• l’année dernière
Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique des magasins E.Leclerc, était l’invité de “Tout le monde veut savoir” ce jeudi pour évoquer la consommation des Français à l’approche des fêtes de fin d’année et la crise politique qui perdure.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Bonsoir Michel-Hébert Leclerc.
00:02Bonsoir Benjamin.
00:03Merci d'être avec nous ce soir, président du comité stratégie des magasins Leclerc.
00:07Beaucoup de sujets à aborder avec vous, la situation économique, la consommation des Français.
00:11À quelques jours des fêtes, l'instabilité politique, on en dira un mot dans un instant
00:15parce que j'ai vu une de vos réactions sur Twitter où vous disiez
00:17« alors j'ai pas l'habitude de parler politique » mais là vous aviez des choses à dire,
00:19donc on vous entendra là-dessus dans un instant.
00:21Mais juste avant, on est à quelques jours des fêtes, à quelques jours de Noël.
00:27Au fond, les patrons de la grande distribution sont souvent des sortes de baromètres,
00:30de thermomètres pour mesurer l'état d'esprit des Français,
00:34dans la façon dont ils consomment, dans leur comportement.
00:37Qu'est-ce que vous sentez des Français alors qu'on est à six jours de Noël aujourd'hui ?
00:41D'abord, il y a une grande fatigue.
00:43À la fois des salariés, des collaborateurs et des consommateurs, il y a une grande fatigue.
00:50Météo, environnement politique, un discours sociétal et politique très stressant,
00:58une dramaturgie pendant la période budgétaire où au début on dit « on va faire payer les riches »
01:04et puis chacun finalement se voyait ciblé par une taxe sur le sucre, par une taxe ceci.
01:09Donc il y a un climat angoissant qui va toucher à mon avis plus les entrepreneurs
01:17et notamment les petites entreprises ou les entreprises qui dépendent de l'État.
01:22Mais sur le plan de la Conso, je vous apporte quand même des nouvelles un peu positives.
01:27Noël ne sera pas extraordinaire, mais les gens vont faire la fête.
01:31On va faire la fête.
01:33La consommation est structurée différemment,
01:37elle n'est pas très comparable avec les modalités de consommation les deux ou trois dernières années.
01:43Mais ça va marcher la Conso, elle tire la croissance.
01:46On va rentrer dans le détail de tout ça, de la façon dont les Français consomment quelques jours avant Noël.
01:51Mais je retiens quand même, vous dites qu'il y a une forme de fatigue, d'inquiétude.
01:56Vous l'avez vu comment ?
01:58Est-ce que ça s'est vu, perçu dans la façon dont les Français ont consommé
02:04au moment précisément, on en parlera tout à l'heure, de cette instabilité politique, économique, budgétaire ?
02:10D'abord, tout le monde le dit, mais la classe politique ne l'entend pas.
02:15Le monde politique ne l'entend pas.
02:17Le thème numéro un des Français, c'est le pouvoir d'achat.
02:20Vous avez l'impression que ça a disparu du débat, cette thématique ?
02:24On parle plus de taxes, de contributions à la dette, aux rétablissements.
02:32Depuis le débat sur les retraites, le truc, c'est de dire à des gens qui gagnent 1700 balles par mois
02:38qu'ils doivent travailler plus pour toucher une retraite ou pour contribuer à l'équilibre des comptes sociaux.
02:44Déjà d'un point de vue sémantique, du point de vue du dialogue, ça crée une incertitude.
02:51Un premier indicateur que je ne vois pas dans les magasins,
02:55mais un premier indicateur macroéconomique, c'est le taux d'épargne des Français, l'impart de précaution.
03:00Bien sûr, ce n'est pas les pauvres qui épargnent.
03:02Mais quand même, avec l'Italie, on a toujours historiquement un record d'épargne.
03:06Mais là, c'est incroyable, il y a plus de 100 milliards de non-consommés par les Français.
03:12Donc, c'est quand même un signe.
03:13Ça veut dire que beaucoup de gens, moi, on me le dit dans les magasins, je suis dans les magasins deux, trois fois par semaine.
03:19On me dit qu'on ne touchera jamais nos retraites.
03:22C'est du baratin.
03:23Dès qu'on fait une réforme de retraite, on en appelle une autre.
03:26Il n'y a pas beaucoup de jeunes qui croient qu'ils toucheront la retraite dans le système de répartition et tout ça.
03:32Après, pendant le Covid, c'est pour vous montrer un peu le discours politique, comment il arrive concrètement.
