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Dans le cadre du salon People 4 Health, Pr Sofiane Bendifallah, Chirurgien gynécologique à l’Hôpital Américain de Paris, a participé à la conférence "Accès aux soins pour tous, compagnonnage et dossiers médicaux complexes : être médecin expert pour deuxiemeavis.fr". Participer à la lutte contre l’errance diagnostic, à l’accès au soin pour tous et développer son expertise : le chirurgien nous explique ce que lui apporte son rôle de médecin expert sur l’endométriose pour deuxiemeavis.fr.

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Transcription
00:00Alors, bonjour à toutes et à tous.
00:07Bienvenue dans cette conférence autour d'accès aux soins pour
00:12tous, compagnonnage et dossiers médicaux complexes, être expert
00:16pour deuxièmeavis.fr.
00:18Pour parler de ce sujet, j'ai aujourd'hui avec moi professeur
00:22Sofiane Bendifalla.
00:23Bonjour.
00:24Bonjour.
00:25Vous êtes chirurgien gynécologique à l'hôpital américain de Paris
00:29et médecin expert pour deuxièmeavis.fr, notamment sur
00:34l'endométriose.
00:35Exactement.
00:36Avant de vous poser quelques questions sur votre rôle de
00:38médecin expert, je vais présenter rapidement deuxièmeavis.fr.
00:43Il s'agit d'un service en ligne qui permet d'avoir l'avis d'un
00:46médecin spécialiste en moins de 7 jours sur plus de 800 pathologies
00:51en leur communiquant son dossier médical.
00:54Et la plupart du temps, c'est un service entièrement pris
00:56en charge par la Mutuelle sans avance de frais.
00:59Alors nous, aujourd'hui, on va s'intéresser au côté soignant,
01:02au côté médecin.
01:03Qu'est-ce que c'est d'être médecin expert pour eux ?
01:06Alors justement, on l'a dit, vous êtes spécialisé sur
01:08l'endométriose.
01:10En tant que médecin expert pour deuxièmeavis.fr, comment est-ce
01:14que vous participez à réduire l'errance diagnostic sur cette
01:17maladie qui, on le sait, est assez importante ?
01:20Merci.
01:21C'est une bonne question.
01:22Il faut d'abord resituer ce que c'est l'endométriose.
01:24L'endométriose, c'est globalement 2 à 4 millions de femmes en France.
01:27C'est un impact sur la fertilité et la qualité de vie.
01:30Et donc, du coup, dans cette logique là, on sait qu'il y a
01:32une notion de délai entre les premiers symptômes qui arrivent
01:34à l'adolescence et le moment où, véritablement, vous avez
01:37un diagnostic.
01:38Il y a aussi une question d'inéquité face à l'accès aux soins
01:41et face à l'accès d'expertise.
01:43Et donc, ce qui est important à avoir à l'esprit, c'est que ce
01:45délai est d'en moyenne de 10 ans et on voit qu'il y a des
01:47disparités et des inégalités d'accès à ces fameux diagnostics.
01:51Et c'est dans ce contexte là que Deuxième avis intervient pour
01:54démocratiser, notamment la question du diagnostic,
01:57mais la question des trajectoires de soins, des parcours de soins,
02:00grâce à un avis expert qui intervient sur le cadre d'un
02:03dossier qui est un dossier papier pour lequel le médecin va
02:08concrètement expliquer, formaliser et donner les principaux
02:12indicateurs à la patiente pour pouvoir être mieux accompagné.
02:16Vous avez parlé des zones sous-dotées, des inégalités
02:18aussi d'accès aux soins en fonction de là où on habite.
02:21Comment, justement, avec deuxièmeavis.fr,
02:23avec ce service, il y a des gens qui peuvent avoir accès
02:26à votre expertise ?
02:26Vous avez parlé de Paris, ça vous permet de pouvoir donner
02:29votre expertise partout en France ?
02:31Oui, c'est le point fondamental.
02:32C'est que quand on regarde un petit peu quelle est la démographie
02:34des patientes qui sollicitent deuxième avis, on a beaucoup de
02:37patientes qui sont à la fois dans des zones rurales, donc quasiment
02:4150% des patientes sont dans des zones rurales.
02:43On a une vingtaine de pourcents de patientes qui sont en situation
02:46de handicap, donc qui ont des difficultés d'accès aux soins.
