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00:0013h, 14h, Europe 1 13h
00:03Europe 1 13h, la suite sur Europe 1. Vous écoutez Céline Giraud et autour de vous Céline aujourd'hui le chroniqueur politique Olivier D'Artigol et le journaliste Jean-Michel Salvatore.
00:12Et on va parler maintenant de ce budget 2026, on se sort tout juste des débats autour de celui 2025, déjà on remet ça et voilà, et ça tombe 40 milliards d'euros d'économie, voilà ce que nous devons faire, ce que doit faire le gouvernement d'ici 2026.
00:27Alors on va écouter tout de suite Eric Lombard, le ministre de l'économie qui a donc fait ses annonces, c'était sur BFM.
00:33Je maintiens le 4,6% pour 2026 qui va demander un effort supplémentaire de 40 milliards d'euros.
00:39Et c'est pourquoi nous avons une méthode radicalement nouvelle avec le Premier ministre qui est de construire ce budget 2026 dès mardi.
00:47Et c'est pour ça que nous réunissons en fait l'ensemble de nos partenaires, c'est qu'on va commencer par poser les bases,
00:52nous permettant de façon beaucoup plus collégiale que ce qu'on fait d'habitude, de cet effort que nous demandons à la nation.
00:59Budget 2026, 40 milliards d'efforts à faire.
01:02Oui.
01:02Voilà Jean-Michel Salvatore, méthode radicalement nouvelle, voilà.
01:06Alors on verra pour la méthode, mais je pense qu'il faut déjà prendre la mesure de ce qu'on dit là.
01:1440 milliards, mais évidemment on parle tout le temps de milliards etc, donc on ne se rend plus compte.
01:19Oui, on n'a plus la notion effectivement.
01:20Alors moi je vais vous donner quelques chiffres.
01:22Oui.
01:2240 milliards, c'est à peu près le budget de la défense.
01:27C'est le budget de la défense.
01:28C'est la moitié de ce que rapporte l'impôt sur le revenu.
01:33En France, l'impôt sur le revenu ça rapporte 80 milliards.
01:36Là on nous dit, il faut faire 40 milliards d'économies.
01:39J'ajoute un autre chiffre.
01:4040 milliards, c'est 20 fois, 20 fois ce que rapporte l'impôt sur les grandes fortunes d'aujourd'hui, l'IFI.
01:49Oui.
01:49L'impôt sur la fortune immobilière.
01:51L'impôt sur la fortune immobilière ça rapporte 1,9 milliard.
01:54Il nous faut trouver 40 milliards.
01:57Donc c'est, mais c'est gigantesque.
01:59C'est gigantesque.
01:59Déjà 20 milliards l'année précédente.
02:01Déjà 20 milliards.
02:02C'était mouse costaud, mais là 40, c'est énorme.
02:06C'est énorme.
02:07Donc c'est quoi la méthode radicalement nouvelle ?
02:09C'est de nous annoncer dès maintenant qu'on va devoir se serrer la ceinture et pas au dernier moment ?
02:13Moi je pense que pour un gouvernement qui n'a pas de majorité, c'est une équation impossible.
02:18Donc on essaye de préparer un peu les Français.
02:21C'est ça, on prépare le terrain.
02:22Donc là, il y avait une communication qui était assez concertée.
02:26Il y avait Lombard qui était sur BFM.
02:29Il y avait sur France Inter.
02:30Mon Chalin.
02:32Et puis la porte-parole qui était sur un troisième média.
02:35Donc on commence à habituer les gens, mais moi je pense que c'est assez vain.
02:38Parce que quand vous dites aux Français 40 milliards, mais ça ne leur dit pas grand-chose au fond.
02:44Et ce que les gens voient bien, c'est que la vie est de plus en plus difficile.
02:48Que le pouvoir d'achat a été renié depuis...
02:51Que la France est endettée jusqu'au cou.
02:52Et donc, les Français se disent, nous, on ne peut pas.
02:56Olivier Lartigol.
02:57Bon, nana purna budgétaire.
02:59C'est-à-dire un budget impossible.
03:02C'est trois Everest.
03:02François Bayrou avait dit, nous sommes face à plusieurs sommets.
03:07Donc là, c'est à plus de 8000.
