Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l'Assemblée Nationale, député de la Somme, était l'invité du Face à Face de Neila Latrous sur RMC et BFMTV ce vendredi 11 avril. Il est revenu sur les droits de douane imposés par Trump ainsi que sur le déficit de la France.
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00:008h32 sur BFM TV et RMC, mon invité est le vice-président délégué du groupe Rassemblement National à l'Assemblée.
00:07Bonjour Jean-Philippe Tanguy.
00:08Bonjour Madame Latos, merci pour votre invitation.
00:10Merci à vous d'être là.
00:12Une question qui occupe les esprits ce matin, la France va-t-elle être inondée de produits chinois ?
00:17La crainte que Pékin puisse exporter massivement vers l'Europe, vers la France,
00:22des produits qu'elle ne peut plus écouler aux Etats-Unis,
00:24ça vaut notamment pour le textile, l'automobile, une partie de l'électronique.
00:27Jean-Philippe Tanguy, est-ce qu'il faut taxer davantage les importations chinoises ?
00:31Il faut s'en protéger, mais ça avait commencé avant.
00:33Moi je ne voudrais pas que s'installe dans notre pays un débat mensonger,
00:38faisant croire que les problèmes des surplus chinois ne concernaient pas déjà l'industrie européenne.
00:43Je rappelle que dans l'aciérie, l'acier, l'aluminium, déjà une partie de l'automobile,
00:48un certain nombre de produits comme les panneaux solaires, les marchés européens,
00:51ont déjà été inondés de produits à bas coût, subventionnés, une concurrence déloyale, à titre d'exemple.
00:57Et je vais essayer d'en avoir plus.
00:58Voilà, très bien, mais l'Union Européenne fait déjà par exemple des chèques de plus de 20 milliards d'euros
01:03pour payer des panneaux solaires chinois qui ont complètement détruit l'industrie européenne.
01:08Je vous rappelle que la dernière usine de panneaux solaires français, Photowatt en Isère,
01:13a fermé dans l'indifférent général, en dehors du Rassemblement National,
01:16que pour les éoliennes dans les dix premiers constructeurs en Europe, il y a cinq chinois,
01:22je pourrais multiplier malheureusement les exemples.
01:24Donc oui, ça va s'aggraver, mais attention, parce que moi, ce qui m'inquiète aujourd'hui,
01:28c'est qu'on fausse, enfin, le gouvernement et la Commission européenne
01:31essaient de manière opportuniste et d'une grande mauvaise foi
01:34de profiter du désordre mis par les déclarations et les décisions de M. Trump
01:38pour se défausser de ses responsabilités existantes.
01:41Moi, j'ai une vague aujourd'hui de désindustrialisation très grave en Picardie,
01:45avec de nombreuses usines qui ferment, on a la chimie européenne qui est en train de crever,
01:48et c'était déjà le cas avant.
01:50Et ça, c'est un deuxième sujet, Jean-Philippe Tanguy, il y a là, en l'espèce, un sujet immédiat,
01:54que l'on entend, qu'on a encore entendu hier soir sur BFM TV,
01:57dans la voix d'un certain nombre d'industriels qui étaient invités,
02:01c'est qu'il y ait une déferlante massive à court terme de produits.
02:05Vous dites, il faut s'en protéger.
02:06Est-ce que s'en protéger, ça veut dire mettre des taxes ?
02:10Ah mais absolument, mais vous savez, Rassemblement National...
02:12Beaucoup, il faut taxer les importations chinoises.
02:13Absolument, mais Rassemblement National n'a toujours demandé des taxations
02:17quand le commerce était déloyal.
02:18La Chine est déloyale.
02:20Elle l'est depuis qu'elle est rentrée dans l'OMC à cause de décisions stupides,
02:23faisant croire que la Chine était quasiment une démocratie libérale
02:26qui respectait ce qu'on appelle l'économie de marché,
02:31mais l'économie de marché, ce n'est pas la sauvagerie.
02:32L'économie de marché a des règles, il y a des principes,
02:35la Chine ne les a jamais respectées.
02:37Je ne parle même pas des conditions de travail inhumaines,
02:39voire de quasi-esclavage d'un certain nombre de populations,
02:41par exemple les Ouïghours.
02:42Donc oui, évidemment, il faut taxer les importations chinoises déloyales
02:47et sauver nos usines, parce que là, l'industrie européenne
02:50est littéralement en train de crever sur place
02:52à cause de la concurrence déloyale,
02:54mais aussi, il faut le dire, à cause des règles européennes ridicules
02:56qui sont de la fausse écologie,
02:58qui sont de l'écologie punitive,
03:00qui sont des normes abusives,
03:02et qui sont des niveaux de taxes qui ne permettent pas de récompenser le travail.
