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00:00Merci d'être avec nous ce matin, à tous les quatre.
00:11Pascal, j'ai appris en préparant cette matinée que la SACD était la plus vieille,
00:17la plus ancienne, c'est ça, Société des droits d'auteurs,
00:21qui a été créée en 1777 par Beaumarchais,
00:25et qui a donc, quelque part, été à l'origine de la défense des droits d'auteurs hier du théâtre et aujourd'hui de l'audiovisuel.
00:31Donc, finalement, parler de la création audiovisuelle et des auteurs d'audiovisuel sur une scène de théâtre,
00:36c'est une façon de rendre hommage à ce travail qui a été initié il y a de nombreuses années,
00:42il y a près de 250 ans, plus de 250 ans.
00:45Quel regard vous portez aujourd'hui, 250 ans plus tard, sur, quelque part, l'état de la création audiovisuelle ?
00:52Alors, d'abord, je voudrais vous féliciter de faire cette rencontre dans un théâtre.
00:58C'est un magnifique théâtre qui a été créé par Barraud-Renaud,
01:03Renaud Barraud, qui avait dû quitter le Orsay, la gare d'Orsay, parce qu'il y avait des travaux.
01:11Et donc, c'est un lieu de création absolument magnifique,
01:14qui a été longtemps illustré par Jean-Michel Ribes.
01:17Alors, sur la création...
01:20La première pièce qui a été donnée ici s'appelait L'amour, l'amour.
01:22Absolument.
01:23Pour les amoureux de la création, c'est rigolo.
01:25Et donc, on va parler de la création audiovisuelle.
01:31Alors, on a une chance en France.
01:34Vous avez parlé de Beaumarchais.
01:36On va fêter son 250e anniversaire de la création de la SACD dans deux ans,
01:41puisque c'est 1777.
01:43J'ajoute que Beaumarchais a aussi inventé le droit d'auteur en 1791,
01:48en faisant passer une loi dans la Convention.
01:51Donc, les révolutionnaires n'ont pas coupé la tête du droit d'auteur.
01:54Au contraire, ils l'ont lancé.
01:57Et sur la création audiovisuelle, je dois d'abord dire qu'on a la chance d'avoir un pays,
02:02la France, qui a toujours défendu sa création et qui a su inventer des règles du jeu
02:09très favorables au développement de la création.
02:12D'abord, le Centre national du cinéma, qui a été créé pour soutenir le cinéma
02:17et qui, excusez-moi, en 1775, s'est lancé aussi dans l'audiovisuel
02:24avec la taxation des chaînes de télévision.
02:27Ensuite, l'ensemble de ceux qui diffusent des œuvres
02:31contribuent au financement de la création par l'intermédiaire du CNC.
02:34Et puis, les obligations d'investissement dans la création
02:39qui ont été faites pour les chaînes françaises.
02:43Et ensuite, grâce à la directive SMAD, ont pu être appliquées aux plateformes
02:48qui émettent de l'étranger et qui émettent en général de pays
02:51où la pression fiscale est moindre, où il y a moins d'obligations.
02:57C'est l'Irlande, le Luxembourg et les Pays-Bas,
03:00pays qui sont trop connus pour favoriser l'implantation de ce type de plateforme.
03:06Donc, la France a su se doter d'une réglementation extrêmement puissante.
03:13Et cette réglementation fait que la contribution actuelle
03:19des nouveaux opérateurs des SMAD est très importante.
03:23En plus, cette contribution des SMAD est aussi une contribution sur la création
03:27puisqu'on peut souligner en particulier avec Netflix
03:30qu'il y a une diffusion d'oeuvres qu'on ne voyait pas auparavant.
03:35C'est-à-dire qu'il y a des oeuvres du monde entier
03:37qui peuvent être vues par les spectateurs français et européens,
03:41alors qu'auparavant, les marchés étaient plutôt segmentés
03:43entre les oeuvres nationales et les oeuvres américaines.
03:47Il y a eu une époque où, d'ailleurs, TF1 était spécialiste des experts.
03:51Quand ils avaient un trou d'audience, ils diffusaient la série américaine
03:55pour remonter cette audience.
03:59Alors, donc, on a une réglementation extrêmement forte.
04:04Mais je dois dire que cette réglementation est quand même menacée.
04:10On voit arriver un certain nombre de nuages.
04:13Le premier nuage, c'est du fait de la suppression de la redevance.
04:17C'est la baisse des recettes du service public.
04:21À un moment donné, à force de baisser les recettes du service public,
04:24ça se traduira par une baisse des obligations d'investissement
04:27de France Télévisions.
04:29Actuellement, c'est 440 millions d'euros,
04:32plus 80 millions pour l'audiovisuel, 80 millions pour le cinéma.
04:36Et si on continue de baisser ces obligations,
04:40je ne vois pas, enfin, ces financements,
04:42je ne vois pas comment les obligations pourront être maintenues.
04:44Il y a d'ailleurs aussi un parti politique qui n'est pas négligeable
04:48dans le paysage français, qui prône la privatisation de France Télévisions.
