Terres de Mission n°340 : A Saint-Pierre-de-Colombier, l'écologisme contre la croix

TVLibertés

Eglise universelle : Jean Madiran (1920-2013) par Yves Chiron  Pour la première fois, un biographe aborde, dans son ensemble, la vie et l'œuvre de Jean Madiran. A la fois écrivain et journaliste de premier plan dans la défense de la foi catholique mais aussi personnalité à certains égards très romanesque. Yves Chiron a conduit, dans un beau geste de piété filiale, un travail qui fera date mettant en valeur un personnage d'une rare intégrité intellectuelle et morale.   Eglise en France : Clochemerle à Saint-Pierre-de-Colombier  Le 17 octobre derniers, la vidéo présentant le placage d'un militant écologiste par une religieuse sur le site des travaux de l'église Notre- Dame des Neiges à Saint-Pierre-de-Colombier (Ardèche) faisait le buzz. Il s'agissait de sauver le réséda de Jacquin, paraît-il en péril malgré toutes les autorisation obtenues pour ces travaux. Supérieur de la Famille Missionnaire de Notre-Dame, le père Bernard-Marie fait le point sur ce dossier, aujourd'hui bloqué par la justice, où se conjuguent anticléricalisme, mauvaise foi et totalitarisme écologique.   Eglise en Marche : Vivent les santons !  Depuis la première crèche imaginée par Saint François d'Assise à Greccio en 1223, les santons sont devenus les compagnons indispensables de l'enfant Jésus à Noël. Juliette Levivier nous présente leur histoire et donc une partie de l'histoire du salut dans deux ouvrages d'actualité : "La crèche et les santons" et "Santons en chœur".

Transcript

00:00 La liberté a un prix.

00:03 DV Liberté défend la civilisation chrétienne.

00:07 La liberté a un prix.

00:11 La liberté a un prix.

00:14 La liberté défend la civilisation chrétienne.

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00:58 La liberté défend la civilisation chrétienne.

01:02 La liberté défend la civilisation chrétienne.

01:06 [Musique]

01:12 – Bienvenue sur Terre de Mission,

01:14 l'émission religieuse de TV Liberté,

01:16 en ce dimanche 10 décembre, 2ème dimanche de l'Avent.

01:20 Trois séquences, tout d'abord à l'occasion de la parution

01:23 d'une biographie de Jean Madiran par Yves Chiron,

01:28 donc nous rencontrerons cet auteur.

01:31 Ensuite, nous aurons un entretien avec le frère Bernard-Marie,

01:36 qui est supérieur de la famille missionnaire de Notre-Dame,

01:40 qui a fait le "buzz", comme on dit aujourd'hui,

01:43 il y a quelques semaines sur Internet,

01:45 suite à un conflit sur le chantier d'extension de l'église

01:50 dont il s'occupe, les travaux ayant été interrompus.

01:55 Et puis enfin, nous rencontrerons Juliette Levivier,

01:59 qui vient de faire paraître deux ouvrages,

02:02 en cette période de l'Avent à l'approche de Noël,

02:06 "La crèche et les centons" et "Centons en chœur".

02:09 [Musique]

02:24 Bonjour Yves Chiron. – Bonjour.

02:26 – Merci de nous rejoindre, vous venez de publier chez Dominique Martin-Morin

02:30 une biographie de Jean Madiran qui m'a passionné.

02:33 Alors, pourquoi écrire en 2023 une biographie de Jean Madiran,

02:37 décédée il y a tout juste dix ans ?

02:39 – Justement, dix ans après sa mort, je pense qu'il y avait possibilité

02:44 d'écrire une biographie qui soit un peu complète,

02:47 au sens où elle ne se limite pas à son aventure intellectuelle,

02:52 à son combat dans l'Église, mais qui englobe la personnalité en son ensemble

02:57 et qui, également, retrace un parcours qui, par certains aspects,

03:03 peut étonner le lecteur, même si Madiran reste à l'image

03:09 de ce qu'on connaît, c'est-à-dire un homme droit, intègre

03:13 et évidemment un grand catholique.

03:17 – Alors, que retiendra, selon vous, l'histoire de l'œuvre de Jean Madiran,

03:21 de l'œuvre intellectuelle ?

03:23 – Je pense que son combat pour la foi, pour l'Église,

03:28 évidemment, est primordial.

03:31 Son combat politique, notamment avec Hitenerer et surtout avec Présent,

03:36 forcément a constitué aussi un moment de l'histoire des droites en France,

03:40 si on peut parler des droites au pluriel, mais il y a l'unité d'un homme,

03:46 c'est-à-dire qu'il y a à la fois les écrits de combat,

03:51 puis les écrits du philosophe, du théologien même parfois, peut-on dire,

03:56 et sur le plan personnel, un homme qui a cultivé de grandes amitiés,

04:03 qui, sur son chemin, a croisé et a été le disciple d'abord de Maurras,

04:09 puis de Charlier, Henri Charlier.

