Pour ce dimanche de Pâques, "Terres de Mission" reçoit tour à tour deux personnes engagées dans la promotion de l'art chrétien, mais de façon très différente. Tout d'abord, Hubert de Torcy, président de Saje production, société dédiée à la distribution et à la production de films chrétiens, nous présente ses derniers films et les récents développements de sa société (qui vient notamment de sortir le premier films qu'elle a produit : "De mauvaise foi").
Puis, Marie Nicolardot, jeune vitrailliste installée à Sablé-sur-Sarthe, près de Solesmes, nous présente ce métier traditionnel, qui est aussi une passion et qui connaît un regain de popularité.
Puis, Marie Nicolardot, jeune vitrailliste installée à Sablé-sur-Sarthe, près de Solesmes, nous présente ce métier traditionnel, qui est aussi une passion et qui connaît un regain de popularité.
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00:30Bonjour chers amis téléspectateurs, très heureux de vous retrouver pour une nouvelle édition de Terre de Mission, l'émission religieuse de TV Liberté.
00:47Et d'abord, très bonne fête de Pâques, la plus grande fête de l'année liturgique, comme vous le savez, la fête de la résurrection du Christ.
00:54Le Christ est vraiment ressuscité, donc très belle fête de Pâques à vous tous, à vos familles.
01:00Au programme aujourd'hui, deux émissions, deux séquences.
01:04D'abord, nous recevons Hubert de Torsy, le président de Sage Productions, qui vient un peu nous parler des développements de cette belle société de production et de distribution de films chrétiens.
01:13Puis, nous recevrons Marie Nicolardo, qui est jeune vitrailliste, qui se lance dans la fabrication de vitraux et qui vient nous parler de cet artisanat extrêmement particulier, mais aussi extrêmement traditionnel.
01:27– Sous-titrage Société Radio-Canada
01:43– Et bien, retour sur le plateau de Terre de Mission, et j'ai le plaisir d'accueillir Hubert de Torsy. Bonjour Hubert.
01:47– Bonjour Guillaume.
01:48– Vous êtes le président de Sage Productions. C'est quoi Sage Productions ?
01:52– Donc, c'est une société de production et de distribution de films d'inspiration chrétienne.
01:57– Et alors, je voulais qu'on fasse un peu un point, parce qu'on parle assez régulièrement de vos films, mais je voulais qu'on fasse un peu un point sur les développements des derniers mois,
02:05parce que maintenant, vous êtes devenu réellement producteur, si je puis dire.
02:08Vous ne vous contentez pas de doubler des films qui ont été produits ailleurs, vous produisez vous-même ?
02:13– Exactement, oui. Ça fait longtemps qu'on prépare cette nouvelle activité, parce que les temps de développement des films, c'est très très long.
02:20Donc, ça fait 3-4 ans pour certains films sur lesquels on travaille au niveau des scénarios.
02:24Et on a tourné notre premier film l'été dernier, notre premier film de long métrage de cinéma, produit intégralement par Sage.
02:32Et on le sort le 7 mai prochain, donc dans quelques semaines, même pas.
02:36– Alors, quel est le thème du film ?
02:38– Alors, c'est une comédie. Déjà, le genre, c'est une comédie spirituelle, dans tous les sens du terme, j'espère.
02:43À la fois familiale, avec un petit côté satire social, un peu de comédie romantique.
02:48Donc, il y a un petit mélange de genre, mais quand même, globalement, autour de la comédie.
02:52Et donc, j'espère que les spectateurs auront du plaisir à voir le film et rigoleront dans le film.
02:58C'est déjà ce qu'on a comme sentiment, à travers les avant-premières, qu'on est en train de faire un peu partout en France.
03:03Le titre, c'est « Deux mauvaises fois ».
03:05– D'accord. – Voilà, donc il y a quand même un lien avec la foi, même si elle est mauvaise.
03:08Non, mais ce n'est pas un titre pris par hasard, bien entendu. Je disais que c'est une comédie spirituelle.
03:14Il y a, pour pitcher rapidement le film, en gros, c'est l'histoire d'un notaire vieille France,
03:17qui est campé par Pascal de Molon, et qui a deux problèmes dans sa vie.
