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Une toile poétique et onirique... pour les besoins fondamentaux des enfants du monde : l'artiste Cédric Vignon s'engage auprès de l'Unicef, à l'appel d'un groupe d'étudiants de GEM. Il nous raconte sa démarche avec l'étudiante Aya Boulouiz.
Et dans un monde bercé d'illusion... comment garder les pieds sur terre ? L'Université Inter-âges du Dauphiné nous ouvre des pistes infinies de réflexion avec un forum philosophique, les 11 et 12 avril à Grenoble.
Quant au photographe Jean-Pierre Angei, il expose l'empreinte laissée sur un paysage comme une trace sur une peau... un travail entre contemplation et réflexion, d'une grande profondeur, à découvrir à la galerie Place à l'Art de Voiron jusqu'au 19 avril.




















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00:00Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installé pour regarder si on parlait.
00:05Bienvenue à tous, toujours un plaisir de partager avec vous l'énergie, l'inspiration
00:34de nos talents qui donnent encore plus de relief à notre territoire.
00:37Et la couleur qui semble faire jaillir ces toiles d'un songe, cet artiste veut décrocher
00:43les étoiles pour aider les rêves d'enfants avec l'UNICEF.
00:46Entre rêve et réalité, l'illusion vient parfois brouiller les esprits.
00:51La philosophie va tenter de remettre de l'ordre dans nos idées dans un forum bien réel.
00:56Et quand l'apparence n'est parfois qu'une illusion, ce photographe s'interroge sur
01:01les empreintes du temps sur un paysage comme une peau sur laquelle on s'attache à laisser
01:06une trace.
01:07Ces derniers mots sont les vôtres, Jean-Pierre Angéhi, bienvenue.
01:11Bonjour.
01:12Vous êtes photographe, auteur de l'exposition Le souffle du temps, présentée dans la galerie
01:17Place à l'Art à Voiron.
01:19On va découvrir votre travail surprenant qui pousse souvent très loin la réflexion
01:24voire l'introspection.
01:26Et si vous aimez réfléchir, on vous offre ici un thème infini, l'illusion, qui fait
01:32l'objet d'un forum philosophique organisé par l'Université Interâge du Dauphiné,
01:37l'UIAD.
01:38Marc Thilly, bienvenue.
01:40Bonjour.
01:41Alors, vous êtes enseignant en philosophie, chercheur doctorant à l'Institut de philosophie
01:46de Grenoble, à l'UGA, et on va s'interroger en particulier sur l'IA, l'intelligence artificielle
01:52avec vous, qui envahit notre monde, un bien ou un mal.
01:55On va voir.
01:56C'est la question.
01:57Voilà, on n'est là qu'avec des questions et pas avec des jugements, c'est toute la
02:02nuance.
02:03L'illusion qui berce nos rêves, encore qu'on ne connaît pas toujours la frontière entre
02:08les songes et l'illusion, vous nous aiderez là-dessus d'ailleurs, Marc.
02:12Mais vous, Cédric, vous avez peint les rêves des enfants, vous êtes artiste peintre et
02:17vous venez ici soutenir l'UNICEF par le biais d'un groupe d'étudiants de Grenoble Ecole
02:22de Management qui organise une vente caritative pour aider et promouvoir les besoins fondamentaux
02:28des enfants dans le monde, un groupe dont vous faites partie, Aïa Boulouïs.
02:32Bienvenue.
02:33Bonjour.
02:34Alors, vous êtes étudiante à GEM.
02:35Avant, Cédric, de découvrir votre univers, moi, je voudrais découvrir votre démarche,
02:40Aïa, ainsi que celle de vos camarades.
02:41Alors, d'abord, on va découvrir l'affiche de votre événement, un vernissage solidaire,
02:49un événement caritatif, artistique, pour mettre l'art au service des enfants.
02:53C'est à la Maison de l'International de Grenoble, le jeudi 10 avril, avec plusieurs artistes, Aïa.
02:58C'est ça, oui.
02:59Des peintres, des photographes, qui sont ces artistes ?
03:01La majeure partie, c'est des peintres.
03:02D'accord, mais alors, c'est un projet d'étude ?
03:04Oui, exactement.
03:06En quoi il consiste ?
03:07C'était de créer un événement et on a commencé à partir de septembre et la fin,
03:14du coup, c'est dans deux semaines à peu près.
03:17Mais ce qui vous est demandé, c'est quoi ?
03:18C'est d'organiser un événement caritatif, de réaliser un projet collectif ?
03:22Qu'est-ce que c'est, en fait ?
03:23À quoi ça tient ?
03:24C'était de réaliser un projet collectif et on a décidé au début de faire une course solidaire,
03:31mais on a changé notre voie pour faire un vernissage solidaire.
03:34Donc, plus tourné vers les nécessités des enfants.
03:38Pourquoi l'UNICEF ?
03:40Parce que c'était un projet que l'école nous a suggéré.
03:49Exactement.
03:50Et on a passé des entretiens et c'était un partenariat avec l'UNICEF.
03:58L'UNICEF dauphinait sa voie pour aider financièrement et pour sensibiliser aussi
04:03aux besoins fondamentaux des enfants dans le monde.
04:06C'est un sujet que vous avez dû travailler aussi ?
04:08C'est ça, exactement.
04:09Et vous avez pu évaluer les besoins ?
04:10Actuellement, les besoins sont principalement le respect et surtout les droits de l'enfant.
04:21Surtout, on sait que dans certains pays, les enfants n'ont pas accès à la scolarité.
04:25Donc, on essaie un peu de leur ramener ces droits au cours.
04:32Avec plus aussi cette idée de sensibiliser alors, parce qu'il y a aussi un soutien
04:39financier, donc avec cette toile, c'est une vente aux enchères, c'est ça ?