03:39Pendant les retraites, pendant le Covid, on a dit, vous avez une maison chez la grand-mère, chez les beaux-parents.
03:45Allez-y, il y a un jardin.
03:47Le bricolage a vachement bien marché.
03:50Le roi Merlin, boulanger, vous voyez, je cite les autres.
03:53Et donc, tout le monde est parti un peu sur un mode de vie.
03:57Mais maintenant, on dit, ah oui, mais la loi sur l'artificialisation des terres, il y aura moins de lotissement.
04:05Forcément.
04:06Donc, débat plein de contradictions et de paradoxes.
04:09Vous prenez la bagnole.
04:10Vous avez aujourd'hui 21 ans, vous venez passer votre permis, vous commencez à gagner votre premier agent.
04:15Vous savez quelle bagnole il faut acheter.
04:17Est-ce qu'il faut vraiment acheter une bagnole ?
04:18Et donc, vous voyez, tous ces indicateurs de la vie politique, c'est des exemples.
04:23Créent des inquiétudes.
04:26Pour autant, Michel-Édouard Leclerc, on voit cette phrase.
04:29Michel-Édouard Leclerc, de point, à Noël, ça va marcher la consommation.
04:32Donc là, il y a ceux qui ont déjà acheté leur cadeau, pour ceux qui sont en avance, ceux qui vont le faire dans les jours qui viennent.
04:39Ceux qui ont commencé à acheter aussi les provisions pour les dîners à l'occasion des fêtes.
04:43Comment est-ce que les Français consomment ? Est-ce que ça tient ?
04:45Est-ce que, compte tenu de cette inquiétude, on consomme un peu moins ?
04:48Non, non, ça va consommer.
04:50D'abord, il y a des signes indicateurs.
04:52Moi, je n'ai jamais cru, j'ai été démenti.
04:56Le Black Friday, ce truc qui nous vient d'ailleurs, ça a super bien marché.
05:02Il y a déjà beaucoup de gens qui ont acheté leurs jouets, beaucoup de gens qui ont acheté leurs cadeaux.
05:08Il y avait des super promos.
05:10Déjà, on sait que ça, ça a marché.
05:12On sait aussi qu'il y a beaucoup de commandes qui ont été faites, même aux traiteurs, dans les magasins, dans les hyper.
05:18Aujourd'hui, on vend beaucoup de plats préparés pour Noël, les commandes d'huîtres.
05:22On a des indicateurs qui font que, même si ce n'est pas spectaculaire, ça va marcher pour Noël.
05:28Pour l'économie française, là, jusqu'à la fin de l'année, c'est bon.
05:32Il y a quand même eu cette grande bouffée des Jeux Olympiques.
05:38Par exemple, je peux vous donner deux, trois tendances de marché.
05:43Je cite le clair, mais pas en publicité.
05:46Non, non, c'est parce que c'est concret.
05:49C'est ma légitimité que de parler de cet observatoire.
05:52C'est plein, les réservations pour le ski, c'est plein.
05:56Même pour le printemps, les locations de voyages.
05:59On est un des premiers voyagistes français, c'est plus de 30%.
06:04Même en France, c'est très fort.
06:08Les locations de voitures, à défaut que les jeunes achètent des voitures, ils les louent.
06:11Et ça marche aussi très fort.
06:14Il y a quand même une espérance.
06:17Je voudrais être porteur de ça.
06:19Bien sûr, je suis volontariste, je ne suis pas positif BA.
06:23Mais malgré cette fatigue, il y a des indicateurs
06:26qui font que je ne suis pas sûr qu'on aille à la récession.
06:29Par contre, pour les entreprises françaises,
06:32qui dépendent beaucoup de l'État ou qui dépendent des aides de l'État,
06:35là, ça va être coton l'année prochaine.
06:38On va en parler dans un instant, mais peut-être aussi, pour expliquer ce message d'optimisme,
06:41j'ai le souvenir, vous avez reçu sur ces antennes, vous disiez,
06:44il y a quelques mois, quand on était en période d'hyperinflation,
06:47vous disiez, j'ai envie de casser la gueule de l'inflation.
06:50Il y a le gouverneur de la Banque de France qui dit sur RTL que la victoire contre l'inflation est proche,
06:53quasiment assurée, et qui parle d'un taux d'inflation d'environ 2%
06:56sur les trois années à venir.
06:59C'est bon, là, pour ceux qui nous regardent, le combat, il est gagné ?
