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Les informés de franceinfo du mardi 15 avril 2025

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00:00Générique
00:00Et bienvenue dans les informés en direct tous les matins jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Delis.
00:13Bonjour Renaud.
00:14Bonjour Salia.
00:15Et bonjour à nos informés du jour, Béatrice Mathieu, grand reporter à L'Express.
00:19Bonjour Béatrice.
00:19Bonjour.
00:20Et à vos côtés, Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
00:25Renaud Delis, on commence évidemment par François Bayrou qui réunit ce matin une grande conférence sur les finances publiques.
00:30Une grande conférence sur les finances publiques pour faire oeuvre de pédagogie envers l'opinion d'une part,
00:36mais aussi les élus, les différents responsables politiques sur la situation des finances publiques,
00:42sur la gravité de la situation, incité à une prise de conscience en vue des efforts nécessaires pour le budget 2026.
00:50Il s'y prend à l'avance, on a à peine adopté il y a un peu plus de deux mois le budget 2025.
00:54Donc des efforts nécessaires chiffrés d'ores et déjà à peu près à 40 milliards d'euros par l'exécutif
01:00pour tenir l'objectif affiché de ramener le déficit de 5,4% du PIB cette année à 4,6% l'année prochaine.
01:07Sauf qu'un certain nombre d'acteurs qui étaient invités aujourd'hui vont boycotter ce rendez-vous,
01:12notamment parmi les collectivités locales.
01:15C'est le cas de l'Association des maires de France, dont le maire socialiste d'Issoudun et vice-président délégué de l'AMF,
01:22André Léniel était l'invité de France Info ce matin.
01:24Elle n'a aucun sérieux. Nous avons été convoqués vendredi soir pour mardi matin,
01:30sans ordre du jour, sans documents, sans réunion préparatoire.
01:34Et elle apparaît pour ce qu'elle est, c'est-à-dire une pure opération de communication.
01:38Nous ne sommes pas des fers-valoirs, nous ne sommes pas des sous-traitants du gouvernement.
01:42Mais manifestement, ce gouvernement est incapable d'être dans l'imagination
01:46et dans des politiques qui soient performantes.
01:50Alors, s'agit-il d'une pure opération de communication de la part du Premier ministre,
01:54visant un peu à mouiller tous les acteurs et à lui-même se mettre en scène,
01:58ou s'agit-il d'une nouvelle méthode que prétend inaugurer François Bayrou,
02:03une sorte de co-construction au regard de la gravité de la situation des finances publiques,
02:07de façon à responsabiliser les élus et tous les acteurs, justement,
02:13avant de, dans un certain temps, parce que le processus, on en est qu'au tout début,
02:18avant de conclure et d'essayer de faire adopter ce budget qui ressemble à un casse-tête.
02:22Béatrice, d'abord sur la méthode Bayrou, sur cette grande conférence qu'il organise ce matin.
02:26Moi, je dirais que c'est les deux.
02:27D'abord, évidemment, une opération de communication,
02:30mais qu'on peut prendre aussi de façon presque positive.
02:34Oui, il y a un besoin d'explication aujourd'hui,
02:36et de mettre les choses vraiment sur la table.
02:39Alors, la Cour des comptes le fait chaque année, même chaque trimestre.
02:44Il y a des rapports qui sont publiés, il y en avait encore un hier sur l'assurance maladie.
02:50Donc, on ne peut pas dire qu'on ne savait pas.
02:52En tout cas, la Cour des comptes fait le job sur ça.
02:56Il n'empêche que tout le monde ne lit pas les rapports de la Cour des comptes.
02:59Donc, il y a quand même un besoin d'explication et de parler vrai
03:02après des décennies, quand même, de déni sur la question.
03:08Je me suis amusée hier soir à relire un rapport qui date de 2005.
03:12Donc, on était tous...
03:13Vous amusez bien le soir.
03:14Voilà, c'est ça.
03:15Qui s'appelait le rapport Pébro,
03:17qui avait été commandé par, à l'époque, Thierry Breton, ministre de l'économie,
03:22à Michel Pébro sur la situation des finances publiques
03:25et la question de la dette.
03:27À l'époque, alors, il faut lire ce rapport,
03:30parce que vous prenez exactement les mêmes phrases.