04:52Alors, privatiser France Télévisions, je veux dire,
04:55c'est la ruine du paysage audiovisuel français,
04:57parce que je ne vois pas comment à la fois les chaînes privées
05:00et une chaîne publique privatisée peuvent se financer avec la publicité.
05:05Donc, la suppression de la redevance fait peser une incertitude forte
05:09sur le financement du service public.
05:12Voilà. En ce qui concerne les plateformes,
05:15vous avez parlé des plateformes.
05:17La France a mis des obligations qui, effectivement,
05:20sont nettement supérieures à celles des autres pays.
05:25Vous avez parlé de Disney.
05:28Or, Disney, qui n'a plus d'accord avec Canal+,
05:31a voulu diffuser, a passé un accord avec le cinéma
05:35pour diffuser des films plus rapidement,
05:37c'est-à-dire à neuf mois et retrouver une forme de diffusion
05:42plus proche de la salle, puisqu'ils font des films pour la salle
05:45qui sont très appréciés.
05:47Mais la conséquence de cela, c'est qu'ils ont réussi,
05:52je ne sais pas comment ils ont réussi, d'ailleurs,
05:53à passer un accord avec des producteurs audiovisuels
05:55pour baisser la part de l'audiovisuel dans le financement.
06:00C'est-à-dire que l'audiovisuel français,
06:02dans les trois prochaines années, va perdre 50 millions d'euros
06:05qui étaient financés par Disney.
06:08On sera amené à en reparler au cours de la conversation.
06:09Oui, 50 millions d'euros, c'est beaucoup d'argent,
06:12et c'est d'autant plus beaucoup d'argent qu'en réalité,
06:15ce n'est pas aux professionnels de fixer ce partage.
06:18C'est une institution qui s'appelle l'Arcom.
06:21L'Arcom doit le fixer en fonction d'un certain nombre
06:24de critères objectifs, c'est-à-dire...
06:26Le nombre de diffusions, la présence de l'audiovisuel
06:32par rapport au cinéma,
06:34et les informations que nous, on a à la SACD,
06:37nous font dire que l'objectivité, c'est que Disney
06:42est pour le moment à 30% une plateforme cinéma,
06:45mais quand même à 70% une plateforme audiovisuelle.
06:48Donc, je ne sais pas ce que va décider l'Arcom,
06:51mais je peux annoncer tout de suite que si l'Arcom
06:52prend une mauvaise décision,
06:54je n'hésiterai pas à les vérifier devant la juridiction
06:57administrative, qu'il n'y a pas une erreur manifeste
06:59d'appréciation, comme on dit.
07:00Je vous invite donc à rester jusqu'à la fin de la matinée
07:03pour pouvoir directement en discuter avec Martin Jelaric.
07:06Ah ben, il le sait, il est au courant,
07:08mais vous n'acceptez pas.
07:09Vous savez, il faut toujours faire comme Napoléon
07:13qui annonçait ses plans de bataille à l'avance.
07:15Vous avez raison, comme ça, on part prévenus.
07:17Mon plan de bataille est de passer la parole,
07:19si vous le voulez bien, peut-être à un auteur,
07:21puisque vous êtes représentant de la Société des auteurs.
07:23Mais je n'avais pas fini, mais ce n'est pas grave.
07:25On pourra y revenir, que la parole circule.
07:27Je vais parler très brièvement.
07:29Non, non, mais ça m'intéresse d'avoir aussi le point de vue,
07:31justement, d'Elsa Amarco, puisqu'elle est autrice.
07:33En l'occurrence, vous êtes auteur et scénariste.
07:36Vous écrivez un certain nombre de policiers.
07:38Vous avez déjà publié sept livres.
07:40Et en télévision, vous êtes scénariste.
07:42Là, vous allez bientôt entrer en montage de votre prochain projet
07:50tourné à Singapour avec Canal+, pour parler de ceux que l'on connaît peut-être plus.
07:54On vous doit notamment quatre saisons de Captain Marlowe, et pas Marpeau.
07:59Et moi, ce que je voulais vous demander, c'est comment est-ce que vous,
08:03vous saisissez de cette spécificité du média télévisé,
08:07alors d'écrire vos scénarios.
08:09Par rapport notamment à la littérature, comment est-ce que vous envisagez
08:12la création sur ce média ?
08:15Alors, effectivement, c'est extrêmement différent.
08:18La littérature, déjà, la diffusion n'est pas du tout la même,
08:21comme vous imaginez.
08:22Aujourd'hui, un best-seller en littérature, ça va être 100 000 exemplaires.
08:27Et c'est considéré vraiment comme un succès absolument gigantesque.
08:31En télévision, on a vu avec HPI qu'on pouvait aller jusqu'à 12 millions de spectateurs.
08:35Donc, la différence de ce public, de cette audience,
08:40ça fait qu'on a un devoir, j'ai envie de dire, de divertir, évidemment.
08:46Moi, je ne sais pas du tout un gros mot d'être là pour ça
08:48et de vouloir créer un peu de tête de rire, de sourire.