03:21Un château qui prend l'eau, et une fille qui a le mauvais goût d'être maquée,
03:24avec un bobo arriviste, bouffeur de curé, qui mange de la charcuterie le vendredi sain.
03:31– D'accord.
03:31– Et donc, voilà. Et un jour, il doit régler une succession d'une vieille comtesse richissime
03:36qui veut léguer toute sa fortune à un jeune artiste bohème fort sympathique,
03:39qui n'héritera qu'à une seule condition, c'est que ce soit un bon catholique,
03:42ce qui n'est pas, bien entendu, au début de l'aventure.
03:45Et donc, le fameux notaire, qui a une foi un peu molle, comme dit sa femme,
03:50va tenter d'évangéliser ce jeune artiste de manière très maladroite.
03:54Tous les plans qu'il va mettre en place vont s'avérer la plupart catastrophiques.
03:58qui va emmener tout ce petit monde à Paris le Monial, en Pérennage.
04:01Voilà. Donc, c'est assez cocasse.
04:03Il y a quand même quelques petites piques, ici ou là, spirituelles,
04:06qui, j'espère, vont révéler les spectateurs.
04:09Ça s'adresse au grand public de manière générale.
04:11Mais je pense que le public chrétien, voilà, appréciera qu'on ne rie pas d'eux,
04:16mais avec eux, voilà, de nos petits travers à l'intérieur d'être les Bucato.
04:20– Ok. Et donc, ça, c'est le premier film intégralement pour l'hyperçage ?
04:24– Exactement. Et donc, on a eu la chance, vraiment,
04:28parce que c'est quand même un certain budget,
04:30c'est 2,5 millions, la production d'un film comme ça,
04:33d'avoir un préachat de Canal+, Ciné+, et OCS.
04:36Donc, il est aussi, voilà, coproduit, si je puis dire,
04:40par ces chaînes de télévision-là, qui l'ont préacheté.
04:43Et on a surtout eu les honneurs d'être sélectionnés en sélection officielle
04:47au Festival de l'Alpe d'Huez, qui est le festival de comédie en France.
04:51Donc, pour nous, c'est vraiment, voilà, des bons signaux.
04:53– Parce que le but, c'était pas de faire un film uniquement pour les chrétiens,
04:58mais de pouvoir toucher vraiment un large public avec ça.
05:00– Et alors, pardon, je ne connais rien au business du cinéma,
05:03mais 2,5 millions, comment est-ce qu'on rentre dans ces frais avec ce genre de…
05:06– Alors déjà, on ne doit pas rendre l'argent sur l'ensemble des 2,5 millions,
05:13parce que typiquement, le préachat de Canal+,
05:15c'est la valeur qu'ils estiment être celle de l'achat pour avoir la première diffusion télé du film.
05:23Il y a une part de crédit d'impôt, comme tous les films qui sont produits en France,
05:26avec des comédiens français, des techniciens français, etc.
05:29Donc, en gros, c'est la moitié du budget sur lequel il faut qu'on ait un retour sur investissement.
05:33Nous, comme les investisseurs qui sont partis avec nous dans cette aventure-là,
05:36et donc, c'est ensuite l'exploitation du film, c'est-à-dire la sortie en salle.
05:40– Et donc, c'est juste la billetterie ou… ?
05:42– La billetterie, les ventes télé, ensuite, peut-être, dans des chaînes publiques,
05:46la vente de DVD, la vente de VOD, les ventes internationales.
05:48– D'accord.
05:49– Enfin, c'est tous les droits qui vont progressivement, peut-être,
05:52nous permettre de récupérer notre mise.
05:54– Ok, d'accord.
05:55Et alors, vous avez d'autres films sous le coude.
05:59Il y a un film qui a l'air de faire un peu d'animation.
06:04Neffarius, vous pouvez nous en dire un mot ?
06:06– Alors, Neffarius, c'est un thriller psychologique incroyable,
06:10vraiment incroyable, qui a été réalisé, produit, écrit par les deux compères,
06:17les deux devoted catholiques d'Hollywood, j'allais dire,
06:20Carrie Salomon et Chuck Konzelman,
06:22qui sont les deux à l'origine du fameux film Unplanned,
06:27qui avait fait couler tant d'encre, qui en fait couler régulièrement,
06:30puisque ça a été un pied de nez.
