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Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des centres Leclerc, est l'invité de C'est pas tous les jours dimanche, ce dimanche 13 avril

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Transcription
00:00Bonsoir Michel-Éloire Leclerc.
00:01Bonsoir Benjamin.
00:02Merci d'être avec nous ce soir dans C'est pas tous les jours dimanche,
00:04président du comité stratégique des centres Leclerc.
00:07On a envie de vous entendre dans un moment de grande incertitude
00:10sur les conséquences des choix de Donald Trump sur notre quotidien,
00:13inflation, pouvoir d'achat, prix de l'essence, emploi.
00:17On va rentrer dans le détail avec vous dans un instant.
00:19On parlera aussi du mur budgétaire à vivre,
00:22puisque ce midi sur BFMTV, le ministre de l'économie et des finances,
00:25Eric Lombard, a parlé de 40 milliards d'euros d'économie à trouver.
00:29Mais d'abord, Michel-Éloire Leclerc, vous aviez dit votre inquiétude
00:32après la mise en place des droits de douane par les Etats-Unis.
00:35Maintenant qu'une pause de 90 jours a été décidée, est-ce que vous êtes soulagé ?
00:38Non, non, non.
00:40Ah bon ?
00:40Je pense qu'on rentre dans une grande période d'incertitude.
00:43Alors, personnellement, psychologiquement,
00:46je suis pour transformer tous les obstacles en challenge, en défi.
00:51Et je pense qu'on a la capacité de résister à la tornade.
00:55On va en reparler.
00:56Mais c'est vrai que cette espèce de yo-yo d'un président super élu,
01:02il ne faut pas l'oublier, il a une base populaire très forte.
01:06C'est son deuxième mandat.
01:08On a l'impression comme ça qu'il nous joue Liberlusconi,
01:10qu'il nous joue un film.
01:13Mais on n'est pas chez Tarantino, on n'est pas chez Coppola.
01:16Là, c'est un pays derrière avec une administration.
01:20Et aussi bien, d'ailleurs, on regarde l'aspect fric, douane, tarif,
01:25mais sur le plan militaire, sur le plan diplomatique, il chamboule tout.
01:29Donc, tout ça, c'est comme un...
01:31Donc, pas de soulagement, même si ce moratoire a été décidé ?
01:34Non, vous savez, c'est comme un Rubik's Cube.
01:35Pour arriver à la bonne face, il est en train d'envoyer des impulsions tout azimuts.
01:43Ça va être vachement dur avec nos partenaires commerciaux.
01:47Et même en France, industrie, commerce, emploi, pouvoir d'achat,
01:51ça va être vachement dur de régler ça.
01:53Mais on va le faire.
01:54Et on va bien sûr rentrer dans le détail des conséquences très concrètes
01:57de ce qui est décidé dans le bureau Oval sur notre économie.
02:01Mais juste, Michel Orlocard, parce que c'est l'expression que vous avez utilisée,
02:03et elle m'a frappée, vous avez dit qu'on était en train de vivre un changement de monde
02:06et qu'on en avait pour dix ans.
02:08Qu'est-ce que ça veut dire, ça, très concrètement ?
02:10Ça veut dire que c'est la fin de la mondialisation telle qu'on l'a connue.
02:15Pourquoi pour dix ans ?
02:17Enfin, ces dix ans, j'ai utilisé la même séquence que Jacques Attali,
02:21que j'aime bien lire dans l'Express ou ailleurs.
02:25Ça veut dire que ça va être long, d'accord ?
02:28Parce qu'au temps des médias et au temps du show mené par Trump et son équipe,
02:35on a l'impression qu'il se passe quelque chose tous les jours.
02:37Dans la réalité, il renverse la table.
02:40En fait, il va y avoir plusieurs tables.
02:42D'abord, pour les Américains eux-mêmes, les droits de douane, c'est concret, c'est des taxes.
02:47C'est toujours le consommateur qui paye les taxes.
02:50Et en premier, le consommateur américain.
02:51Et ça va être les consommateurs américains qui vont être tapés.
02:55Ça, c'est clair.
02:57La deuxième chose, c'est que comme il fait des allers-retours,
03:00il y a un manque de confiance aussi sur sa politique.
03:03Donc, le cours de bourse.
03:05En France, le cours de bourse, on dit que c'est pour les riches, c'est pour les placements.
03:08Pour les Américains qui n'ont pas de sécurité sociale,
03:10qui n'ont pas de régime de retraite comme les nôtres,
03:14beaucoup d'Américains ont des actions, ont des obligations.
03:17Donc, c'est encore une deuxième atteinte au pouvoir d'achat des Américains,
03:21ce jeu du hoyo.
03:22En tout cas, c'est une incertitude.
03:23Donc, il y aura de l'inflation là-bas.
03:26Il y aura aux États-Unis 4-5% d'inflation dans l'année.
03:29Mais si ça ne va pas bien là-bas, on a bien vu aussi,
03:33il a lancé ses boulets vers l'Est, vers l'Europe, vers l'Indo-Pacifique.
03:39Et tout ça, ça va avoir des répercussions sur nous.
03:41Donc, moi, je suis...
03:42Ma légitimité, je suis vendeur-acheteur.
03:44Mon métier, c'est distributeur.
03:46Mais en même temps, bon, j'ai un peu de bouteille.
03:49Donc, j'ai vécu des crises.
03:50J'essaye de regarder pour les centres Leclerc.
03:52Celle-là, elle vous paraît pire que les autres que vous avez vécues ?
03:55Elle est moins franche.
03:57Elle est incertaine.
03:59Et donc, je suis assez d'accord.
04:02Je suis même plutôt d'accord avec le mot du président de la République
04:06quand il dit aussi bien au gouvernant européen,
04:09quand il demande au gouvernant européen ou au patron français
04:13de faire nation, d'être cohésion, de ne pas jouer solo.
04:16Je crois que ça, c'est très important,
04:17parce que l'équipe de Trump aime bien foutre la merde, diviser les gens et tout ça.
04:22Donc, il faut qu'on joue la cohésion nationale.
04:25Et puis, il faut que tout de suite,
04:27on se mette à la recherche d'autres alliances,
04:31bilatérales, multilatérales, d'autres débouchés,
04:35d'autres garanties d'approvisionnement.
04:37La souveraineté, ce n'est pas d'être tout seul.
04:39La souveraineté, la maîtrise, l'indépendance,
04:42c'est de re-regarder ces dix dernières années
04:44pour s'apercevoir qu'au fond, ce que fait Trump,
04:47c'était déjà un peu en place avec Obama
04:48et que maintenant, il faut peut-être sortir de notre naïveté diplomatique.
04:54Et on va parler des réponses possibles dans un instant,
04:56Michel-Eloir Leclerc.
04:56Mais juste avant, pour là encore planter le décor,
04:59puisque j'ai coutume de vous poser cette question quand je vous reçois,
05:01vous êtes avec vos magasins une forme de thermomètre,
05:05de baromètre de l'état d'esprit des Français.
