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00:0020h47, je voudrais qu'on parle d'Emmanuel Macron un instant, effectivement, et de sa stratégie.
00:04Emmanuel Macron, veut-il renouer avec les Français ?
00:06Il n'y arrive pas, Emmanuel Macron. Enfin, il a du mal, franchement, avec les Français.
00:09Non, mais il a un avantage dans la période, c'est que la situation internationale dont on a parlé tout le début de l'émission,
00:15c'est vrai.
00:16objectivement le sert, parce que d'ailleurs, vous avez remarqué que ses prises d'opposition
00:19étaient relativement peu critiquées par la classe politique dans cette période.
00:26Bien sûr.
00:26Donc, ça lui redonne une image de chef de l'État en charge de l'international des intérêts de la France
00:33et de son rôle dans le monde qui, objectivement, le favorise.
00:39Donc, il cherche par ailleurs à renouer des réseaux, des liens avec les maires ou avec les Français en faisant des déplacements.
00:47C'est de bonne guerre, parce qu'il est descendu très bas, Emmanuel Macron.
00:49Parce que c'est une bonne stratégie, Philippe Guiver.
00:51Oui, je pense.
00:52Vous oubliez être un communicant.
00:53Mais s'il n'avait pas l'international, ça ne suffirait pas.
00:55Oui.
00:56Il faut vraiment que la situation internationale lui redonne un rôle qu'il avait largement perdu
01:01depuis la dissolution et tout au long de l'automne, où il avait presque disparu, ou en tout cas était très en retrait.
01:08Je ne veux pas être désobligent vis-à-vis du chef de l'État, mais est-ce qu'il a vraiment un poids international aujourd'hui ?
01:13Oui, quand même.
01:14En Europe, il a un poids.
01:16Quand on voit l'Europe qui a pu jouer vis-à-vis de Poutine, ou dans le conflit à Gaza...
01:21Jean-Jean a raison, je ris parce que vous dites qu'en Europe, il a du poids.
01:27Bah oui, la France représente quelque chose dans l'Union Européenne.
01:31Il nous a paniqué les dernières fois en parlant d'un kit de survie.
01:36Oui, ce n'était pas très ouvert, je suis d'accord.
01:39Il faut arrêter de nous prendre pour des enfants.
01:42Oui, il a raison, j'en suis avec l'équipe de survie.
01:44Je vous trouve quand même sévère sur le rôle d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
01:48Moi, je ne peux pas oublier qu'il avait promis une coalition entre le Hamas.
01:53C'est des erreurs, mais bon, sur la scène internationale...
01:56Si vous parlez de ce sujet-là, son voyage en Égypte, où il a appuyé le plan arabe de reconstruction de Gaza,
02:04je trouve que c'est une bonne position de la France.
02:07Vous croyez vraiment qu'à l'heure actuelle, où il n'y a pas de cesser le feu,
02:11où nous avons 30 otages qui sont détenus sur le territoire palestinien,
02:18c'est le moment de parler de la reconnaissance d'un État palestinien.
02:21Vous croyez que le timing est bon ?
02:23Il a raison, Jean-François, je vous pose la question, Philippe Guibert.
02:26Non, mais je pense, là, je suis en désaccord.
02:29La perspective de reconstruction de Gaza, parce que c'est quelque chose auquel il faut penser,
02:33passe par l'Arabie saoudite, et l'Arabie saoudite, on nous trouvera un accord.
02:37Et les otages ?
02:39Qu'est-ce que c'est le moment ?
02:41Qu'est-ce qu'on en fait des otages ?
02:44C'est là où Emmanuel Macron...
02:44Alors, obtenons d'abord ses feux, et on parlera ensuite d'un État palestinien.
02:48Là, le gouvernement israélien joue un rôle très complexe, pour des raisons politiques internes.
02:53C'est possible.
02:53Qu'on connaît, puisque les alliés de M. Netanyahou le poussent à la reprise des hostilités.
02:58C'est ça, la réalité politique.
