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Député Rassemblement national de la Somme, Jean-Philippe Tanguy était l’invité de Benjamin Duhamel ce jeudi 14 novembre. Il a réagi aux peines réclamées par le procureur contre plusieurs membres de son parti, dans le cadre du procès des assistants parlementaires du Front national.

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Transcription
00:00Tout le monde veut savoir, et tout de suite, l'invité du jour.
00:06Alors que l'invité du jour est en train de rentrer sur ce plateau,
00:09il s'agit du député Rassemblement National de la Somme.
00:13Bonsoir Jean-Philippe Tanguy.
00:14Bonsoir.
00:15Merci d'être avec nous ce soir.
00:17On va bien évidemment parler dans un instant de la question
00:20de ces réquisitions du parquet, des réquisitions extrêmement lourdes,
00:24des conséquences politiques qu'elles sont susceptibles d'avoir
00:27puisque Marine Le Pen risque une peine d'inéligibilité
00:30qui pourrait d'ailleurs être immédiate,
00:32avant même que la Cour d'appel puisse est statuer.
00:35Mais juste avant, je voudrais vous interroger Jean-Philippe Tanguy
00:37sur ce qu'a dit le Premier ministre dans les colonnes de Ouest-France,
00:39Michel Barnier, qui dit qu'il utilisera probablement le 49-3
00:44pour l'adoption du budget.
00:47Pas beaucoup de surprises, il n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
00:50Il n'empêche, la question est simple.
00:51Si 49-3 il y a, ça veut donc dire que les oppositions
00:54peuvent déposer et voter des motions de censure.
00:56Est-ce que vous allez censurer le gouvernement Barnier
00:59si donc il décide de faire voter ce budget par 49-3 ?
01:03Ça dépendra du texte qui arrive devant les députés.
01:07Le Sénat va reprendre le texte, on va voir qu'est-ce qu'ils font.
01:13Est-ce qu'ils suppriment la taxe de 6 milliards sur l'électricité ?
01:16Est-ce qu'ils suppriment le malus automobile ?
01:18Est-ce qu'ils suppriment la taxe sur les billets d'avion ?
01:20Effectivement, il y a beaucoup de sujets qui ne sont pas encore clairs aujourd'hui.
01:24Ce qui est sûr, et ce qu'on a dit à plusieurs reprises,
01:26c'est que Michel Barnier est sur la voie, sur le chemin,
01:30a choisi le chemin de la censure du Rassemblement national
01:34parce qu'il a trahi les promesses qu'il avait faites aux Français.
01:36Il avait promis la justice fiscale, l'essentiel des mesures fiscales
01:39touche les classes populaires et moyennes.
01:41Il avait promis la réduction des déficits.
01:43On a un déficit qui va être à 5,3 du PIB, qui est considérable.
01:48Il n'y a pas de rétablissement des comptes publics.
01:50Le pire, là-dedans, il n'a rien négocié.
01:54Il n'a rien négocié avec le Rassemblement national,
01:56il n'a rien voulu négocier avec la gauche.
01:58Bref, il a fait un budget minoritaire, volontairement,
02:01et il a laissé ses troupes saccagées et ridiculisées par le Parlement.
02:05Vous dites qu'il est sur le chemin de la censure.
02:07Les arbitrages, à quelques exceptions près, on les connaît.
02:10Laurent Wauquiez, encore il y a quelques jours,
02:12est allé aux 20 heures de TF1 pour annoncer la disposition
02:16qui avait été décidée sur les retraites,
02:19avec une façon de préserver les petits retraités
02:22et une décision qui serait pour le coup moins positive
02:25pour ceux qui perçoivent une pension de plus de 2 500 euros.
02:28Une facture de 3 milliards.
02:30Effectivement, 3 milliards d'euros d'économie qui sont faits sur les retraités.
02:33On connaît ces arbitrages.
02:34Si ceux-là sont confirmés et vous sont soumis,
02:37est-ce que vous déposerez, est-ce que vous voterez une motion de censure ?
02:41Ce sera décidé par le groupe, mais vous voulez absolument…
02:43Mais vous avez bien un avis, Jean-Philippe Tanguy.
02:45Mon avis, je l'ai donné au Parlement à de nombreuses reprises.
02:47Ce budget est inacceptable pour les deux raisons que je vous ai dites.
02:49C'est de l'injustice fiscale et c'est un budget de faillite.
02:52Ce sera le 51e budget de déficit de faillite de la Vème République.
02:57Vous le censurerez.
02:58Mais nous prendrons une décision en groupe.
