• il y a 4 minutes
Jean-Philippe Tanguy, député Rassemblement national de la Somme est l'invité du Face à Face sur BFMTV et RMC. Il est notamment revenu sur l'abrogation de la réforme des retraites, la visite d'Emmanuel Macron au Maroc ou encore le budget. 

Category

🗞
News
Transcription
00:00du groupe Rassemblement National à l'Assemblée, et dans quelques instants on reviendra sur cette circulaire que Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, a adressée au préfet pour serrer la vis sur l'immigration.
00:09Mais avant cela, Jean-Philippe Tanguy, je voulais vous parler de l'abrogation de la réforme des retraites. J'avais cru comprendre que votre parti voulait revenir sur la retraite à 64 ans, sauf qu'hier,
00:18les députés devaient voter pour inscrire cet objectif dans le budget à l'initiative de la gauche et le Rassemblement National a voté contre.
00:27Est-ce que vous dites des choses que vous ne faites pas ? Est-ce que vous êtes des tartuffes ?
00:31Non, pas du tout. C'est la gauche qui est tartuffe et qui fait un petit numéro de passe-passe pour faire croire aux Françaises et aux Français qui ont désespérément envie et besoin
00:41que l'on abroge la réforme des retraites, qu'il y ait plus de justice sociale dans notre pays, de faire croire que leur proposition pouvait abroger la réforme des retraites.
00:48Ce n'est pas possible.
00:49C'était un vote symbolique ?
00:50C'était pas seulement un vote symbolique, c'était un vote de mensonge, puisqu'en fait, ça consistait surtout à augmenter les cotisations et à faire payer leurs promesses sur des illusions.
01:00La vraie abrogation de la réforme des retraites, elle passerait demain avec la niche du Rassemblement National, mais c'est la gauche, avec le soutien des macronistes,
01:07qui a sciemment saboté cette proposition du Rassemblement National. D'ailleurs, tout le monde a pu le voir dans le débat public, parce qu'ils ne veulent pas que le Rassemblement National
01:17puisse appliquer une promesse que Marine Le Pen a toujours faite à Eljordan Bardella, la justice sociale, l'accès à la retraite pour ceux qui ont travaillé dur.
01:24J'y viens dans quelques instants, mais je reste sur le vote d'hier, Jean-Philippe Tanguy.
01:27Ce que proposait en fait la gauche, c'était d'augmenter les cotisations pour les salaires les plus hauts, pour justement financer l'abrogation d'une réforme des retraites,
01:34parce qu'abroger la réforme, ça coûterait quelques 4 milliards d'euros par an et jusqu'à 16 milliards en 2032.
01:41Une hausse de cotisation pour les personnes qui gagnent le plus, pour les salariés les plus riches, vous auriez pu le voter ?
01:48Est-ce que vous avez fait preuve de sectarisme en refusant, au final, de donner le point à la gauche hier, avant le texte effectivement que vous proposez ?
01:56Non mais pas du tout. Nous, d'ailleurs, la gauche avait déjà proposé l'abrogation des retraites dans d'autres niches par le passé, nous l'avions soutenu.
02:06J'avais même à l'époque soutenu, en commission des finances, Éric Coquerel, qui avait très sévèrement attaqué par les macronistes,
02:13parce qu'il avait jugé recevable une proposition de loi Lyot, un des groupes du groupe centriste.
02:18Président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Éric Coquerel.
02:20Absolument, et à l'époque, seul le Rassemblement national avait soutenu la gauche pour que ce soit inscrit.
02:24Donc on n'a jamais fait preuve d'hypocrisie. L'hypocrisie, c'est de faire croire qu'en taxant quelques plus hauts salaires, on va réussir à financer les retraites.
02:32Évidemment, pourquoi techniquement on ne veut pas pénaliser ces salaires ? Parce que ce sont des gens très mobiles.
02:37Ce sont des gens qui ont une capacité à s'expatrier, à travailler en dehors de notre pays.
02:41Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, même quand la gauche était au pouvoir avec François Hollande, qui est redevenu député du Nouveau Front populaire,
02:47il ne touchait pas à ces hauts salaires comme il devrait contribuer.
02:50C'est vrai qu'il y a une injustice sur ces hauts salaires, je le reconnais et on le reconnaît,
02:54mais c'est trop facile, quand on est dans l'opposition comme la gauche, de faire des promesses qu'ils n'appliquent, eux, jamais quand ils sont au pouvoir, parce que c'est de la poudre aux yeux.