05:07Là, ce que vous constatez depuis ce tourbillon économique,
05:11c'est quoi ?
05:12C'est de l'inquiétude ?
05:13C'est une forme d'attentisme dans vos magasins ?
05:16Alors, en France, la consommation aujourd'hui est assez attentiste.
05:20Elle n'est pas attentiste à cause de ce qui se passe aux États-Unis.
05:22Elle est attentiste parce que ça fait 4-5 ans,
05:25on en reparlera tout à l'heure avec les effets d'annonce budgétaires,
05:27ça fait 4-5 ans qu'on fait vivre les consommateurs, les travailleurs,
05:31les retraités français, sous le stress,
05:34entre la guerre en Ukraine, les phases du Covid, le confinement,
05:39le débat sur les retraites.
05:42Enfin, je pense qu'une partie de la classe politique,
05:47je ne veux pas nourrir cette expression,
05:49mais une partie de nos amis politiques ne se rendent pas compte
05:51que le discours politique aujourd'hui est hyper stressant.
05:55Parfois, le vôtre aussi, Michel Orleclerc,
05:57quand vous dites l'inflation structurelle,
05:59on va en avoir pour 10 ans, ce n'est pas toujours très rassurant.
06:01Oui, mais je me pose en acteur contre.
06:05Vous voyez, quand je définis une cible, c'est pour y aller.
06:09Moi, je n'ai pas l'intention,
06:10j'ai l'intention d'aider les consommateurs français.
06:13Mes collègues de la distribution, mes concurrents,
06:16on est en phase de rechercher la manière
06:20dont on va pouvoir protéger les consommateurs français.
06:22Par exemple, on va travailler sur une relation avec nos producteurs,
06:26les premiers touchés par les droits de douane aux États-Unis,
06:30on va travailler avec eux d'une manière beaucoup plus sereine,
06:32avec discernement.
06:34Toutes les petites PME françaises qui vendent du fromage,
06:37qui vendent du vin, bien sûr du cognac et tout ça,
06:41on n'est pas capable d'assurer des débouchés alternatifs,
06:45mais on va regarder l'économie générale
06:47dans laquelle elles doivent produire,
06:49leur situation financière.
06:49Ça veut dire comment est-ce que vous pouvez aider ces producteurs
06:55qui fonctionnent beaucoup à l'export
06:57et qui craignent de ne plus pouvoir exporter vers les États-Unis ?
06:59Qu'est-ce que vous pouvez faire ?
07:00On n'est pas capable de remplacer les acheteurs de cognac chinois ou américains,
07:05mais vous voyez, on a une vraie expérience,
07:07et je ne parle pas dans le vide.
07:08Pendant le Covid, il n'y avait pas d'exportation de l'agriculture française,
07:12et la restauration était fermée.
07:14La distribution française, les Leclerc, les intermarchés, les Carrefour, les Lidl,
07:18on a écoulé l'ensemble des produits français.
07:21Il y a eu un peu de soc.
07:23On a trouvé, avec les syndicats agricoles, avec les producteurs,
07:27on a trouvé une manière de faire nation,
07:30de travailler pour nos terroirs.
07:32Moi, c'est ce que je veux faire.
07:33Donc c'est ce que vous allez faire là, aussi, pour les protéger.
07:35Je m'engage, je dis que nous, il y a des discours patronaux
07:41qui sont sans arrêt sur les charges, qui sont très corporatistes et tout.
07:45Ils font sens.
07:46Mais là, aujourd'hui, on doit dire aux Français qui vivent en Bretagne, en Alsace et tout,
07:51qu'on va travailler avec les producteurs locaux
07:52et qu'on va essayer de parer à la crise.
07:56Parmi les craintes de ces producteurs, il y a cette idée
07:58que les droits de douane entre les États-Unis et la Chine
08:01aboutiraient à ce que la marchandise chinoise, asiatique,
08:04se déverse sur le marché européen.
08:08Là, concrètement, le regard du chef d'entreprise sur cette inquiétude,
08:10est-ce qu'elle est légitime ?
08:11Et si oui, au fond, on a un peu parfois du mal à toucher du doigt
08:15l'aspect concret de ce que signifient des marchandises chinoises et asiatiques
08:19qui se déverseraient sur le marché européen.
08:21Concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
08:22Alors, les Américains se font taper.
08:25Ils vont avoir des droits de douane.
08:27Ça va leur coûter plus cher.
08:28Je parle des consommateurs.
08:30Ils vont avoir de l'inflation.
08:31Sauf sur les carburants.
08:33On en reparlera.
08:34Et on va en parler tout à l'heure.
08:34Mais il y aura une inflation.
08:37Les droits de douane, ça se paye.
08:39C'est toujours le consommateur qui paye.
08:41Nous, avant qu'on ne négocie,
08:45et pendant la période, là maintenant,
08:47où il n'y a pas de nouvelles taxes sur les produits chinois,
08:50là, effectivement, je peux vous dire qu'en ce moment,
08:52tous les traders chinois,
08:55qui achètent chinois,
08:57qui achètent coréens,
08:58vietnamiens,
08:59mais même l'Eurasie, même la Turquie,
09:01tous essayent de caser sur l'Europe
09:05avant qu'on négocie de nouvelles taxes.
09:08Et donc, c'est sûr,
09:09on parle dans les journaux des plateformes
09:12comme Temu, comme Shine,
09:15mais je peux vous dire...
09:16Bien sûr,
09:17et tant mieux pour les consommateurs français.
09:18Est-ce que ça veut dire que les prix vont baisser ?
09:21De ce côté-là, pendant 5-6 mois,
09:23il va y avoir des effets d'aubaine.
09:25Et je le dis aux consommateurs,
09:26saisissez-les, n'ayez pas de culpabilité.
09:27Dans quel secteur, par exemple ?
09:29Vêtements, petits bricolages,
09:32multimédia.
09:33Ce qu'a fait Trump,
09:36ça va se retourner
09:37contre les fabriques,
09:39contre Microsoft,
09:40Apple et tout ça.
09:41Vous allez voir,
09:41Samsung.
09:42Mais aujourd'hui, là,
09:44sur le flanc Est,
09:47il y a des produits
09:47qui vont arriver d'Asie
09:48très vite.
09:49Il y a plein de traders
09:50qui essayent de les fourguer.
09:51Des traders,
09:52c'est des commerçants
09:52qui revendent.
09:54Et moi, je dis aux consommateurs français,
09:55regardez, regardez chez Action,
09:57regardez chez Leclerc,
09:58regardez chez Garfo.
09:58C'est paradoxal, Michel Orleclerc.
09:59Ça ne va pas durer.
10:01Il y a quelques minutes,
10:01vous nous dites,
10:02il faut aider les producteurs
10:03qui sont en difficulté.
10:04Et là, vous dites aux consommateurs,
10:05allez-y, profitez-en,
10:06même si c'est made in China
10:08et que ça ne coûte pas cher.