03:01Mais ce qui est sûr, c'est que M. Barnier n'a absolument pas rempli ses promesses,
03:04y compris celles qu'il avait faites dans des journaux télévisés à grande écoute
03:08où il avait dit mais non, je suis défiérant, je ne serai pas Mme Borne,
03:11je vais négocier avec les oppositions, tatati tatata.
03:14Elle n'a rien négocié, elle a complètement disparu.
03:16Et ses députés n'ont jamais été présents.
03:19D'ailleurs, vous parlez de M. Wauquiez au passage.
03:20On l'a plus vu aux 20 heures de TF1 qu'occupait son siège
03:23pour lequel il payait 7000 euros à l'Assemblée nationale
03:25où il n'a rien fait, rien dit.
03:27Il a été présent 6% du temps.
03:28Alors, lui qui passe son temps à parler de la cistana et à dénoncer des gens
03:33qui ne travaillent pas assez, je propose qu'il soit payé 6% de son salaire.
03:36Ça nous fera quelques économies.
03:38Donc, chemin de la censure pour Michel Barnier.
03:41Mais vous verrez, au fond, vous vous attendez de savoir ce que Marine Le Pen va décider.
03:43Bien sûr, c'est la présidente de notre groupe et la chef de notre famille politique.
03:48Vous le savez très bien.
03:49Ne jouez pas à votre tour l'étonné.
03:50Je ne joue pas l'étonné, mais je constate que vous avez peut-être un avis,
03:54d'ailleurs on pressent dans ce que vous dites,
03:55mais que vous préférez attendre de savoir ce que vont dire les chefs
03:57sur cette question de la censure ou pas.
03:58Sur le mandat impératif décidé par Marine Le Pen.
04:01Je n'ai aucune difficulté à obéir à Marine Le Pen.
04:03Jean-Philippe Tanguy, parlons donc de ces réquisitions lourdes du parquet
04:06dans le cadre du procès des assistants parlementaires du RN.
04:08Peine d'inéligibilité pour tous les prévenus.
04:10Pour Marine Le Pen, les réquisitions montent à 5 ans de prison,
04:13dont 2 ans de prison ferme aménageable, 300 000 euros d'amende,
04:165 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire,
04:18c'est-à-dire qui ne serait pas suspendu par un éventuel appel.
04:22Vous avez dénoncé ce matin, je vous ai écouté attentivement,
04:24des réquisitions, je cite, quasi fanatiques.
04:27Je croyais, Jean-Philippe Tanguy, que la justice était trop laxiste,
04:31que les peines n'étaient pas assez lourdes.
04:33En fait, ça dépend de ce dont on parle, c'est ça ?
04:36Elles sont injustes, c'est une justice injuste.
04:39Il faut être honnête, M. Duhamel, on ne parle pas d'une justice,
04:42là, on parle du procureur.
04:43On parle des réquisitions du parquet, ce n'est pas la décision finale.
04:47C'est le ministère public ?
04:48Absolument. Marine Le Pen et les autres prévenus vont pouvoir se défendre,
04:54leurs prédois arrivent, donc nous ne confondons pas les réquisitions
04:57avec le délibéré et les condamnations, évidemment.
05:01D'autant plus que, comme nous savons que Marine Le Pen
05:03est parfaitement innocente de ce qu'on lui reproche,
05:05nous avons toutes les raisons de croire qu'elle peut convaincre
05:07les trois juges de dédier les réquisitions.
05:11Comme d'ailleurs c'était le cas dans l'affaire de M. Béroud et du Modem,
05:13les réquisitions étaient beaucoup plus dures que la sentence finale
05:17et M. Béroud n'a pas écopé de peine d'inéligibilité ou de peine de prison ferme.
05:21J'ai parlé de réquisitions quasi fanatiques, car on est dans une outrance totale
05:28où les procureurs ont choisi la démesure, ont choisi l'extrémisme
05:34pour cacher un dossier totalement vide.
05:36Entendez M. Duhamel quand même hier, d'ailleurs devant vos confrères journalistes,
05:39que la procureure à un moment, devant un prévenu RN, qu'elle savait innocent
05:42et dont elle n'avait rien à reprocher, dire vous ne pouvez pas demander la relax,
05:45c'est-à-dire le rendre innocent, l'innocenter, parce que ça me ferait trop mal.
05:49Ça c'était dans le cas d'espèce de Jean-François Jalle,
05:53qui avait effectivement cette phrase qui a été prononcée.
05:55Ça donne une ambiance quand même.
05:57Simplement, ça m'interpelle Jean-Philippe Tanguy,
05:59et on reviendra dans un instant sur la question du discours
06:01consistant à dire systématiquement que la justice est trop laxiste,
06:03mais par contre quand ça vous concerne là, elle est au contraire trop sévère.