07:02D'abord, les négociations commerciales ne font qu'au commencer.
07:05Pourquoi ? Il est trop optimiste, François Villeneuve-Gallaud ?
07:08On va y arriver. Je négocie déjà quand je vous dis ça.
07:11On va y arriver.
07:14La loi française exige qu'on négocie jusqu'au 1er mars.
07:19C'est normal.
07:22Les industriels arrivent avec des demandes de hausse tarifaire
07:25parce que tout le monde a des hausses de coûts à faire passer.
07:28Et nous, franchement, trois ans d'inflation,
07:3121% d'inflation sur l'alimentaire
07:34ces deux années passées,
07:37deux années et demie passées.
07:40On va aller chercher des baisses.
07:43Il y aura des baisses ? Sur quoi, par exemple ?
07:46Je ne peux pas vous le prévendre. Je négocie.
07:49Vous avez des idées ?
07:52Oui, j'ai un plan. On a un plan.
07:55Je veux dire que ça va castagner.
07:58Le seul truc pour rassurer le monde agricole,
08:01on respectera la loi française qui protège,
08:04qui fait un bouclier pour les productions agricoles françaises.
08:07Par contre, je n'ai aucun complexe à les négocier avec Procter,
08:10avec les lessives.
08:13Je ne comprends pas que quand on habite Strasbourg,
08:16ça coûte 20% moins cher en Allemagne
08:19les couches, les protections menstruelles,
08:22les produits d'entretien.
08:25Et qu'en France, il faudrait que les Français soient tapés au portefeuille.
08:28Donc on va aller chercher des baisses.
08:31Mais optimisme aussi.
08:34On va y arriver.
08:37Et puis il y a une saine concurrence.
08:40L'inflation spéculative des trois dernières années,
08:43on va lui faire la peau.
08:46Mais entre la baisse de l'inflation et la baisse des prix, il y a un pas.
08:49Et pour ça, il faut aller chercher des baisses des prix.
08:52Donc on va aller chercher des baisses des prix.
08:55Et la concurrence qu'il y a aujourd'hui entre Intermarché, Carrefour,
08:58Système U, Lidl, Aldi, Action,
09:01elle est saine cette concurrence.
09:04Elle est sportive.
09:08Juste avant de parler de la situation économique et politique,
09:11un mot sur les fraises et les fruits rouges.
09:14Parce que des internautes vous ont reproché d'en importer hors saison.
09:17Sur les réseaux sociaux, ils ont mis plein de petites émojis comme on appelle ça.
09:20Fraises, regardez, vous les voyez.
09:23C'est sur mon compte Instagram.
09:26Vous avez répondu qu'il ne s'agissait que d'un pour cent de votre chiffre d'affaires sur les fruits et légumes à la saison froide.
09:29Pourquoi ne pas dire simplement, comme vos concurrents,
09:32je pense par exemple à Intermarché,
09:35qu'il ne s'agissait pas d'en importer d'Espagne ou du Maroc en hiver.
09:38On arrête.
09:41Franchement, ce n'est pas raccord avec la lutte contre le réchauffement climatique.
09:44Les consommateurs, visiblement, vous le reprochent.
09:47Pourquoi ne pas prendre ces mêmes engagements ?
09:50Mais franchement, si j'avais commencé par dire ça, vous auriez dit que c'était de la com.
09:53Parce que justement, on n'en a pas. On en a peu.
09:56Les fraises qu'il y a dans les centres Leclerc à Noël, c'est pour les gâteaux, pour les fraisiers.
09:59C'est pour la déco, un peu d'exotisme,
10:02sur le roquet, sur le rayon poisson.
10:05Franchement, j'ai dit que c'était moins de 1% de l'offre fruits et légumes,
10:08mais c'est même moins que ça.
10:11Donc, la question est, est-ce que Michel-Édouard Leclerc fait de la com
10:14au risque d'être accusé de faire de la com ?
10:17Ou est-ce que j'aligne des chiffres ?
10:20Donc, vos concurrents qui prennent des engagements, ils font de la com ?
10:23Je les laisse prendre le reproche ?
10:26Non, ce n'est pas con, non ?
10:30La baguette, à combien ?
10:33Elle était vraiment à ce prix-là.
10:36Sur la communication, là encore, il peut arriver que certains déplorent les coups de com
10:39alors qu'eux-mêmes en étaient coutumiers.