10:09Non, non.
10:09C'est un seul discours.
10:11Moi, je suis du côté du consommateur.
10:12Là, d'accord ?
10:13Là, inflation aux États-Unis,
10:17des opportunités, des aubaines,
10:20pas longtemps en France.
10:21Après, évidemment,
10:23il ne faudrait pas que ça dure
10:24parce que ce flux,
10:26s'il n'est pas contrecarré
10:27par des accords avec la Chine,
10:30ça va foutre en l'air
10:31notre industrie du jouet,
10:33ça va foutre en l'air
10:34notre industrie du vêtement.
10:35Et là, c'est des emplois
10:36qui sont menacés.
10:37Et vous voyez,
10:37j'insiste là-dessus
10:38parce que sur Google,
10:39tout le monde reprend des propos.
10:40Mais il y a deux tempos.
10:42Vous me posez la question
10:43de l'effet immédiat,
10:44inflation aux États-Unis,
10:46possible effet d'aubaine
10:47en Europe.
10:49Mais 4-5 mois après,
10:51tout le monde est à la table
10:52en train d'éviter
10:53que ça se prolonge.
10:54Et donc,
10:55qu'est-ce qui va se passer après ?
10:56C'est des grandes négo
10:57qui vont s'ajuster
10:59et on va trouver
11:00des collaborations,
11:02des nouveaux débouchés.
11:03Il va y avoir
11:04des nouveaux accords.
11:05Et donc là,
11:06ça va durer très longtemps.
11:08Vous avez bien vu
11:09que quand Trump a mis
11:11des droits de douane
11:11très élevés
11:12sur les voitures chinoises,
11:14elles n'ont pas mis
11:15deux ans pour arriver
11:16en Europe
11:16et casser
11:17nos chaînes de fabrication,
11:18le prix de nos chaînes
11:19de fabrication.
11:20Donc,
11:20c'est ce qui va se passer
11:21aujourd'hui.
11:24Effet d'aubaine là,
11:24juste.
11:25Mais justement,
11:25pour revenir
11:28sur cet effet d'aubaine
11:28et sur les secteurs
11:29que cela pourrait concerner,
11:31je vous ai vu par exemple
11:32sur vos réseaux sociaux
11:32évoquer la papeterie.
11:34Ça veut dire que
11:34prochaine rentrée des classes
11:35septembre 2025,
11:38grâce aux droits de douane
11:40entre les Etats-Unis
11:41et la Chine,
11:41les parents d'élèves
11:42vont payer moins cher
11:43les cahiers
11:44pour les écoliers.
11:46Eh bien,
11:46du point de vue du consommateur,
11:48j'ai envie de vous dire oui,
11:49mais à Bercy,
11:51il y a forcément quelqu'un
11:51qui a dit
11:52« Oh là là,
11:53grosse connerie,
11:53il faut mettre
11:54les droits de douane avant. »
11:55Donc c'est ce qui va se passer.
11:56Je suis pragmatique.
11:58Il y a effectivement
11:59les impacts du côté
11:59du consommateur,
12:01mais du côté des producteurs.
12:02Est-ce qu'il faut craindre
12:03des vagues de licenciements
12:04si de fait
12:05la marchandise chinoise
12:07arrive sur le sol français,
12:10sur le sol européen
12:10et que les productions françaises
12:12ne peuvent pas tenir la distance
12:14face à ce qui est
12:15une forme de concurrence
12:15des locales ?
12:16Si ça vient comme ça vient
12:17maintenant,
12:17non.
12:18Mais à partir du moment
12:20où la Chine
12:21perd tout son marché américain,
12:23si Trump tient
12:24son discours,
12:25parce qu'on ne sait pas,
12:26ça paraît tellement délirant,
12:29alors évidemment,
12:30notre industrie européenne,
12:32du vêtement,
12:33du bricolage,
12:34elle est menacée.
12:35Mais le paradoxe,
12:36c'est que l'industrie américaine
12:37aussi est menacée,
12:38parce qu'elle est interdépendante,
12:40elle est très dépendante
12:41de ce qui se produit
12:42à Taïwan,
12:43ce qui se produit
12:43en Chine,
12:44etc.
12:44Donc c'est pour ça
12:45qu'on ne peut pas tirer
12:46des plans sur la comète
12:47pendant longtemps.
12:48Je pense que ça va aussi
12:49être visité,
12:50c'est assez droit
12:51sur la Chine.
12:52Mais c'est vrai,
12:53il faut s'armer.
12:54Et du coup,
12:54de ce point de vue...
12:55Et donc s'armer,
12:56ça veut dire que vous demandez
12:57aux autorités
12:58de protéger
13:00les producteurs français et européens
13:01face à ces marchandises chinoises,
13:03c'est-à-dire
13:03mettre des droits de douane,
13:05si nécessaire,
13:06protéger un certain nombre
13:07de filières
13:07qui sont en difficulté ?
13:09Protéger
13:09ou pouvoir exporter aussi.
13:12Parce qu'en Chine,
13:13on ne peut pas exporter.
13:14En Inde,
13:15c'est difficile d'exporter.
13:16Là,
13:16on se targue
13:17d'avoir vendu
13:1825 nouveaux Rafales
13:19de chez Dassault.
13:21Mais c'est dur
13:22de pénétrer
13:23le marché indien.
13:24Je ne sais même pas
13:25s'il y a un distributeur français
13:26type Carrefour,
13:28Casino,
13:29Auchan.
13:30C'est un marché aussi.
13:31Donc,
13:32il ne suffit pas simplement
13:33d'avoir des protections.
13:34Il faut aussi aller chercher
13:35des débouchés
13:36pour nos entreprises.
13:38Vous voyez,
13:38il faut être offensif.
13:39Et donc,
13:40mon discours,
13:40il n'est pas que
13:41le discours de la guerre,
13:43la ligne Maginot et tout.
13:44Non.
13:44Il faut revisiter
13:46notre manière de voir.
13:47Et alors,
13:47dans une France
13:48qui cultive volontiers
13:51le mépris du commerce
13:52et l'élitisme industrialiste,
13:55il est temps
13:55de redevenir commerçant.
13:57Ça,
13:57c'est important.
13:58Ça,
13:58c'est ce qu'on appelle
13:58un plaidoyer pro domo.
13:59Oui,
14:00j'y crois.
14:00Parce que toute ma vie,
14:02j'ai entendu des hommes politiques
14:03qui disent que le commerce,
14:05c'est qu'un parasite,
14:06c'est un pompeur de valeurs ajoutées.
14:07Vous discutez
14:08de tous les débats
14:09sur les lois agricoles,
14:10c'est comme ça.
14:11Alors qu'en fait,
14:12la force aujourd'hui
14:13des Chinois,
14:14c'est qu'ils sont
14:14super bons dans le commerce.
14:16La force des Japonais,
14:17c'est qu'ils sont
14:17super bons dans le commerce.
