• la semaine dernière
Voilà comment je ferais pour sortir de cette impasse...
Regardez L'édito d'Etienne Gernelle du 12 décembre 2024.

Category

🗞
News
Transcription
00:00Il est 7h18, l'édito de RTL Matin. Etienne Gernel, vous les éditorialistes, ça fait des mois et des mois que vous êtes très critiques envers Emmanuel Macron,
00:11le chef de l'État qui est trop ceci, pas assez cela, qui ferait mal, tout et son contraire. Alors ce matin, on a choisi un exercice particulier.
00:18On va inverser les rôles si vous le voulez bien. Si vous, Gernel, vous étiez le président de la République, au-delà des yacas et des faux-cons qui sont toujours un peu faciles,
00:26qu'est-ce que vous feriez ?
00:28Oh la question piège. Merci Thomas de me mettre dans cette situation. Mais bon, il faut bien se mouiller. Alors essayons, disons, qu'Emmanuel Macron pourrait commencer par arrêter de faire comme s'il était encore le patron.
00:38Vous savez, aujourd'hui, il fait un peu penser à cette phrase de Jean Cocteau, puisque ses mystères me dépassent. Feignons d'en être l'organisateur.
00:45Alors il pourrait accepter, Emmanuel Macron, de se mettre en retrait. Il y retrouverait un peu de soulagement personnel. Et surtout, il se retrouverait dans la position qui est enviable,
00:53celle de l'éditorialiste, justement, celui qui précisément fait la leçon aux autres.
00:57Bon, très bien, pourquoi pas. Bonne option. Mais ça ne réglerait pas du tout les problèmes du pays, tout ça ?
01:02Au moins, il serait en position de sommer les partis, d'arrêter leur jeu puéril, de songer à l'intérêt général. Il y a un exemple qu'il connaît très bien, Emmanuel Macron.
01:10En 2017, l'Allemagne a connu une crise politique comparable, qui a duré plusieurs mois. Impossible de former une coalition, notamment parce que le SPD, c'est-à-dire à la gauche, suivez mon regard,
01:20refusait de s'y joindre. Eh bien, le président allemand, précisément parce qu'il a beaucoup moins de pouvoir que le président français, a eu l'autorité morale pour ramener tout le monde à la raison.
01:30Frank-Walter Steinmeier, qu'Emmanuel Macron connaît très bien, a expliqué solennellement aux partis qu'ils avaient, je le cite,
01:37« une obligation envers l'intérêt commun de servir notre pays ». Eh bien, vous savez quoi ? Ça a marché. Le SPD a accepté de rejoindre la coalition d'Angela Merkel, et la crise politique s'est arrêtée.
01:49Mais il ne vous a pas échappé, Président Gernel, que la France et l'Allemagne sont deux pays différents, avec une culture politique différente ?
01:55Eh oui, nous avons une culture politique quasi monarchique. Et Emmanuel Macron l'a d'ailleurs poussé très très loin. Mais il n'est jamais trop tard pour changer.
02:03Et Emmanuel Macron, il retrouverait une autorité morale en échange d'un pouvoir absolu qu'il a de toute façon perdu.
02:10En gros, vous demandez à Emmanuel Macron de ne plus être Emmanuel Macron ?
02:12Un peu, mais pas tout à fait, car ce maître en retrait lui redonnerait de la liberté de parole. Or, c'est peut-être là qu'il a été le meilleur, Emmanuel Macron, avant d'être président.
02:20Il s'était fait une spécialité, souvenez-vous, de briser les tabous. Sur les impôts, par exemple, vous vous souvenez de sa sortie sur le programme de François Hollande, dont il était pourtant un conseiller ?
02:29C'est Cuba sans le soleil. Eh bien, ça ne ferait pas de mal aujourd'hui s'il pouvait dire ce qu'il pense vraiment de la folie fiscale qui s'est emparée de l'Assemblée Nationale.
02:38Vous avez fini ? Oui. Alors, toujours pas le nom du Premier Ministre, la présidente Gernel.
02:42Oh non, justement, il ne faut pas le donner, ce n'est pas à lui de le donner.
02:45Ah bon, ce n'est pas à lui de le donner ?
02:46Non, il faut qu'il se débrouille entre eux.
02:48Ce soir, on l'aura, vous pensez, le nouveau Premier Ministre ?
02:51Écoutez, la procrastination macronienne est légendaire, donc méfiance.
02:55Merci beaucoup, Étienne Gernel, directeur du Point le Point.
02:59Et ce nouveau numéro sorti ce matin avec en une, bien sûr, la Syrie, l'émir de Damas.

Recommandations