• avant-hier
La semaine dernière, Julien s'est rendu à un casting important qui va probablement changer sa vie, seulement il était un peu en retard...

Retrouvez « La chronique de Julien Santini » dans La Bande originale sur France Inter et sur : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/la-chronique-de-julien-santini

Catégorie

😹
Amusant
Transcription
00:00Voici Julien Santini !
00:02Bravo, merci beaucoup !
00:06Alors, la semaine dernière, je me suis rendu à un casting important, qui va probablement
00:13changer ma vie.
00:14Seulement, je vous explique, lui vraiment, j'étais un peu en retard, et du coup je commence
00:19à marcher vite dans la rue, et je me faisais cette réflexion qu'il y a des gens vraiment
00:23dans la rue, on dirait qu'il y a des bouts de trottoir qui leur appartiennent.
00:26Donc, techniquement, c'est difficile de les dépasser.
00:29Et moi, je suis un peu joueur, donc à un moment, je tente un dépassement improbable,
00:34un peu comme un pilote de F1, alors que dans le dernier virage, ce serait de la F1 mais
00:39très lente.
00:40Bref, j'essaye de contourner par la gauche, et là, Vlatipok, la personne, je vous le
00:45donne en mille, tourne à gauche.
00:47Je tente alors à droite, elle tourne à droite, on dirait qu'elle a des rétros, c'est grave
00:51quand même ! Est-ce que vous vous rendez compte, ça veut dire qu'il y a des gens
00:54qui déjà se baladent avec des rétros, tout ça pour empêcher de se faire doubler.
00:59Je rappelle que je dois me rendre à ce casting qui va changer ma vie, donc je suis obligé
01:03de jouer ma carte magique, tel un joueur de poker.
01:06Je fais tapis, c'est le moment où entre en scène Pedro Maria.
01:10« Oh, écoute-moi bien, toi qui es devant, Pinsou, d'où que tu es, déjà que tu te
01:15balades avec des rétroviseurs, j'ai rien dit, mais là, tu cherches quoi ? Qu'est-ce
01:18que tu fais ? » Et là, la personne me répond « Mais vous êtes fou ! »
01:23Et du tac au tac, putain, j'étais trop fier de moi, je lui sors « Ouais, c'est
01:27celui qui dit qui est ! » Je dépasse alors enfin cette personne, j'arrive dans le couloir
01:32du métro et je me rends compte que je n'ai pas de ticket.
01:35Déjà que je suis en retard, en plus j'ai pas de ticket, dis donc, ce rôle d'emmeurtre
01:39à la Rochelle, est-ce que je le veux vraiment ? Je suis à 5 mètres du portique, moi je
01:45ne vois plus un portique, mais une haie.
01:47A ce moment-là, dans ma tête, on est dans une épreuve de seul obstacle, c'est un peu
01:51comme une épreuve hippique, mais sans chevaux, donc pas une épreuve hippique en fait.
01:55Ne me demandez pas comment, ne me demandez pas pourquoi, je franchis la haie en sautant
01:59par-dessous.
02:00Ça n'a aucun sens, je dévale les escaliers 4 à 4, je ne suis plus qu'à 2 mètres
02:04des portes du métro, j'entends le « bip bip » des portes qui se referment, je peux
02:08la voir, mais devant moi, une personne s'arrête net, on dirait elle mène la réflexion de
02:13sa vie, mais juste avant de rentrer dans le métro, putain, c'est pas le moment, cousine,
02:17du coup je dis « pardon, pardon, je lâche également un inattendu, on avance, on n'avance
02:22pas, mais on fait des choix ». Revenons sur cette phrase, qu'a pu penser la personne
02:28à côté, d'entendre « on avance, on n'avance pas, mais on fait des choix ». Trop tard,
02:32les portes se referment, et là, double peine, j'entends une personne à côté de moi
02:36dire « ah bah c'est Paris, hein, Paris les gens sont pressés ». Et c'est vrai
02:40d'ailleurs que c'est la seule ville de France et de Navarre où les gens sont pressés.
02:44Je me faisais la réflexion, c'est vrai que moi je connais des gens de Lyon, de Strasbourg,
02:47de Nantes, personne n'est pressé là-bas, vous n'entendrez jamais, vous seriez bien
02:51de mauvaise foi de pouvoir dire « mais tu sais, moi la semaine dernière, c'était
02:55le 25 février, je m'en rappelle parce que c'est extrêmement rare, et bah figure-toi
02:59que j'ai entendu quelqu'un être très pressé, je me suis fait la réflexion, dis-donc,
03:02il est pressé celui-là, mais alors vraiment, c'était bien la première fois en une décennie
03:06que je l'ai entendu, espèce de fou va ! ». De toute façon, les gens qui commencent
03:12leurs phrases en disant « les gens », ça m'énerve, c'est toujours « non mais
03:16les gens, c'est vraiment des connards », je rappelle que les gens, c'est nous.
03:19Il y a un moment où il va falloir accepter qu'on est une part de connard en soi, et
03:23moi je vais vous dire, ça fait bien longtemps que je deal avec.

Recommandations