Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 05 décembre 2024.
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00:007h17 sur RTL, l'édito de RTL Matin avec vous, Etienne Gernet, directeur du Point.
00:08Alors ce matin, c'est l'histoire d'un crash, un crash politique, celui des socialistes.
00:12Gabriel Attal les a d'ailleurs directement interpellés hier à l'Assemblée.
00:16Chers collègues socialistes, au début de cette séance,
00:19M. Mélenchon était dans les tribunes pour assister à nos débats.
00:22Il a écouté religieusement l'orateur de La France Insoumise,
00:28il a écouté religieusement Mme Le Pen,
00:31il s'est levé et est parti au moment où Boris Vallaud a pris la parole.
00:34Il la respecte plus que vous ! Qu'est-ce que vous faites encore avec eux ?
00:39Etienne, ce sont eux les socialistes les grands responsables de ce chaos ?
00:43Vous savez, Amandine, il n'y a pas beaucoup de héros dans cette tragédie politique.
00:46La France nage en plein chaos et la censure votée hier
00:50est le produit d'une conjonction d'intérêts politiques particuliers
00:53qui sont assez peu relisants.
00:55Mais disons que pour le PS, le parti de Léon Blum,
00:58qui est un parti de gouvernement,
00:59qui est une pièce essentielle de la démocratie française,
01:02le bilan de la période est particulièrement accablant.
01:05Non mais regardons, soumission à LFI, à sa stratégie du chaos,
01:09alliance tacite avec l'ERN.
01:11Franchement, ça ne fait pas n'avoir.
01:13Et c'était d'ailleurs criant hier dans l'intervention de Boris Vallaud,
01:16qui est le patron du groupe PS à l'Assemblée.
01:18Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il a dit de si terrible Boris Vallaud ?
01:20Il a dit tout et rien à la fois.
01:22Il fallait l'écouter, surtout se tortiller.
01:24Proposer un pacte de non-censure tout en votant la censure.
01:28Reprocher à Michel Barnier son manque de dialogue,
01:31bien qu'il n'y en refusait.
01:32D'emblée de discuter avec lui,
01:34revendiquer un Premier ministre de gauche
01:36après avoir torpillé l'hypothèse Bernard Cazeneuve.
01:39Bref, c'est un parti sans boussole.
01:41C'était assez pathétique hier.
01:43Et le pire, c'est qu'il y a à peine six mois,
01:45le PS était renaissant.
01:46Six mois en arrière, c'était les élections européennes.
01:48Oui, absolument.
01:49Raphaël Glucksmann, tête de liste place publique et PS,
01:52obtenait presque 14% des voix.
01:55Une résurrection pour la social-démocratie française.
01:58Glucksmann portait la parole d'une gauche constructive, pro-européenne.
02:01Et LFI était nettement derrière, sous la barre des 10%.
02:05Et puis patatras, la dissolution.
02:07LFI prend l'initiative du NFP et le PS de manière inexplicable,
02:12se couche et devient, confirme en fait qu'il est le vassal de LFI,
02:17pourtant plus petit.
02:18Et c'est pire, parce que le PS se laisse humilier.
02:20Pensez, la proposition LFI d'abrogation de la réforme des retraites
02:25comprenait l'abrogation de la loi Touraine de 2013,
02:28qui était l'œuvre des socialistes.
02:30Le PS, dirigé par Olivier Faure, l'ami des Insoumis,
02:33a avalé toutes les couleuvres, toutes les provocations,
02:37y compris les ambiguïtés sur l'antisémitisme,
02:40y compris la proposition de suppression du délit d'apologie du terrorisme
02:44instauré sous François Hollande.
02:46Tout, le PS a donné l'impression d'abdiquer de sa dignité.
02:50Abdiquer de sa dignité, vous y allez un peu fort quand même.
02:52Oui, mais ce n'est même pas moi qui le dis,
02:54il faut écouter ses sympathisants socialistes historiques,
02:57par exemple Jacques Attali hier, mais bien d'autres
02:59que j'ai entendus personnellement, qui disent qu'ils ne voteront plus PS
03:03à cause de sa soumission aux Insoumis.
03:05Alors, il n'est pas tout à fait impossible que cet épisode
03:08finisse par réveiller les socialistes, mais il serait temps.
03:12Merci beaucoup Etienne Gernal,
03:13on verra ce qu'en pense l'Insoumis.