04:44Oui.
04:45Alors, on peut faire passer beaucoup de choses par l'art pour sensibiliser notamment, c'était
04:49votre idée ?
04:50C'était plus une idée comme ça, oui, exactement.
04:53C'était pour faire sensibiliser un peu, essayer de ramener, de véhiculer peut-être
05:02aussi ces idées avec ces images, avec ce concept-là.
05:05C'est quelque chose qui peut frapper l'esprit.
05:08Plus qu'une course, qui est aussi classique, il y en a d'autres.
05:14Alors, pourquoi Cédric, vous le connaissiez ?
05:16On a pris contact avec lui, on a regardé un peu ses œuvres et on l'a contacté,
05:25il nous a répondu favorable et on le remerciait énormément pour cette liberté.
05:33Je pense que vous avez bien fait, parce que donc, pour aider l'UNICEF Dauphine et Savoie,
05:37vous organisez la vente de cette toile, qui est une toile en coton, avec de grandes dimensions,
05:43elle fait 1,20 mètres, c'est ça, sur combien ?
05:46Sur 60.
05:47Sur 60.
05:48Ça s'appelle « La tête dans les étoiles », c'est signé de vous, Cédric Vignon,
05:53donc c'est une création pour cet événement, cette toile ?
05:57Uniquement pour cet événement.
05:59Voilà, moi je suis plus dans le domaine animalier, mais là, c'est un sujet qui me parlait,
06:04et puis c'est pour la bonne cause, donc on y va, quand c'est pour la bonne cause.
06:09On ne va pas faire de comparaison, on y voit tous un rêve de petit prince aussi, là-dedans.
06:13Qu'est-ce qui vous a guidé, qu'est-ce qui a guidé vos pinceaux pour cette œuvre-là ?
06:19Alors déjà, comme l'a dit Aya, c'est le droit des enfants, enfin c'est un sujet qui est éternel et
06:27ça a été, ouais, presque une évidence de se dire, bon ben on va partir « La tête dans les étoiles »
06:31et que ce soit pour un enfant en lambda ou autre, tout le monde a des rêves et
06:38ben les enfants d'UNICEF, ils ont un rêve, c'est pouvoir écrire, c'est pouvoir aller à l'école,
06:43c'est des droits simples que nous on a mais qu'eux devraient avoir.
06:47Vous voulez dire que peut-être leurs rêves sont oubliés, car leurs nécessités fondamentales
06:53sont urgentes, bien sûr, et qu'on en oublie ces rêves d'enfants ?
06:58C'est ça.
06:59Donc vous avez voulu les représenter avec un ballon, avec des étoiles ?
07:03Aller vers le haut, se projeter vers l'univers, c'est l'ouverture d'esprit aussi.
07:12Quelque chose de très doux, lumineux aussi.
07:15Ouais.
07:15Et coloré, forcément.
07:16C'est ça, c'est ce que j'aime.
07:18Et oui, alors, on verra combien, il y a une mise, comment on dit, un prix de départ pour cette vente ?
07:27Ou pas ?
07:27Je vous laisserai vous mettre, d'accord ?
07:30Parce que c'est une vente aux enchères, c'est on y va et on va faire gaffe.
07:32Il y a un prix, alors il n'y a pas de prix de départ, mais il y a un prix fixe pour que l'étoile parte.
07:40D'accord.
07:41Alors, on va déjà faire un petit coup de pub pour vous aussi et votre univers, puisque vous le disiez,
07:46votre œuvres, elles sont à la fois réalistes et oniriques, avec un peu de rêve, un peu de couleur.
07:51Vous procédez toujours comme ça, avec ces coulures, avec ces pinceaux ?
07:55Ouais, c'est toujours...
07:57Alors, la technique est un peu évoluée où j'utilise un peu moins d'aérographe, un peu plus de bombes, de spray.
08:03Ça va être des éclaboussures au pinceau, à la brosse à dents, enfin, beaucoup de choses qui me passent sous la main.
08:09D'accord.
08:10Donc, c'est vraiment dans l'instant T, mais le style est toujours identique.
08:20Toujours la couleur aussi, elle est très importante pour vous.
08:23Beaucoup.
08:24Et ces animaux ? Alors, c'est un peu votre spécialité, votre coup de main.
08:28On voit ici, qu'est-ce que c'est ? C'est un alligator, un croco ?
08:31Un alligator, un alligator.
08:33Et vous leur donnez quelque chose, une allure presque un peu bonhomme, en fait, à ces animaux.
08:40On dirait que ce sont vos complices.
08:41En fait, c'est le regard.
08:43C'est le regard qui est mis en avant.
08:44Et comme je dis toujours, un animal, il ne trompe pas dans le regard.
08:49Donc, c'est ça que...
08:52Ouais, c'est surtout ce moment-là que je veux capter.
08:56Puis, voilà, il y a de la tristesse, il y a de la joie, il y a du questionnement.
09:01Donc, chaque animal a son identité.
09:05Il se présente à vous comme votre sujet, en fait, finalement.
09:09Et puis, vous peignez, vous dépeignez leur univers, leur appartenance.
09:14Le bison, il est américain.
09:16Les carpes koi, elles sont japonaises ?
09:18Ouais, alors, c'était une thématique que j'avais fait un peu sur l'univers et le monde.
09:24Une exposition que j'avais appelée À travers le monde, justement.
09:28Et voilà, mais c'est mon domaine, les animaux.
09:32Oui, on voit ça avec des animaux qui sont aussi bien très courants, domestiques, familiers même.
09:40On le voit ici avec ce chat, avec ces bulldogs.
09:43Ce sont des choses qui parlent un peu à tout le monde.
09:45On peut chacun se reconnaître.
09:46Exactement, exactement.
09:47Puis, c'est pour toucher tout le public.