10:42Le truc que je fais en ce moment, je m'y consacre,
10:45et c'est crevant, c'est que face à des attentes agricoles
10:48qui n'ont pas obtenu de réponse, ni au salon de l'agriculture,
10:51ni sous le gouvernement Barnier empêchée,
10:54ni sous Attal,
10:58moi, je suis interpellé en tant que distributeur en responsabilité.
11:01Pas pour la partie accords internationaux,
11:04politiques agricoles communes et tout ça.
11:07Et donc aujourd'hui, je cours la campagne
11:10pour faire respecter une des demandes agricoles,
11:13c'est de signer des contrats.
11:16Par exemple, Lactalis a arrêté ou a dit qu'il allait acheter
11:19200 millions de litres de lait en moins dans les régions de l'Ouest.
11:22Leclerc, et moi j'ai été signé avec mes collaborateurs,
11:26avec des adhérents Leclerc, on a été signé
11:29l'achat de 300 millions de litres de lait
11:32avec des producteurs, des transformateurs et nous,
11:35avec la transparence des prix.
11:38Vous voyez, ça je peux vous en faire de la com',
11:41parce que c'est du concret, c'est du lourd,
11:44et c'est ça qu'attendent les agriculteurs de moi.
11:47Si je dis je vais arrêter de faire des fraises, franchement...
11:50Vous évoquiez, Michel Leclerc, les précédents gouvernements,
11:54un premier mot pour introduire cette partie où j'ai envie de vous entendre
11:57sur la situation politique, les conséquences économiques.
12:00D'abord, un mot du nouveau Premier ministre, François Bayrou.
12:03C'est la bonne personne au bon endroit pour diriger l'entreprise France ?
12:06Ou pas ? Le regard du chef d'entreprise,
12:09connu des Français que vous êtes ?
12:12Est-ce que je vous parais très iconoclase si je vous disais qu'aujourd'hui,
12:15au point où on a eu tout ce cinéma politique,
12:18avant les Jeux Olympiques, la dissolution,
12:22Je t'aime, moi non plus, Le Vaudville,
12:25où chacun se flinguait même à l'intérieur de sa coalition,
12:28et aujourd'hui, le débat sur la censure,
12:31le problème, ce n'est plus la personne du Premier ministre.
12:34Le problème, c'est de réhabiliter la fonction politique au niveau national
12:37et de retrouver la confiance des Français.
12:40Et moi, outre qu'il n'y a pas de blanc-seing à donner,
12:43je pense que...
12:46Vous dites qu'il n'y a pas de blanc-seing ? Sur quoi ?
12:49Je suis comme tous les Français, moi, je baisse le poste
12:52à un certain moment quand on parle de politique.
12:55Et ce n'est pas sain, dans une démocratie,
12:58parce que ça veut dire qu'on laisse l'espace
13:01à du populisme, à de l'anti-parlementarisme.
13:04Je retiens quand même un truc,
13:07c'est que la crise du politique, c'est quand même à Paris,
13:10c'est la crise entre le Parlement
13:13et le gouvernement.
13:16Donc, d'urgence, moi qui suis breton,
13:19je vois tout de suite ce qu'il faut faire,
13:22c'est la décentralisation.
13:25Si l'appareil d'État, si les décideurs politiques au niveau national
13:28sont si paralysés entre eux, au point d'être incapables
13:31sur les contenus, pas simplement de nommer des gens,
13:34mais de faire un programme, alors il faut ramener la politique
13:37au niveau où la politique est visible,
13:40c'est-à-dire dans les régions.
13:43Je suis pour la décentralisation.
13:46Au fond, vous considérez que là,
13:49ils sont en train de paver le chemin du RN ?
13:52De tous les extrêmes, de tous ceux qui disent
13:55« tous pourris ».
13:58Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen ?
14:01Non, je ne donnerai pas de nom.
14:04Jean, je vous suis depuis tellement longtemps
14:07que je vous vois venir.
14:11Non, franchement, ce n'est pas un problème de personnalité.
14:14C'est qu'aujourd'hui, il n'y a pas un plan pour la France.
14:17Il n'y a pas un horizon.
14:20Je ne suis pas con.
14:23En fait, aujourd'hui, je pense que déjà,
14:26quand l'État est paralysé, tout s'arrête.
14:29Vous ne dites pas de blanc-seing à François Barré.
14:32Au fond, comme acteur économique,
14:35mettez-vous d'accord.
14:38Le message que vous avez mis sur votre réseau social,
14:41où vous reprenez le titre d'un éditorial du Figaro
14:44qui s'appelait « La nef des fous ».