06:06Vous dites un dossier totalement vide.
06:08Mais je sais que vous étiez hier dans le tribunal,
06:12pour au fond soutenir Marine Le Pen,
06:14mais tous ceux, notamment ici à BFMTV, qui ont chroniqué, suivi l'audience
06:19pendant ces longs jours où effectivement un certain nombre de prévenus
06:22étaient auditionnés, ont vu des choses dans le dossier.
06:24Je vais vous citer un exemple, par exemple votre collègue Julien Audoux,
06:27le député qui, quatre mois après avoir été embauché au Parlement européen,
06:31avait demandé à Marine Le Pen à faire connaissance avec la députée européenne
06:34à laquelle il était rattaché.
06:36Ça, ce n'est pas du vide.
06:37Vous pouvez effectivement, Jean-Philippe Tanguy, contester l'interprétation
06:40qui est faite par le Parlement européen à ce que vous reproche la justice,
06:42mais ça, ce n'est pas du vide.
06:44C'est-à-dire qu'il y aurait une procédure depuis dix ans
06:47qui implique des moyens considérables de mettre en cause le principal parti d'opposition,
06:52parce que Julien Audoux l'a envoyé un SMS.
06:54Ce n'est pas le seul, Jean-Philippe Tanguy.
06:55Mais si, c'est parce que le seul, en tournant en rond sur les mêmes exemples,
06:57ça fait dix ans aussi que je fais de la politique, un peu plus,
07:00Thierry Légier, garde du corps de Jean-Marie Le Pen,
07:04payé par le Parlement européen.
07:06Ça n'a pas été contesté.
07:07La capacité de M. Légier à faire le métier qu'il faisait en tant qu'assistant parlementaire
07:11n'a pas été contestée.
07:12D'ailleurs, moi, j'ai entendu, hier, on a tourné dix heures
07:14Mais il n'était pas assistant parlementaire, il était garde du corps.
07:15On a tourné dix heures sur ce sujet-là,
07:17et j'ai réentendu tout le dossier.
07:19Je ne sais toujours pas ce qu'on reproche au prévenu.
07:21Donc, ils tournent en rond sur du vide,
07:23et d'où les outrances, parce que le dossier est tellement pipo et bidon
07:26qu'ils sont obligés de couvrir cela par le bruit et la fureur et l'excès.
07:30Et au final, personne ne comprend rien à ce dossier.
07:33De toute façon, d'ailleurs, les Français, on le voit bien,
07:35on le voit bien dans votre couverture,
07:36on le voit bien dans les retours terrain qu'on a.
07:38Les Français n'ont jamais adhéré au fond de ce dossier.
07:40Ils ne considèrent pas du tout qu'il y a un problème.
07:43Et donc, le seul moment où on parle de ce procès,
07:45c'est des réquisitions complètement dingues.
07:47La justice n'est pas trop laxiste.
07:48La justice est complètement inadaptée à la situation.
07:50C'est-à-dire que face à des violeurs, face à des gens dangereux,
07:53on a des réquisitions très faibles,
07:55qui ne correspondent absolument pas à l'attente des Français.
07:57Il faut rappeler que la justice est rendue au nom du peuple français
08:00et pas au nom de la caste judiciaire.
08:02Et quand il s'agit de certaines forces politiques,
08:06c'est toujours à charge, jamais à décharge.
08:08Je vais vous donner un exemple.
08:09Excusez-moi, ça n'a pas fait beaucoup de cas.
08:11En tout cas, hier, selon les procureurs, ça n'avait aucun intérêt.
08:13Il a été démontré pendant la procédure
08:15que le Parlement européen avait produit des faux.
08:18Ça a fait l'objet d'un article du Monde,
08:19qui à mon avis aurait dû être quand même plus relayé.
08:22Et bien, résultat quoi ? Rien.
08:24Donc, le fait que le Parlement européen,
08:26qui jugeait partie dans cette affaire,
08:28puisque les Français ne se rendent pas compte de ça,
08:30puisqu'ils ne sont pas au courant, ils ne les mettent pas au courant,
08:32le Parlement européen, dans l'affaire qui vise Marine Le Pen,
08:34comme celle qui a suivi, qui a avisé M. Berroux,
08:37est à la fois le plaignant, l'enquêteur et le juge.
08:41Alors là, que je sache, le parquet,
08:44les juges qui vont décider de la culpabilité ou non des prévenus,
08:47n'appartiennent pas au Parlement européen.
08:49Mais il s'est passé quelque chose avant.
08:50Vous savez que Marine Le Pen a été contrainte de rembourser des sommes
08:53avant que la justice française...