03:04Est-ce qu'il faut, Jean-Philippe Tanguy,
03:06puisqu'il vous dit qu'il faut taxer les importations chinoises,
03:08est-ce qu'il faut s'aligner sur le taux américain ?
03:11Est-ce qu'il faut aller jusqu'à 145% de droits de douane pour la Chine ?
03:16Quitte à dire à ceux qui nous écoutent,
03:17oui, tout coûtera plus cher.
03:19Non, mais il faut des taxes, si vous voulez,
03:21qui ne soient pas des annonces.
03:22Le problème de M. Trump, évidemment,
03:24c'est que visiblement, il fait des annonces
03:25qui n'ont pas de rationalité économique,
03:27ou en tout cas, elles ne sont pas expliquées comme telles.
03:29Le programme de Marine Le Pen...
03:30Je suis étonné de vous entendre dire ça.
03:31Vous dites, Donald Trump fait des annonces,
03:32je répète votre phrase,
03:33qui n'ont pas de rationalité économique.
03:35Qui n'ont pas l'air d'avoir de rationalité économique,
03:36elles ne sont pas expliquées comme telles.
03:37C'est-à-dire que nous, au Rassemblement National,
03:40nos programmes, on appelait ça le protectionnisme intelligent.
03:43Il était fondé sur un certain nombre d'indicateurs.
03:45On avait expliqué que ça dépendait, par exemple,
03:46de l'intensité carbone de la pollution émise
03:49par la Chine, qui est comptable et opposable
03:51des conditions de travail des personnes,
03:53par exemple, par rapport aux règles
03:54du Bureau international du travail à Genève,
03:56pour protéger les droits sociaux des Français et des Européens.
03:59De ce qu'on avait appelé aussi le coût des normes,
04:01la France produit des produits sécurisés,
04:04par exemple pour les jouets.
04:05Quand vous donnez un jouet produit en France
04:06ou dans des pays sécurisés autour de nous,
04:09à vos enfants, vous savez qu'ils ont des normes protectrices.
04:11Quand ils viennent de Chine, vous ne savez pas
04:12la camelote qu'il y a dedans.
04:13Et ça peut être dangereux.
04:14Donc tout ça est opposable.
04:15Tout cela est chiffrable.
04:17Tout ça peut d'ailleurs être traité
04:17par des conditions d'arbitrage au sein de l'OMC.
04:21Monsieur Trump, il a annoncé des choses.
04:23Il a dit que ça inclut la TVA,
04:25que ça inclut un certain nombre de choses.
04:26Mais ce n'était pas opposable.
04:28D'ailleurs, il est revenu dessus.
04:29Vous ne dites pas tout à fait la même chose que Marine Le Pen ?
04:32Vous vous dites qu'il prend des décisions
04:33qui n'ont pas de rationalité économique.
04:35Elle a dit mais non, il n'est pas fou, il a un plan.
04:37Mais ce n'est pas la même chose.
04:39Elle a l'air d'y trouver une forme de rationalité vraisemblablement.
04:41Oui, parce que Monsieur Trump a un plan.
04:43Monsieur Trump sait où il veut aller pour les Etats-Unis.
04:45Mais les critères qu'il a donnés ne sont pas...
04:48D'ailleurs, vous avez beaucoup de mal à les expliquer en plateau.
04:50Moi, je peux vous expliquer pourquoi Monsieur Trump le fait
04:52comme Marine Le Pen l'explique très bien.
04:55C'est que Monsieur Trump veut réindustrialiser son pays.
04:57Il veut réduire sa balance commerciale.
04:58Il veut faire un rapport de force très brutal
05:01avec ses concurrents économiques.
05:04Mais il le fait d'une manière différente
05:06de ce que nous, on aurait fait.
05:07Et le programme de Marine Le Pen était beaucoup plus détaillé,
05:09était beaucoup plus clair.
05:10Ne serait-ce que parce que nous, nous ne voulons pas,
05:12si vous voulez, remplacer un rapport de force brutale
05:15par un autre.
05:16Nous, on veut un commerce équitable.
05:17On veut un libre-échange loyal.
05:19On veut un mondialisme qui ne soit pas sauvage.
05:22Et surtout, on veut des décisions dans la durée.
05:24Monsieur Trump, il a une contrainte
05:26qu'on n'aurait pas si Marine Le Pen avait gagné
05:28les élections présidentielles,
05:29Jordan Bardella, les législatives.
05:31Il n'a pas le temps.
05:32Aux Etats-Unis, les élections, c'est tous les deux ans.