14:18Juste un mot,
14:19Michel Éloire Leclerc,
14:19avant de parler
14:20des perspectives d'inflation,
14:22puisqu'effectivement,
14:22vous êtes souvent
14:23vu comme une sorte
14:23de oracle
14:25sur les chiffres
14:28de l'augmentation des prix.
14:29Est-ce qu'il faut
14:29s'attendre
14:30dans les semaines,
14:31mois qui viennent,
14:31à ce que les consommateurs
14:32qui vont faire leur course
14:33chez Leclerc
14:33voient de plus en plus
14:34de produits chinois
14:34dans les régions ?
14:35Non.
14:35Non, non.
14:36Non, non.
14:37Vous en vendez déjà ?
14:38Oui, oui, oui.
14:39Sur le non alimentaire,
14:40il y a énormément,
14:40il y a tout un pan
14:42de l'industrie française
14:43qui s'est délocalisé
14:45dans les années 80,
14:47au siècle dernier,
14:48pour vous,
14:49dans les années 90.
14:51Et donc, ça, ça existe.
14:53Mais non, non,
14:53je pense que...
14:53Il n'y en aura pas plus.
14:54Non, non.
14:56Pour, là encore,
14:57essayer de comprendre...
14:57Alors, j'insiste,
14:58il y a une parenthèse
14:59là-dedans,
15:00c'est que Trump,
15:02qui réfutait un peu
15:04la COP 21,
15:05qui faisait un délire
15:06anti-écologiste,
15:08etc.,
15:08il s'était mis à revisiter
15:11une perspective positive
15:12pour le pétrole,
15:13pas le charbon,
15:14mais pour le pétrole.
15:15Et en fait,
15:16ce qu'il est en train de faire,
15:17avec cette espèce d'incertitude,
15:19c'est de créer
15:19un risque de récession.
15:21Et donc, du coup,
15:23les cours du pétrole,
15:24aujourd'hui,
15:25sont à la baisse.
15:26Récession en Chine,
15:27la Chine est de gros acheteurs,
15:29enfin, en tout cas,
15:30moindre croissance en Chine,
15:31elle fait baisser les cours.
15:33Les Américains,
15:34il avait dit,
15:35il avait dit cette expression
15:36« drill, drill, drill ».
15:37qui voulait dire « forêt, forêt, forêt ».
15:39« Forêt, forêt »,
15:39mais en dessous de 81 dollars,
15:41le baril,
15:42ça ne vaut pas,
15:42c'est pas rentable.
15:44Et puis,
15:44il se trouve que les producteurs,
15:45alors,
15:46les producteurs de l'OPEP,
15:48eux,
15:48ils sont partis
15:49pour produire plus,
15:50pour reprendre des parts de marché.
15:51Donc, ça,
15:51c'est une bonne nouvelle
15:52pour nos consommateurs.
15:52Et vous faites un bon teasing
15:53pour le prix à la pompe,
15:55on va en parler
15:55dans un tout petit instant,
15:56mais juste avant,
15:57là encore,
15:57sur les questions d'inflation.
15:59Et vous avez commencé
16:00à répondre en expliquant
16:01qu'il pouvait y avoir de phase,
16:02mais c'est vrai que cette semaine,
16:03on a été étonné
16:03puisqu'on vous a entendu,
16:04c'était au micro d'Apolline de Malherbe
16:06cette semaine,
16:06dire « inflation structurelle ».
16:08Et dans le même temps,
16:08on a Patrick Martin,
16:10le président du MEDEF,
16:11qui dit, lui,
16:11« risque de déflation »,
16:12c'est-à-dire de baisse des prix.
16:14Qui faut croire ? »
16:15Non, mais c'est parce que
16:17vous prenez des phrases,
16:18il faut les remettre
16:19dans leur tempo.
16:20Là, tout de suite,
16:21c'est « inflation aux États-Unis,
16:23baisse de prix en France ».
16:24D'accord ?
16:25Ou en tout cas,
16:26des bons coûts.
16:26Après, évidemment,
16:30on va prendre des mesures
16:31pour protéger notre industrie,
16:33relocaliser l'industrie,
16:34produire français,
16:36produire au coût de production français,
16:37comme le dit, par exemple,
16:39le patron de Michelin,
16:40ça coûte forcément plus cher.
16:42Et en plus,
16:43on ne relocalise pas
16:44une industrie
16:45qui était en Chine,
16:46en France.
16:47Sans que les prix augmentent ?
16:48Il y a des permis de construire,
16:50il faut refaire la loi sur les sols,
16:52il faut trouver des bassins d'emploi
16:54experts, qualifiés,
16:55il faut former.
16:56Donc, c'est pour ça que je dis
16:57« décennies »,
16:59ça peut peut-être se faire
16:59en économie de guerre
17:00en cinq ans.
17:01Je ne sais pas,
17:01les Américains,
17:02ils ont fait des bateaux
17:03en deux ans
17:03pour le débarquement,
17:04mais honnêtement,
17:06sur le fond,
17:08c'est Jacques Attali
17:08qui a raison,
17:09on va vers une inflation
17:10structurelle.
17:11Ça fait deux fois
17:11que c'est Jacques Attali.
17:12Oui, il est bon.
17:14Et en fait,
17:16moi, j'aime bien
17:17étayer l'observation
17:19sur le terrain
17:19par...
17:20Comment il s'appelle ?
17:23Enfin, peu importe.
17:24La plupart des économistes
17:25disent que sur le long terme...
17:28C'est plutôt de l'inflation.
17:29C'est plutôt de l'inflation
17:30structurelle.
17:31Alors, là encore,
17:31pour essayer de comprendre,
17:32si dans un premier temps,
17:33il peut y avoir effectivement
17:34des baisses de prix
17:35compte tenu des produits chinois
17:36qui arrivent sur le marché,
17:38si on retrouve de l'inflation,
17:41quel type d'inflation ?
17:42Est-ce que ça peut être
17:43de l'hyperinflation
17:44comme ce qu'on a vécu
17:44il y a quelques années
17:45et qui a traumatisé
17:46le consommateur français
17:47à raison ?
17:48Et surtout,
17:48sur quel type de produit,
17:49concrètement,
17:50dans les rayons
17:50d'un centre Leclerc,
17:52quels produits ont vocation
17:53à augmenter
17:54compte tenu
17:54de ce tourbillon économique
17:55qu'on est en train de vivre ?
17:56Eh bien, voilà.
17:57C'est là où j'exprime ma mission.
17:59Je suis désolé,
18:00il y aura toujours des types
18:01pour dire
18:01qu'il fait sa pub et tout.
18:03Mais moi,
18:03j'ai ça dans mon observatoire,
18:06dans mon histoire.
18:08C'est au moment
18:09où, justement,
18:11du fait de produire
18:12plus vertueux
18:13sur le plan alimentaire,
18:14plus écologique,
18:15décarboné,
18:17relocalisé,
18:18ça coûte forcément
18:19plus cher qu'avant.
