Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 13 février 2025.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Il est 7h18, l'édito d'RTL Matin avec vous Etienne Gernet, le directeur du Point.
00:07C'était visiblement presque le coup de fil à un ami entre Donald Trump et Vladimir
00:11Poutine il y a quelques heures, le diable redevenu soudain fréquentable.
00:15Le problème, Etienne, c'est que c'est l'Europe qui risque bien une fois encore
00:19de payer les peaux cassées.
00:20Oui, c'est officiel, nous sommes un paillasson, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise.
00:23Donald Trump et Vladimir Poutine sont partis pour essayer de s'entendre tous les deux,
00:27passant allègrement au-dessus de notre tête.
00:29Souvenez-vous, les accords de Minsk en 2015, c'était le même sujet à l'Ukraine et
00:33au centre de la photo, il y avait François Hollande et Angela Merkel.
00:37Là, ni Emmanuel Macron ni Olaf Scholz ne sont même dans le coup.
00:42Mais Etienne, Jean-Noël Barraud, par exemple, comme d'autres ministres d'affaires étrangères
00:45d'ailleurs européens, a déclaré hier soir qu'il n'y aurait pas de paix durable
00:49sans les Européens.
00:50Oui, ça doit trembler aux Kremlin comme à la Maison Blanche.
00:54En réalité, ce n'est pas de sa faute, il ne faut pas s'étonner d'être tenu
00:57d'un écart.
00:58Même si l'Europe a fourni une majorité de l'aide à l'Ukraine, elle n'a pas été
01:01capable d'être décisive.
01:03Et l'économie de guerre, par exemple, qui a été tant vantée par Emmanuel Macron,
01:06il y a largement resté une vue de l'esprit.
01:08La réalité, c'est que nous sommes aujourd'hui spectateurs de notre destin, et à raison,
01:13mais aussi spectateurs de notre sécurité.
01:15Vous pensez vraiment que notre sécurité est en jeu ?
01:17Oui, évidemment.
01:18Si l'on croit que Vladimir Poutine est du genre à s'arrêter tout seul, si l'on
01:21croit qu'on peut l'apaiser en lui laissant croquer un bout de l'Ukraine, on n'a rien
01:25compris au personnage.
01:27Or, l'autre message de l'administration Trump ces derniers jours, en dehors du fait
01:31que notre avis ne l'intéresse pas du tout, c'est que nous sommes seuls aujourd'hui,
01:36face à la Russie.
01:37Hier, le nouveau chef du Pentagone a affirmé à Bruxelles que les pays européens devront
01:40à l'avenir assurer une part écrasante, écrasante c'est son mot, de l'aide civile et militaire
01:46à l'Ukraine.
01:47Ce n'est pas complètement une surprise.
01:48Ce n'était pas prévisible tout ça ?
01:49Si, bien sûr que c'était prévisible, ça fait des années que l'Amérique dit à l'Europe
01:53qu'elle doit se prendre en main.
01:54Ça ne date même pas de la réélection de Donald Trump, mais même Barack Obama avait
01:57commencé un pivot vers l'Indo-Pacifique, vers le Pacifique et vers la Chine, on le
02:02sait.
02:03Alors, Donald Trump, il y va fort parce qu'il a demandé que nous dépensions 5% de notre
02:07PIB pour la défense, ce qui est totalement irréaliste, on est plutôt à deux, disons
02:11qu'il faudrait peut-être aller vers les trois, mais l'Europe procrastine, elle espère
02:16toujours que l'oncle Sam va continuer encore un peu à s'occuper de sa sécurité, et là
02:21l'échéance arrive, et ça nous secoue d'autant plus qu'il y a une forme de goujaterie débridée
02:27de ce nouveau Donald Trump, sa brutalité, son cynisme désinhibé, et évidemment, ça
02:32pique un peu.
02:33C'est peut-être mérité.
02:34Merci pour cette piqûre d'espoir matinale, Yann Gernet, le directeur du Point à la Une,
02:37cette semaine, une autre forme de guerre, les guerres de l'IA, l'intelligence artificielle.
02:41Oui, c'est féroce !