09:51Et des animaux sauvages.
09:53Et vous les aimez en particulier.
09:56Pourquoi, en fait, est-ce que ce sont les animaux, surtout ?
09:58Ils n'ont pas des portraits, l'humain, le paysage.
10:02Pourquoi ces animaux pleins de couleurs ?
10:06Ben, c'est ce qui me vient.
10:09C'est l'envie du moment.
10:10Il y a des fois, je vais créer une toile où je vais faire le fond et je vais dire, je pars sur...
10:17Exemple, je vais faire un cheval.
10:18Et puis, en fait, le fond évolue.
10:21Et du coup, je vais partir carrément sur un autre animal.
10:24En fait, le fond aussi m'inspire par rapport à tout ça.
10:27Vous avez du vécu aussi ?
10:29Vous en avez ?
10:30Ce sont eux qui vous inspirent ?
10:31Moi, j'ai des animaux.
10:34Vous n'avez pas tout ça ?
10:35Non, pas d'alligators à la maison.
10:36D'accord.
10:38On peut les acheter, vos oeuvres, sur ce site, YouArt.
10:42Alors, je trouve ça très, très bien parce que c'est très compliqué de vivre de son art.
10:47Lorsqu'on est un artiste peintre, ici, vous êtes Iseroy.
10:52Et donc, sur ce site, on peut acheter en ligne, en fait, c'est ça ?
10:56Exactement, exactement.
10:57Et est-ce qu'on peut aussi les reproduire, ces oeuvres ?
10:59C'est-à-dire, si celle-ci vous plaît, mais que vous avez d'autres demandes ?
11:02Alors, on m'a déjà demandé, mais il faut des droits.
11:04Et pour l'instant, je ne veux pas faire de reproduction ni de hard print.
11:09Je veux rester dans l'oeuvre unique.
11:10Et le jour où je décollerai et j'arriverai à en vivre complètement,
11:18je trouve ça aussi bien aussi que les gens aient accès à l'art.
11:22Donc oui, dans un futur, pourquoi pas faire de l'art print ?
11:26Alors, décoller, c'est ce que vous faites avec cette oeuvre-là.
11:28Je ne sais pas si on peut la revoir, vraiment,
11:31cette oeuvre qui s'appelle La tête dans les étoiles.
11:33Donc voilà, vous avez dû représenter un être humain,
11:36comme on le voit ici et vraiment avec beaucoup de douceur.
11:43Donc voilà, est-ce que vous allez décoller après cette vente aux enchères ?
11:47On le rappelle, c'est le 10 avril.
11:48C'est à la Maison de l'International, à 19h.
11:51Avec beaucoup, beaucoup, beaucoup de poésie.
11:54Peut-être une suite dans une série basée sur les rêves ?
11:58Pourquoi pas, oui.
11:59Il y a plein d'ouvertures à faire.
12:02Qu'est-ce qu'elle vous inspire, cette toile ?
12:03Peut-être Marc, puisque...
12:06Elle m'inspire un thème similaire à celui qu'on traitera pendant le Forum.
12:10On va ouvrir, en fait, le samedi, des ateliers pour enfants
12:13sur le thème, justement, des illusions de l'enfance,
12:18de leurs points positifs.
12:21L'illusion est peut-être positive.
12:23Souvent, on diabolise un peu l'illusion.
12:26Et on aura donc Flora Pika, une philosophe qui va intervenir sur...
12:31Qui va animer des ateliers pour enfants sur le thème de l'illusion
12:34et sur la thématique des illusions de l'enfance.
12:35Donc tout de suite, ça m'a fait penser au Forum, désolé.
12:39Alors ça, c'était presque ma première question.
12:41C'est pour ça qu'on va y revenir tout de suite à vous.
12:43Vous allez voir, il y a à la fois le côté positif et négatif de l'illusion.
12:46Allez, tout de suite avec vous.
12:48Ça marche.
12:56C'est ça qui est intéressant, c'est que quand on est un enfant,
12:58l'illusion est positive.
13:00On pense aux illusionnistes, on pense à l'illusion.
13:02On est bercé d'illusions quand on est enfant.
13:04Et souvent, on les regrette après, quand on devient adulte.
13:07Et oui, après, ça devient péjoratif dans le sens où on l'emploie
13:11le plus couramment quand on parle un langage adulte.
13:14Vous êtes d'accord avec ce sens péjoratif de l'illusion ?
13:17Non, pas vraiment. Il faut le nuancer.
13:18L'illusion a aussi des vertus.
13:21Et on va justement essayer d'avoir cette approche nuancée lors du Forum.
13:28Oui, alors le Forum, on rappelle que l'Université Inter-Âge du Dauphiné
13:32organise un forum inspiré justement de ce qu'on appelle
13:36le rapport biaisé à la réalité, l'illusion.
13:39On peut être trompé, on peut être manipulé.
13:41C'est tout ça qui a inspiré lui, Adé.
13:44C'est le 11 et 12 avril.
13:46Alors, d'abord, à l'Université Inter-Âge du Dauphiné, Gambetta, le 11,
13:50et à l'Office de tourisme, le 12, avec des conférences, des tables rondes.
13:55Oui, on a plusieurs tables rondes.
13:57Une première table ronde, donc, le vendredi à l'antenne Gambetta
14:03sur la grande question philosophique du libre arbitre et du déterminisme.
14:07La question de savoir si le libre arbitre est une illusion ou pas.
14:11La spécificité de cette table ronde sera d'aborder le sujet
14:13en lien avec la thématique du soin des malades.
14:17Et on aura la présence de Julie Henry, qui est une philosophe lyonnaise,
14:23qui enseigne à l'École normale supérieure de Lyon
14:27et qui est une philosophe spinoziste, qui a une approche de terrain
14:31et qui développe une philosophie, une approche philosophique
14:33de la médecine et du soin extrêmement intéressante.