18:20Et c'est à ce moment-là
18:22qu'on doit rendre
18:23tout ça accessible.
18:24Parce qu'il ne suffit pas
18:25de produire,
18:26il faut que ça se vende.
18:27Et moi,
18:27ma mission, justement,
18:29c'est dans un moment
18:30où je sens que
18:31tout ça va se faire
18:32et il faut que ça se fasse,
18:33relocaliser,
18:34réindustrialiser,
18:35redevenir combattant,
18:36faire de made in France.
18:38Mais oui.
18:39Donc vous allez quoi ?
18:39Lancer une sorte d'appel
18:40aux consommateurs ?
18:41Non, non.
18:42En disant qu'il faut acheter français,
18:43même si ça coûte plus cher ?
18:44Non, ce que je veux dire,
18:45c'est que c'est du travail
18:45de tous les jours,
18:46ça va être du travail
18:47dans la durée,
18:48mais comme pour que ce ne soit
18:50pas que les happy few,
18:51que les gens qui ont de l'argent
18:52qui puissent acheter
18:53cette nouvelle économie,
18:55c'est aussi, pour moi,
18:56à 73 ans,
18:57une revisitation
18:58de ma mission,
19:00de mes projets.
19:01Il faut que tout ça,
19:01ça reste accessible
19:02pour les consommateurs.
19:03Vous voyez bien, Michel,
19:04le clair que la question
19:05qui se pose, effectivement,
19:05c'est comment vont réagir
19:07les distributeurs
19:08face à cette inflation structurelle.
19:10Est-ce que vous,
19:11vous vous engagez
19:12à ce que dans vos magasins,
19:14compte tenu
19:14de la concurrence internationale
19:16qui va être importante
19:16à dire, moi,
19:18je vais faire en sorte
19:18que les prix n'augmentent pas
19:20ou pas trop
19:20sur les produits français
19:22et les produits européens ?
19:23Je vais tout faire pour ça
19:24et parce que je vais tout faire
19:26pour ça,
19:26je suis sûr que mes compétiteurs
19:28qui n'ont pas envie
19:30de me laisser tout seul,
19:31qui n'ont pas envie
19:31de laisser Leclerc tout seul
19:32sur le cours de tennis,
19:35eh bien,
19:35ils vont venir aussi.
19:37Je pense que je peux vous dire
19:37que vous recevez
19:38de temps en temps
19:39Thierry Cotillard
19:40d'Intermarché,
19:42c'est plus le bureau de Lidl,
19:43mais Lidl est toujours là,
19:45Système U,
19:46partout où nous sommes
19:49et en compétition
19:50et dans une compétition loyale,
19:52nous sommes des boucliers
19:53à l'inflation,
19:54face à l'inflation.
19:55Mais simplement
19:55parce que c'est vrai
19:56qu'on dit parfois
19:57inflation structurelle,
19:59il faut expliquer
19:59ce que ça veut dire
19:59pour les gens,
20:00ça veut dire hausse des prix,
20:02pas seulement sur un moment
20:03conjoncturel,
20:03structurel,
20:04sur le long terme.
20:04C'est quoi ?
20:05C'est 4%,
20:065% d'inflation ?
20:08C'est...
20:08Je ne sais pas.
20:09Non, je ne sais pas.
20:10Mais en tout cas,
20:11c'est une hausse des prix importante.
20:13Écoutez,
20:14décarboner,
20:15c'est-à-dire éviter de rejeter
20:17dans la nature des trucs,
20:18ça coûte plus cher.
20:20Relocaliser,
20:20c'est-à-dire passer du salaire chinois
20:22au turc ou Bangladesh
20:23au salaire français,
20:24ça coûte plus cher.
20:26Payer des taxes,
20:28alors que là-bas,
20:29ça n'en paye pas,
20:29ça coûte plus cher.
20:31Donc,
20:31peu importe le taux,
20:34c'est différent
20:35par secteur d'activité,
20:36une politique de réindustrialisation
20:38telle que souhaitée
20:39par l'ensemble des Français
20:41et en tout cas portée
20:42par le gouvernement aujourd'hui,
20:44par le président,
20:46par les Européens,
20:46par les Allemands,
20:47une politique de réindustrialisation.
20:49On parle de remettre
20:50500 milliards,
20:52rapport l'État,
20:52rapport Drahi,
20:53dans cette réindustrialisation.
20:55Forcément,
20:56forcément,
20:57oui, Drahi,
20:57c'est vous.
20:58C'était nous avant.
20:59C'était vous,
20:59oui.
20:59Et donc,
21:01c'était beaucoup de dettes.
21:02Et donc,
21:03on peut faire quelques jokes
21:04de temps en temps.
21:05Et donc,
21:06oui,
21:06ça coûte des sous.
21:08Et c'est à nous,
21:09toute la filière,
21:10du producteur au distributeur,
21:12de faire en sorte
21:12que ça reste accessible
21:13aux consommateurs.
21:14Parce qu'un prix,
21:16ça ne rémunère
21:17que si c'est vendu.
21:18C'est un truc,
21:19moi,
21:19je ne répète que ça,
21:21décider de prix agricole,
21:23de prix de l'acier,
21:24si ce n'est pas vendu,
21:25ça ne fait pas une rémunération
21:26pour le producteur.
21:27Mais donc,
21:27au fond,
21:27Michel-Élard Leclerc,
21:28vous lancez ce soir,
21:29une sorte d'appel
21:30qui vous concerne,
21:32vous,
21:32les magasins Leclerc,
21:33mais aussi les autres distributeurs,
21:34de tout faire
21:35pour essayer,
21:36non seulement de soutenir
21:37les filières françaises,
21:38européennes,
21:39face à la concurrence chinoise,
21:40mais que les prix
21:40n'augmentent pas trop.
21:41C'est une sorte
21:41d'appel patriotique
21:43pour aider
21:45le consommateur français ?
21:46J'ai surtout un appel
21:47que j'aimerais faire.
21:49Il y a en France,
21:51ici,
21:524700 entreprises américaines,
21:55sous licence américaine,
21:57qui s'appellent McDo,
21:58qui s'appellent Coca-Cola,
22:00qui font du Ariel,
22:02des chips,
22:03qui font des ascenseurs Otis.
22:05Ils ne sont pas importateurs,
22:06ils sont venus investir ici,
22:08c'est bien,
22:09c'est des nôtres,
22:10et nous,
22:10on les aime,
22:11d'accord ?
22:11On les fréquente.
22:13Et justement,
22:13il faut que ces entrepreneurs
22:14américains,
22:15ces entrepreneurs
22:16qui travaillent
22:17pour les boîtes américaines,
22:18ils téléphonent
22:19au Congrès américain,
22:21qui téléphonent
22:21aux Républicains.
22:23Vous surestimez légèrement
22:24leur capacité
22:25à faire changer d'avis ?
22:25Non, non, non.