05:34Les mid-term, c'est tous les deux ans.
05:36Les élus sont en campagne permanente.
05:38Ce qui impose aux Etats-Unis des résultats très rapides
05:40et donc des décisions très brutales
05:41et très unilatérales.
05:43Parce que les Etats-Unis se fichent généralement
05:45des effets sur leur partenaire.
05:46Jean-Philippe Tanguy, ce que vous me dites ce matin
05:47et ce que vous dites à ceux qui nous écoutent,
05:49c'est que le protectionnisme, ce n'est pas mal.
05:51Parce qu'au fond, c'était la leçon des derniers jours
05:53que l'on percevait en regardant ce que faisait Donald Trump.
05:55C'est qu'il avait l'air de méticuleusement
05:58démonter chacun des arguments
06:00qui ont pu être tenus dans l'histoire
06:02en faveur du protectionnisme et des droits de douane.
06:04C'est pour ça que moi, je tiens à expliquer
06:06la réalité de notre programme.
06:08Mais dire que le protectionnisme...
06:09Pour vous, Donald Trump n'est pas en train
06:10de faire la démonstration que le protectionnisme,
06:11ça ne marche pas.
06:12Déjà, méfions-nous de ce que Donald Trump fera
06:14sur le moyen terme.
06:15C'est le début d'un plan.
06:16On voit bien que les décisions changent de jour en jour.
06:19Tout le monde s'agite.
06:20Tout le monde surréagit.
06:21Ça fait partie de son plan, visiblement.
06:22Tout le monde tombe dans le panneau.
06:24Nous, avec Marine Le Pen,
06:25on a une certaine hauteur, distance sur les faits.
06:27On attend de savoir vraiment
06:28où il veut mener les Etats-Unis.
06:31Mais le protectionnisme existe aux Etats-Unis
06:32bien avant M. Trump.
06:34M. Obama était un président extrêmement dur
06:36avec ses partenaires commerciaux.
06:37Je vous rappelle qu'il a mis une amende
06:39de 10 milliards d'euros
06:40à la Banque française, la BNP,
06:42pour des pratiques qui n'existaient pas.
06:43Il a pillé Alstom, il a pillé Technip
06:45avec le droit extraterritorial américain.
06:47La Chine est une puissance
06:48éminemment protectionniste.
06:50Le droit extraterritorial,
06:51c'est la loi américaine
06:52qui s'applique au-delà des frontières américaines.
06:54C'est quand, à un certain nombre de règles,
06:55les Etats-Unis peuvent utiliser le droit
06:57pour faire de la piraterie,
06:59on va dire, des corsaires.
07:00Juste, Jean-Philippe Tanguy.
07:01Mais la Chine est éminemment protectionniste.
07:02Vous ne rentrez pas dans les marchés chinois comme ça.
07:04Les marchés publics chinois sont extrêmement fermés.
07:06Le Japon, sous son air libéral,
07:08est un pays protectionniste.
07:09J'ai travaillé au Japon,
07:10personne n'avait accès
07:11aux marchés publics japonais.
07:13Jean-Philippe Tanguy,
07:13vous dites qu'il faut se protéger,
07:15il faut du protectionnisme intelligent.
07:16Est-ce que le Rassemblement national
07:17est toujours en faveur
07:18de droits de douane nationaux ?
07:20On voit qu'aujourd'hui,
07:20la réponse est portée par l'Europe.
07:22Marine Le Pen, en 2018,
07:24défendait l'idée que ce soit la France
07:26qui fixe ses propres droits de douane.
07:27Est-ce que vous le souhaitez toujours ?
07:28Ou est-ce qu'on est finalement,
07:30dans la période,
07:31un peu plus fort à 27 ?
07:32Je note que Donald Trump, hier,
07:34a considéré que l'Europe était un bloc
07:36avec lequel il fallait négocier.
07:37En théorie, on peut être plus fort à 27,
07:39mais dans la pratique, ce n'est pas le cas.
07:40C'est pour ça que Marine Le Pen
07:41faisait cette proposition.
07:43Qu'est-ce que je veux dire par là ?
07:44C'est qu'aujourd'hui,
07:45la politique commerciale européenne,
07:46elle est uniquement en faveur de l'Allemagne
07:48et de ses pays clients.
07:49Vous pensez qu'on a une chance aujourd'hui
07:50si on va tout seul à Washington
07:53porter les seuls intérêts de la France ?
07:54Le problème, Madame Latroux,
07:56c'est qu'on fait toujours croire
07:56aux Françaises et aux Français
07:57que soit on est tout seul, isolé,
08:00face à un océan de menaces,
08:02soit on doit se soumettre à tout
08:04pour être à 27 à n'importe quel prix.