14:36Donc, elle discutera avec Philippe Harvers, qui, lui, est addictologue.
14:42On sera vraiment centré sur le soin.
14:43C'est une démarche assez originale.
14:45Que vous voulez assez proche des préoccupations des personnes,
14:48du grand public aujourd'hui.
14:49Effectivement, c'est l'idée.
14:52Les enfants, vous l'avez dit.
14:53Alors, on ne va pas pouvoir détailler tout le programme
14:56qu'on trouve aussi sur Internet.
14:57Là, si vous tapez forum philosophique Université Inter-Âge du Dauphiné,
15:01il y a absolument tout.
15:03Je voudrais déjà aussi qu'on s'attache à ce terme de l'illusion.
15:06Est-ce que ce terme est au cœur des enjeux de notre société ?
15:10Au niveau politique, il me semble que oui, personnellement.
15:13Alors, on aura Thierry Ménissier et Pascal Cloer qui vont intervenir sur ce sujet.
15:19Justement, ce sera la question, une réflexion de philosophie politique
15:21autour de l'ouvrage de Jacques Ellul, philosophe français,
15:25qui a écrit un livre qui s'appelle, justement, de l'illusion politique.
15:30Il a écrit un ouvrage sur l'illusion politique.
15:32Alors, il n'y a pas que ça, l'illusion.
15:34Moi, j'ai tout de suite pensé à l'art.
15:36Il y a l'art, il y a l'imaginaire.
15:38Vasarely.
15:39Et pourtant, ça n'est que de la perspective.
15:41Donc, c'est une illusion.
15:42Effectivement.
15:44Vasarely, entre autres aussi.
15:47On le voit ici, le Grand Victoire.
15:48Il y a encore des Vasarely cachés dans Grenoble.
15:50Vous pouvez regarder ça derrière l'anneau de vitesse, notamment.
15:53Ici, ce sont ces exemples.
15:55Mais vous voyez, même sur un écran animé, c'est figé et pourtant, ça bouge.
16:00La fleur ardente.
16:03Tout ça, c'est le domaine de l'illusion, l'illusion d'optique.
16:05Ça veut dire qu'on est parfois même trompé par notre cerveau.
16:08Souvent, même les illusions d'optique.
16:09Oui, c'est une approche intéressante.
16:11On a hésité à organiser les ateliers pour enfants autour de ce thème, d'ailleurs.
16:14Canard ou lapin ?
16:16Les illusions d'optique en général.
16:17Le canard-lapin, effectivement, c'est la plus célèbre.
16:21Lapin ?
16:21Alors, moi, je vois un canard.
16:23D'accord.
16:25Les deux sont possibles.
16:28Et oui, autour de vous, effectivement, ce lien entre le cerveau,
16:33entre la réalité et l'interprétation, finalement.
16:36Oui, c'est la question de la construction de la réalité, en fait,
16:43par le cerveau, par nos perceptions.
16:46Alors souvent, on a un rapport assez transparent au réel.
16:48On pense que le réel est transparent à lui-même.
16:51On oublie qu'il est le résultat d'une construction.
16:55Et l'illusion peut nous rappeler, justement,
16:58que le réel n'est peut-être pas si transparent.
17:01C'est ce qui fait à la fois son charme et en même temps,
17:03son côté mystérieux et peut-être parfois inquiétant.
17:05Inquiétant, elle fait du bien aussi, parfois, l'illusion.
17:07On aime parfois croire en ces illusions, vivre dedans.
17:11Ça dépend des gens.
17:13Sinon, ça s'appelle une désillusion.
17:14Alors, on va aborder le sujet.
17:16Il y aura une table ronde, notamment sur le thème de l'amour.
17:21L'amour est une illusion ?
17:22Répondez-moi, vous êtes philosophe.
17:23Je n'ai pas tranché, je n'ai pas tranché.
17:25Mais il y a plusieurs visions possibles.
17:28Et donc, notamment, il y a des approches qui se veulent réalistes,
17:32mais qui sont peut-être en réalité pessimistes et désillusionnés.
17:36D'autres approches qu'on qualifie de naïves, d'illusoires,
17:39mais qui sont peut-être simplement authentiques.
17:42Donc, on va mener le débat autour d'un ouvrage de Rouen Ogien,
17:46qui s'appelle Philosophé ou Faire l'amour.
17:50Et c'est un ouvrage dans lequel Rouen Ogien,
17:52démystifie un peu, désacralise ce qu'il appelle
17:56les six idées de base, les six idéaux de base de l'amour.
17:59Alors, lui, il est un peu désillusionné,
18:01mais ce sera l'occasion d'avoir une approche un peu légère
18:05sur le thème de l'amour.
18:07Après la politique, ça peut être bien.
18:09Alors, politique, amour, la manipulation aussi,
18:12on a souvent l'idée de la manipulation avec l'illusion.
18:17Alors là, pardon, Kévin, qu'on aime beaucoup ici,
18:20il n'y a aucune intention de manipuler.
18:22Mais il y a quand même cet univers du cerveau.
18:25L'illusion, elle manipule notre cerveau aussi
18:28ou est-ce qu'on est manipulé en berçant d'illusions?
18:30Ça arrive, ça arrive.
18:31C'est les illusions perceptives toujours.
18:34Je ne connais pas cet extrait.
18:36America's Got Talent, le plus grand illusionniste,
18:40mentaliste et grenoblois, figurez-vous, on en est très fiers.
18:44Mais ce qui veut dire aussi, et c'est justement un petit pont
18:47entre notre cerveau et la technologie.
18:51La technologie se sert beaucoup de l'illusion, justement.
18:54Elle est presque au service de l'illusion aujourd'hui.
18:58Est-ce que c'est ça, le danger?