08:54Mais là, dans le cas d'espèces,
08:55la justice française n'est pas liée d'une façon ou d'une autre par le Parlement européen.
08:57Pourquoi elle a remboursé ses sommes, M. Duhamel ?
08:59C'est bien parce qu'une autorité l'a contrainte.
09:01Et cette autorité qui l'a contrainte,
09:02c'est celle qui était à la fois plaignante et enquêteur.
09:04C'est contraire à la Convention européenne des droits de l'homme
09:06et c'est contraire à tous les principes de la justice européenne, évidemment.
09:08Et dans le cas d'espèces, il y a toutes les voies de recours possibles pour contester.
09:11Et on imagine que Marine Le Pen le fera.
09:13Votre collègue, c'est le député Sébastien Chenu,
09:15a parlé d'un parquet au service d'une mission politique.
09:18Le mot « mission politique », l'expression est importante.
09:20Une mission politique au service de qui ?
09:22Est-ce que c'est le gouvernement ?
09:24Est-ce que ce sont les opposants de Marine Le Pen ?
09:27Est-ce qu'il y a une sorte de complot ourdi contre le Rassemblement national
09:30pour faire chuter Marine Le Pen et les autres prévenus ?
09:33Mais c'est un système.
09:36C'est qui le système ?
09:37Le système.
09:38Qui habite ce système ?
09:39Vous savez, moi je suis très à l'aise
09:40parce que j'ai toujours donné une définition assez claire
09:42de ce que nous appelons le système
09:43qui correspond exactement à la situation actuelle.
09:45C'est quand les institutions de la République
09:47ne sont pas utilisées pour le service des Françaises et des Français
09:49mais pour le service des gens qui occupent ces postes
09:51et pour la préservation d'un certain nombre d'intérêts.
09:53Mais quels intérêts, Jean-Philippe Tanguy ?
09:54Mais vous l'avez dit vous-même,
09:55nous considérons que la justice ne fonctionne pas bien en France.
09:57Mais attendez, Jean-Philippe Tanguy.
09:58L'arrivée au pouvoir.
09:59L'arrivée au pouvoir.
10:00L'arrivée au pouvoir.
10:01Non, non, mais pas du tout.
10:02J'ai du mal à comprendre ce qu'est ce système.
10:04Juste, pelle-mêle, une liste de responsables politiques
10:06qui ont été condamnés à une peine d'inéligibilité
10:08ou une peine avec sursis.
10:09François Fillon, de droite.
10:11Nicolas Sarkozy, de droite.
10:12Patrick Balkany, Jean-Noël Guérini, de gauche.
10:14Jean-Christophe Cambadélis, de gauche.
10:15Alain Grisé, ancien ministre macroniste.
10:17Des responsables du Modem.
10:18Oui.
10:19Le système s'en prendrait de façon indéterminée
10:22à des gens de droite, de gauche, du centre.
10:24Il n'y a pas de mission politique
10:26si toutes ces personnes-là sont condamnées
10:28à de l'inéligibilité ou de l'inéligibilité avec sursis.
10:31Vous avez l'air très content de votre coup
10:32mais là, ça n'a rien à voir.
10:34Vous parlez de gens qui ont eu de l'enrichissement personnel.
10:38Tous les cas que vous citez là,
10:39c'est des cas d'enrichissement personnel
10:41ou d'emploi fictif.
10:43Les procureurs eux-mêmes reconnaissent
10:44qu'il n'y a pas d'enrichissement personnel,
10:46qu'il n'y a pas d'emploi fictif
10:48et c'est un désaccord sur l'utilisation
10:50du règlement intérieur.
10:52C'est ce que dit le parquet,
10:53détournement de fonds publics.
10:54Non.
10:55Ils n'ont pas réussi à caractériser ça pour le moment.
10:56C'est la justice qui le dira.
10:57Ce qu'ils disent, eux,
10:58c'est que des assistants parlementaires européens
11:01ont été utilisés d'une manière différente
11:03que l'on ferait avec des assistants parlementaires français.
11:05Je ne suis pas sûr que nos compatriotes considèrent
11:07que c'est un crime épouvantable
11:09qui mérite 5 ans de prison,
11:125 ans de prison dont 2 en ferme,
11:14comme si Marine Le Pen avait tué des gens.
11:16Il y a un principe assez simple.
11:17Marine Le Pen et les prévenus sont présumés innocents
11:19puisqu'il ne s'agit simplement que d'érection du banquier.
11:21Et on l'a dit dès hier soir sur ce plateau
11:23et il faudra de toute façon attendre.
11:25Il y aura ensuite un éventuel appel
11:27et une éventuelle cassation.