22:26Moi, je crois que
22:27le monde du business
22:28n'intervient pas assez.
22:31Des gens comme Trump
22:31ou Vance ou Musk
22:33sont des gens
22:34qui sont très sensibles
22:35au monde du business.
22:36Il faut qu'il y ait
22:37450 000 emplois en France
22:39grâce aux entreprises américaines
22:41en France.
22:41On aime l'Amérique.
22:43Il faut que ces Américains
22:45qui sentent qu'on les aime
22:45téléphonent aux Républicains
22:47du Congrès
22:48pour dire à Trump
22:49arrêtez de dire
22:51votre haine de l'Europe,
22:52de régler votre haine
22:53de vos problèmes
22:55avec l'Europe.
22:56Nous avons à faire mieux
22:57avec l'Europe
22:58que de les taxer.
22:59Et ça, vous voyez,
23:00ça aidera nos viticulteurs.
23:01Le message est passé.
23:03Juste un mot,
23:03Michel Oire-Leclerc,
23:04parce qu'on parle
23:04de cette augmentation
23:05des prix à moyen terme,
23:06mais je voudrais parler aussi
23:07de ce qui se passe
23:07en ce moment
23:08dans vos rayons.
23:10J'ai trouvé ce graphique
23:11sur le site Internet
23:12d'un des grands spécialistes
23:13français de la consommation,
23:15des distributeurs,
23:16qui s'appelle Olivier Dauvert.
23:17Et regardez ce graphique
23:19avec une progression
23:22entre le 27 janvier
23:23et le 7 avril.
23:24Et voilà ce qu'il montre,
23:25le petit caddie,
23:25augmentation,
23:26plus 0,7 %,
23:26plus 1,6 %,
23:27plus 2 %.
23:29Ça veut dire qu'en ce moment même,
23:31les prix augmentent ?
23:32Non.
23:32C'est un groupe d'articles
23:33qu'il prend, Olivier.
23:35Qui est représentatif
23:36d'un sort de panier.
23:37D'un caddie.
23:38Oui, oui.
23:38Et dans cette période,
23:40vous savez,
23:40il y a eu des négociations
23:41commerciales
23:42à la fin de l'année.
23:43Donc, c'est maintenant
23:44que les fournisseurs
23:45nous passent leur hausse tarifaire.
23:46Et il y en a qui sont énormes.
23:47Alors, je vais vous faire
23:48sans doute un petit lien aussi.
23:51Par exemple, sur le chocolat,
23:52le prix du chocolat
23:52a augmenté de 65 %.
23:54Donc, il y a des objets
23:56comme ça,
23:56des produits
23:57qui augmentent énormément.
23:58Mais aujourd'hui,
24:00si vous prenez l'ensemble
24:01de ce que vend,
24:02allez, je ne vais pas parler
24:02d'un Leclerc,
24:03d'un carrefour,
24:04on est plutôt
24:05en légère baisse tarifaire.
24:07Sur le chocolat,
24:07ça veut dire que là,
24:08on va vers Pâques.
24:09Oui, ça c'est...
24:09Ceux qui nous regardent ce soir,
24:10les parents qui vont acheter
24:11des...
24:12C'est cher.
24:12Pas que les parents d'ailleurs.
24:13Des oeufs ou des poules
24:14en chocolat,
24:14ça va être plus cher
24:15que l'année dernière.
24:15J'en mange moins.
24:16Ah bon ?
24:17Mais oui, je me surveille.
24:18Mais oui, oui,
24:20c'est la hausse des prix
24:22comme ça.
24:23Sur le café aussi,
24:24normalement,
24:25il devrait y avoir des hausses.
24:26Comme promis,
24:27Michel Leclerc,
24:29sujet qui concerne évidemment
24:30beaucoup sans doute
24:31de ceux qui nous regardent,
24:32le prix du pétrole.
24:33Il est aujourd'hui,
24:34j'ai vérifié tout à l'heure,
24:35légèrement au-dessus
24:35de 60 dollars.
24:37Après avoir beaucoup baissé,
24:38est-ce que cette baisse
24:39se voit déjà à la pompe
24:41et notamment dans les centres Leclerc ?
24:43Est-ce que ça se voit,
24:44cette baisse ?
24:45Oui, oui.
24:46Alors,
24:47sur les réseaux sociaux,
24:49quand je la commente,
24:51je vois y compris mes abonnés.
24:52Donc,
24:53ce n'est pas des gens
24:53qui haranguent,
24:56qui évidemment
24:56regrettent le temps
24:58où ça n'était vraiment pas cher.
25:02Ça, c'est les pollens
25:03de Bretagne.
25:04C'est la période aussi,
25:05c'est les œufs de Pâques.
25:06Vous m'avez fait revenir
25:07de mon landerneau.
25:08J'étais bien là-bas,
25:09il y avait de l'iode,
25:10mais là, c'est un peu...
25:11Pardon.
25:12Mais oui, oui,
25:13je pense qu'on a
25:14deux à trois mois
25:15d'accalmie
25:16sur le marché
25:17des carburants.
25:18Je vous rappelle
25:18que le pétrole brut
25:20aujourd'hui
25:22est aux alentours
25:23de 65 euros
25:24le baril.
25:25Ça peut même
25:26descendre à 50.
25:28D'une tonne
25:29de pétrole brut,
25:30on ne fait pas forcément
25:31du gasoil pas cher.
25:33Est-ce que, par exemple,
25:34le litre d'essence
25:34à 1,50 euro,
25:35c'est une perspective
25:36qui est réaliste ?
25:37Oui.
25:37On n'est pas très loin.
25:39Sur le gasoil,
25:40on n'est pas très loin.
25:40Je vois 1,58
25:42sur hier.
25:43Donc, 1,50 euro,
25:44c'est une perspective
25:45possible dans les
25:46deux, trois mois
25:47qui viennent.
25:47Oui, mais vous savez,
25:47ça fait ça.
25:49Je pense qu'on va rester
25:50à ce niveau-là
25:50pendant deux, trois mois.
25:51Je dis ça,
25:52c'est parce qu'on a
25:52trois mois de stock
25:53stratégique.
25:54Et donc, évidemment,
25:56s'il y avait un clash
25:57autour de Gaza,
25:58autour de...
25:59Tout ça,
26:00c'est irrationnel.
26:02C'est politique.
26:04Mais je pense qu'aujourd'hui,
26:07sur le prix des carburants,
26:09on a une certaine stabilité.
26:10Vous verrez,
26:11tous les week-ends,
26:12il va y avoir
26:12des opérations
26:13prix-coûtant.
26:15Non, non.
26:16Les distributeurs
26:17se lâchent un peu, là.
26:18Ils se lâchent un peu
26:19pour comme ça
26:19que les consommateurs
26:20viennent aussi faire
26:20leurs courses
26:21chez Leclerc.
26:22Oui, je ne sais d'ailleurs
26:22pas combien...
