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00:00Et à 13h34, le personnage qui fait l'actualité aujourd'hui, c'est Bruno Retailleau.
00:04Pourquoi ? Parce qu'après six mois d'action au ministère de l'Intérieur,
00:08ce matin, Place Beauvau, il a présenté son bilan. On l'écoute.
00:11On n'efface pas en quelques mois des décennies, parfois, de laisser aller de désordre migratoire ou autre.
00:18Ce ne sont pas des yacafaucons qui règlent les choses.
00:22On ne peut pas, par exemple, avec le yacafaucon, un revers de main,
00:25finalement, traiter les causes profondes de l'ensauvagement.
00:30Des causes qui ont aussi des racines, aussi bien en matière éducative, mais aussi pénale.
00:36Et ça n'est pas non plus en quelques mois qu'on peut refaire une législation pour protéger les Français.
00:41Notamment lorsque nous n'avons pas de majorité à l'Assemblée nationale.
00:47Voilà, Bruno Retailleau. Rétablir l'ordre, rétablir l'ordre, rétablir l'ordre.
00:50On se souvient, c'était son leitmotiv quand il est arrivé, Victor Hérault.
00:54Et là, il dresse un bilan encourageant. Ce qui surprend, c'est le timing.
00:58Ça fait que six mois.
00:58Oui, parce que si vous voulez, là, il faut le replacer dans le contexte de la campagne pour la présidence des Républicains.
01:05Évidemment, le YACA Faucon s'adresse très certainement, si on lit entre les lignes, voire même les lignes tout court, à Laurent Wauquiez, qui a proposé d'en envoyer les OQTF.
01:14Il a jugé d'ailleurs déroutante, cette proposition.
01:16D'ailleurs, son entourage en off est un peu plus véhément à l'endroit de Laurent Wauquiez concernant cette proposition-là, qui est complètement absurde et irréalisable.
01:25Maintenant, la question du bilan de Bruno Retailleau.
01:27Pourquoi est-ce qu'il le fait maintenant ? Parce que déjà, c'est un enjeu de communication majeur.
01:30Pourquoi ? Parce que son bilan, il est assez compliqué puisqu'il ne peut pas être chiffré.
01:34Je considère que le bilan de Bruno Retailleau, c'est de faire la démonstration que tant que le cas d'Orsay, c'est-à-dire l'Elysée, puisque l'un est soumis à l'autre, et Beauvau ne sont pas alignés, il ne pourra rien se passer.
01:45Puisque lui considère, en tous les cas, il a voulu faire la démonstration, avec Doualem, avec l'attentat de Mulhouse ensuite, que les problèmes de l'intérieur proviennent de l'extérieur, des relations avec les pays d'origine de ces OQTF, etc.
01:56Donc, il y a, comment dire, paradoxalement, il ne peut pas avancer le chiffre puisqu'il dit, mais c'est précisément parce que je suis empêché, je vous montre pourquoi je suis empêché.
02:03Et il poursuit, il ne poursuit pas la texto, mais son entourage le dit également, tant qu'il n'y aura pas une présidentielle qui alignera l'Elysée et le ministère de l'Intérieur, rien ne pourra se passer.
02:12C'est la démonstration qu'il essaie de faire.
02:14Enfin, il donne quand même quelques indicateurs, on en parlait il y a quelques instants, moins 9% pour les délivrances de vises à long séjour, moins 7% pour les primo-délivrances de titres de séjour.
02:22Il parle également des mesures d'éloignement, 86 vols groupés ont été opérés par l'agence européenne depuis 2024, et 1307 titres de séjour ont été retirés à des étrangers qui menaçaient l'ordre public.
02:32Olivier D'Artigol.
02:34Oui, moi je trouve que ça va devenir difficile de suivre la compétition entre M. Wauquiez et M. Retailleau dans les deux mois qui viennent,
02:44avec la surenchère qu'on devine, puisqu'il ne m'échappe pas que cette séquence de communication de notre ministre de l'Intérieur vient si tôt après,
02:56ce que je juge comme étant un faux pas de Laurent Wauquiez sur Saint-Pierre et Miquelon.