08:54C'est pour ça que les...
08:55Bon, moi, je ne fais que du polar, mais c'est vrai que dans le polar,
08:57on se rend compte qu'il y a de plus en plus de comédies, en fait.
09:01Et puis aussi, je trouve que c'est un vecteur extraordinaire
09:05pour faire évoluer notre vision de la vie.
09:11Moi, je me souviens de mon beau-père qui avait 70 ans,
09:14qui, pour la première fois, en voyant Plus Belle l'a vu,
09:17a vu deux hommes s'embrasser à l'écran.
09:20Ça l'a absolument sidéré.
09:23Et il a vu qu'en fait, tout le monde trouvait ça normal.
09:26Et comme il aimait ses personnages,
09:28ça l'a amené à complètement changer sa vision de l'homosexualité,
09:32à comprendre ce que c'était déjà.
09:34Et j'ai l'impression que c'est quand même un pilier, vraiment,
09:38de ce qu'on doit faire, c'est faire changer un petit peu,
09:41évoluer un petit peu la société, modestement.
09:45Mais avec quand même cette audience gigantesque
09:47et une chance pour nous.
09:49Faire changer, donc, à travers la fiction,
09:51créer de nouveaux imaginaires, quelque part.
09:53Aline, vous êtes productrice.
09:56Si jamais on devait résumer, ce serait beaucoup dire,
10:00mais votre parcours, en tout cas, à date,
10:02vous êtes présidente d'Authentic Prod
10:05qui a rejoint le groupe Banilé il y a un peu plus d'un an.
10:08Spécialiste de la fiction, on voudra des séries telles que Sam
10:10et Je te promets sur TF1,
10:13ou encore Les secrets du château, du paquebot.
10:15Pour France Télévisions, vous, votre regard sur, quelque part,
10:19les deux premiers points de vue,
10:21alors même si j'ai interrompu celui de Pascal,
10:23mais sur l'évolution de paysages,
10:26peut-être par rapport à Elsa,
10:27sur la diversité des genres,
10:29qu'on peut aujourd'hui voir s'exprimer sur cet écran-là.
10:33Comment est-ce que vous regardez ça de votre point de vue ?
10:35Oui, bonjour.
10:38Du coup, dans la continuité, oui,
10:41ces dernières années, évidemment, on a eu cette pression
10:43et cet appel d'air à la fois de toute cette multiplication
10:47des chaînes et donc de nos clients,
10:51mais ça nous a aussi poussé,
10:53ça nous a contraint vraiment à augmenter, en fait,
10:56la qualité de nos séries.
10:59D'un côté, on augmente vraiment le niveau de dramaturgie des récits.
11:05Ça, c'est vraiment un effet direct.
11:09Et puis aussi, formellement,
11:12on était face à des séries,
11:14d'abord, beaucoup américaines sur les plateformes,
11:17et puis des séries aussi françaises,
11:19mais beaucoup mieux financées sur les plateformes aussi.
11:23Et donc, fatalement, si on veut pouvoir un peu rivaliser,
11:26ça nous a obligés à réinventer un peu nos modes de production
11:30pour pouvoir, à l'image,
11:32être à la hauteur de ce que le spectateur,
11:35aujourd'hui, accepte.
11:39Voilà.
11:40Alors, par conséquent, il y a un autre effet un petit peu inverse.
11:44Comme actuellement, on assiste effectivement
11:47à un resserrement des financements,
11:50que ce soit pour le service public
11:51ou même pour les gènes privés linéaires,
11:54parce qu'elles sont effectivement contraintes, sans doute,
11:57de se partager le gâteau de la publicité,
12:00et que, par ailleurs, les coûts de production augmentent
12:03de façon, premièrement, parce qu'il faut les augmenter
12:07pour avoir cette qualité,
12:09et aussi parce que l'inflation, le coût de la vie, etc.
12:12Voilà, on se retrouve dans une équation compliquée
12:16pour relever ce challenge.
12:20Et donc, moi, c'est mon impression,
12:22en ce moment, j'ai l'impression,
12:23c'est que pour maintenir l'audience,
12:24on va justement perdre en diversité
12:26et aller essentiellement sur du polar.
12:30Et à un moment donné,
12:32on commence à en voir un peu les effets pervers.
12:34À mon avis, c'est que dès les saisons 2,
12:37ça baisse, en fait,
12:38parce qu'il y a une espèce de profusion,
12:39une confusion pour le spectateur
12:40qui a l'impression de voir peut-être un peu tout le temps
12:42la même chose,
12:43de manquer de diversité, justement.
12:45Et la diversité, il faut être un peu courageux,
12:48il faut prendre un peu des risques,
12:49mais en même temps, c'est la vie,
12:51y compris pour un média, à mon avis.
12:53Donc, voilà, un petit peu mon analyse du moment.
12:56Votre regard.
12:57Thomas, vous présidez,
12:59ou vous êtes vice-président plutôt de l'USPA,
13:01auquel siège également Aline,
13:03l'Union syndicale des producteurs audiovisuels,
13:04au-delà de votre casquette de président
13:06de Media One Studio France.