26:24Quel est le pourcentage
26:25à l'heure de l'intelligence
26:26artificielle
26:26et à l'heure
26:27qu'on a tous les outils ?
26:28Je vous avouerai
26:29bien humblement,
26:29je ne sais pas
26:30si vraiment les gens
26:31qui viennent acheter
26:32les carburants pas chers
26:33dans un centre Leclerc
26:34rentrent vraiment
26:36dans le magasin
26:36et en tout cas
26:37dans quel pourcentage ?
26:38Donc, il y a la mauvaise nouvelle.
26:39Les œufs et les lapins de Pâques
26:40vont coûter plus cher
26:41mais l'essence
26:42coûtera moins cher
26:43avec, c'est important,
26:441,50€ le litre.
26:45C'est possible,
26:46c'est ce que vous nous dites
26:46il y a un instant.
26:47Michel-Éloire Leclerc,
26:48je voudrais qu'on parle
26:48de la situation économique
26:50en France plus largement
26:51et notamment du mur
26:52du déficit et de la dette.
26:54Voilà ce que disait
26:55à la mi-journée
26:55le ministre de l'Économie
26:56et des Finances.
26:56C'était au micro
26:57de Guillaume Daré
26:58dans BFM Politique.
26:58Écoutez.
27:00Cet objectif
27:01est celui de la trajectoire
27:02que nous avons présentée
27:04à nos concitoyens
27:05et à l'Union européenne
27:06qui nous permet d'arriver
27:07sous les 3% en 2029.
27:09Ce qui est essentiel
27:10parce que...
27:10Donc, vous maintenez
27:11le 4,6% pour 2026 ?
27:12Oui, je maintiens
27:13le 4,6% pour 2026
27:16qui va demander
27:16un effort supplémentaire
27:17de 40 milliards d'euros.
27:1940 milliards d'euros
27:20d'économies supplémentaires
27:21sans augmentation d'impôts
27:23pour les classes moyennes.
27:24Il y a la possibilité
27:25de maintenir
27:26ce qu'on appelle
27:26la contribution
27:27pour les hauts revenus.
27:29C'est possible
27:29de faire autant d'économies
27:30sans augmenter les impôts ?
27:32Là, je pose la question
27:32au chef d'entreprise
27:34qui a son dépense.
27:36Alors, je vais vous faire
27:37une réponse très politique.
27:39C'est pas votre genre, ça.
27:40Il est bon...
27:41Non.
27:41Il est bon,
27:42notre ministre de l'Économie,
27:44mais j'espère qu'il parle
27:44en comptable
27:45et pas en politique.
27:47Parce que les Français,
27:48ils viennent de se taper
27:484 ans, 5 ans.
27:50On leur dit
27:51tu gagnes 2000 balles par mois,
27:53il faut que tu travailles plus
27:54pour payer ta retraite,
27:56il faut que tu travailles plus
27:57pour équilibrer
27:58les comptes publics.
28:01On va vous mettre des taxes.
28:02Théoriquement,
28:02c'est pour la lutte
28:03contre l'obésité,
28:04on va vous mettre des taxes
28:05sur les boissons sucrées.
28:07Je pense qu'il faut
28:07arrêter ce discours
28:09sur le très stressant,
28:11sur le budget,
28:12que sur le budget.
28:13Le budget,
28:14dans une boîte,
28:15c'est pas ce qui fonde
28:16la politique de développement,
28:17c'est pas ce qui rassemble
28:18l'ensemble des salariés
28:19sur un projet.
28:21Et donc,
28:21je voudrais inviter...
28:21En même temps,
28:23Michel,
28:23quand on a un déficit
28:24qui est au-dessus de 5%,
28:25une dette
28:26qui tangente
28:27les 110%,
28:28il faut bien faire des économies
28:30et il faut bien parler du budget.
28:31Benjamin,
28:32ça fait
28:32deux mois,
28:33vous nous parlez
28:35ou vous relayez
28:36des chiffres
28:37comme
28:37500 milliards
28:38pour se réarmer,
28:41700 milliards
28:41au niveau européen
28:42pour la politique
28:43de réindustrialisation,
28:46et là,
28:47on vient
28:47retaper les Français.
28:49d'accord ?
28:50Les Français
28:52qui ne sont
28:52pour rien
28:53dans la gestion
28:54des comptes publics.
28:55Donc,
28:55je ne dis pas
28:56qu'il ne faut pas
28:57mieux gérer.
28:58Je dis qu'il faut
28:58s'attaquer à la dette,
28:59il faut que le comptable
29:00fasse son boulot,
29:01il faut que les managers
29:01fassent leur boulot,
29:02les managers
29:03de la dette
29:04et du budget,
29:05qu'on fasse des économies.
29:06Mais aujourd'hui,
29:08il faut rassembler
29:09les Français
29:10sur un projet.
29:11On a un ministre du plan,
29:12c'est bon,
29:13il vient d'arriver,
29:14qu'on nous donne
29:15deux ou trois lignes
29:16qui justifient
29:17qu'on va demander
29:19des moyens.
29:19Mais là,
29:20ce n'est pas possible.
29:21Il faut faire attention.
29:23Aujourd'hui,
29:24on peut avoir
29:24le même phénomène
29:25qu'aux États-Unis,
29:26un phénomène trumpiste,
29:27si le peuple
29:29ne sent pas
29:30qu'il y a un projet
29:31pour la France
29:32et qu'on lui ramène
29:33tout le temps
29:33les riches,
29:34les bourgeois,
29:35les patrons,
29:36qu'un discours
29:36de l'argent,
29:38des comptes publics,
29:39ça ne passera pas.
29:40Ça ne passera pas.
29:41Et donc,
29:42c'est un petit message
29:44de mec de terrain,
29:45je ne suis que à ma place,
29:46je n'ai pas le melon,
29:47mais je peux vous dire
29:48que dans les magasins,
29:49le discours sur
29:50il faut de l'argent,
29:51ça ne passe plus.
29:52Est-ce que vous seriez prêt
29:53comme chef d'entreprise,
29:56donc pour les magasins Leclerc,
29:57comme contribuable
29:58à aider,
30:01à être ponctionné davantage
30:02pour rééquilibrer
30:03les comptes publics ?
30:04On n'a jamais envie
30:05de payer plus d'impôts
30:08juste pour boucher des trous,
30:09surtout que le seau
30:11n'est pas bouché.
30:12Sauf que là,
30:13c'est pour faire en sorte
30:14de réduire le déficit
30:15et la dette.
30:15C'est pas un objectif en soi.
30:20Moi, je trouve que,
30:22par exemple,
30:24injustice sociale,
30:26on me dit,
30:26il faut payer plus,
30:27il faut que cela paye plus,
30:29ça fait sens.
30:30Politique sociale,
30:31politique de revenus.
30:32On me dit,
30:32politique de la santé,
30:33il faut investir
30:34un plan massif
30:34sur l'hôpital.
30:36Je comprends.