04:13 Donc, en plus de 90 ans, on a quand même un itinéraire qui n'est pas banal

04:18 et qui peut intéresser le lecteur, même si c'est un lecteur d'une génération

04:23 qui n'a pas lu Madiran.

04:25 – Bien sûr, pour les plus jeunes étant décédés il y a 10 ans.

04:29 Alors, vous, vous êtes attaché dans ce livre,

04:32 vous ne vous êtes pas cantonné à l'aspect intellectuel,

04:35 c'est-à-dire l'ensemble des œuvres, des écrits de Jean Madiran,

04:39 vous êtes également attaché à sa personnalité.

04:42 Qu'est-ce qui vous a frappé dans sa personnalité ?

04:45 – Je dirais son intégrité, je ne sais pas si le terme va bien convenir,

04:51 mais son intégrité à la fois intellectuelle et morale.

04:56 Bon, je ne vais pas régimer les différentes péripéties

05:01 qui ont marqué sa vie privée, mais il est resté d'une grande intégrité morale

05:06 et spirituelle dans toute sa vie, depuis son adolescence jusqu'à sa mort.

05:12 Il a fait des choix, il a pris des décisions, personnelles ou publiques,

05:18 qui, je pense, sont exemplaires.

05:22 – Alors, est-ce que vous pouvez justement revenir un petit peu,

05:25 vous avez parlé de Maurras, de Charlier,

05:27 sur l'origine de sa formation intellectuelle.

05:30 Comment devient-on Jean Madiran ?

05:32 – On devient Jean Madiran en découvrant Maurras, puis Saint-Thomas d'Aquin,

05:38 mais pas par l'école, pas par ses professeurs,

05:42 mais par des découvertes personnelles, des lectures personnelles dans les bibliothèques.

05:49 Bon, il n'est pas d'une famille maurassienne du tout,

05:51 il n'est pas un héritier de ses parents de ce point de vue-là,

05:55 même s'il avait une grande affection, évidemment, pour ses parents.

05:58 Et il découvre Maurras au hasard d'un travail qu'il devait faire.

06:03 Et pour Saint-Thomas d'Aquin, c'est exactement la même chose.

06:07 Il découvre Maritain, par Maritain il découvre Saint-Thomas,

06:11 et donc il va faire des lectures personnelles,

06:14 fréquenter très jeune les milieux d'action française bordelais,

06:18 et écrire très jeune aussi, peut-être trop jeune,

06:20 mais enfin ça c'est le lot de beaucoup.

06:23 Donc à 20 ans, il collabore déjà à l'organe local de l'action française,

06:28 et aussi à un hebdomadaire catholique de Bordeaux.

06:32 – Alors à propos de ces lectures, vous dites, ça peut servir pour nos téléspectateurs.

06:36 Une ou deux fois par semaine, il va à la bibliothèque,

06:40 et il revient avec 5 ou 6 livres.

06:42 – Ah oui, parce qu'il était dans un milieu, on va dire, modeste,

06:47 enfin voilà, une famille modeste, français moyen,

06:50 il n'y avait pas beaucoup de… ce n'était pas un grand appartement,

06:53 et donc à la bibliothèque, il pouvait passer des heures de lecture tranquille,

06:58 et il ramenait chez lui des livres pour le reste de la semaine.

07:03 Et donc il s'est forgé une culture personnelle,

07:07 en plus de ce qu'il a reçu à l'école bien sûr, et au lycée,

07:10 et dans les classes préparateurs qu'il a faites,

07:12 une culture personnelle considérable évidemment.

07:15 – Alors quel est aujourd'hui son héritage ?

07:18 – Son héritage, c'est déjà son œuvre écrite.

07:22 Bien sûr, quiconque peut lire itinéraire,

07:27 ou tombe sur des numéros d'itinéraire,

07:29 ne perdra pas son temps à les acheter et à les lire.

07:32 Ça reste une revue de référence assez unique dans son genre.

07:36 On pourrait peut-être la comparer à la revue "Esprit",

07:40 qui elle est plutôt de sensibilité, on va dire, personnaliste, démocrate, chrétienne,

07:45 mais avec moins d'unité dans "Esprit" finalement que dans "Itinéraire".

07:50 Et l'unité se faisant autour de la personnalité de Jean-Mathieu Rand,

07:54 et de la ligne qu'il n'a non pas imposée,

07:56 parce qu'il a laissé une grande liberté à ses rédacteurs,

07:59 mais le ton, l'esprit qu'il a voulu donner à cette revue.

