14:52de l'Economie, Antoine Armand,
14:54propose à ses soutiens
14:56et au patronat un compromis
14:58sur les charges,
15:00atténuer la hausse
15:02des cotisations sur les bas salaires.
15:04Est-ce qu'Antoine Armand a raison ?
15:06Je pense qu'il faut regarder ça
15:08de façon plus attentive,
15:10et je trouve que c'est sain
15:12qu'on ait aujourd'hui un gouvernement
15:14qui soit prêt à regarder cette question
15:16des aides directes aux entreprises
15:18et des cotisations.
15:20L'idée, c'était très clairement
15:22de dire, tous les salaires
15:24jusqu'à trois fois le SMIC,
15:26on va supprimer les aides
15:28aux entreprises, parce que sinon,
15:30c'est des trappes à bas salaires.
15:32Le ministre de l'Economie
15:34dit qu'il va falloir descendre
15:36la hausse des cotisations.
15:38Est-ce que vous dites que c'est une bonne idée ?
15:40Oui, c'est une bonne idée.
15:42Pourquoi est-ce qu'il y a des exonérations
15:44de cotisations autour du SMIC ?
15:46Ce sont des mesures qui ont été faites
15:48pour encourager l'emploi.
15:50On se rend compte qu'on est dans des mécanismes
15:52qui ne permettent pas à certains employeurs
15:54d'augmenter les salaires,
15:56parce qu'ils vont perdre des exonérations
15:58de cotisations.
16:00Je ne suis pas contre
16:02le fait que les entreprises bénéficient
16:04d'un certain nombre d'exonérations.
16:06Sauf qu'on se rend compte,
16:08il y a eu un rapport parlementaire
16:10qui dit qu'au-delà de deux SMIC,
16:12ces exonérations de cotisations
16:14n'ont aucun impact sur l'emploi.
16:16C'est un manque à gagner en termes de recettes
16:18pour le budget de la Sécurité sociale.
16:20Jusqu'à deux fois le SMIC,
16:22on peut maintenir les exonérations ?
16:24On peut rééquilibrer
16:26comment on fait en sorte pour que
16:28les entreprises qui bénéficient
16:30d'un certain nombre d'exonérations
16:32le réinjectent dans les salaires.
16:34L'enjeu, c'est bien de pouvoir
16:36et avoir des emplois,
16:38mais des emplois de qualité.
16:40Quand on parle des trappes à bas salaire,
16:42on voit que des gens sont scottés au SMIC.
16:44Le SMIC, c'est un salaire...
16:46Donc en clair, il faut conditionner
16:48ces exonérations ?
16:50Il faut que l'Etat soit beaucoup plus regardant
16:52sur à quoi sert l'argent qui est attribué
16:54aux entreprises.
16:56Et si ce n'est pas le cas, qu'est-ce qu'il faut faire ?
16:58On les supprime.
17:00Il faut au moins se rembourser,
17:02au moins rendre des comptes.
17:04Je ne suis pas pour la sanction à tout prix.
17:06Je suis pour qu'on évalue ce qui est dépensé
17:08auprès des entreprises.
17:10Oui, madame Léon, il y a des réactions
17:12dans le chat concernant votre rôle,
17:14vous, en tant que syndicat.
17:16Il y a, par exemple, Maski Lili
17:18qui dit que votre centrale a défendu dans le passé
17:20des accords défavorables aux ouvriers.
17:22Est-ce, selon vous, une cause du peu de personnes syndiquées
17:24en France ? Et il y a quelqu'un d'autre,
17:26qui est beaucoup plus cage, de Hébrittil,
17:28qui dit que dans l'esclavage, la CFDT négociera
17:30le prix des chaînes. Qu'est-ce que vous répondez
17:32à ces critères de social traitre ?
17:34Je suis un peu consternée
17:36d'avoir encore ce type de slogan
17:38qui date d'à peu près 40 ans.
17:40Il faudrait peut-être un peu renouveler
17:42les slogans.
17:44C'est une vision des relations sociales
17:46où, en fait,
17:48dès qu'on veut négocier,
17:50construire du compromis.
17:52Et construire un compromis,
17:54c'est construire une solution C
17:56avec des propositions A et B.
17:58Ça, c'est l'ADN de mon organisation syndicale.
18:00Et je pense que c'est aussi
18:02grâce à ça qu'on est devenue
18:04la première organisation syndicale.
18:06Clément, Julie-Marie Lecomte a évoqué
18:08le nombre de défaillances d'entreprises
18:10qui atteint des niveaux très élevés,
18:12pas vus depuis de nombreuses années.
18:14On a appris, par exemple, aujourd'hui,
18:16que Michelin réfléchit à fermer
18:18trois de ses usines en France.
18:20Le groupe se donne jusqu'à samedi
18:22pour trancher sur ce dossier.
18:24Est-ce que vous, à la SFDT,
18:26vous disposez d'informations ?
18:28Non, pas plus.
18:30On n'a pas eu plus d'éléments
18:32que ce qui a pu être...
18:34Parce que Fabien Roussel,
18:36secrétaire national du PCF,
18:38disait que ça allait fermer.
18:40Je ne sais pas quelles informations
18:42a eu Fabien Roussel.
18:44Dans ce cadre-là,
18:46où il y a autant d'inquiétudes
18:48pour les salariés eux-mêmes,
18:50c'est important de respecter
18:52le représentant du personnel
18:54et d'attendre les annonces
18:56faites par l'entreprise
18:58et comprendre quelles sont
19:00les explications à ces annonces.
19:02Les explications, c'est la conjoncture.
19:04On voit que l'industrie souffre,
19:06l'industrie automobile aussi.
19:08Qu'attendez-vous du gouvernement
19:10pour éviter qu'on assiste à ça
19:12chaque semaine ?
19:14Il y a deux secteurs particulièrement
19:16touchés dans la période,
19:18la filière automobile et la chimie,
19:20qui est particulièrement touchée.
19:22Je les connaîtrais bien,
19:24je serais avec les salariés,
19:26les militants de CFDT de Vancorex
19:28mercredi, qui attendent une décision
19:30de justice au tribunal de Lyon.
19:32Pour la filière automobile,
19:34je dis au gouvernement
19:36de tenir ses engagements.
19:38On est sur un moment extrêmement important
19:40d'électrification du parc
19:42automobile.
19:44Les enjeux de transformation écologique
19:46sont majeurs.
19:48Ce sont des événements qu'on a connus à Valence
19:50ce week-end, on ne peut pas considérer
19:52qu'il n'y a pas de sujet climatique.
19:54On est sur un changement radical
19:56de production
19:58de la voiture et qu'il faut
20:00qu'il y ait des engagements des constructeurs
20:02vis-à-vis de leurs sous-traitants
20:04parce qu'on se rend compte que,
20:06dans la filière, ceux qui souffrent le plus
20:08ce sont les sous-traitants
20:10qui n'ont pas forcément les mêmes capacités
20:12d'accompagnement des salariés, de formation,
20:14qui n'ont pas forcément les mêmes capacités
20:16d'occupation et que c'est là
20:18que le gouvernement doit jouer son rôle
20:20de régulateur et de
20:22coopération, faire en sorte que
20:24des acteurs coopèrent.