18:59Alors, il y a de nouvelles réalités qui émergent,
19:03notamment en raison de l'émergence de l'intelligence artificielle.
19:07Notamment, peut-être les deep fake que vous connaissez peut-être.
19:10Oh oui. Et de plus en plus, justement, c'est ce qui inquiète.
19:14Effectivement, il y a toute une série de nouvelles techniques
19:16qui émergent et qui peuvent aboutir à des manipulations.
19:21Donc ça, ce sera le sujet, un sujet qu'on abordera avec Martial Mermillot,
19:27qui est un spécialiste de l'IA et de la neurocognition,
19:32qui interviendra avec Agnès Helm-Guizon, qui est professeur à Grenoble IAE-INP.
19:41Et on va traiter le sujet, justement, de deux sujets.
19:44La manipulation par les nouvelles techniques d'illusion
19:53générées par l'intelligence artificielle, mais aussi...
19:55Je peux en montrer une, par exemple.
19:56Regardez le dernier Astérix, je ne sais pas si vous le connaissez.
19:59Vous saviez que Louis de Funès avait joué Lino Ventura et Bourvil et Alain Delon.
20:02Donc voilà, parfois, c'est pour divertir, c'est pour faire rire.
20:05C'est pour faire rire.
20:06Et puis, ce n'est pas super bien fait, mais le président de la République s'est servi de ça.
20:10Voilà, ça, c'est source Twitter, Emmanuel Macron,
20:12qui, avant de lancer, justement, les assises de l'intelligence artificielle,
20:18ses réflexions en étaient servies comme quelque chose de drôle,
20:21qui, finalement, fait réfléchir.
20:24Alors, ça peut inquiéter, parce que là, on était informé,
20:26mais on ne peut plus dissocier le réel et l'artificiel,
20:30l'apparence et la réalité.
20:32En tout cas, si on est un expert, on peut les voir.
20:36Si on croit tout, et notamment si on est un enfant,
20:38et on sait que les enfants sont beaucoup devant les écrans,
20:40là, ça devient problématique.
20:42Effectivement, donc, Ania Salmuguison et Martial Mermillot vont traiter ces sujets-là.
20:48On abordera aussi un sujet qui est moins connu,
20:50celui des hallucinations de l'IA.
20:52Donc, l'intelligence artificielle peut aussi halluciner.
20:55Donc, on peut la pirater.
20:57On verra ça, Martial Mermillot nous parlera de ça,
20:59des techniques de piratage qui fonctionnent.
21:04C'est-à-dire ?
21:05En fait, le traitement des données par l'intelligence artificielle peut être biaisé.
21:09C'est-à-dire qu'elle peut mal interpréter les données entrantes.
21:12Et certains hackers peuvent pirater les systèmes comme ça.
21:15Et on a certains cas qui ont défrayé la chronique.
21:17Par exemple, un PDG aux États-Unis qui a tenu une conférence avec ses actionnaires.
21:22Enfin, il pensait que c'était ses actionnaires,
21:23mais c'était tous générés, pour le coup, par l'intelligence artificielle, d'une part.
21:26Donc, ça, c'est le problème des deepfakes.
21:28Et le processus qui a permis de craquer le système,
21:31c'était justement la porte d'entrée
21:34de ce qu'on appelle les attaques adverses.
21:35C'est une façon de faire halluciner l'IA.
21:37Alors, je laisserai Martial Mermillot développer ça le jour J.
21:40Si ça vous intéresse, c'est peu connu, c'est extrêmement actuel.
21:43Voilà.
21:44Et d'où l'intérêt aussi de s'éloigner, de prendre du recul.
21:49C'est aussi toute la vocation de ce forum.
21:52Là, d'ailleurs, vous pouvez trouver un petit teaser avec, ici,
21:55c'est Thierry Ménissien, c'est ça ?
21:57Qui, c'est au musée dauphinois, d'ailleurs.
22:01Alors ici, ce n'est pas une illusion d'opsique.
22:03C'est une sculpture bel et bien réelle.
22:06Mais vraiment, c'est le but aussi de ce forum.
22:10C'est l'esprit critique aussi.
22:14L'information et l'esprit critique.
22:15C'est effectivement le but de ce forum.
22:17Et c'est une valeur essentielle pour la philosophie.
22:21Forum philosophique engagé dans la vie de la cité aussi.
22:26Donc l'UIAD, c'est une université à interage engagée dans la vie de la cité.
22:30Et Thierry Ménissien, qu'on vient d'apercevoir, et moi-même,
22:34partageons ces valeurs-là, dont celle centrale de l'esprit critique, effectivement.
22:39Vous en avez parlé, l'UIAD, dont le directeur Cédric Mazan est ici sur ce plateau.
22:44L'UIAD, on le rappelle, l'Université Interâge du Dauphiné.
22:47Interâge, ça veut tout dire, interdisciplinaire aussi.
22:50On y apprend les arts.
22:52On y enseigne la philosophie également ?
22:54Bien sûr, oui.
22:56On a plusieurs cours de philosophie.
22:57Deux cette année, quatre à partir de l'an prochain.
23:00Donc Thierry Ménissien et moi-même, Thierry donne un cours sur Montaigne.
23:05Et moi-même, sur la psychologie des foules, un cours de philosophie politique,
23:08mais aussi un cours d'initiation à la philosophie,
23:11sur les grandes notions, la liberté, le bonheur, etc.
23:14Voilà, l'offre...
23:15Tout le monde, on le rappelle.
23:17C'est vraiment ouvert, c'est vraiment interâge, donc c'est ouvert à tout public.
23:22Et...
23:23On connaît surtout cette université pour l'apprentissage des langues à la retraite,
23:27ou l'apprentissage de la peinture, pourquoi pas...
23:31Mais c'est absolument tous les domaines.
23:34Et pour tout le monde.