06:32En tout cas, c'est comme ça que les médias l'ont interprété,
06:34le fait que ces huit, au moment où ils ont fermé le rideau,
06:37c'est le dernier film qu'ils ont diffusé.
06:40– Je rappelle juste, chers amis téléspectateurs,
06:42Unplanned, c'est un film qui raconte la vie d'une personne du planning familial
06:46qui découvre que l'avortement tue des bébés,
06:49et donc change radicalement de position sur l'avortement.
06:51– Et donc ça n'a pas du tout fait plaisir, ça c'est clair.
06:53C'est très provis et très peu aimé des médias français.
06:56– Exactement.
06:58Ça avait, lors de sa première diffusion sur ces huit,
07:00suscité des tweets vengeurs de deux membres du gouvernement français à l'époque.
07:04Bon, donc le film Unplanned, qui n'est pas d'ailleurs,
07:07je dirais, la caricature qu'en disent les médias,
07:10ne correspond pas au film.
07:11Souvent, malheureusement, beaucoup de journalistes parlent de films
07:13qu'ils n'ont pas vus en se contentant de faire des copier-coller
07:15de ce qu'ils ont pu lire ailleurs.
07:16C'est un film beaucoup plus équilibré qu'on ne croit.
07:19Enfin, je ne vais pas rentrer dans le débat ici.
07:22Mais donc, ils ont commis un nouveau film qui s'appelle Nefarius.
07:25Et pareil, c'est un film extrêmement fort, très bien vu.
07:29C'est-à-dire que c'est la confrontation entre un psychiatre athée,
07:34commis d'office pour juger, on va dire, de la santé mentale
07:37d'un condamné à mort, serial killer, un psychopathe,
07:41pour savoir s'il peut effectivement passer sur la chaise électrique le soir même
07:46ou s'il n'est pas vraiment en pleine possession de ses moyens
07:49et qu'il est victime pénalement irresponsable, on va dire.
07:52Donc, le psychiatre est athée.
07:54Le condamné, en fait, déclare d'emblée qu'il est possédé par le démon.
07:59C'est le démon qui parle d'ailleurs.
08:00C'est un jeu d'acteur incroyable.
08:02L'acteur qui joue le condamné mériterait un Oscar.
08:05Il joue deux personnes.
08:06La victime, si je puis dire, qui prête son corps au démon.
08:12Et le démon lui-même qui est d'une puissance absolue.
08:15Les dialogues sont remarquablement ciselés.
08:17Et donc, c'est tout un dialogue extrêmement percutant
08:22qui permet de dispenser une forme de catéchèse sur le démon.
08:26Alors bien sûr, si l'on croit que le démon est une réalité…
08:30J'ai cru comprendre que ce n'était pas facultatif dans le catéchisme, mais continuez.
08:34Mais voilà, certains parfois le croient.
08:36Donc c'est sûr que voilà, c'est un film qui met les pieds dans le plat,
08:38qui dit que le démon existe, qu'il peut prendre possession,
08:41que les quatre possessions existent.
08:42Et donc, c'est comme un peu le livre de Lewis, « Tactique du diable ».
08:47C'est-à-dire que c'est une forme de catéchèse inversée.
08:50C'est le diable qui nous apprend la foi.
08:53Exactement, parce que c'est la foi des démons, comme disait Djadj.
08:56Mais c'est vrai que du coup, c'est passionnant,
08:58surtout cette confrontation entre l'athée et le démon.
09:01Bien entendu, l'athée ne peut pas croire.
09:03Il peut croire éventuellement à la schizophrénie,
09:04mais il ne peut pas croire que l'homme soit possédé par le démon.
09:07Et donc, je ne vous livre pas tout et je ne vous spoil pas tout,
09:10mais dès le début de leur entrevue, le démon annonce à ce psychiatre
09:14qu'il va commettre trois crimes avant la fin de la journée.
09:17Et voilà, je laisse juste entendre que les crimes en question
09:20sont très liés à cette culture de mort dans laquelle on vit aux États-Unis
09:23comme en France, peut-être encore plus aux États-Unis avec la peine de mort.
09:26Mais voilà, c'est un film qui détonne et qui décoiffe.
09:32– D'accord. Et qui est reçu comment ?