20:26Votre collègue Sophie Midé de la CGT dit même qu'on va vers une période noire.
20:28Vous êtes aussi pessimiste que elle ?
20:30Je suis pessimiste sur
20:32l'avenir de la filière automobile
20:34et je suis pessimiste pour le changement climatique
20:36parce que les réflexes
20:38que l'on connaît bien aujourd'hui, c'est de dire
20:40qu'on va faire moins de normes,
20:42on va repousser les échéances et on va
20:44renoncer à des engagements climatiques
20:46qui sont essentiels pour l'avenir
20:48et si on ne prend pas les décisions maintenant,
20:50je doute qu'on les fasse plus tard.
20:52Étienne, sur l'assurance maladie,
20:54Marie-Lise Léon, Michel Barnier a redonné
20:56la main aux partenaires sociaux.
20:58La date butoir, c'est le 15 novembre.
21:00Est-ce que vous pouvez nous dire
21:02vers quoi déjà vous vous dirigez ?
21:04Sur l'assurance chômage, oui, pardon.
21:06Alors, nous, on a conclu un accord
21:08qui était incomplet à la fin de l'année
21:10de 2023
21:12sur l'assurance chômage
21:14qui permet de revoir un certain nombre de règles
21:16et notamment d'ouvrir le régime
21:18de l'assurance chômage
21:20au bout de 5 mois de travail
21:22ce qui est aujourd'hui de 6 mois.
21:24Donc, cet accord,
21:26il est incomplet parce qu'on n'a pas traité
21:28la question de l'emploi des seniors.
21:30Mais avant de parler de l'emploi des seniors,
21:32je voudrais qu'on reste là-dessus.
21:34Oui, mais on va y venir.
21:36Il n'y aura pas d'accord sur l'assurance chômage
21:38si il n'y a pas d'accord sur l'emploi des seniors.
21:40Ce que je déteste, c'est la question de l'emploi des seniors.
21:42D'accord, mais arrêtons-nous sur l'assurance chômage.
21:44Si vous voulez bien, Julie-Marie Lecomte,
21:46vous aviez des questions là-dessus.
21:48Juste sur l'assurance chômage,
21:50vous dites 5 mois de travail pour avoir droit
21:52à l'assurance chômage.
21:54Mais 5 mois, sur combien de temps travailler ?
21:56Sur 12 mois ?
21:58Oui, on ne change pas la période de référence
22:00qui est...
22:02L'autre enjeu, c'est la durée d'indemnisation aussi.
22:04Est-ce qu'il faut réduire la durée d'indemnisation ?
22:06Non.
22:08Je trouve que...
22:10Pourquoi la question de l'assurance chômage
22:12est revenue aujourd'hui au détour des débats
22:14sur la question du budget ?
22:16C'est la question budgétaire.
22:18Je vous rappelle que ce sont des milliards d'euros,
22:20ces 4 à 5 milliards d'euros qui ont été ponctionnés
22:22par l'Etat dans le régime d'assurance chômage
22:24pour les équilibres budgétaires.
22:26Les chômeurs, ils ont besoin de savoir
22:28vers quoi on va. Ils vont être mangés à quelle sauce
22:30au premier jour ?
22:32C'est tout l'enjeu de la négociation chômage-senior.
22:34On se bat pour pas que le décret
22:36Attal rentre en vigueur.
22:38C'est-à-dire qu'on passe de 6 mois à 8 mois.
22:40Avec quelles armes ?
22:42C'est la négo et c'est une sacrée arme.
22:44Jusqu'où êtes-vous prêts ?
22:46Vous êtes optimiste ?
22:48Il y avait une négociation aujourd'hui.
22:50Il y en a eu une vendredi. On est censé terminer le 14 novembre.
22:52Vous pensez que ce sera terminé le 14 novembre ?
22:54Je pense qu'il faut qu'on termine
22:56très rapidement.
22:58Je pense qu'on est capable de terminer le 14 novembre.
23:00Tout dépend de quoi...
23:02Le gouvernement vous a même demandé
23:04400 millions d'euros d'économies supplémentaires.
23:06Vous allez aller les chercher.
23:08Les 400 millions d'euros d'économies supplémentaires
23:10ne faisaient pas partie
23:12de la donne de départ
23:14quand on a négocié.
23:16Maintenant, il faut partie de la donne.
23:18Il faut qu'on puisse conclure
23:20sur l'assurance chômage.
23:22Les 400 millions, c'est gérable ?
23:24Ça commence à être sacrément compliqué.
23:26On en est à la quatrième ou cinquième réforme.
23:28Vous êtes prêts à dire que les 400 millions, ça va ?
23:30Ça ne sera peut-être pas 400 millions.
23:32On verra qu'est-ce qu'on est capable de faire.
23:36Je vois que vous mettiez une photographie
23:38de Michel Barnier.
23:40Il nous dit à un moment, vous êtes en responsabilité,
23:42on vous donne les clés, on attend de vous,
23:44vous arrivez à un accord sur l'assurance chômage.
23:46Moi, quand on me fait confiance,
23:48je n'ai pas envie qu'on vienne tous les quatre matins
23:50m'expliquer...
23:52On va faire très simple.
23:54Jusqu'à combien d'économies vous êtes prêts à accepter ?
23:56Franchement, on n'en est pas à ce stade.
23:58Sur la question de l'assurance chômage
24:00c'est l'emploi des seniors.
24:02Le cœur du réacteur, c'est l'emploi des seniors.
24:04Si à un moment, on arrive à trouver des bons mécanismes...
24:06Non, ce n'est pas clair.
24:08Nous n'avons pas dit qu'on rentre en égo
24:10et on fera 100 millions, 200 millions,
24:12300 millions...
24:14Au-delà de ça, vous dites 5 mois de travail sur 12
24:16pour pouvoir entrer dans l'assurance chômage ?
24:18C'est ce qu'on a conclu déjà en novembre 2023.
24:20Et ça, vous pensez que vous obtiendrez
24:22gain de cause là-dessus ?
24:24Je veux que ça rentre en vigueur
24:26et je veux pouvoir aller au bout sur cette disposition.
24:28Si c'est le cas, vous faites capoter l'accord ?
24:30Je dis qu'à un moment,
24:32je suis prête à négocier, mais pas à n'importe quel prix
24:34ni pour n'importe quel résultat.
24:36Est-ce que vous êtes prête à bloquer en disant
24:38qu'il n'y aura pas d'accord parce qu'on n'a pas ça ?
24:40Nous, on veut que l'accord qui a été conclu en fin d'année 2023
24:42soit repris et il y a ces 5 mois qui sont dedans.
24:44Mais ça risque de finir comme avec Gabriel Attal.
24:46Un décret et le gouvernement impose ses règles.
24:48Sauf que ce n'est pas tout à fait le discours
24:50que nous a tenu Michel Barnier en disant
24:52je vous redonne la main parce que j'ai confiance.
24:54Ça, ça va être une preuve.
24:56On va y venir, promis, promis.
24:58Pourquoi les employeurs aujourd'hui nous disent
25:00circulez, il n'y a rien à voir.
25:02On passe par Hugo et après on revient sur l'emploi des seniors.