13:08Est-ce que vous plus soyez
13:10avec ce constat de peut-être un registre trop resserré ?
13:13Est-ce qu'à l'inverse, vous avez l'impression
13:14que les genres sont aujourd'hui plus riches que jamais ?
13:18Votre regard, à vous, sur 2025
13:20et la création du visuel en télé ?
13:23Moi, je pense qu'on est vraiment dans une période
13:25qui est très particulière
13:27et qui est, en fait, contradictoire.
13:30C'est-à-dire qu'effectivement,
13:31la transposition du décret SMAD en France,
13:36qui a amené effectivement les plateformes américaines
13:39à rentrer dans le système
13:40qui est globalement,
13:44même si elles le vivent mal à la base,
13:46parce qu'elles n'aiment jamais les contraintes,
13:48mais dont on sait qu'il est extrêmement favorable,
13:51en vérité, à tous les acteurs,
13:52puisqu'on a en fait tous besoin les uns des autres.
13:54Donc, cette transposition qui a fait
13:56qu'ils sont entrés dans le système
13:58des obligations de production audiovisuelle
14:02et cinématographique
14:03a amené effectivement un investissement
14:06plus important dans la création patrimoniale,
14:09audiovisuelle et cinéma.
14:12Et on est en même temps dans une période
14:14qui est assez contradictoirement
14:17par rapport à ce qu'on attendait,
14:18par exemple, au nombre de séries qui seraient produites.
14:21On n'y est pas du tout.
14:22Pourquoi ?
14:23Parce que c'est intéressant de le savoir.
14:24Il y a deux effets.
14:25Et en plus, ça vient d'une part
14:26des chaînes historiques, on va dire TNT,
14:30et des plateformes.
14:31Les plateformes, parce qu'elles investissent
14:32d'abord une partie de leurs oeuvres audiovisuelles
14:34sur des films de cinéma
14:35qui vont directement sur la plateforme
14:37sans passer par la salle.
14:39Et deuxièmement, parce qu'elles ont tendance,
14:41et ça, pourquoi pas, c'est intéressant aussi,
14:43parce que ça permet de faire des séries
14:44qu'on ne faisait pas avant en France,
14:46de faire des séries où on est sur des budgets
14:48de 3 ou 4 millions d'euros par épisode.
14:51Donc, du coup, ça réduit évidemment
14:52le nombre de séries produites.
14:54Et de l'autre côté, du côté des chaînes historiques,
14:56publiques et privées,
14:57l'arrivée forte des feuilletons quotidiens
15:01qui vient prendre une partie de ces obligations,
15:04et c'est tout à fait naturel.
15:06Les éditeurs ont tout à fait,
15:08c'est normal, la maîtrise de leur choix,
15:11a fait qu'effectivement,
15:12le nombre de séries produites
15:13a plutôt eu tendance à se contracter.
15:15Donc, on est dans une période qui est à la fois
15:17un âge d'or, parce que c'est vrai
15:19que les investissements dans les oeuvres audiovisuelles,
15:21cinématographiques n'ont jamais été aussi importantes,
15:24mais de façon un peu contradictoire,
15:25le marché, comme le disait Aline,
15:27est en vérité assez tendu,
15:29parce qu'aussi en parallèle,
15:31et c'est logique,
15:32il y a eu un développement de la concurrence
15:34de la production phénoménale,
15:37beaucoup de sociétés
15:40qui étaient des sociétés
15:41ou des groupes de flux
15:42se sont développés vers la fiction.
15:45La plupart des groupes cinématographiques
15:47se sont développés vers la fiction,
15:49et encore une fois,
15:50rien de tout ça n'est problématique,
15:52mais juste, c'est vrai que c'est assez contradictoire,
15:54parce qu'on est à la fois dans un âge d'or,
15:56et en même temps, on vit, nous, professionnels,
15:58une période de grande tension.
16:01Ce qui est intéressant, c'est de voir aussi
16:02que dans cette circulation des programmes,
16:04les exportations françaises
16:06se portent plutôt bien.
16:07La fiction est le premier des genres
16:09en termes d'exportation.
16:11Je lisais que les programmes français,
16:12en 25 ans, les exportations ont triplé,
16:15et que les ventes dépassent
16:16le seuil des 200 millions d'euros
16:18pour la troisième fois depuis 30 ans,
16:20poussés par la fiction.
16:22On peut penser à 10%,
16:24comme il y a de jeunes tabarons noirs
16:25ou à Captain Marleau, justement.
16:27Peut-être sur ce point de l'exportation,
16:30quel regard vous portez
16:31sur le succès des fictions françaises ?
16:33Et puis, Elsa, comment est-ce que vous...
16:34Est-ce que vous envisagez ça aussi,
16:36puisque vous parliez de votre rôle
16:37et des messages à passer ?