03:02Avec cette proposition choc, effectivement.
03:04Je ne sais pas donc si le ministre de l'Intérieur s'adresse au pays ou s'il s'adresse aux adhérents LR qui vont devoir voter pour la présidence LR.
03:13Donc cette confusion de genre est un peu ennuyeuse, disons.
03:16Après six mois à Beauvau, oui.
03:19Sur la gestion de la crise algérienne, en effet, le ministre de l'Intérieur, comme cela a été justement dit, n'est pas le seul acteur,
03:27mais sur beaucoup d'autres sujets, il a la main.
03:30Et on se souvient de ministres de l'Intérieur qui, sans attendre les arbitrages elyséens de Matignon ou de la place Vendôme,
03:38pouvaient se déployer sur des sujets de la sécurité du quotidien,
03:44sur la lutte contre l'insécurité de tous les jours, qui n'est pas uniquement celle des OQTF.
03:51Et donc, il me semble que le ministre de l'Intérieur se retrouve dans une situation politique très compliquée.
03:57On va écouter Gérard Larcher, le président du Sénat, qui a défendu le bilan du ministre de l'Intérieur,
04:02et il était l'invité de Sonia Babrouk ce matin.
04:04M. Larcher, qui a le soutien de M. Rotaillot dans la campagne interne.
04:07Vous faites bien de le préciser, c'était sur CNews et Europain ce matin.
04:09Il est en train de faire retrouver la confiance dans l'action de l'État.
04:14Et cette confiance, elle se traduit aujourd'hui dans l'opinion des Français et dans les sondages des Français.
04:21Mais j'ajoute un chiffre sur la question migratoire.
04:24Nous avions 32 500 délivrances jusqu'en octobre 2024, de titre de séjour par mois.
04:33Nous en avons 16 000 aujourd'hui.
04:34C'est-à-dire qu'il y a une politique migratoire qui se met en place,
04:38qui se met en place aussi dans la proposition de loi qui a été votée,
04:43qui est en commission mixte paritaire, qui s'appelle la lutte contre le narcotrafic.
04:47Voilà, Gérard Larcher, premier soutien effectivement de Bruno Rotaillot, Victor Hérault.
04:51Et on sent effectivement que Bruno Rotaillot, sa parole, elle est quand même contrainte.
04:56Justement, non.
04:57Sa parole n'est pas contrainte, ses actes le sont.
05:00Sa parole, ça il faut dire...
05:02Sur l'Algérie j'entends peut-être, sur ce dossier,
05:04où on attend la libération de Boile M. Sansal pour reprendre la main.
05:09D'ailleurs, ce sera tout à fait dans l'intérêt du président Tebboune
05:12de dire que c'est à cause de Bruno Rotaillot et de ce qu'il considérera comme des affronts contre l'Algérie
05:17que la libération de Boile M. Sansal aura été empêchée ou retardée.
05:20Maintenant, et ça arrange, au passage je le précise, l'Elysée,
05:24de pouvoir mettre Bruno Rotaillot au front sur cette question-là,
05:28en tant que fusible, en disant que ce n'est pas la faute de l'Elysée,
05:29nous on a essayé de calmer le jeu, c'est la faute de Bruno Rotaillot qui n'a fait qu'envenimer les choses,
05:32ce sera sa version probablement aussi.
05:34Maintenant, la parole de Bruno Rotaillot, en tant que journaliste politique,
05:37il faut reconnaître que même chez ses détracteurs les plus grands,
05:40tout le monde reconnaît que c'est un homme sincère qui dit ce qu'il pense.
05:42Et qui d'ailleurs le dit, ça fait 20 ans qu'il dit exactement la même chose,
05:45il n'était pas sous les projecteurs quand il était au Sénat,
05:47mais il disait exactement la même chose que ce qu'il dit aujourd'hui.