08:06Être à côté de paradis fiscaux
08:08comme l'Irlande, le Luxembourg,
08:11Chypre et Malte,
08:12qu'on n'a rien à cirer d'exporter
08:14des vrais biens,
08:15de faire de la vraie économie,
08:16de garantir les droits sociaux des Français,
08:19ça peut être de faux amis.
08:20Et vous savez qu'aujourd'hui,
08:21le principal sujet de conflit
08:22entre l'Union européenne et les États-Unis,
08:25il y a l'Allemagne
08:26et ses excédents industriels,
08:29mais il y a aussi l'Irlande
08:30qui accueille,
08:31qui est le cheval de troie
08:32des multinationales américaines en Europe.
08:34Ça fait 10 ans que le Rassemblement national
08:36demande qu'on règle le problème,
08:38l'iniquité du comportement des Irlandais,
08:40qui sont devenus plus riches que les Français
08:41à force de nous prendre notre argent
08:43et d'abuser de notre bonne volonté.
08:45Mais aujourd'hui,
08:46la France n'est pas défendue.
08:47Donc, ce que demande Marine Le Pen,
08:48c'est que quand les garanties vitales
08:50de la France sur un certain nombre de secteurs,
08:51en particulier l'agroalimentaire
08:53ou l'aéronautique,
08:55ou le nucléaire,
08:56ne sont pas défendues,
08:57la France peut prendre des mesures.
08:58C'était le compromis du Luxembourg
08:59du général de Gaulle.
09:00Travailler ensemble, oui,
09:01mais quand on touche
09:02à l'intérêt vital de la France,
09:03c'est non.
09:04Jean-Philippe Tanguy,
09:04à l'instant,
09:05la Chine appelle l'Union européenne
09:06à résister, je cite,
09:07ensemble à la coercition.
09:09Est-ce qu'il faut s'allier
09:10ou se méfier des Chinois ?
09:12Je pense qu'il faut se méfier.
09:13Moi, j'ai vu hier
09:14la dépêche de l'agence Reuters en anglais.
09:16Je ne sais pas si les médias français
09:17l'ont encore traité ce matin.
09:18Je n'ai pas vu ça.
09:19Mais c'était très inquiétant.
09:20Parce que croire que la Chine,
09:22d'une part,
09:22est un partenaire fiable,
09:23la Chine est un régime autoritaire.
09:25C'est une dictature
09:26avec des comportements sociaux
09:27très graves,
09:28avec des abus sur l'environnement
09:29extrêmement graves,
09:31qui ont menacé les intérêts français
09:32avec des pays qui étaient nos amis,
09:34notamment en Afrique.
09:35J'invite à ceux qui nous écoutent
09:37d'aller voir comment
09:37un certain nombre de peuples africains
09:39sont exploités par la Chine.
09:41Je peux vous dire
09:42que c'est extrêmement grave
09:43avec beaucoup de corruption.
09:44Donc, la Chine n'est pas
09:45un partenaire loyal.
09:47C'est un partenaire qui fait,
09:48comme la Russie,
09:49des ingérences extrêmement lourdes
09:50contre nos pays,
09:51qui paient un certain nombre d'agents.
09:52Il y avait un député macroniste,
09:54M. Boutan,
09:54qui a été lourdement soupçonné
09:55d'être un agent double
09:57et d'un agent d'influence chinois.
09:59Ça n'intéressait personne.
10:00Et M. Macron
10:00l'avait réinvesti.
10:02Il avait été réinvesti.
10:03Et c'est Mme Rousseau
10:05qui a protégé la France
10:06à l'insu de son plagré
10:07en battant M. Boutan
10:08parce que les macronistes
10:09voulaient faire réélire
10:10un agent chinois.
10:11En tout cas,
10:12ce n'est pas un partenaire fiable.
10:13La Chine triche
10:14sur les panneaux solaires,
10:15sur la métallurgie,
10:16sur les voitures.
10:17Ce sont des gens
10:18qui espionnent nos intérêts
10:19en Europe.
10:20Ils avaient essayé
10:21de faire un certain nombre
10:21d'investissements
10:22après la crise européenne de 2008
10:23et la crise des intérêts,
10:25notamment en Grèce,
10:26en prenant le contrôle
10:27d'un certain nombre
10:27d'infrastructures
10:28dans un plan global
10:29qu'on appelle
10:29les nouvelles routes
10:30de la soie
10:30qui visent uniquement
10:32à défendre
10:32les intérêts chinois.