16:38Par exemple, Captain Marleau
16:39ou Alexandre Raël porté par Julie Depardieu,
16:42est-ce que vous y voyez une opportunité
16:44de redessiner un peu les contours
16:46des stéréotypes de la femme française,
16:48par exemple ?
16:49Enfin, voilà, un peu Cali-Canti
16:50sur les fictions à l'export.
16:54En tout cas, je partage mon expérience
16:56d'auteur, je partage ce que vient
16:59de dire Thomas, c'est-à-dire qu'on a l'impression
17:00d'avoir une immense variété de séries possibles
17:05à proposer, enfin, une immense variété
17:06de guichets, et en même temps, en effet,
17:09un resserrement et une tension très forte.
17:14Alors, pour l'international, je ne sais pas.
17:16Pour nous, pour le moment, c'est vrai qu'honnêtement,
17:18c'est un petit peu un miroir aux alouettes.
17:20Quand, avec l'arrivée des streamers,
17:22on s'est dit qu'effectivement,
17:24ça allait un petit peu changer,
17:25ça a changé notre façon d'écrire.
17:27La réalité, c'est que ça reste,
17:29pour nous, scénaristes, relativement marginal.
17:32Moi, j'ai eu l'occasion en 20 ans
17:34de travailler là-dessus une seule fois,
17:37aujourd'hui, sur la série sur Singapour,
17:40pour Canal+.
17:40C'est l'unique fois où on a pu faire
17:43plusieurs langues, on a pu penser
17:46de façon internationale.
17:48Plus globale.
17:49Dans mon expérience de 20 ans,
17:50ça reste quand même, le marché reste
17:52néanmoins très franco-français.
17:55Après, pour reprendre sur le fond
17:57de ce que vous disiez sur les femmes,
17:59effectivement, oui,
18:01moi, je suis d'accord que c'est vraiment
18:03une façon de, ce que je disais tout à l'heure,
18:06de transmettre des messages.
18:07Il y a un autre changement pour nous, créateurs,
18:10mais j'imagine que c'est la même chose pour vous.
18:13C'est quand même l'arrivée de l'IA
18:14qui va modifier un petit peu la donne,
18:17j'imagine.
18:18On parlait de stéréotypes avec les hommes et les femmes.
18:21C'est vrai qu'en général, on essaye de changer
18:24les biais de regard, de présenter d'autres façons.
18:27Par exemple, sur Marleau ou Alexandrelle,
18:29moi, ça me tenait à cœur de présenter des femmes
18:31qui ne soient ni mères ni épouses.
18:34C'est sûr que l'arrivée de l'IA va changer
18:38quelque chose dans la création pour nous.
18:40C'est très certain.
18:41On ne va pas se mentir.
18:43On commence déjà à l'utiliser.
18:45Ça crée des biais sur, justement, cette création.
18:49Moi, je sais que j'ai testé une fois
18:51juste pour voir ce que ça créait un dialogue.
18:53J'ai essayé, sans y penser,
18:55sur un scénario que j'écrivais où il y avait deux personnages,
18:58un qui s'appelait Céline et une qui s'appelait Blanche.
19:00Vraiment, je n'avais pas du tout ce biais en tête.
19:03Je voulais faire une sorte de dispute familiale
19:04autour de leur mariage.
19:06Et ce que l'IA a inventé comme dialogue,
19:08c'est la première fois que je testais les dialogues,
19:10c'est un dialogue vraiment très violemment raciste
19:14que je n'avais pas du tout anticipé.
19:19Donc, il va falloir intégrer, effectivement,
19:21pour nous, en tout cas, l'IA.
19:24Je ne sais pas encore ce que ça va avoir comme impact
19:27sur la création, mais ça, on aura une.
19:29On parlera de l'IA et notamment avec Pascal Lerogard
19:31et l'action de l'AFA à ce sujet.
19:34Peut-être un point de vue de producteur, Thomas,
19:36par exemple, sur l'international.
19:38Je pense que cette question que vous évoquiez,
19:41elle est très importante parce qu'elle est extrêmement symptomatique
19:44et ça rejoint ce que disait Pascal,
19:47du système extrêmement vertueux de la création française,
19:51qu'il est absolument vital de conserver.
19:54Là, en l'occurrence, c'est un exemple,
19:55c'est de montrer qu'effectivement,
19:57ce système a permis à la France,
19:59quels que soient les aléas des audiences,
20:02à certains moments sur la création française,
20:04qui sont maintenant de nouveau depuis 10, 15 ans,
20:06très, très, très largement en tête
20:08de toutes les audiences de programme.
20:13D'abord, ces 200 millions, c'est très important
20:16parce que depuis tous les différents accords interprofessionnels
20:20qui ont pu être passés avec les éditeurs,
20:22avec les auteurs, etc.,
20:23il y a un accord transparence qui fait que cet argent
20:26est, on va dire, partagé entre tous les acteurs de la création.
20:29Donc, il revient aussi à ceux qui investissent dans la création.
20:33Mais ça montre bien à quel point notre système est aujourd'hui fragile
20:38et qu'il est absolument, pour nous tous, vital de le conserver
20:44et que c'est un enjeu de création, c'est un enjeu démocratique.