03:01Vous le disiez il y a quelques instants, Jean-Philippe Tanguy, le Rassemblement national présente son propre texte demain à l'Assemblée pour abroger la retraite à 64 ans.
03:08Le problème, c'est qu'il n'y a plus rien dedans, il a été en quelque sorte vidé de sa substance par un vote des députés en commission.
03:14Et de toute façon, vous n'avez pas la certitude non plus que la gauche joindrait ses voix aux vôtres pour abroger ce texte.
03:20Est-ce que ça veut dire que vous allez retirer votre proposition ?
03:23Non, on va se battre jusqu'au bout.
03:25Il y a en commission, madame Latrouze, un député de gauche qui a eu le courage de voter pour l'abrogation de la retraite communiste parce qu'il venait du Rassemblement national.
03:34Ça veut dire que ces gens qui font beaucoup de promesses, qui sont très généreux en paroles et en blabla, trahissent une fois encore, mais malheureusement, ils sont habitués,
03:42les salariés, les ouvriers, les femmes qui ont des travaux difficiles, les Françaises et les Français qui sont les plus exposés aux risques et à la pénibilité du travail.
03:50Et bien, ils préfèrent faire de la politique, de la petite politique, attendre que ce soit leur texte qui passe pour ne pas voter celle du Rassemblement national.
03:56Quand vous dites qu'on va se battre, Jean-Philippe Tanguy, c'est-à-dire que vous croyez encore possible de convaincre la gauche de voter à vos côtés ?
04:00Convaincre la gauche, je ne sais pas, mais en tout cas montrer aux Français la responsabilité des élus de gauche qui ont fait élire Emmanuel Macron alors qu'il y avait la réforme des retraites,
04:10qui ont réélu en juillet dernier des personnalités comme Madame Borne, qui ont fait la réforme des retraites, qui ont fait élire en leur sein des personnalités qui ont dégradé les conditions de travail des Français.
04:19Aurélien Rousseau, député du Nouveau Front Populaire, qui était directeur de cabinet d'Elisabeth Borne pendant la réforme des retraites et que le Nouveau Front Populaire a recyclé.
04:28François Hollande, évidemment, qui est responsable de la réforme Touraine, qui a fait augmenter d'un an les cotisations des salariés.
04:35Donc ces gens sont des manipulateurs, des menteurs, mais c'est grave parce qu'on aura sans doute, vous le savez, Madame Latreau, une dissolution dans les mois à venir.
04:42Que vous espérez ou que vous anticipez ?
04:44On anticipe tout simplement parce que c'est la réalité politique.
04:46Mais ça veut dire que même un mois, même deux mois de perte de temps par rapport à la proposition de gauche à l'Assemblée, ça veut dire qu'on n'aura peut-être pas le temps de la voter avant une autre dissolution.
04:55Donc il y aura encore plus de Français qui partiront à la retraite de manière tardive alors qu'ils auraient pu profiter du résultat d'une vie de travail.
05:02Sur le fond du sujet, ce n'est pas complètement dingue aujourd'hui d'abroger la réforme des retraites quand on voit le coût de la mesure et en parallèle les déficits et le budget rigoureux
05:13qu'en ce moment les députés sont en train de rédiger.
05:17Non, vous savez ce qui est dingue, Madame Latreau, c'est de sciemment envoyer des gens au travail alors qu'on sait qu'ils sont déjà abîmés.
05:22C'est de sciemment provoquer des risques de maladies chroniques, d'invalidité, de souffrance au travail, du chômage des aînés, juste pour faire de l'affichage.
05:32C'est-à-dire que l'argent qu'ils prétendent récolter en allongeant la durée de la vie de retraite, on sait très bien que c'est dégradé sur les comptes de sécurité sociale et sur le bonheur des gens.
05:40On est en réforme des retraites permanentes depuis que je suis né et sans doute depuis que vous aussi que vous avez conscience de la politique.
05:46La France est en permanence en réforme, réforme qui consiste tout le temps à priver les gens de droits sociaux.
05:51On le voit encore, ils veulent priver les gens d'un jour férié.
05:54Ces dirigeants politiques, on est contre parce qu'il faut que les dirigeants politiques ne soient pas là juste pour mettre un coup de bâton sur la tête des Français et des Français du travail.
06:04Le jour férié, en moins, vous dites c'est non.