11:28Mais vous voyez bien,
11:29les responsables politiques qui sont condamnés,
11:30ils ne sont pas du Rassemblement national de droite de gauche.
11:33Pourquoi expliquer que la justice a une mission politique ?
11:36Puisque de fait, elle condamne des gens
11:39de tout le spectre politique.
11:40Mais parce que là,
11:41elle a condamné une personne innocente
11:42et des personnes innocentes, évidemment.
11:44Là, vous me parlez de gens
11:45dont les faits ont été avérés,
11:47le détournement,
11:48mais le détournement,
11:49l'enrichissement personnel,
11:51l'enrichissement personnel de Monsieur Fillon
11:54parce qu'il a employé sa femme,
11:56il est caractérisé.
11:57Le fait qu'il ait reçu des costumes,
11:58il est caractérisé.
11:59Le fait que l'affaire Big Malion
12:00avec Monsieur Sarkozy,
12:01il y ait eu un détournement d'argent,
12:03il est caractérisé.
12:04Ça n'a rien à voir avec l'affaire
12:05de Madame Le Pen
12:06ou du Rassemblement national aujourd'hui.
12:07Absolument rien à voir.
12:09Donc, vous me donnez des exemples,
12:11mais ils ne sont pas du tout comparables.
12:12Et dans le cadre du modem,
12:13il est condamné sur une inéligibilité.
12:14Mais Monsieur Bayrou,
12:15il n'a pas été...
12:16Pas de François Bayrou,
12:17mais d'autres prévenus,
12:18eux, ont été condamnés pour certains
12:19des peines d'inéligibilité.
12:20Vous ne croyez pas que c'est bien dit ?
12:21C'est exactement le même sujet
12:23Vous avez parfaitement raison,
12:25Monsieur Duhamel.
12:26Et j'ai à plusieurs reprises
12:27depuis six mois
12:28dénoncé le fait
12:29que le Parlement européen...
12:30Non mais, je peux finir.
12:31Mais donc, c'était le système
12:32qui s'en prenait aux membres du modem ?
12:33Oui, absolument.
12:34Parce que le modem
12:35est un parti anti-système.
12:36Ah.
12:37Oui.
12:38Monsieur Bayrou...
12:39Qui gouverne depuis sept ans.
12:40Monsieur Bayrou a toujours dénoncé
12:42un certain nombre d'abus
12:43des oligarques du régime.
12:45Il a dénoncé la privatisation
12:46des autoroutes.
12:47Il a dénoncé un certain nombre
12:48de comportements de grands médias
12:49à l'époque.
12:50C'était TF1 sous l'ère Sarkozy.
12:51Le Parlement européen
12:52est anti-système ?
12:53Oui, absolument.
12:54Il a toujours été du côté
12:55de la représentation
12:56de la démocratie.
12:57Il a régulièrement aidé
12:58les opposants politiques
12:59à avoir leur parrainage
13:00au présidentiel
13:01quand on voulait nous couper
13:02le sifflet.
13:03Il a régulièrement été
13:04un des seuls
13:05à défendre avec nous
13:06la proportionnelle.
13:07François Bayrou,
13:08pendant longtemps,
13:09a toujours été une force
13:10anti-système,
13:11y compris en tant que
13:12fédéraliste européen,
13:13un opposant
13:14à la corruption
13:15qui gangrène
13:16le Parlement européen.
13:17Or, c'est bien ça.
13:18Le Parlement européen
13:19a désigné comme adversaire
13:20dans cette affaire
13:21les insoumis
13:22de M. Mélenchon,
13:23M. Bayrou-Modem
13:25et le Rassemblement national,
13:27car ce sont
13:28trois forces politiques
13:29qui, au-delà de toutes
13:30leurs différences sur le fond,
13:31sur la forme,
13:32ont lutté
13:33contre la corruption
13:34du Parlement européen,
13:35contre la corruption
13:36de la Commission de Bruxelles
13:37et contre le détournement
13:38de l'idéal européen.
13:39Donc oui,
13:40on est exactement
13:41dans l'anti-système
13:42et la lutte
13:43des gens courageux
13:44contre des oligarques
13:45qui ne visent
13:46qu'à préserver leurs intérêts
13:47et une caste
13:48qui ne veut pas
13:49de l'arrivée
13:50au pouvoir
13:51du Rassemblement national,
13:52car oui,
13:53l'arrivée au pouvoir
13:54du Rassemblement national,
13:55ce sera la justice
13:56exercée au nom
13:57du peuple français.
13:58Jean-Philippe Tanguy,
13:59continuons à rester
14:00sur les faits,
14:01puisque vous dénoncez
14:02une caste judiciaire,
14:03une oligarchie
14:04qui déciderait
14:05et qui voudrait mettre
14:06Marine Le Pen
14:07à l'index du débat démocratique.