20:48Et je rejoins aussi ce que disait Pascal tout à l'heure.
20:50Quand on voit ce qui se passe dans le monde,
20:53quand on voit les attaques que subit le service public
20:55des gouvernements depuis quelques années,
20:57la suppression de la redevance,
21:01effectivement, certains qui voudraient privatiser le service public,
21:06ce qui mettrait le système, le paysage audiovisuel français
21:09totalement mort, dont le seul profit errait aux plateformes américaines.
21:14Et je n'ai rien contre les plateformes américaines.
21:16Bien au contraire, mais il faut qu'on conserve
21:18cet équilibre absolument vital.
21:21Et donc, le financement du service public
21:23et la capacité des acteurs, des éditeurs privés
21:27à conserver des recettes publicitaires est vital.
21:30C'est pour ça, d'ailleurs, aussi, qu'a été créée la filière
21:32dont on a parlé pas mal dans la presse ces derniers temps,
21:35qui regroupe tous les acteurs de la filière audiovisuelle française
21:39autour de ces thèmes-là, qui sont vraiment à la fois vitaux
21:42d'un point de vue économique, mais d'un point de vue de création
21:45et démocratique, encore une fois.
21:47Pascal, la SACEM est justement à l'origine, notamment...
21:50La SACD, la SACEM est bien plus jeune que nous.
21:52La SACD avec la SACEM, pardon, et la SCAM, et l'IA d'amis,
21:58et les groupes audiovisuels français, France Télé, M6 et TF1
22:01ont en effet créé cette nouvelle organisation,
22:04la filière audiovisuelle, la FA.
22:06Vous vous saisissez de ces enjeux, vous vous saisissez aussi
22:08du sujet de l'IA.
22:10Vous avez mentionné déjà un certain nombre de combats
22:12que vous souhaitez porter.
22:14Comment est-ce que vous organisez le quotidien ?
22:17Alors, avant de répondre sur l'IA, je vais terminer
22:19ce que je voulais dire, parce que je vois que le temps est contraint.
22:22Non, mais un, je rejoins totalement ce qu'a dit votre président
22:25sur la publicité.
22:27C'est complètement anormal de bloquer l'accès de la publicité
22:30à la grande distribution, en tout cas pour la grande distribution
22:33de marques pour la télévision, puisque cette publicité,
22:36elle va alimenter les GAFA et un certain nombre d'opérateurs
22:40qui, eux, ne contribuent pas au financement de la création.
22:44Et ça, en réalité, ça ne bénéficie pas du tout
22:46à la presse régionale.
22:47La presse régionale, ce sont des publicités ciblées
22:50et locales qui vantent le prix du poulet ou des langoustines,
22:54comme j'en ai pas loin de ma maison de campagne.
22:57Donc, il y a ça.
22:59Et deux, je rejoins tout à fait Thomas.
23:03En ce moment, il ne faut pas se tromper, par exemple,
23:06sur les accords de Disney en France.
23:08Il y a une offensive généralisée des Américains.
23:11Sur l'audiovisuel, c'est la NPA qui regroupe
23:15les producteurs américains contre les réglementations européennes.
23:19En même temps qu'ils signaient des accords en France,
23:21Disney attaquait un décret en Wallonie
23:24qui augmentait la part et la contribution.
23:28Donc, il y a une offensive.
23:29Ils sont dopés au Trump, ça, c'est clair.
23:31Et ils vont essayer de mener des batailles
23:34pour affaiblir les réglementations européennes.
23:37Alors, sur l'IA, il faut être très clair.
23:38La manière dont l'IA s'est développée maintenant,
23:40c'est du pillage, c'est du vol de données culturelles.
23:45Et ça se fait.
23:47Malheureusement, ça s'est fait avec, pour la première fois,
23:52et moi, je l'ai assez douloureusement vécu,
23:54un soutien des plus hautes autorités de l'État
23:58qui ont essayé d'empêcher l'adoption du règlement sur l'IA
24:01qui avait été promu par Thierry Breton
24:04et approuvé par le Parlement européen.
24:07Heureusement, la France s'est retrouvée tout seule.
24:09Ils n'ont pas pu réunir une minorité de blocage.
24:11Et là, maintenant, grâce à notre ministre de la Culture,
24:15Rachida Dati, qui défend la propriété intellectuelle
24:17depuis le début, j'espère que nous allons pouvoir
24:20engager un dialogue constructif avec les opérateurs d'IA.
24:24Mais pour le moment, sur ce qu'on appelle l'entraînement,
24:26ils ont été piqués, tout ce qui existe,
24:29et ils ne veulent passer d'accord avec personne,
24:32à une seule exception, la presse.
24:34Ils ont commencé avec une partie de la presse.
24:36Pourquoi ? Parce que les données de presse sont rafraîchies tous les jours.
24:40L'information, ça change.
24:42Et l'information vérifiée, elle doit être faite par des humains
24:45qu'on appelle les journalistes.