06:06C'est ce qu'on dit pipo, on l'a déjà fait il y a 20 ans et puis on se retrouve avec le même problème.
06:10La vraie clé, c'est comment on recrée de la richesse dans notre pays, richesse qu'on peut ensuite partager selon le mérite de chacun.
06:17Mais ces hommes et ces femmes politiques qui n'ont aucune idée pour relancer la croissance, qui n'ont aucune idée pour la productivité, qui n'ont aucune idée sur l'innovation,
06:23qui ne font que de la politique politicienne de soumission à l'Union européenne, au marché financier, à la fin les comptes sont dégradés, la France est ruinée et les droits sociaux des Français sont préservés.
06:33Pendant presque 200 ans, la gloire et l'honneur des femmes et des hommes politiques, c'était comment on accorde des droits sociaux aux gens.
06:41Maintenant, la classe politique qui dirige la France depuis 30 ans, c'est comment ils font pour priver les Français de droits sociaux.
06:46Eh bien nous, on prétend que l'on peut créer de la richesse et rendre des droits aux Français.
06:49Jean-Philippe Tanguy, dans la niche parlementaire que vous présentez demain, il n'y a pas que la brogation de la réforme des retraites,
06:54il y a aussi les peines planchées qui vont vous occuper avec un texte pour remettre au goût du jour cette disposition pénale
07:00qui avait été supprimée par François Hollande en 2014.
07:03Est-ce que vous avez fait les comptes Jean-Philippe Tanguy ?
07:05Est-ce que le retour des peines planchées, ça passe demain à l'Assemblée nationale ?
07:09Qui peut voter à vos côtés ?
07:10Écoutez, ça devrait passer avec le soutien des députés de M. Wauquiez qui ont fait savoir dans la presse ce qu'ils votaient pour.
07:16Vous comptez sur une bienveillance du gouvernement ?
07:19Bruno Rotaillot, lorsqu'il était interrogé, ministre de l'Intérieur, il dit
07:21« Mes positions sur ce point sont connues, mais je ne fais pas la politique pénale. »
07:25Il se trouve que le ministre de la Justice, Didier Migaud, lorsqu'il était député socialiste, avait précisément combattu les peines planchées.
07:30Est-ce que vous avez eu un retour du gouvernement pour savoir laquelle des deux lignes l'emporte ?
07:34Écoutez, pour le moment non, ce qui d'ailleurs est un problème de transparence de l'avis parlementaire.
07:39En commission, les députés macronistes, y compris Horizon, qui avait pourtant proposé une solution similaire,
07:45même si plus faible il y a quelques mois, n'ont pas voté notre proposition et n'ont pas soutenu en tout cas publiquement.
07:52Donc ça pose un problème, parce que plus le temps passe, plus sur ce sujet comme tant d'autres,
07:56Michel Barnier ressemble de plus en plus à Elisabeth Borne sur le sectarisme,
08:01sur le fait de balader les Français, sur un budget inefficace,
08:04sur le fait de ne pas respecter le Parlement et d'avoir des très belles paroles.
08:08Il y a quand même des annonces qui sont faites.
08:09Il y a des plus belles paroles à droite, Mme Borne c'est des paroles plutôt à gauche, mais c'est toujours du mensonge.
08:12Il y a des annonces, enfin il y a des actes, même la circulaire de Bruno Rotaillot hier au préfet par exemple,
08:16pour réclamer des résultats, ne régulariser, dit-il qu'au compte-gouttes,
08:20et accélérer les expulsions.
08:22Est-ce que là vous dites bravo monsieur le ministre ?
08:23On voit également que lorsqu'il se rend au Maroc, il obtient des paroles plutôt amènes des autorités marocaines
08:29pour faciliter les processus de réadmission ou d'expulsion, ça dépend où on se situe, des sans-papiers marocains.
08:35Là vous dites bravo quand même Bruno Rotaillot, ça va plus vite peut-être qu'avec ses prédécesseurs.
08:40On n'est pas pour la politique du pire.
08:42Quand ça va dans le bon sens, quand un ministre de l'Intérieur...
08:44Et là ça va dans le bon sens ?
08:45Oui, en tout cas ça ne va pas dans le mauvais sens.
08:46Demande plus de fermeté, demande l'application de la loi.
08:49Évidemment qu'on peut s'en réjouir, mais vous savez déjà,
08:52monsieur Rotaillot qui ne voulait pas faire de régularisation, il en refait au compte-gouttes.