23:35C'est extrêmement riche, donc il y a vraiment tous les champs de la culture
23:38et du savoir qui sont représentés.
23:39Donc c'est la mission de l'UAD, de transmettre du savoir, des connaissances,
23:44mais aussi de favoriser le lien social.
23:50Et on a un public essentiellement retraité,
23:54mais le public reste divers, c'est vraiment ouvert.
23:57C'est interâge, et voilà...
24:01Et donc il faut se précipiter aussi bien à l'antenne Gambetta de l'UAD
24:06pour ce forum le 11 avril et le 12 avril, c'est à l'Office de tourisme.
24:10C'est ça, c'est ça.
24:12Avec vous, on va vous écouter et vous allez nous en dire plus.
24:15On va essayer de...
24:17Oui, oui, à ce...
24:18Là, maintenant, si je pouvais, là, vraiment, vous pourriez...
24:22Ouais, ouais, ouais, là, il y a quand même beaucoup, beaucoup de choses à dire.
24:24C'est un puissant fond.
24:25Une petite dernière info que vous vouliez donner ?
24:29On a à peu près fait le tour, de toute façon.
24:31J'ai présenté les principales tables rondes.
24:34Voilà, c'est tout bon.
24:36Le reste, eh bien, il faut aller structurer sa pensée au forum.
24:40Juste insister sur le fait que les ateliers pour enfants auront lieu le samedi de 13h30 à...
24:47Samedi 12.
24:48Samedi 12 avril de 13h30 à 15h, c'est gratuit.
24:52Et le forum coûte 5 euros pour le samedi et sinon, il est gratuit pour la journée du vendredi.
24:58Très bien.
24:59Et l'Université Inter-Age du Dauphiné, c'est à peine plus cher.
25:03Non, mais vraiment, on peut apprendre énormément de choses
25:06pour une contribution très modeste grâce à beaucoup de bénévoles également.
25:09Merci beaucoup.
25:11Vous allez voir qu'on n'est pas très, très loin avec le sujet qui arrive tout de suite.
25:14Jean-Pierre Andjie, qu'est-ce que ça vous inspire, ces propos ?
25:25On vient de parler de l'illusion.
25:27Vous qui avez un rapport très étroit avec l'image.
25:30C'est une question de point de vue.
25:33L'illusion, c'est où on se place quand on regarde.
25:39Parce que c'est dans l'exposition que j'ai actuellement qui parle d'un territoire,
25:47de plusieurs territoires sur lesquels j'ai fait, on va dire, une étuse.
25:52Des territoires de montagne en Égée.
25:55Je ne sais pas ce qu'il y est parce que je suis né à Marseille et je n'ai pas appris.
26:00Mais par contre, dans ces territoires-là, je me déplace avec des télécabines.
26:03Et quand je parle de point de vue, c'est que moi, le déplacement que je fais en télécabine,
26:08c'est pour observer le voyage et non pas d'attendre l'arrivée.
26:14Et dans ce voyage que je fais en montant, en descendant, en montant, en descendant,
26:19ce qui me permet de renouveler à la fois le paysage, ce que je vois, et de recevoir aussi des images.
26:25Et quand je parle de point de vue par rapport à l'illusion, c'est que la distance que j'ai...
26:34Quand je suis après sur Terre, on va dire, de ma propre hauteur, je vois aussi les paysages.
26:38Et ce n'est pas une question d'illusion, c'est une question d'amener sa manière de voir.
26:44Et quand on est en l'air toute la journée, de voir un territoire par le haut,
26:48on découvre de nouveaux territoires de notre propre hauteur.
26:52Donc c'est infiniment grand, infiniment petit.
26:54Quand on parle d'illusion, ce n'est pas de l'illusion.
26:57C'est simplement des formes qu'on connaît et qu'on retrouve.
27:06Oui, c'est une perception aussi, c'est une interprétation, parfois une volonté aussi.
27:10La volonté, elle est là.
27:12Moi, c'est par la présence aussi.
27:14Quand on photographie, c'est d'être présent à ce qui nous entoure.
27:18Et cette présence-là, elle est importante parce qu'on ne fait pas que traverser.
27:22Dans le travail que j'ai appelé « Le souffle du temps »,
27:27où je parle de ce temps qui sculpte à la fois un paysage, qui peut sculpter aussi une peau.
27:33Ce parallèle-là, on va dire que le temps, il est caché dans les plis des traces qu'on peut laisser.
27:41Ces traces aussi, qui font écho aussi à notre passage sur Terre.
27:48Justement, la photographie, elle immortalise par essence.
27:53Or, vous, vous situez votre démarche.
27:55En fait, votre démarche, elle vous projette dans le temps et dans le mouvement.
27:58Elle projette dans le temps, oui.
28:02Forcément, elle fait notion de temps, la photographie.
28:05Elle fait aussi notion de mémoire.
28:08C'est cette mémoire du temps que je capte.
28:12Et en même temps, j'amène cette réflexion-là aussi sur des installations et sur la manière de…
28:20On a vu sur l'installation que j'ai faite dans la galerie Place Allard, il y a une déambulation.
28:25Ce n'est pas linéaire.
28:28Il y a des photographies qui sont encapsulées, qui sont tirées sur du papier de 20 grammes.
28:3220 grammes, c'est un gramme d'encre, ça faisait 21 grammes.
28:35J'avais un petit peu l'âme d'un paysage.
28:38Ces photographies, je peux remettre moi les mains dedans, les sculpter
28:42et les mettre comme une peau encapsulée dans des boîtes en plexiglas, sur certaines.
28:48Et donc voilà, j'amène vers quelque chose…
28:51Un tout autre sens finalement.
28:52Ce n'est pas… Enfin, ce n'est pas vraiment s'approcher sur cette peau-là.