09:35– Alors, il est reçu, c'est assez difficile à vendre,
09:38parce que dans le sens où il peut effrayer le public chrétien habituel,
09:45et notamment parce que, j'avoue que pour pouvoir toucher un public d'amateurs
09:51des films, on appelle ça, j'ai découvert le genre, je ne connaissais pas,
09:54ça s'appelle des films de possession.
09:55C'est un genre à part entière, il y a des gens qui adorent les films,
09:57c'est tous les films sur l'exorcisme, etc.
09:59Il n'y a pas d'exorcisme dans notre film,
10:02mais donc, pour convaincre en tout cas les amateurs de ce genre de films,
10:06Chuck Conzelman et Carrie Solomon ont créé une bande-annonce
10:09qui fait flipper un peu, de fait.
10:12Alors, cette bande-annonce, elle fait tellement flipper
10:13que le public chrétien n'ose pas aller voir le film,
10:14alors qu'il n'y a rien de spectaculaire, ce n'est pas un film d'horreur du tout.
10:18Le frère Paul-Adrien dit que c'est le meilleur film, lui,
10:20qu'il ait jamais vu en la matière, en l'occurrence.
10:23Donc, c'est un thriller, c'est plus un thriller.
10:24– J'avoue, il y a beaucoup d'éléments de comparaison
10:26de films de possession, si on n'en avait jamais vu de la vie.
10:28– Oui, spontanément, on n'a pas des envies d'aller les voir.
10:30Donc, en l'occurrence, ce n'en est pas un, c'est plus un thriller.
10:32Il y a une joute oratoire, un huis clos extrêmement bien écrit,
10:36mais la bande-annonce est faite pour attirer ce type d'amateurs de films
10:40au cinéma et sur les plateformes, d'ailleurs.
10:44Et j'avoue qu'on joue un peu avec ça, nous,
10:46parce qu'on pense que c'est bien aussi de les alerter.
10:49En gros, le message essentiel du film,
10:50c'est qu'on ne joue pas impunément avec le diable.
10:52– Oui, ça me paraît raisonnable.
10:54– Le psychiatre fait cette expérience-là,
10:56puisqu'il ne croit pas au diable, il accepte de le faire venir en lui,
11:00bien entendu, en pensant que s'il ne se passera rien.
11:02Enfin, voilà, le film montre vraiment des choses
11:04quand même très, très sérieuses sur le sujet.
11:06Je pense que c'est un bon sujet d'ailleurs.
11:07Donc, c'est assez compliqué à vendre.
11:09Bien entendu, en raison du contexte,
11:12ou du sous-texte plutôt, très pro-vie du film,
11:14mais ça, c'est les auteurs, ils ne peuvent pas s'empêcher.
11:18– Ce n'est pas moi qui le reprocherais, je vous le dis tout de suite.
11:21– Ils font dire aux démons un certain nombre de choses,
11:24de fait, là-dessus, qui ne font pas plaisir à tout le monde.
11:28Donc, on se tape la pire note de presse
11:29qui puisse être sur Allociné, on a un.
11:32Les fiches du cinéma nous disent que c'est vraiment nauséabond.
11:38Libération, on parle d'un film d'extrême droite chrétien.
11:41– C'est bien, comme vous n'aurez pas la Légion d'honneur pour ça,
11:44c'est bien d'avoir quelque chose qui ressemble à la Légion d'honneur.
11:46– Voilà, c'est ça.
11:47– Une mauvaise critique de Libération, c'est un peu ça.
11:49– C'est ça.
11:50– Est-ce que vous avez d'autres projets sur le feu, si je puis dire ?
11:55– On a beaucoup de projets en développement.
11:58Voilà, un biopic sur Thérèse de Lisieux,
11:59une comédie qu'on co-développe avec UGC.
12:02On vient tout juste, pour le dimanche des rameaux,
12:08d'avoir sorti les deux premiers épisodes de la saison 5,
12:11qui ont été un succès incroyable dans le monde entier.
12:14Mais en France aussi, on était sur 110 salles, deux séances,
12:17on a fait près de 30 000 entrées, partout, dans beaucoup d'endroits,
12:21en tout cas des salles combles, avec un public extrêmement divers,
12:25évangélique, catholique, de toutes les couleurs.