08:03 Une fidélité à l'Église, une défense de la foi,

08:06 et avec le souci de défendre la foi non pas de façon théorique,

08:10 mais par rapport aux fidèles qui eux peuvent être désorientés, perdus,

08:14 privés de catéchisme ou privés de messe, ça c'est pour les années 70,

08:19 et donc de sa part il y a un souci qu'on qualifierait pour un clair de pastoral.

08:24 Mais quand il fait sa célèbre réclamation à Paul VI,

08:31 "Rendez-nous la messe, le catéchisme et la Bible",

08:35 il veut dire par là que l'autorité de l'Église doit intervenir efficacement,

08:41 agir efficacement pour rendre aux fidèles ce qui nourrit leur foi,

08:45 ce qui nourrit leur vie de catholique.

08:48 – Alors vous nous avez parlé d'Itinéraire,

08:51 qui est sans doute l'œuvre qui restera dans le temps,

08:55 des collaborations qu'il a reçues rassemblées autour d'Itinéraire,

08:58 pouvez-vous nous donner quelques noms pour nos téléspectateurs

09:02 de figures qui ont marqué Itinéraire et l'œuvre de Jean Madiran ?

09:07 – Il y a eu ceux qui ont collaboré au début puis qui ont abandonné,

09:11 il y a ceux qui sont restés fidèles tout le long de la revue.

09:14 Dans les grandes plumes marquantes,

09:16 il y a bien sûr le philosophe belge Marcel de Cortes,

09:20 qui est là quasiment dès le début

09:22 et qui a donné des pages très substantielles,

09:25 notamment en philosophie morale ou sur la crise de l'Église aussi.

09:29 Il y a Gustave Thibon, qu'on ne présente pas au lecteur bien sûr.

09:34 Il y a Louis Saleron qui est l'aîné de Madiran,

09:39 qui l'a incité à créer cette revue.

09:43 – Voilà, il y a ça dans la biographie, la vie de Louis Saleron.

09:46 – Enfin on va dire qu'il l'a soutenue,

09:48 mais l'idée préexistait à Saleron évidemment.

09:51 Et puis donc Louis Saleron, Gustave Thibon, Marcel de Cortes,

09:56 il y en a beaucoup d'autres.

09:58 Je voudrais citer quand même aussi Lusquenette,

10:00 qui était une grande figure d'enseignante, de professeure,

10:06 qui a fondé l'école de la Peyrodière,

10:09 bien connue dans les milieux traditionnels.

10:11 – Et bien les vières pour les filles.

10:13 – Voilà, bien sûr, et qui était une femme de tête,

10:17 une femme de combat,

10:19 qui a échangé une correspondance considérable avec Madiran.

10:23 – Et donc vous-même êtes détenteur des correspondances de Jean Madiran.

10:28 – Toutes les lettres reçues par Madiran, voilà, j'en ai hérité.

10:31 Et Madiran avait la manie bienheureuse pour un historien,

10:35 souvent de, pas toujours, mais souvent,

10:39 de garder le double de ce qu'il écrivait.

10:41 – Il n'y avait pas de photocopieuse à l'époque, il fallait tout écrire.

10:45 – Voilà, donc quand c'était daté de la telégraphie,

10:47 il y avait le double carbone,

10:50 parfois il recopiait manuscritement, mais voilà.

10:53 Donc oui, Lusquenette, une femme de combat,

10:57 une femme qui s'est beaucoup attachée à l'éducation,

11:00 qui a insisté de façon, on va dire quasiment prophétique,

11:04 à la fin des années 50, sur l'éducation à la pureté,

11:08 pour les enfants, les adolescents.

11:10 Et donc ce combat, Madiran l'a soutenu,

11:13 l'a incité justement à faire un livre sur le sujet.

11:16 Et ça a été un des piliers de la revue à partir de la fin des années 50.

11:21 – Alors, pour nos téléspectateurs qui souhaiteraient faire connaissance

11:25 avec l'œuvre de Jean Madiran, quels livres,

11:27 un ou deux, leur conseilleriez-vous en priorité ?

11:30 – Il y a un petit livre qui est sur une notion essentielle,

11:34 aux yeux de Madiran et aux yeux de tous les catholiques,

11:37 ça devrait l'être, c'est le cours précis sur la loi naturelle,

11:40 où là, Madiran rappelle ce qu'est la loi naturelle,

11:45 de quelle façon la loi naturelle, et donc la loi divine,

11:50 doit guider ceux qui, sur terre, dans les sociétés, fabriquent la loi.

11:56 Donc c'est tout à fait la position inverse de la doxa dominante,

12:00 qui veut que les lois civiles priment sur les lois divines,

12:05 ou les lois religieuses.

