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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 03 décembre 2024.

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Transcription
00:007h17 sur RTL, l'édito de RTL Matin, avec vous Etienne Gernel.
00:07Alors, il y en a un, on le disait, qu'on entend très peu en ce moment, qui se fait discret,
00:11c'est Emmanuel Macron.
00:12Et pourtant, pourtant, la pression monte autour de sa démission.
00:16Et oui, c'est Emmanuel Macron, certains en rêvent de sa démission, à commencer par
00:20Marine Le Pen parce qu'elle pense qu'elle peut gagner et au passage, ce n'est pas tout
00:24à fait accessoire.
00:25Échapper ainsi, in extremis, à la peine d'inéligibilité, requise contre elle.
00:30Et puis, bien sûr, il y a Jean-Luc Mélenchon qui la réclame à coréacrie, alors lui n'a
00:35aucune chance de gagner une présidentielle.
00:37Mais en bon trotskiste, c'est sa formation, ne l'oublions pas, il croit aux vertus du
00:41chaos.
00:42Et puis, il y en a quelques autres, à droite et à gauche, sauf que rien, mais alors rien
00:47ne dit qu'Emmanuel Macron serait tenté par la démission, au contraire.
00:51Et puis, il est protégé par la Constitution.
00:53Mais sauf que politiquement, il ne peut pas complètement s'extraire de la crise.
00:56Elle est aussi dirigée contre lui, cette crise politique.
00:59Absolument, Thomas, et avec des raisons d'ailleurs.
01:02C'est lui qui, avec sa dissolution absurde, a déclenché le chaos politique actuel.
01:07Et puis, notez quand même, la crise intervient à propos du budget.
01:10Or, Emmanuel Macron aura tout de même présidé au creusement de 1000 milliards sur les 3200
01:17milliards du trou de la dette.
01:19Mais sa responsabilité, elle est écrasante, et doublement d'ailleurs, car son incurie
01:24budgétaire sert de point d'appui à toutes les surenchères démagogiques à l'Assemblée.
01:29Si l'homme qui était censé incarner la raison s'est permis tout cela, pourquoi se gêner ?
01:34Mais justement, Etienne, sa démission ne serait pas un moyen de résoudre le blocage,
01:38de remettre tout ça à plat ?
01:39Et même pas.
01:40S'il démissionnait, le nouveau président, ou la nouvelle présidente d'ailleurs, n'aurait
01:44pas la possibilité de dissoudre l'Assemblée avant le 8 juillet 2025.
01:49Or, il faut un délai avant l'organisation des élections, et on ne va pas faire voter
01:54en août, ce serait donc probablement en septembre.
01:57Un nouveau président serait encore sans majorité, jusqu'en septembre.
02:01C'est trop long, beaucoup trop long, pour éviter l'accident financier sur les marchés.
02:07Oui, donc ce qu'on entend, c'est que la démission d'Emmanuel Macron en l'état ne servirait
02:10à rien ?
02:11À rien !
02:12Et c'est un paradoxe, si lui-même, Emmanuel Macron, ne sert plus à grand chose.
02:16Alors oui, il a réussi un temps à influer sur les événements, avec le choix de Michel
02:21Barnier, mais cette parenthèse est quand même sur le point de se refermer.
02:25Le président n'a aujourd'hui plus de pouvoir politique réel, il fait de la diplomatie,
02:29il est en Arabie Saoudite en ce moment, et il inaugure les chrysanthèmes.
02:32Alors on le verra samedi à Notre-Dame, dans une cérémonie qui sera sûrement parfaite,
02:37avec un petit protocole parfait, des petits cartons sur les chaises, pendant que la France
02:42est au bord du gouffre.
02:43Depuis la dissolution, Emmanuel Macron n'est plus maître, en réalité, que des cérémonies.
02:47Et si j'étais cruel, je dirais qu'il est arrivé au comble de l'inutilité, car même
02:52sa démission ne servirait à rien.