14:08Si on prend très précisément
14:09la question de l'inéligibilité,
14:10depuis la loi
14:11Sapin 2,
14:12toute personne condamnée
14:13pour détournement
14:14de fonds publics
14:15est automatiquement
14:16déclarée inéligible,
14:17sauf s'il y a
14:18encore cette loi.
14:19Vous avez pu
14:20la combattre.
14:21Vous n'étiez pas parlementaire
14:22à l'époque,
14:23c'était en 2016.
14:24Elle a été votée
14:25par le Parlement
14:26au nom du peuple français.
14:27Là encore,
14:28ce n'est pas
14:29un je-ne-sais-quel complot,
14:30c'est le droit.
14:31S'il y a condamnation
14:32pour détournement
14:33de fonds publics,
14:34il y a inéligibilité.
14:35Mais il n'y a pas
14:36détournement de fonds publics.
14:37Je vous renvoie
14:38à une tribune
14:39que j'ai eu l'occasion
14:40de lire juste avant
14:41d'entrer sur votre plateau,
14:42de M. Shuttle.
14:43Est-ce que je peux
14:44finir le raisonnement,
14:46Vous m'interrogez sur une loi
14:47qui est interprétée
14:48par la justice française,
14:49non pas selon la loi
14:50décidée par les parlementaires
14:51français,
14:52mais selon une jurisprudence.
14:53C'est ce qui explique
14:54très bien ce soir
14:55dans Le Figaro,
14:56l'ancien secrétaire
14:57du conseil constitutionnel,
14:58excusez-moi,
14:59c'est quand même Paris 1,
15:00qui explique que
15:01l'interprétation
15:02du détournement de fonds
15:03pour les assistants
15:04parlementaires
15:05n'est absolument pas liée,
15:06même dans les affaires
15:07que vous avez citées
15:08précédemment avec M. Fillon,
15:09qui est très différente
15:10de celle de Marine Le Pen
15:11en gravité et sur le fond.
15:13C'est une interprétation
15:14jurisprudentielle.
15:15Ce n'est pas la loi
15:16telle que l'ont décidée
15:17les parlementaires.
15:18Vous retrouverez ces informations
15:19dans la tribune
15:20qu'il publie dans Le Figaro.
15:21C'est l'ancien secrétaire
15:22général du conseil constitutionnel
15:23qui le dit.
15:24Il peut y avoir des avis
15:25de Jean-Éric Schottel
15:26ou autres.
15:27Il y a ce qui a été
15:28du moins montré
15:29à l'audience,
15:30c'est-à-dire...
15:31Oui, mais vous n'y étiez pas
15:32non plus, n'exagérez pas.
15:33Non mais ça a été raconté
15:34notamment par notre reporter
15:35Sophie Dupont,
15:36du service politique.
15:37Je suis très attentif
15:38à leurs reportages.
15:40du service politique de justice.
15:41Sur les récits d'audience,
15:42ce qui a été démontré,
15:43c'est une sorte de système
15:45qui permettait aux partis
15:48d'être financés
15:49grâce à de l'argent
15:50qui venait du Parlement européen.
15:52Vous pouvez considérer
15:53que ce n'est pas des détournements
15:54de fonds publics.
15:55Et encore une fois,
15:56la justice se prononcera.
15:57Absolument.
15:58Ce n'est pas démontré
15:59si la justice va encore se prononcer.
16:00On verra quand la décision
16:01de justice aura été rendue.
16:02Par ailleurs, oui, d'accord,
16:03on verra.
16:04Il faut mettre au conditionnel,
16:05pas au président de l'indicatif.
16:06Je racontais ce qui avait été
16:07expliqué
16:09à l'audience
16:10par effectivement
16:11ces divers témoignages.
16:12Je voudrais qu'on avance.
16:13Juste, je peux répondre
16:14sur le fait que ce soit un système.
16:15Il y a 13 assistants parlementaires
16:18de mémoire mis en cause.
16:19Sous les 20 ans
16:21qui sont enquêtés
16:22dans cette affaire,
16:23il y en a eu plus de 200.
16:24Donc, si vous voulez,
16:25un système qui concerne...
16:27Et les montants, c'est combien ?
16:28D'accord, mais un système,
16:29c'est systématique.
16:30Donc, si le systématisme
16:32ne concerne même pas 5 %
16:34des effectifs,
16:35on est loin d'un système.
16:36Et plus de 4 millions d'euros
16:38en jeu.
16:39Mais ça, c'est pas démontré.
16:40Vous me dites qu'il y a un système.
16:41Donc, un système, c'est systématique.