03:31Tout, vous prenez exactement les mêmes phrases.
03:35C'est les mêmes phrases qu'aujourd'hui.
03:35Vous changez juste les chiffres,
03:37puisqu'à l'époque, la dette était à 66% du PIB
03:40et on disait c'est terrible, etc.
03:42Et aujourd'hui, elle est à 113% et on dit c'est toujours terrible.
03:45Alors, vous pouvez me dire, depuis 2005, finalement,
03:48on n'a toujours pas fait faillite, d'accord ?
03:49Mais bon, ce n'est pas une raison pour ne rien faire.
03:53Donc, il y a quand même un constat,
03:56une pédagogie à faire.
04:00Et puis, alors, après, la méthode qui est,
04:03la méthode de la soi-disant co-construction,
04:06on voit bien que c'est ce qu'il essaye de faire
04:07avec le conclave sur les retraites,
04:09avec le peu d'efficacité,
04:11puisqu'il y a la moitié des participants
04:12qui ont déjà claqué la porte,
04:14et avec un résultat, qu'on peut se demander,
04:16qui sera assez déceptif
04:18sur le conclave.
04:20Et donc, cette co-construction,
04:22c'est une forme aussi d'éloignement,
04:26du courage, du politique,
04:27de dire, moi, voilà le constat,
04:30et je pense qu'il faut faire ça.
04:32L'idée, c'est de dire, on est tous responsables,
04:34mais sur cette co-construction,
04:35on l'a vu avec l'AMF,
04:36l'Association des maires de France,
04:37qui dit...
04:38Mais ils ne veulent déjà pas y aller.
04:38Voilà, moi, je ne joue pas le jeu, Paul.
04:40Ce matin, ils ont dit, on n'y va pas,
04:42nous, on ne participe pas à cette mise en scène.
04:44Le paradoxe pour François Bayrou, je crois,
04:47c'est d'être accusé par l'AMF,
04:49mais par aussi certains partenaires sociaux,
04:51la CFECGC hier, sur l'antenne de France Info,
04:54d'être dans une organisation brouillonne.
04:56Ce que lui reproche l'Association des maires de France,
04:58c'est de ne pas avoir fait de documents de travail ad hoc,
05:01de ne pas avoir donné d'ordre du jour précis,
05:04alors même que le Premier ministre
05:06veut diffuser un message de gravité,
05:09de sérieux, d'urgence,
05:11en disant que la situation des finances publiques
05:15est très grave.
05:16Et d'ailleurs, il avait fait aussi,
05:18et basé une partie de son aventure politique
05:19sur le désendettement de la France, etc.
05:22Donc déjà, absolument.
05:23Donc déjà, il y a un paradoxe là pour lui,
05:25et il est en quelque sorte au pied
05:27de ce qu'il a beaucoup théorisé,
05:29son Himalaya, l'Himalaya budgétaire.
05:32Il y a la volonté, je crois, ce matin,
05:34et d'ailleurs, la pression est telle
05:35qu'il a répété hier soir avec ses équipes à Matignon,
05:38aussi pour éviter les dérapages et les sorties de route.
05:41On en parlera peut-être tout à l'heure,
05:42mais il est plutôt coutumier du fait de ces derniers mois.
05:46Mais il y a, oui, la volonté de prendre un peu
05:48l'opinion publique à témoin,
05:49de donner les clés et les cartes aux Français
05:50et de sensibiliser les gens à cette question
05:53des finances publiques,
05:53en se disant que le problème est grave.
05:56Il y a un peu du côté des confes de presse Covid,
05:59on se souvient de Jean Castex.
06:00C'est un peu le même format qu'expérimentent Matignon ce matin.
06:03Exactement.
06:03Mais quand même, sur l'Association des maires de France,
06:05juste, je fais ce petit focus parce qu'on a entendu André Léniel
06:08qui dit, nous, on ne participe pas à ça,
06:10à cette opération de communication,
06:12mais eux, en faisant ça aussi,
06:13c'est une manière aussi d'entrer dans la négociation,
06:16de ne pas y aller et de faire de la com' aussi, non ?
06:18Voilà, c'est aussi une manière de faire de la communication, évidemment.