05:50Maintenant, toute sa parole va dans le sens de dire
05:52« Je le dis, mais je vous démontre pourquoi je ne peux pas le faire,
05:56il faudra en 2027 voter pour que quelqu'un puisse le faire à ma place,
06:01puisque je vous démontre bien pourquoi je ne peux pas réussir,
06:03sur les questions en tous les cas extraterritoriales, à agir. »
06:07Et alors dans cette course, justement, pour la présidence du Parti Républicain,
06:10c'est une course de demi-fonds, avec, je vais dire, un 3000 mètres stiples,
06:14avec quelques rivières, on a la sensation que Laurent Wauquiez,
06:16effectivement, a remarqué des points, ou a marqué des points,
06:19et que Bruno Rotaillot, voilà, se sent peut-être obligé de...
06:24LR est passé, si on en croit la communication d'LR,
06:28on serait passé de 40 000 à 80 000 adhérents.
06:31On avait compris que Laurent Wauquiez jouait plutôt la base,
06:36et Bruno Rotaillot, l'opinion publique.
06:39On sait très bien qu'une bataille en interne se joue,
06:43non pas au centre équidistant de toutes les sensibilités,
06:46mais plutôt à droite, très à droite.
06:50Donc peut-être que Laurent Wauquiez a voulu faire ça,
06:53envoyer ce message.
06:54Laurent Wauquiez fait une grosse campagne de terrain,
06:58mais il semblerait que le mouvement d'adhésion LR
07:01soit un mouvement plutôt favorable pour Bruno Rotaillot.
07:04Et Laurent Wauquiez qui revendique, entre guillemets, sa liberté,
07:07justement, en disant, moi, ma parole n'est pas contrainte,
07:09n'est pas...
07:09Soumise à la solidarité gouvernementale.
07:12Exactement.
07:12Ça dépend de ce qu'il fait de cette liberté,
07:14si c'est pour dire ce qu'il a proposé sur Jean-Pierre Michelin.
07:17Trop de liberté nuit à la liberté.
07:19Et est-ce que cette, justement, cette liberté
07:22peut permettre à Wauquiez de prendre de l'avance,
07:25mais surtout à Rotaillot de tenir dans la posture dans laquelle il est actuellement ?
07:28Alors, c'est évidemment plus compliqué pour Bruno Rotaillot
07:30que pour Laurent Wauquiez.
07:32D'ailleurs, effectivement, d'un point de vue de, comment dire,
07:34purement technique, de déplacement,
07:36pour aller voir les adhérents,
07:37c'est plus facile pour quelqu'un qui n'est pas ministre de l'Intérieur
07:38de le faire que pour quelqu'un qui est ministre de l'Intérieur,
07:40surtout que l'autre lui reprochera.
07:41Mais alors, en tant que ministre de l'Intérieur,
07:42vous avez le temps de faire campagne, c'est pas normal.
07:43Bon, maintenant, je crois que la solidarité gouvernementale,
07:47c'est pas, comment dire, la première chose
07:50qui soucie Bruno Rotaillot.
07:53Bruno Rotaillot a fait des sorties dès les premières semaines
07:55en parlant de l'État de droit,
07:57en disant que l'immigration n'était pas toujours une chance,
07:59c'était pas le là du gouvernement,
08:02et pourtant, il l'a dit.
08:04Maintenant, si vous voulez,
08:05l'avantage qu'a Bruno Rotaillot aussi dans cette question-là,
08:08c'est que Bruno Rotaillot, étant au gouvernement,
08:09il redore ce qu'on a appelé pendant un temps
08:11la droite de gouvernement,
08:13dont on a pu considérer, en tous les cas les électeurs de droite,
08:15ont pu considérer pendant un certain temps
08:16que la droite de gouvernement, finalement,
08:17ne faisait rien au gouvernement,
08:18rien au gouvernement, pardon,
08:20moi, pour la liaison.
08:21Bruno Rotaillot essaye de démontrer
08:23pourquoi il n'y arrive pas,
08:24en promettant qu'il y arrivera
08:25le jour où tous les astres seront alignés.
08:28Laurent Wauquiez, pour l'instant,
08:29comment dire,
08:30elle est dans une posture un peu compliquée,
08:31d'opposition, sans être dans l'opposition,
08:33puisqu'il est au sein de son même parti,
08:34il est censé soutenir le ministre de l'Intérieur,
08:35mais il est dans son opposition
08:36vis-à-vis de sa campagne à l'air.
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