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00:00qui aurait pu dans d'autres circonstances, et on l'a déjà vu, parce qu'il y a une pression médiatique très forte,
00:05parce que les Français sont émus, dire bon ben j'ai des indices mais je ne sais pas trop,
00:10je vais placer ces gens-là ou une partie de ces gens-là en détention provisoire,
00:14ce qui du point de vue du droit et de la justice, à la lumière de ce qui a été décidé aujourd'hui, aurait été vraiment une erreur.
00:20Et puis enfin, parfois l'occasion de garde à vue qui ne sont pas forcément concluantes d'un point de vue médiatique,
00:26en réalité on n'en sait rien, les gardes à vue peuvent permettre aux gendarmes d'avancer encore plus sur certaines pistes qui n'ont pas été explorées,
00:34et puis pour terminer, parfois quand vous placez des personnes en garde à vue,
00:37il faut quand même bien savoir que dans cette enquête, il y a d'autres personnes qui sont placées sur écoute, qui sont surveillées,
00:41et bien parfois, vous placez certaines personnes sur écoute, et de l'autre côté, vous regardez comment réagissent d'autres personnes
00:48qui pourraient avoir des indices, est-ce qu'ils s'appellent entre eux, qu'est-ce qu'ils se rappellent.
00:53Et donc voilà, peut-être que ces gardes à vue, par rapport à ce que l'opinion publique en attendait,
00:57c'est peut-être entre guillemets, ça déçoit certains, ou dans l'autre sens, d'autres sont rassurés,
01:02mais ça ne veut pas forcément dire que les gardes à vue ont été inutiles.
01:05Eric Nolot.
01:06Enfin, il n'en reste pas moins que la manière dont la justice communique dans cette affaire, moi ça me laisse très très perplexe.
01:11Quand vous jetez en pâture à l'opinion publique, les gardes à vue, les motifs des gardes à vue,
01:17excusez du peu, que vous laissez fuiter aussi la voiture du grand-père a été saisie,
01:23vous avez 10 millions de Columbo ou de Sherlock Holmes qui font 2 plus 2 égale 4,
01:27et ils voient sur qui portent les soupçons.
01:29Donc vous avez quand même une famille qui est déjà plongée dans une affliction dont nous n'avons aucune idée,
01:34c'est-à-dire la perte d'un enfant dans des circonstances effroyables,
01:36et qui est désignée d'une certaine façon, qu'on le veuille ou non, à l'opinion publique comme les coupables.
01:41Moi, à vivre, ça doit être absolument terrible, je ne remets pas, j'entends ce que dit Louis,
01:47je ne remets pas en cause l'enquête, je ne me permettrai pas, ils font certainement très bien leur travail,
01:50mais dans la communication, il y a quelque chose qui me choque, je vous le dis franchement.
01:53Là-dessus, c'est le code de procédure pénale qui donne, le seul qui puisse communiquer, c'est le procureur république.
02:00Et il parle au nom de la justice, parce que ce sont les juges d'instruction qui ont la direction de l'enquête,
02:05donc qui lui donnent ses éléments.
02:07Maintenant, derrière, si on n'y communique pas, on va s'interroger, parce qu'on saura de toute façon qu'il y a une garde à vue.
02:14Et on ne peut pas sortir la famille de l'équation comme ça.
02:17Si ce n'est pas fait, déjà, il faut savoir que la famille aurait dû, le grand-père et la grand-mère,
02:22être en garde à vue à peu près la semaine qui suivait la remise en situation,
02:26et la découverte des ossements a repoussé sa nécessité et toutes ses expertises,
02:31qui ont permis justement d'incrémenter le dossier, et d'arriver à d'autres conclusions,
02:36et une autre orientation de l'enquête.
02:38Donc, ne communique pas, on apprend qu'il y a une garde à vue, on va encore plus s'interroger.
02:44Et quant à l'incrimination, ça c'est qui peut le plus, peut le moins.
02:47Ça permet, dès lors qu'on est sur une incrimination criminelle,
02:51et bien ça donne à la défense des moyens qu'elle n'aurait pas eu si ça n'avait pas été le cas.
02:56Donc là, il y a aussi le souci de protection de l'innocence et de la famille.
03:02Oui, je comprends vous.
03:04France Olivier Gisbert qui nous a rejoint.
03:06Ce qu'a dit l'ami Nolo, en fait, c'est le résultat d'une expérience,
03:12parce qu'on a tous vécu quelque chose de très fort il y a des années.
03:15D'ailleurs, quand on voit Émile Soleil, il rappelle beaucoup l'image du petit Grégory Villemin.
03:21Et ça, c'est une affaire quand même hallucinante.
03:23Quand on voit l'affaire Villemin, ça a été un dérapage complet, c'était un fiasco total.
03:27D'ailleurs, on ne sait soi-disant pas toujours la vérité, même si on peut très bien l'imaginer.
03:32Et puis surtout, le focus a été, pendant des semaines et des semaines,
03:38sur Christine et Jean-Marie Villemin, les parents,
03:41et Christine Villemin accusée par l'ensemble de la presse.