25:04Oui, tout à fait, c'est vrai que les chiffres
25:06et la politique, c'est intéressant.
25:08Mais derrière, il y a des êtres humains
25:10et il y a entièrement qui vous demandent
25:12que propose la CFDT pour permettre aux personnes licenciées
25:14ou à même des pans entiers de l'industrie de se reconvertir
25:16surtout quand il y a une opposition
25:18entre enjeux écologiques et socio-économiques.
25:20Il y a besoin d'accompagnement.
25:22Il y a besoin d'anticipation.
25:24Moi, je suis furieuse d'entendre aujourd'hui
25:26que dans la filière automobile,
25:28on a encore des sous-traitants
25:30qui sont au pied du mur
25:32et qui n'ont pas fait l'évolution nécessaire
25:34pour pouvoir continuer de produire
25:36des véhicules électriques.
25:38Aujourd'hui, le droit à la reconversion
25:40n'existe pas en France.
25:42Il faut qu'on puisse le créer.
25:44C'est une attente de la CFDT,
25:46un accompagnement,
25:48mais quand je dis un droit à la reconversion,
25:50c'est une reconversion massive,
25:52changer complètement de métier,
25:54accompagner la personne à la mobilité
25:56s'il y a besoin qu'elle bouge
25:58soit dans sa région, soit en dehors,
26:00et puis anticiper,
26:02c'est-à-dire que ça ne se fait pas en trois mois.
26:04C'est la stratégie de la Macronie depuis sept ans
26:06de dire la reconversion, la reconversion.
26:08Non, ça n'a pas vraiment été
26:10leur préoccupation.
26:12Ça a été la question de la formation.
26:14C'est le compte personnel formation.
26:16En fait, c'est des petites formations d'adaptation.
26:18On n'a jamais abordé sérieusement
26:20la question de la reconversion.
26:22Je vous avais promis
26:24que vous attachez, que vous liez
26:26à l'assurance chômage.
26:28On sait qu'aujourd'hui, il y a un sous-emploi
26:30des seigneurs en France.
26:32Pour eux, il faut un système
26:34de chômage particulier ?
26:36Il faut pouvoir les accompagner
26:38jusqu'à l'ouverture
26:40de leurs droits à la retraite.
26:42Les demandeurs d'emploi au chômage
26:44passent deux fois plus de temps
26:46au chômage que les non-seigneurs.
26:48Et il y a la question
26:50de chômage et seigneurs.
26:52Pour moi, la question,
26:54c'est comment on maintient,
26:56comment on ne fabrique pas des chômeurs seigneurs.
26:58Comment on fait en sorte que les entreprises
27:00gardent les personnes ?
27:02C'est tout l'objet
27:04de la négociation.
27:06C'est comment l'entreprise est en capacité
27:08de maintenir en emploi, de continuer
27:10de faire des formations
27:12aux personnes seigneures.
27:14On sait que passé un certain âge,
27:16on a commencé dans l'entreprise
27:18aux formations professionnelles.
27:20C'est mesurer le taux d'emploi des seigneurs,
27:22négocier sur les conditions de maintien.
27:24On a une mesure auxquelles
27:26on est extrêmement attaché,
27:28c'est faciliter la retraite progressive.
27:30Aujourd'hui, c'est un des sujets
27:32sur lesquels les salariés
27:34étaient mobilisés,
27:36publics comme privés,
27:38au moment de la réforme des retraites.
27:40C'est comment je peux travailler
27:42jusqu'à la fin de ma carrière.
27:44La retraite progressive,
27:46c'est une demande de la CFDT.
27:48Dernière question de Clément.
27:50Vous en aviez fait une ligne rouge.
27:52Vous avez abandonné cette ligne rouge.
27:54Les 64 ans ?
27:56La retraite progressive,
27:58c'était le condition signé
28:00à ce que vous signiez un accord.
28:02C'était au programme.
28:04C'était un droit opposable.
28:06Ça fait partie
28:08des discussions sur l'emploi des seigneurs.
28:10Pour la CFDT, il faut
28:12créer ce droit à la retraite progressive
28:14dès 60 ans
28:16pour pouvoir permettre
28:18à tous ceux qui sont en emploi
28:20de continuer de travailler,
28:22mais à un rythme différent.
28:24Dans la ligne de mire du gouvernement,
28:26il y a les fonctionnaires.
28:28Tout y passe.
28:30Il y a des questions.
28:32Vous avez rendez-vous
28:34avec le ministre de la Fonction publique,
28:36vous, les syndicats en général.
28:38Vous avez dû insister pour obtenir ce rendez-vous.
28:40Il ne vous a pas attendu pour lancer
28:42plusieurs chantiers qui bousculent
28:44la fonction publique.
28:46Un mot sur la méthode.
28:48Lancez les chantiers, puis vous recevoir
28:50vous, syndicats, ensuite.
28:52Ça vous agace ?
28:54Ce n'est pas de nature
28:56à me mettre dans les meilleures prédispositions
28:58pour pouvoir discuter.
29:00Je ne sais pas les objectifs.
29:02On est dans un débat budgétaire.
29:04On ne parle pas du coeur du problème.
29:06J'aimerais qu'on parle
29:08des fonctions publiques en termes
29:10de travail, de qualité du travail.
29:12Personne ne dit qu'il y a
29:1460 000 emplois non pourvus
29:16aujourd'hui dans les fonctions publiques.
29:18Le vrai sujet
29:20des fonctions publiques, c'est l'attractivité.
29:22Non, c'est non.
29:24Mais ça sert à quoi ?
29:26Pourquoi on veut mettre en place un jour de carence ?
29:28Ça a déjà été testé, un jour de carence en 2018.
29:30Résultat, ça a diminué
29:32les arrêts de courte durée,
29:34ça a augmenté les arrêts de longue durée.
29:36C'est une solution nulle pour la sécurité sociale.
29:38On est sur encore des poncifs
29:40et des vieilles recettes,
29:42alors qu'il faut regarder
29:44quels sont les vrais enjeux.
29:46Si on ne parle pas d'attractivité
29:48dans les fonctions publiques,
29:50on passe à côté du sujet.
29:52Y a-t-il un peu d'absentéisme dans la fonction publique ?
29:54Le gouvernement avance ce chiffre de 80%
29:56d'arrêts de travail.
29:58L'absentéisme et les arrêts maladie,
30:00ce n'est pas du tout pareil.
30:02On parle d'arrêts maladie,
30:04par un médecin, parce qu'ils ne sont pas en capacité
30:06de travailler.
30:08Ça fait partie de la petite musique
30:10du fonctionnaire Bachin,
30:12qui fonctionne assez bien en ce moment,
30:14que je trouve assez délétère,
30:16notamment quand il s'agit d'applaudir
30:18les personnes qui étaient au moment du Covid
30:20au boulot, les premières, les deuxièmes lignes,
30:22les essentielles.
30:24Aujourd'hui, le discours a un peu changé.
30:26Ils ont du mal à l'accepter, je les comprends parfaitement.