10:34Ils ont d'ailleurs bien raison
10:34de le faire
10:35de leur point de vue
10:35et pas du tout
10:36un partenaire fiable.
10:38Les Etats-Unis,
10:39et vous savez que moi
10:39je suis rentré en politique,
10:40contre l'adjantisme.
10:41Mais les Etats-Unis
10:42sont une démocratie.
10:43C'est ma question Jean-Philippe Tanguy.
10:44Dans le même temps,
10:45les Etats-Unis,
10:46Emmanuel Macron le rappelle
10:47ce matin
10:47dans un message posté
10:49sur X,
10:51font ce revirement
10:52sur les droits de douane
10:53à l'exception de la Chine.
10:54Enfin, dans le même temps,
10:55il reste 25% de taxes
10:57sur l'acier,
10:59tarifs à 10%
11:00sur tous les autres produits,
11:01c'est-à-dire 4 fois plus
11:02que ce qui existait
11:03encore la semaine dernière.
11:05Est-ce qu'il faut aussi
11:05répliquer aux taxes américaines ?
11:07Mais il faut répliquer
11:08aux taxes américaines.
11:08Pour l'instant,
11:09ce n'est pas ce que fait l'Europe.
11:09L'Europe a mis en suspens
11:11un certain nombre de mesures.
11:12C'est pire que ça.
11:13Madame Vardeléienne a proposé,
11:15j'aimerais bien savoir
11:16si le gouvernement de M. Macron
11:18est d'accord avec ça,
11:19un accord de zéro toit de douane
11:20pour tous les produits industriels,
11:22c'est-à-dire les produits
11:22essentiellement allemands
11:23et d'Italie du Nord.
11:24Vous ne dites pas
11:25comme Donald Trump,
11:25l'Europe a eu
11:26une réaction intelligente ?
11:27Non.
11:28D'ailleurs, s'il le dit,
11:28ça ne va pas être le cas.
11:29Parce que visiblement,
11:30M. Donald Trump
11:31défend ses intérêts.
11:31Donc s'il salue
11:32une réaction européenne,
11:33c'est que visiblement,
11:34elle ne lui a pas
11:34beaucoup fait peur.
11:35En même temps,
11:35quand on vous met
11:3625% de droits de douane
11:37et que la Commission européenne
11:38répond,
11:39nous, on vous propose 0%,
11:40ce n'est pas vraiment
11:41une négociation difficile.
11:41Il aurait fallu nous aussi
11:42proposer 25% de droits de douane
11:43sur les Américains ?
11:43Il fallait proposer des mesures ciblées.
11:44Je ne reviens pas
11:45sur ce que je disais tout à l'heure,
11:46mais nous, il faut des mesures
11:46ciblées, analysées.
11:47Mais y compris vis-à-vis des Américains ?
11:48Mais bien sûr,
11:49y compris des Américains.
11:50Les Américains ne sont pas
11:51des colombes,
11:52ce sont des faucons.
11:52Eux-mêmes se définissent
11:54comme cela.
11:55Mais je pense qu'on peut avoir
11:56des accords rationnels.
11:57Voilà, M. Trump défend
11:59les intérêts américains,
12:00c'est un négociateur.
12:01Il faut rentrer
12:01dans un lieu de négociation
12:03avec lui.
12:04Par exemple,
12:05si on aide les États-Unis
12:06à récupérer une part
12:07de leurs impôts en Irlande,
12:08ce qui est indû,
12:08l'Irlande ne se comporte pas bien
12:11avec ses partenaires européens,
12:12elle ne se comporte pas bien
12:13envers les États-Unis,
12:15eh bien on peut négocier
12:16sans doute
12:16et protéger nos agriculteurs
12:17et notamment nos producteurs
12:18de cognac.
12:19Bref, il faut négocier
12:20sur des réalités,
12:22des vrais rapports de force
12:23et pas faire de la moraline.
12:24Et de toute façon,
12:25le pays principal...
12:25Le Bourbon avait été sorti
12:26de la liste des produits...
12:28Oui, après avoir été mis
12:29et entraîné des pénalisations
12:31sur les producteurs français.
12:33Mais derrière cela,
12:34il y a quoi, Mme Latrousse ?
12:34Il y a évidemment
12:35la protection militaire
12:37d'un certain nombre
12:37de pays européens
12:38par les États-Unis.
12:39La France est libre
12:40dans ces négociations
12:40parce que grâce au général de Gaulle,
12:42même si cela a été abîmé
12:43par Nicolas Sarkozy...
12:43Je vois la croix de Lorraine
12:44accrochée à votre veste
12:45pour les auditeurs de RMC.
12:47Voilà, nous sommes relativement libres
12:49de notre protection militaire.