12:07 Pour Madiran, il est évident que la loi naturelle, la loi divine,

12:11 le décalogue, doivent être les fondements.

12:15 Donc on n'est pas en système musulman,

12:17 où le Coran dicte ce qu'il faut faire à la lettre,

12:21 mais on est dans une conception du monde, une vision du monde,

12:26 et une réalité où l'homme d'État, chrétien,

12:31 ne peut pas faire fi de la loi naturelle,

12:33 et ne peut pas voter des lois qui contreviennent à la loi naturelle.

12:37 – Merci beaucoup, je renvoie nos téléspectateurs

12:40 à l'ouvrage d'Yves Chiron, Jean Madiran 1920-2013,

12:43 aux éditions Dominique Martin-Morin, pour la modique somme de 29 euros.

12:48 C'est vraiment passionnant. Merci beaucoup cher ami.

12:51 – C'est moi qui vous remercie.

12:52 [Musique]

13:08 – Bonjour mon père. – Bonjour monsieur.

13:10 – Merci de venir nous visiter, de votre Ardèche.

13:14 Le 16 et 17 octobre dernier, la communauté dont vous avez la charge

13:19 a fait la une de l'actualité à Saint-Pierre-du-Colombier.

13:22 Que s'est-il passé ?

13:24 – Donc avant le 16 octobre, il y avait eu, le jeudi précédent,

13:30 nos opposants s'étaient enchaînés à l'appel mécanique

13:35 pour empêcher la reprise des travaux de terrassement.

13:38 Voilà, donc comme la gendarmerie n'avait rien fait

13:42 parce qu'ils n'avaient pas reçu les ordres,

13:44 et bien le lundi, nous avons décidé, la communauté,

13:48 donc c'est les frères et les sœurs, c'est pas que moi,

13:50 qui ont décidé d'aller sur le terrain.

13:52 Donc à 4h30 on a dit l'élode, à 5h on a dit la messe

13:56 et on était sur le terrain à 6h du matin.

13:59 Et là, nos opposants, alors que les travaux ont pu commencer,

14:04 puisqu'on les a commencé avant 8h du matin,

14:06 on les a pris un peu de vitesse, ils ont envahi le terrain

14:10 et donc on a fait une chaîne non violente, on n'avait pas d'arme,

14:15 pour les empêcher de s'enchaîner à l'appel mécanique.

14:20 – Et donc eux, ils ne dormaient pas sur place ?

14:22 – Non, ils ne dormaient pas sur place.

14:24 – Alors, quelle est la situation juridique de ce chantier, aujourd'hui ?

14:28 – Alors, la situation juridique de ce chantier fait que

14:31 nous avons tout, au niveau administration, tout est bon,

14:37 au niveau du code d'environnement, tout est bon,

14:40 puisque même on sait que, au ministère de l'Environnement,

14:44 on a dit "notre dossier est impeccable", voilà,

14:47 mais nos opposants sont arrivés à passer par une subtilité juridique

14:52 pour faire encore arrêter les travaux

14:57 pour une plante appelée le "Reseda de Jacquin".

15:04 Or, cette plante de Reseda de Jacquin, nous l'avons mise en défense,

15:09 d'abord elle n'y est plus, il n'y a plus,

15:12 mais pour qu'on ne puisse pas démolir cette plante.

15:17 – Mais il y en a une ?

15:19 – Non, quelques plants, quelques plants, à cet endroit,

15:25 voilà, quelques plants, mais selon la juridiction,

15:30 nous avons fait un défense sur deux mètres

15:35 pour que les engins ne démolissent pas ces endroits,

15:39 pour voir si au printemps prochain, elles poussent.

15:45 – Alors, pouvez-vous nous parler de ce projet, en quoi consiste-t-il

15:49 et comment il s'intègre dans la vocation particulière de votre communauté ?

15:53 – Ce projet remonte au temps de la Fondation,

15:56 parce que notre communauté est née, on va dire, le 15 décembre 1946.

16:02 L'évêque de Vivier est venu bénir la statue de Notre-Dame-des-Neiges

16:06 qui est à Saint-Pierre-de-Colombier,

16:08 et donc la fête de Notre-Dame-des-Neiges est toujours autour de cette date,

16:12 et c'est ce jour-là que l'évêque de Vivier a accepté la fondation de la communauté.

16:18 Alors d'abord, ce n'étaient que des sœurs,

16:21 et puis à partir de 1975, donc une branche masculine est née.

16:28 – Et alors, quelle est la spiritualité particulière de cette communauté ?

16:32 – La spiritualité, c'est la spiritualité du Sacré-Cœur

16:35 et la spiritualité du Cœur Immaculé de Marie.