03:09Le premier Français qu'il avait d'ailleurs franchi, c'est Maurice Herzog en 1950.
03:13Il a laissé quelques doigts.
03:14Première mondiale.
03:15Il a laissé quelques doigts.
03:15Première mondiale, oui.
03:16Donc là, on ne souhaite pas que personne ne puisse y laisser les doigts gelés.
03:20Il va falloir attaquer tout ça à coup de piolet.
03:22Mais peut-être que c'est l'occasion de poser véritablement le débat en grand et à plein.
03:28C'est-à-dire que, bon, 40 milliards, en effet, c'est au-delà même du remboursement des intérêts de la dette, aujourd'hui.
03:36C'est un chiffre qui, en effet, paraît être qui nous assomme.
03:39Mais il faut regarder.
03:42Est-ce qu'on peut y aller uniquement avec la baisse de la dépense publique ?
03:45Je ne dis pas qu'il ne faut pas baisser la dépense publique quand elle n'est pas efficiente, quand elle n'apporte pas de bons résultats.
03:51Mais ça peut peut-être nous permettre de relancer le budget sur une fiscalité plus juste.
03:56Vous avez évoqué l'impôt sur la réforme de l'ISF.
04:00L'ISF, à son époque, avait un rendement bien supérieur à 4 ou 5 milliards.
04:04On pourrait évoquer les 200 milliards d'aides aux entreprises.
04:08Il y a le crédit impôt recherche, par exemple, qu'il faudrait davantage cibler, davantage qu'il y ait une traçabilité.
04:14Et moi, je prends ce sujet-là plutôt avec enthousiasme en se disant
04:21« Mais est-ce qu'on ne peut pas réouvrir toutes les questions budgétaires et macroéconomiques sans totem ni tabou ? »
04:28Et allons-y !
04:29Moi, je ne suis pas d'accord avec Olivier.
04:31Vous n'êtes pas d'accord ? Allez-y.
04:32Je trouve quand même un peu fort de café de nous refaire le coût des impôts.
04:38La France est le pays champion du monde des impôts.
04:41Et des niches fiscales.
04:43Il y a un peu à gratter, quand même.
04:46Non mais attendez, attendez.
04:47Moi, je suis d'accord, il peut y avoir à gratter.
04:49Par exemple, on dit beaucoup les agences de l'État.
04:51Ok, bon.
04:52Mais les agences de l'État, ça n'ira pas très loin.
04:55Parce que d'abord, c'est difficile à faire.
04:57Ensuite, les fonctionnaires qui sont dans ces agences resteront fonctionnaires.
05:01Donc, ça, pour moi, si vous voulez, ce sont des mesures qui sont un peu cosmétiques.
05:05Le crédit impôt recherche.
05:05Ah, moi, je ne suis pas d'accord.
05:07Le crédit impôt recherche, c'est très utile pour toutes les entreprises innovantes.
05:10interroger tous les patrons de start-up qui vous diront que la France est un pays rêvé
05:16pour innover, pour investir, pour créer des emplois.
05:19Donc, peut-être qu'il faut regarder, ici ou là, le crédit impôt recherche.
05:23Mais moi, je pense que...
05:24Moi, Olivier, moi, je pense que...
05:25Quand il est bien utilisé, d'accord ?
05:27Non, vous vous dites, c'est le moment du grand soir, on va pouvoir rediscuter un petit
05:31peu des impôts, etc.
05:31Je n'ai pas le couteau entre les dents.
05:33Je n'ai simplement mon stylo.
05:34Moi, Olivier, moi, je propose le grand soir du travail.
05:38C'est-à-dire, on est quand même un pays où on travaille moins que les autres.
05:42On travaille moins que les autres en semaine, puisqu'on a les 35 heures.
05:46On travaille moins que les autres parce qu'on est à 62, bientôt 64 ans à la retraite,
05:50alors que les autres sont plutôt 67 et 68.
05:52Jean-Michel Salvatore, justement, ce que vous évoquez, c'est le discours de Philippe
05:56Juvin, député LR des Hauts-de-Seine, qui estime que le déficit pourrait être comblé
05:59si la France va travailler plus, on l'écoute.
06:02Il faut dépenser moins, il faut dépenser mieux.
06:05Il y a des dépenses qu'il ne faut plus faire.