12:52Les Allemands
12:53et un certain nombre de pays
12:54ne sont pas libres
12:54et donc je crains
12:55que dans la négociation,
12:57cela pèse contre
12:57les intérêts européens et français
12:58s'ils ne sont pas défendus
12:59à part entière.
13:00Jean-Philippe Tanguy,
13:01je rappelle que vous êtes
13:01vice-président délégué
13:02du groupe Rassemblement National
13:03à l'Assemblée.
13:04Vous êtes aussi membre
13:04de la Commission des Finances.
13:06Est-ce que vous jugez
13:06que la trajectoire budgétaire
13:08que vous avez votée
13:09il y a quelques semaines
13:10est déjà complètement obsolète
13:12au regard des défis
13:13qui se posent ?
13:14Éric Lombard,
13:14ministre de l'Économie,
13:15juge pour lui
13:16que l'impact sera modéré
13:17sur la France.
13:17Est-ce que vous avez
13:18la même lecture ?
13:19Totalement bidon.
13:20On l'avait dit à l'époque.
13:21C'est un mensonge d'État
13:23une fois de plus.
13:24Ça fait deux ans.
13:24La commission d'enquête...
13:25Un mensonge d'État ?
13:26Ah oui, c'est un mensonge d'État.
13:27L'État des finances publiques,
13:29les dérapages systématiquement cachés,
13:31des scénarios optimistes
13:32complètement pipeaux,
13:33l'utilisation des données
13:34de l'administration
13:35pour faire croire,
13:36pour faire prendre
13:37aux Français des vessies
13:38pour des lanternes
13:38est extrêmement grave.
13:39Je vous rappelle que...
13:40C'est-à-dire que vous n'attendez rien
13:41par exemple de François Bayrou
13:42qui va tous vous réunir mardi
13:43précisément pour faire la transparence
13:45sur les finances publiques
13:46au cours d'une conférence ?
13:48Moi, je ne fais pas
13:49de procès d'intention.
13:49S'il le fait, tant mieux.
13:51Mais depuis trois ans,
13:52ce ne sont que des mensonges
13:53sur des mensonges.
13:54On a caché aux Français
13:5440 à 60 milliards
13:56de dérapages.
13:57Vous vous rendez compte
13:58de la gravité des faits ?
13:59Tous les déficits sont revus
14:00tous les trois ou six mois
14:01depuis trois ans.
14:03Alors que Bercy est le ministère
14:04le plus puissant
14:04de l'administration française
14:05qu'ils étaient réputés
14:06pour leur sérieux.
14:08Leurs chiffres sont manipulés.
14:08Vous craignez une nouvelle
14:09cure de rigueur ?
14:10Mais c'est le cas
14:11puisque Mme de Montchalin
14:12avait mis en réserve
14:13déjà 9 milliards.
14:15Voilà, la ministre des Comptes Publiques
14:16avait mis en réserve
14:179 milliards d'euros.
14:18Elle en a déclenché déjà 5
14:20en prétendant que c'était lié
14:21avec M. Trump.
14:21Ce n'était pas lié
14:22avec M. Trump
14:22puisque moi, ça fait trois mois
14:27De toute façon,
14:28les chiffres sont bidons
14:29et que les 9 milliards
14:29seront bien utilisés.
14:30Pour être clair,
14:31est-ce que vous censurez
14:32le gouvernement de François Bayrou
14:34s'il demande trop d'efforts
14:36aux Français cette année ?
14:37Je pense que sous la direction
14:39de Marine Le Pen
14:39et Jordan Bardella,
14:41si on demandait
14:41des impôts nouveaux,
14:42évidemment, nous censurions
14:43comme nous avons censuré
14:45M. Barnier
14:46qui voulait augmenter les impôts
14:484 milliards sur l'électricité,
14:49désindexer les pensions de retraite.
14:51Tout ça, nous avons protégé
14:52les Français
14:52de ces pertes de points d'achat.
14:53Vos lignes rouges rouges
14:53restent les mêmes ?
14:54Pas d'impôts nouveaux ?
14:55Le principe avec Marine Le Pen,
14:58c'est que quand il y a
14:58une ligne rouge,
14:59elle ne bouge pas.
15:00Il faudra quand même
15:00faire des efforts quelque part
15:01puisque vraisemblablement
15:02la situation...
15:03Il y a beaucoup de dépenses
15:04à couper,
15:04beaucoup de guêpes.
15:05En ce moment,
15:05on travaille,
15:07c'est pour ça que malheureusement
15:08je ne suis pas en Picardie
15:09en circonscription aujourd'hui,
15:10même si j'ai grand plaisir
15:11à être avec vous,
15:12c'est qu'on a la loi
15:12de simplification administrative.
