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  • il y a 5 jours

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00:00Lundi 7 avril, sur demande de la mairie de Rennes, la police a expulsé les personnes exilées qui avaient trouvé refuge dans le gymnase Félix Masson.
00:08On fait le point ce matin sur la situation avec le coordinateur d'Utopia 56 à Rennes, une des associations qui s'occupe des migrants.
00:15Bonjour Fabien Touchard.
00:16Bonjour.
00:16Alors on savait que cette expulsion allait avoir lieu. Combien de personnes au total ont été concernées ?
00:22Il y avait combien de personnes encore dans ce gymnase Félix Masson ?
00:25Alors ce gymnase Félix Masson, il y a eu à peu près 300 personnes qui sont passées durant toute l'hiver et au moment de l'expulsion, il y avait à peu près 130 personnes qui ont été expulsées.
00:35Notamment des familles avec des enfants qui avaient trouvé refuge dans ce gymnase.
00:38Bien sûr, on comptait 10 familles au moment de l'expulsion, dont une cinquantaine d'enfants.
00:43Alors la préfecture, quand elle a procédé à cette expulsion sur demande de la mairie de Rennes, a précisé que certaines de ces familles allaient être hébergées.
00:50Est-ce que ça a été le cas au lendemain ou dans les heures qui ont suivi l'expulsion la semaine dernière ?
00:54Ça a été le cas. Il y a eu sur les 10 familles, donc du coup il y a eu 5 familles qui ont été hébergées par les dispositifs de la mairie.
01:013 qui ont été hébergées du coup par les dispositifs de la préfecture, donc le 115.
01:06Et une maman avec son enfant qui a été hébergée par le conseil départemental.
01:10Malheureusement, on le voit aujourd'hui, cette annonce elle a eu un court effet,
01:14étant donné que toutes les personnes qui ont été hébergées par le dispositif du 115 et du conseil départemental sont ressorties aujourd'hui et sont actuellement en campement.
01:22Donc un petit peu plus d'une semaine après l'expulsion et ces solutions trouvées, elles n'existent plus déjà ces solutions ?
01:31Ces solutions n'existent plus et les personnes nous ont déjà recontactées pour redemander qu'on les équipe en toile de tente pour retourner à la rue.
01:38Que sont devenues les autres personnes qui n'avaient pas eu d'hébergement et ces personnes, ces familles qui n'en ont plus ?
01:45Elles sont aujourd'hui dans un parc de Rennes, c'est ça ?
01:47C'est ça, exactement. Il faut savoir aussi que pendant cette expulsion, il y avait déjà un campement au parc de Morpa qui comprenait déjà une quarantaine de personnes avec une majorité d'enfants.
01:58Ces personnes ont été rejoindes par toutes les personnes qui n'ont pas été relogées et par les nouvelles personnes qui sont arrivées à Rennes.
02:04Donc aujourd'hui, on est sur un campement à Morpa qui est de 120-130 personnes avec également une cinquantaine d'enfants et 10 enfants de moins de 3 ans.
02:12Alors aujourd'hui, c'est le parc Morpa qui est effectivement occupé par ces personnes exilées.
02:17Il y avait eu déjà le parc des Gaïeules, également des tentes installées parfois au parc des Hautes-Oourmes dans le sud de la ville.
02:23Pourquoi Morpa cette année ? Il y a une raison ou pas ?
02:26Alors l'année passée, on était plutôt au niveau du square de la Touche et malheureusement, il y a eu des complications avec les riverains.
02:33Notre but, nous, quand on oriente les personnes vers un parc, c'est qu'elles aient au minimum des toilettes et un accès au métro aussi assez proche et qu'elles ne soient pas non plus trop isolées de manière à visibiliser la situation et qu'elles ne soient pas oubliées.
02:51Donc cette année, c'est Morpa. Quelle est la situation aujourd'hui dans ce campement, Fabien Touchard ?
02:57Alors la situation là, aujourd'hui, elle est plutôt catastrophique. On a 130 personnes qui attendent désespérément des places d'hébergement.
03:05Je rappelle que parmi ces personnes, l'extrême majorité est en situation régulière.
03:10C'est-à-dire que soit elles sont en demande d'asile, donc elles ont le droit à un hébergement pendant leur demande, ou soit elles ont le statut de réfugiés.
03:17On a même quelques personnes qui sont de nationalité française.
03:19Donc elles sont dans la tente, elles vivent dans des conditions qui sont extrêmement rudes.
03:25L'accès à l'hygiène, à l'eau est vraiment très limité.
03:28Pour l'instant, il n'y a qu'un toilette qui est disponible pour toutes les personnes.
03:33Il n'y a pas d'accès aux douches, même pour remplir des bouteilles d'eau.
03:37Ça devient très, très compliqué pour ces personnes-là.
03:39Et puis, il faut imaginer, il fait toujours très froid.
03:42L'humidité rentre dans les toiles de tente, donc c'est des conditions de vie qui sont ultra rudes.
03:46Et on l'a dit, il y a des enfants et des enfants qui vont parfois à l'école, à Rennes.
03:49Bien sûr, bien sûr.
03:51Donc l'état français...
03:52C'est les vacances scolaires, mais le mardi prochain, il faudra retourner en classe.
03:55L'état a l'obligation de scolariser ces enfants qui, le soir, après les cours, rentrent au parc comme quotidien.
04:03C'est quand même, il faut imaginer que c'est quand même hyper dur pour construire son enfance autour de ça.
04:08Qu'est-ce qu'on peut faire aujourd'hui, Fabien Touchard, vous êtes coordinateur de l'antenne de Rennes Utopia 56,
04:13parce que cette situation, elle est récurrente.
04:15Malheureusement, mais on voit que les chiffres augmentent.
04:18En tout cas, sur Rennes, qu'est-ce qu'on peut faire ?
04:19Qu'est-ce que vous proposez ?
04:20Est-ce qu'il y a un dialogue déjà qui existe avec la mairie, la préfecture ?
04:23Alors, le dialogue avec la mairie existe.
04:26Actuellement, on est en train de travailler pour améliorer les conditions de vie sur le campement.
04:31Malheureusement, ce n'est pas la mairie qui a cette responsabilité.
04:34L'hébergement inconditionnel revient de la responsabilité de l'État, donc de la préfecture.
04:39Malheureusement, nous, là, on n'a aucun dialogue avec la préfecture.
04:42Et nous, ce qu'on dit, c'est que c'est à elle de prendre ses responsabilités, d'ouvrir des nouvelles places,
04:48de développer des moyens d'hébergement d'urgence pour mettre à l'abri ces personnes, ces familles,
04:52ces femmes seules, ces enfants, ces mineurs non accompagnés qui ont le droit à un hébergement
04:57et qui ont le droit de vouloir une vie meilleure que celle dans un campement.
05:01Merci Fabien Touchard d'avoir été l'invité d'ICI Armorik ce matin.
05:05Vous êtes le coordinateur de l'antenne de Rennes Utopia 56.
05:09Merci Fabien Touchard d'avoir été l'invité d'ICI Armorik ce matin.

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