03:00Et donc, Emmanuel Macron, je trouve, là, joue un rôle positif.
03:02Bon, écoutez ce que dit Marine Le Pen, qui est favorable à une solution à deux États,
03:06mais à la reconnaissance de l'État palestinien, pas vraiment.
03:09Moi, j'ai toujours plaidé pour qu'il y ait deux États.
03:13Mais il y a une chose qu'on ne peut pas faire, c'est le faire maintenant, en réalité,
03:18reconnaître un État palestinien, parce qu'il est entre les mains d'un groupement terroriste.
03:22Deux États, oui, mais pas Israël, d'un côté, une démocratie, et de l'autre, un État terroriste.
03:28Ça n'est pas possible de reconnaître aujourd'hui un État palestinien.
03:32C'est valider le Hamas, c'est lui donner crédit, c'est l'installer, en réalité,
03:41comme un interlocuteur qui est un interlocuteur palable.
03:45Bon, alors, on est en train de commenter, effectivement, avec Georges Fenech,
03:49avec Philippe Guibert, les mots de Marine Le Pen, mais sur le fond,
03:53oui, le Hamas est toujours à la tête, pardon, excusez-moi, de cette banque de Gaza.
03:58Le temps que le Hamas est toujours là, qui détient des hommes,
04:02des otages, qu'il a toujours une puissance, quand même,
04:06même si elle est extrêmement réduite aujourd'hui,
04:08mais il a toujours une puissance de feu, toujours armée.
04:11Bien sûr.
04:11Il est hors de question de parler de la création de...
04:15Tous les Français, de gauche ou de droit, tous les gouvernements,
04:18tous les présidents ont affirmé cette solution à deux États.
04:21Ce n'est pas nouveau, sauf que, pour pouvoir le faire,
04:24il faut qu'on soit dans le contexte qui le permette.
04:27Or, aujourd'hui, la présence du...
04:29Et l'autorité palestinienne de Hamoud Abbas
04:31est incapable de gérer la Palestine.
04:34Donc, est-ce que la solution, ce ne serait pas, peut-être...
04:37Alors, je ne sais pas si quelqu'un l'entendra.
04:39Est-ce que la solution, ce ne serait pas d'avoir
04:41une sorte de direction, de technocrate,
04:45qui représenterait, peut-être, les différentes parties au-delà,
04:49qui puisse préparer l'avenir,
04:51préparer les conditions d'élection démocratique ?
04:54Vous n'allez pas, du jour au lendemain,
04:56sécuriser un État avec des frontières, avec un gouvernement,
04:59et il n'y a plus d'État, il n'y a plus rien à Gaza aujourd'hui.
05:03Deux remarques, Georges.
05:05Première chose, c'est que l'Arabie Saoudite, l'Égypte,
05:07soutenue par Emmanuel Macron,
05:09ne veulent pas d'une direction du Hamas dans Gaza.
05:12Ils ne s'engongeront à reconstruire Gaza.
05:15Ils le disent noir sur blanc, ils l'écrivent noir sur blanc.
05:18Ce n'est pas avec le Hamas.
05:19Avec qui, alors ?
05:20Donc, ça suppose d'autres interlocuteurs palestiniens.
05:22Mais qui, alors ? Mais qui ?
05:23Il y a d'autres forces palestinières.
05:25Mais non, mais qui ?
05:26Il y a des leaders palestiniens qui sont dans les prisons israéliennes.
05:31Alors, pourquoi ils sont dans les prisons israéliennes ?
05:33C'est vrai.
05:34Parce que, certains depuis 20 ou 30 ans,
05:36et c'est un des points de négociation qu'il faut avoir.
05:38Et enfin, il est vraiment qu'on va pouvoir négocier avec des personnes
05:41que Israël acceptera ?
05:42Il y en a un, notamment, dont le nom m'échappe maintenant.
05:45Oui, moi aussi, je le relâche en chère depuis tout à l'heure.
05:47Mais qui, effectivement, a une figure qui est au-dessus des autres.
05:51Deuxième point.