06:06Et il faut surtout travailler plus.
06:08Si vous travaillez plus, vous créez plus de richesses.
06:10On considère que si nous avions le même taux d'emploi qu'en Hollande, la moitié du déficit
06:15disparaîtrait.
06:16Donc, pardon, il y a 5 millions de chômeurs dans ce pays et je ne connais pas une seule
06:20entreprise qui ne vous dise pas, je cherche du monde.
06:21Je veux embaucher et je n'y arrive pas.
06:23Et pourtant, il y a 5 millions de chômeurs.
06:24Si nous travaillons plus, nous résolvons une grande partie de notre problème.
06:28La France, quand vous prenez le nombre d'heures travaillées en France, vous le divisez
06:32par le nombre de gens en âge de travailler, c'est le pays de l'OCDE qui travaille le moins.
06:36Philippe Juvin, sur ce trade-là.
06:37Avec un sujet.
06:37On ne travaille pas assez, on ne travaille pas assez, ou non, ou pas.
06:41Mais je vais vous faire une proposition pro-business.
06:44Nous avons un taux d'employabilité et d'activité sur les plus de 55 ans qui est un tram,
06:49avec un différentiel avec l'Allemagne qui n'est pas bon du tout.
06:51Est-ce que nous ne pouvons pas aller vers une modulation des cotisations sociales patronales
06:57en favorisant les entreprises qui maintiennent leurs seniors dans l'emploi,
07:01qui les amènent jusqu'à la retraite, en faisant d'eux d'ailleurs des parrains,
07:04peut-être pour des jeunes qui arrivent dans l'entreprise,
07:06plutôt comme le font certaines entreprises, de dégager les seniors pour embaucher des jeunes
07:11et en les payant moins.
07:12Ça, ce n'est pas vertueux.
07:13Oui Olivier, mais moi je pense que s'il y a si peu de seniors qui sont au travail,
07:18ou s'il y a si peu de salariés entre 58 et 62 ans qui travaillent,
07:24c'est précisément parce qu'on avait la retraite à 62 ans.
07:27Et que donc tout le monde anticipait un départ à 62 ans.
07:30La retraite d'effectifs est à 63 ans dans le pays.
07:32Mais à partir de 57-58 ans, quand les entreprises pouvaient se débarrasser d'un salarié,
07:37elles le faisaient parce qu'il y avait des mécanismes d'État qui permettaient de le faire.
07:40Vous aviez aussi beaucoup de salariés qui se disaient,
07:42justement comme il y a des mécanismes d'État qui permettent de compenser,
07:45autant partir et commencer sa retraite à 58 ans.
07:48À partir du moment où vous mettez la retraite à 64 ans,
07:51ces effets d'aubaine n'existeront de moins en moins.
07:53Parce qu'à 57 ans, on se dira, ben non, j'ai encore 7 ans à faire,
07:57et donc il n'est pas question que je m'en aille.
07:58Et je pense qu'évidemment, on doit faire un gros effort
08:02pour remettre les jeunes seniors au travail,
08:05mais je pense que la première chose, c'est de mettre la retraite à 64 ans,
08:08parce que ça permettra justement à tous ces jeunes seniors de rester dans le soir.
08:13On ne va pas refaire le débat sur la retraite.
08:16Vous voulez 65 ?
08:17Non, progressivement Olivier, progressivement.
08:18Aujourd'hui, vous prenez votre retraite aujourd'hui,
08:22ceux qui prennent leur retraite aujourd'hui, ils la prennent à 63 ans.
08:25Et puis ensuite, petit à petit, ils la prendront à 64 ans.
08:26Et en attendant, cette cure d'austérité, on peut parler de ça,
08:31a forcément déclenché un vent de réaction et fait bondir l'opposition.
08:36On va écouter Sébastien Chenu, député RN du Nord,
08:39qui critique donc les choix et qui brandit à nouveau la menace de la censure.
08:43Il était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews Europe 1.
08:45Politiquement, bien sûr que le gouvernement s'expose
08:47en construisant un budget qui demanderait aux Français de se serrer la ceinture,
08:50et uniquement aux Français de se serrer la ceinture,
08:53s'expose à une censure de notre part.
08:54On n'a pas peur de ça, on n'a pas froid aux yeux.