06:21Alors, ils sont échaudés par l'année dernière
06:22parce qu'il y a eu une demande d'effort,
06:25même si ces économies demandées aux collectivités locales
06:28ont été réduites, finalement, à la facture finale.
06:30C'est de l'ordre d'un peu plus de 2 milliards d'euros.
06:32Aujourd'hui, on évoque des chiffres beaucoup plus importants
06:34pour 2026, 7 ou 8 milliards d'euros.
06:36Et ce spectre-là affole à l'AMF.
06:39Et donc, ils en profitent pour retourner la situation
06:41et faire aussi un coup de com'.
06:43Renaud a un an des élections municipales.
06:45Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
06:47Ça ne vous a pas échappé.
06:48Je reconnais là votre sagacité, Paul Barcelone.
06:50Ou votre mauvais esprit.
06:51Ça dépend de quel point de vue on se place.
06:54Mais non, mais vous avez raison, bien sûr.
06:55Et juste un point, ce qui est positif dans la démarche engagée
06:59par François Bayrou, c'est ce que disait Béatrice Mathieu.
07:02C'est vrai qu'il y a le besoin de fait de pédagogie
07:04et de prise de conscience collective.
07:06Et c'est le fait de s'y prendre très en amont.
07:08D'ordinaire, les consultations liées au budget
07:10ne commencent que pendant l'été à peu près.
07:12Là, on est mi-avril.
07:14Et encore une fois, on vient à peine de sortir du budget précédent
07:17qui a été adopté avec le retard qu'on connaît.
07:19Donc ça, c'est une démarche qui est positive
07:21et qui doit appeler d'autres étapes, d'autres rendez-vous.
07:24Ce qui est beaucoup plus compliqué pour lui
07:27et ce qui est son véritable handicap,
07:28c'est comment porter un discours audible
07:30sur la nécessité de remédier,
07:34de rééquilibrer la situation des finances publiques
07:36quand soi-même, on ne prend pas,
07:39depuis qu'on est en poste,
07:40un certain nombre de décisions dites courageuses.
07:43En tout cas, il se manifeste plutôt, François Bayrou,
07:46par une forme d'attente, d'attentisme sur différents dossiers.
07:49On voit bien à quel point il louvoie,
07:51ce qui explique une communication parfois un peu erratique.
07:53Et puis, prendre l'opinion à témoin
07:55lorsqu'on bat des records d'impopularité.
07:57Aujourd'hui, selon un dernier sondage Ipsos
07:59publié ce week-end par la tribune dimanche,
08:0167% des Français ont un jugement défavorable
08:04sur l'action de François Bayrou.
08:05Or, Béatrice Mathieu a raison de relire à la veillée
08:10le rapport à 2005.
08:11Et on peut inviter tous les auditeurs et utilisateurs à le faire.
08:14On peut aussi relire les déclarations de François Bayrou.
08:16Depuis plus de 20 ans, il alerte sur le niveau d'endettement.
08:19Et jusqu'à présent, il prêche dans le désert
08:21et la situation politique se complique pour lui.
08:23Mais justement, est-ce qu'il ne s'y prend pas si tôt
08:25parce que les conditions politiques sont très compliquées ?
08:29Il faut le dire, Paul Barcelone.
08:30En fait, tout le problème pour lui,
08:32c'est de faire avaler une couleuvre difficile à faire avaler,
08:36faire accepter dans l'opinion, on en parlait,
08:38une copie extrêmement difficile,
08:39alors qu'il n'a pas de marge de manœuvre à l'Assemblée.
08:41Il n'a pas de majorité, et Renaud le disait,
08:43il est impopulaire dans le pays.
08:46J'ajoute à cela, et ça rejoint évidemment la situation à l'Assemblée,
08:50déjà des difficultés, déjà des motions de censure.
08:53La France Insoumise a dit hier,
08:54on est prêt à appuyer sur le bouton,
08:56à condition que toute la gauche,
08:58comprenez, si le Parti Socialiste se joint à nous,
09:00mais on voit bien que la France Insoumise y est prête.
09:03Le Rassemblement National a aussi tendance,
09:04ces dernières semaines,
09:06après la condamnation de Marine Le Pen,
09:08lors de son procès,
09:09à aussi faire monter les enchères,
09:11à rentonner son refrain habituel.