14:47Au fond, c'est quoi ?
14:50Vous dites « tout le monde a été irresponsable ».
14:53Par exemple, c'était une bêtise de censurer
14:56le gouvernement de Michel Barnier.
14:59Il aurait mieux valu ne pas le censurer
15:02pour qu'il y ait un budget.
15:05Il n'a pas eu le temps d'exprimer une politique.
15:08On nous en nomme un autre.
15:11François Bayrou n'a pas plus d'émérité que Michel Barnier.
15:14Il y a déjà plein de gens qui disent « je vais le censurer ».
15:17Dans les villes, ça ne se passe pas comme ça.
15:20Des villes comme Bordeaux, Nice, Marseille,
15:23il y a des compromis entre la gauche et la droite.
15:26Le stade de foot de Bresse ne faisait pas l'unanimité.
15:29On fait un stade de foot.
15:32Il y a des choses où les enjeux ne méritent pas
15:35qu'on se paralyse en permanence.
15:38Dans une boîte, quand on nomme un chef d'entreprise,
15:41il n'est pas en Assemblée générale tous les jours.
15:44Il n'y a même pas le délai.
15:47Peut-être qu'Emmanuel Macron n'aurait pas dissous l'Assemblée
15:50ou s'il l'avait fait et qu'à la fin on voyait le résultat,
15:53peut-être qu'il ne serait plus patron de cette entreprise.
15:56C'est une connerie d'avoir dissous l'Assemblée nationale.
15:59C'est une connerie d'avoir dissous l'Assemblée nationale
16:02sans programme de rechange.
16:05Après, ce n'est plus le sujet.
16:08Le sujet aujourd'hui, c'est que nous, dans la distribution,
16:11on ne cherche pas les subventions.
16:14Aujourd'hui, on est parti sur des plans de décarbonation,
16:17de sobriété énergétique.
16:20On a des obligations législatives.
16:23En 2026, on doit avoir équipé tous nos parkings en panneaux solaires.
16:26Je ne sais pas quel sera le prix de l'électricité.
16:29Je ne sais pas si je pourrais le stocker, le revendre,
16:32si on va m'imposer un opérateur.
16:35On a du mal à mesurer l'effet précis de cette instabilité politique.
16:38Vous qui êtes au contact du tissu économique,
16:41c'est quoi ? C'est de l'attentisme ?
16:44C'est des investissements qui sont gelés en attendant d'y voir plus clair ?
16:47C'est la crainte de voir les impôts augmenter ?
16:50Quand on est patriote, français,
16:53on se dit que c'est le moment où les volontaristes vont gagner
16:56parce qu'ils seront pionniers, prenons des risques.
16:59C'est comme ça qu'on joue chez Leclerc.
17:02La distribution va investir 11 milliards par an
17:05sur un plan de décarbonation.
17:08Si vous avez lu un point d'arrivée
17:11avec un objectif,
17:14on n'est pas accompagné.
17:17L'industrie automobile, tout le monde nous a dit
17:20le tout électrique, la voiture électrique.
17:23Dans les échos hier, c'est Toyota qui l'emporte
17:26parce qu'il fait l'hybride.
17:29A un moment donné, tous les secteurs qui dépendent de l'État,
17:32des aides de l'État, des commandes de l'État,
17:35tous les secteurs comme le logement, le BTP,
17:38s'il n'y a pas une sorte de compromis
17:41entre partis politiques...
17:44Dans ce compromis, vous êtes prêt à dire
17:47qu'il y a une situation financière très difficile
17:50et dans le budget, il va falloir consentir à certains sacrifices
17:53pour les particuliers ou pour les entreprises.
17:56Je n'aime pas payer plus d'impôts, je suis comme tout le monde.
17:59Mais si je sais à quoi ça sert, si c'est pour la santé,
18:02si c'est pour prendre une avance technologique,
18:05je ne suis pas idiot, je participe d'une collectivité
18:08et cette collectivité me fait vivre, je joue le jeu.
18:11Mais là, si on me dit qu'il faut payer plus d'impôts
18:14pour compléter l'eau dans le bocal dont on ne bouge pas les trous,
18:17ça, ça me laisse perplexe.
18:20Mais faire contribuer les grandes entreprises ?
18:23Mais pour faire quoi ? Parce qu'elles ont à investir.
18:26On leur dit que vous allez investir moins,
18:29vous allez mettre dans le budget de l'État.
18:32Il faut revoir le contrat entre l'État et les entreprises.