24:48Et s'ils ne passent pas d'accord avec les entreprises de presse,
24:52leur système d'IA pour l'information,
24:55ça deviendra des machines à fake news.
24:57Donc, ils ont commencé avec une partie.
25:00C'est encore très limité.
25:01L'AFP avec Mistral, et sûrement que l'AFP a été conduite
25:05par le gouvernement à traiter avec Mistral.
25:07On voit bien ce qui se passe.
25:09Il y a eu un accord du monde.
25:12Il y a des accords qui ont été passés également en Allemagne.
25:17Et j'ai été très surpris quand un conseiller du président de la République
25:22a osé dire, parce qu'il faut le faire,
25:24que la propriété intellectuelle, c'était un sujet français,
25:27peut-être européen et sûrement pas mondial.
25:30Or, actuellement, les procès qui ont lieu,
25:33ils sont aux Etats-Unis.
25:34Et il y a d'ailleurs une pétition qui vient d'être lancée
25:37par les plus grands créateurs américains sur ce sujet.
25:40Et il y en a aussi en Inde.
25:42C'est un sujet mondial.
25:43Le pillage est généralisé.
25:45Et ça rejoint ce qui s'est toujours passé au début de l'Internet.
25:48On commence par voler les créateurs, les auteurs, les producteurs,
25:52les chaînes de télévision aussi.
25:54Et puis ensuite, heureusement, il y a des tribunaux qui remettent de l'ordre.
25:57Et nous, en ce qui nous concerne, nous préparons les actions judiciaires nécessaires
26:03parce qu'on ne peut pas rester dans ce pillage généralisé que représente l'IA.
26:08Après ça, l'IA, c'est un outil de travail.
26:10Vous avez raison de le dire.
26:11Mais il faudra veiller à ce que l'utilisation de l'IA ne remplace pas l'humain.
26:17C'est-à-dire que ça n'aboutisse pas à des pertes d'emploi.
26:19Et on a déjà discuté avec le Centre national du cinéma pour qu'on module le soutien public
26:26à l'utilisation du facteur humain dans le travail de création.
26:31Merci, Pascal Rogat.
26:34Aline, je me tourne vers vous pour avoir peut-être aussi votre sentiment à l'écoute de ces deux sujets
26:39qui sont, un, le financement de la création demain.
26:43L'étude de l'ARCOM et de la DGMI indique qu'aujourd'hui, non, pardon, en 2012,
26:47on était à 65 % des investissements, des recettes publicitaires qui étaient captées
26:52pour financer la création.
26:54Ce sera 29 % en 2030.
26:56Ça peut être un constat inquiétant, en particulier quand on en produit.
26:59Donc, peut-être votre point de vue sur le financement de la création demain.
27:02Et puis, si vous voulez réagir à ce que vient de dire Pascal sur l'IA.
27:09Oui, sur l'IA, je pense que l'IA ne créera pas les nouvelles séries de demain
27:16parce qu'il faut un cerveau humain, parce qu'il faut une vision du monde, en fait.
27:21Donc, je pense que l'IA n'en a pas.
27:23Maintenant, ce sera un outil.
27:24C'est sûr que ça va changer beaucoup de choses et qu'il faudra aussi être vigilant par rapport à ça.
27:28et évidemment, réglementer pour la propriété intellectuelle des auteurs et de toute la filière.
27:36Mais pour revenir sur le financement, oui, forcément, ça tangue et ça va se moduler.
27:44Ce qui se passe, c'est que maintenant, ça s'éclate un peu plus.
27:49Les sources de financement, là où avant, on vendait un projet à un diffuseur
27:54qui, grosso modo, ont financé 70% complété avec les aides publiques et notre apport.
28:01Maintenant, ça s'éclate entre plusieurs diffuseurs et justement avec l'arrivée des plateformes
28:06et même des plateformes françaises, des secondes fenêtres qui s'ouvrent, etc.
28:12Ce sont des compléments de financement et des exploitations qui naviguent entre tout ça.
28:17Donc, il faut réussir à ce que la valeur, elle ne se perde pas dans tout ça.
28:22C'est un peu ça l'enjeu.
28:25Et à votre sens, le meilleur garant, justement, de cette valeur, la meilleure...
28:30Je ne sais pas si c'est une personne, mais en tout cas, comment est-ce qu'on peut organiser la défense de la création ?
28:35Je pense que c'est la production indépendante et de garder nos droits, justement, pour les faire valoir et les faire croître.
28:43C'est la vision d'un producteur qui doit s'attacher à défendre son idée, ses projets au plus fort que jamais ?
28:50C'est ce que vous voulez dire ?
28:51Oui, moi, je pense que c'est la vision de tous les producteurs et vraiment de notre outil aussi français qui est exceptionnel
28:56et qui est d'ailleurs très résilient dans ces phases de crise.
29:01Et voilà, et qui permet aussi une résilience de la fiction qui, en effet, a des messages apportés aussi de diversité, de...
29:16Enfin, il y a des messages aussi français.
