• hier
Cette semaine, le service Napster a été racheté pour près de 200 millions d'euros. Car oui, le célèbre logiciel qui a représenté l'apogée du piratage musical au début des années 2000 existe encore... même s'il n'a plus grand chose à voir avec le Napster des origines.


Plus d'infos : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/net-plus-ultra/net-plus-ultra-du-vendredi-28-mars-2025-1215418

Catégorie

📺
TV
Transcription
00:00Place à l'actualité du numérique à 7h et bientôt au moins 10 minutes.
00:04Net plus ultra, Julien Baldacchino, ce qui vous a marqué, contrairement à ces dernières semaines,
00:09ce n'est pas une rubrique nécro, mais le retour, la résurrection d'un nom qui a fait la tech
00:16ou une partie de la culture de la tech.
00:18Oui, après vous avoir parlé pendant ces dernières semaines de disparitions à la chaîne,
00:22voici une résurrection pour le moins inattendue.
00:25Je vais vous parler de Napster, le logiciel qui a débarqué en 1999
00:29alors que le web balbutiait encore et qui promettait de la musique gratuite, illimitée, mais pas légale.
00:36Souvenez-vous, en l'an 2000, Napster était au cœur des controverses.
00:39Voilà ce qu'on en disait sur France Inter.
00:41Vous faites peut-être partie de ces internautes qui avaient jusqu'à présent l'habitude
00:45de se rendre régulièrement sur le site américain napster.com.
00:49Eh bien, sachez que vous allez sûrement devoir y renoncer.
00:51Depuis un an, les majors veulent la tête de ce site fort de 20 millions d'adeptes
00:56et qui est en fait une gigantesque bourse d'échanges de fichiers musicaux au fameux format mp3.
01:03S'agit-il du début de la fin des sites de musique en ligne ?
01:07Oui, alors clairement, oui, c'était le début de la fin en tout cas de la musique physique
01:11avec ce logiciel reposant sur ce qu'on appelle le pire tout pire,
01:14c'est-à-dire que chaque ordinateur utilisé en Napster devenait une bibliothèque musicale
01:19dans laquelle les autres pouvaient aller piocher.
01:21Sans Napster et sans son flot de téléchargements illégaux,
01:24pas d'iTunes Store et probablement pas de Spotify ou Deezer comme aujourd'hui.
01:29Même si, comme le dit le créateur du logiciel lui-même,
01:31s'il ne l'avait pas créé, quelqu'un d'autre l'aurait fait.
01:34C'était l'époque qui le voulait.
01:35Napster a rapidement été condamné par la justice, déclaré interdit, fait faillite et fermé en 2001.
01:41Et aujourd'hui, Julien, vous nous annoncez donc son retour.
01:44Ou plus exactement son rachat pour un peu plus de 200 millions de dollars la semaine dernière
01:49car en réalité, Napster existe encore.
01:51C'est désormais un service de streaming légal qui a subi une succession de rachats depuis 2001.
01:57Et ce qui est étonnant, c'est l'identité de l'acheteur Infinite Reality,
02:01une entreprise qui vend des expériences immersives en 3D avec un projet,
02:06développer une sorte de métavers musical,
02:08un univers dans lequel il sera possible, par exemple, d'assister à des concerts virtuels.
02:13Et ça, ça n'a plus grand-chose à voir avec le Napster des débuts.
02:16Plus rien même.
02:16Et le créateur de Napster, Sean Parker, qui a aussi été premier président de Facebook,
02:21n'a plus rien à voir avec ce nouveau projet.
02:23Mais alors, pourquoi ce rachat ?
02:25Eh bien, la chaîne YouTube What Are They Now, en français, que sont-ils devenus, livre son analyse.
02:30La marque, le logo ont survécu.
02:33Ils ont été rachetés et ont changé de nom un certain nombre de fois.
02:36Et chaque acheteur a essayé de capitaliser sur la notoriété de Napster pour vendre de la musique.
02:41Si Napster peut devenir légal, tout le monde le peut.
02:45Et une marque qui n'est plus qu'une coquille vide et qui pourtant se vend 200 millions de dollars,
02:49c'est surtout ça parce qu'elle reste, 25 ans après, tellement reconnaissable et surtout attachée à une époque,
02:54celle des débuts du web.
02:56Une sorte de Far West créatif et économique dont beaucoup gardent une forme de nostalgie.
03:00Et on ne dira pas qui n'est plus ultra.
03:03Julien Baldacchino, merci.
03:04Votre chronique est à réécouter sur l'appli Radio France.

Recommandations