16:37 Donc notre père fondateur a été beaucoup marqué par l'école française,

16:42 puisqu'il a fait son séminaire chez les Sulpiciens,

16:45 mais c'est surtout la spiritualité du Sacré-Cœur et de l'Eucharistie Immaculée de Marie

16:52 qui fait que notre charisme est l'éducation des cœurs

16:55 à la ressemblance des cœurs de Jésus et de Marie.

16:58 – Et alors le projet en cause à Saint-Pierre-de-Colombier, en quoi consiste-t-il ?

17:04 – Alors ce projet était déjà leur projet de la fondation.

17:09 – Et la communauté est là depuis toujours à Saint-Pierre-de-Colombier ?

17:12 – Depuis, mais nous avons 17 autres foyers.

17:16 Saint-Pierre-de-Colombier, c'est le centre, c'est le centre spirituel.

17:21 Alors, dès les années, fin des années 40,

17:25 notre père fondateur et Mère Marie Augusta

17:29 avaient le projet d'un sanctuaire en l'honneur de Notre-Dame-des-Neiges

17:34 en proximité de la statue.

17:37 Mais ils n'ont pas pu le réaliser pour la bonne raison

17:40 que la communauté ne s'est pas développée.

17:42 Elle s'est développée surtout qu'à partir de l'an 2000.

17:46 Voilà, 1975 a été un peu une étape, mais surtout l'an 2000.

17:50 – Et donc aujourd'hui, c'est une communauté de combien de pères,

17:53 de combien de sœurs, et les travaux consistent en quoi ?

17:56 – Alors la communauté, les sœurs sont un peu plus de 110,

18:01 les frères sont 45, voilà.

18:05 Et donc les travaux consistent à…

18:08 Je crois que ce qui est important de bien dire,

18:12 c'est que dès 2015, nous avons eu un nouvel évêque,

18:17 qui s'appelait Mgr Jean-Louis Balsa.

18:20 Et d'abord, j'en ai parlé à Mgr Jean-Louis Balsa de notre projet,

18:25 en disant, nous avons besoin de nouveaux bâtiments

18:29 pour l'accueil des pèlerins et de nouveaux bâtiments aussi pour les frères,

18:33 puisque nous avons des vocations, et donc nous sommes à l'étroit,

18:37 là où nous sommes, autour de l'église de Saint-Père-de-Colombier.

18:41 Donc Mgr Balsa a tout de suite été favorable,

18:45 et il a dit le 6 janvier 2016,

18:49 que notre vocation à nous n'était pas de tenir des paroisses,

18:52 mais d'être un centre spirituel,

18:55 et que ce projet entrait bien dans le cadre de ce centre spirituel.

18:59 Donc c'est avec l'accord de l'évêque de Vivier, accord oral bien sûr,

19:04 que nous avons commencé à aller voir l'administration, la sous-préfecture,

19:09 et puis tous les divers services de l'État,

19:11 pour mettre au point le permis de construire.

19:14 – Alors quelles sont les réactions des autorités locales, la mairie,

19:18 le conseil municipal, et puis de la population locale,

19:21 des gens qui habitent Saint-Père-de-Colombier ?

19:23 – Alors Saint-Père-de-Colombier est un tout petit village,

19:27 donc notre maire est favorable totalement à notre projet,

19:32 le conseil municipal totalement favorable à notre projet,

19:36 les gens de Saint-Père-de-Colombier nous connaissent bien,

19:39 parce que notre fondateur était curé de Saint-Père-de-Colombier dès 1946,

19:44 et il savait très bien que depuis 1946,

19:49 il leur parlait de ce sanctuaire de Notre-Dame-des-Neiges.

19:53 Donc la population locale est favorable à notre projet,

19:56 et les opposants ne sont pas de la population locale,

19:59 sauf une petite poignée, un sur tous opposant,

20:05 et puis des personnes un peu écolos de la région.

20:09 – Qui viennent d'ailleurs. – Oui.

20:11 – Alors vous pouvez nous positionner, Saint-Père-de-Colombier,

20:14 c'est la plus grande ville proche ?

20:18 – On n'a pas de grande ville en Ardèche,

20:21 donc on peut dire que c'est Aubena qui a 10 000 habitants, pas plus.

20:25 Donc nous sommes à 25 km de la source de la Loire,

20:33 le mont Gerbet-des-Geants.

20:36 Nous sommes au pied de la montagne, on est à 450 m d'altitude,

20:40 et donc on est à 25 km,

20:42 je pense que là au moins vos auditeurs pourront davantage vous préciser.

20:48 – Alors comment peut-on se tenir au courant de l'évolution du dossier,

20:51 c'est quoi la prochaine étape ?