16:42Qu'il y ait une dizaine
16:43d'assistants parlementaires
16:44dans un système
16:45qui donc exclut 95 %
16:47des assistants parlementaires,
16:48on est très loin du système.
16:50Je voudrais vous montrer une archive.
16:51Nous sommes le 9 février 2004.
16:53Et écoutez,
16:54une femme que vous connaissez bien,
16:55une certaine Marine Le Pen.
16:57Tout le monde a piqué de l'argent
16:58dans la caisse
16:59sauf le FN.
17:00Et on trouve ça normal ?
17:01Oh mais non, c'est pas très grave.
17:03À la limite,
17:04les Français en ont marre.
17:05Mais les Français
17:06en ont pas marre
17:07d'entendre parler des affaires.
17:08Ils en ont marre
17:09qu'il y ait des affaires.
17:10Ils en ont marre
17:11de voir des élus,
17:12je suis navré de vous le dire,
17:13qui détournent de l'argent.
17:14C'est scandaleux.
17:15Parce que je vais vous dire,
17:16avec tout cet argent,
17:17ce qu'on aurait fait
17:18en termes de restos du cœur,
17:19en termes d'opérations
17:20pièces jaunes,
17:21c'est combien d'opérations
17:22pièces jaunes ?
17:23Tout l'argent
17:24qui a été détourné
17:25par les élus.
17:26Si les prévenus sont condamnés,
17:27cet argument ne sera plus valable ?
17:28Bien sûr que si,
17:29il sera toujours valable.
17:30Ah bon ?
17:31Mais oui,
17:32c'est pas du tout
17:33la même chose.
17:34Là, on parle de sommes
17:35qui étaient destinées
17:36au personnel engagé
17:37par des députés
17:38Rassemblement National.
17:39Là, on ne parle pas du tout
17:40de l'affaire avec M. Copé,
17:41les affaires du RPR,
17:42les affaires du Parti Socialiste
17:43qui étaient du détournement
17:44de fonds caractérisé
17:45qui était l'utilisation,
17:46qui était de la corruption.
17:47S'il y a condamnation
17:48genre du Tanguy,
17:49le détournement de fonds
17:50sera caractérisé.
17:51Mais non,
17:52vous n'avez pas écouté
17:53ce que je vous ai dit
17:54sur les informations.
17:55Là, ce n'est pas
17:56l'interprétation
17:57que donne M. Shuttle.
17:58Parce que M. Shuttle
17:59n'est pas juge.
18:00On parle,
18:01il était secrétaire général
18:02des juges des juges,
18:03de ce que vous-même
18:04vous appelez régulièrement
18:05les sages.
18:06D'ailleurs, je ne le reconnais pas
18:07mais vous ne pouvez pas
18:08d'un côté dire qu'ils sont sages
18:09quand ça vous arrange
18:10et qu'ils ne sont pas sages
18:11quand ça ne vous arrange pas.
18:12Ce que je veux dire par là,
18:13c'est que ce n'est pas du tout
18:14la même affaire.
18:15Ce n'est pas parce que
18:16cette vidéo tourne
18:17sur les réseaux sociaux
18:18depuis deux jours
18:19par la gauche
18:20que je me laissais impressionner
18:21que je me laissais impressionner
18:22avec ce slogan
18:23« mains propres, tête haute, jure »
18:24Le fait que vous étiez
18:25le seul parti à faire preuve
18:26de probité,
18:27si vous êtes condamné
18:28avec ce qui a été
18:29effectivement exprimé
18:30à l'audience,
18:31ce sera plus difficile
18:32de continuer
18:33à tenir cet argumentaire.
18:34Mais nous avons les mains propres
18:35et nous avons la tête haute.
18:36Nous allons gagner ce procès
18:37et nous gagnerons
18:38si malheureusement
18:39les juges ne suivent pas
18:40la vérité
18:41en appel et en cassation.
18:42Nous avons toujours
18:43les mains propres,
18:44nous aurons toujours
18:45la tête haute
18:46et moi je vois l'énergie,
18:47la force de Marine Le Pen
18:48en 2004 est strictement
18:49la même qu'en 2024.
18:50Il y a encore beaucoup
18:51de travail pour vaincre
18:52la vraie corruption
18:54pour vaincre des gens
18:55qui détournent les institutions
18:56à leur seul profit.
18:57Comptez sur nous,
18:58en tout cas nous,
18:59c'est sûr qu'on n'aura
19:00jamais la tête basse
19:01parce que nous n'aurons
19:02jamais les mains sales.