09:13Là, c'est sur la politique énergétique du pays,
09:15mais on sent bien qu'il est un peu pris en netto,
09:18François Bayrou.
09:19Certains, y compris dans son camp d'ailleurs,
09:21disent qu'il n'a pas vraiment la légitimité politique
09:24pour faire passer des économies comme ça
09:26à 40 à 50 milliards d'euros supplémentaires.
09:29Et pourtant, il va falloir trouver de l'argent,
09:30on continue d'en parler juste après le fil info
09:31à 9h15, Maureen Suinière.
09:35À peine une semaine d'accalmie,
09:36et les tensions sont de retour entre Paris et Alger.
09:38Le chef de la diplomatie française dénonce ce matin
09:41une décision regrettable d'Alger
09:43qui ne sera pas sans conséquence.
09:45Il fait référence à la décision de l'Algérie
09:47d'expulser 12 agents de l'ambassade française.
09:50Mesure de rétorsion selon Paris
09:51à l'arrestation en France d'un agent consulaire algérien.
09:55Comment faire 40 milliards d'euros d'efforts budgétaires
09:57sans se faire censurer ?
09:59Équation difficile du gouvernement.
10:01François Bayrou organise une conférence
10:02sur les finances publiques.
10:03Ce matin, l'Association des maires de France
10:06refuse cette rencontre avec le Premier ministre.
10:08Nous n'avons pas besoin d'une cure d'austérité,
10:10mais d'une cure d'investissement,
10:12assure l'AMF sur France Info ce matin.
10:15Ils ont pris le train direction Paris ce matin
10:17pour dénoncer des suppressions,
10:18les retards, les pannes de locomotives,
10:21des élus, des usagers,
10:22des lignes reliant Paris à Clermont-Ferrand
10:24et à Limoges.
10:25Selon eux, l'État n'investit pas suffisamment
10:28dans ces lignes qui transportent à L2
10:302,5 millions de voyageurs chaque année.
10:32C'est Michel-Paul Nareff et Barbara Pravi
10:35qui ouvrent le bal ce soir
10:36pour la 49e édition du Printemps de Bourges.
10:39Le festival accueille aussi
10:40Jean-Louis Aubert, Clara Luciani,
10:42Valde ou encore Compromat.
10:44France Info
10:48Les informés, Renaud Deli, Salia Brakia.
10:55Et les informés continuent avec Renaud Deli,
10:58avec Paul Barcelone, aussi journaliste au service politique
11:00de France Info,
11:01et Béatrice Mathieu, grand reporter à L'Express.
11:03On parlait de la difficulté pour François Bayrou
11:05de constituer un nouveau budget 2026
11:08avec 40 milliards d'économies au moins.
11:11Béatrice, il va jouer les équilibristes
11:14clairement ce matin, c'est ce qui va se passer ?
11:16Il joue les équilibristes
11:17avec sur son fil des très grosses chaussures
11:20de plomb, c'est très compliqué
11:22puisque le gouvernement
11:23sur cette recherche des 40 milliards d'euros
11:26dit qu'on ne veut pas,
11:28c'est le tabou des augmentations d'impôts.
11:30Donc ça veut dire que tout va peser,
11:32tout peserait,
11:33et je pense qu'il faut vraiment
11:34prendre le conditionnel
11:36sur des baisses de dépenses.
11:38La dépense publique, la dépense sociale.
11:42La dépense publique et la dépense sociale.
11:44Quand on refait la photographie,
11:45il faut qu'il la refasse.
11:48Premier point,
11:49on a un peu plus de 57% de PIB
11:51de dépenses publiques,
11:53c'est un des plus grands niveaux
11:56d'Europe et même du monde.
12:00Dans ce poids des dépenses publiques,
12:02la dépense sociale fait plus de la moitié,
12:04et quand on regarde la dépense sociale,
12:06on enlève comme les poupées russes
12:09et quand on regarde la dépense sociale,
12:11c'est les dépenses de retraite
12:12qui sont très importantes.
12:13Et quand on fait le comparatif
12:14avec d'autres pays,
12:15on voit qu'on a une structure
12:18de la dépense qui est très déformée
12:23par rapport à nos voisins européens.