30:37Je n'aime jamais payer.
30:38Je suis comme tout le monde.
30:40Mais ça fait sens.
30:41On me dit,
30:41l'éducation nationale,
30:42avec l'IA,
30:43il faut mettre plus de profs
30:45en vrai.
30:46Et voilà,
30:47l'administration,
30:48moins d'administratifs
30:49et plus de mecs sur le terrain.
30:50Ça fait sens.
30:51Mais qu'on nous explique le projet.
30:53Vous trouvez qu'il y a une forme
30:54d'inertie
30:56du côté du gouvernement
30:57de François Bayrou,
30:58d'un discours trop anxiogène
31:00qu'est celui d'Éric Lombard ?
31:02Tous les hommes politiques
31:03aujourd'hui
31:04oublient
31:05à qui ils parlent.
31:06Et ce qui est important,
31:07ce n'est pas ce qu'on dit,
31:08c'est ce que les gens reçoivent.
31:09J'insiste là-dessus.
31:11Alors,
31:11je suis vendeur,
31:11je suis commerçant,
31:12je fais ma pub,
31:13ils peuvent dire
31:14ce qu'ils veulent.
31:15Mais moi,
31:15je vois,
31:15à l'Assemblée nationale,
31:17la semaine dernière,
31:19Sénat et parlementaires,
31:20un groupe de députés,
31:21un groupe de sénateurs,
31:22majoritaires,
31:24a voté des lois,
31:25par exemple,
31:26pour prolonger
31:27des dispositifs
31:28qui interdisent
31:28de faire des promotions
31:29sur les couches,
31:30des promotions
31:30sur les produits d'entretien,
31:32sur des produits d'hygiène.
31:33Un autre groupe de députés
31:34a décidé qu'il fallait
31:35que les distributeurs
31:36prennent des marges
31:37pour éviter la concurrence
31:40sur du Coca-Cola,
31:41du Tropicana,
31:42du café,
31:43du chocolat,
31:44alors que ça flambe.
31:45Vous voyez ?
31:46Je me dis,
31:48moi,
31:48je fais mon job,
31:50mais eux,
31:51j'ai l'impression
31:51qu'ils n'écoutent pas beaucoup.
31:53C'est amusant,
31:54il y a tout juste
31:54quelques instants,
31:55Michel-Alain Leclerc,
31:56François-Xavier Bourmeau,
31:57journaliste de l'Opinion,
31:58publie cet article
31:59dont je vous lis le titre.
32:02Leclerc,
32:02Lindon et Hanouna
32:03à l'épreuve du désir d'Élisée.
32:05D'abord,
32:05vous êtes mis dans cette catégorie
32:07avec l'acteur Vincent Lindon
32:08et l'animateur Cyril Hanouna.
32:11Là,
32:11il faut dire que vous parlez
32:12quasiment comme un futur candidat
32:13à l'élection présidentielle.
32:14Vous dites,
32:14il n'y a pas assez de projet,
32:16on ne dit pas aux Français
32:17à quoi sert l'argent,
32:18mais allez-y.
32:18Ça veut dire que
32:19ça,
32:20c'est un projet
32:21pour 2027, non ?
32:22Non,
32:23j'ai un vrai désir.
32:25Un désir d'Élisée ou pas ?
32:26J'ai un vrai désir de France,
32:27j'aime les gens,
32:29j'ai envie de voir
32:30les gens heureux
32:31autour de moi.
32:32Je pourrais vous dire
32:32parce que je suis breton
32:33que déjà,
32:35ça me plaît
32:35d'investir en Bretagne.
32:37Non,
32:38et puis en France,
32:39vous voyez,
32:39Leclerc,
32:39on va créer 5000 emplois
32:42en France cette année.
32:44Moi,
32:44je me sens utile
32:45sur le terrain,
32:46mais j'aimerais bien
32:47avoir,
32:49je crois,
32:50au primat du politique.
32:51Je pense que
32:52les patrons n'ont pas à faire
32:53la démocratie,
32:55la vie politique.
32:56On voit bien aux États-Unis
32:56ce que ça donne.
32:57Mais je voudrais
33:00convaincre
33:01mes amis politiques,
33:03cette nouvelle génération,
33:04celle qui est à votre âge,
33:05de s'intéresser plus
33:07et de parler
33:09le langage des gens.
33:10Et donc,
33:11je fais pression.
33:12Là-dessus,
33:12vous faites de la langue de bois
33:13comme les responsables politiques.
33:14Je termine juste
33:15sur cette question.
33:16Non, je suis concret.
33:16Leclerc,
33:16puisque là encore,
33:17dans cet article,
33:18on dit que vous arrivez
33:19au même niveau
33:20que François Hollande.
33:21Est-ce que ces sondages-là
33:22peuvent vous donner des idées ?
33:24Est-ce que vous pourriez,
33:25à un moment donné,
33:25dire,
33:26si je me rends compte
33:27que j'ai des choses à dire,
33:28que je peux servir
33:29les Français
33:30à l'occasion d'une élection,
33:31être candidat ?
33:32J'ai le même niveau
33:32que François Hollande ?
33:33Oui.
33:33Ah bien, pas mal.
33:35Mais je ne sais pas
33:35qui commandit de ces sondages.
33:37Posez-vous cette question.
33:38Pourquoi est-ce qu'on balance
33:39mon nom comme ça ?
33:40Ça, c'est encore une façon
33:41de ne pas répondre, ça.
33:42Oui.
33:42Non, je n'ai pas de désir d'éliser,
33:44d'accord ?
33:44Mais j'ai du désir
33:46de nourrir positivement
33:48la vie politique,
33:49la vie sociale.
33:50Et donc,
33:51de jouer un rôle en 2027,
33:52quel qu'il soit.
33:53Moi, je m'appelle Leclerc.
33:54Ça marche bien,
33:55mais je suis né
33:55dans les pattes des salariés,
33:56des premiers salariés
33:57de mes parents.
33:58C'était un petit magasin.
33:59Aujourd'hui,
34:00Leclerc, c'est le leader français.
34:02J'ai envie de rester utile.
34:03Je n'ai pas envie
34:03de m'embourgeoiser.
34:04J'ai envie de travailler
34:06pour d'autres,
34:07pour aider.
34:08Et donc,
34:08mes petits discours
34:09sur la classe politique,
34:10c'est des alertes,
34:11ce n'est pas des leçons.
34:11Mais vous y pensez encore
34:12en vous rasant,
34:13comme vous l'aviez dit
34:13il y a quelques mois ?
34:15Vous, vous ne vous rasez pas,
34:15manifestement.
34:16Non, c'est pour ça
34:16que moi, je n'y pense pas.
34:18Non, non, non,
34:18je n'ai pas de désir d'éliser.
34:21On vous posera la question
34:22puisque parfois,
34:23sur ces sujets,
34:24les uns et les autres varient.
34:25Merci, Michel Leclerc,
34:27d'être venu nous voir ce soir.

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