12:30Et donc on voit que saison après saison, cette série vraiment s'installe.
12:35Et donc ça c'est une très bonne nouvelle, parce que, et aux États-Unis,
12:38bon là c'est vraiment, je sors de mon scope, mais le week-end dernier,
12:43le film d'animation Le Roi des Rois est sorti au cinéma,
12:49est arrivé numéro 2 du box-office américain.
12:51C'est la première fois qu'un film d'animation biblique,
12:53parce qu'il s'agit vraiment d'un film sur Jésus, dépasse,
12:57enfin atteint un tel record devant les tenants du score jusqu'à présent,
13:02qui était l'étoile de Noël, et puis Joseph, prince d'Égypte.
13:06Donc c'est plein d'espérance pour nous,
13:07parce que nous allons sortir ce film Le Roi des Rois en France,
13:10au mois de novembre prochain.
13:11C'est un merveilleux film d'animation,
13:13qui est adapté d'un roman de Charles Dickens, je ne savais pas.
13:18Mais Charles Dickens a écrit un livre qui s'appelle
13:19La vie de notre Seigneur Jésus-Christ, racontée à mes enfants.
13:23Et donc toute l'histoire est la manière dont Charles Dickens parvient
13:26à calmer un de ses enfants turbulents un soir de Christmas Carol,
13:29où il essayait de faire une pièce de théâtre qui s'avoue un désastre
13:32à cause de son fils qui met le bazar, et pour le calmer.
13:36Et ce gamin ne jure que par le roi Arthur et son épée magique,
13:41et aux magiciens et aux devins.
13:42Et donc il va lui raconter une histoire de roi,
13:45celle du roi des rois.
13:46Et c'est une magnifique, magnifique page d'évangile
13:48qui est donnée en animation, avec une très belle animation.
13:51– Excellent.
13:51Écoutez, Hubert, tous nos voeux vous accompagnent
13:54pour ce développement de sages,
13:55parce que vous faites un boulot tout à fait remarquable et fort utile,
13:59parce que l'évangélisation, aujourd'hui, ça passe par l'image, la vidéo,
14:03et par les réseaux sociaux, mais plus tellement par les églises, hélas.
14:07Mais en attendant, je pense qu'il faut occuper ce créneur-là,
14:10et je pense que ça joue un rôle décisif dans cette bataille, entre guillemets.
14:15Je ne pourrais pas filer la métaphore de Néphar News trop longtemps,
14:18mais merci Hubert, et donc tous nos voeux vous accompagnent.
14:22– Merci beaucoup Guillaume.
14:23– Nous revenons sur le plateau de Terre de Mission,
14:41et j'ai le plaisir d'accueillir Marie-Nicolardo.
14:42Bonjour Marie.
14:43– Bonjour Monsieur Ptelois.
14:44– Vous êtes vitrailliste.
14:48Alors déjà, la première question qui vient au béotien que je suis,
14:51ça existe encore, les vitraillistes, je pensais que ça s'était arrêté
14:55avec la construction des cathédrales ?
14:57– Alors, plus que jamais, et à l'heure où on enregistre, le 15 avril,
15:01c'est l'anniversaire, si je ne m'abuse, de l'incendie de Notre-Dame,
15:04qui a mis en lumière, effectivement, à travers la fameuse querelle des vitraux,
15:10que c'était non seulement un métier qui existait,
15:13mais qui connaît un nouveau regain,
15:15que ce soit dans le domaine sacré, comme dans le domaine profane,
15:19au niveau de la décoration.
15:20– D'accord, et qu'est-ce que c'est que des vitraux profanes ?
15:21– Alors, des vitraux profanes, vous en avez énormément,
15:24dès que vous aménagez des espaces, que ce soit dans des intérieurs,
15:29notamment, ça fait quelques années que les verrières sont très à la mode,
15:32par exemple, pour séparer des espaces, etc.
15:34Vous pouvez tout à fait mettre des vitraux,
15:36on peut mettre des vitraux dans des doubles vitrages,
15:39dans énormément d'endroits.
15:40Voilà, donc il y a vraiment ces deux dimensions, profanes et sacrées,
15:42et oui, c'est un métier qui existe et j'ai eu le bonheur de l'apprendre,
15:46de le découvrir il n'y a pas si longtemps que ça.