18:35C'est vrai qu'il n'y a pas que la fonction publique qui coûte cher.
18:38Il y a aussi Aurélie Trouvé,
18:41qui est l'administrateur économique du Parlement.
18:44C'est pour vous montrer que je ne fais pas de la défense patronale.
18:47Les patrons ont reçu plus de 180 milliards ces dernières années,
18:52sans contrepartie, etc.
18:55La Cour des comptes, on a plein de commissions,
18:58au moins qui servent à isoler la dette
19:01ou les déficits dus à la mauvaise gestion.
19:04Et après, on regarde comment on finance ça.
19:08Par contre, on a une dette énorme,
19:11même des emprunts à faire pour mettre la France
19:14aux normes de la COP de Paris.
19:17Donc sur les impôts, c'est pourquoi pas,
19:20mais à condition de savoir à quoi ils vont être utilisés.
19:23Un mot, Michel-Henri Leclerc, sur la composition du gouvernement.
19:26François Bayrou a dit avant Noël,
19:29si votre téléphone sonne en sortant de ce plateau...
19:32François Bayrou au téléphone...
19:36Vous l'êtes parfois aussi, Michel-Henri Leclerc.
19:39C'est pas une critique.
19:42S'il vous appelle et qu'il vous dit qu'on a besoin de chefs d'entreprise comme vous.
19:45Je me suis posé la question,
19:48parce que le téléphone a sonné quelques fois avant.
19:51J'aime la politique, j'aime le débat public,
19:54j'aime la vie collective, j'ai envie d'y contribuer.
19:57Je suis à un âge où je peux apporter une popularité,
20:00une crédibilité sur des sujets.
20:03Où est-ce que je suis utile aujourd'hui ?
20:06Où est-ce que Michel-Edouard Leclerc, sa petite personne, est utile aujourd'hui ?
20:09C'est sur le terrain, à investir, à créer des emplois.
20:12Dans Leclerc, on a créé depuis 10 ans 3000 emplois par an.
20:15Il vous a appelé, François Bayrou ? Non.
20:18Et Michel Barnier ? Je raconte jamais.
20:21Vous dites François Bayrou, non.
20:24C'est pas une honte de vous avoir appelé.
20:27Non, il m'a pas appelé.
20:30C'est pas comme ça que ça se passe.
20:33Il y a des gens qui appellent en disant « Est-ce que par hasard, si on vous appelait et qu'on vous proposait… »
20:36Je vous dis tout de suite, je me sens vraiment…
20:39Je vais faire un truc vachement grandiloquent.
20:42Je me sens vachement plus utile à la nation en étant sur le terrain,
20:45à investir, à travailler pour le pouvoir d'achat des Français,
20:48avec d'autres chefs d'entreprise,
20:51avec d'autres chefs d'entreprise
20:54pour que l'économie française…
20:58Il va y avoir un grand saut
21:01entre janvier et mars-avril.
21:04Il va falloir quand même qu'on soit quelques-uns
21:07volontaristes, optimistes, créateurs d'emplois,
21:10porteurs de projets.
21:13Même si le téléphone sonne,
21:16ce sera un tout dernier mot rapidement sur la situation épouvantable à Mayotte.
21:19On a vu tout à l'heure les images d'Emmanuel Macron qui répondait aux Mahorais et Mahoraises.
21:22Est-ce que vous avez prévu quelque chose avec les magasins Leclerc
21:25pour aider les habitants de Mayotte ?
21:28Au-delà de tout effet d'annonce,
21:31on se heurte devant des problèmes logistiques.
21:34Tous les distributeurs, certains l'ont annoncé,
21:37nous sommes présents à la Réunion.
21:40Il y a Leclerc et Carrefour, on est assez présents.
21:43Intermarché, je crois, est à Mayotte.
21:46Au-delà de toute volonté d'envoyer des produits,
21:49le préfet de la Réunion a réquisitionné
21:53des stocks qu'on appelle anticycloniques qu'on avait réalisés.
21:56C'est trop long les moyens de transport par bateau
21:59pour amener de la denrée de France vers nos entrepôts français.
22:02On est en train de bâtir un plan avec les pouvoirs publics,
22:05avec la Croix-Rouge.
22:08Outre les dons qu'on va faire,
22:11on a ouvert des campagnes
22:14aux caisses
22:17pour que les clients qui ont envie de faire des produits
22:20le fassent.
22:23Ça s'organise autour de la Croix-Rouge et des pouvoirs publics.

Recommandations