• il y a 4 jours

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00:00Pas de tomates en hiver, c'est le slogan de la nouvelle campagne lancée par la Fédération régionale des agriculteurs biologiques en Bretagne
00:07pour rappeler l'importance de consommer des fruits et légumes de saison et d'éviter ceux qui poussent hors sol dans des serres chauffées
00:15consommatrices d'énergie. On en parle ce matin avec une maraîchère bio installée à Moisé et
00:20administratrice à Agrobio35.
00:22Bonjour Claire Vidy, bonjour, et donc ce n'est effectivement pas encore la saison des tomates, des congrons, des courgettes et des fraises,
00:30c'est ça ce que vous voulez dire aux consommateurs ce matin ? Oui, voilà, nous je suis là pour représenter du coup tous les maraîchers bio
00:37de Bretagne pour dire que les tomates bio en serre chauffée, ben pour nous c'est incohérent. En ce moment
00:43on sort de la saison d'hiver, on rentre dans la saison des primeurs et donc en ce moment on doit manger des
00:49betteraves, des carottes, des pommes de terre, et bientôt on aura tout ça en version
00:53nouveau, donc bottes de carottes, bottes de navets, bottes d'oignons, et c'est ça qui nous paraît cohérent et
00:59en termes de légumes, d'été, on vient à peine de les planter quoi. Et que dire des fraises qu'on peut trouver déjà aussi depuis quelques
01:05jours et qui viennent pour certaines de Bretagne ? Eh ben pour nous c'est la même chose, les fraises on les a plantées à l'automne,
01:11là les fruits sont en train de se former, ils ne seront pas rouges avant encore quelques temps et donc
01:19pour nous
01:20consommer des légumes et des fraises qui sont produits en serre chauffée,
01:24ça n'a pas de sens et c'est un non-sens écologique.
01:27Comment convaincre les consommateurs, on en a entendu dans le reportage tout à l'heure à 7h30 sur le marché de Saint-Thérèse-de-Rennes,
01:32qui ont envie, c'est vrai que dès qu'il fait un peu beau, même un peu chaud, comme c'était le cas il y a quelques jours
01:36en Bretagne, on a envie de ces fruits et légumes qui font penser au beau jour, clairement.
01:41Ben oui c'est compréhensible, ben on peut tenter les consommateurs avec plein de choses, déjà même notamment au niveau du prix,
01:46quand on peut très bien manger
01:49du moumous de betterave, des petites carottes coupées en bâtonnets avec une petite sauce,
01:54c'est très bien quand il y a du soleil en apéro et en termes de prix au kilo, même en bio on est moins cher,
01:59donc du coup forcément nous c'est ce qu'on va défendre.
02:02Et est-ce que ces achats, alors qu'ils ne sont pas de saison, ça peut mettre en péril les agriculteurs bio que vous représentez justement en Bretagne ?
02:09Ben forcément parce que du coup ces produits là, ils viennent faire concurrence sur les étals,
02:13donc nous en ce moment sur un étal de marché, moi quand je fais mon marché le mercredi,
02:19j'essaye d'attirer
02:20les consommateurs avec, comme je vous disais, avec ces bottes qu'on essaye de mettre en avant parce qu'en plus
02:26c'est beau sur un étal, mais c'est difficile puisque on voit bien que certains
02:31consommateurs, même ceux qui consomment du bio,
02:35se voient un peu dans la confusion parce que même
02:39dans certaines grandes surfaces, on va trouver ces légumes en bio et nous ça nous porte pas un bon message
02:45puisque forcément ça vient vraiment faire concurrence à ces produits que nous on ne peut pas produire en Bretagne
02:51sous serre froide, c'est ce qu'on appelle.
02:53Claire Villy, vous êtes maraîchère bio à Amoiset, administratrice d'Agro Bio 35.
02:59Après le Covid, il y a eu des temps un peu difficiles pour le marché du bio, comment ça va aujourd'hui ?
03:04Ben pour pas vous cacher, c'est pas...
03:07La bio traverse encore une crise, mais on ne parle pas de la crise de la même façon dont on pourrait l'entendre,
03:13c'est à dire qu'en termes de
03:15consommation et en termes de production,
03:18on a toujours une volonté d'agriculteurs, on a une énorme volonté d'agriculteurs de s'installer en bio.
03:23Si on prend le cas en Bretagne, c'est un tiers des agriculteurs qui s'installent en bio.
03:28On a une volonté des consommateurs de manger bio,
03:31mais là où c'est difficile pour nous les agriculteurs bio, c'est qu'on sent qu'il y a un désengagement de l'État au niveau du coup politique,
03:38au niveau des financements,
03:40puisqu'on a un arrêt par exemple des conversions, puisque les aides à la conversion, les aides agricoles
03:46ne sont pas au rendez-vous. Et en termes de consommation,
03:50on voit aussi que dans les grandes surfaces, il y a un désengagement aussi
03:55de proposer des produits bio et des produits bio français.
03:57Et du coup, c'est ça qui nous porte préjudice, puisque à côté de ça,
04:02sur les marchés, la vente directe se porte bien, et dans les magasins spécialisés,
04:09la consommation aussi remonte.
04:11Donc vous, agriculteurs bio et consommateurs, vous vous retrouvez autre part finalement ?
04:15On se retrouve, oui, sur cette envie de manger sainement, de manger des produits qui ont du sens et qui ont un
04:23faible impact environnemental, puisqu'on sait qu'aujourd'hui, la seule agriculture
04:29qui va défendre les sols, défendre la qualité de l'air, défendre la qualité de l'eau, c'est l'agriculture biologique, c'est la seule qui a une certification
04:37qui interdit l'usage de pesticides et d'engrais de synthèse.
04:41Et c'est la seule agriculture qui permet aujourd'hui de ne pas impacter l'eau par exemple, si on prend cet exemple qui est l'exemple le plus parlant.
04:49Aujourd'hui, un français
04:51paye énormément cher la dépollution de l'eau, et le coût par exemple peut représenter, en termes d'impôts, ça peut représenter jusqu'à 500 euros par
04:59ménage, juste pour dépollver l'eau quoi.
05:02Merci beaucoup Claire Vidy d'avoir été l'invité en direct ce matin sur l'antenne de ICI Armorique. Vous êtes maraîchère bio à Moisé et donc
05:10administratrice d'Agro Bio 35.

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