05:53Dans la reconnaissance de l'État palestinien,
05:55Emmanuel Macron l'a précisé tout à l'heure dans un tweet,
05:58il s'agirait d'une reconnaissance réciproque.
06:00Il ne peut pas y avoir de reconnaissance d'un État
06:03ou d'une autorité palestinienne.
06:06Avant qu'on parle d'un État, il y a peut-être quelques étapes.
06:09Là, je vous rejoins.
06:10Il ne peut pas y avoir de reconnaissance
06:11qui ne soit pas une reconnaissance réciproque.
06:14Et donc, ce plan...
06:14Or, la chère de l'Hamas prévoit la destruction d'Israël.
06:16Mais le Hamas ne sera pas dans ce plan.
06:18Il est hors de question.
06:19Et ça, c'est inacceptable pour tout le monde.
06:21Pour la France, comme pour Israël, évidemment.
06:24Mais même l'Arabie Saoudite et l'Égypte,
06:26ils ne veulent pas du Hamas.
06:27Là, il y a des débats au sein des pays musulmans
06:31qui sont très durs aussi.
06:33Donc, personne ne veut du Hamas.
06:34Tout le monde a compris que le Hamas,
06:36ça devait être terminé à Gaza.
06:38C'est terminé à Gaza.
06:40Aucune solution ne peut passer par le Hamas.
06:43C'est un point sur lequel on peut être tous d'accord.
06:45C'est le timing qui n'est pas bon.
06:49Le timing, je suis d'accord avec Georges Fenech.
06:51Le timing, il n'est pas bon.
06:52Oui, mais il n'y aura jamais de bon timing, Pascal.
06:54Mais les otages, c'est quand il est négligeant.
06:57Je ne sais pas, ça.
06:58Si je peux me permettre,
06:59on devrait écouter l'opinion publique israélienne.
07:01Aujourd'hui, 70% des Israéliens
07:04demandent au gouvernement Netanyahou
07:06de ne pas reprendre les hostilités
07:09comme ils ont commencé de le faire depuis 15 jours.
07:10Non, mais les otages, on en fait quoi, Philippe Giver, quand même ?
07:13C'est grâce à un cesser le feu qu'on prend.
07:15Vous y croyez-vous ?
07:17C'est ce que pensent les Israéliens.
07:18Je trouve qu'ils sont mieux classiques.
07:20C'est un peu aléatoire de dire
07:24que le mois de juin, la France pourrait,
07:26dans quel conditionnel,
07:28pourrait reconnaître l'existence d'un État palestinien.
07:30À certaines conditions.
07:32Vous voyez, c'est comme le président,
07:34quand il reconnaît la marocanité du Sahara occidental.
07:40Il sort ça comme ça du jour au lendemain.
07:42Il n'y a aucun débat à l'Assemblée nationale.
07:44Je veux dire, la représentation nationale n'est même pas consultée.
07:47C'est vrai, la raison, Georges Denech.
07:49On sort ça comme ça, on est prêts.
07:51Oui, c'est drôle.
07:52On connaît l'État palestinien, je suis d'accord avec ça.
07:54Ça se construit, ces idées-là.
07:56Mais oui, on ne peut pas balancer.
07:56Il faut avoir un maximum de consensus dans le pays, déjà.
07:59Ou alors, où là, on y a...
08:00Oui, mais si je peux me permettre,
08:02il y a aussi un sujet par rapport à la politique interne à Israël
08:07avec le gouvernement Netanyahou,
08:09qui n'est pas du tout dans une logique de cesser le feu
08:11et de négociation des derniers otages.
08:14Encore une fois, 70% des Israéliens reprochent à Netanyahou
08:17sa stratégie actuelle.
08:19Il faut en tenir compte.
08:20Messieurs, il est 20h55, c'est passionnant.
08:22On reviendra d'ailleurs sur ce futur.
08:24On aura l'occasion.
08:24Il est 20h55 sur Europe 1.
08:27Tout de suite, les enfants d'Europe 1.