30:28Évidemment, c'est un débat budgétaire,
30:30mais quand même,
30:32si vous regardez des textes des rapports publics,
30:34la Cour des comptes, début octobre 2024,
30:36le mois dernier,
30:38rapport sur les fonctionnaires territoriaux,
30:40la Cour des comptes considère
30:42qu'il y a 100 000 fonctionnaires territoriaux
30:44de la fonction publique territoriale en trop.
30:46Est-ce que ça ne vous interpelle pas,
30:48quand même, sur le nombre
30:50et l'endroit
30:52où sont employés les fonctionnaires en France ?
30:54Là, mais...
30:56On l'évoquait tout à l'heure,
30:58quand on parle des fonctionnaires,
31:00on parle de femmes et de femmes qui travaillent.
31:02De dire qu'il y en a 100 000 qui n'ont pas leur place
31:04dans la fonction publique territoriale,
31:06je trouve ça terrible.
31:08La question, aujourd'hui,
31:10c'est quelles sont les conditions de travail
31:12dans les fonctions publiques,
31:14la façon dont ils sont rétribués.
31:16Là encore, la question de l'attractivité...
31:18Si on suit le rapport de la Cour des comptes,
31:20ça veut dire quoi ?
31:22Il faut taper dans les effectifs et dire...
31:24Il y en a une réflexion à avoir
31:26sur l'intérêt de ces postes ?
31:28Ça ne se discute pas au détour d'une question budgétaire.
31:30Nous, on est prêts
31:32à discuter d'un ensemble de...
31:34Il y a peut-être des choses à moderniser, Clément.
31:36Et derrière la question
31:38des services, des emplois
31:40des fonctionnaires,
31:42c'est quoi la qualité de service au public
31:44que l'on veut produire ?
31:46Beaucoup de sujets sont mis sur la table par Guillaume Casbarian.
31:48Rémunération au mérite des fonctionnaires,
31:50fin de l'emploi à vie,
31:52et suppression des catégories de fonctionnaires A, B et C.
31:54Est-ce que vous êtes prêts, vous,
31:56à engager des discussions sur ces sujets
31:58avec d'éventuelles contreparties
32:00sur la qualité du travail dans la fonction publique ?
32:02Je suis prête à discuter pour lui dire que ça n'existe pas,
32:04l'emploi à vie dans la fonction publique.
32:06Déjà, qu'il connaisse ses dossiers
32:08et qu'il regarde comment ça se passe vraiment.
32:10Aujourd'hui, il y a des possibilités
32:12d'être licencié dans la fonction publique.
32:14Il faut arrêter toutes ces vieilles idées
32:16totalement désuètes.
32:18Il fait de l'idéologie, le ministre de la Fonction publique ?
32:20Oui, il fait de l'idéologie,
32:22parce qu'il se dit qu'il faut montrer les gros bras
32:24pour montrer à qui il donne des gages.
32:26Il est dans un débat budgétaire
32:28et qui sait qu'en étant sur cette ligne-là,
32:30il fait beaucoup d'économies.
32:32Et ça n'a rien à voir
32:34avec un ministre des fonctions publiques.
32:36Sur les catégories A, B et C des fonctionnaires,
32:40qui sont des vieilles catégories...
32:42C'est des repères.
32:44Il faut les garder.
32:46Moi, je pense qu'il faut les garder.
32:48Ça bloque aussi les rémunérations, par certaines fois.
32:50Oui, mais quand on parle des catégories A, B et C,
32:52c'est quand on parle à un salarié
32:54d'une convention collective de son coefficient.
32:56C'est extrêmement structurant
32:58dans la vie d'une personne,
33:00dans l'évolution de son métier,
33:02parce qu'à partir de ces éléments-là,
33:04ce sont des repères qui permettent
33:06de voir quels sont les progrès.
33:08Il faut garder ça.
33:10Si le problème de la fonction publique
33:12et des fonctions publiques,
33:14c'était les catégories A, B et C,
33:16ça se saurait.
33:18La question aujourd'hui,
33:20c'est que les agents des fonctions publiques
33:22ont des problèmes de sous-effectifs,
33:24ils n'arrivent pas à partir en formation.
33:26Aujourd'hui, il n'y a plus de moyens
33:28dans certains ministères.
33:30On ne peut même plus payer les déplacements
33:32des fonctionnaires qui sont en activité.
33:34On voudrait pouvoir avoir plus de mobilité
33:36au sein même de notre versant,
33:38voire même dans d'autres versants.
33:40Il y a des métiers qu'on va retrouver
33:42dans la fonction publique d'Etat,
33:44dans la fonction publique hospitalière.
33:46Aujourd'hui, c'est le parcours du combattant
33:48dont ils veulent discuter les fonctionnaires.
33:50Oui, il y a plusieurs réactions
33:52également dans le chat.
33:54Il y en a une sur l'absentéisme.
33:56Cristal dit ces derniers jours
33:58qu'on a parlé de l'absentéisme
34:00via arrêt maladie des fonctionnaires.
34:02Est-ce que la maladie, c'est l'absentéisme ?
34:04Et aussi les conditions de travail.
34:06Et aussi sur le rôle des syndicats
34:08sur l'image, je résume,
34:10des fonctionnaires fainéants.
34:12C'est un argument qu'on entend
34:14beaucoup de la part des gens
34:16qui veulent couper dans les effectifs
34:18en disant que c'est des faignasses
34:20qui sont payées à rien faire.
34:22Quel est le rôle des syndicats
34:24pour lutter contre cette image ?
34:26Je pense que notre premier rôle,
34:28c'est de parler des personnes,
34:30de ce qu'elles font, des métiers,
34:32et de ne pas dire les fonctionnaires
34:34en général, c'est de parler des AESH
34:36à l'école, des profs, des infirmières,
34:38des agents territoriaux, des personnes
34:40qui travaillent dans une préfecture,
34:42dans une mairie, et de dire
34:44pourquoi leur métier, leur activité,
34:46elle permet à contribuer à un service public
34:48de qualité, parce qu'une des caractéristiques
34:50de la CFDT, c'est aussi de dire
34:52on ne rend pas un service public de qualité
34:54si on n'a pas des bonnes conditions de travail.
34:56Et donc l'enjeu, c'est ça. Travailler sur les conditions
34:58de travail, améliorer les conditions de travail,
35:00et puis lutter, mais je dirais
35:02que lutter contre les idées reçues
35:04et les poncifs qu'on peut entendre à tout bout de champ,
35:06il n'y a pas que sur les fonctionnaires, malheureusement.
35:08Je dis à Guillaume Casmarion,
35:10c'est la première chose que vous allez lui dire.
35:12Maintenant, ça suffit.
35:14Vous changez de ton.
35:16Oui, vous voulez venir avec moi, et puis...
35:18Vous rencontrez le ministre de la Fonction publique
35:20jeudi, qu'est-ce que vous allez lui dire ?
35:22On va reprendre... Je veux dire, il faut remettre
35:24les choses dans l'ordre. Vous pensez qu'il faut...
35:26Il faut un, parler d'attractivité.
35:28Essayez le ton un peu, là, sur ce point-là.
35:30Quand on est en discussion, évidemment,
35:32et quand on discute avec un ministre...
35:34Vous êtes prête à aller au bras de fer ou pas ?
35:36On défend les personnes que l'on représente.