08:55Bon, la situation est évidemment plus dure quand on gouverne que quand on est dans l'opposition,
09:00comme l'était monsieur Rotaillot.
09:02Mais vous savez, moi je me méfie, on verra les résultats.
09:04Monsieur Rotaillot il le sait, les Français le savent, ils l'ont vu depuis deux ans,
09:07on ne fait jamais la politique du pire avec Marine Le Pen et Jordan Bardella.
09:10On soutient tout ce qui va dans le bon sens, on pourra voter, je l'espère,
09:13une proposition de loi, un projet de loi pardon, du gouvernement sur l'immigration qui sera plus dur.
09:18Et quand on se réconcilie avec la grande nation marocaine,
09:21ce grand pays ami qu'est le Royaume du Maroc,
09:25et ce souverain ami de la France qu'est Mohamed VI,
09:27eh bien on ne peut que s'en féliciter.
09:29Marine Le Pen avait publiquement appelé à une réconciliation avec le Maroc,
09:32et évidemment, quand on a des grands contrats avec le Maroc,
09:35quand on a une coopération avec le Maroc,
09:36on peut avoir de meilleurs résultats plutôt que de se fâcher avec tout le monde,
09:40parce que monsieur Macron, il faut bien reconnaître, depuis ses temps,
09:42s'était quand même fâché avec la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et tous nos alliés africains.
09:46Jean-Philippe Tanguy, pourquoi la présence de Yassine Belattar vous choque tant ?
09:49D'ailleurs, dans la délégation d'Emmanuel Macron au Maroc,
09:51après tout, il est l'un des visages du lien qui existe entre Paris et Rama.
09:55Je ne sais pas si c'est le visage du lien entre Paris et Rama.
09:57L'un des visages.
09:58Écoutez, c'est une personnalité qui a été condamnée, qui a...
10:01Ce n'est pas le seul dans la délégation.
10:02Oui, mais c'est un problème.
10:03Mais c'est le seul que vous évoquez.
10:04Non, on évoque aussi monsieur El Guerrage, qui a massacré...
10:08François-Marie Bagné, photographe, qui fait partie du Voyage.
10:11Pour l'instant, François-Marie Bagné n'est jamais cité par le Rassemblement national, par exemple.
10:14Cet ancien député que monsieur El Guerrage, que monsieur Macron a pris dans sa délégation,
10:18je vous rappelle qu'il avait massacré avec un casque à moto
10:21le visage et le crâne d'un de ses adversaires socialistes,
10:25qu'il avait été condamné sévèrement pour ça.
10:27Donc, monsieur Macron estime qu'on peut avoir dans une délégation,
10:29c'est bien plus grave que monsieur Belattar,
10:31une personnalité violente, non seulement dans les mots, mais dans les actes.
10:35Elle le fait qu'en France, il n'y ait jamais aucune limite.
10:37On ne pose plus aucune limite.
10:38Et qu'un criminel, quelqu'un qui a utilisé de la violence contre un autre Français,
10:43qu'il a massacré physiquement avec des séquelles extrêmement dures
10:47pour que cette personne puisse être honorée dans une délégation
10:49et qu'on présente à Mohamed VI, on est chez les dingues.
10:52Monsieur Bagné, qu'est-ce qu'il faisait là ?
10:53Cette personne a abusé pendant des années...
10:54Ça vous choque autant que monsieur Belattar,
10:56dont on a quand même beaucoup plus entendu parler ?
10:58C'est parce que monsieur Belattar fait aussi beaucoup parler de lui.
11:00Il a fait le tour des médias, ce que n'a pas fait monsieur Bagné,
11:02avec beaucoup de vulgarité pour se prévaloir d'un lien particulier.
11:06Et monsieur Belattar, il s'est illustré en co-organisant une manif en soutien du CCIF.
11:11Il a co-présenté un gala organisé par le CCIF
11:14et a organisé une manifestation contre l'islamophobie.
11:16Non, une manifestation islamiste avec des gens qui sont des islamistes.
11:19Et depuis le CCIF, les liens...
11:21Je dois le préciser aussi pour des raisons de droit, Jean-Philippe Tanguy.
11:24Vous avez sans doute raison de préciser, de faire votre travail,
11:27mais je vous rappelle que le CCIF n'existe plus en France
11:29parce qu'ils ont été convaincus de liens avec l'islamisme
11:32et qu'ils ont essayé de se recycler au niveau européen.