08:56Quand ? Une motion de censure qui peut être déposée
08:58avec la gauche, par la gauche, et votée par vous ?
09:02Oui, on verra, mais si le projet, c'est de demander aux Français
09:06de se serrer la ceinture, une fois de plus,
09:08sans que l'État lui-même ne fasse des économies,
09:10n'aille sur le chemin des économies en matière d'immigration,
09:13de train de vie de l'État, des collectivités,
09:16eh bien, nous nous emploierons effectivement à le censurer,
09:18sans aucun problème.
09:19Est-ce que c'est le bon moment pour le RN de sortir l'arbre ultime ?
09:22Le RN a pointé trois questions pouvant légitimer, selon eux,
09:26une censure du gouvernement Bayrou.
09:28D'abord, une question très importante pour eux,
09:31qui met au-dessus de la pile la programmation pluriannuelle sur l'énergie,
09:34où le RN mène cette bataille.
09:37Il souhaite donc un débat, il y aura un débat, mais sans vote,
09:39une proposition de loi sénatoriale,
09:41et si jamais Bayrou passe par décret, ils disent
09:43« On peut faire tomber la censure ».
09:45Sur le budget, dans le sens où ils souhaitent donc,
09:49pour le coup, que la voilure soit réduite
09:51sur les dépenses de l'État, des collectivités,
09:54des trois fonctions publiques,
09:56mais sans frapper les ménages.
09:59Et la troisième, c'est l'immigration.
10:01En tout cas, Marine Le Pen a toujours dit
10:03« S'il y a un sujet très important, nous irons,
10:07et le fait, y compris s'il y a des solutions
10:09et que je perds mon mandat à l'Assemblée nationale,
10:11ça ne sera pas important, ça n'est pas la priorité. »
10:13Jean-Michel, ça va le faire ?
10:15Je trouve que ce n'est pas une bonne façon de poser le problème.
10:17Je trouve que Sébastien Chenu, comme Éric Lombard,
10:21comme énormément de politiques aujourd'hui,
10:24sont partisans du zéro effort.
10:26On est en train de nous expliquer qu'il faut trouver
10:2740 milliards sur le budget de 2026,
10:31mais qu'il n'y aura pas d'augmentation d'impôts,
10:32qu'il n'y aura pas d'efforts à faire.
10:33Mais évidemment que si !
10:35Donc, moi, ce que je trouve absolument affolant, c'est que...
10:37Les impôts, a priori, les riches, comme vous disiez.
10:39Oui, alors, ok, mais les riches,
10:41la surtaxe qui devait durer un an,
10:43bon, admettons qu'elle soit pérennisée
10:45pour une année supplémentaire,
10:46mais ça ne rapporte jamais que 2 milliards.
10:48Alors, c'est toujours ça, vous diriez.
10:49Donc, est-ce que c'est le bon moment, selon vous,
10:51pour le RN de sortir, de déclencher cette menace ?
10:55Moi, je pense qu'ils ont en tête
10:57deux ou trois sujets qui leur tiennent à cœur.
10:58Il y a effectivement ce sujet,
11:00mais il y a aussi la proportionnelle.
11:02Je pense qu'ils aimeraient quand même beaucoup
11:03que la proportionnelle passe avant une dissolution
11:07possible à partir du mois de juillet.
11:09et puis, ils ont aussi une ligne rouge
11:11autour des retraites.
11:12Mais moi, je pense que, si vous voulez,
11:13tous les partis politiques,
11:14que ce soit la gauche,
11:16l'extrême-gauche,
11:17la droite, les Républicains
11:18ou le RN,
11:19il va arriver un moment
11:20où ils vont devoir faire preuve
11:22de responsabilité
11:22parce qu'on ne réglera pas le problème
11:24sans effort.
11:25Et la gauche, justement,
11:27dans quelques instants,
11:28on entendra la réaction d'Éric Coquerel
11:29qui, lui aussi, envisage la chance sûre.
11:32Mais est-ce que la gauche
11:33va parvenir à se mettre d'accord sur le sujet ?
11:34On va en parler dans quelques instants.
11:35A tout de suite.
11:36Il est 13h43.
11:37Bon début d'après-midi
11:38avec Céline Géraud sur Europe 1.
11:39Europe 1 13h

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