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Michel Onfray, philosophe, était l’invité de Punchline ce lundi 31 mars sur CNEWS. Il compare la peine d’inéligibilité de Marine Le Pen à la fermeture de C8 et au boycott de certains journaux ou intellectuels : «Tous les gens qui gênent, il faut s'en débarrasser», regrette-t-il.

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Transcription
00:00Jacques Attali écrit un livre dont le titre est
00:02« Demain, qui gouvernera le monde ? »
00:04Donc à moyenne ou longue échéance,
00:07c'est la perspective, c'est le projet politique.
00:09Donc tous les gens qui se gênent et qui se mettent en travers de la route,
00:11il faut s'en débarrasser.
00:13Et là, comme Marine Le Pen gêne un peu beaucoup,
00:15eh bien, on a trouvé une excellente occasion de dire
00:18qu'elle était coupable effectivement sur le fléchage des crédits qu'elle a reçus
00:23et que ça devait l'interdire d'être candidate, comme ça l'affaire a réglé.
00:27Je ne suis pas sûr que ce soit si réglé que ça.
00:29Michel, on ferait une dernière question.
00:31Vous l'avez évoqué, Charles de Gaulle qui disait, je crois qu'en France,
00:33« la meilleure cour suprême, c'est le peuple ».
00:36Aujourd'hui, ceux qui ont le pouvoir, ce sont bien les juges ?
00:41Oui, non, enfin pas seulement les juges.
00:42C'est-à-dire qu'il y a un dispositif antidémocratique
00:45fabriqué par la prétendue démocratie.
00:46Moi, je pense que nous sommes dans une démocratie illibérale depuis 2008,
00:50c'est-à-dire depuis le traité de Lisbonne,
00:52depuis que les députés, les sénateurs de droite maastrichtienne
00:55et de gauche maastrichtienne ont voté contre le peuple.
00:58C'est fini, c'est-à-dire aujourd'hui, on ferme des télévisions.
01:01Alors évidemment, c'est C8, tout le monde en parle et c'est tant mieux.
01:04Mais on a fermé, par exemple, « Russian Today » ou « Sputnik »,
01:08en disant que c'était des télévisions russes.
01:10Et immédiatement, on a fermé ces télévisions.
01:12On peut, sur la même télévision sur laquelle on ne voit plus ces chaînes-là,
01:15voir aujourd'hui « Al Jazeera ».
01:17Ça ne pose aucun problème.
01:18C'est-à-dire qu'il y a des bonnes télés, des mauvaises télés.
01:20La démocratie, c'est quand même la possibilité de se faire une idée
01:23à partir des informations qui nous sont données.
01:25Et quand on commence à fermer des chaînes,
01:27à taper sur des journaux, à interdire de parole un certain nombre d'intellectuels,
01:32à criminaliser les pensées adverses,
01:35à envoyer au tribunal les gens qui ne pensent pas comme il faudrait penser,
01:37on s'aperçoit effectivement que la démocratie est derrière nous.
01:41Merci beaucoup, Michel, d'avoir pris quelques instants pour nous parler.

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