11:34Il est vrai que la Commission européenne favorise et finance régulièrement des mouvements islamistes,
11:38malheureusement avec l'argent des Français,
11:39ce qu'on condamne seul au Rassemblement national.
11:41Et je précise que Yassine Belattar, invité de BFM TV hier,
11:44se disait très fier, en tant que franco-marocain,
11:47d'avoir fait ce chemin dans un avion floqué aux couleurs de la République française.
11:52Il n'a pas laissé que ça parce qu'il était habillé en basket et en jogging.
11:55Et je crois qu'on aura fait le point sur ce dossier.
11:58J'en reviens au budget tout de même,
12:01avec le gouvernement qui veut aligner le régime d'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires
12:05sur celui du privé pour économiser 1,2 milliard d'euros.
12:10Si je résume, c'est en indemnisant moins bien et moins longtemps les arrêts dans le public.
12:16Vous soutenez l'idée, c'est-à-dire que vous êtes d'accord, par exemple,
12:19pour que les policiers, les infirmiers, les enseignants, les secrétaires de mairie
12:23soient moins bien indemnisés lorsqu'ils sont malades ?
12:25Mais je comprends vos questions, mais nous, on aspire à gouverner.
12:29Alors on peut faire de la démagogie et promettre tout et n'importe quoi
12:32quand on est dans l'opposition pour trahir tous ces promesses.
12:34Ce n'est pas la philosophie de Marine Le Pen et Jordan Bardella.
12:37La France fait face à une crise budgétaire extrêmement grave.
12:40Vous avez 16 milliards d'euros de non-contrôle des dépenses sur les arrêts maladie.
12:44Cette mesure, si elle est justement appliquée et négociée avec les syndicats,
12:48nous semble pouvoir ramener un peu d'argent public pour financer notre modèle social.
12:53Appel à la grève des policiers municipaux qui disent
12:56« Si la mesure est adoptée, vous démotiverez une fois de plus les 27 000 policiers municipaux français
13:00qui ont déjà le moral en berne depuis plusieurs années. »
13:02Qu'est-ce que vous leur dites à ces policiers municipaux ?
13:04Vous qui défendez l'ordre, qui défendez précisément ces professions.
13:08Désolé, vous aussi, il va falloir faire des efforts. Démotivez-vous.
13:12Je comprends la difficulté.
13:13Je ne nie pas que ce soit un effort que l'on demande aux Françaises et aux Français,
13:18que ça puisse être difficile pour des gens qui n'abusent pas du système.
13:20Ce système est hors contrôle.
13:22Il y a une fois de plus 16 milliards d'euros.
13:24Si demain le RN est amené à gouverner, comme tous les forces politiques en réalité,
13:28nous ne saurons pas comment assurer sa pérennité.
13:31Par contre, la particularité de la proposition de Jordan Bardella qu'il a rappelée lundi,
13:37c'est que nous, l'argent qui est économisé, on veut le rendre aux fonctionnaires,
13:40notamment dans le paiement des heures sup.
13:41Et là, ça répond aux problématiques de la police municipale
13:44ou d'autres professions comme les agents pénitentiaires.
13:46Dans notre pays, l'État est un très mauvais employeur, Mme Latrousse.
13:49Il n'honore pas ses heures supplémentaires, et notamment pour les agents pénitentiaires.
13:53Il y a plusieurs semaines d'équivalent de temps de travail
13:57qui ne sont pas payés dans la pénitentiaire.
13:59Donc, on veut que cet argent qui soit économisé sur ce jour de carence
14:02puisse être rendu aux fonctionnaires dont les heures supplémentaires ne sont pas honorées,
14:06dont les conditions de travail sont difficiles.
14:09C'est, je pense, un moyen très rapide d'honorer cette promesse
14:12parce que les agents de la pénitentiaire, comme la police et comme d'autres fonctions publiques,
14:16les soignants dont les heures supplémentaires ne sont jamais payées,
14:18c'est un sujet qui traîne depuis plus de 10 ans.
14:20Tout de même, lorsqu'on regarde vos votes ces derniers jours,
14:23ces dernières semaines à l'Assemblée, Jean-Philippe Tanguy,
14:25la question se pose, est-ce que le Rassemblement National est encore ni de droite ni de gauche ?