15:14Quand je vois la difficulté
15:15que nous avons
15:16avec le groupe
15:16d'Assemblée nationale
15:17à supprimer
15:17quelques dizaines de comités
15:19de commissions de parasites
15:21par rapport aux 1300 agences
15:23et ces comités qui existent
15:25et qu'à chaque fois
15:25qu'on en déploie,
15:26on a une heure de palabre
15:27pour protéger les uns
15:28et les autres.
15:28Hier, quand même très choquant,
15:29tout le monde pourra le vérifier,
15:30il y a une surmobilisation
15:31des députés de gauche
15:32et du centre
15:33pour venir sauver
15:34les Césaires,
15:36l'équivalent des conseils
15:37économiques et sociaux
15:37dans chaque région
15:38qui ont des indemnités,
15:39des grasses indemnités.
15:40Là, il y avait tout le monde
15:41qui était là pour voter,
15:42pour protéger ses petits copains
15:43qui sont placés dans les Césaires,
15:45dans toutes les régions
15:46et je ne pense pas
15:46que ça intéresse grand monde.
15:47Mais pour être bien clair,
15:48est-ce que
15:49ces efforts aussi
15:51et ces économies
15:51sur un certain nombre
15:52d'agences de l'État,
15:53sur le train de vie
15:55d'un certain nombre
15:56d'agences,
15:57ça fait partie
15:58de ce que vous réclamerez
15:59à François Bayrou,
15:59sinon en face,
16:00censure encore une fois ?
16:02Ça fait partie
16:02des rares mesures
16:03qui avaient été un peu entendues
16:04par M. Bayrou,
16:05qui lui avait évité
16:06la censure
16:07du Rassemblement National,
16:08c'est qu'il avait annoncé
16:095 milliards d'économies
16:09sur les agences
16:10que M. Barnier
16:11ne voulait pas faire.
16:12Donc là, on avait
16:13atteint attendu
16:13et c'était bien la preuve
16:14d'ailleurs qu'on proposait
16:15des économies,
16:16contrairement à la mauvaise foi
16:17de nos adversaires
16:17qui prétendent qu'on n'en propose pas,
16:19là ils l'ont pris,
16:19il faut continuer,
16:20il faut faire une grande simplification,
16:22un grand ménage,
16:22les normes coûtent à notre pays
16:24entre 30 et 40 milliards d'euros,
16:25donc il y a quand même
16:26beaucoup de marge
16:26avant d'aller taper
16:27toujours sur les acquis sociaux
16:29des Français.
16:29Parce que quand je vois
16:29Mme Latrousse,
16:30qu'on en est à priver
16:31les Français de pansements
16:32et de dérembourser
16:33les pansements
16:33comme un pays du tiers-monde
16:34pendant que nos frontières
16:36sont grandes ouvertes
16:37au rapatriement sanitaire
16:38de gens,
16:39pas au rapatriement d'ailleurs,
16:39qu'il y a eu des abus aussi,
16:41c'est précise tout de même.
16:42Les pansements Mme Latrousse,
16:43on en est là,
16:44la sixième puissance du monde
16:45ne peut pas prendre en charge
16:46des pansements,
16:47moi je crois que l'on peut
16:48si notamment s'attaque
16:49à l'immigration.
16:49Sur le texte
16:50sur la simplification économique
16:51que vous venez d'évoquer,
16:53il y a eu une bataille
16:54de rappel au règlement
16:56mercredi soir,
16:57où vous avez été accusé
16:57de bazardiser
16:58l'Assemblée nationale,
16:59il y a eu une bataille
16:59entre vous et la France insoumise
17:01au sujet de l'accréditation
17:03de journalistes
17:04à l'Assemblée nationale,
17:06est-ce que vous regrettez
17:07l'attitude qui a été la vôtre ?
17:09Je vous avoue,
17:09j'ai regardé la séance,
17:10je n'ai pas compris
17:11ce que vous avez fait
17:11Jean-Philippe Tanguy.
17:13Il y avait dans le texte
17:14de simplification
17:14des mesures très importantes,
17:17les ADFE,
17:17les zones à faible émission
17:19que vous souhaitez supprimer,
17:21elles ne seront pas examinées
17:21avant la fin du mois d'avril,
17:23finalement,
17:23en raison du retard
17:24qui a été pris,
17:25des mesures de simplification
17:26pour un certain nombre
17:27de chefs d'entreprise,
17:29tout ça aurait pu être voté
17:30cette semaine.