02:50Et on a aussi une question de démocratie sanitaire puisque on
02:53considère globalement que 85% des sollicitantes
02:56sont CSP-1 et donc, du coup, on voit bien là qu'on rend un véritable
03:02service à la population générale et c'est en ça que, véritablement,
03:06on lutte contre les inégalités d'accès aux soins et de l'accès
03:08à l'expertise.
03:10Est-ce que ça permet aussi d'avoir un partage de savoir-faire et de
03:14bonnes pratiques entre médecins ?
03:16J'ai envie de dire que oui, puisque si on prend un petit peu
03:18la chronologie d'un deuxième avis, vous avez une patiente ou un
03:22praticien qui va solliciter une expertise, une expertise qu'il
03:25n'a pas dans son centre, qu'il n'a pas dans son cabinet,
03:28qu'il n'a pas autour de lui.
03:29Et quand on rend ce rapport, ce rapport peut être partagé.
03:32Et on sait globalement que la moitié des rapports sont
03:34partagés avec les médecins généralistes et les équipes
03:37de soins.
03:38C'est-à-dire que le deuxième avis que vous rendez, ce n'est pas
03:39uniquement pour le patient ou la patiente, mais aussi pour d'autres
03:43professionnels de santé.
03:44Bien sûr.
03:45C'est en ça que c'est puissant, puisque au niveau de la patiente,
03:48on va lui apporter une information, souvent une information
03:50beaucoup plus précise, beaucoup plus détaillée,
03:52beaucoup plus exhaustive sur sa situation.
03:54Il y a tout un travail de réassurance fondamentale,
03:57puisque vous comprenez bien que lorsque vous êtes dans l'errance,
04:00dans un parcours de soins qui est difficile, le fait qu'on vous
04:02confirme, qu'on vous infirme votre parcours, le fait qu'on puisse
04:05vous redonner de nouvelles trajectoires va être hyper
04:08intéressant.
04:09Et pour le praticien qui accompagne cette patiente là,
04:11c'est un support supplémentaire.
04:13Donc, on aide à la fois les équipes, les praticiens, mais
04:16aussi et surtout les patientes.
04:17Ça va permettre aussi peut-être une meilleure observance de la
04:20part de la patiente sur un traitement.
04:22Oui, c'est fondamental.
04:23Vous touchez du doigt un point qui est très important,
04:25qui est la notion d'adhésion, d'adhésion aux soins.
04:27Et on sait bien que dans toute pratique de soins,
04:29quelle que soit la complexité de la maladie, il y a quand même
04:32une notion de relation médecin malade, de confiance et notamment
04:36dans les thérapeutiques de l'endométriose.
04:37On sait bien que 30 à 40 % des effets attendus des traitements
04:41hormonaux non attendus relèvent de la confiance et de la notion
04:44de bénéfice est discuté.
04:46Et c'est là où évidemment que ça a du sens pour favoriser
04:48l'adhésion et l'observance des thérapeutiques lorsque
04:51cela est nécessaire.
04:52Là, on a beaucoup parlé des patientes, ce qui est quand même
04:55normal, mais vous, en tant que médecin expert, c'est pas trop
04:58compliqué de jongler entre, je suppose, déjà une clinique
05:00importante, des consuls, des opérations et ce rôle en plus.
05:04Comment est-ce qu'on fait pour jongler avec tout ça ?
05:06Franchement, c'est quelque chose de tout à fait naturel parce que
05:08moi, ça m'arrive au cabinet, c'est même pas ça m'arrive,
05:10c'est mon quotidien de recevoir des patientes qui ont des
05:13dossiers compliqués.
05:15J'ai malheureusement ou malheureusement la chance d'être
05:18à la fois expert dans ce domaine-là et en chirurgie.
05:19Donc, j'ai souvent des situations les plus difficiles et on voit
05:22bien qu'il y a des difficultés du quotidien qui sont qu'on peut
05:26très facilement résoudre et d'autres qui le sont moins.
05:28Et deuxième avis permet d'avoir face à soi des situations qui
05:31sont difficiles où on sent bien, même sur le papier, même dans
05:35la rédaction, à la fois parfois la difficulté, le parcours
05:39complexe, la tristesse qu'il y a auprès des patientes,
05:41l'impact que ça peut susciter.
05:43Et donc, on se dit on est utile parce que finalement, on va
05:46pouvoir modifier leur parcours de soins réellement.
05:48Donc, c'est une continuité logique de ma pratique du quotidien.