28:56Parce que quand je photographie justement sur un territoire, en télécabine,
29:00je monte avec des skieurs qui parlent de ce qu'ils ont fait, de ce qu'ils vont faire.
29:04Alors que moi, j'observe ce qui se passe autour de moi.
29:07Et j'ai beau faire le voyage plusieurs fois,
29:10il y a tout le temps une nouveauté qui intervient, la lumière qui change.
29:14Et ce n'est jamais pareil.
29:16Et c'est un peu comme l'échelle de vie.
29:19À notre échelle, on a un voyage, on sait comment ça se termine,
29:22on va passer l'anguillère d'arrivée.
29:24Et ça nous amène à raisonner sur si on l'observait, notre voyage.
29:28L'observer, c'est le questionner.
29:31C'est le remettre aussi, à chaque fois, comme si c'était nouveau, chaque jour.
29:39Mais avec un regard, on va dire, d'enfant.
29:41On revient un petit peu sur ce qu'il y avait avant, sur ces peintures.
29:48Ces peintures, il y avait une phrase qui était très bien, c'était…
29:51« Dans la vie, il faudrait viser la Lune, et puis si on la rate, on est dans les étoiles. »
29:55Voilà, on se donne toujours un objectif.
29:57Voilà, moi, mon objectif, en tout cas, c'est de parler de mes contemporains.
30:01Puisque je suis portraitiste aussi, et à travers le portrait, j'interroge une personne.
30:05Et en parallèle, ces paysages qui me permettaient, moi, d'apporter aussi une réponse à ce que nous sommes,
30:13dans cette fragilité commune entre ce territoire, cette peau, et la nôtre.
30:19Et en même temps, l'existence a des échelles de temps différentes.
30:22On est sur des millions d'années face à ces paysages qu'on essaie de garder.
30:27J'étais en résidence à Chamonix, on essaie de préserver, par des broches, par des injections de béton,
30:35ce qui s'effrite, forcément avec l'action du réchauffement climatique, ce qui n'est pas mon sujet.
30:41Mais voilà, on essaie de préserver un territoire, alors qu'il est là, déjà, depuis des millions et des millions et des millions d'années.
30:49Nous, on est de passage sur des dizaines d'années.
30:51Et on essaie de garder, tout comme si on voulait vraiment que rien ne bouge par rapport à nous.
30:57L'humain est pareil. C'est pour ça que vous êtes intéressé par la peau.
31:01Quand vous dites que c'est la peau de la Terre, c'est la peau de l'être humain.
31:03Et derrière, il y a les rides.
31:05Et on subit le temps, les accidents, les fractures, les cicatrices.
31:10Et nous, on module la peau de la Terre aussi, de la même manière.
31:15C'est dans ce sens aussi que s'inscrivait ce travail que vous avez réalisé pour le projet Vénus ?
31:20Sur cette image que renvoie le cancer du sein, ou en tout cas, le corps de la femme abîmée,
31:31pas abîmée, entre guillemets, non, transformée, qui a évolué avec l'événement.
31:36Quand j'ai fait ces portraits, c'était des personnes que j'allais chercher.
31:39C'était pas de photographier... C'était une personne qui regardait une autre personne.
31:42Avec le regard.
31:43Et le regard, la présence, et leur présence, je les ai amenées à être là,
31:51de manière à ne pas regarder une personne avec une ablation ou pas, ou avec un cancer.
31:55Mais on est face à une personne.
31:57Je ne sais pas si on peut les revoir, justement.
31:59La beauté est très subjective, bien sûr. Elles sont sublimes.
32:03Tout le monde est sublime. Il suffit d'être simplement comment on regarde.
32:07Quand je parlais de point de vue, c'est aussi comment on regarde une personne.
32:10On n'est pas là dans un regard de séduction, mais de parité.
32:14Moi, j'essaie de rendre, dans mon travail de portraitiste,
32:18un équilibre, de manière à reconnaître une personne.
32:21Ça, c'est une pensée allemande.
32:23Et la reconnaître, c'est qu'elle est universelle.
32:26C'est-à-dire qu'on va la reconnaître aussi à l'autre bout de la planète.
32:29On reconnaît une personne. On n'est pas là à essayer de connaître quelqu'un.
32:33On est juste là face à une personne qui est, pour moi, notre semblable.
32:40Et on ne peut pas être ni au-dessus, ni en dessous.
32:43Donc, on va au-delà de la peau, justement, de la peau, de l'apparence.
32:46Oui, c'est ça.
32:49La peau, c'est...
32:51Oui, on va au-delà de ça, parce que, en même temps, cette peau, elle est commune à chacun.
32:55Elle fait corps.
32:59Mais au même titre que la couche terrestre.
33:03C'est une unité. Et voilà.
33:06Et même un vêtement, c'est une unité.
33:08C'est en vol, c'est ça, le nom de ce travail ?
33:13Ou l'altérité, parce que c'est un travail que j'ai fait sur les vêtements.
33:16C'était parler d'une peau aussi, de ces vêtements.
33:20Ce poids aussi que j'ai vu, qui peut être accablant dans des résidences,
33:24dans des hôpitaux, dans des EHPAD, ou par la fonction, forcément, on le sait.
33:29Je ne sais pas si on voit justement à quel point ça se fond, là, ici.
33:32C'est un vêtement qui se fond dans le décor, finalement.
33:36Oui, parce que j'ai utilisé le tissu qui a servi à faire le vêtement, comme fond.
33:41Mais là, c'était pareil. C'était comme un portrait.
33:44Mais un portrait d'un vêtement, on peut lui donner, on va dire, un caractère humain, quelque part.
33:52Mais moi, c'était pour amener à dire, qu'est-ce qu'on était, nous, sans rien ?
33:56Comment on se sent ? Parce que je vois qu'on se part de couche.
34:03Pour ne pas cacher une fragilité, ou pour se protéger.