29:17Vous faites aussi avec Sam, le personnage de Sam, quelque part, c'est aussi cette incarnation d'une nouvelle diversité
29:21parce que c'est peut-être une image un peu plus moderne, je pense à cet instinct un peu déniaisé dans un collège qui n'est ni huppé ni cité
29:31et qui contribue à faire un peu bouger aussi les lignes de la lecture de la société pour rejoindre ce que disait Elsa.
29:37Oui, ce qui est marrant avec Sam, c'est que c'est un peu une métaphore, justement, de notre métier.
29:41C'est-à-dire, de toute façon, Sam, maintenant, c'est un petit peu beaucoup repris.
29:47L'héroïne qui n'est pas une héroïne, qui est un peu subversive et qui n'aime pas ses collègues.
29:52Mais à l'époque, c'est vrai que personne n'en voulait, vraiment.
29:57Toujours par une série de miracles, mais il faut croire au miracle.
30:02Ça a fini par se faire.
30:04Et en plus, ça s'est très, très mal passé.
30:05Donc, on avait vraiment tout contre nous.
30:08Et à un moment donné, TF1 nous a dit, démerdez-vous dans ces mots-là.
30:13Vous serez jugés au résultat.
30:14Très bien.
30:15Et franchement, c'est quelque chose que je ne cesse de leur rappeler maintenant.
30:19Il faut nous juger au résultat parce qu'aujourd'hui, on est toujours là.
30:22Et ça a très bien marché.
30:24Et effectivement, ça a donné lieu à d'autres séries ensuite où l'héroïne peut se tromper,
30:29où le héros peut se tromper.
30:32C'est pas grave.
30:32Et c'est pas grave.
30:34Et surtout, c'est humain.
30:35Et c'est plus proche de la réalité.
30:37C'est plus authentique.
30:39Merci beaucoup.
30:39Peut-être un rapide tour de table pour donner une vision du meilleur garant de la qualité
30:44de la création audiovisuelle vue par chacun d'entre vous.
30:47Elsa ?
30:49Je vais reprendre le miracle.
30:50Moi, j'ai l'impression que pour que le miracle s'accomplisse, il faut trois.
30:54En tout cas, en audiovisuel, il faut un créateur, un producteur et une chaîne.
31:01Et que les trois au même moment et la même audace.
31:04Et j'ai l'impression que si on doit résumer le miracle, c'est dans cette alliance-là.
31:09Thomas ?
31:11Je pense qu'on a à peu près tout dit.
31:12On voit bien quels sont les enjeux importants et qui sont pour la création.
31:18Ce qui est absolument vital aujourd'hui, c'est que l'équilibre réglementaire et le financement
31:24des éditeurs privés et du service public français sont absolument vitaux.
31:30On sait très bien que, et c'est tant mieux, que les plateformes américaines sont aujourd'hui
31:36surpuissantes, ont un nombre d'abonnés qui ne cesse de croire.
31:40Donc, on n'a pas de sujet à cet endroit-là, nous, de notre point de vue.
31:43Mais par contre, on a aujourd'hui, effectivement, véritablement une inquiétude qui se joue
31:47en parallèle avec ça à cause de la publicité sur YouTube, etc.
31:51Et donc, il faut absolument que les acteurs français qui vivent de la publicité puissent
31:56continuer.
31:57Et effectivement, il faut accompagner les changements dont parlait Pascal.
32:00Et nous, producteurs, créateurs, on est aux côtés des éditeurs privés sur ces
32:04sujets.
32:05Et l'enjeu du financement de France Télévisions, du service public audiovisuel.
32:10Ça fait pas mal de sujets.
32:12Pascal.
32:13Alors, moi, je rejoins tout à fait sur le triangle amoureux des belles choses.
32:18Ça, c'est extrêmement important.
32:19Ça, on commence en parlant d'amour.
32:20Et deux, il faut quand même, ça, c'est capital.
32:23On l'oublie toujours, conserver un socle réglementaire puissant.
32:28Il y a d'ailleurs un très bon article actuel d'Olivier Horart, qui est le directeur
32:32général du CNC dans la revue Commentaire.
32:35Défense et illustration du modèle français, où il explique d'ailleurs que
32:38le défaut de notre modèle, c'est qu'il est complètement transparent.
32:42On sait exactement ce qu'on fait en France.
32:44Alors que les Américains, ils aident tout autant leur cinéma et leur audiovisuel,
32:47mais tout est planqué.
32:48Alors, à un moment donné, ils viennent nous donner des leçons d'égalité commerciale.
32:54Mais si on va à l'échelon infraétatique, pas l'échelon étatique, ils aident.
32:59Pourquoi ils l'aident?
33:00C'est normal.
33:01C'est pour préserver leurs emplois, parce que l'audiovisuel et le cinéma sont aussi
33:06une des forces de l'Amérique.
33:08Donc, on doit, dans cette période, être extrêmement vigilants.
33:12Il va y avoir des combats à mener et j'espère qu'on les gagnera.
33:15On le souhaite aussi.
33:17Merci à tous les quatre d'avoir été avec nous ce matin.