12:26Je ne vous parle pas de pays
12:27dont les standards sociaux
12:29sont très éloignés des nôtres.
12:30Donc il y a bien une question
12:31à poser du poids de la dépense publique
12:34et du poids de la dépense sociale
12:36et à l'intérieur du poids
12:37de la dépense de retraite.
12:39Pour ceux qui nous écoutent là,
12:40c'est de se dire quoi ?
12:41En fait, on pourrait faire moins cher
12:44en étant plus efficace ?
12:46Il va falloir faire ça, oui,
12:48et après faire des choix.
12:51Donc là, visiblement,
12:53il y a un choix,
12:55ce que disait Patrick Martin tout à l'heure
12:56sur votre entière,
12:58le président du MEDEF,
12:59de ne pas toucher à l'assurance chômage,
13:01alors qu'il y avait des signaux
13:02il y a quelques jours
13:03en disant que ça serait plutôt l'inverse.
13:05Il y a dans cette masse
13:07des dépenses sociales
13:08deux sujets fondamentaux.
13:10Un, le poids des dépenses de retraite
13:12et on verra ce qui sera décidé,
13:14notamment sur la question
13:15de la contribution des retraités
13:17au financement de l'ensemble du système,
13:21notamment sur les questions
13:22de revalorisation des pensions
13:23ou de sous-indexation des pensions.
13:26Et le deuxième point,
13:27c'est la question
13:27de l'assurance maladie
13:29où là aussi,
13:31on peut faire...
13:31Les dépenses sont importantes.
13:32Les dépenses dérapent très fortement.
13:35On comprend qu'elles dérapent
13:36dans un pays
13:38où la population est vieillissante,
13:40où il y a des maladies chroniques
13:42qui sont de plus en plus importantes,
13:43mais il va falloir poser
13:45les choses vraiment
13:47et rentrer dans le détail
13:48et voir où est-ce qu'on peut
13:50dépenser mieux
13:51pour dépenser moins.
13:52Mais ça, c'est un travail
13:53qui prend évidemment des mois
13:56et qui ne va pas durer.
13:57Ce n'est pas simplement
13:58la question du budget de 2026.
14:00Non, c'est une vision
14:00à plus long terme.
14:01Parce que là,
14:01on se focalise sur les 40 milliards.
14:03Là, c'est terrible,
14:0440 milliards, évidemment.
14:05Mais en fait,
14:06la réalité,
14:07c'est que ce n'est pas 40 milliards,
14:08c'est 100 milliards.
14:09Ou entre 100 et 120 milliards.
14:11Pour atteindre les 3% de déficit.
14:13Pour atteindre les 3%,
14:14mais surtout pour respecter.
14:15Ce n'est pas tant les 3%
14:16qu'une sorte de tabou,
14:18de chiffre qui veut,
14:20parce que ça peut être 3, 2, 2, 8,
14:222, 9,
14:23ce n'est pas tellement ça.
14:24C'est respecter les engagements
14:26que l'on a pris
14:26par rapport à nos partenaires européens.
14:28Et pourquoi c'est important
14:29de les prendre aujourd'hui,
14:31de respecter ces engagements
14:32aujourd'hui,
14:33c'est parce qu'on demande
14:34aussi à l'Europe
14:36et à nos partenaires
14:37de financer en commun
14:41un effort de réarmement.
14:43Donc, il faut voir aussi
14:44ce discours de vérité
14:48dans une photographie plus large
14:51où on a un besoin
14:52de réarmement au niveau européen,
14:54un besoin de reconstruction,
14:56de souveraineté stratégique
14:57et industrielle,
14:59et un besoin d'investissement
15:01dans la décarbonation
15:02de l'économie.
15:03Renaud, dans tout ça,
15:04les entreprises ?
15:04Les entreprises,
15:05évidemment,
15:06certains veulent les solliciter,
15:07c'est d'autres plus important
15:07de respecter les engagements
15:09européens que vous évoquiez
15:09à l'instant.
15:10Béatrice Mathieu,
15:10juste un mot que
15:11la plupart de nos partenaires,
15:12eux, les respectent.
15:13Les engagements en matière
15:14de désendettement
15:15et de réduction
15:16des déficits publics.