15:50– C'était ma deuxième question, comment on se forme à être vitrailliste ?
15:53Parce que, j'imagine que c'est plus compliqué que d'apprendre à peindre ?
15:55– Alors, c'est un métier que je n'ai pas fini d'apprendre,
15:59comme tous ces métiers d'artisanat d'art, ces métiers d'art, etc.,
16:03parce que se confronter à la matière, en fait, on n'a jamais fini d'apprendre.
16:08C'est essentiellement à travers des CAP, des brevets des métiers d'art,
16:11il y a encore pas mal d'écoles qui le font.
16:14Moi, j'ai eu la chance de le faire au pied de la cathédrale de Chartres,
16:17au centre international du vitrail.
16:22C'était une très belle formation, une belle expérience.
16:25Après un parcours beaucoup plus, je dirais, intellectuel,
16:28j'ai vraiment plongé dans le manuel.
16:31– D'accord.
16:32Mais donc, les vitraillistes continuent à faire fondre du verre,
16:35à mettre de la couleur dedans, enfin, comment on faisait jadis ?
16:38Ou les méthodes ont changé ?
16:39– Alors, généralement, maintenant, quand vous êtes vitrailliste,
16:42vous recevez le verre, il existe déjà, il est teint, etc.
16:46Ce que vous allez apporter, c'est, on va le découper,
16:51on va le mettre en plomb.
16:53Alors, la question aussi, souvent, on s'imagine que le plomb,
16:56on va le fondre, etc.
16:57Le plomb est assez malléable et il est fait de telle sorte
17:03que vous allez pouvoir emboîter les pièces de verre les unes avec les autres
17:06et faire votre puzzle.
17:08Et puis après, vous allez faire des soudures avec de l'étain
17:10et tout va rentrer dans l'ordre.
17:12Et après, ce qui est magique avec le vitrail,
17:15c'est que c'est vraiment un objet qu'on va vraiment connaître totalement,
17:19uniquement quand on le met dans la lumière du jour.
17:21C'est ça qui est assez fabuleux.
17:23On travaille à plat, etc.
17:24On choisit les couleurs, on a quand même de la lumière artificielle pour travailler.
17:29Mais c'est un objet qui se révèle totalement dans la lumière du jour
17:32et évidemment qui va se décliner à mesure que passent les heures
17:36et c'est ça qui lui donne toute sa vie.
17:39D'accord, mais ça veut dire que vous travaillez d'une certaine façon en aveugle
17:42quand vous fabriquez le vitrail,
17:43vous ne savez pas très bien ce que ça va rendre à la fin.
17:45Alors, on sait, mais il y a une part de surprise
17:50liée à cet effet qui est unique avec la lumière du jour, en fait.
17:56Avec ce qui lui donne vie, proprement.
17:59D'accord.
18:00Et vous avez un maître qui vous suit ?
18:03Il y a des apprentissages, ça se transmet comment ?
18:07Alors, ce que j'ai beaucoup, beaucoup aimé,
18:09c'est que pour moi, ça a vraiment été la rencontre d'un maître, effectivement.
18:12Je ne pense pas que ce soit nécessairement le cas.
18:14J'ai eu la chance de travailler avec quelqu'un qui incarnait vraiment cette image du maître
18:20et qui, pour moi, qui est plutôt un parcours de philosophe,
18:24de défense du patrimoine, mais de façon plus globale.
18:29Là, dans du particulier, dans du très concret,
18:31rencontrer quelqu'un qui enseigne,
18:33et c'est l'inverse d'un métier bullshit, en fait.
18:38C'est vraiment le contraire.
18:40Ce sont des gestes qu'on apprend parce que quelqu'un est là et nous le montre.
18:45Et donc, ça a beaucoup nourri ma réflexion que j'avais,
18:49qui était un petit peu générale encore,
18:51et là, de rentrer vraiment dans du concret
18:53et de voir que les choses s'apprennent
18:55parce qu'il y a quelqu'un qui transmet, et ainsi de suite.
18:58Et c'est aussi dans cet esprit-là que j'inscris mon travail maintenant,
19:01d'être un maillon vivant d'une chaîne de transmission,
19:05en apportant quelque chose d'autre,
19:06mais vraiment en ayant ce lettre-motiv
19:10que nous sommes des nains sur des épaules de géants.
