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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 23 avril 2025.

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Transcription
00:00RTL Matin
00:027h18 sur RTL, l'édito d'RTL Matin avec vous, Étienne Jernel.
00:07Alors François Bayrou va lancer une grande consultation sur la proportionnelle, ce sera la semaine prochaine.
00:12Qu'est-ce que c'est Étienne ? Un coup de com' de la tambouille politique ou un vrai projet ?
00:15Mandine, voilà de la bonne popole. La popole dans le jargon, c'est la politique politicienne.
00:21Alors attention, je ne dis pas que François Bayrou n'est pas sincère, au contraire, il est partisan de la proportionnelle depuis des décennies.
00:27Mais évidemment, maintenant là, cela suscite quelques soupçons, ce retour de la proportionnelle promise à plus ou moins forte dose par Nicolas Sarkozy,
00:35puis par François Hollande, puis Emmanuel Macron, toujours avant l'élection présidentielle et jamais appliquée ensuite.
00:42Pour rappel, la dernière fois qu'on a eu une assemblée à la proportionnelle, c'était en 1986.
00:47Bon, mais vous n'y allez pas un peu fort en disant que ça suscite des soupçons ? Beaucoup de partis sont pour.
00:50Ben oui, de LFI ou RN, en passant par le modem, les écologistes, l'EPS pour des raisons différentes, philosophiques, historiques,
00:58ou par crainte, surtout pour les petits partis, d'être écrasés par le scrutin majoritaire à deux tours actuels.
01:03Le paradoxe, c'est que l'assemblée d'aujourd'hui, qui est très éclatée, pourrait très bien avoir été élue à la proportionnelle.
01:09Enfin, ça dépend des modalités, vous savez, il y a 50 nuances de proportionnelle, intégrale, par département, prime majoritaire ou pas.
01:16Alors, on ne va pas se lancer dans ce débat, il y en aurait pour des heures. Simplifions, il y a un enjeu politique ici, le parti socialiste.
01:24Et pourquoi le PS ?
01:25Ben, parce que dans le paysage politique actuel, très fragmenté, le PS est un parti clé.
01:30Or, la proportionnelle, quelle que soit la formule choisie, aurait l'avantage d'assurer aux grands chefs à plumes du PS
01:36qu'eux, au moins, auront leur siège et que leur parti sera correctement représenté.
01:41Ce qui dispensera le PS de se jeter dans les bras de LFI à la première élection, dans le cadre d'un NFP quelconque.
01:50Or, un PS indépendant de LFI serait sans doute moins hostile, voire même serait susceptible d'intégrer une coalition,
01:57surtout si Olivier Faure perd son poste en juin et que la ligne du parti devient un peu plus réformiste.
02:03Bon, et pourquoi c'est urgent de le faire maintenant ?
02:05Parce qu'il est fort possible que le gouvernement soit censuré à propos du budget à l'automne
02:10et donc qu'une dissolution est envisageable à ce moment-là.
02:13Alors, il n'est pas certain du tout que l'élection donne alors un résultat très différent de la précédente,
02:19mais composé avec un groupe PS élu sans l'aide de LFI, ben, c'est pas du tout la même chose.
02:23Alors, tout cela, je vous l'accorde, ça n'est pas de la grande politique.
02:26Mais parfois, la pop-all, la base politique, c'est la condition de la grande, par exemple, les réformes.
02:31Même De Gaulle, vous le savez, tous les historiens, vous le diront,
02:34ne répugnaient pas à tremper un peu les mains dedans, dans les farces et attrapes de la pop-all.
02:38Alors, pourquoi pas, François Bayrou ?
02:40Merci beaucoup, Étienne Jarnel, directeur du Point.
02:42Sous-titrage Société Radio-Canada

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