15:17Dans ce contexte,
15:19il y a un certain nombre
15:19de responsables politiques,
15:20notamment à gauche,
15:21qui se tournent vers les entreprises,
15:22disons qu'il faut remettre en cause
15:23un certain nombre d'aides
15:24ou alors les conditionner
15:26de façon à ce que
15:26les entreprises participent aussi
15:28à cet effort collectif.
15:32Ouh là là,
15:33bas les pattes,
15:33en quelque sorte,
15:34c'est la réponse
15:35de Patrick Martin,
15:35le président du MEDEF,
15:37qui était votre invité
15:37il y a quelques minutes.
15:3940 milliards d'euros,
15:40c'est beaucoup,
15:41mais on a 1 700 milliards
15:42de dépenses publiques.
15:44Donc,
15:44accabler encore plus
15:45les entreprises
15:46qui, je le rappelle,
15:47cette année supportent
15:4813 milliards d'euros
15:49de prélèvements supplémentaires
15:50alors qu'on a des vrais problèmes
15:51de compétitivité
15:52et que nos entreprises
15:53sont les plus taxées au monde
15:54malgré les aides,
15:56supposées aides
15:57qu'elles reçoivent.
15:58Moi,
15:58j'ai clairement dit
15:59à Éric Lombard
16:00qu'il n'était pas question
16:01de surcharger encore
16:03les entreprises.
16:04Pas question donc.
16:05Alors,
16:05les aides,
16:05les supposées aides
16:06qu'évoque Patrick Martin,
16:07elles sont bien réelles
16:08et en l'occurrence,
16:09ça a été aussi un cap
16:10d'Emmanuel Macron
16:11depuis qu'il est au pouvoir.
16:13Ces aides aux entreprises
16:14rebaptisées aide à l'emploi
16:15d'ailleurs par le MEDEF.
16:17Il n'empêche que Patrick Martin
16:18a bien entendu
16:19que le gouvernement
16:20s'est engagé
16:21à ne pas reconduire
16:22en 2026
16:23la contribution exceptionnelle
16:25sur les grands groupes
16:26qui rapportent
16:26à peu près 8 milliards d'euros
16:27dans le budget 2025.
16:29Il veut y croire,
16:30même s'il a émis
16:31un petit doute.
16:32Est-ce que les entreprises
16:34peuvent éviter
16:35d'être de nouveau
16:36mises à contribution
16:37dans ce contexte financier
16:38qu'on vient de dépeindre ?
16:40Paul ?
16:40La volonté de François Bayrou,
16:41je crois,
16:42depuis son arrivée à Matignon,
16:43ça a toujours été
16:44de ménager la chèvre et le chou,
16:46quitte à donner l'impression,
16:46on en parlait tout à l'heure,
16:47ce procès en immobilisme
16:48qui lui est souvent fait,
16:50de ne pas réussir à trancher.
16:51Le défi ce matin,
16:52c'est de dire,
16:53et on en parlait
16:53en début d'émission,
16:54la situation est grave,
16:56je veux sensibiliser les Français,
16:57mais sans dire où
16:58et comment il va faire
17:00des économies
17:01et où il va trouver
17:02cet argent
17:02en 40 à 50 milliards.
17:03Donc forcément,
17:04il y a des levées
17:04de boucliers partout.
17:05Le patronat ce matin,
17:07le MEDEF en est l'illustration
17:09avec la volonté
17:10de sanctuariser effectivement
17:11les aides aux entreprises,
17:12les allégements de cotisations,
17:14les aides à l'apprentissage
17:15et j'en passe.
17:16Les différents tifiscales,
17:17mais ça c'est tenable
17:17au pas de la ministre Mathieu ?
17:18Dans un contexte politique,
17:19on en parlait tout à l'heure,
17:20juste en un mot
17:20qui est encore plus difficile,
17:21je parlais d'émotion de censure,
17:22etc.
17:23Mais il y a aussi
17:23l'accumulation des affaires
17:25pour lui.
17:25Il y a eu Bétarane,
17:26il y a eu la sortie polémique
17:27quand il s'est dit troublé
17:28après la peine d'exécution
17:30provisoire
17:31contre Marine Le Pen.
17:33Il y a eu les propos polémiques
17:34sur la submersion migratoire,
17:35etc.