19:13– Ce qui, à Chartres, devait bien se porter.
19:15– C'est fabuleux de rentrer maintenant dans des cathédrales,
19:18dans des églises, en se disant qu'elles travaillent.
19:21C'est incroyable.
19:22– Alors, justement, on va venir maintenant
19:25à ce que vous êtes en train de créer.
19:27Vous allez créer, ou vous êtes en train de créer,
19:29un atelier panoplia.
19:32Pour lequel il y a, chers amis téléspectateurs,
19:34une cagnotte en ligne,
19:36parce qu'évidemment, il faut soutenir les artisans pour se lancer.
19:42Soutenir financièrement, soutenir par les commandes.
19:46Panoplia, ça va être quoi par rapport aux autres vitraillistes
19:49sur la place de, j'allais dire sur la place de Paris,
19:51mais en France ?
19:52– Alors, merci beaucoup de votre question.
19:54Panoplia, l'atelier Panoplia,
19:56à travers son nom, ça indique la mission que moi,
20:00j'ai voulu incarner,
20:03et c'est le fruit de mes expériences et de mes formations passées.
20:07Panoplia, c'est la panoplie,
20:09c'est l'ensemble de l'équipement du soldat.
20:12Et ça incarne pour moi le combat culturel
20:14qui commence très concrètement
20:16avec l'exercice d'un métier traditionnel.
20:18Et au-delà de ça,
20:20l'idée va être également,
20:22alors, il y a la création de vitraux,
20:25donc soutenir le projet,
20:27c'est évidemment donner du travail,
20:28donc passer des commandes, etc.
20:32Également, agrandir,
20:33faire une communauté, en fait,
20:34autour de ce projet,
20:36par la transmission,
20:37donc des ateliers pédagogiques,
20:39alors à des publics d'âge différent,
20:41des écoles, des élèves,
20:42des particuliers, des familles,
20:44ça peut être à travers de l'incentive,
20:46donc auprès de publics entreprises.
20:48L'idée est d'avoir du B2B, du B2C,
20:50et également auprès de communautés religieuses,
20:53de personnes qui ont soit du patrimoine religieux,
20:56soit profane,
20:57comme je le disais tout à l'heure.
20:58Et l'idée, voilà, vraiment,
21:03est d'incarner la culture française
21:05et aussi de la populariser.
21:08Non pas par un nivellement par le bas,
21:10mais vraiment en proposant de l'excellence,
21:12en diffusant du beau,
21:14notamment parce que le beau,
21:16dans le monde chaotique et l'est,
21:18dans lequel nous vivons,
21:19ne peut qu'apporter du bien, en fait.
21:23Le bien et le beau.
21:25Le beau, le vrai, ça marche ensemble.
21:26Et donc, c'est pour ça que le logo
21:28de l'atelier Panoplia.
21:29Donc, l'atelier Panoplia,
21:31le nom indique la mission.
21:32Et le logo, qui est une suite de Fibonacci,
21:35indique un peu la philosophie
21:36dans laquelle je l'inscris.
21:38C'est-à-dire que c'est la recherche
21:40du beau et du bon.
21:42Au sens où il y a vraiment cette volonté
21:46de retranscrire dans l'art
21:48ce que la nature a d'harmonieux, en fait.
21:50Et de le diffuser au plus grand nombre.
21:51– Ah oui, d'accord, je vois mieux
21:52le rapport avec la suite de Fibonacci.
21:53J'étais pas…
21:54OK, donc l'idée, c'est d'arriver
21:56vers le nombre d'or et de tendre…
21:57– Exactement.
21:58Et que ça soit quelque chose de commun
22:00au plus grand nombre.
22:01– D'accord.
22:02– On est dans une société multiculturelle, etc.
22:06Le beau réunit, le beau transcende réellement
22:09et sans tomber dans de la condescendance
22:13ou dans quoi que ce soit,
22:16en fait, on peut se retrouver dans le beau
22:18parce qu'il y a de l'émotion
22:18avant même d'avoir des grands concepts, etc.
22:21L'expérience du beau apaise, en fait.
22:25Et réordonne et fait du bien.
22:27– D'accord.