20:53 Puisque là c'est bloqué, les travaux sont bloqués.

20:55 – Alors la prochaine étape c'est la cour d'appel de Nîmes,

20:59 donc nous avons fait appel à l'ordonnance du juge de Privas qui est donc…

21:08 – Qui bloque les travaux à cause du "réséda de chacun", c'est ça ?

21:12 – Voilà, et surtout notre bureau environnemental avait bien dit,

21:18 c'est pas du "réséda de chacun", c'est du "réséda commun".

21:22 Et donc ceux qui nous disent, parce que l'OFB,

21:26 l'Office français de la biodiversité, parce que ce n'est créé que depuis 2020,

21:32 l'OFB a dit "il y a du réséda de chacun" et ils n'ont jamais donné la preuve.

21:38 Jamais donné la preuve.

21:39 Alors c'est pour ça qu'on a mis en défense, pour éviter de détruire les graines,

21:45 puisque c'est une plante qui est annuelle simplement,

21:48 donc elle n'est pas toute toujours…

21:51 – Voilà, elle ne dure qu'un an, elle disparaît, puis après les graines, c'est comme ça.

21:55 – Voilà, voilà. Donc ce juge qui n'est pas le juge du tribunal administratif compétent,

22:04 c'est le tribunal administratif qui est compétent,

22:07 et donc le juge, influencé par l'avocat de la partie inverse,

22:14 a dit "il y a le risque de réséda de chacun dans d'autres endroits, donc il vaut mieux…"

22:20 – Et le juge sait faire la différence entre un réséda de chacun et un réséda commun, vous êtes sûr ?

22:26 – Non.

22:27 – Alors ce jugement a lieu à quelle date ?

22:30 – Adnim, le 18 décembre, donc bientôt.

22:34 – Bon, et bien voilà, cette émission sera mise en ligne le 10 décembre,

22:38 donc c'est une intention de prière.

22:41 – Oui, donc en confiance, parce que je pense que c'est du ciel qui nous viendra le salut.

22:46 – Eh bien merci beaucoup, et puis nous vous soutenons autant qu'il est possible

22:51 dans cette résistance pour la gloire de Dieu.

22:54 – Je vous remercie beaucoup d'abord de m'avoir permis de…

22:57 parce que tous les médias qui m'ont interrogé jusqu'à présent,

23:00 que ce soit TF1, que ce soit FR3, etc.,

23:03 ne m'ont donné que quelques secondes, et voilà, manipulés.

23:09 – Alors, nous ne vous avons pas manipulés, nous vous avons donné quelques minutes.

23:13 – Non, pas du tout. Voilà.

23:14 – Merci mon père.

23:15 – Merci à vous, monsieur.

23:16 – Merci beaucoup.

23:17 – Merci.

23:18 [Musique]

23:32 – Bonjour Juliette Levivier.

23:34 – Bonjour Monsieur.

23:35 – En cette période de l'Avent, vous êtes l'auteur de deux ouvrages,

23:39 "La crèche et les centons", "Centons en chœur", aux éditions des Béatitudes.

23:44 Alors, commençons par le début.

23:46 Quelle est l'origine de "La crèche" ?

23:48 – Eh bien, "La crèche" remonte à Saint-François d'Assise,

23:51 Saint-François qui, en 1223, donc ça fait 800 ans, c'est un bel anniversaire,

23:56 qui remonte de Rome à Assise, et il passe par Greccio, dans les Abruzes,

24:04 et là, il va fêter Noël, et il se demande un petit peu

24:08 comment il va aider les habitants, qui sont des gens très simples,

24:11 à comprendre le mystère de Noël, parce que Dieu qui se fait homme,

24:14 ce n'est pas très simple à saisir, et donc c'est son… voilà.

24:18 Et il réfléchit un peu, il rentre de Terre Sainte,

24:20 il a visité la grotte de la Nativité, et il a cette idée de reprendre

24:24 les mystères du Moyen-Âge, parce qu'à cette époque-là,

24:26 le cathé, on le faisait avec des petites scénettes

24:30 que l'on jouait devant les églises, et donc son idée,

24:33 ça va être de célébrer la messe de Noël dans une grotte,

24:36 pour reproduire un petit peu la nativité grandeur nature.