17:30Non, non,
17:31on a deux jours de retard,
17:32Madame Latrousse,
17:32nous, nous avons protesté
17:33pendant une heure.
17:36Le gouvernement et la majorité
17:39a deux jours de retard.
17:40Nous, ce soir-là,
17:42nous n'avons pas protesté
17:42pour l'accréditation
17:44d'un journaliste.
17:45Il y a des images
17:45extrêmement fortes.
17:47Vous avez une gamine,
17:48une journaliste,
17:49qui a été séquestrée
17:50par des parlementaires
17:52socialistes,
17:53insoumis, communistes,
17:54qui se sont portés
17:55comme des voyous,
17:56des délinquants,
17:56qui l'ont séquestré
17:57dans un coin,
17:58se sont comportés
17:59comme des sauvages,
18:00ont voulu l'extraire
18:01physiquement,
18:02intimidation, insulte,
18:03on ne se comporte pas
18:04comme ça à l'Assemblée nationale.
18:04Les images sont en ligne
18:05et un certain nombre
18:06de huissiers sont intervenus,
18:07Jean-Philippe Tanguy.
18:08Je vous demande simplement
18:09est-ce que,
18:10pour autant,
18:12retarder,
18:13pardon,
18:14je ne crois pas
18:14que ce soit votre fille
18:15d'abord,
18:16et par la suite,
18:17dans vos ordres de priorité,
18:19je vous entends
18:19depuis des semaines
18:20parler de la fin des ADFE,
18:21je vous entends
18:21depuis des semaines
18:22parler de la bureaucratie
18:23et de la suradministration
18:25des entreprises.
18:26Là, vous aviez l'occasion
18:26d'avancer sur ces sujets-là ?
18:28Mais, une fois de plus,
18:29madame la trousse,
18:30ce n'est pas vrai.
18:30Ils ont deux jours de retard,
18:31donc ils ont planté
18:32la loi de simplification
18:33volontairement,
18:34ce n'est pas de notre faute.
18:35On ne laissera pas
18:36s'installer à l'Assemblée nationale
18:38des comportements de voyous,
18:39des intimidations physiques,
18:41où vous avez des députés
18:42de la République
18:43qui se comportent
18:43comme des racailles
18:44et comme un gang.
18:46D'accord ?
18:46On peut être en désaccord
18:47avec des gens,
18:48on ne les intimide pas physiquement,
18:50on ne les prend pas à partie,
18:51on ne réunit pas
18:52entre 80 et 100 personnes
18:54pour insulter,
18:55intimider deux ou trois personnes.
18:57Ça, ce sont des comportements
18:58qui n'ont rien à faire
18:58à l'Assemblée nationale.
18:59Et toutes les personnes,
19:00les honnêtes gens
19:01qui verront ces images
19:02comprendront pourquoi
19:03le Rassemblement national
19:03a protesté.
19:04La vraie question,
19:05c'est pourquoi ça n'a pas été diffusé
19:06sur toutes les antennes
19:07et la vraie question,
19:08c'est pourquoi la droite
19:09et le centre
19:10ont une fois plus couvert
19:11les violences,
19:12les abus,
19:13les intimidations,
19:14parce que c'est leur copain
19:15et parce qu'il ne faut pas
19:16déplaire aux socialistes.
19:17J'ai un ami personnel
19:18et il y a les images en ligne
19:19qui s'est fait traiter
19:20avec des insultes homophobes.
19:22Si ça avait été
19:23un autre groupe politique
19:24que la gauche,
19:25ça ferait le tour des médias
19:25mais comme c'est la gauche,
19:26on leur pardonne tout
19:27parce que c'est le camp du bien.
19:28Ce n'est pas le camp du bien,
19:29c'est le camp des voyous.
19:30Jean-Philippe Tanguy,
19:31en quelques secondes,
19:31RMC a appris ce matin
19:32que dans l'affaire
19:33des assistants parlementaires européens,
19:35à peine la moitié des prévenus
19:36a fait appel,
19:37le délai expirait hier soir.
19:38Est-ce que c'est une épine dans le pied
19:39dans la perspective de l'appel
19:41que la moitié des prévenus
19:42finalement acceptent le jugement
19:43et reconnaissent que la peine est juste ?
19:45Je n'ai pas cette information,
19:47je ne sais pas qui n'a pas fait appel,
19:48vous me l'apprenez,
19:50mais Marine Le Pen est très confiante
19:52dans sa capacité à prouver son innocence,
19:54elle le fera
19:55et je lui assure une fois plus
19:58mon plein soutien avec son courage.
20:00Merci Jean-Philippe Tanguy,
20:018h52 sur BFM TV et RMC.