14:29Quand on regarde le détail de tout ce à quoi vous êtes opposés,
14:32le relèvement du taux du prélèvement forfaitaire unique,
14:35la pérennisation d'une contribution sur les hauts revenus,
14:37le retour de l'impôt sur la fortune, l'impôt mondial sur les gros patrimoines,
14:40pareil pour l'augmentation de la fiscalité sur le siège des entreprises,
14:43systématiquement, le Rassemblement National a été contre ces mesures
14:47quand, dans le même temps, vous avez voté des mesures plus favorables aux plus aisées
14:50sur les gros héritages ou sur les allègements de cotisations patronales.
14:53Par exemple, est-ce que vous êtes devenu un parti et de droite et de droite,
14:57et oserais-je même dire un parti macroniste, au fond, sur l'économie ?
15:01Bon, mais écoutez, la gauche a beau le jeu de faire ça, les macronistes nous accusent exactement du contraire.
15:05Là, les votes sont clairs, Jean-Philippe Tanguy.
15:07Ce n'est pas clair du tout, parce que ce que vous appelez un geste pour les cotisations salariales,
15:10c'est sur les personnes au SMIC.
15:12C'est sur les personnes qui ont, comment dire, qui sont au SMIC
15:15et qui, donc, ont peur que ça détruise des dizaines de milliers d'emplois.
15:20Donc, ce n'est pas du tout un geste pour les patrons,
15:22c'est pour protéger l'emploi des personnes, malheureusement, peu qualifiées,
15:26qui sont exposées à la concurrence internationale.
15:28C'est pour augmenter les salaires de la gauche aussi.
15:30La gauche refuse systématiquement, je vais vous donner un exemple.
15:32La taxe sur les rachats d'actions.
15:34Il y avait un amendement de Mme Sass qui taxait les rachats d'actions.
15:36Un député écologiste.
15:38Voilà, Mme écologiste, 1 milliard d'euros.
15:40Eh bien, ils ont préféré voter l'amendement de Mme Sass à 1 milliard d'euros
15:43que le nôtre qui taxait à 9 milliards d'euros les rachats d'actions
15:45parce que ce sont des pratiques spéculatives.
15:47Les taxes sur la surdividende, 750 millions d'euros.
15:49Ils ont refusé de voter.
15:51Vous vous défendez d'être devenu de droite et de droite.
15:53Nous sommes toujours marinistes, gaullistes,
15:55et nous défendons l'intérêt général.
15:57Sauf que Marine Le Pen a critiqué la suppression, par exemple,
15:59de l'impôt sur la fortune.
16:01Elle avait critiqué aussi la flat tax,
16:03elle avait dit que ça engendre les gilets jaunes,
16:05c'est des cadeaux plus aisés.
16:07Elle a demandé une suspension de séance pour négocier le rétablissement
16:09d'un impôt sur la fortune.
16:12J'ai pris mon risque politique.
16:14J'ai dit publiquement que j'étais prêt à négocier avec des gens qui nous insultent
16:16pour l'intérêt des Françaises et des Français.
16:18Ils ont refusé de négocier.
16:20Ils voulaient leur impôt et pas un autre.
16:22Ils voulaient leur impôt et aucun autre.
16:24Ils sont dans la politique du pire.
16:26D'un patrimoine immobilier au-delà de 2,6 millions d'euros,
16:28c'est ce que vous dit la gauche, c'est ce que vous avez proposé.
16:30Ça allait encore dans le sens des plus riches.
16:32Mais nous considérons que ceux qui investissent dans notre pays
16:34doivent être récompensés.
16:36Je ne considère pas qu'avoir réussi ou être riche
16:38est une maladie ou qu'il faut les punir.
16:40Il faut récompenser les comportements patriotes,
16:42les comportements d'investissement.
16:44Ceux qui investissent dans notre pays doivent être protégés.
16:46Par contre, on a un impôt sur la fortune financière
16:48de 7 milliards d'euros.
16:50Je ne pense pas que ce soit une paille
16:52qui pénalisait les comportements spéculatifs
16:54et l'enrichissement sur le dos des Français.
16:56La gauche n'a pas voulu le voter.
16:58La gauche a inventé un espèce de machin
17:00qu'ils appellent un impôt sur la fortune climatique.
17:02Ils essaient de mélanger les causes,
17:04de raconter n'importe quoi.
17:06Je ne vois pas en quoi imposer ceux qui ont une maison
17:08ou une résidence principale à Lille-de-Ré
17:10pour pouvoir changer le climat.
17:12Ça, c'est les vaines promesses de la gauche.