35:38Vous êtes prête à aller jusqu'où ? Il faut une grève ?
35:40La grève, elle sera pas forcément...
35:42C'est pas forcément le miracle,
35:44et ça va pas forcément...
35:46Vous pensez que les fonctionnaires ne se suivraient pas ?
35:48Je ne sais pas. À ce stade, honnêtement,
35:50on a un flou qui est tellement...
35:52qui plane autour
35:54de ces questions budgétaires qui sont tellement...
35:56qui sont source de beaucoup d'inquiétudes
35:58aussi pour beaucoup de citoyens,
36:00de citoyennes, de travailleurs
36:02et de fonctionnaires.
36:04Des contrats actuels qui sont aussi concernés.
36:06Moi, j'attends aussi de voir...
36:08de pouvoir avoir une discussion
36:10et puis de voir ce qui sera réellement sur la table.
36:12Vous arrêtez, vous changez de ton ou pas ?
36:14En fait, après,
36:16la question n'est pas de dire...
36:18Il prend bien le ton qu'il veut.
36:20Moi, je prends aussi le ton que je veux.
36:22Quand on s'adresse l'un à l'autre...
36:24Chacun choisit son style.
36:26Pour clarifier, Marie-Elise Léon,
36:28si Guillaume Kasparian et le gouvernement
36:30décident d'aller jusqu'au bout,
36:32par exemple sur les jours de carence
36:34des fonctionnaires, même s'ils vont jusqu'au bout,
36:36vous n'appellerez pas à une grève ?
36:38Je dis que pour le moment, c'est pas d'actualité
36:40et qu'on verra en fonction de l'avancée des discussions.
36:42Vous savez, Marie-Elise Léon
36:44qui appelle à la grève un matin
36:46sur une radio ou à la télé,
36:48c'est pas comme ça que ça marche, le syndicat.
36:50Ça peut être aussi un soir.
36:52Juste à vous, maintenant.
36:54Ça fera deux mois que Michel Barnier est à Matignon.
36:56Le choix d'Emmanuel Macron a surpris
36:58un Premier ministre venu de la droite
37:00et qui veut lancer un plan d'action sur trois ans,
37:02au-delà de la présidentielle.
37:04Il y a une quinzaine de jours, je crois,
37:06pour l'instant, il n'a pas eu le temps
37:08de me décevoir. On n'est qu'un jour plus tard.
37:10Vous en êtes où ?
37:12Pour le moment, pas plus d'éléments.
37:14Je n'ai pas eu forcément de contact avec lui.
37:16Là, l'épreuve de vérité...
37:18Vous ne l'avez pas vue du tout, Michel Barnier ?
37:20Vous l'aviez vue une fois le 24 septembre ?
37:22On l'a vue, on a fait le point.
37:24Après, avec ses équipes, on a régulièrement
37:26des échanges.
37:28Je dirais, là, l'épreuve de vérité,
37:30pour moi, l'importance, et pour la CFDT,
37:32c'est la négociation d'assurance-chômage.
37:34Pour l'instant, il ne vous déçoit toujours pas ?
37:36Comment ?
37:38Vous savez, moi, je suis pour le partage
37:40des responsabilités.
37:42Un premier ministre qui me dit
37:44qu'il y a un enjeu sur l'assurance-chômage,
37:46vous lui dites que vous êtes plus intelligents
37:48que les parlementaires
37:50et que vous avez une réponse qui peut
37:52permettre de ne pas faire
37:54la réforme qu'on avait prévue,
37:56allez-y.
37:58Sur le dialogue social, vous trouvez que les choses ont changé ?
38:00Pour le moment, il nous a donné
38:02les clés, il nous a donné la main
38:04sur l'assurance-chômage et l'emploi des seniors,
38:06parce que c'est très important,
38:08et à nous de conclure,
38:10et si on conclut favorablement avec
38:12un accord, j'attends que
38:14le Premier ministre et le gouvernement respectent
38:16ce qu'on aura appris.
38:18Passé l'assurance-chômage, vous attendez quoi
38:20de ce gouvernement ?
38:22Il y a toute la suite
38:24des enjeux autour du budget
38:26de l'Etat et de la sécurité sociale.
38:28La façon dont...
38:30Vous ne jugez pas sur la méthode de ces ministres,
38:32Antoine Armand, Guillaume Kasbarian,
38:34on en a beaucoup parlé, vous êtes très critique
38:36à leur rencontre.
38:38Il y a un changement de méthode de leur part ?
38:40On a des échanges réguliers,
38:42après, la question budgétaire,
38:44elle est très particulière cette année.
38:46Il y a beaucoup de
38:48ballons d'essai,
38:50beaucoup de choses qui sont plutôt annoncées
38:52dans la presse que dans les réunions
38:54avec les principaux intéressés,
38:56j'attends d'y voir un peu plus clair.
38:58Vous n'avez jamais eu envie de secouer
39:00parfois quelques ministres ou représentants
39:02en disant, Toto, viens, on va faire du 3-8,
39:04je vais te montrer ce que c'est le travail manuel.
39:06C'est vrai que la Macronie est très caractérisée
39:08par des gens qui ont fait des écoles
39:10de commerce et qui sont peu manuels.
39:12Ça ne vous a jamais envie
39:14de les secouer en disant
39:16le travail manuel, c'est ça ?
39:18Les secouer, non, mais d'attirer,
39:20de leur dire, voilà comment dans la vraie vie
39:22ça se passe. Moi, j'y suis confrontée
39:24toutes les semaines, je fais deux, trois
39:26déplacements par semaine,
39:28je vais rencontrer des salariés, des militants
39:30et c'est sûr que la confrontation
39:32au réel, ça permet d'être bien ancrée
39:34et solide sur
39:36ce qui est attendu et ce qu'il est possible
39:38de changer.
39:40Vous, Marie-Louise Léon, vous vous étiez engagée
39:42très fortement pour le front républicain
39:44entre les deux tours des élections
39:46législatives.
39:48Est-ce que vous estimez
39:50qu'aujourd'hui, la politique menée
39:52par le gouvernement Barnier
39:54est un rempart contre la progression
39:56du vote d'extrême droite ?
39:58Alors, non.
40:00Non, je ne pense pas.
40:02Il y a l'étape budgétaire
40:04qui va être extrêmement importante.
40:06Non, parce que quand on a
40:08un ministre de l'Intérieur qui reprend
40:10exactement les mêmes
40:12punchlines
40:14que le Rassemblement national,
40:16je pense que ce n'est pas de nature du tout
40:18à lutter efficacement
40:20contre ces idées que nous combattons
40:22nous, à la CFDT.
40:24Vous regrettez que le groupe Berger n'ait pas accepté
40:26la proposition ?
40:28Non, mais j'attends
40:30que les responsables politiques soient
40:32un peu plus...
40:34Preuve d'un peu plus de respect,
40:36en fait, de ce qui a pu être
40:38de l'élan de mobilisation
40:40qu'il y a eu au moment de l'élection législative.
40:42Et moi, pour en parler
40:44avec des militants, avec des adhérents,
40:46des salariés,
40:48il y a une énorme déception.
40:50Je ne suis pas déçue par Michel Bardi,
40:52mais vous l'êtes.