24:40 Alors très simple, un âne, un bœuf, un peu de paille,

24:43 et ça sera tout. Et en fait, pendant cette messe,

24:46 c'est François qui va prononcer l'Omélie, c'est tellement fervent,

24:51 il aime tellement Jésus, que tout à coup, dans la paille,

24:54 là, l'enfant Jésus apparaît. Évidemment, quelle joie pour tous,

25:00 alors François le prend dans ses bras, et l'enfant s'éveille,

25:04 et lui sourit, donc le Seigneur lui-même est venu bénir

25:07 la première crèche. Alors évidemment, ça a été très remarqué

25:13 par les franciscains, très vite ça s'est développé,

25:16 il y avait une grande communauté de franciscains à Naples,

25:18 et donc, d'où les crèches napolitaines, les crèches ont commencé

25:23 à se développer à Naples, alors à l'époque, on a fait des santons,

25:27 vous imaginez bien, châtaigniers, grandeur nature, magnifique,

25:32 alors tout monastère voulait sa crèche, et c'est devenu quelque chose

25:36 de très important dans le sud de l'Italie, et puis on a commencé

25:41 ensuite à faire des santons un peu plus petits, parce que la demande

25:45 augmentait, et les artisans avaient du mal à suivre le rythme,

25:48 et ils ont baissé la taille des statues, et voilà, et puis après,

25:52 la crèche s'est diffusée, elle est allée à l'Est, elle est allée à l'Ouest,

25:56 elle s'est diffusée avec les missionnaires, et aujourd'hui,

25:59 elle est dans le monde entier. – Alors, quelle est l'origine

26:01 des petits santons que nous connaissons dans les crèches

26:05 de nos familles et de notre enfance ? – Alors, les petits santons

26:08 ont été faits justement pour que les crèches puissent rentrer

26:10 dans les maisons, qu'elles soient accessibles à tous, et notamment,

26:13 alors dans l'Est, il y a eu un petit peu des persécutions

26:17 contre les chrétiens qui ne pouvaient plus avoir de crèche dans l'Église,

26:24 ils ont commencé à en faire chez eux, et en France, c'est la révolution française,

26:28 on interdit au peuple d'aller à l'Église, donc c'est Jésus qui va aller

26:33 dans les maisons, vous savez, Jésus c'est ça, on ne peut pas rentrer

26:36 par la porte, il sort par la fenêtre, et donc, les fidèles ont commencé

26:40 à faire leur propre crèche, et puis, en 1797, je crois,

26:46 il y a un homme de Marseille qui s'est dit qu'il allait faire

26:50 des petits santons, des petites figurines en argile,

26:52 pour que c'est la crèche du pauvre, pour que tout le monde puisse avoir

26:56 sa crèche à la maison, c'est ça l'origine des santons en France.

27:00 – Alors, nous avons en tête, pour un certain nombre d'entre vous,

27:03 le santon traditionnel, que l'on retrouve dans la pastorale

27:08 des santons de Provence, vous nous proposez une nouvelle gamme

27:13 de santons, quelle en est l'origine, pourquoi ?

27:18 – Alors, je ne vous propose pas une nouvelle gamme de santons,

27:20 il y a trois types de santons, il y a ceux qui viennent de la Bible,

27:24 voilà, les santons de l'Évangile, Jésus, Marie, Joseph, les rois mages,

27:29 les bergers, les anges, ils sont dans le récit de l'Évangile.

27:33 Ensuite, la tradition de l'Église a rajouté l'âne et le bœuf,

27:36 parce que ça c'est un verset d'Isaïe qui nous dit que l'âne connaît son maître

27:42 et le bœuf sa crèche, et qu'Israël ne reconnaît pas son seigneur, voilà.

27:48 Donc, on a mis un âne et un bœuf, alors l'âne c'est facile,

27:52 c'est probablement l'âne de Joseph, Marie elle vient de Nazareth,

27:56 enceinte, donc probablement sur un âne, qui est le mode de transport habituel,

28:01 et puis l'âne en plus c'est le mode de transport des rois,

28:04 donc à ce moment-là les rois d'Israël étaient sur des ânes

28:07 et ils transportent bien un roi à cette âne-là,

28:10 ils transportent le Christ dans le sein maternel,

28:13 et la reine du ciel, donc franchement, royale.

28:16 Et puis ensuite, on a tous les santons des centonniers,

28:19 c'est-à-dire que là, les centonniers ont une grande créativité,

28:23 alors vous parlez de la pastoral des centons de Provence

28:26 qui est quelque chose de magnifique, mais qui n'est pas du tout mon propos,

28:32 mon propos c'est l'évangile, donc après c'est vrai que tous ces santons

28:36 représentent un petit peu tout le peuple de Dieu,

28:39 tous ceux qui depuis que Jésus est né sont venus se mettre entre ses mains,

28:43 tous ceux qui sont allés vers Jésus, et donc ce peuple c'est l'Église,

28:47 c'est le peuple des fidèles, ce sont les chrétiens,

28:50 vous voyez devant la crèche, il n'y a plus ni juif ni païen,

28:53 il y a des chrétiens, il y a des gens qui viennent s'offrir au Seigneur

28:56 et qui viennent recevoir toute grâce de ses mains.