03:45Enfin, il fallait voir les trucs qu'on pouvait lire.
03:47Mais là, ce n'est pas comparable.
03:48Là, ce n'est pas comparable.
03:49Ce que je veux dire, c'est que...
03:51D'ailleurs, je suis toujours très mal à l'aise pour commenter des enquêtes en cours,
03:54parce que je préfère laisser l'expert, même si Louis Ragnel fait ça très très bien.
04:00Mais on a beaucoup de mal.
04:01Je crois, d'ailleurs, que cette affaire a été une leçon pour nous tous.
04:04Parce que les commentaires, quand on n'a pas tous les éléments,
04:09quand effectivement la justice cherche ça,
04:11mais peut-être qu'elle cherche quelque chose,
04:13enfin les juges d'instruction derrière,
04:14ils cherchent peut-être quelque chose à côté.
04:16Et là, pour l'instant, comme ils peuvent faire,
04:18ils donnent un truc à manger, ou je ne sais pas, des fausses pistes,
04:21et puis en même temps, ils travaillent sur une autre piste.
04:23Enfin, on ne sait rien, en fait.
04:25Et puis, c'est la période aussi dans laquelle on est manipulé.
04:28Il y a des policiers, comme ça, qui se prennent pour les rois du monde.
04:32Qui se servent des journalistes.
04:34Général Daoust, un dernier mot ?
04:36Pour répondre, les conséquences de l'affaire Grégory,
04:40c'est d'abord la révolution de la police scientifique.
04:43Ça, c'est la première chose.
04:44Et la seconde, c'est justement l'intervention du procureur
04:47qui a été introduite dans la loi pour éviter cette chasse journalistique
04:51qui était, bon, qui était normale.
04:53On essaye de savoir.
04:54On s'est effrayé, on s'est effrayé très bien.
04:56Il suffit de lire.
04:57C'est la brésilade pour la presse.
04:59Le livre de Laurence Lacour.
05:00Le bûcher des innocents.
05:02Voilà, qui en est l'illustration.
05:04Et ça a été justement pour canaliser cette communication incontrôlée, incontrôlable,
05:09qu'a été introduite la communication officielle par les procureurs de la République.
05:14Absolument.
05:15On va partir à la Bouilladis,
05:17qui est la commune dans laquelle résident les grands-parents maternels d'Émile.
05:20Thibault Marchoteau, vous êtes sur place.
05:22Dans quel état d'esprit sont les habitants de la commune
05:24depuis qu'ils ont appris que ces interpellations, ces gardes d'abus avaient été levées ?
05:31Écoutez, Laurence, j'ai passé une bonne partie de l'après-midi ici, à la Bouilladis,
05:34auprès de ces habitants.
05:36J'ai pu discuter avec eux.
05:37Beaucoup connaissent d'ailleurs ce couple, les grands-parents maternels d'Émile Soleil.
05:41Je vous propose d'écouter leurs propos.
05:44Beaucoup ont d'ailleurs écouté la conférence de presse du procureur de la République
05:48un petit peu plus tôt ce matin.
05:50Ça me fait mal au cœur pour ce petit Émile.
05:53C'est adorable.
05:54J'aimerais bien que quand même la vérité éclate.
05:57Je sais que les enquêtes, c'est très long à faire.
05:59Il faut trouver les preuves.
06:00On ne peut pas accuser sans preuves non plus.
06:03Tant qu'on ne saura pas la vérité,
06:05on espère que la vérité va éclater rapidement.
06:08C'est dommage de ne pas savoir ce qui s'est passé.
06:10J'ai un petit-fils qui a deux ans et demi,
06:12donc qui a le même âge.
06:13Donc pensez bien que c'est super désolant.
06:19Beaucoup ont salué également le travail de la section de recherche
06:22de la gendarmerie de Marseille pour ce qui est des grands-parents
06:25de milliers d'enfants rentrant dans leur domicile,
06:27ici à la Bouilladis, vers 8 heures,
06:29après plus de 40 heures de garde à vue.
06:31Merci beaucoup Thibaut Marcheteau,
06:33donc sur place à la Bouilladis.
06:34Dernier mot général, François Daous.
06:37Il y a un espoir que cette affaire triste trouve...
06:41Qu'on connaisse la vérité ?
06:43Alors, on espère.
06:45On espère tous arriver à mettre des mots sur certaines choses
06:50et comprendre réellement qui a fait quoi,
06:53si on est dans un accident dramatique,
06:55ou au contraire, s'il y avait une intention criminelle derrière.
06:58Mais comme certaines affaires,
07:00on peut avoir énormément de traces,
07:02énormément d'éléments exploités et exploitables,
07:05et ne pas trouver le lien entre l'auteur et le crime,
07:10ou l'accident.
07:12Ça peut aussi partir vers une affaire non élucidée, hélas.
07:16Merci d'être venu.
07:18Je renvoie votre livre sur la police scientifique et technique
07:22aux éditions du Rocher, avec Jacques Pradel.
07:24Merci d'être venu.

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