40:54Je fais avec la personne
40:56que je ne choisis pas, les Premiers ministres,
40:58avec qui je dois discuter.
41:00J'alerte sur
41:02le creusement
41:04entre ce qui est attendu
41:06par les Français et les Françaises,
41:08notamment sur leur lieu de travail,
41:10et ce qui est aujourd'hui donné en spectacle,
41:12notamment à l'Assemblée nationale,
41:14où je pense qu'il y a
41:16beaucoup de citoyens et de citoyennes
41:18qui, un, n'y comprennent plus rien,
41:20et deux, se disent que personne ne parle de nous.
41:22A propos de l'Assemblée nationale,
41:24vous, la CFDT, à la proposition de loi du RN
41:26d'abroger la réforme des retraites,
41:28texte qui a été débattu puis rejeté la semaine dernière.
41:30Pas Force ouvrière.
41:32Force ouvrière ne s'y est pas opposée pour ce syndicat.
41:34La priorité, c'est d'abroger cette réforme des retraites.
41:36Vous comprenez cette position ?
41:38Je comprends et je la respecte.
41:40C'est une organisation
41:42syndicale qui fait ses propres choix.
41:44La CFDT s'est opposée
41:46à cette proposition de loi
41:48parce que, un, c'est une escroquerie
41:50financière.
41:52Elle présente une note de 25 milliards d'euros
41:54aux travailleurs parce qu'elle abroge
41:56non seulement les 64 ans, mais aussi
41:58l'évolution du nombre
42:00d'années travaillées.
42:02Et puis, il n'y a pas de solution de financement.
42:04Et puis, c'est une voie sans outil.
42:06Le texte qui sera proposé le 28 novembre
42:08par le nouveau Front populaire, avec ce même objectif
42:10d'abroger la réforme des retraites, c'est une escroquerie aussi ?
42:12Je ne connais pas son contenu,
42:14donc on verra quel est le contenu.
42:16La CFDT ne se positionnera pas
42:18en fonction de l'étiquette ou du contenu.
42:20Quel est le contenu
42:22de cette proposition-là ?
42:24Ce sera un texte éléphique qui se rapproche, on peut dire,
42:26des syndicats, on peut imaginer.
42:28Je ne sais pas.
42:30Vous étiez ensemble dans la rue il y a un an et demi ?
42:32Pas avec Eléphi, non.
42:34C'est important !
42:36C'était une manifestation
42:38retraite des organisations syndicales.
42:40Non, il y avait
42:42quelques organisations.
42:44Aucune structure politique
42:46n'a défilé
42:48dans les défilés retraite.
42:50Chacun sa place.
42:52Mais c'est pour vous poser une autre question,
42:54parce que ce texte de la France insoumise
42:56pourrait être voté par le RN, et auquel cas,
42:58la réforme des retraites du gouvernement tomberait.
43:00Dans ce cas-là, vous applaudissez ?
43:02J'attends de voir sous quelles conditions.
43:04Si c'est pour présenter une note
43:06de 25, 30 ou 35 milliards d'euros aux salariés,
43:08ce n'est pas tenable non plus.
43:10J'attends de voir ce qu'il y a dans le texte.
43:12Il y a un fait politique qui n'a pas pu vous échapper.
43:14Le nom de Laurent Berger, votre prédécesseur
43:16à la CFDT, a circulé
43:18pour devenir Premier ministre.
43:20Raphaël Glucksmann a glissé son nom
43:22à la télévision. Emmanuel Macron
43:24lui aurait proposé de devenir
43:26Premier ministre. Il a refusé.
43:28Est-ce que vous auriez applaudi sa nomination ?
43:30Pas plus que celle de
43:32Michel Barnier.
43:34Il va être content d'entendre ça.
43:36Quand je suis...
43:38Je connais bien Laurent Berger.
43:40J'ai beaucoup aimé et travaillé avec lui
43:42pour pouvoir...
43:44Pendant de nombreuses années.
43:46Là, Marie-Lézéon, secrétaire générale
43:48de la CFDT, elle fait avec
43:50le Premier ministre qui
43:52a été nommé.
43:54Laurent Berger n'aurait pas fait mieux que Michel Barnier.
43:56C'est ce que j'entends dans vos propos.
43:58Moi, j'aurais été, en tant que
44:00responsable syndicale, la même avec
44:02Laurent Berger qu'avec Michel Barnier.
44:04Laurent Berger n'aurait pas été le Premier ministre de la CFDT.
44:06D'accord. Mais ce que j'entends...
44:08Il n'est plus secrétaire général de la CFDT.
44:10Il aurait fait un autre
44:12choix d'entrer en politique.
44:14Un choix que j'aurais respecté, mais qui n'aurait
44:16pas fait pour autant de lui
44:18un candidat proche de la CFDT
44:20ou avec des affinités avec la CFDT.
44:22Ce que vous avez dit, c'est qu'on ne sait pas
44:24quelles lignes il aurait défendu.
44:26Non.
44:28Parce que
44:30s'il avait été désigné
44:32Premier ministre, s'il l'avait accepté,
44:34je ne sais pas quelle était la nature des discussions
44:36qu'il a eues avec le président de la République.
44:38Ce n'était pas un gage de qualité supplémentaire plus que Michel Barnier.
44:40Il a beaucoup de qualité, Laurent Berger.
44:42Je pense que vous êtes d'accord avec moi.
44:44La question, c'est que
44:46je refuse que,
44:48parce qu'un responsable politique
44:50aurait eu un parcours syndical,
44:52il serait catalogué
44:54pro-CFDT.
44:56Si je vous dis que vous êtes militante, vous êtes d'accord.
44:58Mais le militantisme peut avoir des formes différentes.
45:00Militer, aujourd'hui, ça peut aussi être risqué.
45:02Pas toujours bien vu.
45:04C'est la thèse de celui qui va venir
45:06face à vous dans une minute
45:08et dont Maïté Frémont nous dresse le portrait.
45:10Face à vous,
45:12Marie-Lise Léon, une plus mélancolique
45:14docteur en littérature,
45:16enseignant, éditeur critique
45:18et fin analyste de ce verbe,
45:20militée. Je dirais que le problème
45:22essentiel qui se pose avec le militantisme
45:24aujourd'hui, ce n'est pas tant que c'est mal vu,
45:26c'est que c'est criminalisé.
45:28Des notions développées dans cet essai incisif.
45:30Militer, verbe sale de l'époque,
45:32action devenue ringarde,
45:34voire impossible,
45:36sans avoir une étiquette négative.
45:38S'engager et militer
45:40sont devenus maintenant deux verbes absolument
45:42contraires, antonymes.
45:44Et militer s'est progressivement reculé,
45:46ou a été progressivement reculé, dans une espèce
45:48de fabrique de la radicalisation.
45:50La notion de militantisme nous ferait
45:52nous boucher les oreilles,
45:54car le militant serait devenu extrémiste.
45:56Cette évolution du sens
45:58du mot signale ainsi,
46:00selon lui, la profonde crise
46:02démocratique que traverse la France.