28:59 Donc, vous avez oui, par exemple, un meunier,

29:02 parce que le meunier vient offrir son travail,

29:05 et puis le meunier va comprendre que son travail est un chemin de sainteté.

29:09 Puis vous allez avoir un vieux couple,

29:11 parce que ce vieux couple va offrir son amour,

29:14 et puis le Seigneur va venir aider, restaurer,

29:17 voilà, chacun dans cette capacité à aimer, c'est le sacrement de mariage.

29:20 C'est-à-dire que les santons, ils nous montrent comment le Seigneur

29:23 nous sauve aujourd'hui.

29:25 La crèche, c'est une représentation de ce qui s'est passé

29:29 en Judée, à Bethléem, il y a longtemps,

29:33 mais elle nous dit aussi comment Jésus nous sauve aujourd'hui.

29:37 Il est, il était et il vient, il est là.

29:40 Donc la crèche, c'est à la fois une page d'évangile et un lieu de prière.

29:46 – Alors, en complément de ces santons,

29:48 donc vous avez publié deux ouvrages dont nous avons parlé tout au début,

29:53 pouvez-vous nous les présenter un petit peu plus dans le détail ?

29:56 – Alors le premier, la crèche et les santons,

29:59 nous parlent de l'Avent, du sapin de Noël.

30:02 Pourquoi on fait un sapin de Noël ? C'est intéressant,

30:04 le sapin, il nous parle du projet de Dieu.

30:06 Et quand on comprend le sapin, on comprend la crèche.

30:08 Donc voilà, le calendrier de l'Avent, la couronne de l'Avent,

30:11 comment on va attendre Jésus ?

30:13 Il y a tout ce temps de l'Avent qui nous est donné,

30:15 c'est important de se préparer.

30:17 Et puis ensuite, vous allez avoir Noël, les santons Joseph, Marie,

30:22 les santons bibliques.

30:24 Et puis ça, c'est le premier tome,

30:26 où on va être vraiment sur l'Avent et sur Noël.

30:29 Et puis ensuite, qu'est-ce qui s'est passé à partir de la nativité ?

30:33 Tous ces santons qui viennent vers Jésus,

30:36 toute cette Église qui s'approche, tous ces gens.

30:39 Et c'est beau de voir que devant Jésus, vous avez les mages et les bergers,

30:44 vous avez les grands, les petits, les gens de tous les continents,

30:47 de toutes les époques.

30:49 Vous avez l'Église visible avec tous ces petits santons,

30:52 et puis vous avez les anges, l'Église invisible.

30:54 Puis il y a des saints, il y a saint François d'Assise,

30:57 dans la crèche par exemple.

30:59 Dans la mienne, il y a le saint Jean-Marie Vianney.

31:01 Donc on a tout ce développement,

31:05 la manière dont la rédemption va se déployer dans l'histoire de l'Église.

31:09 – Alors très concrètement, comment peut-on se procurer

31:12 les livres et les santons ?

31:14 – Partout. Alors les santons, c'est la société Artera,

31:17 Artera qui est à Marseille, qui fait des santons très priants.

31:22 Le choix de l'illustration pour ces santons, ça a été vraiment…

31:26 J'ai été très touchée par leurs attitudes,

31:30 qui sont des attitudes de prière.

31:32 Ils sont très beaux, ils sont très dépouillés.

31:36 Alors il y a couleur, pas couleur.

31:37 Nous on a choisi plutôt du… sans couleur, voilà.

31:42 De la terre et du blanc et du bleu.

31:44 – Voilà, c'est très sobre.

31:45 – C'est très sobre et c'est très priant, c'est très beau.

31:47 – C'est vrai.

31:48 – Et pour les livres, alors vous les trouvez absolument partout,

31:51 à la procure évidemment, et puis sur internet, sur des tas de sites,

31:56 et évidemment sur le site des éditions des Béatitudes,

31:59 grâce auxquels ces livres ont vu le jour.

32:01 Ils ont fait un très beau travail de maquette.

32:04 – Merci beaucoup.

32:05 – Merci monsieur.

32:07 – Voilà, nous espérons que ces santons et puis ces livres

32:10 nous aideront tous à bien rentrer dans le mystère de Noël

32:14 et à nous y préparer.

32:15 Voilà, cette émission s'achève, nous nous retrouverons la semaine prochaine.

32:19 D'ici là, que Dieu, qui est Père, Fils et Saint-Esprit, nous garde.

32:23 Bon dimanche et bonne semaine à tous.

32:25 Merci madame.

32:26 – Merci monsieur.

32:27 [Musique]

32:33 [Chant d'un ancien roi]

32:57 [Générique]

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