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Regardez L'édito d'Etienne Gernelle avec Etienne Gernelle du 30 septembre 2024.

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Transcription
00:00Il est 7 heures et presque 17 minutes, l'édito d'RTL Matin avec vous Etienne Gernel, directeur du Point.
00:07Alors Etienne, vous avez un petit conseil ce matin à donner à Michel Barnier avant sa semaine décisive.
00:12Il doit être en train de se gratter la tête pour écrire sa déclaration de politique générale qui l'ira demain à l'Assemblée.
00:18Vous êtes très serviable, alors c'est quoi ce conseil que vous lui donnez ?
00:20Pas de touche aux impôts, mais c'est idiot les impôts, ça n'a aucun sens.
00:24Ça n'a aucun sens économique, même aucun sens politique.
00:27Il a l'air effectivement de se tortiller un peu sur le sujet Michel Barnier, mais il n'y a pas à réfléchir ici.
00:32C'est une mauvaise idée pour la France et même pour lui.
00:35Ah bon ? Mais pourquoi ? Expliquez-nous.
00:37D'abord sur le fond, la France est déjà championne parmi tous les pays industrialisés pour le taux de prélèvement obligatoire,
00:43c'est-à-dire la somme des impôts, taxes, cotisations sociales.
00:46De l'autre côté, la France est aussi au sommet des dépenses publiques parmi tous les pays industrialisés.
00:52Alors, il y a des gens qui disent « Ah, on ne peut pas toucher », mais c'est une gigantesque blague.
00:56Sinon, il faudra prouver que le reste de l'Europe, le reste du monde est un enfer où les gens sont abandonnés à leur sort.
01:03Tout cela ne tient pas.
01:04Donc vous êtes en train de nous dire que Gabriel Attal et Gérald Darmanin ont raison selon vous
01:08de mettre en garde, d'avertir Michel Barnier sur cette question des impôts ?
01:11Écoutez, je suis rarement tendre avec le bilan économique d'Emmanuel Macron qui a creusé la dette avec application.
01:17Mais la stabilité fiscale, c'est l'un de ses bons points.
01:20Pourquoi ? Parce que c'est essentiel pour les investisseurs qui veulent de la visibilité.
01:25Alors, l'instabilité fiscale, c'est un repoussoir, presque autant que le montant des impôts eux-mêmes.
01:30Et vous savez, même des hausses symboliques, qui donc rapportent peu, c'est le principe, sont des signaux négatifs.
01:36Or, moins d'investissement, c'est aussi moins de rentrée fiscale à terme.
01:39Bon, c'est idiot d'un point de vue économique, mais même sur le plan politique.
01:43Ah bon ? Alors, d'un point de vue économique, on comprend à peu près. Pourquoi sur le plan politique, ce serait idiot ?
01:48Mais écoutez, Michel Barnier, quand il a été nommé, on comprenait, il évoquait la piste des impôts et c'était compréhensible.
01:53Pourquoi ? Parce qu'il espérait attirer des soutiens et donc des ministres de gauche.
01:57Mais ils ne sont pas venus. Le seul ministre de gauche, c'est Didier Migaud.
02:02Migaud qui, comme président de la Cour des comptes, a déjà exprimé par le passé ses réserves sur une trop forte hausse de la fiscalité qui risquerait,
02:10ce sont ses mots, de dégrader la compétitivité déjà insuffisante de notre économie.
02:15Donc, si on suit votre raisonnement, pas de soutien de la gauche, donc pas de hausse d'impôts. Il n'y a pas besoin.
02:20Exactement. Les absents ont toujours tort. La gauche va voter la censure de toute façon.
02:24Cela ne changera rien. Et les hausses d'impôts vont fâcher des gens à droite et au centre, c'est-à-dire parmi ces rares soutiens.
02:31Plus bête, tu meurs.
02:32Merci beaucoup, Etienne Gernet, le directeur.