46:04Militer, ce n'est pas vraiment se rebeller,
46:06c'est faire en sorte que
46:08la démocratie advienne. Et tant qu'il y a des militants,
46:10c'est que la démocratie est un horizon
46:12et que cet horizon doit devenir
46:14concret. Accusation de terrorisme
46:16intellectuel, tentative de
46:18dissolution de groupements militants.
46:20Comment en est-on arrivé à une
46:22vision aussi péjorative de
46:24l'acte même de militer ?
46:26Pourquoi est-ce aujourd'hui rattaché
46:28à une forme de radicalité ?
46:30Notre invité a cette phrase
46:32très forte. On est dans une
46:34extinction graduelle de la figure
46:36du militant dans la vie publique
46:38française aujourd'hui. Alors
46:40pourquoi militer encore en 2024 ?
46:42Et à quel prix ? Face à vous,
46:44Marie-Lise Léon, Johan Farber.
46:46Johan Farber
46:48qui nous rejoint sur ce plateau et qui
46:50salue Marie-Lise Léon.
46:52Bonsoir, Johan Farber.
46:54Je vous laisse vous installer en face de Marie-Lise Léon
46:56et débattre avec la numéro
46:581 de la CVT sur le
47:00militantisme, la façon de militer,
47:02ce que c'est aujourd'hui. C'est à vous.
47:04Écoutez, déjà, merci de m'avoir
47:06invité. Alors moi, je vais tout de suite vous dire que je ne
47:08tiens pas une parole de syndicaliste
47:10mais je vais vous poser plutôt une question
47:12pour ouvrir un petit peu notre
47:14discussion qui va plutôt
47:16porter sur les thèses qui viennent
47:18d'être rappelées dans le sujet et
47:20qui sont au coeur de mon essai.
47:22C'est-à-dire que moi, pour avoir
47:24moi-même milité, j'ai vu
47:26qu'effectivement, il y avait
47:28progressivement, notamment depuis
47:30les années 80, et c'est ce que je retrace
47:32à l'intérieur de ce livre, une profonde scission
47:34entre deux termes qui pouvaient auparavant
47:36être totalement synonymes, c'est-à-dire
47:38s'engager et militer, étaient dans
47:40une équivalence synonymique totale,
47:42et petit à petit, notamment avec l'arrivée
47:44au pouvoir de Mitterrand en 81,
47:46il y a une sorte de délégation, ceux qui
47:48avaient milité dans les années 70 étant
47:50arrivés au gouvernement, on se pose la question
47:52de savoir si, en fait, ils vont
47:54faire des lois en fonction du militantisme
47:56qui a été le leur précédemment.
47:58Et petit à petit, il y a eu une érosion
48:00du militantisme, et moi,
48:02c'est ce que j'observe, il y a eu deux choses,
48:04d'un côté, il y a le verbe s'engager
48:06qui est une forme de neutralité,
48:08moi, cet essai m'est venu
48:10quand je faisais les courses pour mes parents,
48:12j'ai vu une betterave sous vide
48:14qui était dessinée, qui levait le point,
48:16qui disait, je suis une betterave engagée.
48:18Et je me suis dit que
48:20l'engagement était vidé totalement
48:22de son sens, puisqu'en plus, c'était même pas
48:24une betterave en circuit court, c'était une betterave
48:26industrielle dans tout son horreur,
48:28et de notre côté, le militantisme
48:30et la création de cet engagement,
48:32en fait, qui est une forme de neutralité,
48:34de pacification, eh bien,
48:36en fait, met à l'index
48:38tous ceux qui militent, comme par exemple
48:40les soulèvements de la terre, ou même,
48:42et c'est là que je voulais en venir,
48:44le syndicalisme. Alors, vous, dans votre pratique
48:46du syndicalisme, je sais que lorsque
48:48vous avez été élue
48:50pour votre mandat, vous avez travaillé
48:52sur la question du militantisme,
48:54vous avez mis en avant la question du militantisme,
48:56est-ce que vous, vous voyez une instrumentalisation
48:58du terme d'engagé,
49:00d'engagement, et une différence
49:02avec le militantisme ? Je suis allé
49:04voir votre compte Twitter,
49:06et j'ai vu que sur la bannière de votre compte
49:08Twitter, il y avait, je suis engagée.
49:10Alors, est-ce que vous êtes engagée
49:12ou militante ?
49:14Je pense qu'on peut être les deux, en fait,
49:16et c'est
49:18une question
49:20de perception
49:22individuelle, il y a d'ailleurs
49:24des engagements différents, on avait
49:26effectivement, en 2022, travaillé
49:28sur Parlons Engagement, on va demander
49:30à 30 000 personnes comment elles se
49:32percevaient, et je pense que ce qui est
49:34très différent aujourd'hui, en 2024,
49:36par rapport à quelques années, c'est
49:38qu'il y a des formes d'engagement différentes,
49:40dont le militantisme,
49:42qui est une
49:44façon aussi
49:46de vouloir...
49:48Je pense que
49:50l'enjeu aujourd'hui du militantisme,
49:52et je partage avec vous l'idée
49:54qu'il y a une connotation,
49:56je le dis peut-être pas très bien, mais un peu
49:58péjorative, ou en tout cas
50:00de vouloir
50:02ne pas présenter de façon
50:04positive le militantisme,
50:06je pense que le militantisme,
50:08aussi, c'est se donner les moyens
50:10de changer concrètement la vie
50:12des gens et des personnes que l'on représente.
50:14Donc,
50:16le militantisme, pour moi, c'est une forme
50:18d'engagement, et je n'opposerais pas du tout
50:20les deux termes.
50:21Donc, par exemple, vous diriez
50:23des syndiqués
50:25à la CFDT,
50:27qui sont engagés ou qui sont militants ?
50:29Par exemple, on peut voir que les jeunes
50:31qui intègrent le SNU,
50:33qui, je l'espère...
50:35Ça devrait pas être généralisé.
50:37Je l'espère, heureusement, va disparaître
50:39dans la grande poubelle de l'histoire, où il aurait toujours dû rester.
50:41Mais quand Gabriel Attal,
50:43en Conseil des ministres, a présenté
50:45en 2019 ce SNU,
50:47il a parlé d'un goût de l'engagement.
50:49Est-ce que, alors,
50:51finalement, militer à la CFDT,
50:53c'est s'engager ou est-ce militer ?
50:55Est-ce que c'est la même chose si je m'engage au SNU ?
50:57Est-ce que...
50:59C'est la même chose que militer à la CFDT ?
51:01Oui, non, ça n'a pas quand même grand-chose
51:03à voir, mais c'est intéressant.
51:05Nous, on a une définition
51:07d'être militant à la CFDT,
51:09en général, c'est avoir un mandat.
51:11C'est-à-dire qu'on a des adhérents,
51:13on est 635 000 adhérentes,
51:15d'ailleurs, on est plus de femmes que d'hommes,
51:17et parmi ces 635 000 adhérents,
51:19on a un peu plus...
51:21On a près de 30 000 militants,
51:23c'est-à-dire qu'ils ont un mandat.
51:25Mais cette question-là
51:27de c'est quoi être militant à la CFDT,
51:29je pense que c'est plus tout à fait
51:31la même chose aujourd'hui, en 2024,
51:33qu'en 1964,
51:35puisqu'on avait fêté nos 60 ans
51:37de déconfessionnalisation
51:39au mois d'octobre.