34:06Mais je trouve que c'est plus une barrière pour ressentir, quand je parle de l'intérité.
34:14Quelque chose qui va véhiculer, je pense qu'on veut bien véhiculer.
34:19Notre rapport à l'autre, voilà.
34:20Et un autre rapport à l'autre, c'est toujours ces vêtements qui étaient,
34:25pour moi, à la fois qui avaient du caractère,
34:27mais en même temps qui représentaient simplement une peau, qu'on peut enlever, celle-là.
34:32La nôtre, on ne peut pas.
34:33Elle interagit avec ce qui se passe autour de nous et ce qu'on a aussi à l'intérieur.
34:37Parce qu'elle peut faire aussi des réactions qui se verrouillent.
34:42Il y a toute une démarche très philosophique.
34:44Vous avez une personne... Ah oui, ça vous inspire beaucoup, justement, Marc.
34:47Je trouve que c'est très beau.
34:48C'est sûr ?
34:50Non, je te trouve poète.
34:53C'est plus une approche philosophique de la vie.
34:55Voilà, moi, j'essaie de relever des gens à travers le portrait.
34:59De leur dire combien ils sont importants en tant que personnes.
35:03La difficulté que j'ai eue quand j'étais en résidence à l'hôpital et dans une EHPAD,
35:06par rapport au personnel, parce qu'eux ne se considéraient pas comme des personnes,
35:12mais plus comme des fonctions.
35:14Donc moi, j'étais là pour les relever et de leur dire leur importance qu'ils avaient en tant que personnes,
35:19que s'il n'y avait plus de fonction, ils existaient quand même.
35:22Je continue ce parallèle-là entre toujours le paysage et les portraits.
35:26J'interviens dans une école avec des jeunes sur leur portrait, l'autoportrait.
35:32Ils sont magnifiques, mais eux, ils ne se trouvent pas beaux.
35:34On a été, depuis les années 90, quand on est passé, on va dire,
35:41vers un mode de la presse, people et la mode, vers un critère esthétique.
35:49Ça a enlevé une image à chacun qui n'avait pas, mais qui ne se posait même pas la question.
35:55Comme les images qu'on voyait de Jean Arbus dans les années 50 ou même avant,
35:59les personnes qui étaient photographiées sont là.
36:02Et si elle nous touche toujours maintenant, c'est parce qu'on se retrouve face à des personnes
36:04qui sont sans représentation, mais simplement là.
36:07Et ça, c'est une difficulté qu'on a de nos jours.
36:10Et moi, je viens, j'interviens justement, ces élèves que j'ai de secondes et premières sur le portrait.
36:15Je leur ai fait un portrait, une mise en lumière avec un fond.
36:19Ils sont magnifiques. Moi, je les trouve magnifiques, mais eux, ils n'ont pas l'habitude justement de ce voilà.
36:24Mais moi, ce qui m'intéresse, c'est de les amener à raisonner sur leur importance.
36:28Voilà, et les encourager là-dessus.
36:29Et toujours garder en tête que c'est une question de point de vue.
36:32Toujours. Et voilà. Et de recul.
36:35Il nous faudrait une heure encore pour en parler.
36:39Mais vraiment, oui, c'est très intéressant.
36:40Et donc, le souffle du vent, beaucoup de poésie encore, on le disait.
36:44Du temps, le souffle du temps, justement.
36:47C'est à la Galerie Place à la Ravoiron jusqu'au 19 avril.
36:51J'y suis les samedis.
36:53On peut vous y rencontrer, échanger avec vous.
36:55Merci beaucoup. Allez, une petite seconde.
36:57On a deux petits bons plans.
37:07On reste avec vous, justement, Jean-Pierre.
37:09Vous, vous craquez pour le musée Hébert.
37:13Et nous aussi, notamment.
37:15Cette belle ville là, dans laquelle vous allez exposer ce travail.
37:18Justement, sur les vêtements, oui.
37:21Dans le cadre d'une carte blanche, c'est avec le département
37:25et l'action qu'ils ont mis en place sur le déshabillé, nous.
37:27Et avec les différents musées du département.
37:30Que ce soit le musée dauphinois, le musée archéologique.
37:35Et ce travail, normalement, de reprendre place en mai dans le musée.
37:41Donc, on vous y retrouve en mai.
37:42Alors, dans ce musée.
37:46Et bien, très bien. Merci beaucoup.
37:47On a la comédie de Grenoble.
37:51Qui c'est, vous, la comédie de Grenoble ?
37:53Où on va rire un peu, c'est ça ?
37:54Oui, c'est une petite salle.
37:57C'est très intime.
37:58C'est ça, on est proche des acteurs.
38:01Et puis, il n'y a pas de micro.
38:03C'est vraiment de bip voix.
38:04Et puis, c'est tous les jours, quasiment.
38:08Ça bouge, ça bouge, ça bouge.
38:09Voilà, ça, c'est ça.
38:10C'est ce qui nous fait du bien.
38:12Merci, Cédric.
38:13Vous, c'est lui.
38:14Il y a des vôtres coups de cœur, Marc.
38:15Oui.
38:17C'est vrai, c'est lui, il y a des...
38:19C'est un super coup de cœur.
38:21On a bien parlé.
38:22Merci beaucoup de nous avoir éclairés sur tous ces sujets
38:24qui nous font réfléchir dans cette émission qui, décidément,
38:27fait beaucoup de bien sur les talents de notre territoire.
38:32On le rappelle le 10 avril.
38:33Et bien, si vous voulez cette oeuvre-là, allez-y.
38:36Et ça pourra réaliser les rêves des enfants dans le monde.
38:39Merci beaucoup à vous tous.
38:41Et merci encore à vous tous de votre fidélité à Trévis.
38:47Vous avez profité de S'y on parlait avec Gilles Trignan Résidence.

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