17:36Le revoilà obligé
17:36de négocier à nouveau.
17:39Il est peut-être plus affaibli
17:40que quand il est arrivé
17:41et qu'il a fait adopter
17:42en urgence
17:43le budget de crise
17:44après la censure
17:44de Michel Barnier.
17:45Là, quand Patrick Martin,
17:46Béatrice Mathieu,
17:46dit non, non, non,
17:47c'est pas du côté des entreprises
17:48qu'il faut aller chercher,
17:49franchement,
17:50est-ce que c'est tenable
17:50quand on dit que l'effort
17:52doit être partagé ?
17:52C'est une posture de négociation
17:54comme l'Association des maires
17:55de France dise
17:56non, nous, on ne veut pas...
17:58Voilà.
17:59C'est que ça va négocier
17:59quand même, en fait.
18:00Ça va négocier
18:01et alors ce qui est très important
18:02dans la tête
18:04de Patrick Martin
18:05et du MEDEF,
18:07c'est je pense
18:08qu'ils sont prêts
18:09à une forme de compromis
18:10si on remet à plat
18:11le financement
18:13notamment de la dépense sociale.
18:15Ils disent,
18:16ils n'arrêtent pas
18:17de répéter depuis des mois,
18:18tout repose sur, finalement,
18:20le travail,
18:21c'est-à-dire les cotisations
18:23qui pèsent à la fois
18:24sur la compétitivité
18:26des entreprises
18:26mais aussi sur le salaire net.
18:28C'est la différence
18:29entre votre salaire brut
18:30et votre salaire net.
18:32Ils disent,
18:32ce n'est pas normal.
18:33Que ce soit les actifs
18:34qui payent tout le système.
18:35Il faut trouver, voilà,
18:36il faut trouver une nouvelle assiette,
18:37de nouvelles recettes
18:38de façon à faire en sorte
18:39que les salariés
18:41gagnent un peu
18:43de pouvoir d'achat
18:44et que les entreprises
18:45aussi gagnent aussi
18:47un peu en compétitivité
18:49dans la guerre
18:50que l'on voit
18:52en termes de guerre
18:53à la fois commerciale
18:54et qui se déroule aujourd'hui.
18:57Et donc,
18:57je pense que s'il y a
18:58une remise à plat
19:00du financement
19:01de la dépense sociale,
19:02mais c'est un chantier
19:03considérable,
19:05le MEDEF,
19:06le patronat,
19:07sera en mesure,
19:08pourquoi pas,
19:09de négocier,
19:10peut-être un peu moins
19:13d'aide sur,
19:15je ne sais pas,
19:16est-ce que c'est le CIR
19:17ou autre chose ?
19:18Supprimer quelques niches fiscales.
19:19Supprimer quelques niches fiscales.
19:20Mais est-ce que dans le timing,
19:21ça tient, ça ?
19:22C'est un vaste chantier
19:23et qui lui aussi
19:24ne nous rajeunit pas d'ailleurs
19:25parce que la fameuse TVA
19:26dite sociale,
19:27on se souvient qu'en 2007,
19:29elle avait été dégainée
19:30par la droite
19:30entre les deux tours
19:31des questions législatives
19:31par Jean-Louis Borloo
19:32et que ça avait coûté
19:33plusieurs dizaines de députés
19:34au deuxième tour
19:35de ces législatives
19:37qui suivaient juste
19:37l'élection de Nicolas Sarkozy
19:38à l'Elysée.
19:40Donc c'est vrai
19:40que c'est un vaste chantier
19:41qui semble extrêmement compliqué
19:42de l'ouvrir
19:44dans ce contexte politique
19:45et financier
19:46et il faut bien comprendre
19:46que si la situation
19:47se complique pour François Bayrou,
19:49il y a certes
19:49le contexte économique,
19:50le ralentissement de la croissance,
19:52l'impact encore difficile
19:54à mesurer
19:55de la guerre commerciale
19:56ouverte par Donald Trump,
19:57etc.
19:58Mais aussi,
19:59il y a le fait
19:59que la censure
20:00du gouvernement précédent
20:01s'éloigne.