05:51Sauf que là, en réalité, on sent le poids des responsabilités
05:55puisqu'on ne voit pas les gens.
05:57Quand vous les avez face à vous, c'est facile d'essayer de
06:00convaincre quelqu'un en le regardant.
06:01C'est facile de lui apporter une information.
06:03Là, vous devez être à la fois explicite, clair, empathique.
06:08Tout ça dans un document que vous allez rédiger et vous n'avez
06:11pas la patiente face à vous.
06:12Et donc, du coup, c'est un exercice qui est tout à fait
06:14intéressant et qui est fondamentalement, en tout cas,
06:17dans la continuité de ce que je réalise au quotidien.
06:20Donc, un sentiment d'utilité, mais aussi que ça vous apporte
06:22quelque chose intellectuellement, peut être d'être médecin
06:24expert pour deuxième avis.
06:25Pas tellement.
06:26Oui, parce que ce n'est pas la même façon de formaliser les
06:28choses à l'oral qu'à l'écrit.
06:29Ce n'est pas la même façon de faire passer des messages à
06:31l'oral qu'à l'écrit.
06:32Et on sent bien et on le sait dans la pratique de soins.
06:34L'empathie, ça relève d'une écoute.
06:37Ça relève de regards, de gestes qu'on n'a pas dans un
06:40document écrit.
06:41Et donc, il faut savoir nuancer la difficulté.
06:43Il faut savoir rassurer sur du papier sans dire tout va bien
06:47et ça va aller.
06:48Madame, vous n'avez rien.
06:49En fait, ça n'a pas de poids.
06:50Et donc, on voit bien là que ce n'est pas si simple que ça,
06:52en réalité.
06:53Et alors là, on a parlé de votre rôle de médecin expert,
06:56mais peut être que ça vous arrive aussi parfois de conseiller à
07:00vos patientes d'aller sur deuxième avis point fr.
07:03Est ce que vous trouvez que c'est aussi une manière d'alléger
07:05une certaine charge mentale qui peut y avoir chez les soignants
07:08pour leur trouver un confrère ou une consœur de disponibles ?
07:12La réponse est fondamentalement oui.
07:13Elle ne me concerne pas forcément moi.
07:16J'ai la chance d'être dans une grande ville,
07:17dans une métropole avec 25 chutes au mètre carré,
07:20450 cabinets au mètre carré, des médecins partout.
07:22Je n'ai pas cette problématique là.
07:24Mais on comprend bien qu'à la fois la pénurie des médecins,
07:27les déserts médicaux, l'inégalité d'accès aux soins
07:30fait que forcément, on va y avoir accès.
07:33Il faut le demander parce qu'on a accès à des top docteurs
07:36en plein spécialité.
07:37Et ça, ça a du sens au quotidien.
07:40Et là, du côté des patients, est ce que vous avez des retours ?
07:44Je ne sais pas comment ça se passe pour savoir
07:46si deuxièmeavis.fr a pu leur apporter satisfaction.
07:48Oui, c'est pour ça qu'on continue.
07:50C'est qu'on a le retour satisfaction.
07:52Alors on a le retour efficacité, c'est-à-dire que
07:54quand vous rendez un avis,
07:56est-ce que la patiente a été informée ?
07:58Est-ce qu'elle a l'impression d'avoir été mieux informée ?
08:00Donc ça, c'est du côté de l'information,
08:02sensibilisation et peut-être même parcours de soins.
08:05Donc ça, c'est notre casquette docteur.
08:07On se dit je suis content, elle a compris où je voulais aller
08:10et elle a bien compris que c'était peut-être ça
08:12qu'il fallait envisager.
08:13Et puis après, il y a le côté satisfaction
08:15qui est autre chose, c'est plus subjectif.
08:17Et là, on a des retours de satisfaction
08:18qui sont de l'ordre de 95 à 99 %,
08:22et donc les patientes se disent à la fois satisfaites,
08:25réassurées et mieux informées.
08:28Et fondamentalement, une fois que vous avez ce triptyque-là,
08:30en tant que docteur, vous êtes content d'avoir contribué
08:32en partie à ce type de choses.
08:35Donc on l'a vu avec notre échange, accès aux soins pour tous,
08:38compagnonnage et dossier médico-complexe, c'est ça.
08:41Être médecin expert pour deuxièmemagie.fr.
08:44Merci beaucoup, professeur, de nous avoir donné votre temps.
08:46Merci à vous pour votre invitation.

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