22:28Alors, votre atelier est, j'allais dire,
22:31au pied de l'abbaye de Solemme.
22:33– C'est ça.
22:34– Il va être ouvert au public ?
22:37On pourra venir voir comment vous faites ?
22:40– L'atelier va ouvrir ses portes
22:41le plus rapidement possible, je l'espère.
22:44Donc, à ses fins, vous l'avez rappelé,
22:46il y a une campagne de financement participatif
22:48qui est encore accessible sur Credo Funding.
22:51– On va voir le lien qui s'affiche.
22:52– Le lien va s'afficher, c'est l'atelier de vitrail Panoplia
22:55qui sera ouvert au public,
22:57alors pas toutes les heures, etc.
22:59mais qui sera ouvert au plus grand nombre.
23:02Il y aura un lancement de l'atelier
23:04dès que celui-ci sera ouvert.
23:09Et il y aura des événements in situ,
23:11effectivement, vous l'avez indiqué,
23:13nous sommes dans la Sarthe
23:15et nous pourrons intervenir dans toute la France.
23:17– D'accord, d'accord.
23:19Et alors, quand vous parliez tout à l'heure
23:21de transmission aux écoles,
23:22on peut faire un vitrail en une demi-journée ?
23:24Comment on peut faire ça ?
23:27– On peut faire ça,
23:28ça demande un peu de travail, de préparation
23:29et bien entendu, ça ne va pas être la même complexité
23:33qu'un grand vitrail, etc.
23:36Mais on peut faire toucher du doigt
23:38la découpe du verre, la mise en plomb
23:40et la soudure, qui sont un peu les bases
23:43en toute sécurité, bien entendu.
23:45– D'accord.
23:46– Et ce qui est fabuleux, c'est d'ailleurs
23:48de se rendre compte à quel point
23:49tous ces, généralement, ces métiers
23:51qui produisent des œuvres extrêmement complexes
23:54sont liés à des outils d'une grande simplicité.
23:58– Oui.
23:59– Quand vous voyez un coupe-verre
24:00avec sa petite pointe anciennement en diamant
24:02et de voir les formes magnifiques
24:04qu'on arrive à faire, c'est fabuleux.
24:06Et il y a tout un travail de l'intelligence de la main
24:08qu'on retrouve et il y a un vrai but thérapeutique
24:11aussi dans ma volonté de le diffuser
24:13et de faire avec des enfants
24:14ou même avec des adultes,
24:16c'est que c'est un remède à la virtualité,
24:19c'est un remède à la déconcentration
24:21parce que le travail en atelier
24:22est extrêmement bénéfique
24:24et ça ne nous coûte pas de nous concentrer.
24:26On sort d'une journée dans un travail d'un atelier,
24:30on est nourri, on n'est pas vidé
24:31par le travail qu'on a fait.
24:32– Oui, j'entends bien.
24:33– Et c'est assez fabuleux,
24:34c'est une fatigue très saine
24:35et j'aimerais la partager, voilà.
24:38– D'accord, écoutez, nous vous souhaitons
24:41le meilleur, le plus grand succès,
24:44la plus grande diffusion possible.
24:46Vous avez mille fois raison,
24:48on a besoin de beau
24:49et Dieu sait que ce qui tient lieu aujourd'hui
24:53de culture en France,
24:54hélas, c'est dégradé,
24:57pour dire des choses poliment.
24:59Donc, retrouver des gestes ancestraux
25:01et la beauté intemporelle,
25:03c'est quand même un énorme challenge
25:06pardon pour le jargon.
25:09Mais voilà, tous nos vœux vous accompagnent
25:11et chers amis téléspectateurs,
25:12si vous voulez soit commander,
25:14soit aider au lancement de l'atelier Panoplia,
25:18vous pouvez aller sur les liens
25:20qui sont donnés derrière moi.
25:22Merci beaucoup Marie.
25:23– Merci monsieur.
25:24– Eh bien, ainsi s'achève notre émission.
25:44La semaine prochaine, nous nous retrouvons
25:45pour une nouvelle édition de Terre d'émission
25:48et d'ici là, que Dieu nous garde.
25:49– Sous-titrage Société Radio-Canada
25:54– Sous-titrage Société Radio-Canada
25:56– Sous-titrage Société Radio-Canada