17:14Mais on sait comment ça finit.
17:16Ça commence avec Che Guevara,
17:18ça finit avec François Hollande sur son scooter.
17:20Jean-Philippe Tanguy, est-ce que vous savez
17:22quel est le point commun entre Jordan Bardella et Bilal Hassani ?
17:24Les deux ont été privés de publicité
17:26par la régie publicitaire de la SNCF,
17:28Jordan Bardella pour son livre.
17:30Bilal Hassani, c'est lorsqu'il faisait la couverture
17:32d'un magazine où il était grimé
17:34en idole chrétienne.
17:36Dans les deux cas,
17:38la régie de la SNCF a considéré
17:40que c'était une expression de nature politique,
17:42religieuse, et que cela contrevenait
17:44aux conditions générales
17:46de sa régie.
17:48Mais ce que je veux dire par là, c'est que
17:50dans les faits, Jordan Bardella n'est pas le premier
17:52à se voir refuser une publicité dans les gares.
17:54Il n'en fait pas trop sur le thème
17:56de la censure, de la victimisation.
17:58Quand on regarde, franchement,
18:00les exemples sont légions.
18:02C'est une opération, vous avez posé la question
18:04inverse à d'autres.
18:06Les exemples sont légions. Il y a déjà eu des livres politiques,
18:08M. Lemaire, fut un temps M. Sarkozy.
18:10C'était exactement plus une biographie pour M. Sarkozy.
18:12Une campagne de Greenpeace a été
18:14interdite sur les panneaux de gares ?
18:16Je ne sais pas ce que disait le message de Greenpeace.
18:18C'était un message frontalement politique.
18:20Le fait que Jordan Bardella mette sa photo
18:22avec le titre de son ouvrage n'est pas un message politique
18:24en soi, considéré que toute biographie
18:26est un message politique. Ce qui est vrai, c'est qu'il y a eu
18:28une opération des syndicats d'extrême-gauche
18:30qui ont voulu bloquer
18:32la campagne de Jordan Bardella, qui hier
18:34à l'Assemblée d'ailleurs, un député d'extrême-gauche
18:36que je connais malheureusement bien puisqu'il a battu
18:38Nicolas Dupont-Aignan à cause de la droite
18:40et des macronistes qui ont préféré faire élire
18:42un syndicaliste d'extrême-gauche plutôt que de
18:44ne pas faire battre
18:46Nicolas Dupont-Aignan, s'est facilité
18:48publiquement du fait qu'ils avaient réussi
18:50à interdire la campagne de Jordan Bardella.
18:52Je veux bien qu'on soit paranoïaque, mais visiblement, la gauche
18:54en a fait un combat et
18:56avec la faiblesse de la SNCF, ils l'ont gagné.
18:58De toute façon, on connaît malheureusement
19:00la faiblesse de la SNCF avec ce genre de personnalité.
19:02Juste d'un mot, Jean-Philippe Tanguay, vous allez me dire peut-être
19:04que j'ai mauvais esprit, mais est-ce que ce livre, c'est
19:06pour mettre en orbite un éventuel candidat
19:08de substitution si Marine Le Pen
19:10venait à être condamnée pour inéligibilité
19:12dans le procès qu'elle affronte en ce moment ?
19:14C'est pour mettre en orbite Jordan Bardella ?
19:16Marine Le Pen n'est pas condamnée pour inéligibilité, elle est innocente de tout ce qu'on lui reproche.
19:18Je n'ai aucun doute
19:20sur ce sujet. Jordan Bardella
19:22est déjà en orbite
19:24et c'est Marine Le Pen, je crois qu'il le reconnaît
19:26lui-même, qui l'a mis en orbite parce qu'elle a confiance
19:28dans les talents, elle a confiance dans le mérite.
19:30Elle n'a pas peur de personnalités
19:32qui peuvent affirmer une identité
19:34forte, qui peuvent convaincre les gens.
19:36Elle se sait suffisamment forte et populaire
19:38pour affronter à la fois un procès
19:40injuste, un budget
19:42qui nous appelle à la responsabilité, tout en
19:44répondant aux aspirations
19:46des Français. Donc Jordan Bardella est déjà en orbite,
19:48c'est la deuxième ou première personnalité
19:50politique des Français. Ce livre permet
19:52de nouer un lien différent avec
19:54nos compatriotes et j'espère
19:56qu'il aura le succès qu'il mérite.

Recommandations