51:41Et donc, je pense qu'on est
51:43sur des nouvelles formes de militantisme,
51:45et aujourd'hui,
51:47ce qui est important
51:49pour le syndicalisme
51:51et la CFDT, c'est d'offrir
51:53des nouvelles formes de militantisme
51:55aux personnes qui veulent nous rejoindre
51:57et qui ne veulent pas forcément
51:59prendre un mandat.
52:01Ça veut dire être élu et représenter
52:03ses collègues, mais c'est agir
52:05avec la CFDT et dans la CFDT.
52:07D'accord. Donc, militer,
52:09c'est quand même, ce que j'entends
52:11chez vous, c'est refuser l'engagement
52:13tel qu'il est un petit peu marketé.
52:15C'est la définition CFDT.
52:17Je pense que c'est important d'avoir
52:19sa propre définition.
52:21La question qui m'est venue aussi
52:23en vous écoutant tout à l'heure
52:25et en essayant
52:27de réfléchir à la manière dont la CFDT
52:29concevait le militantisme,
52:31c'est une question
52:33qui est au coeur
52:35des deux mandats d'Emmanuel Macron,
52:37à savoir la question
52:39de la colère sociale.
52:41Cette colère sociale,
52:43elle s'est exprimée de deux façons,
52:45dans le premier mandat
52:47d'Emmanuel Macron avec les Gilets jaunes
52:49et son corollaire,
52:51le corollaire des Gilets jaunes,
52:53c'est les émeutes de 2023,
52:55les émeutes de banlieue.
52:57C'est deux mouvements symétriques
52:59qui expriment une colère sociale.
53:01Comment vous, en fait,
53:03à la CFDT,
53:05vous répondez à cette colère sociale
53:07des Gilets jaunes et des émeutes ?
53:09Est-ce que vous avez trouvé
53:11une réponse à une colère qui existe,
53:13qui est présente
53:15dans toutes les couches de la société ?
53:17Est-ce que vous avez trouvé, vous,
53:19une manière, à la CFDT,
53:21de répondre à ces deux formes
53:23spontanées de militantisme ?
53:25Les Gilets jaunes, même s'il y a une désorganisation,
53:27c'est du militantisme,
53:29et les émeutes, c'est symétriquement aussi
53:31une manière de militer.
53:33Nous, ce que l'on...
53:35Suite aux Gilets jaunes,
53:37on a beaucoup travaillé avec des organisations
53:39avec qui on travaille de façon habituelle,
53:41le Secours catholique,
53:43la Fondation pour la nature
53:45et l'homme,
53:47la Fondation Abbé Pierre,
53:49le mouvement associatif,
53:51la Fondale,
53:53où on s'est dit qu'effectivement,
53:55cette colère s'est faite
53:57en dehors du cadre habituel des organisations,
53:59de la société civile,
54:01qu'elle soit associative ou syndicale.
54:03Il y avait quand même un rejet des structures syndicales.
54:05Il y avait aussi un rejet.
54:07Et l'idée
54:09était de...
54:11On a réfléchi ensemble
54:13pourquoi cette colère
54:15s'est exprimée en dehors
54:17et comment on peut y répondre,
54:19notamment avec le pacte
54:21du pouvoir de vivre,
54:23qui réfléchit
54:25à la fois sur des propositions concrètes
54:27qui permettent d'allier
54:29les enjeux environnementaux, sociaux, démocratiques.
54:31Et on crée des espaces
54:33aussi de militantisme
54:35qui sont
54:37autres que chacune de nos structures.
54:39Et donc, on a des comités locaux.
54:41Et je pense qu'une des meilleures
54:43façons
54:45de militer,
54:47c'est d'avoir un cadre...
54:49Donner des actions concrètes.
54:51Une dernière intervention, une question.
54:53Toute petite question.
54:55Je vous ai entendu parler à l'instant
54:57du nouveau ministre
54:59Kasbarian. Vous avez été
55:01un peu gêné tout à l'heure lorsqu'on vous a posé la question
55:03de savoir quelle forme de protestation
55:05ça allait prendre, si d'aventure
55:07les négociations
55:09ne pouvaient aboutir, avec ce personnage
55:11extrêmement violent, extrêmement toxique.
55:13La question.
55:15Quelle réponse vous avez apporté ?
55:17Vous vous êtes gênée pour dire la grève ?
55:19Non, je ne suis pas gênée.
55:21Parce que ça peut être une option.
55:23Ça fait partie du panel d'action de la CFDT.
55:25La question, c'est que
55:27on est au début des discussions.
55:29Il est extrêmement déterminé.
55:31La CFDT l'est aussi.
55:33Mais pour réussir un mouvement social,
55:35il faut s'assurer aussi que
55:37les personnes sont prêtes à se lancer
55:39dans ce mouvement.
55:41Ce n'est pas le moment, en fait,
55:43de poser...
55:45Pas du tout.
55:47Merci Yoann Ferber.
55:49Merci d'avoir débattu
55:51avec Marylise Léon.
55:53Rapidement, attirez les jeunes.
55:55On sait que la CGT s'est lancée
55:57sur Twitch.
55:59Quelle stratégie ?
56:01Qu'est-ce qui manque pour un nouveau mai 68 en France ?
56:03Alors, moi, je pense
56:05qu'un des enjeux du syndicalisme
56:07et de la CFDT, c'est d'aller à la rencontre
56:09des jeunes, notamment sur les lieux
56:11de travail, dans les jobs étudiants.
56:13On travaille avec des organisations de jeunesse
56:15également, mais je pense que
56:17je suis convaincue
56:19que les militants CFDT
56:21et les militants syndicaux
56:23en général, ne vont pas
56:25suffisamment
56:27à la rencontre des jeunes.
56:29Et on est aussi face à
56:31un paradoxe, c'est qu'aujourd'hui,
56:33l'âge de syndicalisation,
56:35c'est plutôt 30 ans que 20, c'est-à-dire que
56:37toutes les périodes de précarité,
56:39les jeunes ne pensent pas que le syndicalisme
56:41peut être un moyen
56:43de résister et de pouvoir
56:45vivre mieux. C'est à nous aussi,
56:47je pense, d'aller à la rencontre.
56:49C'est un anniversaire discret, vous n'en faites pas tellement
56:51de bataille.
56:53C'est la déconfessionnalisation. La CFDT existe
56:55depuis le début du 20e siècle.
56:57Oui, mais vous vous détachez de la CFTC
56:59à ce moment-là. La CFTC
57:01part vivre sa vie.
57:03Vous n'en faites pas un anniversaire.
57:05On a fait
57:07un temps
57:09avec les militants.
57:11On a un numéro spécial de CFDT magazine
57:13qui reprend un peu l'historique.
57:15On a marqué le coup.
57:17Bon anniversaire. Merci, Marie-Lizéon,
57:19d'avoir été avec nous, avec
57:21ma consœur, mes confrères, Yohann Ferber,
57:23sur ce plateau de Lundi, c'est politique sur LCP.
57:25Bonne fin de soirée sur la chaîne parlementaire.