19:03Jean-Philippe Tanguy,
19:04sur les conséquences politiques
19:05d'une éventuelle condamnation
19:06à une peine d'inéligibilité
19:07avec exécution provisoire,
19:08ce sont les réquisitions
19:09du parquet,
19:10ça voudrait dire
19:11que Marine Le Pen
19:12ne pourrait pas être
19:13candidate en 2027.
19:14Dans ce cas-là,
19:15Jordan Bardalla
19:16est le candidat
19:17de remplacement
19:18pour votre famille politique ?
19:19Il n'y a pas de candidat
19:20de remplacement à Marine Le Pen
19:21puisque Marine Le Pen
19:22ne sera pas condamnée
19:23puisqu'elle est innocente.
19:24Même s'ils arrivent
19:25à se débarrasser
19:26de Marine Le Pen,
19:27ils n'arriveront pas
19:28à se débarrasser de Jordan
19:29et je m'en réjouis.
19:30Oui.
19:31Qui a dit ça ?
19:32Marine Le Pen,
19:33mardi soir j'étais là.
19:34Donc si elle dit ça,
19:35ça veut dire qu'elle envisage
19:36bien la possibilité
19:37d'être empêchée,
19:38auquel cas Jordan Bardalla
19:39sera le candidat éloigné.
19:40Marine Le Pen a toujours
19:41anticipé le fait
19:42qu'un parti politique
19:43devait exister
19:44en dehors de son leader.
19:45C'est sa grande force
19:46peut-être d'ailleurs
19:47parce que c'est une femme
19:48et pas un homme
19:49qui a envisagé
19:50le pouvoir
19:51en dehors de sa personne
19:52ce qui fait d'ailleurs
19:53une force considérable
19:54pour être légitime
19:55à gouverner
19:56notre pays.
19:57Mais nous ne mettons pas
19:58dans la perspective
19:59de donner raison
20:00à ceux qui nous accusent
20:01de choses
20:02que nous n'avons pas fait.
20:03Mais Jordan Bardalla
20:04est évidemment un bon candidat
20:05puisqu'il devait être
20:06Premier ministre
20:07dans un binôme avec Marine Le Pen.
20:08Donc il ferait un bon candidat
20:09à l'élection présidentielle.
20:10Mais écoutez,
20:11c'est évident que les qualités
20:12de Jordan Bardalla
20:13ont fait qu'il est président
20:14du Rassemblement National.
20:15Mais vous voulez absolument
20:16nous mettre dans un piège
20:17qui est d'ailleurs
20:18de ses réquisitions.
20:19Le piège de ses réquisitions
20:20par leur outrance,
20:21une fois plus
20:22par leur quasi-fanatisme,
20:23c'est aussi de fragiliser
20:24la force de Marine Le Pen
20:26dans l'électorat
20:27en faisant croire
20:28qu'elle serait affaiblie
20:29et que peut-être
20:30il faudrait la remplacer.
20:31Donc permettez-moi
20:32Monsieur Duhamel
20:33de ne pas me mettre
20:34dans ces perspectives
20:35et de considérer
20:36que Marine Le Pen
20:37n'est ni affaiblie
20:38ni fragilisée
20:39qu'elle est d'autant plus forte
20:40et une fois plus
20:41c'est la candidate naturelle
20:42de notre force politique
20:43n'en déplaise
20:44à ceux qui voudraient
20:45ne plus la voir aussi combative.
20:46Mais vous dites
20:47un tout dernier mot
20:48sur la façon
20:49dont des images
20:50ont pu apparaître
20:51au même moment
20:52au moment où
20:53les réquisitions du Parc est tombées.
20:54Jordan Bardella
20:55était en train de signer son livre
20:56« Ce que je cherche »
20:57à Bruxelles.
20:58Ça tombe mal ?
20:59Pas du tout.
21:00Tout cela
21:01était prévu.
21:02Nous savions très bien
21:03que les réquisitions
21:04étaient ce jour-là.
21:05Nous savions très bien
21:06que Jordan Bardella
21:07lançait son livre.
21:08Nous n'allons pas
21:09suspendre
21:10notre activité politique.
21:11Nous n'allons pas
21:12suspendre notre combat politique
21:13parce que nos opposants politiques
21:14ont décidé
21:15de faire une petite cabale
21:16pour nous décrédibiliser.
21:17Nous continuons.
21:18Nous sommes auprès des Français.
21:19Nous serons dans les usines.
21:20Nous serons dans les chambres
21:21des agriculteurs
21:22contre la crise sociale
21:23pour dénoncer ce mauvais budget.
21:24Nous serons toujours là
21:25pour les Français
21:26et Marine Le Pen
21:27en première ligne.
21:28Merci Jean-Philippe Tanguy
21:29d'avoir été l'invité.
21:30Merci à vous.

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