20:02C'était plus facile
20:03entre guillemets
20:04pour François Bayrou
20:05de faire passer le budget 2025
20:06dès lors que le gouvernement
20:07de Michel Barnier
20:07était tombé
20:08au début du mois de décembre.
20:10C'était plus difficile
20:11pour les oppositions
20:11de refaire le coup,
20:12passez-moi l'expression,
20:13trois mois plus tard.
20:14Ce souvenir-là
20:15s'éloigne.
20:17Il s'éloigne tellement
20:18d'ailleurs que
20:18le susnommé Michel Barnier
20:21ce matin
20:21en rajoute une louche.
20:22Il considère maintenant
20:23que 40 milliards d'efforts
20:25annoncés par François Bayrou,
20:27ce n'est pas suffisant.
20:28Il faudrait aller plus loin.
20:29Aujourd'hui,
20:29c'est facile de dire ça,
20:30effectivement.
20:30C'est plus facile
20:30de le dire aujourd'hui
20:31et effectivement
20:32que lorsqu'il était à Matignon,
20:33et d'ailleurs,
20:33il faut reconnaître
20:34qu'à l'époque,
20:34il avait mis la barre plus haut
20:35et qu'il avait,
20:37même s'il avait peu à peu
20:37au fil des négociations,
20:38on s'en souvient,
20:40cédé un certain nombre
20:41de...
20:41abandonné un certain nombre
20:42de concessions
20:43aux uns et aux autres
20:43en vain finalement
20:44puisqu'il a fini par être censuré.
20:45Donc, c'est beaucoup plus difficile
20:47le budget 2026
20:48parce que l'équation financière
20:49est plus compliquée
20:50et parce que l'équation politique
20:51est plus compliquée
20:52que ça sera beaucoup plus difficile
20:55pour François Bayrou
20:57d'échapper à cette menace
20:58de la motion de censure.
20:59Et dans ce contexte global
21:01franco-français,
21:02il y a le monde
21:03Donald Trump qui impose
21:04des droits de douane.
21:05On est encore dans un flou artistique
21:07puisque ça pourrait revenir
21:08dans quelques semaines.
21:10Et là, les entreprises,
21:11c'est ce qu'a dit Patrick Martin,
21:13pourraient solliciter
21:14des aides de l'État
21:15mais on sait qu'il n'y a rien
21:16dans les caisses.
21:17C'est ce qu'il a dit concrètement.
21:18Il y aura des aides de l'État
21:19ou même des aides européennes
21:20puisqu'il y a des réunions
21:21aujourd'hui,
21:22des gens qui se tiennent
21:23depuis quelques jours
21:24avec les filières les plus touchées
21:26et notamment celles
21:26qui automobiles,
21:28acier, aluminium
21:29et peut-être demain
21:30pharmacie ou bois
21:32puisque ce sont les secteurs
21:34qui sont ciblés
21:35par Donald Trump
21:36et qui ont des droits de douane
21:38non pas de 10%
21:38mais de 25%.
21:39Donc là,
21:40il y aura des aides
21:41qui vont être faites.
21:43Pour les autres secteurs,
21:45bon,
21:46effectivement,
21:47ça va être très compliqué
21:48de refaire un soutien
21:49comme on a pu voir
21:50au moment du Covid.
21:51C'est plus le quoi qu'il en coûte.
21:52C'est terminé.
21:53Merci beaucoup.
21:54Merci à tous les trois.
21:55Merci Béatrice Mathieu,
21:57grand reporter à L'Express.
21:58On en profite pour jeter
21:58un coup d'œil
21:59au magazine de cette semaine
22:01La Une.
22:02Comment éviter la catastrophe
22:03dossier spécial
22:05crise mondiale.
22:06Voilà,
22:06on reste sur la thématique
22:07avec Trump en Une.
22:09Dossier à lire cette semaine
22:10dans L'Express.
22:11Merci Paul Barcelone,
22:12journaliste au service politique
22:13de France Info.
22:14Renaud,
22:15je vous dis à demain.
22:15Merci Sally,
22:16à demain.
22:16On va encore parler budget ?
22:17Il y aura d'autres sujets aussi.
22:18On essaie de varier les plaisirs.
22:20Les plaisirs.
22:21On aura le temps de y revenir.
22:22Les informés du soir,
22:23c'est à partir de 20h.

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